lundi 8 juillet 2019 - par xavier dupret

Algérie. Le point sur les ingérences françaises

A partir du mois de février 2019, les manifestations du mouvement de protestation Hirak en Algérie se sont multipliées. Elles ont conduit à l’effacement du clan Bouteflika de la vie politique nationale. Les poursuites pour corruption lancées contre l’entourage gravitant autour de l’ancienne présidence devraient déboucher sur des jugements (et éventuellement, des condamnations) dans les mois à venir.

On notera, au passage, la mise en examen d’Issad Rebrab, PDG de Cevital, le plus grand groupe algérien. L’homme dispose d’une fortune personnelle de 3,7 milliards de dollars, ce qui le classe en sixième position parmi les hommes les plus riches du continent africain[1]. Or, Rebrab serait un proche de l’Elysée[2].

Pressions et réactions

Des sources algériennes supputent un lien de cause à effet entre l’arrestation de Rebrab et la montée des ingérences françaises visant Alger[3]. Déjà, lors de la diffusion de la lettre dans laquelle Abdelaziz Bouteflikha annonçait son intention de ne pas solliciter un 5ème mandat, des observateurs algériens s’étaient offusqués des commentaires émanant du Quai d’Orsay ainsi que des propos tenus sur son compte Twitter par Emmanuel Macron[4]. De manière plus générale, on ne peut que constater la réalité d’une forte influence de la France en Algérie. Comme le pointait récemment le politologue tunisien Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (CARAPS) à Genève, « la France a formé beaucoup d’élites algériennes, ce qui fait qu’il y a toujours une nostalgie de la langue et de la culture françaises. Ces élites sont tout le temps, et ce depuis la guerre de libération nationale, en conflit avec leurs consœurs arabisées, dont fait partie le chef d’état-major de l’armée. Or, la majorité des personnalités qui ont été arrêtées par la justice algérienne dans le cadre de l’opération mains propres sont francophiles ».[5]

L’arrière-plan historique des relations franco-algériennes et plus particulièrement, la guerre d’Algérie (1954-1962) expliquent cet état de tensions permanent. L’arrestation d’un proche de la macronie n’aurait, dans ces conditions, fait qu’aggraver les pressions de Paris[6]. Ce d’autant que « la grande proximité entre Emmanuel Macron et Issad Rebrab, parfois grand mécène, autorise un questionnement sur un quelconque financement en faveur de La République en Marche. Mais ce qui est vraisemblable n’est pas forcément vrai ! »[7]. Cette très pertinente remarque de l’historien algérien Naoufel Brahimi El Mili invite à une analyse méthodique, nuancée et rigoureuse. Il convient, dès lors, d’éviter, concernant cette dimension des relations franco-algériennes, tant l’angélisme que le complotisme.

Via media

Cette voie moyenne entre deux déficiences de l’analyse critique nous conduira à aborder la question des ingérences françaises sous l’angle de la domination économique. Revenons, dès lors, sur un fait peu noté dans les média « grand public ». La compagnie pétrolière américaine Anadarko décidait de se séparer, au printemps de cette année, de ses actifs africains. Ces derniers ont été repris par la compagnie française Total. Cette dernière « a négocié (…) le rachat des actifs africains d’Anadarko, estimés à 8,8 milliards de dollars et basés essentiellement en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud »[8].

Cette acquisition ferait de Total un acteur de plus en plus important au sein de l’économie algérienne. Pour s’en convaincre, il faut consulter le site Web de Total qui dispense de bien intéressantes informations sur les activités du groupe en Algérie. « Total est un acteur historique de l’exploration-production en Algérie depuis 1952. En 2017, le Groupe a produit 15.000 barils par jour (bep/j) qui provenaient intégralement du champ de gaz (…) dont le groupe détient actuellement 35%. En juin 2017, Total a signé un nouveau contrat de concession pour une durée de 25 ans afin de poursuivre l’exploitation du champ qui confère à Total 26,4 % d’intérêt aux côtés de Sonatrach (51%) et de Repsol (22,6%). En mars 2018, Total a également démarré la production du champ gazier de Timimoun situé dans le Sud-Ouest algérien. Le groupe détient 37,75% de cet actif dont la capacité s’élève à 5 millions de mètres cube de gaz par jour (environ 30 000 bep/j). À travers l’acquisition de Maersk Oil, finalisée en mars 2018, le Groupe a obtenu une participation de 12,25% dans les champs pétroliers d’El-Merk, Hassi Berkine et Ourhoud avec une capacité de production de 400.000 bep/j. En 2017, Total a acquis le portefeuille d'actifs de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Engie qui a permis au Groupe de compléter son portefeuille mondial de GNL et dont 4,6 millions de tonnes par an proviendront de contrats d’approvisionnement avec Sonatrach [la compagnie nationale algérienne] »[9]. On remarquera que cette expansion de Total en Algérie s’est effectuée sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika (qui s’est terminée le 2 avril 2019). Pour le surplus, on mentionnera que les actifs d'Anadarko en Algérie représentent environ 260.000 barils par jour, soit plus du quart de la production nationale de pétrole brut.

 

La résistance paie

On ne s’étonnera guère, dans ces conditions, que l’actuel gouvernement algérien, réputé moins proche des intérêts français, ait trouvé le groupe Total finalement bien gourmand lors du rachat des actifs d’Anadarko. Voilà pourquoi le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab s’est adressé au management de Total pour faire savoir que les pouvoirs publics algériens et la compagnie nationale (Sonatrach) veilleraient à « préserver leurs intérêts »[10]. En l’occurrence, il était question d’utiliser, dans le chef du gouvernement algérien, un droit de préemption dans le but d’empêcher la cession d’actifs[11].

La firme Total a été contrée pour la première fois depuis longtemps en Algérie. La réaction des dirigeants de la compagnie française ne s’est pas fait attendre bien longtemps. Elle fut finalement des plus conciliantes. C’est ainsi que le PDG du groupe pétrolier français, Patrick Pouyanné, s’est rendu ventre à terre à Alger pour rencontrer le ministre algérien de l’énergie ainsi que le président de la Sonatrach, Rachid Hachichi.

Les menaces des Algériens auront sans doute conduit la multinationale française à mettre de l’eau dans son vin. C’est ainsi qu’à l’issue de la rencontre, un communiqué commun a été diffusé faisant part de ce que« les parties ont (…) témoigné de la volonté indéfectible des deux groupes économiques de préserver leurs intérêts communs et d’œuvrer à développer un partenariat pragmatique qui créé de la valeur pour les deux parties sur le moyen et long terme » [12].

La résistance du monde politique algérien semble donc porter ses fruits. Vu la période d’instabilité que traverse le pays, encadrer de près les activités sur le terrain de l’ancienne puissance coloniale n’a rien de superflu. Pourtant, Alger n’est pas au bout de ses peines. Pour s’en convaincre, on sondera les chiffres du commerce extérieur algérien.

 

Mais la route est encore longue

On s’aperçoit que l’Algérie exporte 60% de sa production gazière et pétrolière à destination de l’Union européenne. L’entrée de devises dans le pays dépend donc fortement du grand voisin européen. Cela dit, on imagine mal les économies européennes pouvoir fonctionner sans le gaz et le pétrole d’Algérie.

La question des importations s’avère, en revanche, plus délicate. 45% des importations algériennes proviennent de l’Union européenne. La Chine ne représente que 11% des importations du pays. La croissance des échanges avec le géant chinois est, cependant, impressionnante puisque les importations en provenance de l’Empire du Milieu ne représentaient que 1,8% du montant des entrées dans l’économie algérienne en 1998[13].

 

Ce point est important. L’Algérie est, en effet, un pays qui se caractérise par une forte action régulatrice de la part des pouvoirs publics sur le marché des changes afin de protéger les réserves en devises. Le secteur privé (en tête duquel on retrouve des multinationales européennes) a alors tendance à gonfler la facture des produits ou des services qu’importe l’Algérie pour permettre l’évasion des capitaux. Le marché des changes en Algérie est, dit-on, dual. Cela signifie qu’à côté du taux de change officiel, existe un marché noir des devises.

Voyons, à présent, comment s’organise concrètement la surfacturation. Un importateur situé sur le territoire algérien monte une société dans un paradis fiscal (par exemple, Malte). Posons que cet importateur importe un bien qui vaut 500.000 dollars sur les marchés internationaux. Sa société maltaise achète donc ce bien au prix de 500.000 dollars. La société algérienne achète ce bien auprès de la compagnie maltaise à un prix très supérieur aux 500.000 dollars, par exemple deux millions. Il paye l’équivalent de deux millions de dollars à une banque algérienne au taux officiel. Ce bien est vendu sur le marché algérien comme s’il avait était importé au prix de 500.000 dollars sinon l’importateur restera avec son bien, trop cher, sur les bras. « L’importateur manque donc de dinars. Une partie du bénéfice de la société à l’étranger est injectée dans le marché parallèle des devises pour obtenir des dinars afin de payer ces manques. La surfacturation est donc bénéfique pour l’importateur frauduleux dès que la prime du taux de change parallèle excède le taux d’imposition de l’importation »[14]. C’est ainsi que la surfacturation concerne les produits provenant des régions ayant des accords commerciaux avec l’Algérie, principalement l’Europe, qui bénéficient, de ce fait, d’un faible taux de taxation.

L’actuel gouvernement algérien se bat contre ces pratiques de surfacturation avec les moyens dont il dispose. Pour l’heure, les autorités algériennes procèdent à des restrictions quantitatives aux importations en provenance d’Europe. Si des importateurs font provenir des biens similaires d’autres régions du monde, pour lesquelles les taxes d’importations sont plus élevées, la prime au marché parallèle disparaît et les réserves du pays sont protégées. La Chine pourra de plus en plus jouer ce rôle au fur et à mesure de l’inscription de son industrie dans le segment des produits à haute valeur ajoutée.

Un autre front sur lequel l’Algérie devra se battre concerne les réserves de change du pays. Ces dernières, alors que les cours du pétrole sont, depuis des années, bien maussades, ont tendance à fondre sous le poids du déficit extérieur du pays. Alors que les prix du pétrole et du gaz battaient record sur record, le pays accumulait d’impressionnantes réserves en devises. En 2014, le pays disposait de près de 185 milliards de dollars en réserves[15]. Ces dernières s’érodent à un rythme aussi continu que soutenu depuis cette époque. Les réserves de change n’étaient plus que 82,12 milliards de dollars à la fin de l’année 2018. La loi de financement de l’Etat algérien table sur des réserves de l’ordre de 62 milliards de dollars à la fin de l’année 2019[16]. L’Algérie place l’essentiel de ses réserves dans la zone euro. Il faut savoir que les réserves de change d’un pays ne sont pas détenues exclusivement sous forme de liquidités. Il est, en effet, préférable de les placer pour qu’elles rapportent un intérêt. Le choix de la zone euro s’explique par les spécificités du commerce extérieur algérien très clairement orienté, comme nous l’avons vu, vers l’Union européenne. Les chiffres sont, de ce point de vue, particulièrement clairs.

L’Algérie ne disposait que pour 681 millions de dollars de bons du Trésor américains (dont 680 placés sur des titres à court terme)[17]. En consultant la comptabilité de la Banque d’Algérie, on s’aperçoit que les réserves nettes du pays étaient placées à la fin de l’année 2018 pour un montant équivalent à 74,115 milliards de dollars[18]. Le drame est que de nos jours, le niveau des taux d’intérêt dans la zone euro est très faible. Il repasse même en territoire négatif pour certains pays. Déjà, fin mai de cette année, « le taux d'emprunt allemand à 10 ans, ou "Bund", qui fait référence sur le marché de la dette européenne, est tombé vendredi à son plus bas historique, dans un contexte d'aversion au risque exacerbée par l'escalade des tensions commerciales. Vers 12H10 (10H10 GMT), le rendement allemand se détendait à -0,211%, contre -0,177% jeudi, dépassant ainsi son précédent plus bas du 6 juillet 2016 (-0,205%) ».[19]

Cette diminution des taux d’intérêt sur les obligations publiques européennes (certaines d’entre elles ayant même un taux négatif) n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour Alger. L’Algérie accumule donc moins de devises et ces dernières ne permettent pas de compenser la chute des cours.

Là encore, une volonté d’émancipation à l’égard de l’Europe (et de Paris) devra s’imposer…

 

[1] Forbes, mai 2019.

[2] Marianne, édition mise en ligne le 3 mai 2019.

[3] Mondafrique, édition mise en ligne le 23 avril 2019.

[4] Tout Sur l’Algérie, édition mise en ligne du 12 mars 2019.

[5] Riadh Sidaoui, entretien à SputnikNews, 17 mai 2019.

[6] El Watan, édition mise en ligne le 19 mai 2019.

[7] Ibid.

[8] LibertéAlgérie, édition mise en ligne le 30 mai 2019.

[9] Groupe Total, Algérie : Total et Sonatrach renforcent leur coopération dans le gaz naturel et la pétrochimie, [en ligne], 7 octobre 2018, Url : https://www.total.com/fr/medias/actualite/communiques/algerie-total-et-sonatrach-renforcent-leur-cooperation-dans-le-gaz-naturel-et-la-petrochimie, date de consultation : 31 mai 2019.

[10] Algérie Presse Services, 26 mai 2019.

[11] Jeune Afrique, édition mise en ligne le 27 mai 2019.

[12] Tout sur l’Algérie, édition mise en ligne le 30 mai 2019.

[13] The Observatory of Economic Complexity, juin 2019.

[14] Raouf Boucekkine et Nour Meddahi, Surfacturation des importations et taux de change parallèle, [en ligne], 21 mai 2019, Url : https://www.tsa-algerie.com/surfacturation-des-importations-et-taux-de-change-parallele/, Date de consultation : 28 mai 2019.

[15] CEIC Data Company Ltd, mai 2019

[16] El Watan, édition mise en ligne le 3 février 2019. Le problème des réserves ne doit cependant pas être exagéré. Il y a un an, les réserves de l’Algérie équivalaient à 25 mois d’importation. Nos calculs indiquent que les réserves du pays représenteront l’équivalent de 18 mois d’importation à la fin de l’année 2019. Ce niveau est d’autant moins inquiétant que la dette extérieure du pays équivaut à 1,3% du PIB.

[17] U.S Department of the Treasury, Treasury Securities Held by Foreign Residents, March 2019

[18] Banque d’Algérie, Situation publiable au Journal Officiel, décembre 2018.

[19] Trends Tendances, édition mise en ligne le 31 mai 2019.



27 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 8 juillet 2019 10:04

    Vous nous faites un article sur les ingérences algériennes en France, la prochaine fois smiley


    • Eric F Eric F 8 juillet 2019 13:24

      @Olivier Perriet
      ces ingérences figurent bien dans l’article, puisqu’un milliardaire algérien aurait participé au financement de l’élection de Macron


    • Hijack Hijack 8 juillet 2019 17:13

      @Eric F

      Oui, Macron qui avait soutenu la réélection de Boutef ... à présent, tout est clair !


  • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 8 juillet 2019 11:21

    Je résume cet article francophobe.

    France = Total = méchants vilains = caca


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 8 juillet 2019 11:27

      @dr.jambon-beurre

      on peut le décliner partout, ça marche aussi.

      Ah, et j’oubliais aussi :
      UPR=secte smiley


    • Hijack Hijack 8 juillet 2019 16:57

      @dr.jambon-beurre

      En quoi l’article est-il francophobe (avoir peur de la France/ou français) ???
      .
      L’accusation ne concerne que les industriels et les politiques ... aucunement la France en tant que telle et encore moins les français.

      Ainsi, de n’importe quel côté de la Méditerranée, la pourriture c’est du kif kif au même, toujours les puissants, les intéressés ... jamais les peuples.


    • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 8 juillet 2019 21:42

      @Hijack
      Depuis que je suis né, à la télé et dans les journaux la France et sa culture est quasi systématiquement critiquée et rabaissée. Ce n’est jamais bien ce que font les français, il faut qu’ils prennent exemple sur les ricains, les allemands...

      J’aurais aussi pu dire ce sentiment antifrançais si vous préférez.


    • Hijack Hijack 9 juillet 2019 01:24

      @dr.jambon-beurre

      Oui, je comprends ... mais ce sentiment l’est plus contre les visions politiques que contre les français à proprement parler.

      Les ricains sont alliés de la France (disent-ils) ... mais croyez-vous que les politiciens US apprécient la France en tant que telle ? ... Non, juste pour s’en servir.


    • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 9 juillet 2019 03:53

      @Hijack
      mais ce sentiment l’est plus contre les visions politiques que contre les français à proprement parler.


      Oui, vous prêchez un convaincu mais les médias ne se gênent pas pour faire l’amalgame et au bout du compte on dit la France ou les USA pour parler des gouvernements.

      C’est juste que j’en ai marre qu’on nous rabaisse sans arrêt. La France et les français ont leurs qualités et leurs défauts mais ce sont les défauts qui sont toujours pointés du doigt, et là je dis « y’en a marre ».

      Et puis je mettrai ma main au feu que cela joue un grand rôle dans l’atonie générale et dans ce sentiment anti français au sein de la population. Tout ceci n’a que trop duré. Il faut redonner confiance et espoir aux français dans la France, sa culture et ses spécificités même si nous traversons le désert à cause de tous ces traîtres qui dirigent le pays et l’économie.


    • Parrhesia Parrhesia 9 juillet 2019 11:32

      @dr.jambon-beurre
      Bonjour dr.jambon-beurre

      Les media ne se gênent pas pour faire l’amalgame parce qu’ils sont très majoritairement entre les mains de ceux qui n’ont cessé d’organiser depuis « l’entre-deux guerres », avec un succès constant, voire un succès en progrès, le saccage de la maison France
      Exception faite, bien sûr, de la période significativement indépendante, donc prospère, entre 1958 et 1968.
      Mais je suis sûr que vous, vous le saviez déjà.

      Bonne journée. 


    • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 9 juillet 2019 23:19

      @Parrhesia
      Mais je suis sûr que vous, vous le saviez déjà.

      Oui en effet, période que je ne connais qu’à travers les récits historiques ou les archives de l’INA mais qui j’en suis maintenant persuadé est la meilleure voie pour la France et les français. Il n’est plus là mais ses idées le sont et le seront encore pendant longtemps et ça rend les mondialistes fous, ce qui me conforte dans ce choix politique.


    • xavier dupret xavier dupret 11 juillet 2019 12:09

      @dr.jambon-beurre

      Je résume votre pensée « France = Total = aspects positifs de la colonisation = gentils » ? 


  • AmonBra QAmonBra 8 juillet 2019 12:53

    Merci @ l’auteur pour le partage.

    L’Algérie traverse une phase historique de son histoire, un tournant historiquement aussi important que sa Révolution 1954/1962.

    A ce titre, ce très intéressant article apporte un non moins intéressant éclairage sur les dessous des relations franco-algériennes qui, à mon sens, relèvent tout à fait d’un néocolonialisme version XXI ème siècle, c’est à dire à l’heure des « psyops » et autres fausses infos du net et des réseaux sociaux. . .


    • Jonas 9 juillet 2019 10:34

      @QAmonBra
      Une nouvelle version sur les "ingérences françaises et sionistes dans la politique algérienne et Egyptienne. 

      Elle vient d’une source incontestable et incontestée , il s’agit du professeur Hafiz Mohammed Khalid Sidiqqi, titulaire d’un doctorat en études coraniques de l’Université de Londres et d’une maîtrise en exégèse coranique de l’Université Al-Azhar en Egypte. ( voir sur Youtube) Ce charmant personnage qui est une autorité, exerce à San Francisco ( E.U) et va de sa version , sur les événements d’Egypte et de l’Algérie. 

      Ce grand professeur diplômé de la plus grande Université du monde musulman sunnite d’Al-Azhar déclare :

      << Mohammed Morsi , seul président démocratiquement élu d’Egypte, a été tué par des agents sionistes et, malheureusement , nombre d’entre eux dans le monde musulman travaillent actuellement au service de Satan et deviennent des disciples de Satan.

      Il s’agit de l’assassinat de ce président , dont le seul souci fut d’essayer d’aimer l’humanité en apportant la vérité de l’islam. Quand l’islam se répandait dans le monde entier , leur slogan n’était que :justice, justice et justice !
      C’était le seul souci de cet individu, mais évidemment les forces du mal l’ont empêché . 

      Tout comme elles n’ont pas permis au président démocratiquement élu en Algérie , Bourtéflika de poursuivre ses fonctions , elles n’ont pas laissé Morsi gouverner non plus , et continueront ainsi si nous, musulmans , n’établissons pas de connexion entre nous.>> 
      A quand une nouvelle version ? 


    • Jonas 9 juillet 2019 10:34

      @QAmonBra
      Une nouvelle version sur les "ingérences françaises et sionistes dans la politique algérienne et Egyptienne. 

      Elle vient d’une source incontestable et incontestée , il s’agit du professeur Hafiz Mohammed Khalid Sidiqqi, titulaire d’un doctorat en études coraniques de l’Université de Londres et d’une maîtrise en exégèse coranique de l’Université Al-Azhar en Egypte. ( voir sur Youtube) Ce charmant personnage qui est une autorité, exerce à San Francisco ( E.U) et va de sa version , sur les événements d’Egypte et de l’Algérie. 

      Ce grand professeur diplômé de la plus grande Université du monde musulman sunnite d’Al-Azhar déclare :

      << Mohammed Morsi , seul président démocratiquement élu d’Egypte, a été tué par des agents sionistes et, malheureusement , nombre d’entre eux dans le monde musulman travaillent actuellement au service de Satan et deviennent des disciples de Satan.

      Il s’agit de l’assassinat de ce président , dont le seul souci fut d’essayer d’aimer l’humanité en apportant la vérité de l’islam. Quand l’islam se répandait dans le monde entier , leur slogan n’était que :justice, justice et justice !
      C’était le seul souci de cet individu, mais évidemment les forces du mal l’ont empêché . 

      Tout comme elles n’ont pas permis au président démocratiquement élu en Algérie , Bourtéflika de poursuivre ses fonctions , elles n’ont pas laissé Morsi gouverner non plus , et continueront ainsi si nous, musulmans , n’établissons pas de connexion entre nous.>> 
      A quand une nouvelle version ? 


  • Jonas 8 juillet 2019 18:13

     L’Algérie( 1)

    C’est bien sûr , les ingérences françaises qui ont mis l’Algérie a genoux et non l’incompétence des hommes qui se sont succédé depuis l’indépendance. 

    Aucun pays dans le monde arabo-musulman , n’a eu a sa naissance autant d’atouts que l’Algérie ,pour réussir. . Mais la clique au pouvoir , corrompue a tout ruiné. Elle a rendu ce pays riche en un pays où le peuple est pauvre. Son PIB, malgré la manne des hydrocarbures dépasse à peine légèrement celui du Maroc et de la Tunisie. Pays dépourvus de ressources naturelles ( Maroc phosphates ) 

    Vouloir se défausser de ses responsabilités sur les ingérences étrangères et notamment la France est un sport national dans les pays arabo-musulmans. Au Maghreb c’est la France au Machrek c’est le Sionisme. 

    Je voudrai citer ici, un petit extrait d’un article de l’excellent Kamel Daoud , du 25 septembre 2013 sous le titre : «  Algérie : Minuscule introduction à l’usage des étrangers.>> 

     » Résumons : l’Algérie n’est pas une dictature. Mais ce n’est pas une démocratie. On y trouve de l’Emir Abd-el-Kader sur les billets de banque et du Saïdani en peluche autour d’autres billets de banque.( Saïdani , a été secrétaire général du FLN , et accusé de détournement de millions de dinars et de corruption NDLR). L’Algérie n’est pas un pays totalement arabe mais ce n’est pas un pays totalement lui-même , numide et indépendant. ( Numide est parmi un des nombreux noms de l’Algérie, avant la colonisation française NDLR) On y trouve du pluralisme mais le gagnant est toujours le parti unique. C’est un pays qui a vaincu l’islamisme , mais c’est un pays où l’islamisme a vaincu le peuple. ( je rappelle à toutes fins utiles que c’est le président Boumédienne qui a fait venir par charters , les « Frères musulmans » d’Egypte , pour arabiser l’Algérie. L’Egypte à gagner doublement , elle s’est d’un côté débarrassée de ces encombrants résidus ,Ikhwan , et de l’autre côté , elle a bénéficié des transferts de devises NDLR) Il y a des émeutes chaque jour et une révolution par demi-siècle seulement. C’est un pays pauvre émergent mais c’est aussi un pays riche qui s’enfonce. 

    On peu y devenir milliardaire , mais justement pour mieux le fuir et le quitter. On est nationaliste , mais on n’aime pas sa nationalité





  • Jonas 8 juillet 2019 18:59

    Algérie (2)

    Suite de l’extrait de l’article de Kamel Daoud du 25 septembre 2013.( Boutéflika sera réélu en 2014, avec un score de 81,49% , a cause certainement de l’ingérence de la France, comme le dit l’auteur de l’article. 

    Je poursuis :

    << En gros , c’est un régime où les militaires sont dans les casernes mais où le pays y est lui aussi , en assimilé . Le président y est fort mais en même temps malade et faible et très vieux. Un président peut y nommer les généraux , un par un ; mais peuvent le nommer eux aussi et en groupe. Paradoxalement, c’est un pays de jeunes mais qui vivent comme des vieux retraités. Avec des vieux qui gouvernent avec les audaces de leur prime jeunesse. Une carrière peut s’y arrêter à vingt ans et une autre commencer à quatre-vingts. Les chiffres de vente de vin y augmentent de 14% chaque année . Et la constructions des mosquées aussi.( L’Algérie a construit , presque une mosquée par jour depuis 1962 en plus de la grande mosquée d’Alger qui fait concurrence à celle de Hassan II à Casablanca et de celle d’Erdogan à Istanbul NDLR)

    (...) 

    C’est aussi un pays qui a chassé la France , mais c’est pour ne jamais la quitter et la voir partout où il va , où il reste , où il rêve d’aller. Tout le monde y fait ses ablutions mais le pays reste sale. En Politique étrangère , l’Algérie n’est ni pour les interventions de l’Occident, ni contre l’Occident. Avec Bachar Al-Assad , mais contre l’entêtement d’Assad. Pour une solution au Mali tout en disant que ce n’est pas son problème. Pour un dialogue avec le Maroc , mais sans le Maroc comme seul interlocuteur . Pour des excuses de la France mais pour des soins gratuits en France. Pour une refondation , mais seulement entre deux refroidissements, pour la paix , mais contre l’amour. 

    Les islamistes n’y font pas la politique , c’est la politique qui les faits. Pour l’antiterrorisme mondiale , mais pas sur son sol.

    Contre les djihadistes , mais pour la réconciliation.

    En économie , l’Algérie est pour une économie de marché, mais étatique. On y encourage l’investissement , mais on n’y aime pas l’entreprise privée. (...)

    je m’arrête là . Tout cela montre effectivement les ingérences françaises dans la politique économique , comme extérieure et intérieure de l’Algérie. 


  • AmonBra QAmonBra 9 juillet 2019 11:44

    @ Jonas

    Morsi a été mis en place pour préparer avec ses frères musulmans du Hamas l’arnaque du siècle, (et oui déjà !) mais, faute d’y parvenir, (saura t on un jour pourquoi ?) il a été dégagé à la mode Ben Ali et sa mort en plein tribunal est éminemment suspecte.

    Peur qu’il finisse par se mettre à table en pleine audience ?

    Plus faux cul que les « élites » égyptiennes, il n’est que les monarchies arabes.

    Par ailleurs, j’ai l’impression que l’Algérie vous intéresse, réminiscence de quelques liens ou perception erronée ? . . .


    • Jonas 9 juillet 2019 12:28

      @QAmonBra
      L’Algérie m’intéresse comme les autres pays arabo-musulmans ou musulmans non arabes. 
      Aucune réminiscence. Pour vous tranquilliser , je ne suis pas natif ni du Maghreb ni du Machrek

      Mes études , sur l’Empire ottoman et de son écroulement après la première guerre mondiale sont des éléments très importants pour comprendre et appréhender la géopolitique du Proche et dur Moyen-Orient . Sinon on est infirme sur le sujet. 

      Quant à l’Egypte c’est un pays qui est rongé par la corruption , une démographie galopante et deux forces , antagonistes , les Frères musulmans et l’armée qui luttent pour le pouvoir. depuis longtemps. 

      Le seul président d’Egypte qui avait réussi à diminué l’influence des Frères musulmans a été Nasser. Aller voir sur Youtube , la séquence ou le Raïs explique devant une salle hilare , ce qu’un responsable des « Frères musulmans » lui avait suggéré , concernant le voile . Et Nasser raconte en étouffant de rire l’entretien. Chose impossible aujourd’hui en Egypte comme dans les autres pays arabo-musulmans . L’islamisme a gangréné lourdement ces sociétés, qui mettront des décennies pour s’en sortir et encore... 


    • eric 14 juillet 2019 23:41

      @Jonas

      Cortompu, autoritaire, voir totalitaire, gangrenne par des luttes internes, et ce, quelles que soient les etiquettes ( socialisme, monarchisme, islamisme), en pratique, on parle d’à peu pret tous les pays arabo musulmans. A mon avis, cela meriterait un peu d’inttospection.... Pour memoire, au sortir de la seconde guerre, le noveau de vie de la Coree du sud etait tres inferieur à celui de la moyenne arabe. Depuis, la decolonisation aidant, ont voit la difference.....


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 10 juillet 2019 16:25

    Faisons l’économie du bla bla...

    C’est publié ici : https://www.facebook.com/M.A.Madjour


    LES DÉCLARATIONS DE L’ARMÉE SONT INCOHÉRENTES ET CONTRADICTOIRES !


    01) S’il y avait auparavant une Constitution respectée par les individus et par les Institutions, on n’aurait pas assisté à la destitution de dernière minute de Bouteflika par l’armée.

    C’était au Conseil constitutionnel de prendre la décision comme le stipule l’Art 102, il ne l’avait pas fait alors qu’il aurait dû le faire dés le début de « l’handicap de Bouteflika ».

    02) 01) S’il avait auparavant une Constitution respectée par les individus et par les Institutions, on n’aurait pas assisté à autant d’interpellations et autant d’emprisonnement de hauts responsables pour des motifs qui font honte au pays et à l’opinion mondiale et... ce n’est qu’un petit échantillon !!!

    Il est alors totalement irrationnel de poursuivre dans le même raisonnement qui veut « redonner la parole au peuple » sachant que nous baignons toujours dans une totale atmosphère hors la loi.

    D’autre part, il est totalement improductif de vouloir « compter sur l’armée seule » afin de mener le travail de justice et celui de la gestion indirecte du pays en étant théoriquement en dehors du pouvoir politique.

    L’échec algérien est un échec collectif, la solution doit être celle de tout le monde et de toutes les Institutions qui ont lamentablement failli après des décennies de laisser-aller, de laisser-faire et d’une totale insouciance !

    J’ai répondu à monsieur BENSALH :

    https://t.co/TahmkLOQbb 


  • xavier dupret xavier dupret 11 juillet 2019 18:51

    Et par ailleurs, qu’on le veuille ou non, le général Ahmed Gaïd Salah a déjà lancé une lutte contre la corruption


    • xavier dupret xavier dupret 15 juillet 2019 08:58

      @covadonga*722 Un appel au génocide. Je suis certain que quand deux Arabes te matent en rue, tu fais dans ton petit froc. Nazi virtuel ! 


  • eric 14 juillet 2019 23:32

    A part quelques vagues societes, je crois que la position generale de la France, loin d’un desir d’ingerence, est une vaste indifference. Vous imaginez bien que le president des « start up », n’a pas beaucoup de temps à perdre avec un pays du tiers monde arriere et corrompu. Du gaz et du petrole à acheter aux cours mondiaux, il y en a un peu partout.

    Je le deplore. Au final, les algeriens ont gagné en dignité avec l’independance, mais ont perdu sur tous le reste. Si la France n’etait pas aussi egoiste et parcimonieuse, elle s’ingererait avec profit pour les algeriens, dans les affairres algeriennes. Nous avons des foules de binationaux connaissant le terrain et la democratie. Sur la base de cette double expertise, nous pourrions utilement aider ce pays frere et proche, qui visiblement, ne s’en sort pas tout seul. En revanche, cela nous couterait certainement de l’argent. Les français, malheureusement, ne sont sans doute pas pret à des efforts en faveur des afriques du nord. D’une certaine maniere, ils ont le sentiment qu’ils ont deja donné. Ce n’est pas faux. Il faudrait que les algeriens le demande. Je ne croit pas non plus qu’ils y soient pret. L’ensemble des pays arabes, sans exception, connait des dictatures oligarchiques, militaires, tribales, corrompues. La Tunisie faisait un peu exception. Pas l’algerie. La perte progressive de l’heritage français, la rapproche progressivement des bedouins les plus arrieres. Mais il faut respecter ce choix du peuple algerien. C’est un peu triste. Je me souviens de mon pere, fin des annees 70, mission en Irak, les ministres lui disaient leur admiration pour les algeriens, qui grace à l’heritage français, passaient pour les prussiens du monde arabe. Chacun choisit son destin. Celui de l’Algerie est sans doute de redevenir un protectorat turque sous couvert d’islamisme.


    • leypanou 15 juillet 2019 10:24

      @eric
      Nous avons des foules de binationaux connaissant le terrain et la democratie 

       : justement, le mieux pour l’Algérie est qu’ils retournent là-bas, au lieu de rester ici profiter de ce qu’il y a déjà ici alors que là-bas, tout est à reconstruire.

      Par contre, leur retour n’est pas une bonne chose pour la France car ils ont été formés ici (je parle des médecins, ingénieurs, etc non des vigiles ou autres serveurs de restaurants).


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