vendredi 5 août 2005 - par ÇaDérange

La grande distribution et le commerce équitable

Le créateur et directeur actuel d’une société spécialisée dans le Commerce Equitable, Altereco, parlait l’autre jour à la radio de son expérience personnelle pour créer ce type de commerce et en particulier de ses rapports avec la Grande Distribution. Car, après avoir essayé de lancer ce type de commerce en boutique sur Paris, sans succés, il est parvenu ensuite à devenir fournisseur de la Grande Distribution : Monoprix puis les hypermarché Cora et Match.

Il est de bon ton de considérer que les représentants de la Grande Distribution sont des capitalistes sans foi ni loi qui exploitent leurs fournisseurs et pour les avoir pratiqués moi même je reconnais que ce ne sont pas des interlocuteurs faciles. L’expérience de ce jeune chef d’entreprise a été au contraire tout à fait différente avec des interlocuteurs engagés à faire réussir l’expérience du Commerce Equitable et qui ont pris le temps d’aller avec lui sur le terrain pour vérifier que les conditions du commerce équitable étaient bien remplies et que les producteurs en tiraient bien les bénéfices attendus pour eux. En ce qui concerne les marges consenties par la Grande Distribution pour ces produits, elles permettaient de faire vivre la filière et de mieux rémunérer les producteurs. Ceux qui connaissent ce milieu apprécieront l’effort de la grande Distribution quand je leur dirais que les négociations de prix avec Altereco avaient lieu sur la base de marges avant seulement ! (NDLR : Les marges arrières sont les ristournes payées par les producteurs pour toutes sortes de services plus ou moins réels et peuvent représenter jusqu’à 50pct de la marge globale).

D’après lui, la marge de la Grande Distribution était nettement inférieure pour ces produits là que pour les produits similaires non labellisés "Commerce Equitable". En d’autres termes, ce n’est pas le consommateur qui paye le surcoût de ces produits mais la Grande Distribution sur ses marges.

Rendons donc pour une fois hommage à la Grande Distribution qui a su s’engager sur ce créneau au profit des producteurs. Et espérons que l’expérience durera et sera étendue aux producteurs français qui en auraient bien besoin également.




Réagir