samedi 5 décembre 2009 - par Raphael JORNET

La tentation de la CGT

cgtimpassedelavenircopi.jpg
On ne peut oublier que la CGT, avec la CFDT, le Medef, la CGPME ont signé "...en avril 2008 avec les organisations patronales un accord sur une nouvelle "représentativité syndicale". Les citoyens salariés découvraient (pour les plus naïfs) l’art et la manière d’écraser les petits et de pactiser avec son diable (ndlr : Sarkozy)qui amènera à abolir par la Loi du 20 août 2008 la notion de "présomption irréfragable de représentativité" des syndicats.
Les salariés citoyens voyaient d’aucuns se plonger dans les délices de la perspective de pensées syndicales uniques, face à un pouvoir politique qui ne survit que par la même recette bi-polaire.
Pour simplifier ? Non , pour mieux contrôler,… Par la règle des "minimum 10%", la mise à mort des petits syndicats ouvriers était décidée, et facilitée la constitution de "syndicats" maison, si utile aux gros employeurs. J’écrivais ces lignes dans mon blog, le 6 novembre dernier, sous le titre Représentativité syndicale mouture Sarkozy/CGT/CFDT : le retour du bâton ?
 
Cette Loi liberticide, qui susurre un nouvelle praxis syndicale n’a pas fini de faire parler d’elle. N’en doutons pas, elle sera à l’ordre du jour du Congrès de la CGT. Car déjà, en cette fin 2009, arrivent les premiers avatars d’une bourde majeure. Des premiers coups de balancier, tous judiciaires.
 
Le premier est provenu du TGI de Brest, qui a dit que la nouvelle règle de représentativité porte atteinte aux libertés syndicales.
 
Le second est tout aussi exemplaire, mais dans le sens opposé, qui confine au délit de sale gueule de n’être pas un « gros syndicat » : prenant appui sur la Loi du 20 août 2008, la société SFR conteste la représentativité d’un syndicat SUD en se fondant, sans rire, sur le non respect des valeurs républicaines ! Bernard THIBAULT se tord-il de rire, lui, avec le locataire de l’Elysée, Florence du Medef et le gentil Xavier Bertrand ? 
Le congrès de la CGT sera important pour le monde du travail, qui veut savoir si elle ne se bornera pas à boucher et ripoliner les brèches. Si elle veut bien « unifier » ...mais toujours sans conditions ? Unification syndicale, peut-être, mais encore à la mitrailleuse lourde, pour un Canossa du pauvre ?
 
Pourtant, comme le temps est à l’orage et que le coup sur la « nouvelle représentativité syndicale » montre ses effets, le moment était venu d’un débat. Tout indique qu’il n’aura pas lieu.
 


4 réactions


  • anamo 5 décembre 2009 13:11

    L’orage annoncé en fin d’article n’aura pas lieu. Tout au plus une tempête dans un verre d’eau au regard du taux de syndicalisation.
    Ce faible taux n’a jamais été du fait de la multiplicité des centrales syndicales. Plutôt de de leur trop faible représentativité réelle, c’est à dire la représentation des attentes et revendications de leur adhérents et adhérents potentiels, et des salariés.
    Nous avons eu la CGT, « courroie de transmission » du PC, puis revendicratrice sans limites.
    La fluidification du dialogue social par le MEDEF a l’époque des 35h
    Et maintenant, ...
    Où est l’intérêt du salarié dans ces manoeuvres.
    Quelle est la compensation par le gouvernement ? Elle existe.


  • Raphael JORNET Raphael JORNET 5 décembre 2009 14:21

    Vous êtes pointu, anamo... rien à redire !
    (indépendamment de ce qui précède:je ne connaissais pas le point Goldwin...)


  • Michel DROUET Michel DROUET 5 décembre 2009 17:22

    Aprè deux ou trois manifs bien cadrées au printemps, silence radio sur le front des syndicats. Où sont-ils en cette rentrée ? La situation ne semble pourtant pas s’être améliorée...
    Finalement, la lutte hors syndicats semble s’avérer plus payante (exemple des Conti) même si cela comporte certains risques judiciaires pour les meneurs.
    On n’a pas entendu les syndicats s’élever contre la judiciarisation de cette affaire....
    Les Molex qui ont cru au dialogue social classique se sont fait avoir.
    A méditer !


  • M.Junior Junior M 5 décembre 2009 19:44

    Pour moi, la CGT c’est sauvons nos emplois avant ceux de nos adhérents


Réagir