jeudi 4 septembre 2014 - par Michel DROUET

La rentrée des nuls

Il fallait s’y attendre, la rentrée a de nouveau été propice à une cristallisation du débat public, à l’exacerbation des positions parfois jusqu’au ridicule et à l’emballement médiatique sur tout et rien le plus bel exemple nous étant fourni par la sortie d’un livre déballage par l’ex de l’Elysée.

La symbolique du cadenas

Des écoles dont les portes ont été cadenassées et les poignées enlevées, voilà un symbole fort dans une république dans laquelle l’école et les apprentissages des savoirs et du savoir-être revêt une importance encore plus grande de nos jours face à l’intolérance et aux défis de la vie en société. Et pourtant, une poignée d’élus de tous bords, mais surtout de droite n’ont pas hésité à transgresser ce symbole républicain. Triste image que celle d’enfants devant des grilles fermées empêchés d’accéder aux savoirs au nom d’une basse manipulation d’élus. Quelle image donnent-ils ? Celle de contestataires de l’ordre public, là où ils sont, de par leurs fonctions, appelés à appliquer l’ordre républicain issu des lois de la République. Pas sûr qu’ils soient conscients du désastre provoqué par leur position. Ils sont avant tout dans une démarche contestataire en s’attaquant aux fondements de la république, même ceux qui, à l’exemple de M. Dupont Aignan, souverainiste engagé, pas à une contradiction près, ne cessent de nous rabâcher leur amour de la Nation face à l’Europe.

Une seule solution face à ces élus, la sanction, c'est-à-dire la suspension et la révocation s’ils persistent dans leur attitude séditieuse.

Une boule d’amour

Il aime les entreprises, les socialistes, les Français et j’en passe. Il aime tout le monde ou presque, car sauf erreur de ma part, je n’ai pas entendu le premier ministre déclarer sa flamme aux salariés, aux commerçants ou aux artisans, mais n’en doutons pas, ça va venir. A défaut de pouvoir régler les problèmes du Pays, on cherche à amadouer, à câliner, à caresser dans le sens du poil en n’hésitant pas au passage d’exclure ceux qui n’adoptent pas le rythme de sa pensée sociale-libérale. Puisqu’on vous dit qu’on vous aime ! Sauf que dans l’amour, il y a les déclarations mais également les preuves et ces preuves, pour l’instant seul le Medef, organisation unique mandatée par le gouvernement pour sortir de l’impasse le pays, en bénéficie. Succès sans doute assuré, si on en juge le précédent de la baisse de la TVA pour les restaurateurs, qui ont largement oublié les contreparties annoncées. Pas de raison que cela change avec le pacte de « responsabilité » dans laquelle cette dernière incombe largement au gouvernement et très peu aux entreprises.

Les incompétents à la manœuvre

Moscovici, qui n’avait pas brillé par ses compétences lorsqu’il était Ministre de l’économie va sans doute se voir propulsé commissaire européen aux affaires économiques, c’est dire si l’Europe, déjà fortement décrédibilisée aux yeux des Français, ne va pas gagner en réputation. Et souvenons-nous un instant de Harlem Désir promu ministre pour avoir fait preuve d’une belle incompétence à la direction du P.S. et dont la discrétion actuelle est exemplaire.

Soyons juste, l’incompétence n’est pas uniquement de gauche et la droite l’a déjà prouvé par le passé jusqu’à ces derniers mois où l’UMP a fait preuve de compétences certaines dans le domaine de l’incompétence, à défaut de pouvoir affirmer actuellement qu’il s’agissait de malversations.

Mention spéciale pour l’ex président qui ayant davantage brillé et enrichi le vocabulaire politique pendant son mandat, à défaut de sortir le pays de l’ornière, cherche désormais, plus par ambition que par compétence à revenir sur la scène politique, toute honte bue.

Mention spéciale également pour les nouveaux élus municipaux du F.N. dont les actions, surtout médiatiques, ne brillent pas par leur pertinence, et ne donnent pas une image de changement profond, sauf à dire que repeindre une fontaine en bleu est un acte politique fort.

Les « têtes pensantes » du nouveau gouvernement

A tout seigneur, tout honneur : M. Rebsamen a posé un acte politique fort en cette rentrée en décrétant la chasse aux chômeurs qui fraudent. Que des fainéants, on vous dit, qui détournent 100 Millions d’euros des caisses publiques, quand au moins 8 milliards ne tombent pas dans les caisses de l’Etat à cause du travail dissimulé. Mais bon, tomber sur le dos d’entrepreneurs indélicats lorsqu’on s’apprête à signer avec le Medef un deal à 50 Milliards, ça aurait fait tache, sans doute. Et comme il faut bien exister en tant que ministre, on tape sur les chômeurs : facile !

Pour le nouveau Ministre de l’économie, il faudra voir dans le temps, mais les premières déclarations de l’intéressé sur les 35 heures et son passé dans la banque ne plaident pas en sa faveur. Que penser de cette nomination quand on se souvient que la finance était il y a un peu plus de deux ans l’adversaire déclaré du candidat socialiste.

La rentrée littéraire

Tout le gotha politique est désormais mobilisé sur la publication du livre de l’ex « première dame » sensé nous apprendre les défauts de son ex-conjoint. Sur le plan sentimental, j’ai tendance à penser que les secrets d’alcôve doivent le rester et que cela ne m’intéresse pas. S’agissant de la soi-disant découverte des contours de la personnalité du principal protagoniste de cette affaire, par ailleurs Président de la République, j’ai tendance à penser que les deux ans passés m’en ont davantage appris sur lui que tous les romans publiés ou à venir de ses ex compagnes ou anciens ministres. 



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