mardi 12 décembre 2017 - par C’est Nabum

Le chevalier blanc

Le meilleur d’entre-nous.

C’est le meilleur de nous tous, vous devez le croire car c’est lui-même qui l’affirme, la main sur le cœur en prenant Dieu et tous ses représentants à témoin. Si parfois, quelques critiques s’élèvent de ci, de là, elles ne peuvent venir que de jaloux, de médisants ou bien plus sûrement d’incompréhensions et de propos mal compris. Lui est au-dessus de tout soupçon, tous ses faits, tous ses gestes sont emprunts du plus parfait amour pour l’humanité toute entière.

Le chevalier blanc n’y va jamais par le dos de la cuillère, plus il en dit, plus il faudrait le croire, sur une parole qui ne peut être remise en cause tant sa bonne foi éclate au grand jour depuis si longtemps. Il est la bonté même, la générosité incarnée, le meilleur d’entre nous et surtout le fédérateur, celui sans lequel rien n’eut été et ne pourrait être.

Non seulement son catéchisme n’est pas de façade, sa défense de circonstance mais sa bonne foi est indiscutable puisque c’est lui que la proclame. Le chevalier blanc se pense sincèrement l’alpha et l’oméga, le centre de son monde, la pierre angulaire de l’endroit. Il ne fait preuve ni de forfanterie ni d’exagération quand il se proclame vierge de tout défaut, blanc comme neige et exemplaire depuis toujours tout simplement parce qu’il ne s’imagine pas autrement.

La force qui réside en lui est de croire au personnage fictif qu’il s’est créé. Il l’a intégré comme étant le reflet de sa merveilleuse réalité. Il a enfilé des habits qu’il s’est taillés à la mesure de sa grandeur. Il réécrit l’histoire, gomme toutes les aspérités, oublie les dérapages et les querelles qu’il a provoquées ou bien auxquelles il a participé. Il se persuade de cette fiction qu'il développe au fil de chacune de ses interventions.

Le chevalier blanc n’est pas un affabulateur, il entre si parfaitement dans le rôle qu’il a sculpté dans le marbre de son imaginaire qu’il ne fait plus la différence entre ses désirs et une réalité qui doit désormais s’y plier. Le plus fort, c’est qu’il trouve une cour pour lui servir de caution, valider l’illusion qui s’est incarnée dans son personnage. Il ne quitte plus le costume, il est son double imaginaire, il est son reflet en pleine lumière.

Alors, c’est cet être magnifique et totalement artificiel qui est adulé, vénéré, montré, encensé pour devenir cette icône miraculeuse, la référence absolue de l’endroit. Qu’importe s’il existe différence colossale entre le scénario des contes des mille et une nuits et une vérité bien plus prosaïque, moins glorieuse, tristement médiocre, malheureusement plus discutable. Le Chevalier blanc a su effacer les scories d’un parcours qu’il réécrit chaque jour pour corroborer sa propre légende.

Il bénéficie pour cela du coup de pouce de la destinée, de dossiers qui sont enterrés, des travers qu’il convient de taire, de malversations qui ne sortiront pas au grand jour. Il a des appuis, des amis, des obligés, des redevables, des complices. Il dispose de tout ce bouclier de la notoriété qui le met à l’abri de la vérité ou simplement d’un regard plus distancier et objectif.

Le chevalier est blanc comme neige même si celle-ci fondrait vite au soleil aveuglant de la vérité. Mais la réalité officielle n’a rien à voir avec son chemin plus trivial. Elle est le fruit d’une patiente construction qu’il a fini par intégrer comme étant ce qu’il a vraiment vécu. Partant de cette intégration intime et profonde de sa propre fiction, il ne peut que se défendre, démentir, dénoncer, pourfendre ceux qui hélas connaissent la face cachée.

Mais elle est si bien occultée cette face, si bien dissimulée derrière des complicités et des silences opportuns, que jamais le chevalier blanc ne subira la plus petite tache sur son habit de Tartuffe. Il peut aisément pourfendre ceux qui disent la vérité, ils ne pourront jamais démontrer ce qui a soigneusement été mis sous l'éteignoir, enterrer des dossiers qui ne sortiront jamais au risque d’éclabousser trop de monde.

Il est à l’abri car s’il tombe, il fait tomber toutes les complicités, tout ce savant montage qui des années durant lui a permis de construire une épopée imaginaire, une immunité fallacieuse, une virginité sans faille. Il se pare de son armure blanche, il repousse les derniers assauts des félons et reprend sa place, la première, la seule qui vaille pour cet être exceptionnel, ce phénix merveilleux.

Il est ici ou là. Cet être maléfique n’est hélas pas unique, il s’en trouve dans tous les secteurs, toutes les coteries, en toutes les époques. Il est l’incarnation du pouvoir de la notoriété factice.

Virginalement sien.



41 réactions


  • Shaw-Shaw Shawford 12 décembre 2017 12:43

    @Na Boom


    Darkvadoresquement ou Lukeskywalkersquement vôtre, c’est selon !

    smiley

     smiley

    smiley

     smiley

    <3

    • L'enfoiré L’enfoiré 12 décembre 2017 17:13

      @Shawford, 


      Le bien et le mal, une connerie gigantesque qui perdure au travers des siècles. 
      Depuis toujours, tout gamin au cirque, j’étais pour le chevalier noir. Un bon souvenir Pour l’opportunisme du chevalier noir.
      Le Chevalier noir (Black Knight satellite) est aussi un satellite artificiel hypothétique qui, d’après des ufologues et des adeptes de théorie du complot, serait un objet d’origine extraterrestre âgé d’environ 13 000 ans et en orbite quasi-polaire autour de la Terre.
      Cela ne veut pas dire qu’il soit un « mad max »



    • Shaw-Shaw Shawford 12 décembre 2017 17:18

      @L’enfoiré

      Yep, je suis ... aussi... en stand by la bas pour désintègrer les &#128375; un peu trop grincheuses ! ^^


    • L'enfoiré L’enfoiré 12 décembre 2017 18:07

      @Shawford

      Le derniers Jedi est sorti.

      Encore une série « never finished »

    • L'enfoiré L’enfoiré 12 décembre 2017 18:52

      On n’est pas prêt d’oublier le final de l’épisode 7 “Le Réveil de la Force” lorsque la jeune héroïne, Rey, découvre enfin le dernier Jedi, Luke Skywalker (bien caché sur Skellig Island au large de l’Irlande). Dosant subtilement nostalgie, humour, action et complicité, J.J. Abrams relançait magistralement la franchise tout en restaurant ses fondations. Gardant un œil sur la trajectoire au poste de producteur délégué, il a cédé les manettes à Rian Johnson qui n’a plus qu’à garder le cap tout en développant les nouveaux personnages : Rey (Daisy Ridley, la nouvelle Luke), Kylo Ren (Adam Driver, le dark fils) ou Poe Dermon (Oscar Isaac en new Han Solo).

      Au démarrage, le ton est résolument à l’humour, l’humour iconoclaste même, lorsque Rey remet rituellement le manche d’un sabre laser à Luke Skywalker qui le balance derrière lui comme un verre vide après avoir fait cul-blanc.

      Mais, on n’est pas trop là pour rigoler car la nostalgie n’est plus ce qu’elle était avec Abrams. Et puis l’heure est grave, la Résistance est sur le point d’être éliminée de cette lointaine galaxie. “Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir” aurait chanté Johnny. Ou alors un tout petit petit petit espoir, celui que Rey parvienne à convaincre Luke de reprendre du service.

      Si l’épisode 7 avait un scénario de remake du film originel, Rian Johnson (réalisateur de la série “Breaking bad” et scénariste) a tricoté un épisode 8 avec deux intrigues en parallèle, et plusieurs sous-intrigues, dont une carrément télépathique.

      En effet, c’est sur ce plan que se déroule la parade amoureuse entre Rey et Ben Solo lequel est passé avec laser, bagage et nouvelle identité – Kylo Ren – du côté obscur de la Force en exécutant son père Han Solo. Rey dispose-t-elle ses arguments pour le faire basculer du bon côté, pour le sortir de l’ombre ? Voilà un suspense. Et il y en a beaucoup d’autres, dont un frise le ridicule quand deux rebelles sont envoyés dans la forteresse volante ennemie pour fermer un interrupteur.

      Il n’empêche que la multiplication de ces intrigues soutient la tension pendant 2h30, tout en prenant l’air du temps. Ainsi, on ne peut être que frappé par la montée en puissance des personnages féminins. Elles sont aux avant-postes de l’action pure comme aux commandes de la Rebellion. Plutôt que “les derniers Jedi”, le film aurait dû s’appeler “La première Jedi”. “Star Wars” intègre aussi une autre évolution, Chewbacca passe végétarien.

      En mixant les mythologies et la littérature chevaleresque et en transplantant cet héritage dans les galaxies ; Lucas avait l’ambition de produire du grand spectacle, populaire et signifiant. On trouvait des préoccupations écologiques dans les premiers épisodes et le moteur de la saga est l’affrontement de la République et de la Dictature.

      Ainsi, cet épisode s’en prend au cynisme des marchands d’armes qui fournissent les deux camps. On l’aura remarqué, Trump ne quitte son pays que pour vendre des armes à l’Arabie saoudite ou à la Chine et souffle sur toutes les braises pour entretenir des guerres dans le monde, histoire d’assurer des débouchés pour ses employeurs.

      Le film aborde aussi d’autres thèmes comme la puissance d’une légende à laquelle Luke Skywalker ne peut se soustraire, ce qui offre à Mark Hamill un éternel retour. On retiendra aussi cet enseignement de Yoda à Luke en train de former Rey : “Nous sommes ce qu’ils deviennent”

      A méditer. Mais si.


    • C'est Nabum C’est Nabum 12 décembre 2017 21:21

      @Shawford

      Vous choisissez


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 13:08

     Distinction utile : différence entre idéaliser et sublimer. L’idéalisation consiste à effacer ce qui fait tache. Sublimer consiste à faire de la tache une création, une lumière. https://www.google.com/culturalinstitute/beta/asset/the-milkmaid/9AHrwZ3Av6Zhjg?hl=fr&ms=%7B%22x%22%3A0.5%2C%22y%22%3A0.5%2C%22z%22%3A8.96203214980098%2C%22size%22%3A%7B%22width%22%3A2.5962543750000004%2C%22height%22%3A1.2375000000000003%7D%7D


    • L'enfoiré L’enfoiré 12 décembre 2017 18:15

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


       Pas trop pour les séries comme je l’ai écrit dans mon dernier billet.
       Paér contre les sketchs des « Chevaliers du Fiel », j’aime beaucoup. 

  • juluch juluch 12 décembre 2017 15:24

    Ca pourrai etre ressemblant avec pas mal de monde......


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 17:58

    Belle synchronicité, mon beau-père m’a pour ma date de naissance m’a recontacté alors que nous étions en froid. Il possédait une superbe litho d’Hokusai qu’il fallu vendre : les huissiers.https://www.google.be/search?q=Hokusai&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjOhevH94TYAhWM66QKHZ9vBLMQ_AUICigB&biw=1280&bih=675#imgrc=67uvu_EvAgi2JM :. A lui, créateur du Bois Debout en Belgique.


  • Gogonda Gogonda 12 décembre 2017 18:49

    Dés que ça parle de blanc et de noir, on en voie de toutes les couleurs !


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 21:56

    Heureuse que mon anniversaire corresponde à un prise de conscience essen-ci aile : sauver la planète. A mon père mort 7, rue des Dauphins. 


  • Bernie 2 Bernie 2 12 décembre 2017 22:30

    Tiens, y avait un commentaire de Lavigue tout à l’heure. Pas hors charte, mais on est mieux entre soi.

    PS : Ne parlez pas de poudre, même si c’est aux yeux à Mélusine. Elle part déjà toute seule sur son anniv et la synchronicité de Vénus dans le sagittaire. Parler poudre à une junkie, tss. Que ne feriez vous pas pour faire le cabot ?


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2017 23:56

      @Bernie 2

      Le jour de mon anniversaire, Saturne ( DARK VADOR) qui était dans le signe du chevalier (pas Maurice) rentre dans sa propre demeure : NOIR c’est NOIR en mathématique donne : BLANC (ou la grande lessive cosmique).

    • C'est Nabum C’est Nabum 13 décembre 2017 06:29

      @Bernie 2

      Le melon relève de l’insulte dans la Charte


    • Shaw-Shaw Shawford 14 décembre 2017 08:44

      @Robert Lavigue

      Salut Roro, je suis venu te dire que tu t’en vas, si tu l’avais pas remarqué encore.

      Je t’ai coupé la chique, et je viens te dire que c’est parce que tu avais justement raison.

      Il y avait des injonctions contradictoires dans la procédure d’adhésion que j’ai formalisé au fil des premiers développements du forum.

      Il n’est pas possible de construire en prétendant pratiquer en toutes circonstances l’ouverture à tous et sans clivage aucun, ou c’est l’assurance de faire en permanence de faux compromis à la con et de se justifier en jouant plus avant les uns contre les autres.

      Sache que d’autres ont regretté que l’échange ne puisse pas se poursuivre concernant les affiches et les questions techniques que tu avais résolu d’un coup de cuillère à pot.

      Mais bon, c’est toi ou moi, et je souhaite pas me petit-suicider en l’état. La question est en tout cas entre les mains des autres participants.

      Bien à toi


    • Shaw-Shaw Shawford 14 décembre 2017 09:38

      @Rro

      Maître La Figue, vous êtes la référence intergalactique du symbiotisme, je ne saurai plus avant le contester, je n’ai jamais voulu le faire non plus, d’ailleurs.

      Reste deux choses :

      - il n’y a que réfugié chez la momie que vous bénéficiez d’une immunité putois-matique qui vous épargne de toutes flétrissures et de mettre à nu vos façons d’anguille furtive,

      - votre forum est effectivement bien structuré, il en jette, mais vous y êtes désespérément tout seul.

      Bien à vous

      Ps : vous avez aussi un espace en ligne dédié au fartage de ma planche et prêt à l’emploi ? ^^


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 décembre 2017 00:21

    Question proposée par Barnes

    On parle ’’des roberts’’ pour désigner les seins de femmes en référence à la première fabrique industrielle de biberons.
    En effet, à la fin des années 1860, un industriel et ingénieur dijonnais, Edouard Robert, commercialise un biberon révolutionnaire dont la tétine agrémentée d’une soupape régulatrice du débit de lait obtient un tel succès que l’on va très rapidement assimiler le dispositif aux seins des nourrices.
    L’argot populaire s’en empare rapidement pour désigner plus généralement les seins de femmes. Le phénomène fut tel, qu’une rue parisienne porte le nom d’Edouard-Robert après s’être d’abord appelée ’’rue du biberon-Robert’’. Mon beau-père s’appelle EDOUARD.


  • nono le simplet 13 décembre 2017 01:38

    je vois avec tristesse que certains savaient nager ...


  • zygzornifle zygzornifle 13 décembre 2017 14:28

    Chevalier blanc ? Encore un sous chien comme dirait notre Finkielkraut ....


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