Café repaire de Saintes, le 27 aout 2015, témoignage de Saillans
Saillans, une révolution participative en marche : ils en avaient assez que le maire décide seul, les habitants de ce village ont travaillé pendant des mois à une liste collégiale, et vécu une belle expérience de démocratie participative.
Que ceux qui ne croient plus à la politique aillent donc passer quelques jours dans ce petit coin au sud du Vercors. Joachim Hirschler, l’un des nouveaux élus de Saillans, rapporte avec délice la remarque d’une habitante : « C’est magnifique : c’est la première fois que je vote avec le sourire. »
Dans ce village de la Drôme, les municipales ont brassé une énergie formidable. Face au maire sortant, quelques habitants ont lancé l’idée d’une « liste collégiale ». Avec l’envie de changer les choses, de ne pas voter « par dépit », ils se sont lancés dans une nouvelle manière de gérer leur commune, en sollicitant tous leurs voisins.
Une « démocratie participative » pour laquelle ils ont renversé l’organisation pyramidale de la mairie.
Cris de joie à l’annonce des résultats dans une salle bondée : la liste collégiale remporte les élections au premier tour avec 56,8% des voix (pour 1 070 inscrits) et 110 bulletins d’écart avec la liste du maire sortant, qui conserve trois sièges.
« Va falloir travailler ensemble, maintenant, pour l’intérêt commun ! », fait remarquer une vieille dame qui promène son caniche près du cimetière. « Les gens attendaient quelque chose de ces élections », sourit Sabine Girard, l’une des élues. Isabelle Raffner, sur la même liste, acquiesce :« Qu’on gagne ou qu’on perde, il s’est passé un truc. Un réveil des consciences. Des rencontres, du partage. Quoi qu’il arrive, ça allait changer. »
Hop, voilà les 1 199 habitants au sommet. Par petits groupes, ils ont imaginé ensemble des dizaines de projets et jusqu’à 250 personnes se sont réunies lors des réunions publiques, soit presque le quart de la population !
« Quand je suis sortie de la première réunion, je me suis dit que c’était complètement utopiste, qu’on y arriverait jamais », se souvient Sabine Girard, une géographe de 36 ans, attablée à la terrasse du Café des sports. L’élue continue : « Je suis quand même revenue et je me suis laissée embarquer par l’énergie du groupe. »
Les plus vieux ont joué un rôle important, juge-t-elle, alors que sa propre génération y croyait mollement. Toutes ces réunions, ces centaines d’e-mails, cette campagne... Ça n’a pas été « un long fleuve tranquille », raconte Annie. « Il y avait beaucoup d’interrogations. Parfois, je rentrais et j’avais l’impression de ne pas avancer. Il y avait des frictions, du débat, on savait que ça allait être épuisant mais on est restés. »
Les participants parlent tous d’un mélange d’utopie et de rigueur, de rêve et de travail.
Voici l’histoire raconté par un acteur qui l’a vécue de l’intérieur :
Sources :
Tags : Démocratie Citoyenneté Elections Témoignage
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