mardi 14 août 2012 - par LGBT Réunion

Une marche pour l’égalié et la légalité à la Réunion

Parce que ce n'est qu'ensemble que nous pouvons agir !

Ensemble pour mettre en place une marche pour l'égalité et la légalité.
Ensemble pour lutter contre l'homophobie, l'exclusion, et la discrimination...
Ensemble pour défendre le droit à l'égalité !

Dans les semaines qui viennent nous avons pris la décision de mettre en place une marche pour l'égalité et la légalité. Afin d’éclairer tout un chacun sur nos motivations, nous désirons préciser les raisons qui nous ont incités à la mise en place d’une telle manifestation.

Notre démarche a pour but de faire reculer les idées véhiculées par bon nombre de médias, de politiques ou encore d’extrémistes religieux, et de repréciser les réalités de notre quotidien.

Concernant le mariage « gay » ou encore mariage « homo », l’appellation elle-même nous semble déplacée (), car dans l’esprit de non concitoyens elle sème la confusion par son manque de précision.

Parle-t-on d’un mariage « hétéro » ?

Les homosexuels ne sont pas homosexuels, ils sont aussi homosexuels, comme d’autres sont hétérosexuels. L’homosexualité n’est pas ce qui nous caractérise, pas plus que l’hétérosexualité est ce qui caractérise le commun. Dans le mariage il n'est fait aucune référence à l'hétérosexualité...

Quand nous parlons de mariage nous parlons de mariage républicain, issu de la société laïque. Ce mariage n'a rien à voir avec la (les) religion(s). L'Etat est laïc depuis 1905 donc exempté de toutes considérations religieuses sur le sujet. Que chacune des confessions religieuses s'occupe de spiritualité, et laisse l'Etat légiférer, et tenir ses engagements vis-à-vis de ceux qui l'ont élu démocratiquement.

Quand nous parlons de mariage, nous parlons d’un acte devant l’état, nous parlons de la reconnaissance par l’état de situation de vie au quotidien, de la reconnaissance d’une volonté d’une mise en commun de projets de deux personnes.

Le mariage est une des valeurs de notre société, en donner l’accès aux personnes LGBT, ce n’est pas le vider de son sens, nos projets de vie ne sont pas plus ou moins respectables que ceux des couples dits « normaux » (entendez par là normalisés).

Au-delà de cette reconnaissance ce qui motive notre soutien vis-à-vis de ce projet de loi c’est sa dimension égalitaire, ce n’est pour nous qu’une manière de légaliser notre existence en termes de couple.

Même si le pacs nous donne un accès partiel à cette reconnaissance, cette reconnaissance reste partielle est donc discriminante, et bien plus discriminante du fait d’être acté au tribunal et non en mairie. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde catégorie concernant l’impôt, nous ne voyons pas pourquoi nous le serions dans ce qui concerne nos droits.

Il n’y a pas de mariage « gay », il n’y a qu’un mariage laïc, reconnaissant le projet de vie de deux personnes, sans liens familiaux et sans considération sur leur orientation sexuelle.

L’égalité, c’est le droit de choisir le mariage (ou non) comme projet de vie, c’est créditer ce projet aux yeux de la société, c’est reconnaitre notre existence et non la tolérer.

Concernant l’adoption là aussi il est bon de faire un état des lieux avant d’en dire quoique ce soit. Ce n’est pas parce que l’adoption sera ouverte aux couples de même sexe que la notion de famille dans la société française va être déboulonnée.

Des familles homoparentales il y en a déjà. Environs 100 000 das notre pays.

Des adoptions par des couples gays, il y en a, l’adoption étant ouverte aux célibataires.

Il serait hypocrite de se voiler la face, que la loi sur le mariage ou l'adoption soit « adoptée » ou non, les couples continueront à adopter en tant que « célibataires ». Mais que penser d’une société qui se refuse à donner un cadre juridique à des situations qui sont « douteuses ».

Etre contre le fait de légiférer sur l’adoption, c’est fermer les yeux sur des situations compliquées ou absurdes, sur des souffrances.

Sans loi c’est pousser la population LGBT à des méthodes peu orthodoxes, la « coopération » entre couples gays et lesbiens, l’insémination artificielle (en Belgique), l’achat d’enfant dans des pays peu regardant.

Légiférer c’est prendre conscience de réalités.

On estime que 30 000 à 50 000 enfants sont élevés dans une famille homoparentale(INED), et leur « famille » est hors de tout cadre juridique. Ces familles sont comme les familles « recomposées », un parent ayant droit et un beau parent exempté de tout droit.

L’adoption, à ce jour pour les couples LGBT donne cette configuration pour « leur famille ».

Légiférer sur l’adoption c’est donner à ces familles, deux parents égaux en droits, c’est protéger la cellule familiale qu’ils ou qu’elles constituent. C’est protéger l’enfant au sein de cette famille.

Avoir des devoirs au sein de cette société, nous donne des droits et pas celui d’être tolérés.

Légiférer c’est reconnaitre notre existence bien delà de la considération sur notre orientation sexuelle !

Reconnaitre notre existence c’est lutter contre le suicide des jeunes, c’est leur montrer que l’on peut être différent et accepté. Les jeunes LGBT ont de 7 à 13 fois plus de risques d’attenter à leurs jours du fait d'un "mal-être".

Si nous désirons manifester, ce n’est pas par fierté, ce n’est pas une « gay pride », c’est pour affirmer notre volonté d’exister réellement, c’est pour ne plus être toléré mais avoir accès aux valeurs qui font la société dans laquelle nous avons grandi.

Nous ne manifestons pas pour l’homosexualité qui ne concerne que nos vies privées, mais contre l’homophobie passive dans notre société, contre la discrimination, contre l’exclusion.

C’est pour cela que nous appelons tout un chacun qui partage nos convictions sur l’égalité et sur les besoins d’un cadre légal, à nous soutenir, à manifester à nos cotés hors de toutes considérations d’orientation sexuelle, LGBTH ensemble.

Si nous manifestons c’est pour lever notre voix contre tous ceux qui n’hésitent pas à nous porter en dérision, à jeter sur nous l’opprobre, en nous caricaturant.

 Vague des pédés » « mariage homo. Demain la polygamie », tout ce qui croise notre quotidien et ne soyez pas dupes, blesse plus d’un d’entre nous.

Pour cautionner ou participer à cette marche :

http://goo.gl/darqJ



5 réactions


  • Rounga Roungalashinga 14 août 2012 12:13

    Parle-t-on d’un mariage « hétéro » ?

    Les homosexuels ne sont pas homosexuels, ils sont aussi homosexuels, comme d’autres sont hétérosexuels. L’homosexualité n’est pas ce qui nous caractérise, pas plus que l’hétérosexualité est ce qui caractérise le commun. Dans le mariage il n’est fait aucune référence à l’hétérosexualité...

    Dans le mariage il est fait référence au fait que celui-ci est défini par l’union d’un homme et d’une femme. Le mariage est donc bien défini comme hétérosexuel. Par contre, il ne fait aucune référence aux préférences sexuelles des époux. L’un d’eux peut très bien être homosexuel, ça n’empêche pas le mariage. On voit donc par ce fait que la question du mariage homosexuel n’est nullement, sur le plan formel, une question d’égalité. Il s’agit de modifier une institution.



  • tikhomir 14 août 2012 12:46

    « Des familles homoparentales il y en a déjà. Environs 100 000 das notre pays.
    On estime que 30 000 à 50 000 enfants sont élevés dans une famille homoparentale(INED) »

    C’est dans ces cas-là qu’on voit que les chiffres sont totalement trafiqués et ne correspondent strictement à rien. 100 000 pseudo familles prétendument homoparentales pour 30 à 50 000 gosses ? En général c’est le contraire, il y a plus d’enfants que de familles (au moins autant en tout cas)...

    Allez, arrêtez de mentir.


  • tikhomir 14 août 2012 13:01

    "L’Etat est laïc depuis 1905 donc exempté de toutes considérations religieuses sur le sujet. Que chacune des confessions religieuses s’occupe de spiritualité, et laisse l’Etat légiférer, et tenir ses engagements vis-à-vis de ceux qui l’ont élu démocratiquement.« 

    Les personnes qui ont une confession religieuse font partie de la société ne vous en déplaise et l’Etat, s’il est laïc ne vous autorise pas à le déclarer athée. Si on parle de démocratie, alors toutes les personnes, même celles qui ont un avis contraire ont une voix à faire entendre.

     »Elu démocratiquement" (ce qui n’est pas le cas dans la réalité) ne veut pas dire que 100% des gens ont voté pour, l’avis contraire est donc exprimable.

    Votre vision totalitariste des choses ne fait pas de vous de bons chantres de la démocratie.


    • epicure 16 août 2012 02:27

      en fait celui qui a une vision totalitarisme, c’est celui qui veut contraire l’autre à se mouler dans son dogme particulier..
      Donc dans le cas présent le totalitarisme, c’est celui qui veut contraindre deux personnes qui veulent mener un projet de couple commun sur le long terme à ne pas le faire pour des raisons discriminatoires et arbitraires.
      L’ouverture du mariage homosexuel, ne change pas les droits et liberté des cathos homophobes, ni des autres citoyens..

      L’état est laïc, donc ses lois ne reposent pas sur des considérations religieuses, amis uniquement sur des questions d’intérêt général, et l’égalité des droits. L’état n’a que faire donc de toutes les fantaisies et intolérances religieuses quelconques,elles n’ont pas à marquer la loi.

      La démocratie c’est tout le contraire des bigots qui imposent les interdits religieux à la société
      La démocratie repose sur l’émancipation des citoyens vis à vis de l’arbitraire autoritaire, et la non soumission de l’a société des intérêts privés. Quand ces deux conditions sont réunies ont peu parler de démocratie.
      Toi ce que tu propose, c’est l’accumulation des deux mamelles antidémocratiques.

      la défense de la tolérance, ce n’est pas accepter tout et n’importe quoi, mais bien de refuser l’intolérance, notamment religieuse.

      Et toi qu’est ce que tu as comme argument à part l’intolérance ?
      que tu refuses que l’état traite de façon égalitaire un autre couple que l’éventuel tiens sans regarder le sexe des conjoints ? (parce que le mantra que tu copies/colles dans toutes les discutions sur le sujet, se résume à ça).


  • bernard29 bernard29 14 août 2012 18:17

    Il n’y a pas de mariage « gay », il n’y a qu’un mariage laïc, reconnaissant le projet de vie de deux personnes, sans liens familiaux et sans considération sur leur orientation sexuelle.

    Pourquoi deux personnes seulement et pourquoi sans liens familiaux ??, un frére et une soeur, ou deux fréres ou deux soeurs ; tout ceux là peuvent remplir vos conditions ;  ( « Quand nous parlons de mariage, nous parlons d’un acte devant l’état, nous parlons de la reconnaissance par l’état de situation de vie au quotidien, de la reconnaissance d’une volonté d’une mise en commun de projets de deux personnes. »

    Ne pas oublier que le statut associatif existe aussi ! Un président et un secrétaire-trésorier, peuvent faire l’affaire.


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