mardi 16 mars 2021 - par olivier cabanel

Les « belles histoires » de l’oncle Jules

Tout le monde, ou presque, a entendu parler, un jour où l’autre de Jules Michelet, considéré par certains comme un « grand historien », et par d’autres comme un « raconteur » de belles histoires, très éloignées de la réalité.

La polémique ne cesse de gonfler pour savoir si il faut célébrer Napoléon, ou « La Commune »... voire les deux, et en même temps, « l’histoire de France » de Jules Michelet est rééditée... une bonne idée ?

Pas sûr, s’il faut en croire un autre historien, Henri Guillemin, le vilain petit canard, interdit de médias en France pendant des lustres, parce que, comme dans la chanson de Béart, « il a dit la vérité, il doit être exécuté ».

Fort heureusement, l'œuvre de Guillemin a survécu, grâce entre autres à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), lequel a pérennisé dans la pellicule les conférences de l’historien.

Mais qu’a dit en substance l’historien pour s’assurer ainsi l’ire de « l’intelligentzia historienne » ?

Il a dit qu’on ne pouvait pas travestir la réalité, dans le but de fonder « un discours national », qu’on ne pouvait pas enjoliver la vérité pour la rendre acceptable, la sublimer pour donner à un peuple le sentiment d’être plus glorieux qu’il ne l’est en réalité... et pour ce, Guillemin se base sur des faits, cherche des preuves, fouille, investigue, sans prendre pour argent comptant ce que les « historiens habilités » écrivent.

Ainsi lorsque Michelet flatte l’égo national en mettant Napoléon sur un piédestal, assurant que l’empereur était un fin lettré, Guillemin sort des archives les lettres authentiques, et nous fait découvrir que l’empereur ne savait pas écrire, qu’il prenait souvent un mot pour un autre, et que ses écrits, bourrés de fautes, étaient en plus, souvent illisibles, prouvant ainsi que les lettres produites par Michelet n’étaient pas de la main de Napoléon.

Guillemin ira beaucoup plus loin, apportant la preuve que Bonaparte détestaient les français, comme il l’écrivait lui-même : « féroces et lâches, les français joignent au vice des germains, ceux des gaulois (...) c’est le peuple le plus hideux qui ait jamais existé ». lien (curseur à 16’50’’)  

Michelet assure que Napoléon était un grand stratège... damned encore perdu : à l’école militaire de Brienne, il était régulièrement battu dans les exercices de stratégie.

Finalement, l’empereur des français sera le responsable de la mort de 4 à 7 millions de personnes, et certaines défaites auront été présentées comme des victoires.

Le fait que Napoléon dictait lui-même à ses historiens, le déroulement de la bataille n’y était pas pour rien...

La fable du « pont d’Arcole » a fait long feu, et peu d’historiens ont rappelé que lors de ce fait « glorieux », Bonaparte s’était embourbé dans la vase du fleuve, mettant à mal l’image idéalisée d’un audacieux général. lien

Il suffit de lire ce qu’en écrivait Christian-Marc Bosséno dans « je me vis dans l’histoire » (Bonaparte, de Lodi à Arcole/annales historiques de la Révolution Française, N° 313, 1998). lien

Cerise sur le gâteau, c’est le 28 mai 1802 qu’il aura rétabli l’esclavage en Guadeloupe, pour faire probablement plaisir à sa Joséphine, fille d’une riche famille de colons.

C’est d’ailleurs Napoléon lui-même qui avait écrit avec un certain cynisme : « l’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord ». lien

Citant Robespière, Guillemin déclare : « c’est la vérité qui est coupable »... et il résume ce qu’il faut penser de cette homme qui avait dit : « Un homme comme moi se fout de la vie d’un millions d’hommes » ajoutant : «  toute la carrière de ce soldat politicien repose sur le fait qu’il a été l’instrument choisi par un groupe de financiers politiciens » puis il rappelle la parole de l’empereur  : « avec des absurdités, on est toujours sûr d’occuper les hommes et c’est comme ça qu’on les mène...la religion ? Une fable propice à la domination des malins sur les imbéciles... », l’historien rappelant la parole de Jules Vallès : « Béranger enfonçait du coton tricolore dans les oreilles »...concluant  : « Napoléon a assassiné la République (...) il a assis définitivement la bourgeoisie au pouvoir (...) et il rappelle que « c’est bien Napoléon qui a surmonté le drapeau tricolore par un rapace (...) il est temps que ce ne soit plus l’imposture qui se charge d’écrire l’histoire ». lien

Quittons cet empereur pour un roi, Louis XIV en l’occurrence, dont Michelet disait le plus grand bien, alors que celui-ci avait organisé jusqu’à 100 voyages annuels dans le commerce négrier, versant des primes à la compagnie du Sénégal pour chaque esclave introduit en Martinique : en 1682 on en comptera pas moins de 16 000.

En un siècle et demi, la France provoquera la mort de 6 millions d’esclaves, rien que lors des opérations de capture et de voyage.

Mais Michelet ne veut retenir de ce Roi, le seul fait qu’il était un soleil... un soleil qui lança en 1664 les travaux pharaoniques du Château de Versailles (100 millions de livres... soit plus de 2 milliards d’euros. ndlr) afin d’y installer sa cour, destinée à lui rendre un culte comme s’il était un dieu vivant. Lien 

Pourtant Michelet assure que, dès l’âge de 16 ans, Louis XIV « menait la guerre à l’argent ». page 375

Et que penser de ce qu’a écrit Michelet au sujet de 1789, affirmant que les aristocrates « s’étaient immolé sur l’autel de la Patrie », en renonçant à leurs droits féodaux... oubliant au passage la condition posée par ces mêmes aristos : les paysans devaient s’acquitter de 30 années de droits féodaux, ce qui leur était quasi impossible. lien

Oublions Louis XIV, et allons faire un tour du côté de La Commune, épisode que Michelet a bien connu, puisqu’il l’a vécu en direct.

Là aussi, l’histoire a été souvent mal racontée, et il faut rendre justice à quelques historiens qui ont rétabli une vérité, souvent déformée, quand elle n’était pas tout simplement occultée.

Georges Beisson, a compulsé de nombreux manuels scolaires qui proposaient de nombreuses versions de l’histoire de la Commune, démontrant combien elles étaient éloignées de la réalité.

Beaucoup de ces ouvrages représentaient la commune de façon partisane et caricaturale qui mettaient Thiers en vedette, se limitant à évoquer Louise Michel, oubliant tous les autres communards.

Quid de certains manuels catholiques qui affirmaient que Mac Mahon avait bien mérité de la patrie « en délivrant Paris de la Commune, l’armée de Versailles avait vraiment sauvé la France (...) la France respira enfin (...) l’armée française a rendu un immense service à la cause de la civilisation et à l’Europe toute entière ». lien (point 30/J Chantrel, op, dit, p.719.

D’autres ouvrages n’y vont pas avec le dos de la cuillère évoquant « une révolution irréligieuse (...) la détestable propagande des révolutionnaires » et leur « rage satanique ».

Pire, des écrivains, et pas des moindres : Goncourt, Flaubert, Sand, Leconte de Lisle, Dumas, Renan, Daudet, et même Zola n'ont été pas très bien inspirés : « des déclassés avide de revanche et de pouvoir, des fous réellement du ressort de la psychiatrie, la populace, cette canaille alcoolique et avinée, une race génétiquement proche de la bête ».

Citons Georges Sand : « ces hommes ont été mus par la haine, l’ambition déçue, le patriotisme mal entendu, le fanatisme, sans idéal, la niaiserie du sentiment ou la méchanceté naturelle  ». Réponse à un ami, le Temps, 3 octobre 1871, page 58. lien

Finalement, il y a eu peu d’ouvrages pour s’approcher d’une autre réalité, évoquant Thiers et ses Versaillais, sous les yeux des prussiens, engageant une véritable bataille de rues, un certain 21 mai 1871.

Il faut se pencher avec surprise et effarement sur le manuel de Gauthiers et Deschamps pour découvrir de quelle sorte ils décrivaient la Commune : « à la suite de nos malheurs, une guerre civile éclata à Paris. Durant 7 jours, on se battit entre Français ! Cette insurrection dite « la Commune » pris fin le 27 mai 1871. Les Allemands qui restaient en France, en attendant le paiement complet des 5 milliards que nous devions leur payer étaient bien contents de nos discordes ! Pour hâter leur départ, Thiers réussit à leur verser les 5 milliards avant la date fixée. Le titre de « libérateur du territoire » fut alors donné à Thiers  ». lien (page 88)

Comme l’écrit Georges Beisson : « quant à la répression, presqu’aucun manuel ne signale que Lecompte avait donné l’ordre de tirer sur la foule, que les incendies n’étaient pas le fait des seuls communards, aucun manuel ne cite Thiers et on peut même lire « on ne parle plus du socialisme, et l’on fait bien, nous sommes débarrassés du socialisme », aucun manuel n’analyse les évènements de 1871 tels qu’ils l’ont été réellement : l’écrasement voulu, méticuleux et systématique du mouvement ouvrier, alors en plein essor, par la bourgeoisie  ». lien

Dans quelques jours, le gouvernement décidera ce qu’il sera bon de commémorer, Napoléon, ou la Commune ?

Thomas Legrand, éditorialiste à France Inter est en tout cas, comme Pierre Nora, très mal inspiré. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « laisse le lion écrire ses histoires, et elles ne seront plus à la gloire des chasseurs  ».

L’image illustrant l’article vient de caricadoc

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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167 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 14:41

    OLIVIER, un sujet à méditer : Concernant l’allergie : Une autre hypothèse est avancée : les allergies auraient augmenté du fait de la diminution des infections (grâce aux vaccins et antibiotiques). Comme si notre système immunitaire, en chômage partiel, se cherchait d’autres cibles. L’épidémiologie abonde en ce sens : dans les familles nombreuses, les cadets, plus soumis aux infections que les aînés, présentent moins d’allergies, de même que les enfants ayant contracté la rougeole. Mais on ne peut ignorer les réponses pertinentes apportées par la psychologie. Première constatation : la coïncidence troublante entre les manifestations allergiques et les émotions.


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 15:41

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      je ne crois pas que ce soient les stratégies vaccinatoires, et l’usage des antibiotiques qui auraient permis l’augmentation des allergies.
      je crois au contraire que les antibiotiques ont affaibli nos organismes,... quant aux vaccins...on verra plus tard.


    • joletaxi 16 mars 2021 15:53

      @olivier cabanel

      bonjour oh Mage
      alors la piquouze ?
      moi je trouvais l’astra assez gouteux, un petit arome de fraise des bois, pas comme ce pfizzer, aucun gout, une vraie merde chimique

      pour les antibiotiques, comme vous avez raison, sans eux... ben vous étiez mort, donc vraiment affaibli pour le coup

      pour les vaccins, je ne saisis pas la logique
      cette bête s’attaque aux vieux, en mauvaise santé,la mortalité n’est pas non plus la catastrophe
      or les vaccins, n’ont d’intérêt que d’éviter à cette population des formes graves
      ils n’empêchent nullement d’être contaminés, porteurs sains, et .. contaminants
      à quoi peut bien servir de vacciner toute la population,alors que cela n’empêchera pas le virus de circuler
      même l’immunité acquise n’est pas certaine

      il y a même des docteurs maboul qui prédisent des trucs complotistes à souhait

      https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/la-vaccination-risque-maintenant-dentrainer-une-catastrophe-mondiale-sans-egal

      à noter ce silence assourdissant sur les traitements, ce qui reste à mon avis la voie du salut
      Pour le nucléaire vous aviez raison, DeRugy , en mangeant un homard pêché près de la Hague est bien contaminé, finalement tout est logique dans ce bas monde


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 17:38

      @joletaxi
      globalement je partage...
      vous devriez aussi vous interroger sur un fait troublant : les docteurs, et autres médecins sont vaccinés au Pfizer, et le petit personnel doit se contenter de l’astra...
      que dire ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 21:34

      @joletaxi
      sauf pour votre critique de l’article de francesoir... mais on en reparlera sous peu. smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 14:42

    Vive les maladies d’enfance. 


  • I.A. 16 mars 2021 15:17

    Je ne sais lesquels, demain, écriront l’Histoire d’aujourd’hui... Pour la postérité, certaines choses seront toutefois acquises :

    • Le Coronavirus était le plus dangereux virus de tous les temps : vicieusement polymorphe, il laissait d’effroyables séquelles à toutes les personnes qui le contractaient, y compris lorsqu’elles ne souffraient d’aucune comorbidité
    • L’État Français, mené par un Emmanuel Macron adulé des foules, est parvenu en un temps record, et grâce à une fermeté si subtile qu’elle fut très bien acceptée par toute la population, à éradiquer l’horrible virus de l’hexagone
    • Le génie de l’Europe fut de miser sur l’élaboration de vaccins précurseurs en un temps record, associée à une vaccination volontaire de masse. (Dans ce domaine, AstraZeneca se montra particulièrement impressionnant)
    • Les mouvements complotistes furent gentiment graciés quelques mois après la victoire du Président Macron sur le virus : ils demandèrent pardon en public et jurèrent fidélité à tous les très hauts Conseils Hautement Scientifiques...

      J’espère seulement que nous auront droit à nos Guillemin et nos Beisson, à défaut d’un... Cabanel !

      Merci de rétablir par la même occasion l’existence d’un esclavagisme habilement déporté en Martinique, mais non moins meurtrier que celui des Américains !








    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 15:38

      @I.A.
      j’ai adoré ce récit romantique de notre situation...
      j’espère en effet que des « guillemins » des Beissons, nous proposerons une lecture lucide de ce que nous vivons !
      merci de votre commentaire.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 15:23

    Qu’on le veuille ou non. 1789 fut surtout la naissance de l’Amérique... Et qui jusqu’à aujourd’hui nous mène par le bout du nez....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 15:25

    Idem en 68. Ce sont les américains qui étaient derrière. ils espéraient s’approprier la France en abattant de Gaulle.....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 15:40

    On s’imagine que les francs-maçons ont toujours été sous l’emprise des Rothschild. Mais ce fut loin d’être toujours le cas. Maurice Agulhon en parle bien : 

    • Pénitents et francs-maçons de l’ancienne Provence, Paris, Fayard, 1968.

  • velosolex velosolex 16 mars 2021 16:31

    Vous passez à coté du sujet. C’est peut dire. Si l’auteur est réédité, s’il qu’il doit y avoir une raison non ? Regardez par exemple cette petite vidéo, sur la conceptualisation de la renaissance. Michelet nous accompagne tous les jours.  https://binged.it/3toZVb7

    Bien sûr Michelet est daté, c’est le père du roman national. Comme pour tout, il faut le ramener à son époque, et en voir à la fois la modernité, et l’esprit. Michelet est littéraire autant qu’historien. Il veut insuffler un esprit au pays, et unifier ce qui a priori n’a pas d’unité. C’est lui l’inventeur de la l’histoire moderne. Marcel Bloch, le grand historien et qui écrivit « l’étrange défaite », en 40 fait du Michelet quand il dit cette phrase célèbre et célébrée, servant d’ailleurs tout et n’importe quoi, échappant parfois à l’intention de son auteur : Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.

    Bloch fait l’apologie de la ferveur, et s’oppose à l’esprit des notaires. Ce n’est pas pour autant qu’il milite pour le mensonge, dans une discipline sans cesse remis sur le métier, car c’est une science sociale, qu’on décrypte avec les lunettes de son temps. Sa vie et sa mort fusillé par les allemands l’atteste.

    La volonté de réécrire actuellement l’histoire en rapport avec nos sensibilités du jour (racisme, féminisme, etc...) et la volonté de certains d’abattre des statuts, en est encore la marque.... Je crois que c’est en 2008 qu’a été réédité le « best seller » de Lucien Febvre, le créateur des « annales » une pointure, «  Michelet créateur de l’histoire moderne », écrit pendant les années noires, dont je vous livre l’analyse critique, : 

    « Voici la rencontre entre deux géants. Lucien Febvre, l’un des plus grands historiens du XXe siècle, le fondateur de l’école des Annales, évoque dans un texte inédit l’œuvre de son aîné Jules Michelet (1798-1874), le père du roman national . Dans ce document majeur, ode et hommage au grand historien de la Révolution française, Febvre démontre que l’écriture par Michelet de l’Histoire de France, entre 1831 et 1869, a débouché sur la conception moderne de la nation française : L’histoire de France, c’est la création de Michelet . Ecrits en 1943- 1944, au cœur même du Paris occupé, ces mots acquièrent un souffle et une résonance tout particuliers. En réinterrogeant les fondements de l’identité nationale, Febvre distille un message de régénération du sentiment national à la veille de la libération de la capitale en 1944, prélude à celle de la France. »

    Alors bien sûr Michelet peut être critiqué, Quand il fait l’analyse de la guerre de 70, qu’on pourrait voir comme un récit à la Marcel Bloch, ou « l’étrange défaite numéro 1 », il se plante complètement. Mais il faut voir l’ensemble de son oeuvre, au lieu de s’attacher à l’erreur et de la systématiser à l’ensemble. C’est sûr qu’ainsi on peut descendre n’importe qui. Mais enfin tout dépend ce qu’on veut. Faire de l’esbrouffe, et hurlant « fake news », l’art de la manipulation pour les nuls en ce moment


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 17:41

      @velosolex
      il n’y a pas que pour ceux là que michelet s’est planté, mais je n’ai pas voulu trop allonger l’article...j’ai encore « des balles », concernant ce qu’il a écrit sur Henri 4... sur la pucelle, sur vercingétorix, et tant d’autres.
      le plus dramatique c’est que les historiens qui ont suivi, ont repris mot à mot les invraisemblances de michelet. smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mars 2021 17:27

    1789, fut le début des « lumières » et la fin du sacré..... Aujourd’hui on a BIG PHARMA. 


  • vesjem vesjem 16 mars 2021 19:48

    michelet, lors de son tour de bretagne, a décrit cette province par des apparences ou impressions ; son récit est rempli de stéréotypes ;

    la majorité des bretons d’alors, parlaient breton ; il n’a donc pas pu recueillir de témoignages crédibles ou sérieux ; il s’est inventé une bretagne sauvage et sale ;

    l’écrivain breton auguste dupouy en parle dans son livre « michelet en bretagne »

    (1947)


    • velosolex velosolex 16 mars 2021 20:35

      @vesjem
      Si on lit « Par les monts et par les plaines » de Flaubert et de Gustave Du camp, on rencontre les même stéréotypes, qui n’en sont pas pour les hommes de ce temps. Flaubert décrit Vannes, comme sale et Moyenâgeux.
      Pas grand chose en fait ne trouve grâce au niveau de l’architecture des villes à ses yeux ; Pourtant son récit est alerte, et on a toujours le même plaisir à le lire. Les voyageurs de ces temps en fait ne font pas dans la dentelle. Ils sont souvent très sévères ; A l’époque on ne fait guère dans l’ethnologique et la complaisance avec la vie rurale.
      Quoi qu’il décrit très bien l’enterrement d’un marin, avec l’exposition du corps, la mystique bretonne face à la mort, de même il est étonnamment en avance sur sont temps, dans l’empathie qu’il manifeste face aux veaux promis à la mort au marché de Quimper. De fait la bretagne est pauvre à l’époque, davantage que d(’autres raisons.
      Elle a été ruiné par le siècle de louis quatorze et son annexion à la France. La révolte du papier timbré a laissé des traces, et le mépris du Breton manifesté par madame de sévigné dans ses lettres, est une réalité.
      Il faut aussi relativiser ce regard dans le sens qu’à l’époque romantique, le voyageur vient en Bretagne pour vérifier ce qu’il a lu dans les livres illustrés, et la Bretagne et son culte des morts, y a toute sa place. Une économie ruinée, la rencontre des petits mendiants n’est pas une figure de style. Le siècle d’or de la bretagne est loin. On pourra lire avec profit les mémoires d’un bas breton, écrit par Duguignet, petit mendiant s’engageant dans la marine à 17 ans à Lorient qu’il a gagné à pied. Un livre très interessant sur le vécu paysan au dix neuvième siècle,, et qui a été exhumé par les héritiers il y a vingt ans


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 21:30

      @velosolex
      merci de ces propositions...


    • olivier cabanel olivier cabanel 16 mars 2021 21:31

      @vesjem
      intéressant ! merci


    • velosolex velosolex 16 mars 2021 22:46

      @olivier cabanel
      Quant aux stéréotypes sur les bretons on peut les voir refleurir à l’heure du covid, qui est habillé aux couleurs de la bretagne, sous le nom de « variant Breton », dépeint par certains avec un chapeau rond, alcoolique, ou soufflant dans le biniou. Mais qui se demandera, si par hasard il ne serait pas arrivé dans les valises des milliers de touristes, en particulier parisiens, qui se sont déversés pendant encore les dernières vacances, la Bretagne ayant été particulièrement investie. Rien ne change...
      Je vous recommande les lettres de madame de Sévigné sur les bas bretons, pendant la révolte du papier timbré, dite « des bonnets rouges ». La langue fut souvent moquée, et en fait il n’y eut même pas besoin de prendre l’avis des voyageurs pour la stigmatiser, car les Bretons eux mêmes participèrent à la perte de leur langue.
      Comme dans n’importe quel pays colonial, la honte de la culture, insufflée par l’occupant, a été assez substantielle, pour que les bretons eux mêmes s’amputent de leur usage, et renoncent à la communiquer à leurs enfants, pensant qu’ainsi ils le rendraient service. 
      Aussi il est impossible par exemple de s’en prendre à Michelet à ce propos, par exemple, qui communique simplement les convictions de son temps.
      Ne pas oublier que Jaurès lui même dira que la France avait le devoir d’apporter aux pays colonisés les lumières que Rome avait apporté à la Gaule.
      C’est « l’esprit du temps ». Une chose que nous possédons tous, pensant que c’est la chose la plus naturelle du monde, alors que tout est conjoncturel..
      .Statufié un jour, mis à terre cent ans plus tard.
      Si au moins ceux qui renversaient les statues s’intéressaient à ’l’histoire de ceux qu’ils mettent à terre ?..
      Ont ils conscience de répéter le plus vieux reflexe totalitaire du monde, celui de la volonté d’oubli, préféré à la compréhension. 
      Ce qui est intéressant à mon sens est de comprendre comment sans cesse l’histoire est remise sur le métier, pour trouver à travers ses mythes, le matériel qui nous permette de comprendre le monde présent, donne un sens à l’histoire, et aide ainsi à vivre...Il est clair ainsi que« la commune de Paris » à cette période de perte du sentiment national, revient comme thème privilégie pour nous interroger ; D’autant plus après l’épisode des gilets jaunes, et de sa féroce répression faisant écho aux révoltés spontanés de la commune. 
      Michelet à décanté ce qui n’était que bruit et fureur, pour en faire une sorte de jardin où tout prend un sens. C’est ce que font les hommes de son temps, amoureux des humanités. Et pas seulement en histoire. C’est en le remettant dans cette dimension qu’on peut encore l’apprécier comme un passeur, un géographe et un géomètre ayant balisé le terrain, pour y installer des cadres, qui nous structurent encore, consciemment ou inconsciemment. 
      Mais bien sûr, rien n’est jamais fini. Il a donné le gout à ce qui ont suivi de le compléter et de le contredire, ce qui est sa grande qualité. 
      Bien à vous, pour fournir ce débat intéressant. 


    • Passante Passante 16 mars 2021 23:10

      @velosolex
      https://www.livredepoche.com/livre/les-chouans-9782253003205
      la photo est ancienne
      mais c’est un beau roman


    • velosolex velosolex 16 mars 2021 23:53

      @Passante
      Balzac est un géant.
      Il a le sens de l’histoire, et de la ferveur
      Comme Tolstoï dans « Guerre et paix ».
      On marche avec la grande armée pendant 2000 pages, 2000 lieux..
      Mais je préfère ce passage où un prince Russe (Paul ?..) glisse sur un traineau sur la neige, entre ses deux cousines, bien au chaud sous des couvertures de loutre, alors que les clochettes des chevaux tintinnabulent sous la pleine lune 
      Finalement la paix est préférable à la guerre.
      Surtout coincé dans un traineau entre Anna Karénine et la dame Miko de mon enfance...
      Son parka rouge comme un trait de rouge à lèvres, sur la neige.
      Cela m’est arrivé un jour en Iran, tout près du mont Ararat. Mais sans les cousines sous les couvertures. . Juste avec le souvenir de Tolstoï en tête
      Mais Patrick Rambaud a écrit aussi de très beaux romans sur le mythe Napoléonien, tel « la bataille ». Et aussi « Il neige », sur la retraite de Russie,
      Qui sait que Stendhal y participa, comme responsable d’intendance au sein de l’armée ?.
      En quoi ? Je ne me souviens plus. Je me souviens juste de ses pages sur l’arrivée acclamée des troupes Napoléoniennes à Milan, tout au début de l’aventure, C’était l’époque où les Italiens pensaient avoir trouvé en Bonaparte l’esprit du Garibaldi à venir.
      Comme pour Gainbourg-Gainsbarre, il y a deux Napoléons. Bonaparte, et Napoléon. L’un deviendra plus amer que l’autre. 
      Et même Tolstoï se gâtera sur ses vieux jours, dans la paranoïa...A partir d’un certain moment votre ticket n’est plus valable, comme disait Romain Gary, Rolland Ajar.
      .Parfois, même moins de deux , on forme une bande de cons. 


    • vesjem vesjem 17 mars 2021 07:36

      @velosolex

      • merci ; je vais lire

    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 07:43

      @velosolex
      comme vous l’avez avoué vous-même... de beaux romans...donc des romances éloignées de la réalité... juste pour faire rêver.
       smiley


    • Passante Passante 17 mars 2021 08:38

      @velosolex
      oui, si on veux bien voir Napoléon et ses armées de près,
      rien de tel que l’intro de la Chartreuse
      mais si on préfère de loin, c’est Chateaubriand
      Balzac fait un « Napoléon du peuple » dans Le médecin de campagne,
      mais il est léger
      y’a aussi le journal de Stendhal accompagnant l’empereur jusqu’en russie
      (et retour !), et donc voici-voilà :

      "

      Mais retour à Stendhal, car il nuance ses positions, et à 21 ans il définit ses objectifs : « Étudier les mœurs de mes contemporains, c’est-à-dire ce qui leur paraît juste, injuste, honorable, déshonorant, de bon ton, de mauvais, ridicule, agréable, etc. Voilà ce qui change tous les demi-siècles » (1).
      Alors il lit, il lit sans arrêt, jusque durant les campagnes napoléoniennes : « Je lisais l’Arioste à cheval en escortant mon général » (2). 

      (1) Stendhal, Journal - 21 juillet 1804
      (2) Stendhal, Journal - 28 septembre 1811




      Mais c’est la guerre : « J’eus réellement envie de vomir en traversant Ebersberg, en voyant les roues de la voiture faire jaillir les entrailles des pauvres petits chasseurs à moitié brûlés » (1). Et c’est aussi la guerre avec ses petits lacs de montagne : « Je me baignai. Nous étions environnés d’incendies. La veille au soir, on en avait compté treize tout autour de l’horizon » (2).

      C’est chaud, Napoléon.

      Treize incendies et Stendhal baigne dans son élément – avec son regard, impitoyable : « N’avoir pas de montagnes perdait absolument Paris à mes yeux. Avoir dans les jardins des arbres taillés l’achevait » (3). Puis il enchaîne : « Le genre poli, cérémonieux, accomplissant scrupuleusement toutes les convenances, encore aujourd’hui me glace et me réduit au silence. Pour peu que l’on y ajoute la nuance religieuse et la déclamation sur les grands principes de la morale, je suis mort » (4).

      (1) Stendhal, à Félix Faure - Wels, 3 mai 1809
      (2) Stendhal, Journal - 11 mai 1809
      (3) Stendhal, Vie de Henry Brulard
      (4) Idem


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 10:10

      @Passante
      Merci pour ces passages éloquents, en phase avec cette époque d’exaltation et de misère, que nous tentons de mesurer, avec nos pas de notaire. 
      « La chartreuse de Parme » offre des pages de grande générosité, et l’évocation des troupe Napoléonienne à Milan est encore dans la suite de la révolution, qui se vend très bien encore à l’export comme une promesse pour les peuples
      Emettre un jugement sur ces choses en 2020 n’est pas la même chose que de le faire en 1798, par Stendhal ou encor en 1848, avec Chateaubriant. Là encore il n’est pas question de juger, de ramener ces valeurs mais de saisir l’écho, de comprendre ce qu’il veut dire. 

      « Bonaparte n’est point grand par ses paroles, ses discours, ses écrits, par l’amour des libertés qu’il n’a jamais eu […] Il est grand pour avoir créé un gouvernement régulier, un code de lois, des cours de justice, des écoles, une administration forte, active, intelligente […] Il est grand pour avoir fait renaître en France l’ordre au sein du chaos […] Il est grand surtout pour être né de lui seul, pour avoir su, sans autre autorité que celle de son génie, se faire obéir par trente-six millions de sujets […] Il est grand pour avoir surpassé tous les vainqueurs qui le précédèrent, pour avoir rempli dix années de tels prodiges qu’on a peine aujourd’hui à les comprendre. »1685

      François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)

      Qu’on le veule ou non, la trace restera, et le cadre aussi. Ainsi c’est Napoléon qui est le premier fondateur de l’Allemagne à travers la configuration des états du Rhin, la moulure dont Bismark se servira pour imposer l’unité de l’Allemagne, au palais des glaces de versailles...Un symbole. 
      Quand à l’inhumanité de la guerre, je vous renvois aussi au beau livre de Patrick Rambaud, qui a obtenu le prix Goncourt pour « La bataille », celle d’Eylau qui sera une sorte de pat stupide, un choc frontal entre les armées autrichiennes et napoléoniennes à deux pas de Vienne. Cela renvoie aussi à cette boucherie que fut la bataille ultime de Bodorino, sans stratégie, si ce n’est que de l’anéantissement frontal. 


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 10:16

      @olivier cabanel
       On fausse toujours la réalité quand on veut l’amener à une conclusion qui n’appartient qu’à Dieu seul. 
                       Flaubert


    • Passante Passante 17 mars 2021 11:12

      @velosolex
       un extrait supplémentaire d’un petit texte rédigé fin 2019,
      intitulé « une promenade de santé »...

      Peu après la Révolution, Stendhal remarquait dans son Journal que « les idées de propriété et de danger sont rappelées beaucoup plus souvent dans un volume anglais quelconque que dans un volume français sur un sujet analogue » 2. La flèche est lancée…
      Jacques Lacan la mènera loin : « Le mythe politique du struggle for life a pu servir à insérer bien des choses. Si monsieur Darwin l’a forgé, c’est qu’il faisait partie d’une nation de corsaires, pour qui le racisme était l’industrie fondamentale »3. En conséquence, l’ « anhistoricisme de culture propre aux États-Unis » sera « ce qui définit l’assimilation requise pour qu’on y soit reconnu, dans la société constituée par cette culture »4.

      1 G-W-F. Hegel, Phénoménologie de l’esprit (introduction)
      2 Stendhal, Journal - 4 mai 1808
      3 Jacques Lacan, Séminaire I - Les écrits techniques de Freud XIV.1
      4 Jacques Lacan, La chose freudienne


      Mais Stendhal poursuit ses récriminations : « J’ai horreur du bon sens fastidieux d’un Américain, dit-il. La moralité américaine me semble d’une abominable vulgarité, et en lisant les ouvrages de leurs hommes distingués, je n’éprouve qu’un désir, c’est de ne jamais les rencontrer dans le monde. Ce pays modèle me semble le triomphe de la médiocrité sotte et égoïste, et, sous peine de périr, il faut lui faire la cour »1. Ces lignes sont écrites il y a deux siècles. Enfin dans De l’Amour, il tranche : « Rien n’est anti-imagination comme le gouvernement des États-Unis d’Amérique ».
      Presque cent ans plus tard, Huysmans sera au rendez-vous : « Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » 2, écrit-il.

      1 Stendhal, Lucien Leuwen - VI
      2 J-K. Huysmans, À vau-l’eau

      « Car notre gaieté libertine et imprudente, notre esprit français » seront « écrasés par la nécessité de faire la cour à de petits artisans grossiers et fanatiques, comme à Philadelphie »1. Bref, les Américains « sont surtout d’une avarice et d’une bassesse incalculables ; est-ce l’effet du gouvernement ou de tout autre chose ? »2
      Doit-on chercher la réponse outre-tombe, du côté des Anglais ? Chateaubriand observe déjà que « toute renommée vient vite au bord de la Tamise, et s’en va de même », car « rien ne réussissait à Londres comme l’insolence ». Par conséquent, « les Anglais de la nouvelle race sont infiniment plus frivoles que nous, la tête leur tourne pour un show »3. Le pauvre Chateaubriand n’avait sûrement pas pu calculer la durée dudit show… Mais dans Génie du Christianisme, il ose aller plus loin, et confier véritablement le fond de sa pensée :

      1 Stendhal, Mémoires d’un touriste - 10 mai 1837
      2 Stendhal, Journal - 26 mars 1806
      3 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XXVII.3


      « Nous sommes frappés dans ce moment d’une idée que nous ne pouvons taire. Quiconque a quelque critique et un bon sens pour l’histoire, pourra reconnaître que Milton a fait entrer dans le caractère de son Satan les perversités de ces hommes qui, vers le commencement du dix-septième siècle couvriront l’Angleterre de deuil : on y sent la même obstination, le même enthousiasme, le même orgueil, le même esprit de rébellion et d’indépendance ; on retrouve dans le monarque infernal ces fameux niveleurs qui, se séparant de la religion de leur pays, avaient secoué le joug de tout gouvernement légitime, et s’étaient révoltés à la fois contre Dieu et contre les hommes. Milton lui-même avait partagé cet esprit de perdition, et, pour imaginer un Satan aussi détestable, il fallait que le poète en eût vu l’image dans ces réprouvés qui firent si longtemps de leur patrie le vrai séjour des démons »1.
      Conclusion : « Tous ces Anglais sont fous par nature ou par ton »2.

      Alors que reste-t-il ? Des maquereaux. Et qui nous la jouent « président ».
      À quoi Nietzsche aura répondu d’avance, lorsqu’il avait tranché sans détour : « Il n’y a pas d’autre culture que la culture française »3. Céline dira plus clairement : « Le Français est langue royale, il n’y a que foutus baragouins tout autour »4.
      Mais revenons aux U.S.A : même l’imperturbable Freud ne manque pas à la barre des témoins lorsqu’il confie à son disciple Otto Rank avoir toujours considéré que « la psychanalyse va aux Américains comme une chemise blanche à un corbeau ». Cependant cette obturation dont l’Américain se retrouve porteur n’est pas son propre, du fait que l’anti-imagination est universelle, et de toutes les époques.

      1 F-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme - II.4.9
      2 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XXVII.3
      3 Friedrich Nietzsche, à August Strindberg - Turin, 18 décembre 1888
      4 L-F. Céline, Féérie pour une autre fois


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 11:40

      @Passante
      C’est très dommageable qu’on ai laissé le nouveau monde aux anglais, qui ont l’Amérique comme elle est, identique à l’inde coloniale : Un pays de clivages entretenus, où les natifs sont repoussés dans des réserves, sans possibilité de métissage, à la fois des hommes et des idées.
      La façon qu’ont eu les anglais d’envisager leurs rapports au monde, qui est celui de l’affairisme est celui de la méfiance, et d’une mise à distance perpétuelle, et de reniements liés à leur notion de « real politique ».
      C’est un mélange de pragmatisme d’hypocrisie et de reniment, dont Boris Johnson est l’incarnation actuelle, qui est en liaison avec cette vieille étiquette cent fois éprouvée de « perfide albion ».
      Comment vient le génie et les travers d’un peuple ? De la géographie et de l’histoire, comme pour celles des hommes singuliers. Il a sans doute au départ un déterminisme et des orientations qui tiennent à un trauma.
      L’invasion de la grande Bretagne par les Normands fut elle l’événement original d’une suite d’événements en chaine qui leur firent passer la manche, pour revendiquer ce qui ne leur appartenait que par le jeu des traités, comme plus tard, précisément la Normandie, et la France, par un curieux retournement ?. 
      Il arrive qu’un ou une arriviste, parvienne aussi par le jeu d’un mariage a capter l’argent d’une famille, et à les chasser de leur terre. Zola a très bien traité cela dans plusieurs romans, entre Rougon et Macquard. 


    • Passante Passante 17 mars 2021 11:45
      Cependant Chateaubriand ne se contente pas de questionner, il répond qu’il a une « ferme persuasion que les hommes désormais, pris ensemble comme public (et cela pour plusieurs siècles) seront pitoyables »2.
      Les premiers clichés avaient été collectionnés par Rimbaud en personne : « La même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera ! Le plus élémentaire physicien sent qu’il n’est plus possible de se soumettre à cette atmosphère personnelle, brumes de remords physiques, dont la constatation est déjà une affliction »3.

      2 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XXVII.11
      3 Arthur Rimbaud, Illuminations - Soir historique


      C’est donc le désert de l’uniformisation spectaculaire, et bientôt « la terre apparaît comme le non-monde de l’errance. Du point de vue de l’histoire de l’Être, elle est l’astre errant »1. Une dernière pointe du château ? « Les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l’abîme »2 – c’était il y a deux cents ans.
      Ailleurs, Chateaubriand calcule le terrorisme islamiste, huit générations à l’avance : « Un nouvel Orient va-t-il se former ? Recevrons-nous le châtiment mérité d’avoir appris l’art moderne des armes à des peuples dont l’état social est fondé sur l’esclavage et la polygamie ? »3. Puis, il radiographie déjà ce que l’on appelle désormais « révolutions colorées », et il avoue : 

      1 Martin Heidegger, Dépassement de la Métaphysique - XXVI
      2 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XXIX.12
      3 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XVIII.4

      « J’étais moi-même honteux en voyant le côté comique des révolutions les plus graves et de quelle manière on peut se moquer de la bonne foi du peuple »1.
      C’est que « l’humanité a la rage de l’abaissement moral »2, répondra Flaubert. Et Céline d’en rajouter une couche : « Je ne crois pas à la misère, mais à plus de vice »3.

      1 F-R. de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe - XXXII.9
      2 Gustave Flaubert, Pensées
      3 L-F. Céline, Entretiens


      +

      du Sollers d’actualité :


      « Ce qui est en jeu ici n’est rien moins que la nouvelle relation biopolitique “normale” entre les citoyens et l’État. Cette relation n’a plus rien à voir avec la participation libre et active à la sphère publique, mais concerne l’inscription et le fichage de l’élément le plus privé et le plus incommunicable de la subjectivité : je veux parler de la vie biologique des corps.
      Aux dispositifs médiatiques qui contrôlent et manipulent la parole publique correspondent donc les dispositifs technologiques qui inscrivent et identifient la vie nue : entre ces deux extrêmes d’une parole sans corps et d’un corps sans parole, l’espace de ce que nous appelions autrefois la politique est toujours plus réduit et plus exigu. Ainsi, en appliquant aux citoyens, ou plutôt à l’être humain comme tel, les techniques et les dispositifs qu’ils avaient inventé pour les classes dangereuses, les États, qui devraient constituer le lieu même de la vie politique, ont fait de lui le suspect par excellence, au point que c’est l’humanité elle-même qui est devenue la classe dangereuse.
      Il y a quelques années, j’avais écrit que le paradigme politique de l’Occident n’était plus la cité, mais le camp de concentration, et que nous serions passé d’Athènes à Auschwitz ».

    • Passante Passante 17 mars 2021 11:55

      @velosolex

      le thanatopracteur n’a nul besoin de se faire psychanalyste
      et si vous insistez je manque d’éléments..
      mais question dissection externe, je connais la bête
      et je dois avouer qu’elle n’a jamais été attirante pour moi,
      l’angliche, c’est genre le voisin qu’il faut se taper..
      et dont on se passerait avec une grande joie s’il venait à disparaître
      (voyez, c’est inavouable)


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 13:29

      @Passante
      espérons qu’il aura compris... smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 13:32

      @velosolex
      tiens revoilà Dieu ! smiley
      vous allez vous attirer les foudres des autres religions... 
      courageux... ou irresponsable ?
      les historiens nous le raconteront.


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 13:50

      @olivier cabanel
      Dieu ? Je vois pas trop.
      Est je laissé le mot trainer derrière moi, ou un emoji ?. .
      Une fois de plus vous voyez ce que vous voir, et transformez les choses à votre manière. 


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 16:48

      @velosolex
      c’est de votre main : @olivier cabanel
       On fausse toujours la réalité quand on veut l’amener à une conclusion qui n’appartient qu’à Dieu seul. 
       Flaubert


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 18:12

      @olivier cabanel

      Là encore vous prenez les choses trop au pied la lettre,

      Non c’e n’est pas de ma main, mais de celle de Flaubert. Si je le cite c’est que son propos me semble pertinent. 
      Flaubert, Un parfait païen, qui utilise une image pour signifier que personne n’a la possibilité de se hisser en démiurge, 
      Il va de soi que l’image de « dieu » qu’il utilise n’’est rien n’a voir avec un ralliement à l’église. C’est juste un signifiant, une métaphore.
      . En clair il aurait pu dire : Aucun homme n’a le pouvoir d’omniscience, sur les notions de jugement, car ils n’appartiennent tout simplement pas au pouvoir discursif de l’homme.


      . Car dans l’histoire, comme dans la peinture, comme dans toute science humaine, ou l’époque et l’interprétation du spectateur, les a priori sont tous aussi déterminants ! 
      Une citation ou un proverbe ont un pouvoir d’éloquence tenant à leur brièveté, aux images suscitées, un raccourci que le lecteur comprend normalement sans avoir besoin qu’on explicite
       ;
      .


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 20:38

      @velosolex
      vous l’avouez vous même... vous citez Flaubert, qui cite Dieu...
      alors bien sûr, c’est facile d’assurer que c’est « une métaphore »
      vous êtes amusant, vélosolex.


    • vesjem vesjem 22 mars 2021 09:36

      @velosolex
      « affairisme est celui de la méfiance »
      le peuple anglais est un peuple soumis, légaliste, et obéissant à une aristocratie qui elle, répond depuis des décennies à la définition ci-dessus ;
      cette culture d’affairisme nobiliaire est bien décrite dans les polards d’Anne Perry


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 mars 2021 08:37

    Imaginez l’historien du futur avec toutes les « fake news »....


  • Eric F Eric F 17 mars 2021 11:23

    Il y a l’histoire, et le « récit national », qui n’ont pas le même rôle. L’un est didactique, l’autre est patriotique et vise la cohésion et la fierté nationale. Michelet a écrit un « récit », un peu comme le fait Zemmour. Mais il y a peut-être dans la « réalité historique profonde » une part dont le « récit » rend mieux compte que la description évènementielle et factuelle.

    Napoléon -mentionné entièrement négativement dans l’article- est divers et contradictoire sur mains aspects, il a d’abord été nationaliste corse détestant l’occupant français, puis a peu à peu rompu avec la corsitude pour s’arrimer à la françitude, il a exprimé tour à tour des attachements et détestations opposées (ok, c’est simplifié, je n’ai pas lu tout Guillemin mais des extraits, et les intégrales par André Castelot et Max Gallo).

    Même dans l’histoire récente, les nombreuses biographies de Charles de Gaulle possèdent une part d’histoire et une autre de récit, et carrément de légende dans ce qu’a écrit Malraux.

    Noter que de Gaulle estimait guère Napoléon, « un grand esprit mais une petite âme, et il a laissé la France plus petite qu’il n’a trouvée » et pourtant : "une nation ne se définit pas ainsi. Pour la France, il devait exister. C’est un peu comme Versailles : il fallait le faire«   Ceci étant, c’est Malraux qui le rapporte, cela relève peut être de l’histoire légendarisée.

    Chacun peut avoir son avis sur la question, mais il me semble que la situation actuelle de morcellement dans notre pays requiert davantage le »fil rouge" d’un récit national positif, que d’un enseignement mortificatoire.


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 11:41

      @Eric F
      je vais vous décevoir... Guillemin n’est pas le seul à avoir montré la réalité de napoléon...
      lisez l’ouvrage de dominique de villein (la chute de l’empire) : 

      Il brosse le tableau réaliste et cruel d’un empereur haï par les français, précocement usé, fatigué qui va exploiter sa défaite pour se forger une légende avec les 7 années d’échec qui s’achèvent. lien

      ou Jacques Bainville (napoléon/arthème fayard) qui parle d’ambition démesurée et habités par une frénésie perpétuelle, et la ferme conviction d’avoir toujours raison...clin d’oeil à l’actuel président.
      ou encore le vice amiral Descrès qui avait dit à Marmont : voulez-vous que je vous dise la vérité, que je vous dévoile l’avenir ? L’Empereur est fou, tout à fait fou, et nous jettera tous, tant que nous sommes, cul par-dessus tête et tout cela finira par une épouvantable catastrophe ».

      Claude Ribbe, dans son ouvrage « le crime de Napoléon  » en fait le premier dictateur raciste de l’histoire : menant une croisade contre les Juifs, exterminant les Noirs, massacrant les Arabes et les Turcs, déportant les Tziganes. lien

      Bernard Coppens, un autre éminent spécialiste de l’Empire en a même fait un livre (Waterloo, les mensonges : les manipulations de l’histoire enfin révélées- éditions Jourdan )

      C’est même un spécialiste de l’histoire napoléonienne, Philippe de Callatay, conservateur du Musée Wellington qui déclare : « quand les évènements lui étaient favorables les, Napoléon disait plus ou moins la vérité. Quand ils étaient défavorables, il disait n’importe quoi (…) Napoléon était un menteur et un dissimulateur  ». lien

      vous en voulez d’autres ? n’hésitez pas à le demander. smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 11:42

      @olivier cabanel
      oups...de villepin (bien sur !)


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 12:08

      @Eric F
      C’était justement à ce que Michelet s’est attelé. Bien avant De Gaulle. Mais d’une autre façon. A construire un roman national. La France est le pays d’Europe qui a la plus grande diversité de peuples : Latins, espagnols, germaniques, celtiques, nordiques. Pendant longtemps même le batave et l’allemand ont été parlé dans l’est, l’espagnol et le catalan dans le sud, même le norrois danois est parlé dans le cotentin, dans la région des Andelys...
      Le Breton a été alimenté de nouveau par les invasions galloises...La France n’a aucune unité linguistique et son histoire générale est douteuse, héritière de royaumes disparus, tel celui de Bourgogne ! Et même la Savoie et le conté de Nice entrent tardivement dans l’hexagone, pour ne pas parler de l’alsace, et la lorraine dont on connait l’histoire clivée. La volonté de tuer les langue régionales et d’alimenter le jacobisme né de là, de la peur de l’éclatement. Il faut à tout pris inventer le ciment colle, en accord avec le mythe républicain dont il est lui même sujet envouté. 
      Michelet propose une adhésion à un récit mythique et national. Certains appelleront cela de la propagande. L’important c’est que surfant sur l’espace de la révolution qui fait sens, la plupart des français acceptent et revendiquent même ce récit, ce cadre, et réalisent une réelle unité politique et sociologique.
      Il en va de même pour tous les pays d’ailleurs. La Grèce n’était en fait qu’un ensemble de peuples hétéroclites et de cités divisées, mais qui ont trouvé un souffle unitaire dans leur lutte contre les Perses, et des récits mythiques. 
      Les familles recomposées d’ailleurs fonctionnent de la même façon. Il faut refaire un récit et un album photo qui s’appuie sur des preuves tangibles d’appartenance. On parvient ainsi dans l’amour à faire mieux groupe, et sens, que dans de vieilles identités de cousinage, perclus parfois de détestation. 

      « un grand esprit mais une petite âme, et il a laissé la France plus petite qu’il n’a trouvée " Là encore De Gaulle ne parle pas de Napoléon, mais de lui même, mettant la problématique qu’il rencontre en 40 de façon projective dans l’histoire. C’est ainsi que l’histoire fonctionne. Une malle à outils où l’on va chercher du matériel propre à nous aider. Mais il arrive que certains soit de mauvais bricoleurs, et prennent le mauvais outil


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 12:14

      @olivier cabanel
      Les mots référents de votre discours, sont : Vérité , réalité. Vrai, faux.
      Vous en dites à mon avis plus sur vous de façon projective sur vous que sur Napoléon, Michelet, ou qui que ce soit.
      Ce sont des mots qui ne signifient rien dans l’histoire, et qu’on peut retourner comme un gant. Car en jugeant nous ne disons que nos valeurs du jour, et celles qui nous sont propres. 


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 13:15

      @velosolex
      c’est vous qui voyez !
       smiley
      mais cette façon de valider un discours hors de la réalité ne vous grandit pas... il est probable que nous n’en ayez pas l’intention.


    • velosolex velosolex 17 mars 2021 13:45

      @olivier cabanel
      Qu’est ce que c’est votre histoire de réalité dans l’histoire ?
      Deux mots antinomiques
      Un tampon administratif délivré par le ministère de la vérité ?
      Mais histoire, comme la philo, est une science humaine, pas une science exacte. Il n’y a pas de théorème ni de loi dans ces disciplines qu’on interprète différemment, selon la date, et la place qu’on occupe.
      Il est essentiel d’avoir une certaine humilité plutôt que de se faire inquisiteur et révisionniste. On peut amener de la nouveauté, sans vouloir détruire le substrat sur lequel on s’appuie


    • Eric F Eric F 17 mars 2021 13:45

      @olivier cabanel
      Si vous avez lu ce que j’ai écrit, il n’y a pas de risque de me « décevoir » puisque je ne suis pas napoléonophile (il a versé du sang et affaibli le pays pour plus d’un siècle).
      Mais il faut dépasser le dilemme entre sanctifier ou diaboliser, je pense qu’on a besoin -comme tous les peuples, dont la plupart enseigne sa propre histoire de façon plus dithyrambique que nous le faisons-, d’une « geste nationale » autour de laquelle se bâtit la cohésion -qui nous manque tant actuellement-, peu importe que l’héritage historique soit héréditaire ou d’adoption, qu’il soit littéralement exact ou « valorisant ». 
      Napoléon était ambitieux, sans scrupule et manipulateur, comme les conquérants, Alexandre, César, Gengis Khan, Mahomet, Napoléon, et le pire -que l’on ne nomme pas-.


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 16:50

      @Eric F
      me voilà rassuré... en vous lisant, j’avais cru comprendre que ces historiens qui disaient une autre réalité sur napoléon vous dérangeaient quelque peu...


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 20:43

      @velosolex
      l’histoire est tout simplement une science... pas un roman, dans lequel, lorsque l’on a quelques talents littéraires, on invente un roman... c’est ce qu’a fait michelet, et quelques autres.
      la science de l’histoire se base sur des faits vérifiables... et non sur des vues de l’esprit.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 mars 2021 13:32

    Allez au cinéma avec cinq personnes. Les cinq personnes prises au hasard. Elles auront certainement un avis différent sur celui-ci. Suffit de regarder les critiques de journaux. Alors un historiens...Est-il vraiment possible d’être neutre ? Roudinesco a écrit l’histoire de la psychanalyse et a chanté partout que Freud aurait approuvé le mariage homosexuel. Je n’en suis pas du tout certaine. Anna sa fille y était totalement opposée, et toujours en accord avec son père. Sans oublier que Roudinesco est stalinienne. 


    • Eric F Eric F 17 mars 2021 14:00

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      Il est en effet presque impossible d’être « neutre » sur l’histoire, surtout celle de sa propre nation (c’est pourquoi une étude de référence sur Louis XI a été écrite par un Américain). Il y a forcément tendance soit à l’apologie, soit -plus rarement- au dénigrement.

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    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 16:51

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      mais les faits sont têtus et raconter une histoire sans raccord avec la réalité, ça s’appelle de la manipulation.


    • olivier cabanel olivier cabanel 17 mars 2021 20:41

      @Eric F
      c’est étrange... vous parlez de « dénigrer »
      mais Guillemin, et les autres, n’ont jamais été tentés de dénigrer... ils ont seulement trouvé insupportable que l’on mente aux français... rien de plus.
       smiley


    • Eric F Eric F 18 mars 2021 10:33

      @olivier cabanel
      En parlant de dénigrement de l’histoire de son pays, je ne visais pas spécifiquement tel point particulier (Napoléon en l’occurrence), mais une approche générale de l’enseignement de l’histoire.
      Pour revenir à Guillemin concernant Napoléon, sa démarche consiste bien à opposer un réquisitoire à ce qu’il considère comme une apologie par les historiens. Son propos délibéré est d’apporter une antithèse à la thèse officielle, tout aussi radicalement. A nous de nous faire une synthèse.


  • TSS (...tologue) 18 mars 2021 18:13

    Michelet n’a pas ecrit l’Histoire ! il l’a réecrit et pas que sur la commune... !!


  • Passante Passante 19 mars 2021 20:16

    salut Olivier,

    on s’en fout du timing.. mais j’ai trouvé ça

    https://www.youtube.com/watch?v=y65-eONEaKk


    • olivier cabanel olivier cabanel 21 mars 2021 13:53

      @Passante
      merci... pour info, j’ai proposé à la publication un article suite à « cette étoile qui tue »...et il a été refusé... j’ai eu l’explication par mail, par les patrons du site, qui m’on transmis un mail d’un énervé latiniste, qui du haut de sa science, m’a accablé, affirmant que ma traduction latine n’était pas fiable... et que mon histoire « d’étoile qui tue », était une invention... j’ai donc décidé de ne plus publier sur ce site, réservant à médiapart mes productions...à +


    • Passante Passante 21 mars 2021 14:06

      @olivier cabanel

      non, non non..
      c’est pas à moi que vous annoncez un truc pareil...
      puis ça sonne fou une dispute latine smiley
      mais ils sont fous ces Gaulois !
      en plus il en existe réellement des « étoiles qui tuent »
      (genre les astrologues arabes conseillaient de pas les regarder de face mais de biais, notamment dans la zone scorpion)

      mais pourquoi vous livrer aux latinistes ?
      vous devriez tenir google comme suffisant
      et même si ça ne suffit pas, cette opposition de la science et de l’invention..
      comme s’il n’y avait que des scientifiques sur AV ! et aucune invention
      et que ça tombe sur vous
      allons donc...
      y’a un truc qui m’échappe
      et Olivier avec !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 21 mars 2021 14:12

      @olivier cabanel
      Ouin ouin ...t’as quel âge ?


    • Passante Passante 21 mars 2021 14:37

      @Passante
      je corrige 
      * y’a un truc qui met chape..


    • Clouz0- Clouz0- 21 mars 2021 16:57

      @olivier cabanel

      Mince, vous nous quittez, Olivier ?
      Et avec vous toute la cohorte de vos amis africains qui venaient fidèlement vous prêter main forte en fin d’article.

      Et tout ça pour une simple histoire de traduction alternative ?
      C’était faux d’accord (ce qu’une douzaine d’intervenants vous avaient d’ailleurs dit sur votre article... et que vous aviez traité par le mépris).
      Mais où va-t-on si l’on ne peut même plus traduire librement, de la façon que l’on souhaite, les langues que l’on ne parle pas ??? 
      Vous aviez bien raison, nous avons définitivement basculé dans la pire dictature qui puisse être imaginée.
      Libérons la traduction, réclamons le droit de faire dire n’importe quoi aux textes, exigeons la liberté de créer et d’inventer des traductions alternatives de préférence sans aucun rapport avec le sujet !
      Dire et professer n’importe quoi est une liberté alternative fondamentale et vous l’avez magnifiquement prouvé pendant toutes vos années agogovoxiennes. 

      Je note que ce lobby latiniste est décidément tout puissant.
      Ne serait-ce pas un complot du vatican ?
      Le Pape est-il vraiment étranger à votre limogeage ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 21 mars 2021 17:58

      @Passante
      merci, ça me touche... mais du coup, j’avais un blog sur médiapart, et je vais me recentrer sur médiapart...après tout, il y règne un sentiment de liberté, et on peut peut-être s’y retrouver ? smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 21 mars 2021 18:01

      @Clouz0-
      ce latiniste a peut etre des lettres, mais s’il avait fait comme moi, mis, en traduction google astra ze neca, il aurait eu la traduction l’étoile qui tue, alors ça me gonfle que des universitaires viennent me chercher des poux ... donc basta ... j’ai un blog sur médiapart, et c’est là dorénavant que j’irais publier... smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 21 mars 2021 18:02

      @Aita Pea Pea
      j’ai bloqué le compteur à 28 ans... smiley


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