mercredi 28 mai 2008 - par ZEN

Nous n’irons pas tous au paradis...

Paradis fiscaux : descente aux enfers ?...

Tendon d’Achille ou pilier du capitalisme ?

C’est Denis Robert, intervenant plusieurs fois ici, qui m’a fait prendre conscience de l’ampleur et de la perversité économique des bien nommés "paradis fiscaux" pour ceux qui y trouvent un refuge commode pour leurs capitaux et un lieu pour s’y livrer à des pratiques peu orthodoxes, à l’abri des lois, des contrôles fiscaux, des appareils d’Etat. On peut en dresser un carte détaillée, tant le phénomène est connu, et même en proposer un guide touristique, ou consulter sur internet des sites attractifs, qui ont pignon sur rue...

Certains Etats ont une attitude "bienveillante" à l’égard de paradis fiscaux dont ils profitent, directement ou indirectement. "La cinquantaine de paradis fiscaux que compte la planète s’est développée grâce au soutien actif des pays occidentaux, États-Unis et Europe en tête. Leur existence est d’ailleurs parfaitement légale au regard de la législation internationale. Il ne s’agit pas de territoires ’pirates’ se développant à l’insu des États ’légaux’ : 95 % des paradis fiscaux sont d’anciens comptoirs ou colonies britanniques, français, espagnols, néerlandais, américains, restés dépendants des puissances tutélaires."(1)

L’institutionnalisation de cette forme de détournement de considérables ressources financières, de pratiques frauduleuses, parfois mafieuses, a pu être qualifié d’"enfer" par certains analystes, d’autres y voient "le tendon d’Achille du capitalisme", une faiblesse majeure susceptible de contribuer à sa destruction. Mais peut-être faut-il considérer ce phénomène plus simplement comme le produit dérivé et monstrueux de l’ultralibéralisme financier à l’échelle planétaire, et peut-être même son "pilier" :

"... Les paradis fiscaux ne facilitent pas seulement les magouilles financières, ils sont au centre des stratégies des firmes et des flux bancaires internationaux... les entreprises des pays industrialisés et des pays émergents se servent des paradis fiscaux pour y établir des filiales qui vont aller investir ailleurs : peu taxées par définition, ce sont elles qui enregistreront les profits, tandis que leurs propres filiales dans les pays de destination finale, plus taxées, en feront peu... D’après les données de la Cnuced, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, on peut dire que les paradis fiscaux représentaient, à la fin 2005, un tiers du stock des investissements directs à l’étranger des firmes multinationales, avec une tendance à la hausse depuis la seconde moitié des années 90... Les criminels font passer le produit de leurs forfaits dans les paradis fiscaux pour pouvoir l’investir ensuite discrètement dans la poursuite de leurs activités illégales, mais aussi pour préparer leur retraite et l’avenir de leurs enfants. Les centres off-shore sont ainsi les filtres magiques qui effacent des mémoires l’origine criminelle des fortunes pour permettre, en une génération ou deux, les alliances avec la bonne société..." (2)

Un récent article de La Croix faisait récemment un bilan assez précis et saisissant de ces machines à détourner, à masquer, à recycler et à blanchir, à redonner honorabilité à des capitaux d’origine parfois criminelle :

"... Au niveau international, l’ONG Tax Justice network, qui œuvre pour la justice fiscale, a calculé que 11 500 milliards de dollars (7 500 milliards d’euros) étaient placés dans les paradis fiscaux ou centres off-shore par des personnes fortunées. Ce qui représente une perte de recette fiscale mondiale de 255 milliards de dollars (165 milliards d’euros) chaque année.

Les paradis fiscaux sont empruntés par les sociétés multinationales pour payer moins d’impôt sur les bénéfices. La pratique utilisée pour faire passer les profits d’une filiale à l’autre, en fonction des taux d’imposition dans les différents pays, est celle des prix de transfert. Une autre technique consiste à falsifier les prix sur les exportations et importations des marchandises ou service...

... Mais les multinationales se servent aussi des centres off-shore pour cacher leurs dettes afin de faire apparaître un meilleur bilan, voire, plus grave, pour truquer les comptes, à l’image du courtier Enron, qui avait créé jusqu’à 800 sociétés écrans dans différents paradis fiscaux. D’autres y dissimulent les rentes que leur procurent leurs brevets.

En 2005, le Wall Street Journal avait dévoilé que la quasi-totalité des revenus des brevets de Microsoft étaient gérés par une filiale en Irlande (où la fiscalité est attractive pour les multinationales), ce qui faisait perdre 500 millions de dollars (325 millions d’euros) de recettes fiscales par an aux États-Unis..." (3)

Devant un tel bilan, parfaitement connu des Etats, dont certains profitent abondamment, que faire ?... L’accablement peut être de mise et le fatalisme, né de l’impuissance des individus justement révoltés, peut contribuer à entretenir le système, qui ne peut que prendre plus d’ampleur.

Une action conjuguée des Etats lésés par de telles pratiques est possible, encore faudrait-il créer des instances internationales, autres que purement morales,capables de surveiller et de sanctionner. Quand on a vu le peu de moyens dont disposait Eva Joly pour ses investigations financières, on se dit qu’il y a encore du chemin à faire...

Nous ne sommes vraiment pas en bonne voie pour commencer à résoudre ce problème, qui échappe à nos regards, mais qui n’est pas sans conséquences dans la vie quotidienne de tout un chacun... Face à cette situation inacceptable, que pouvons-nous faire ? "Si les acteurs dominants de la politique ou de l’économie souhaitaient réellement lutter contre les paradis fiscaux, ils le pourraient"(4).

Faudra-t-il attendre une crise économique dévastatrice pour qu’un début de solution à ce brigandage international commence à se mettre en place ?



346 réactions


  • Cug Cug 28 mai 2008 10:38

     L’oligarchie financière "internationale" est en passe de gagner tout.

     La dernière pierre à l’édifice est de "pieger" les salariés, retraités, ouvriers, etc, dans le système par la privatisation, les fonds de pension, l’intéressement, etc ...

     La finance mène la barque et aucun état n’a le pouvoir de s’y opposer.

     Lorsque le peuple (à l’instar des pays anglo-saxons) sera intégré au système nous assisterons à l’apogé du nouvel ordre mondial qui émerge déjà. Un monde dominé par des entreprises privées au sein duquel les états ne seront plus en charge que de la police et l’armée, celles ci aux ordres des premières bien entendu.

     Biensur selon les pays cela se fera plus ou moins vite plus ou moins facilement.


    • sisyphe sisyphe 28 mai 2008 12:53

      Ben oui.

      Bon article, Zen !

      Merci de rappeler des choses si évidentes, mais si rarement évoquées, avec, comme toujours, une solide doc, et des liens toujours très utiles et pertinents.

      Maintenant, pour ce qui est du problème des paradis fiscaux, les choses étant ce qu’elles sont, et les politiciens aux commandes ce que nous savons, je partage, hélas, le scepticisme de Cug..

      Du moins, tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience suffisante des citoyens du monde pour reconquérir les droits qui leur ont été volés, pour pouvoir enfin prendre en mains les clefs de leur destin...

      Mais la tâche n’est pas insurmontable : les puissances financières ne sont que des tigres de papier (même vert) 


    • sisyphe sisyphe 28 mai 2008 14:17

      Zen je mets ici, en clair, la fin de ton lien [4] : ça me semble utile...

       

      La lutte contre les paradis fiscaux est urgente. Elle représente une revendication commune au Nord comme
      au Sud. Tout juge d’instruction ou journaliste honnête, tout militant de la solidarité internationale ou de l’écologie,
      tout humaniste désirant une transformation sociale trouve sur sa route l’obstacle des paradis fiscaux.
      D’un côté, les bénéficiaires de ces ’’boîtes noires’’ sont peu nombreux mais puissants : détenteurs de
      capitaux, banquiers, intermédiaires financiers, criminels, services secrets, trafiquants... La majeure partie des
      classes dirigeantes et des acteurs dominants de l’économie ont intérêt à développer ces zones de fiscalité privilégiée
      et d’impunité judiciaire.
      De l’autre, ses victimes sont légion : populations qui subissent les dictatures, le pillage des ressources, les
      marées noires, les délocalisations sauvages, la coupe des budgets publics, la destruction des solidarités construites
      par un siècle de luttes sociales.
      Il est temps qu’un mouvement social fasse vaciller ce schéma tragique. Dans cette lourde tâche, des
      campagnes d’information et une convergence des luttes sont indispensables. C’est dans ce but que s’est constituée
      le 2 février dernier une « plate-forme contre les paradis fiscaux et judiciaires », initiée par les associations Survie,
      ATTAC, CADTM, CCFD, CRID, Eau Vive, Réseau Foi & Justice, Secours Catholique/Caritas France, Transparence
      International8. Puisse cette coalition porter ses fruits et s’élargir.


    • sisyphe sisyphe 28 mai 2008 15:13

      Zen, je ne sais pas si tu l’as signalé, mais, pour ceux que ça intéresse, voici le contact avec la "Plateforme contre les paradis fiscaux et judiciaires : http://www.paradisfj.info/


    • ZEN ZEN 28 mai 2008 16:16

      merci, Sisyphe , pour ces précisions.

      Le lien avait été donné, oui


    • Prêtresse Prêtresse 28 mai 2008 21:31

    • Prêtresse Prêtresse 28 mai 2008 21:35

    • Prêtresse Prêtresse 28 mai 2008 21:45

    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 mai 2008 08:23

      prêtresse a une vieille Peugeot , interdite


    • La mouche du coche La mouche du coche 29 mai 2008 09:25

      Zen je vous ai déjà dit que vos articles sont trop sûrs d’eux. Vous avez réponse à tout. Dès la première ligne, on y lit déjà la réponse.

      Vous diabolisez trop. Le monde est dans votre esprit composés de méchants et les gentils. Et devinez dans quel camp vous êtes ? Votre vision du monde en blanc et noir devrait vous alerter qu’elle n’est pas bonne. Passez à la couleur !

      Vous écrivez pour vous rassurer et dire ce que vous avez déjà dans la tête. Il faut faire le contraire : L’écriture doit être une mise en danger de vos pensées. Commencez donc par postuler le contraire de ce que vous pensez depuis toujours et commencer à écrire. Je vous donne mon courage.


    • ZEN ZEN 30 mai 2008 18:33

      D’accord, La Mouche, la prochaine fois je tiendrai un discours de Normand : "p’tete ben qu’oui, pt’tete ben qu’non"...

      ça vous ira comme ça ?


    • La mouche du coche La mouche du coche 1er juin 2008 20:24

      @ Zen et Philippe Renève,

      Je pense que l’on peux faire un très bon article non pas hésitant, mais présentant le pour et le contre d’une situation. Il n’en sera que plus riche et remportera l’adhésion parce que l’on sentira que son auteur a bien étudié le sujet sans jeter immédiatement sa conviction.

      Un article est une arme de combat. L’important me semble être, non pas de dire ce que l’on pense aux personnes qui sont d’accords avec vous, mais de chercher à comprendre le système de pensée de l’adversaire pour le contrer. Car c’est lui qui est visé ! Dans l’exemple de cet article Zen aurait pu commencer par épouser la thèse libérale sur les multinationales en en montrant les bienfaits, puis lentement la garroter en montrant par exemple que les paradis fiscaux sont une plaie même pour les grandes entreprises puisqu’elles faussent la concurrence entre elles. Cela aurait pu convaincre, ou au moins déstabiliser le lecteur prolibéral, ce qui est le but.

      cordialement


    • La mouche du coche La mouche du coche 2 juin 2008 12:36

      J’en écris déjà sous un autre pseudo (c’est vrai). 


  • MagicBuster 28 mai 2008 11:00

    A noter que Forbes ne publiera jamais le classement des plus riches morts du paradis . . .


  • tvargentine.com lerma 28 mai 2008 11:06

    Décidement,les articles dans ce domaine sont très réducteurs et sont instrumentalisés par des gens aux idées contestataires du système d’économie de marché

    Il est normal que des pays qui ne disposent d’aucune production d’exportation mettent en place des structures afin d’attirer des capitaux

    Au lieu de recherche dans le monde des paradis fiscaux,commencez par regarder dans votre propre pays ou les régions se créént des petits paradis fiscaux avec vos impôts pour permettre l’implantation de sociétés et générer des emplois

    Combien d’aides publics ainsi versées chaques années en France ?????

     

     


    • Cug Cug 28 mai 2008 11:16

       Tout le monde est pour l’économie de marché.

       Mais pas forcément pour le libre échange et en particulier celui des capitaux.


    • Zalka Zalka 28 mai 2008 11:22

      Et qui a décidé de créer ces aides aux entreprises ? Sarko y a participé...


    • ZEN ZEN 28 mai 2008 11:36

      "les articles dans ce domaine sont très réducteurs et sont instrumentalisés par des gens aux idées contestataires du système d’économie de marché"

      Lerma tire sans viser...

      Visiblement il n’a pas lu( comme d’habitude) que certains auteurs auxquels je renvoie présentent les paradis fiscaux , par les énormes sommes qui échappent à l’impôt , aux investissements productifs ,comme un grave danger pour l’économie de marché, un "tendon d’Achille" qui la met en péril...

      Le Sénat lui-même s’en est inquiété

      Bon, bonne relecture et ouvrez tous les liens


    • ZEN ZEN 28 mai 2008 12:08

      Lerma

      Pour tout avouer, je suis parti du terrible constat de La Croix , organe de la L.C.R. , comme chacun sait...

      (voir le lien)

       


    • millesime 28 mai 2008 13:50

      @lerma

      votre réponse ne correspond pas au sujet de cet article...les paradis fiscaux existent-t-ils où non ?

      peut-on en diminuer l’influence ?

      je sais à quoi m’en tenir, j’ai ouvert des comptes, dans un de ces paradis fiscaux, à des étrangers qui touchent des pots de vin (et pas des petits) de la part de sociétés françaises (côtées) , qui commercialisent leurs produits à l’export. Comme les français ces étrangers ne veulent pas payer d’impots dans leurs pays respectifs.

      quant à la fraude fiscale des entreprises françaises, vous pouvez fermer les yeux si cela vous chante, mais elle est de l’ordre de 40 milliards d’euros .. ! le déficit budgétaire rien que çà !


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 14:10

      A quand une loi sur la surveillance des transferts de capitaux ? Ils sont pourtant sur le point de nous chier une pendule sur les téléchargements, techniques de pointe à la clé etc...


    • alberto alberto 28 mai 2008 14:16

      Zen : LCR, La Croix Rouge ? ça explique bien des choses...


    • alberto alberto 28 mai 2008 14:34

      Bravo, Zen d’en remettre une couche sur ce sujet !

      Je pense que les paradis fiscaux sont consubstanciels de la corruption de l’arnaque et de la fraude.

      Mais je pense aussi que dans un système "dérégulé" tel que fonctionne (si l’on peut dire) le capitalisme "libéral" actuel, la corruption, l’arnaque et la fraude sont également consubstanciels du système : tout le monde essaie de couillonner tout le monde pour faire du fric, et aller le mettre aussitôt à l’abris d’un paradis fiscal !

      En somme la boucle est bouclée : le capitalisme libéral qui ne régule pas arnaque, corruption et fraude, a besoin de paradis fiscaux !

      C’est mon avis et je le partage,

      Bien à toi.


    • alberto alberto 28 mai 2008 14:36

      par alberto (IP:xxx.x18.100.153) le 28 mai 2008 à 14H34

       

       
      Bravo, Zen d’en remettre une couche sur ce sujet !

      Je pense que les paradis fiscaux sont consubstanciels de la corruption de l’arnaque et de la fraude.

      Mais je pense aussi que dans un système "dérégulé" ; tel que fonctionne (si l’on peut dire) le capitalisme "libéral" actuel, la corruption, l’arnaque et la fraude sont également consubstanciels du système : tout le monde essaie de couillonner tout le monde pour faire du fric, et aller le mettre aussitôt à l’abris d’un paradis fiscal !

      En somme la boucle est bouclée : le capitalisme libéral qui ne régule pas arnaque, corruption et fraude, a besoin de paradis fiscaux !

      C’est mon avis et je le partage,

      Bien à toi.


    • claude claude 28 mai 2008 15:25

      oh mon dieu ! la lermanerie quotienne est arrivée !!!

      "Il est normal que des pays qui ne disposent d’aucune production d’exportation mettent en place des structures afin d’attirer des capitaux"

      la suisse, l’état du delaware aux usa, le luxembourg, l’irlande, le nigéria sont des pays totalement désertiques et stériles : pas d’industries, pas d’agriculture, pas de secteur tertiaire, pas de richesses pétrolières....

      "Au lieu de recherche dans le monde des paradis fiscaux,commencez par regarder dans votre propre pays ou les régions se créént des petits paradis fiscaux avec vos impôts pour permettre l’implantation de sociétés et générer des emplois"

      donnez-nous des adresses !!! ... parce que j’en n’ai pas trouvé sur mes tablettes... j’aimerais bien monter mon entreprise dans l’un de ces paradis fiscaux du territoire français !

      "Combien d’aides publics ainsi versées chaques années en France ? ? ? ? ?"

      j’ignorais que l’état avait créé un nouveau job : "aide public" ... 

      je ne me doutais pas que le fait de déboquer des aides publiques avait le don de cloner l’année au point d’en faire entrer plusieurs dans le temps d’une, comme vous le soulignez avec le pluriel au mot "chaque"

      quel magicien, ce lerma !


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 15:57

      Sacré Lerma, toujours en train de commenter ce qu’il ne comprend visiblement pas. Votre commentaire est tout simplement hors-sujet.


    • Nobody knows me Nobody knows me 28 mai 2008 20:38

      Lerma, votre générateur automatique de post a planté, on ne lit pas "TSS" dans votre commentaire.


    • septix 29 mai 2008 00:53

      Le sénat, une référence en matière de compétence. Raffarin peut être....


    • septix 29 mai 2008 01:02

      Pour illustrer les propos de Lerma il suffit d’avoir des potes aux conseils généraux et de créer une entreprise de travaux publics. C’est fou ce qu’on a besoin comme rond point dans ce pays. On est les champions du monde ! Et il y des routes qui s’usent à une vitesse ! Prévarication et népotisme font certainement plus de dégat dans ce pays que tous les paradis fiscaux que s’échinent à dénoncer une bande d’allumés en mal de verbiage. Au passage, la majorité des lien fait référence à des sites qui sont incapables de fournir des sources... fiables. Comment peut on estimer l’argent au noir ?


  • septix 28 mai 2008 11:08

    C’est formidable !

    Supprimons ces fameux paradis fiscaux, allons récupérer l’argent volé et liquidons nos dettes !

    Raisonnement puéril qui flatte le bon peuple !


    • ZEN ZEN 28 mai 2008 11:43

      Obama a récemment vilipendé la Suisse et ses pratiques bancaires douteuses, mais les USA ne sont pas prêts à renoncer à un système qui les arrange bien , malgré les vives critiques de Stiglitz :

      http://www.suisse.attac.org/Paradis-Fiscaux-comment-les-Etats


    • septix 28 mai 2008 12:09

      Puéril ? Le problème des paradis fiscaux est secondaire si on regarde l’état de notre économie. La force de cette dernière ne peut pas se résumer aux montants des plus-values latentes ou réalisées par nos entreprises du CAC 40 mais à la capacité de notre économie à créer de nouvelles richesses. Or, l’essentiel de nos élites (techniques pour ne parler que de celle-ci), au lieu de développer notre capacité à produire plus et mieux a noyauté les services financiers. La raison ? Combien gagne un ingénieur ? Combien gagne un trader ?

      Pourquoi se lancer dans l’industrie,seul à mon avis vecteur de richesse, alors même qu’il est si simple de vendre du "consulting" (bien souvent inutile) à 1 500€ jour ?

      Comparer les salaires entre la banque et l’industrie. Et vous verrez !

      Les quatre dernières crises sont elles industrielles ou financières ?

      La Grande Bretagne a choisi le monde du "service", le réveil risque d’être douloureux. La crise des subprimes n’est probablement pas encore terminée.

      Pour en revenir à mon propos, l’argent de ces paradis fiscaux risquent de partir en fumée faute de réalité.

      La vraie question, c’est mon opinion, est pourquoi les capitaines quittent le navire pour des paradis fiscaux ?


    • sisyphe sisyphe 28 mai 2008 12:46

      par septix (IP:xxx.x06.128.14) le 28 mai 2008 à 11H08

       
      C’est formidable !

      Supprimons ces fameux paradis fiscaux, allons récupérer l’argent volé et liquidons nos dettes !

      Raisonnement puéril qui flatte le bon peuple !

       

      On attend le votre de raisonnement, certainement beaucoup plus subtil, qui nous expliquera pourquoi il faut laisser les paradis fiscaux en place !


    • septix 28 mai 2008 14:05

      Je pense avoir répondu dans mon post précédent...


    • septix 28 mai 2008 14:17

      Expliquez moi comment lutter contre ces paradis fiscaux ? Une alliance internationale ?

      Pensez-vous réellement que cela soit possible ? Nous n’avons pas réussi à éliminer le paludisme ou la lèpre, pour ne citer que deux fléaux de l’humanité dont nous avons la solution, et nous allons lutter contre la "gangrène" des paradis fiscaux ?

      Je ne crois pas que mon raisonnement soit subtil, comme vous le dites. Il est fondé sur le bon sens (enfin, je crois). Agissons sur les éléments sur lesquels nous avons une influence réelle plutôt que de prêcher dans le désert des bonnes paroles, qui ont de fortes chances de rester lettres mortes.

      Mais , je vous laisse y croire. Moi, j’ai passé l’âge...


    • ze_katt 28 mai 2008 14:19

      A quoi cela sert de continuer à creer des richesses si elle sont capturées pas les mêmes 40 patron et "evadées" à l’étranger pour echapper à l’impot ?


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 14:29

      Comparer l’industrie à la finance alors que ce sont des corolaires invalide directement votre raisonnement.

      Le problème vient même du fait qu’industrie ET finance s’évadent dans ces goufres insondés pour pour pouvoir l’un comme l’autre soit :

      • faire du pognon avec du pognon
      • donc investir à l’étranger avec le pognon du pognon
      • se dorer la pillule sous des cocotiers en or massif
      • devenir maître du monde

      Le risque se situe surtout dans le 1er point, de plus sachant qu’aucun secteur d’activité (du moins ceux générant de l’argent) ne s’échappe de la logique beaucoup de pognon = évasion fiscale remettons le débat au niveau où il est censé se trouver : lutte contre le blanchiment, contrôle des fluxs, ou tout simplement contrôle réel de toute activité générant de l’argent, les contrôles existant aujourd’hui sont tout simplement ridicules, et même si risque il y a, ces entreprises machiavéliques s’en contrefoutent complètement pourvu que l’argent soit transféré au chaud quand il faut, or, çà, ils peuvent le faire quand et comme ça leur chante, un vrai serpent quoi.

      J’attirerai l’attention sur le fait que ces évasions concernant - en gros - les super plein de pognon, on pourrait se demander si quelqu’un s’est amusé à calculer la pression fiscale dûe au manque à gagner sur les petites et moyennes entreprises (sachant que c’est par exemple, le 1er employeur de France) parce que ces dernières n’ont majoritairement pas du tout les moyens ou l’intérêt de s’oublier sous les tropiques.

      Quid d’ailleurs des pavillons de complaisance (malte entre autres), les paradis fiscaux font partie d’une toile bien large qui permet et permettra encore et toujours aux plus forts de s’assurer qu’ils le resteront et ce malheureusement en dépis de toute réglementation nationale ou même internationale.

      Bref, c’est la merde et on baigne dedans depuis assez longtemps maintenant pour ne plus passer à coté.

      Bien à vous,

      Niama


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 14:45

      "Expliquez moi comment lutter contre ces paradis fiscaux ? Une alliance internationale ?"

      Ben c’est simple, en contrôlant les fluxs de capitaux : le temps où les mecs se baladaient avec des valises est révolu, aujourd’hui il y aun truc pas mal qui d’ailleurs pourrait très bien faire basculer le monde dans une sorte de big bang apocalyptique de la finance : internet ou plutot l’ensemble des réseaux dématérialisant les fluxs.

      Contrôler internet fait donc partie des solutions, ils foutent bien des gendarmes partout pour fliquer ce qui se passe entre mon modem et certains serveurs, je vois pas pourquoi ils n’en feraient pas autant pour les transactions financières.

      Et puis un dernier truc : un type qui s’évade avec 300 millions d’euros risque quoi au juste ? 2 ans ferme et 15 avec sursis ? Des problématiques sur ce sujet sont multiples, le grand capitale édicte ses propres lois et agrandi sa capacité de nuisance gouvernement après gouvernement.

      En outre, Zen a raison de s’insquiéter des privatisations et de la baisse d’influence des états vis-à-vis d’entreprises dont les activités sont de plus en plus opaques et dont les domaines de compétence sont de plus en plus demandés pour des missions traditionnellement alouées au public. La guerre en Irak a officialisé l’existence des mercenaires ! céti pas bô çà ?! Et on ne pourrait rien faire contre ?


    • septix 28 mai 2008 14:56

      Je n’ai nullement fait de comparaison entre la finance et l’industrie.

      L’essentiel de l’argent fait dans la finance est virtuel. Les acteurs financiers s’échangent des prévions de résultats futurs et finissent par oublier la réalité sur laquelle elle repose, les création de richesse par les entreprises !

      Il n’y a pas deux mondes, mais un seul, mais on finit par croire qu’il n’y en a deux ; l’industrie et la finance. Et l’un vit sur l’autre, et non l’inverse comme certains prétendent le faire croire. Avantagez le second et vous constituez des bulles... Qui finissent à terme par exploser, dans le meilleurs des cas à se dégonfler.

      Il est vrai, je m’éloigne des paradis fiscaux, mais néanmoins, c’est cette richesse virtuelle qui s’"échappe" ou transite dans les paradis fiscaux. Taxer cette richesse virtuelle n’apportera rien puisqu’elle ne vaudra plus rien une fois que la confiance qui l’aura généré aura disparue.


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 15:03

      "Les quatre dernières crises sont elles industrielles ou financières ?"


    • septix 28 mai 2008 15:11

      Contrôler les flux de capitaux  ?????

      C’’est une plaisanterie.

      M’est avis qu’"Echelon" est une vaste foutaise vendu par un pote qui a ses entrées à la Maison Blanche.

      l’Etat n’arrive pas à dénombrer ses fonctionnaires à 100 000 près et que dire du trou de la sécu, des finances publiques, j’en passe et des meilleures. Et vous voulez qu’il contrôle l’ensemble des flux financiers sortant de ce beau pays de France...

      Je travaille dans ce fameux secteur financier, nous sommes très, très... mais très très loin de ce genre de contrôle...


    • septix 28 mai 2008 15:18

      En parlant de richesses, vous faites référence à quoi ? Des billets, des pièces.

      Ces richesses là, ne valent pas un clou... Pas de valeur intrinsèque, enfin plus maintenant.

      Lorsque l’Allemagne perd 10 millions d’Euro au Linchten.. machin (pardon pour l’orthographe), ses usines de productions s’envolent-elles ?

      C’est à ces dernières que je fais référence.


    • claude claude 28 mai 2008 15:27

      merci zen pour cet article,

      qui comme d’habitude bien documenté et agréable à lire !

      bonjour à léon.

       


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 16:46

      @Septix : La quasi-totalité des transferts de fond se fait par virement international, c’est à dire par voie électronique. Ce qui les rend très facile à contrôler, à l’inverse de ce que vous dites. Il suffit de le vouloir. Mais ceux qui profitent de ce système paient des voyages en yacht à Malte à ceux qui sont en position de prendre ce type de décision, alors on peut douter de la volonté de ces derniers de récupérer les milliards qui échappent ainsi au fisc. C’est tellement plus simple de faire payer les pauvres, qui eux ne risquent pas de se sauver ou d’exporter leur argent.


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 16:49

      @Septix

      "Lorsque l’Allemagne perd 10 millions d’Euro au Linchten.. machin (pardon pour l’orthographe), ses usines de productions s’envolent-elles ?" : Non, ce qui s’envole, ce sont les rentrées fiscales de l’Etat, et donc tout ce qu’on paie avec ça : écoles, routes, hopitaux, police, armée, justice, sécurité sociale, etc. Et après, on dit aux citoyens : "les caisses sont vides". Vous voyez où je veux en venir ?


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 16:51

      "Je travaille dans ce fameux secteur financier, nous sommes très, très... mais très très loin de ce genre de contrôle..." : Et moi, je suis informaticien, et j’ai travaillé dans le domaine bancaire. Et je sais que, techniquement, rien ne s’oppose à ce genre de contrôle.


    • septix 28 mai 2008 17:17

      Rien ne s’y oppose d’un point de vue technique. A condition que le système informatique de la banque soit parfait, les référentiels propres et maintenus, que les applications utilisent toutes le même protocole, j’en passe et des meilleures...


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:20

      Mais ne pas perdre la trace de l’argent, c’est justement le savoir faire des banques. Et l’interoperabilité en système financier, ça n’a vraiment rien de nouveau. Comment croyez-vous que ça marche, un virement entre deux banques ?


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:24

      Un exemple de ce que vous cherchez est ici


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:36

      Les comptes en banque ont un identifiant unique, au niveau mondial : l’IBAN (norme ISO 9362)

      Les banques également : le BIC (norme ISO 13616)

      La cellule Tracfin, qui s’occupe au niveau national de la lutte contre le blanchiment d’argent, utilise couramment ce type d’information, bien entendu. Donc, expliquez-moi ce où est le problème, exactement ?


    • septix 28 mai 2008 17:48

      Oui, je connais. Alors comment se fait-il qu’avec un tel système les paradis fiscaux disposent de tant de capitaux ?

      Les banques s’échangent du cash, et il est contrôlé, ok. Mais quid des opérations financières ? Achat ventes de titres, options, swaps, dérivés, montages financiers en tout genre, j’en passe et des meilleures. Sociétés dont on n’arrive pas à connaître les actionnaires....

      Demander à Joly ce qu’elle en pense...


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:52

      Parce qu’il n’y a pas de contrôle, c’est justement ce que tout le monde se tue à dire depuis le début !

      Et ce que je disais, c’est que ce contrôle est parfaitement possible, mais que la volonté politique fait défaut. Relisez les posts plus anciens, les miens ou ceux d’autres commentateurs...


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:59

      Le fond du problème est l’absence de volonté politique : les paradis fiscaux sont, pour des raisons obscures (traduisez : non avouables) tolérés par les autres nations. Toute l’opacité vient de là. Pour prendre une participation dans une société aux iles Caïman, il faut avoir des fonds là où elle est cotée, c’est à dire probablement sur place. D’où la necessité de virer ces fonds là-bas. Etc.


    • septix 28 mai 2008 18:05

      Parce que ces contrôles sont impossibles ! A moins d’être admirateurs de Georges Orwell ! Et de croire à une informatique mondialisée, ce qui est loin d’être le cas. Quant aux coûts de mise en oeuvre, je ne vous laisse même pas imaginer.

      Discussion inutile à ce point là. Tracfin existe : les résultats ?


    • septix 28 mai 2008 18:09

      Et bien evidemment, on fait un virement de Paris aux iles caïmans directement. Et on poste un double à Bercy !

      Je blague, mais des virement sont faits régulièrement vers ses paradis et personne ne dit rien. Curieusement, c’est souvent pour négocier des titres US !


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 18:12

      "Parce que ces contrôles sont impossibles !" Superbe affirmation gratuite. J’adore ce genre de débatteur : quand ils ne savent plus quoi dire, ils reprennent leur affirmation initiale comme si rien n’avait été entre temps.

      Tracfin ? Mais je vous conseille de consulter son rapport d’activité, tout simplement. Le problème est d’ailleurs le même : quand il n’y a pas de volonté politique et que le président lui-même parle de dépénaliser la délinquance financière...


    • septix 28 mai 2008 18:34

      C’est vous qui faite une discussion d’autorité. Vous êtes informaticien, vous savez !

      Vous savez quoi au juste ?

      L’informatique n’est qu’un moyen, contournable de surcroît. Je ne vais pas jouer non plus dans les arguments d’autorité, mais je pense en connaître un bout sur les contrôles des instruments financiers. mais j’ai l’humilité d’en reconnaître les limites !

      Que les bienheureux vous plussent ne m’étonnent nullement, cela les rassurent certainement. Il y a mille et une façon de contourner les joujoux informatiques et pas besoin de s’appeler Bill Gates ou d’être hacker.

      Et vous êtes bien le premier informaticien en banque à me dire que tout est possible  ! On aurait dû travailler ensemble, j’aurais perdu moins de temps


    • septix 28 mai 2008 18:37

      Ce rapport d’activité est un tissu d’autosatisfaction lénifiante...

      Poubelle !


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 18:59

      Mais c’est vous qui vous réclamez sans cesse de votre statut de financier ! Où m’avez-vous vu utiliser un argument d’autorité ? C’est n’importe quoi !

      En somme, ce que vous dites, c’est qu’on peut le faire, mais que personne ne veut le faire. Et c’est exactement ce que tout les autres participants au débat disent aussi. Et c’est ça le problème, justement ! Parce que ce sont les contribuables honnêtes (et donc pauvres) qui financent l’incurie des riches "fuiteurs" de capitaux. Avec l’aval de toute l’institution financière, à commencer par les gouvernements.


    • septix 28 mai 2008 19:42

      Expliquez moi comment les pauvres financent les riches ?


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 19:46

      Les riches pratiquent l’évasion fiscale et ne paient donc pas les impôts qu’ils devraient payer. Ceci n’a pas d’influence sur le budget de l’Etat, qui doit donc se financer malgré tout. Il va donc se financer chez ceux qui restent, et qui paieront donc pour les "évadés". D’autres questions ?

      Exemple concret : Sarkozy expliquant doctement que le bouclier fiscal est une nécessité pour éviter que les plus riches ne se fassent domicilier au Liechtenstein. Traduction limpide : faisons payer ceux qui ne peuvent pas se le permettre.


    • septix 28 mai 2008 20:27

      Ok, 2000 milliards d’Euro ! Et ce, rien que pour la France. C’est le besoin de l’état français s’il veut résorber sa dette.


    • Nobody knows me Nobody knows me 28 mai 2008 20:52

      Quant aux coûts de mise en oeuvre, je ne vous laisse même pas imaginer.

      Eh oh ! Ils se foutraient pas un peu de notre gueule les financiers là ? Avec tout le pognon que les structures financières possèdent, elle ne pourraient pas revoir le système informatique ?

      Je sais bien que ce n’est pas aussi simple étant moi aussi informaticien (et je sais que ça ne se ferait pas en un jour et forcément ça prendra plus de temps que ce que va vous annoncer votre prestatire smiley), mais quand on voit que certains pourraient "acheter un pays" après une journée de travail ou que la famine dans le monde pourrait être résolue en taxant d’un minuscule pourcentage les transferts, on peut imaginer une refonte de cette infrastructure ?

      Je blague, mais des virement sont faits régulièrement vers ses paradis et personne ne dit rien.

      Et bien si ces transferts sont surveillés, de tels actes à l’avenir seraient répréhensibles et leur auteurs redevables auprès de l’Etat. Ainsi on récupèrerait le manque à gagner.


    • wesson wesson 28 mai 2008 21:57

      "Expliquez moi comment lutter contre ces paradis fiscaux ?"

      Et bien par exemple, en allant au passage obligé de tous les capitaux qui s’échangent à l’international, j’ai nommé les fameuses chambres de compensation.

      Dans le monde, il y en a ... 2

      LCH Clearnet (à Londres) et ClearStream (Luxembourg)

      Tous les échanges bancaires à l’international - paradis fiscal compris - passent par ces 2 chambres de compensation. Tout cela est informatisé, donc parfaitement traçable.

      Exercer un contrôle sur ces chambres de compensation, c’est tout simplement la mort des paradis fiscaux.

      Techniquement c’est facile à réaliser. Après ce n’est qu’une question de volonté politique.


    • Olga Olga 28 mai 2008 22:09

      wesson,

      En voilà d’une idée qu’elle est bonne. On pourrait s’intéresser aussi à la FED américaine, organisme privé, qui joue avec l’économie mondiale sans contrôle de qui que se soit. Se pose alors une question : qui peut contrôler ces sociétés qui font la pluie et le beau temps, où qu’elles se trouvent ?


    • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 28 mai 2008 23:39

      "Puéril ? Le problème des paradis fiscaux est secondaire si on regarde l’état de notre économie."

      Il vaut mieux lire cela que d’être sourd !

      Les paradis fiscaux sont au centre même de l’économie bancaire occidentale. Comme la caverne d’Ali Baba était au cœur du système des 40 voleurs.

      Les paradis fiscaux offrent au système bancaire occidental la possibilité de mettre ses profits à l’abri de toute redistribution sociale. Sans cette disposition, il serait vite concurrencé par une résurgence des systèmes coopératifs.

       


    • septix 29 mai 2008 00:15

      M’est avis que c’est faux http://fr.wikipedia.org/wiki/Clearstream

      Règlement livraison de titres. De plus, pour des raisons de coût, on pratique le netting...

      http://www.banque-france.net/fr/publications/telechar/bulletin/etu107_3.pdf

      La prochaine fois donnez des sources....

      Pour l’autre, je vous laisse le soin de sourcer vous mêmes

      Le beau chateau de cartes Orwellien s’effondre...


    • septix 29 mai 2008 01:17

      Nobody knows et cela semble être votre cas, la simple analyse d’un système central informatique, je ne parle même pas de la mise en oeuvre a coûté 300 millions d’euro à une banque que je ne citerai pas pour des raisons de confidentialité. Bilan, tout est à jeter. Impact : 3000 emplois perdu...

      Acheter un pays avec les gains d’une journée ? Mais vous êtes en plein délire, faut arrêter de lire Picsou magazine ! Achetez l’huma, c’est plus sérieux...


    • septix 29 mai 2008 01:18

      Sources de ce que vous avancez....


    • septix 29 mai 2008 01:26

      à Renauld...

      Mais avez-vous le dixième de preuve de ce que vous avancez ! Comment pouvez-vous prétendre que les sociétés ne payent pas de charges sociales. C’est n’importe quoi !


    • Nobody knows me Nobody knows me 29 mai 2008 11:30

      Très bien septix. Puisque vous le dîtes... On va demander une réforme pour verser le RMI, le chomdu et une prime de précarité aux employés de votre profession. On va voir ce qu’on peut faire pour la CMU...

      Je ne sais rien, les banques et organismes financiers sont sur la paille et ne sont que des organisations humanitaires bénévoles.

      Amen. Ne changeons rien, laissons faire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je lis peut-être picsou magazine mais je ne vis pas chez les bisounours.

      PS : C’était une hyperbole au fait, le coup du pays acheté après une journée de travail... Afin de souligner les montants colossaux brassés par ces entreprises. Vous connaissez les chiffres et les mécanismes des finances mais question rhétorique, ça laisse à désirer.


    • septix 29 mai 2008 11:36

      Confusion entre les flux echangés et les gains réels donc. Pour amplifié la profondeur de votre raisonnement enfantin...

      pffff........


    • Nobody knows me Nobody knows me 29 mai 2008 12:56

      Je ne vois pas du tout en quoi mon raisonnement est enfantin mais ça ne m’étonne pas que qqn qui baigne dans ce marasme critique toute remise en question du système qui lui donne à manger. C’est dans l’ordre naturel des choses.

      De toute façon, les politiques n’auront jamais les couilles (ni l’envie ni le besoin) de changer ce système pourri jusqu’à la moëlle. Alors à quoi bon en parler avec un des concernés ?

      Bien à vous.


    • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 29 mai 2008 13:49

      "Mais avez-vous le dixième de preuve de ce que vous avancez ! Comment pouvez-vous prétendre que les sociétés ne payent pas de charges sociales. C’est n’importe quoi !"

      Heu... vous zavez pt’et raison. Je pensais bêtement que les sociétés qui planquent leurs profits non déclarés dans les paradis fiscaux le faisaient pour ne pas payer ce que le fisc leur aurait demandé sur cette part de profits.

      Comme quoi on a bien des idées préconçues.

       


    • Philippe D Philippe D 28 mai 2008 15:02

      Je crois que vous raisonnez par amalgame.

      Les libéraux sont vos amis

      Les libéraux dans leur énorme majorité sont sans doute d’accord pour mieux contrôler les paradis fiscaux. Il subsiste juste la petite différence entre Vouloir et Pouvoir. Il ne sera pas possible de contrôler sans une volonté internationale majoritaire qui se heurtera évidemment de plein fouet à quelques intérêts très puissants. Et il faudra commencer par mieux contrôler avant d’espérer pouvoir supprimer.

      Les ultras-libéraux, que vous assimilez aux néo-conservateurs bien qu’ils puissent être l’un sans l’autre, s’y opposeront, mais pas les libéraux.


    • Philippe D Philippe D 28 mai 2008 15:08

      Un jour je voguerai moins ...


  • tmd 28 mai 2008 11:35

    Ce qui me choque dans cet article, c’ est qu’à chaque fois que vous donnez une somme correspondant à des capitaux placés des ces paradis, vous ne pouvez vous empêcher de donner un équivalent en ’perte de recette fiscale’. Comme si le seul intérêt des capitaux était de générer des recettes fiscales ...


    • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 28 mai 2008 13:25

      @ TMD

      Avez-vous lu l’article ? Ça parle de "paradis fiscaux"… Après le mot "paradis" il y a l’adjectif "fiscal" au pluriel… C’est bien le propos de l’article, ça parle d’évasion fiscale.

      Ça parle de ces riches qui pensent n’être pas suffisamment riche et qui trichent avec le $y$tème, refusent de payer le droit de s’enrichir, alors que par définition, qu’on le veuille ou non, l’impôt estun moyen de réguler la distribution de la fortune et faire en sorte justement que les plus riches payent plus d’impôts que les pauvres, ce qui est normal.

      Qui paye les éclairage des routes, leur entretien, la police qui assure notre sécurité (tant bien que mal, je sais) ? Un manque à gagner fiscal, ça retombe sur tous ceux qui paient honnêtement leurs impôts et qui devront inévitablement supporter ce que d’autres, en trichant, ont réussi à ne pas payer.

      Tricher avec le fisc, c’est voler le peuple. C’est donc vous voler vous, moi et les autres.


    • septix 28 mai 2008 14:23

      L’argent du peuple ? Dans quel siècles vivez-vous ? 80% du résultat des entreprises du CAC 40 est réalisé hors de France !

      Quand un trader touche 4 millions d’euro, pensez-vous qu’il spolie des smicards ?

      Il serait temps de revoir vos tablettes... Vous datez !


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 14:50

      Heu oui, quand un trader touche 400 millions d’euros, oui, il spolie les smicards et pas seulement : c’est de l’argent issue de spéculations, spéculation qui - pour qu’elle fonctionne - parie sur le gain de A et les pertes de B, le résultat de la spéculation accentue de plus le gain de A et les pertes de B.

      Imaginez la gueule des mecs de B, mais vous avez raison à ce moment là ce ne sont pas des smicards ce sont des chômeurs.

      C’était quoi le slogan de J. Kerviel déjà ? "Pour une meilleure Gestion"

      Monde de merde.


    • septix 28 mai 2008 15:21

      Ben non... Y a pas de smicard derrière. quoiqu’en pense les bien-pensants qui votent pour vous.

      Marx, c’est fini...


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 15:31

      Qu’est-ce qu’il vient faire là marx ?

      Dès qu’il s’agit de mettre la finance devant ses responsabilités on se fait catégoriser communiste c’est çà le principe ? Ca vole pas haut dans les banques dites-moi... Comme quoi l’argent ne fait pas tout


    • septix 28 mai 2008 15:52

      Non, cela n’a rien avoir avec le communisme, mais ce qui sous-tend votre raisonnement, c’est la notion de survaleur. Voilà l’objet de ma remarque. Un trader ne spolie personne, je persiste. D’ailleurs, je suis convaincu que les traders payent leurs impôts dans le pays dans lequel il travaille. Mais nous nous éloignons des paradis fiscaux...


    • claude claude 28 mai 2008 15:54

    • septix 28 mai 2008 16:02

      Dans la banque cela ne vole pas haut ? Si si justement !

      Il font de l’argent avec de l’argent. Sauriez-vous en faire autant ?


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 16:08

      La notion de survaleur appelle la notion de sous valeur, la nature ayant horreur du vide, rien ne se gagne sans que quelque chose se perde par ailleurs,c’est tout simplement mécanique. Une richesse qui se produit sur du vent est une bien belle excuse pour le traider moyen pour fermer les yeux sur la perpétuelle merde dévoyée par cette branche incroyablement opaque de la finance...

      Et puis oh tiens ! les patrons du cac 40 ont vu leurs revenus (légaux) augmenter de 58% !? Bé moi qui croyais bêtement que le patronnat était aux abois...


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 16:19

      Ben je sais pas pour vous mais si les banques volaient haut, peut-être eussent-elles fait de l’argent avec les gens et non pas contre une grande partie pour une autre petite partie des gens.

      Et puis elles ne font pas que çà les banques, elles font de l’argent avec le notre d’argent, et ne restituent in fine que les miettes d’un gâteau qui pourrait par exemple... être investi dans une entreprise offshore qui créérait une entreprise en france pour distribuer les produits de la 1ère fabriqués dans des pays où la tradition est de profiter de la misère du monde ?

      Non, les banques ne volent pas haut du tout. Pour moi voler haut ça signifie apporter quelque chose. Les banques n’apportent quasiment rien par contre elles savent très bien prendre, pour çà c’est sûr.


    • septix 28 mai 2008 16:20

      Non, Lavoisier n’est pas à l’origine des marchés financiers. Ce qui est échangé au travers des produits financiers sont des bénéfices futures non encore réalisés. Et c’est là où le bas blesse. Si l’évènement ne se réalise pas, la confiance est perdue, la valeur revient à zéro. Seule la prime est perdue, enfin pas pour tout monde, je vous l’accorde, ni pour l’intermédiaire qui a pris sa commission.

      Mais au final, quelle richesse a été créée ? Quelle richesse a été perdue ? Si entre temps, l’état taxe la plus-value latente (ce qu’il fait, je vous rassure), il plombe un peu plus les perdants (n’avait pas qu’à jouer !)

      SG, CA ont eu quelques déboires ces derniers temps. Les frais bancaires risquent d’augmenter... Faut bien se rattraper.

      Paradis fiscaux... Un détail à côté de ces mécanismes financiers générateurs de richesses virtuelles !

      Puisque vous êtes persuadé que rien ne se perd, qui s’est mis l’argent des subprimes dans les fouilles ? Les paradis fiscaux ?


    • septix 28 mai 2008 16:25

      Cela s’appelle des fonds de pension. Largement refusé en 1995. Dommage, en effet, cela aurait été un moyen de constituer un vrai régulateur face à des banques toutes puissantes, mais surtout face aux fonds étrangers !


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 16:35

      Allez demander au PDG de SG quelle richesse Kerviel a perdu dans ses transactions que vous considérées comme "virtuelles".
      D’où une contradiction énorme dans votre argumentation, si rien n’a été perdu pour SG, pourquoi faudrait-il qu’elle se refasse ? Et sur le dos de qui tiens, justement elle va se refaire ?! C’est çà voler haut ?
      Par contre, les volumes générés par la spéculation sont bien plus considérables que ceux sagement stockés dans ces paradis fiscaux, je vous l’accorde, l’un étant partie intégrante de l’autre.

      Sur une rumeur des entreprises ont déposé le bilan alors ne venez pas me raconter que c’est de l’argent virtuel.

      COncernant l’argent des subprimes, je ne sais guère mais allez donc demander aux patrons du CAC 40 sur lesquels la crise glisse bizarrement...


    • septix 28 mai 2008 16:56

      Les subprimes sont plus un révélateur d’une économie ne reposant plus sur des bases solides (réelles) mais sur des anticipations purement virtuelles (hausse infini de l’immobilier dans le cas des subprimes)

      Pour revenir à un de vos posts précédents, dans le cas de l’entreprise A et B, en effet, un chômeur va apparaître. Mais son travail contribuait-il à créer de la richesses (si, si, j’ai connu des tradeurs au chomage)

      En fait, c’est l’objet principal de mes interventions. Les sociétés financières ne font plus leur métier, elles cherchent à profiter des opportunités de l’offre et de la demande sans réfléchir au fait qu’elles contribuent à accroître la bulle. Elles ne cherchent plus à financer les entreprises, elles, véritables créatrices de richesse pour la communauté et ainsi pour les individus.

      Considérer les paradis fiscaux comme faisant partie intégrante d’un grand complot politico-financier me parait un peu simple. L’avidité et l’incompétence de nos chers banquiers(franchement, l’immobilier progressant de plus de 20% par an, était-ce raisonnable ?) Mettez en place un mécanisme qui empêche la spéculation décrite plus haut et une grande partie de l’argent draîné par ses "paradis" viendra à se tarir...

      Restera l’argent de la droque, quelques chanteurs et autres dictateurs. Pas de quoi déclencher une guerre mondiale


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:01

      @Septix : vous êtes en train d’affirmer que l’argent de la spéculation tombe du ciel ? Vous vous moquez du monde !

       


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 17:03

      Vous noyez le poisson, avec les subprimes. Etrangement, vous ne réagissez pas sur les pertes de la SG, qui proviennent pourtant massivement de l’échec de la spéculation de Kerviel, en plein coeur de métier des traders, justement...


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 17:14

      Les hypothèses sont virtuelles, les transactions achat/vente sont réelles et non virtuelles.
      Une cote est donc l’image virtuelle d’une entreprise, sa valeur elle ne l’est pas.

      Si un chômeur est créé, le profit ne rentre plus dans le circuit travail / gain / profit et je suis bien d’accord lorsque vous dites que l’investissement est délaissé au profit de la spéculation, tout le problème est là car les paradis fiscaux accentuant l’effet profit (non taxation), la réinjection dans les fluxs financiers à des fins purement spéculatives créé la bulle dont vous parlez, effectivement.

      Je ne pense pas que ce soit un complot, je pense que c’est une pratique courante qui ne vise jamais qu’à rendre plus riches ceux qui n’en ont absolument pas besoin.

      L’immobilier commence tout juste à se casser la gueule où le parc des maisons disponibles est le plus haut historiquement relevé (avec des baisses de valeur sèches pour l’habitat individuel) la déferlante dans ce secteur ne fait que commencer (les banques prêtant de moins en moins, crise oblige).

      Il ne restera pas que l’argent de la drogue et autres, j’ai fait un petit tour dernièrement à Sofia en Bulgarie, les Casinos sont légions, aucune directive Bulgare ou même Européenne n’existe à ce sujet et encore moins de contrôles : les oligarques de l’ex bloc soviétique y viennent blanchir à loisir tout leur pognon issu de toutes les sortes possibles et imaginables de business en tous genres (armes, alcool, prostitution) le crime paye très bien en russie et tout le monde en profite, paradis fiscaux en tête. Imaginez les volumes une fois que les chinois auront déboulé...
       


    • septix 28 mai 2008 17:25

      Si le marché ne s’était pas retourné brutalement en début d’année, la SG empochait un beau pactole lui permettant d’effacer une partie de ses pertes sur les subprimes "qui n’existaient pas" (rappelez vous la déclaration de son PDG en novembre). Mais il s’agit là de conjecture de ma part.

      Le marché des futures est un marché de couverture, spéculer avec était pure folie, surtout avec de tels montants d’engagement. Ce n’est heureusement pas une pratique courante !


    • Niamastrachno Niamastrachno 28 mai 2008 17:31

      C’est au contraire une pratique très courante, l’exceptionnel, c’est le montant des opérations.

      En mettant 2000 kerviel à faire les mêmes choses sur des montants inférieurs, le problème est le même.


    • septix 28 mai 2008 17:37

      Là nous entrons dans le monde de l’argent sale. Vous faites référence à la bulgarie, il ne s’agit pas d’un paradis fiscal que je sache. Nous sommes hors de tout système financier régulé. C’est, à mon avis, un autre problème.

      Pour revenir aux paradis fiscaux, je pense que peu de nos conpatriotes aient de l’argent là-bas (c’est mon opinion). Le fisc a le bras long... En revanche, beaucoup de riches nord américains doivent y mettre leurs économies. Juste pour citer un exemple, un américain n’a pas le droit de détenir de SICAV ou d’OPCVM. Les banques françaises sont tenus de s’engager à ne pas traiter avec lui. En cas de non respect, elles perdent leur agrément sur le territoires US. Mais quid, dans un paradis fiscal ? Les banques se déplacent avec leurs clients...


    • septix 28 mai 2008 17:55

      Non, ce n’est pas courant. Je ne vois pas comment vous pouvez affirmer cela.

      Qu’il y ait des petits opérateurs qui fassent des profits sur les marchés futures en prenant des positions directionnels, c’est possible, mais sur des marchés organisés tel que le DAX cela me paraît exceptionnel. Plus un marché est performant (beaucoup d’opérateurs bien informés) et moins la chance de gain est importante.

      Demandé aux traders s’il est facile de gagner sur les marchés US


    • Emmanuel W 28 mai 2008 18:54

      "Puisque vous êtes persuadé que rien ne se perd, qui s’est mis l’argent des subprimes dans les fouilles ? Les paradis fiscaux ? "

      Tous ceux qui ont pû revendre leurs subprimes avant la débacle, en particulier ceux qui les ont émis.

       


    • Traroth Traroth 28 mai 2008 19:09

      "Puisque vous êtes persuadé que rien ne se perd, qui s’est mis l’argent des subprimes dans les fouilles ? Les paradis fiscaux ?" : Cette phrase fait peur, venant de quelqu’un qui dit être un financier...

      Apprenez que l’argent ne se volatilise pas plus qu’il ne tombe du ciel !


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