Réforme territoriale : les minables à la manœuvre
La manœuvre d’hier (saisine du Conseil Constitutionnel) d’une coalition contre nature (UMP - PC et Radicaux de gauche) pour différer l’examen du projet de loi par le Sénat ayant échoué, des sénateurs radicaux de gauche et communistes, ont testé aujourd’hui une nouvelle technique pour plomber le projet : déposer une motion pour réclamer un référendum. Cette motion a obtenu la majorité (UMP, Communistes et Radicaux) et a été transmise à l’Assemblée Nationale où elle devait être examinée hier soir
Pourquoi un référendum ?
Les intentions des « honorables » sénateurs à l’origine de cette motion ne sont surtout pas de donner la parole au peuple : il s’agit avant tout de trouver un moyen de torpiller un texte dont ils ne veulent pas, sachant qu’en général les électeurs ne répondent jamais à la question posée et que ce projet de réforme territoriale serait définitivement enterré si par malheur ils arrivaient à leurs fins.
Il y a donc de la manœuvre politicarde à demander un référendum, d’autant plus que la majorité des citoyens n’est pas ou est mal informée des enjeux et pire encore ne comprennent rien au mille feuille en place.
Il n’est que de se souvenir du dernier exemple de proposition de fusion entre les départements qui la compose et la Région Alsace, pour constater les dégâts causés par une mauvaise information des électeurs à qui on n’avait pas ou mal expliqué les enjeux. Le référendum est sans doute le meilleur outil démocratique, à condition que les citoyens votent (et ne s’abstiennent pas) de manière éclairée et non sur d’autres considérations n’ayant rien à voir avec le sujet.
Les vraies raisons de la manœuvre
Pourquoi les radicaux et les communistes ne veulent-ils pas de ce texte ? Tout simplement parce qu’ils risquent de perdre les derniers bastions dont-ils disposent. L’UMP dans ce contexte n’a pas hésité un instant à se coaliser avec eux, juste pour emmerder le gouvernement, alors que beaucoup de parlementaires de ce mouvement ne sont pas en désaccord complet avec l’économie du texte.
Pour préciser les choses s’agissant des Radicaux, on citera les propos de J.M. Baylet, Président du parti radical de gauche qui a déclaré à M. Valls : « Mon parti est par essence celui des conseils généraux. En tuant les uns, vous tuez l’autre ».
Voilà les choses sont dites (et on peut penser que pour le parti communiste le raisonnement est le même), Les petits marquis locaux sont davantage passionnés par la conservation de leurs postes et de leurs privilèges que par la conduite d’un projet destiné à améliorer le fonctionnement de nos collectivités locales.
Le citoyen, dans ce contexte, est totalement ignoré par ces élus, qui sont la honte de notre pays. Alors qu’ils devraient expliquer les enjeux de la réforme, expliquer les amendements qu’ils pourraient légitimement introduire dans le texte, ils se contentent de faire de la basse politique.
Ils se comportent comme les propriétaires du pays, des rentiers, et manœuvrent pour garder leurs sièges, leurs voitures de fonction et leur régime spécial de retraite. « Nous sommes là, et nous entendons y rester » nous font-ils savoir et ce n’est pas cette réforme, dont ils ne veulent pas pour des raisons de confort personnel en ignorant superbement l’intérêt général, qui les en empêchera
Ils n’ont pas fait leur boulot et n’entendent pas le faire
Leur boulot aurait consisté à faire de la pédagogie dans les circonscriptions et les territoires en expliquant les enjeux du débat et en recueillant la parole citoyenne, ces élus qui le sont par la volonté des électeurs, puis de défendre un projet porté par ces citoyens.
Cela éviterait toutes les confusions et les approximations que l’on peut entendre ou lire sur les conséquences du projet de réforme : quand on ne sait pas qui fait quoi, il y a peu de chance que l’on puisse s’exprimer de manière éclairée.
Que n’a-t-on pas lu ou entendu : que la réforme aurait pour conséquence la suppression de tribunaux d’instances, d’agences de pôle emploi ou bien encore de sous préfectures ou encore la suppression des aides sociales. Rien de tout cela dans le projet de loi, pas plus que la suppression des numéros des départements sur les plaques minéralogiques des voitures ou que sais-je encore…
En ne faisant pas leur boulot, et en maintenant le citoyen dans l’ignorance, les parlementaires mais également les élus locaux se comportent comme une caste au dessus des lois. Ils piétinent la démocratie et essayent de nous faire croire que c’est pour notre bien : ils sont lamentables !