mercredi 17 février 2016 - par Michel DROUET

Trente-cinq ans de destruction agricole

Début des années 80, je travaillais à la Préfecture. Comme à chaque manifestation prévue, les cars de CRS étaient stationnés sur le parking intérieur. Les fenêtres de mon atelier étaient ouvertes et la discussion s’engagea avec un CRS :

  • « On attend qui, aujourd’hui ? »
  • « Les agriculteurs légumiers du nord du Département qui vont venir foutre le bordel »

Et sans que je lui demande quoi que ce soit, ce policier me déballa tout le bien qu’il pensait de ce genre de manifestation et des méthodes de « maintien de l’ordre » auxquelles il était astreint, lui et ses collègues.

  • « On sait par où ils arrivent et ce qu’ils vont faire. Les renseignements généraux les suivent et nous informent de leur avancée, de leur dispositif et de leurs intentions. Ils ont monté leurs fourches sur leurs tracteurs et leurs remorques sont pleines de légumes qui baignent dans le lisier et ils vont en foutre partout, en attendant de s’en prendre aux bâtiments publics. On aura l’ordre de ne pas bouger jusqu’à ce soir et puis on nous demandera de charger pour dégager les accès et vous permettre de sortir. Voilà, c’est toujours comme ça que ça se passe avec les agriculteurs, alors qu’on pourrait facilement les arrêter en rase campagne. On n’a qu’à nous laisser faire un peu et croyez-moi, quelques phares ou rétroviseurs de tracteurs pêtés avec nos matraques, ça leur ferait réfléchir à deux fois avant de revenir ».

Il parlait cash notre CRS et les choses se sont passées globalement comme il le disait et même en pire.

Une fois arrivés, les agriculteurs ont commencé à vider leurs bennes sur la quatre voies qui jouxtait la Préfecture en écrasant et étalant bien les légumes souillés et ont commencé à labourer le terre-plein central dont le gazon commençait juste à pousser et ont arraché les arbres qui agrémentaient ce terre-plein.

Après le casse-croûte, vint l’heure de la réunion avec le Préfet, rituel incontournable, duquel dépendait la suite des évènements et là il faut croire que les instructions données à ce fonctionnaire ne correspondaient pas aux attentes des manifestants puisque quelques instants plus tard, une cohorte de tracteurs entoura la Préfecture et commença à s’attaquer aux grilles avec leurs fourches.

A notre grande stupéfaction, les grilles de cette Préfecture inaugurée l’année précédente qui n’avaient visiblement pas été conçues pour résister à un tracteur normal s’effondrèrent les unes après les autres provoquant la stupéfaction du personnel et l’agitation soudaine des forces de polices qui jusque-là étaient restées l’arme au pied. 

Commença alors la riposte qui dura assez longtemps, les forces de l’ordre n’étant pas assez nombreuses. Leur faible équipement en grenades lacrymogènes nécessita même l’appel à un hélicoptère de la gendarmerie qui put atterrir sur la piste du parc de la Préfecture pour les ravitailler.

La charge finale fut violente et ponctuée de jets de grenades offensives au bruit caractéristique et lorsque nous pûmes sortir de l’enceinte de la Préfecture, un spectacle de désolation s’offrit à notre vue et une réflexion nous vînt immédiatement à l’esprit : « Comment avait-on pu laisser faire ? »

Aujourd’hui, rien n’a changé. Des recettes de impôts et des sièges de la MSA brûlent, des dégradations affectent les voiries, des tonnes de matériaux (plastiques, palettes, plaques d’amiantes, bidons,…) sont déversés dans les rues. Tout cela aux frais des contribuables.

Trente-cinq ans après les faits que je relate, les agriculteurs, enfin ceux qui croient encore au modèle proposé par la FNSEA et les banques qui repose sur l’endettement et le productivisme (la France est en tête des utilisateurs de pesticides), continuent à chaque crise des cours à casser et à détruire le patrimoine commun et à pénaliser le citoyen lambda avec l’assentiment de fait des pouvoirs publics.

Trente-cinq ans que les élus et les gouvernements successifs s’accusent mutuellement de n’avoir rien fait lorsqu’ils étaient au pouvoir, qui accusent « Bruxelles » ou qui somment aujourd’hui leurs concurrents politiques d’agir vite (point de vue de P. Méhaignerie dans Ouest France du 17/02) alors qu’ils ont toujours caressé dans le sens du poil cet électorat qui vote de moins en moins pour eux et part désormais en bataillons serrés vers le FN.

Trente-cinq ans qu’on présente cette image d’Epinal d’une agriculture respectueuse et qui préserve la nature, immédiatement démentie pas les exactions de ceux qui, empêtrés dans le système syndical et bancaire, ne savent plus comment s’en sortir.

Trente-cinq ans d’élevage intensif hors sol qui favorise la propagation des maladies et l’abattage de troupeaux l’appauvrissement des terres, la pollution de l’eau et la propagation des algues vertes.

Trente-cinq ans de faillite politique. Lorsqu’on est confronté à une crise industrielle, on parle (un peu) accompagnement, reconversion, indemnisation et si des salariés, d’aventure, se montrent un peu violent ou retiennent un dirigeant d’entreprise pendant 24 heures, le bras armé du maintien de l’ordre et de la justice s’abat sur eux sans trembler : il n’est pas question de laisser faire, alors que pour les exactions de syndicalistes agricoles égarés, on fait preuve d’une grande tolérance pour ne pas dire de laxisme.

Trente-cinq ans que ça dure. J’aimerais bien que chacun prenne enfin ses responsabilités, en particulier la FNSEA, qui sous couvert de protection des agriculteurs, les mène inexorablement à leur perte. 



132 réactions


    • Pere Plexe Pere Plexe 18 février 2016 20:01

      @ben_voyons_ !
      Déferlement de haine ?De quel coté ?

      La haine n’est elle pas essentiellement du coté de ceux qui bloque salisse casse pille brûle saccage... ?
      Que les cochons de payant qui réparent leurs méfaits subissent leurs pollutions râlent est il vraiment étonnant ?
      Devraient ils docilement se contenter de compenser leur régime de retraite, bâtir leur patrimoine à grand renfort de subventions aides et autre prêts bonifiés ?garantir leurs revenus de fonctionnaire de la terre ?
      Vos aides sont nos impôts !

  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 17 février 2016 21:26

    Celui-là s’est pendu il y a 6 jours ; personne n’a quand même osé venir cracher sa haine dans les commentaires :

    vive émotion après le suicide d’un jeune agriculteur

    http://www.lepenthievre.fr/2016/02/11/vive-emotion-apres-le-suicide-d-un-jeune-agriculteur/


    • Pere Plexe Pere Plexe 18 février 2016 20:04

      le taux de suicide chez les agriculteurs est comparable à celui des ouvriers.

      Et inférieur à celui des chômeurs.

      Il y a aussi beaucoup de suicide chez les policiers.
      Mais cela ne les autorise pas à tuer !

  • Homme de Boutx Homme de Boutx 17 février 2016 21:30

    Lorsque valls vient de leur accorder le CICE++ « maintenant » et pas dans deux ans, c’est peut-être bon signe. Il aurait compris que le programme de hollande était pourri à la base !

    Reste plus qu’à appliquer le principe de TVA sociale tant redouté par sarkozy et ses pots du fouquet’s-cac40 !

    Mais ces idiots de « socialistes » sont aujourd’hui affectés du « TOC de la TVA injuste » !

    Alors yaka voter sarkozy ou mieux le pen car présidente sans député elle aura l’air fine et la France pourra continuer à s’enliser !

     smiley


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 17 février 2016 21:36

    Hallucinant : 27 suicides par jour, agriculteurs en tête. Que fait le gouvernement ? Il finance l’emploi en Tunisie !

     http://www.medias-presse.info/hallucinant-27-suicides-par-jour-agriculteurs-en-tete-que-fait-le-gouvernement-il-finance-lemploi-en-tunisie/48667

    Et tandis que les pouvoirs publics se mobilisent contre les accidents de la route (en multipliant les radars et les procès-verbaux juteux), ils prétendent avoir les caisses vides dés qu’il s’agit de soulager la misère des Français dont ils sont souvent les principaux responsables. Ainsi les agriculteurs n’ont obtenu que 290 millions d’euros, tandis que François Hollande vient de débloquer 1 milliard pour l’emploi en Tunisie, qui s’ajoutent au 60 millions de dettes que ce pays devaient à la France et qui ont été convertis en aides pour la Tunisie et donc annulés (Source : Présent du 28 janvier).


    • air pur air pur 18 février 2016 09:23

      @ben_voyons_ !
      je ne vais pas faire une bataille de chiffres morbides mais on compte environ 11400 suicides en france par an, soit 31 par jour. La principale catégorie concernée c’est les chomeurs, les professions de sante, puis les agriculteurs, suivis de près par les ouvriers.


    • Michel DROUET Michel DROUET 18 février 2016 14:49

      @air pur
      Mise au point salutaire !


    • Pere Plexe Pere Plexe 18 février 2016 20:11

      @ben_voyons_ !
      Sofiproteol société de X Belin (president de la FNSEA) investie au Maroc en Algérie et en Tunisie...et les agriculteurs ne voient rien à redire à ça.


  • abcd 17 février 2016 21:59

    Le mieux c’est de commencer par lire « la forteresse agricole » de Gilles Luneau, puis il faut accepter une réalité, les multinationales vont gagner (et c’est elles qui contrôleront l’eau, la nourriture, l’énergie, les biens et services, l’état ne sera plus que du droit marchand) et ce ne n’est pas les agriculteurs qui pourront l’empêcher, ni les consommateurs (qui succomberont aux rêves des publicitaires).
    C’est ce qui ce passe partout, les éleveurs Danois sont les serviteurs des banques (serviteurs au sens que l’endettement est irremboursable dans un temps de vie humain, même s’ils travaillent jusqu’à 75 ans ils n’auront pas tout remboursés), les éleveurs Polonais sont les serviteurs des laiteries et des abattoirs (c’est eux qui cautionnent leurs dettes), la Bavière est en concurrence avec l’Allemagne du nord, l’Espagne laisse aux multinationales (qui spéculent pour compenser les pertes) les hors-sols.
    Il n’y a plus que les éleveurs Français pour gueuler, tout les autres pays laissent l’agriculture aux marchés (en fait aux oligopoles ou monopoles, quand il est public c’est mal, alors qu’il a un contrôle démocratique, quand il est privé c’est bien, c’est du libéralisme à l’envers, mais bon...) et la commission Européenne est favorable a cet avenir (un rapport préconisait la disparition de la moitié des éleveurs d’ici à 2020, bon les Français étaient à la traine, grâce à la crise la commission aura ses objectifs atteints).
    Toute nos structures Françaises (pas que la FNSEA) espèrent que les agriculteurs disparaissent : la répression des Fraudes qui trouve anormale un accord interprofessionnel, mais qui trouve normal que toute les entreprises baissent leurs prix d’achat en même temps, l’Insee fait des prières pour que la ruralité disparaisse et fait un effort pour que cela apparaisse dans ses statistiques, les coopératives qui achètent des négociants à l’étranger pour les mettre en concurrence contre leurs propres adhérents (Terrana).
    Bref ce billet est comme d’habitude, je ne regarde pas plus loin qu’à mes frontières et je pars du principe que c’est forcement mieux plus loin...
    Ah oui les pesticides s’utilisent dans les champs, qui à le plus grand territoire cultivable ?


    • barrere 18 février 2016 00:57

      @abcd
      excellent. C’est tout à fait ça.

      je l’ai entendu de vive voix de la part d’un haut responsable de l’onilait lucide : « vous devez disparaitre, le probleme est que rien n’est prévu pour y pallier »

      je suis ancien producteur de lait et j’ai disparu en 2004. actuellement le lait est payé au même prix que que quand j’ai mis le clef sous la porte. Il y a eu la sidérurgie,maintenant la paysannerie.restera la france eurodisney

      retraite agricole de 700 euros pour moi et 200 pour ma femme.heureusement elle a travaillé un peu avant dans le privé et devra donc arriver au même montant que moi si non si je décédai avant elle.....mais je prefere encore ma vie actuelle que la galère de beaucoup de ceux en activité qui ont la lourde responsabilité d’avoir à couper la chaine ancestrale de fermes vieilles de plusieurs siecles.
      On va perdre notre indépendance alimentaire, c’est dramatique.


    • abcd 18 février 2016 10:11

      @barrere
      oui c’est dramatique, en terme de savoir la population agricole n’est peut-être pas au top, mais en terme de savoir faire elle est largement au dessus de la moyenne, c’est fou ce misérabilisme lié aux travaux manuels, on pense aussi avec nos mains.


  • Attilax Attilax 18 février 2016 09:03

    Toutes les catégories socio-professionnelles qui obtiennent quelque chose des gouvernants l’obtiennent toujours par la force. Il n’y a pas que les agriculteurs : pêcheurs, camionneurs, dockers, taxis, les exemples ne manquent pas.
    Défiler Bastille-Nation en paix ne fera rien changer, on a l’habitude il y en a tous les jours des manifs, tout le monde s’en branle, en revanche, si la violence se déchaîne, là les gouvernements font marche arrière, par peur de perdre le contrôle de la situation, car la seule chose qu’ils respectent finalement, c’est une force plus grande que la leur. A noter que la violence déployée doit être proportionnelle à leur volonté de faire passer la loi...


    • Michel DROUET Michel DROUET 18 février 2016 14:51

      @Attilax
      La segmentation catégorielle, il n’y a que ça de vrai pour opposer les catégories les unes aux autres.
      Le vrai danger pour le pouvoir c’est une éventuelle convergence.


    • Pere Plexe Pere Plexe 18 février 2016 20:14

      @Attilax
      Sauf que cette tolérance ne vaut que pour certaines catégories sociales.

      Les tribunaux sont autrement sévère avec les syndicats de salariés. 

    • Attilax Attilax 20 février 2016 14:01

      @Pere Plexe
      Oui, tout à fait. Ce qui s’est passé chez Air France ou plus récemment Goodyear (sous un gouvernement « de gauche » !) est révélateur. Ils ont envoyé un message : c’est fini de protester. Sauf qu’avec cette injustice, au lieu de la peur escomptée, ils ont engendré de la colère, encore un peu plus de colère, et qu’ils risquent de provoquer l’inverse de ce qu’ils veulent. Même la grande muette (l’armée) semble bouillir, de nombreux généraux évoquent une intervention possible, les flics et les gendarmes n’en peuvent plus... Le système se grippe de partout, ça devient ingérable. Un certain nombre d’indices montrent que les choses pourraient bien changer très vite de manière radicale s’ils continuent leurs conneries. Parfois, la violence résout tout.


  • fcpgismo fcpgismo 18 février 2016 10:03

    Presque tous ces salopards sont des Versaillais c’est bien fait pour leur gueule ils se font enculer par la FNSEA depuis le schisme d’avec la conf et ils aiment sa,par mépris du monde ouvrier.

    Les propriétaires terriens avaient le choix d’aller massivement vers les options de la conf mais non ils les veulent leurs super machines financés par le crédit agricole les banksters.
    j’ai adhéré au CNJA pour mon installation et lorsque j’ai compris leur jeu je me suis rapproché de la Conf mais c’était trop tard.
    Des paysans qui sont devenus agriculteurs et exploitant agricole avec leur cortège de camps d’extermination des animaux de basse-cour qui ne voient plus le jour, un crime contre l’humanité car c’est bien notre dignité d’Homme qui est bafoué dans le sort que l’on réserve à des êtres qui ne nous ont fait aucun mal,bien au contraire.
    L’élevage concentrationnaire se justifie par les mêmes arguments pour les animaux que pour les humains,ceux qui en doutent ; revoyez les témoignages de rescapés des camps d’extermination.

  • canard54 canard54 18 février 2016 12:37

    Ils ont voulu l’Europe,qu’ils se démerdent avec,et si pas content qu ils aillent saccager le parlement a Bruxelles et remuer le derrière de ces bons à rien d’eurocrates,mais qu’ils nous embêtes pas en France.


  • babadjinew babadjinew 18 février 2016 14:04

    A vouloir s’accrocher en permanence au bateau ivre du 20 eim siècle ce quel que soit le secteur d’activité nous ne faisons que cautionner cette aberration .....



    Agriculture, industries, tertiaires, nous sommes tous sur le même bateau, la CONCURRENCE avec comme simple visée l’augmentation du PROFIT est une absurdité ABSOLU au 21eim !!!!!!

    Wake Up !!!! 


  • tonimarus45 18 février 2016 15:20

    bonjour— -Je pense que le probleme actuel du gouvernement appuye en cela par la « fnsea » c’est de contenir et canaliser autant que possible la colere des paysans avant que ne s’abatte sur eux « »« le grand marche transatlantique »« »( et cela ce sera bien la faute de l’europe ») qui finira par les terrasser.

    Curieusement a moins que cela m’ait echappe l’auteur n’en souflle mot
    Ceci dit c’est toujours etonnant de voir les paysans detruire pour des millions d’euros sans etres aucunement inquietes alors que le moindre ouvrier accuse de debordements est tout de suite condamne et parfois bienc au dela de ce qui serait «  »acceptable«  »(voir les ouvriers de continental)

  • placide21 18 février 2016 15:29

    ,Lors d’un discussion amicale avec une connaissance exploitant agricole nous parlions de la dernière manifestation des éleveurs de porcs , je lui demandais alors qu’elle était sa voiture,il m’exhiba un porte clef VW .Je lui répondis qu’il donnait de l’argent à ceux qui lui faisaient des misères (les allemands) et qu’il devait être cohérent,comme tous les agriculteurs circulant en voiture allemandes.


  • alinea alinea 18 février 2016 18:10

    Personnellement je préfère qu’ils cassent du matos plutôt que brûler vif des brebis anglaises dans leur camions.
    Ils ont été piégés, et très vite, et cette violence n’en est que l’illustration. C’est le défoulement de l’impuissance ; c’est ce mode de production, cette compétitivité, cette industrialisation, cet éloignement progressif puis total de la terre qui rendent les gens fous !
    Quand les obéissants sont trahis, la haine est grande !


    • Michel DROUET Michel DROUET 19 février 2016 11:26

      @alinea
      Bonjour Alinea
      Les obéissants ont parfois été consentants et parfois manipulés.


    • alinea alinea 19 février 2016 18:19

      @Michel DROUET
      Vous voulez dire : actifs ou passifs ? Sauf les céréaliers, je crois qu’ils ont été tous manipulés !
      On leur a fait croire qu’ils étaient aidés, que le boulot serait plus facile et que le pognon rentrerait plus abondant ! Une fois le doigt mis dans l’engrenage, même quand ils se sont aperçu que le boulot était aussi dur et que le fric sortait plus abondant, c’était trop tard.
      Déjà toute la société encourageait les paysans à fuir leurs conditions ; l’exode dans les années soixante, c’était bien aussi la chimérique vie facile en ville.
      Ceci dit, leur vie, si on prend nos critères actuels comme étalon de bonheur, s’est améliorée ; beaucoup ont des 4X4, des frigos américains, des écrans plats et tout ce qu’il faut pour être heureux.
      Là où les paysans se sont enrichis, c’est en vendant leurs champs comme terrains à construire ;mais ce n’est pas partout, ni la majorité, et là, c’est bel et bien l’abandon de la paysannerie !


    • alinea alinea 19 février 2016 19:50

      @oncle archibald
      En écrivant cela, je pensais aussi que tous les enfants d’une ferme ne pouvaient trouver de place dans celle-ci ; et cela m’a fait penser à l’exode en Algérie à la fin du 19ème siècle !
      Mais aussi qu’on ne fait jamais les choses progressivement ; l’amélioration de la vie des paysans était bien une obligation de nos temps modernes ; au lieu de cela, on les a tués, il faut le faire tout de même !


  • Laurent 47 19 février 2016 09:56

    Curieux tout-de-même, ce silence assourdissant autour des ravages causés par l’embargo russe sur les produits agricoles et agro-alimentaires européens !
    Cet embargo était la réponse aux sanctions injustifiées imposées à la Communauté Européenne par Washington, justifiées par « l’agression de la méchante Russie contre les gentils nazis ukrainiens ».
    En effet, le monde entier sait maintenant que les troubles, puis la guerre en Ukraine, ont été fomentés, financés, armés, et planifiés par les Etats-Unis ( c’est Barack Obama lui-même qui le dit ) !
    Le résultat de ce qu’il faut bien appeler « un piège à cons », c’est que la Russie n’achète plus à la France : le porc, la volaille, les bas-morceaux de boeuf ( dont les français ne veulent pas, mais que les russes adorent ), le lait, et en général tous les produits agricoles et agro-alimentaires !
    C’est normal : un piège à cons, c’est fait essentiellement pour enfumer les cons !
    Bien entendu quand je dis « les cons », je ne parle pas des agriculteurs, mais de nos dirigeants !
    Certains ont bien essayé de faire transiter ces productions par l’Ukraine, mais comme les russes ont oublié d’être idiots, ils ont bloqué les importations « ukrainiennes ».
    Le plus grave, c’est que, devant l’attitude stupide de l’Europe qui était son partenaire commercial principal, la Russie a fait redémarrer son agriculture, et qu’elle devient même exportatrice des produits qu’elle nous achetait ( avant l’URSS, la Russie était le grenier à blé de l’Europe ).
    Les sanctions américaines n’ont causé que peu de dommages à l’économie russe, mais ont fait des ravages énormes à notre agriculture !
    J’attire votre attention sur le fait que c’était précisément le but recherché par Washington : tout faire pour que jamais ne se constitue une alliance économique entre la Communauté Européenne et la Fédération de Russie !
    Et c’est gagné ! ( mais contre des alzheimers, il faut dire que c’était assez facile ).


    • Michel DROUET Michel DROUET 19 février 2016 11:24

      @Laurent 47
      Le modèle FNSEA, applaudit des deux mains par les gouvernements successifs, a été l’exportation avec toutes les dérives environnementales que l’on connait et l’utilisation a outrance des pesticides et autres antibiotiques.
      Le problème des exportations c’est que la géopolitique est capable de défaire ce bel édifice d’un seul coup d’un seul.
      Ce n’est pas uniquement l’embargo avec la Russie qui est la cause de la crise, cela aurait pu être un autre pays. La bêtise et l’aveuglement de la FNSEA, aidée par les gouvernants successifs, l’œil rivé sur la balance commerciale ont conduit les agriculteurs là où ils sont et là où ils ont bien voulu aller en s’endettant à outrance.


    • alinea alinea 19 février 2016 19:44

      @Laurent 47
      Oui parce qu’à eux, cela n’a fait aucun dommage !!
      Je suis bien contente que cela ait donné un coup de pouce à l’agriculture russe, d’autant que j’ai lu qu’ils allaient plutôt vers le local, bio ; et puis nous, si on produit moins, on produira peut-être mieux, on retournera à notre « excellence » ! Ce peut-être une bonne manière de retourner la situation !


  • alanhorus alanhorus 19 février 2016 18:29

    En complément de votre article il faut absolument voir ces deux films.
    https://www.youtube.com/watch?v=QFMqmZn3u4I
    Cash Investigation Pesticides et leurs dangers pour la santé
    https://www.youtube.com/watch?v=9Hl7JM9vBLI
    Envoyé spécial. Pesticides : la malédiction du soja 18/02/2016
    Cela provient de planète mourante :
    https://www.youtube.com/channel/UCcJ-MqtOsgh7qu4arlh2tWQ

    A l’heure ou notre gouvernement veux nous vendre un referendum régional pour notre dame des landes, n’est il pas temps de demander un referendum national afin d’interdire et les pesticides et les ogm qui font les ravages que l’on voit dans les deux vidéos précédentes ?


Réagir