Volontariat et TIC unis pour le meilleur ?
Le volontariat a joué un rôle majeur dans l’émergence des technologies de l’information et des communications (TIC) et de la Société de l’information. Son impact positif va vraisemblablement se poursuivre dans les années à venir. Il pourrait même ajouter, comme nouveau fait d’armes, l’inclusion numérique de régions du monde jusqu’ici exclues.
Le volontariat, si caractéristique du « réseau des réseaux », est à la base une expression de solidarité qui peut tout naturellement s’intégrer à la large solidarité en faveur du développement humain.
Des
centaines de millions d’êtres humains donnent généreusement leur temps,
leurs compétences et leurs connaissances en vue d’améliorer le sort de
leurs semblables.
Dix millions de personnes se sont portées volontaires en l’an 2000 pour procéder à la vaccination de 550 millions d’enfants, dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l’’éradication de la polio ; on a estimé la valeur totale de cette aide à dix milliards de dollars.Ce même esprit de volontariat, illustré par ce fait remarquable parmi tant d’autres, est à la base d’éléments clés qui ont rendu possible la société de l’information, depuis les protocoles d’Internet et du Web jusqu’aux nombreuses applications développées en logiciel libre, en passant par des systèmes d’exploitation.Famille des volontaires du SMSI. Volontariat et TIC : Construire le cadre pour agir. Avril 2004.
Deux exemples, parmi tant d’autres : le serveur Apache et le navigateur Firefox. Ces deux belles réussites n’auraient tout simplement pas été possibles sans volontariat.
Pendant que nous ouvrons, sur Firefox, des sites hébergés sur Apache, de vastes régions du monde sont peu ou ne sont pas raccordées à Internet, ont peu ou n’ont pas accès aux TIC, par voie de conséquence ne font pas partie de la Société de l’information.
Cercle vicieux, en apparance insoluble, cette exclusion numérique découle de leur situation économique, en même temps qu’elle contribue à la maintenir.
C’est ici que le volontariat peut entrer en scène pour briser le cercle vicieux : ces régions n’ont tout simplement pas les moyens de combler leur retard numérique sans l’aide et le support de volontaires.
Les opportunités et les projets sont tout aussi nombreux qu’est vaste l’imagination humaine. Un exemple ? Le Simputer. Développé en Inde, cet ordinateur de poche d’une très grande simplicité - d’où son nom - rend l’usage de l’ordinateur possible pour le micro crédit, la collecte de données, la dissémination d’informations utiles aux petits producteurs agricoles, l’éducation, etc.
Le développement en logiciel libre, par des groupes de programmeurs bénévoles, d’applications sur mesure qui répondent à des besoins des régions en développement, est une des riches voies du volontariat.
Déjà certaines initiatives mondiales ont vu le jour. Ainsi, l’Association for progressive communications (APC), un réseau international d’organisations de la société civile, oeuvre à développer et à supporter la capacité de différents groupes qui militent en faveur de la paix, des droits humains, de l’environnement, d’utiliser stratégiquement les TIC.
À un autre bout de ce large spectre d’actions volontaires, la mise sur pied de réseaux communautaires est une autre façon de raccorder à Internet, aux TIC et à la Société de l’information, les régions exclues.
Avis aux intéressés.