samedi 2 mai 2015 - par Professeur VaZlin’

Oui, Je leur en veux !

« Vu le coût de la vie à Paris, il faut bien que les élus complètent leurs revenus en travaillant pour le privé »  Rachida Dati 

-Professeur VaZlin’ dans votre entretien précédent, vous pointiez le résultat de l’enquête gouvernementale ([i],[ii]) :« 82% [des Français] estiment que les politiques ne s’occupent pas [d’eux] et agissent principalement par intérêt personnel » Question : pourquoi rien ne change alors que l’immense majorité des citoyens rejette si unanimement et si catégoriquement nos élus ?

-La bonne question serait plutôt : « pourquoi n’en changeons nous pas ? » A nos yeux, tellement échaudés, tous nos élus sont suspects. Cette méfiance qui devrait être mortelle pour eux, est mortelle pour nous parce que nous ne voyons plus d’où l’espoir peut venir !

Imaginez que, par miracle, un homme généreux et sincère émerge d’un parti et, se présentant à nos suffrages, dise : « Mon ennemi c’est la finance ! » Qui le croira ? « Je n’aime pas les riches ! » qui n’en rira pas en voyant celui en place régaler « d’illustres convives » à 3000 € le repas ? ([iii]) Qui ne rie pas en voyant notre Ministre des Affaires Etrangères, M. Fabius, se démener pour créer un « palais du goût Français », et pour ce projet, inviter à tour de bras, mobiliser nos 160 ambassades etc….. Car « la destinée des nations dépend de la façon dont elles se nourrissent ! » ([iv]) ça c’est profond comme le vide ! Profond à en pleurer ! Pleurer que le panache et l’apparat des salons motivent plus que secourir de pauvres sub-sahariens qui s’obstinent à ne pas vouloir mourir de faim chez eux !

Le problème est bien là, on ne juge celui qui veut entrer en politique qu’au miroir de ceux qui ne veulent pas en sortir ! Et comme ces derniers ont pollué ce que la politique pouvait avoir de grand dans la conviction, de noble dans l’élan, d’efficace dans la générosité, ils nous ont aussi pollués.

Nous ne pouvons plus voir un candidat pour ce qu’il est mais pour ce que tous les autres sont ! Derrière toute décision politique, nous cherchons le vice ou le ridicule d’une marotte de nanti, devenue affaire d’Etat !

Je leur en veux de nous avoir pollués, je ne leur pardonne pas d’avoir tué la politique en en donnant une image de merde.

En les voyant vivre dans un monde ou l’égoïsme est un art de vivre, en les voyant sans respect pour l’argent public, sans retenue pour leurs intérêts, sans égards sauf pour les riches, nous nous sommes convaincus que nous n’avons plus rien à espérer de ce système, sauf le détruire !

Quoiqu’on pense des dérives de la Révolution Française, ces représentants du peuple ont risqué leurs vies pour leurs convictions ! C’est autre chose qu’être affolé à l’idée de quitter le confort des salons de la République et trembler que ceux des grandes fortunes leurs soient aussi refusés ! Car : « Vu le coût de la vie à Paris, il faut bien que les élus complètent leurs revenus en travaillant pour le privé ! » ([v])

Comment s’étonner que la seule réaction des citoyens, c’est de tous les mettre dans un même sac et jeter tout ça à l’eau !

Les dictatures naissent ainsi.

 

[ii] Voir l’entretien précédent N° 236

[iv] 650 personnes invitées dans la galerie des batailles (le Canard Enchaîné du 22/04/2015)

[v] (« Nouvel Obs », 2/3/2011) Députée européenne, maire du VIIe arrondissement de Paris et avocate, c'est difficile de joindre les deux bouts



6 réactions


  • Séraphin Lampion P-Troll 2 mai 2015 12:30

    La bonne question serait plutôt : « pourquoi n’en changeons nous pas ? » 


    Parcequ’on ne peut pas en changer par le système électoral en place, fabriqué sur mesure pour permettre aux groupes de pression industriels et finaciers de mettre leurs hommes en place.

    Essayez de vous présenter, vous comprendrez.
     A vouloir participer à ce jeu de dupes, le PCF y a perdu son âme puis son existence.

    Moi aussi je leur en veux !

  • alain_àààé 2 mai 2015 15:24

    exellent article comme je l ais déja écri je suis pret a crée un parti politique si possibl avec le petit fils de drouet qui a arrété le roi mais je serai aussi de crée un parti sans lui bien que les miens ais aussi habité varennes ;


    • Professeur VaZlin' Professeur VaZlin’ 3 mai 2015 18:57

      @alain_àààé
      tu le fais exprès d’écrire comme un enfant nul en orthogarphe ?

      en tout cas, je n’ai rien compris au message
      cordialement
      le prof

  • ddacoudre ddacoudre 2 mai 2015 19:34

    bonjour Prof

    excellemment réflexion.

    en 1999 j’ai écris ceci.

    La famille économique.

     

    Dans la vie de tous les jours les Français disent compter sur leur famille et amis pour 82%, sur eux-mêmes 68%, tandis que seulement 2% accordent leur confiance aux partis politiques (enquête CCA, 1999). 

    Dans le même temps les Français attendent de l’État qu’il agisse moins pour l’ensemble de la collectivité, mais qu’il prenne en compte la singularité de chaque citoyen.

    Pourtant ils attendent de l’Entreprise, considération, restauration de liens sociaux par la convivialité et qu’elle invente des solutions aux problèmes contemporains.

    Une manière comme une autre de dire qu’ils sont à la recherche d’une réponse pour eux-mêmes, une réponse à la dichotomie due à la contrainte imposée par la nécessité de vivre une autonomie. Une autonomie dont un des moindres paradoxes est celui énoncé plus haut. C’est à dire que les Français attendent tout d’eux même, sauf de leur propre organisation politique (gestion de la cité, du pays) dans laquelle pourtant ils peuvent exercer leur responsabilité de citoyen.

    Ils ne s’investissent pas dans les structures politiques faites pour leur permettre d’exprimer leurs responsabilités d’acteurs décisionnaires et gestionnaires de la cité et de la nation ; structures dans lesquelles, justement, ils pourraient définir leurs conceptions de la liberté et de l’autonomie et satisfaire leurs attentes, y compris familiale.

    Cependant ils attendent tout de ce qui les « aliène », l’Entreprise, dont ils retirent un sentiment d’autonomie par la double capacité de production/consommation qu’elle leur fournit, et à laquelle les prépare essentiellement le système éducatif.

    Ils espèrent que la satisfaction de leurs attentes viendra de la structure productrice qu’est l’Entreprise, dont l’objectif historique affiché, n’est pas de fixer un projet de société, mais d’exploiter au mieux la capacité de travail des individus pour enrichir quelques-uns uns d’entre eux.

    Entreprise, dont ce qui paraît être le caractère social, n’est que la nécessité pour elle de devoir redistribuer par obligation (conflits) une part de la richesse collectée afin de préserver ses propres attentes monopolistiques au travers d’une organisation concurrentielle débridée.

    ddacoudre.over-blog.com ......

    cordialement0


    • Professeur VaZlin' Professeur VaZlin’ 3 mai 2015 19:02

      @ddacoudre

      Peut-etre parce que l’on est obligé de participer à la vie de l’entreprise.

      Mais je suis d’accord, ce n’est pas le bon choix :" L’équivalent politique du fonctionnement hiérarchisé de l’entreprise c’est la dictature". (Chomsky)

      cordialement

      le prof


Réagir