mardi 20 février 2007 - par Sébastien Galliot

Assurance chômage par capitalisation

Une proposition pour un traitement social du chômage basé sur une capitalisation dégressive

Malgré 30 ans d’efforts politiques, la question du chômage reste cruciale dans notre pays.
Coûteux en termes économiques, sociaux et humains, le chômage de masse, durable, est profondément installé dans notre pays.

Le chômage structurel est un phénomène complexe, dont les causes et les effets se rejoignent.
Il n’y a sans doute pas de solution simple. Aussi, je ne prétend pas apporter une solution au chômage, mais une proposition d’amélioration du système de traitement social du chômage.

Actuellement, lorsqu’un employé perçoit un salaire, l’employeur paye des cotisations ’chômage’ auprès des Assedic : c’est l’Assurance Chômage.

Durant toute sa carrière, l’employé cotise à ce systême de protection sociale, via son employeur.

Si cet emploi perdure indéfiniment, les cotisations sociales de cet employé sont donc perçues indéfiniment. Cela augmente de facon linéaire et permanente le coût du travail.

L’augmentation du coût du travail conduit à deux phénomènes parallèles :

La réduction de la rentabilité de l’entreprise, dans un contexte de forte compétition internationale sur le coût des mains-d’oeuvre.

La réduction du salaire disponible pour l’employé, car ces cotisations sont prélevées sur le salaire versé, et non sur la plus-value générée par le travailleur.

Lorsque l’emploi est supprimé, l’employé devenu chômeur perçoit une assurance chômage, actuellement versée de façon temporaire et mensuelle.

Etant donné les bas niveaux de salaires, et donc d’assurance, ces ’rentes mensuelles’ ne permettent pas au chômeur de rebondir sur un nouveau projet, générateur d’emploi (création ou reprise d’entreprise par exemple).

Le chômeur indemnisé est donc placé dans une double dépendance : vis à vis du système d’assurance-chômage, car il ne peut s’en passer pour survivre, et vis à vis d’un nouvel emploi salarié, car il ne peut se permettre de créer lui-même son emploi, ne disposant d’aucun capital.

L’employeur cherche lui, à maintenir une rentabilité maximale.
Il cherche donc naturellement la diminution des charges sociales liées au chômage.
Or, les éxonérations actuelles, mal pensées, incitent l’employeur à recruter des chômeurs.

L’employeur a donc besoin du chômage pour réduire les coûts liés au chômage.

Le cercle vicieux est installé : les ’anciens’ employés deviennent de plus en plus cher, tandis que les ’nouveaux’ employés, ex-chômeurs, sont moins coûteux.

Ma proposition est simple : une assurance-chomage par ’capitalisation dégressive’ et non plus par reversements constants.

Illustrons cette proposition par un cas pratique :
(les chiffres utilisés ici sont bien évidemment fantaisistes)

L’entreprise Truc SA recrute Mr Durand.

Le premier mois, Mr Durand percoit 1000, et l’entreprise Truc cotise 300.
Le second mois, Mr Durand perçoit 1000, et l’entreprise Truc cotise 250.
Le troisième mois, Mr Durand perçoit 100, et l’entreprise Truc cotise 200.

Et ainsi de suite, jusqu’à ce que :
- Mr Durand dispose d’un capital social équivalent aux actuels 23 mois d’assurances
- L’entreprise Truc paye ZERO cotisations assedic pour Mr Durand.

Le premier avantage de cette capitalisation est le suivant :

L’entreprise A a tout intérêt à garder le plus longtemps possible Mr Durand, car plus il a d’ancienneté, moins il coûte cher.

Poursuivons notre exemple :

A un moment indéfini, l’emploi de Mr Durand est terminé, suite à son licenciement ou sa démission.

Ce jour-là, Mr Durand perçoit l’intégralité de ses cotisations (son ’capital social’ :) en UNE fois.

Le second avantage de cette capitalisation est le suivant :

- Mr Durand, chômeur, n’est plus dans une situation de dépendance, et peut envisager un nouveau projet, car il dispose d’un capital nécessaire à toute action économique.
Il dispose donc d’une alternative à la recherche d’un nouvel emploi salarié.

Cette proposition peut sembler bien étrange.
Mais, est-ce juste qu’une entreprise qui emploie durablement cotise durablement ?

Est-ce normal qu’un employé qui n’a jamais connu de période de chômage voit son salaire disponible ’détourné’ par des assurances sociales dont il ne bénéficie pas ?

Un contre-argument pourrait être que ce genre de système n’est ni égalitaire ni solidaire, les chômeurs n’ayant jamais travaillé suffisament n’ayant pas droit à ce capital social.
Mais le système actuel est-il différent  ? Absolument pas. Le jeune chômeur n’ayant jamais travaillé n’a aucun droit à l’assurance-chômage.

Un autre contre-argument pourrait être que ce genre de système conduise à des ’licenciements arrangés’ pour que certains employés touchent régulièrement un ’pactole’. Mais cela n’est-il pas déja le cas ?

Si vous voyez une faille dans ce raisonnement, n’hésitez pas à commenter cet article.



26 réactions


  • cambacérès cambacérès 20 février 2007 12:50

    C’est assez imparable, effectivement...mais trop simple pour des institutions où le paritarisme et l’idéologie se chargent d’étouffer toute novation.


  • Oliver Trets Oliver Trets 20 février 2007 13:05

    « Si vous voyez une faille dans ce raisonnement, n’hésitez pas à commenter cet article. »

    — > la faille est colossale, je l’explique : le système actuel consiste à répartir le paiement de l’assurance chomage sur tout le monde de manière à ce que « beaucoup » paient « un peu » : c’est ce qu’on appelle le principe de solidarité. Ce que vous proposez, ça consiste à faire payer par trés peu de grosses sommes : ce n’est pas tenable en l’état des remboursement actuel (à moins que vous ne souhaitiez diminuer considérablement l’allocation chomage actuelle).

    "Cette proposition peut sembler bien étrange. Mais, est-ce juste qu’une entreprise qui emploie durablement cotise durablement ?"

    — > Oui, c’est juste, puisque l’état (le contribuable : TVA, impôt sur le revenus, impots locaux) cotise durablement pour former les étudiants futurs employés, il maintient un système de santé pour soigner ses employés, il entretient les routes pour la circulations des marchandises, etc... Pourquoi la cotisation des employeurs/employés devrait être ponctuel ? La vie s’arrète une fois que l’emploie devient perenne ?

    « Est-ce normal qu’un employé qui n’a jamais connu de période de chômage voit son salaire disponible ’détourné’ par des assurances sociales dont il ne bénéficie pas ? »
    — > oui, c’est normal, car le chômage peut toucher n’importe qui car toute entreprise a la possibilité (et c’est bien normal) de licencier ses employés quand certains impératifs économiques l’imposent (ça doit se faire dans le respect de la loi, mais le licenciement reste possible pour tous).

    « Un contre-argument pourrait être que ce genre de système n’est ni égalitaire ni solidaire, »
    — > je confirme.

    « Mais le système actuel est-il différent ? Absolument pas. Le jeune chômeur n’ayant jamais travaillé n’a aucun droit à l’assurance-chômage. »
    — > si ce que vous proposez n’est pas si différent à vos yeux de ce qui existe, pourquoi insister pour mettre en place un système moins juste et moins solidaire ?

    « Un autre contre-argument pourrait être que ce genre de système conduise à des ’licenciements arrangés’ pour que certains employés touchent régulièrement un ’pactole’. Mais cela n’est-il pas déja le cas ? »
    — > dire que le système que vous proposez possède les mêmes failles que l’actuel ne défend pas votre thèse.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 20 février 2007 13:16

      « Cette proposition peut sembler bien étrange. Mais, est-ce juste qu’une entreprise qui emploie durablement cotise durablement ? »

      - > Oui, c’est juste, puisque l’état (le contribuable : TVA, impôt sur le revenus, impots locaux) cotise durablement pour former les étudiants futurs employés, il maintient un système de santé pour soigner ses employés, il entretient les routes pour la circulations des marchandises, etc... Pourquoi la cotisation des employeurs/employés devrait être ponctuel ? La vie s’arrète une fois que l’emploie devient perenne ?

      - >-> Je parlais ici de l’assurance chomage, uniquement. Pas des impots sur les bénéfices, ou des cotisations sécu, prévoyance et autre. Les cotisations chomage n’alimentent que les dépenses liées au chomage.

      « Est-ce normal qu’un employé qui n’a jamais connu de période de chômage voit son salaire disponible ’détourné’ par des assurances sociales dont il ne bénéficie pas ? »
      - > oui, c’est normal, car le chômage peut toucher n’importe qui car toute entreprise a la possibilité (et c’est bien normal) de licencier ses employés quand certains impératifs économiques l’imposent (ça doit se faire dans le respect de la loi, mais le licenciement reste possible pour tous).

      — > Ok, mais je maintiens mon avis. Il faut favoriser les entreprises qui emploient durablement.

      « Un contre-argument pourrait être que ce genre de système n’est ni égalitaire ni solidaire, »
      - > je confirme.

      — > Bien sur.

      « Mais le système actuel est-il différent ? Absolument pas. Le jeune chômeur n’ayant jamais travaillé n’a aucun droit à l’assurance-chômage. »
      - > si ce que vous proposez n’est pas si différent à vos yeux de ce qui existe, pourquoi insister pour mettre en place un système moins juste et moins solidaire ?

      - >>Je ne pense pas que le systeme soit moins juste. Il favorise ceux qui travaillent et font travailler, c’est sur, mais ce sont ceux-la qui ont besoin d’aide.

      « Un autre contre-argument pourrait être que ce genre de système conduise à des ’licenciements arrangés’ pour que certains employés touchent régulièrement un ’pactole’. Mais cela n’est-il pas déja le cas ? »
      - > dire que le système que vous proposez possède les mêmes failles que l’actuel ne défend pas votre thèse.

      - >-> Dans mon cas, cela a le mérite d’être clair, et le ’pactole’ est touché en une fois, ce qui permet au chomeur de rebondir sur un nouveau projet.

      Merci de votre commentaire, seb


  • blaz (---.---.24.48) 20 février 2007 13:11

    honnetment ça ressemble à une bonne idée, en totu cas une piste de réflexion intéressante qui pourrait remplacer certaines aides à l’emploi. Cependant, et là comme vous le pointez en fin d’article, notre système est basé sur le principe de la solidarité, ou tous les employés payent pour l’assurance de tous. De ce fait, les cotisations sociales ne nous appartiennent pas : je verse chaque 550€ de cotisations sécurité sociale (prélevés par l’employeur, 550*12mois*8ans que je travaille => 52800€), et pourtant je ne « consomme » pas et sans doute jamais je ne couterai à la sécu, ce que je lui ai versé. Mais il faut admettre que les prestations de sécurité sociale santé ne sont pas limitées dans le temps. Donc finalement votre proposition seulement appliquée à l’assurance chomage paraissent somme toute cohérente.

    Cependant, je voudrais nuancer un point : Quand on est chomeur il existe de très nombreuses aides à la création d’entreprise , même quand on a aucun capital (certes, c’est un maquis administratif, complexe et parfois ubuesque mais il existe), le paradoxe étant souvent , qu’il est du coup plus facile de créer son entreprise, ou de se former en étant chomeur qu’employé.

    De ce fait, le versement de l’allocation en une seule fois me parait un peu optimiste. Ne serait ce que d’un point de vue pragmatique, le versement mensuel permet aux caisses de temporiser les paiments et donc de faire jouer le capital (quand on gère 75milliards de cotisations, même placé sur un livret A pendant 2mois, c’est toujours intéressant smiley.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 20 février 2007 13:20

      En effet, ma proposition ne concerne QUE l’assurance chomage, en aucun cas les prestations santé, retraite, etc...

      Concernant les aides à la création d’entreprise, elles sont en effet existantes. Ces aides consistent principalement en des exonérations ou des avances. Mais trouver un capital en étant chomeur reste un défi !


  • Stephane Klein (---.---.19.227) 20 février 2007 13:58

    Cette proposition peut fort bien concerner l’assurance sante mais comme nous sommes dans un pays de moutons dont quelques uns tirent la couverture a eux, il faut agir par etape.

    Plusieurs reflexions :

    1/c’est peut-etre revolutionnaire pour la France mais pas pour les autres pays europeens : il y a belle lurette qu’en Suisse, RU ou pays-bas, l’assurance chomage y est privee.

    2/ les gerants de SaRL, DG de SA ou independants ne cotisent pas au l’ASSEDIC et c’est tant mieux : nous ne participons pas a la gabegie d’un systeme bureaucratique qui doit employer des fonctionnaires en surnombre pour le faire fonctionner, surveiler son fonctionnement et surveiller les cotisants. Avec des compagnies privees, rien de tout ca : la surveillance se fait par la concurrence et par l’epuisement du capital place.

    3/ cette proposition de bon sens ne pretend pas supprimer toute disposition sociale : une cotisation de solidarite peut etre maintenue, cette cotisation serait ’perdue’ et alimenterait une caisse nationale de solidarite financant RMI, ASS et autre assistanat.

    4/ la premiere arme de defenseurs des conservateurs de gauche ets justement de faire l’amalgame en accusant les promoteurs de la capitalisation d’abattre la notion de solidarite alosr que solidarite et efficacite economique peuvent parfaitement coexister.

    Les pays les plus sociaux sont aussi ceux qui ont le plus fort taux de chomage, aucune relation de cause a effet bien sur


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 20 février 2007 14:20

      Cher Stéphane, vous n’y allez pas par 4 chemins, et certains lecteurs seront peut etre un peu choqués par votre commentaire. Cela dit, j’approuve tout à fait votre opinion selon laquelle solidarité et efficacité économique peuvent coexister. (heureusement d’ailleurs)


  • gem gem 20 février 2007 15:41

    Il me semble que votre raisonnament tient la route, à la base, mais que la présentation révolutionnaire que vous en faites ne peut que braquer une minorité agissante et détourner une majorité sceptique.

    Au fond, vous dites deux choses totalement distinctes, et qui ne soulèvent pas les mêmes questions.

    1) la cotisation patronale doit être indexée sur le risque que fait peser l’entreprise (et le salarié, pour ne pas craindre le « socialement incorrect ») sur l’assureur. Un système de bonus/malus, en somme, comme n’importe quelle assureur peut et DOIT mettre en place pour fonctionner. C’est tellement évident qu’il faut plutôt se demander pourquoi l’ASSEDIC ne connait qu’un seul taux, indépendant des entreprises et des salariés ... Je n’ai pas la réponse, mais, sauf à prendre les gestionnaires pour des idiots, elle doit exister : il faut au moins en prendre connaissance avant de la rejeter.

    Objection : bonjour la complexité bureaucratique ; le jeu en vaut-il la chandelle ? Contre objection : apparemment les ASSEDIC gèrent la situation des sizaines de millions de salariés chômeurs, quelques centaines de mlliers d’entreprises devraient être à leur portée...

    2) le risque devrait plutôt être indemnisé sous forme d’un capital que sous forme d’une rente dégressive et conditionnelle. Là, je soulève une objection : la rente dégressive et conditionnelle à un cout variable selon que l’individu retrouve un emploi rapidement ou lentement, mais si on la converti en capital, pour les uns (ceux qui retrouvent vite un boulot) ça va être du pur bonus, pour les autres ça va être un insuffisant pécule, sans parler du cas le cas des imprévoyants qui vont tout bouffer (voire qui ont déjà bouffer d’avance le pécule, en faisant des dettes) et qu’on va immédiatement retrouver dans les bureaux d’aides sociale... Vous faites un double pari

    - que le manque de motivation à retrouver un boulot ou l’incapacité finacière à monter sa boite sont des paramètres importants du chômage... pas évident, et totalement « socialement incorrect ».

    - que les gens sont responsables et peuvent faire meileur usage d’un capital utilisable à leur guise, que d’une rente... idem.


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 20 février 2007 15:42

    Là, Sébastien, tu fais fort. Cela doit « pétroler » dans ta tête, et il y a sûrement à en prendre. Félicitations. Maintenant c’est un combat d’arrière garde : le mal vient du fait qu’ailleurs on a des camps de travail où l’humain n’est qu’un bétail corvéable tant et plus. Et ici on est content d’exploiter leur sang et sueur. Et que veux-tu faire contre cela ? Attendre un siècle que cela se soit stabilisé ? Dans le meilleur des cas. Ou que nos économies à nous se soient cassées la figure ? Tristes perspectives, avec ou sans tes bonnes idées. Autre chose : bravo aussi pour tes sites, je suis allé voir : c’est super.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 20 février 2007 16:31

      Merci pour ce commentaire, Eugene. Le probleme vient en partie seulement de ces grandes différences de couts de main-d’oeuvre. Si l’on regarde d’autres pays ’chers’, on s’apercoit que certains gèrent nettement mieux leur chomage... On peut sans doute faire mieux en France, non ?

      PS / merci pour les sites : je transmets à mes collègues... c’est un travail d’équipe !


  • geronimo98 (---.---.73.40) 20 février 2007 18:07

    Je vois un probleme dans cette logique qui me seduirait pourtant car je n’ai pas de probleme de chomage (actuellement).

    Le systeme que vous proposez n’inciterait pas les entreprises à créer des emplois car justement engager quelqu’un signifierait payer la personne et des cotisations chomage importantes (car nouvel embauché), conséquemment le risque à embaucher et rentabiliser l’employé est d’autant plus lourd à supporter. Le probleme serait d’autant plus visible dans Petites entreprises ou le cout d’embauche par rapport à la masse salariale et le rendement global de l’entreprise en prendrait un coup


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 21 février 2007 16:50

      Je ne pense pas qu’il y ait cet effet négatif, car au premier jour de son emploi, le salarié ne couterait pas plus cher qu’aujourd’hui.


  • surfeur (---.---.76.179) 20 février 2007 23:02

    j’adore l’idée de la dégressivité de la cotisation pour l’assurance chomage ; j’suis un peu plus sceptique sur l’idée du versement d’un capital plutôt que les allocations actuelles.

    Et j’ai un semblant de critique...

    Ce système favoriserait encore plus la personne disposant déja d’un emploi (cotisations faibles) par rapport à la personne n’en ayant pas.

    De même, il inciterait encore moins à prendre le risque de sortir une personne d’un chomage de longue durée.

    Une incitation comme une autre à la mort sociale.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 21 février 2007 16:53

      Cher Surfeur, je ne vois pas en quoi cette proposition favoriserait plus les salariés qu’aujourd’hui, ni pourquoi elle freinerait l’embauche de chomeurs longue durée. Pourriez vous préciser votre idée ? merci !


    • surfeur (---.---.76.179) 21 février 2007 22:25

      Ces derniers coûtent simplement plus chers en côtisations.


  • caroline (---.---.154.7) 21 février 2007 06:29

    Avez-vous déjà fait remonter cette analyse auprès de nos différentes instances politiques, économiques et sociales ? J’ai relus vos argumentaires et n’y ai trouvé aucune faille. Prenons le cas d’une entreprise artisanale qui emploie depuis 29 ans un salarié. La conjoncture économique actuelle et le montant exorbitant des charges qui pèsent sur cette entreprise ne permettent pas depuis plus de 6 ans d’octroyer à ce salarié une augmentation de salaire. Il est affligeant de constater qu’après près de 30 années de travail et de présence régulière (et de cotisations) au sein d’une même structure le salaire d’un cadre stagne à 1900 € net. Or, appliquer votre théorie de capitalisation à cet exemple précis, permettrait à l’employeur, soit d’embaucher afin de pérenniser l’emploi, d’octroyer une augmentation de salaire ou encore de mettre aux normes ses installations. Ne serait-ce pas là aussi un moyen d’assurer une retraite plus conséquente et en adéquation avec le travail fourni par ce salarié ? Caroline


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 21 février 2007 16:55

      Chère Caroline, Je n’ai pas du tout de contact avec le monde politique.. Mais si quelqu’un veut leur passer cette article :))... pourquoi pas ! Merci pour votr soutien. Il me semble en effet primordial de laisser aux entreprise la possibilité d’augmenter à moindre cout les salariés avec beaucoup d’ancienneté et donc beaucoup d’expérience...


  • JL (---.---.73.200) 21 février 2007 09:23

    débat qui pourrait-être intéressant mais en cette prériode des présiedentielles les esprits ne sont peut-être pas disponibles pour discuter d’une réforme de cette importance. Le mien du moins, bien que j’ai émis une idée un peu semblable il y a quelques temps.

    Ma réflexion depuis a un peu évolué vers une plus grande prudence.

    Ne pas oublier dans ce genre d’affaire deux paramètres : la dialectique capitalisation/répartition d’une part, et le diable qui est toujours dans les détails, c’est ce qu’on appelle les effets pervers, d’autre part.

    Il est patent que une entreprise privée veut faire, non pas du social mais du profit. Que dans notre société du CAC40, les organisations commerciales à but non lucratif, ça n’existe plus.

    Et donc, une telle réforme qui n’a pas pour but de produire des biens ni des services « en plus », est un jeu à somme nulle dont le résultat serait de faire qu’une part des cotisations se retrouverait dans le pertefeuille des actionnaires gérants. smiley


    • JL (---.---.73.200) 21 février 2007 09:30

      Mais bien sûr, le système actuel est archaïque puique élaboré à une époque de plein emploi.

      Selon moi, si je devais le dire en une phrase et sans réfléchir, le chômage devrait être payé par les profits. smiley

      C’est exactement l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui. Et que s’apprète à faire l’UMP, voyez la proposition d’exonérer de charges sociales et impôts les heures sup !

      Cette mesure est une hérésie en ce qu’elle est porteuse à la fois d’une augmentation du chômage et d’une diminution des cotisations.

      Je trouve scandaleux que le PS n’en parle pas. Cela devrait faire réfléchir son électorat.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 21 février 2007 16:59

      Cher JL, En effet les petits détails font souvent tomber les belles ilusions. J’avoue que je n’ai aucune méthode pour confronter ma proposition à la réalité ’pratique’...


  • Christophe Christophe 22 février 2007 11:14

    @L’auteur

    J’ai du mal à suivre votre raisonnement pour une simple raison. En effet, vous proposez l’obligation de cotisation chômage pour soi ; quel en serait l’intérêt ? Autant laisser aux individus le libre choix de cotiser ou non ; les sommes versées le seraient pour le salarié considéré qui choisirait ou non une cotisation sous différents types de placements qui lui conviennent ; après, à lui d’assumer la responsabilité de ses choix !


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 22 février 2007 17:08

      En effet, on pourrait tout à fait laisser le libre choix au salarié, meme celui de ne pas cotiser.. Mais (si j’ose dire), je pense que l’opinion publique n’est vraiment pas prête à entendre ce genre de proposition.

      Comme dit le proverbe, « Le chien aime sa laisse ! »

      sebastien


  • tb (---.---.82.86) 23 février 2007 07:54

    L’idée est excellente avec le même bémol que le système actuel : si l’on sait que l’on peut gagner de l’argent sans travailler, on fera tout pour se faire licencier et gagner le gros lot. Le principe de l’assurance est de rembourser un risque et non une certitude. En conséquence, il faut limiter le versement du capital au cas de licenciement économique pour lequel l’employé n’a aucune incidence personnelle.


  • sebastien (---.---.40.23) 23 février 2007 14:17

    Pour toute grande idée il est intéressant de la mettre à l’épreuve des chiffres. Une remarque en découlera : le temps de travail nécessaire est une donnée primordiale pour arbitrer les deux systèmes.

    Comparons les 2 systèmes : Si on imagine un salaire de 2000 euros, et une allocation chômage de 1000 euros (ce qui correspond à peu près à un montant actuel moyen). Cela fait donc un somme de 23 000 euros (23 mois de chômage) versée en une fois ou plusieurs fois peu importe.

    Pour un travailleur ayant travaillé 20 ans :
    - système 1, par capitalisation individuelle Pour atteindre la somme de 23 000 euros il faut cotiser à 4,7 % sur ces 20 ans. (4,79 * 2000 euros *12 mois *20 ans= 23000)
    - système 2, système actuel par cotisation générale et redistribution Taux actuel : 6 % (dont 4% à la charge des employeurs et 2,4 % à la charge des employés)

    Le système par capitalisation est alors plus rentable puisque les prélèvements sont à 4,7% au lieu de 6%

    Pour un travailleur ayant travaillé 10 ans la tendance s’inverse :
    - Dans le système 1, par capitalisation individuelle, il faut prélever le double, puisqu’on travaille deux fois moins longtemps. Pour atteindre la somme de 23 000 euros il faut cotiser à 9,4 % sur ces 10 ans. (9,4 * 2000 euros *12 mois *20 ans= 23000)
    - le système 2, système actuel par cotisation et redistribution lui ne change pas Taux actuel : 6 % (dont 4% à la charge des employeurs et 2,4 % à la charge des employés) Le système actuel devient beaucoup plus rentable.

    Le point d’inflexion est à 16 ans, en deçà le système actuel est plus rentable, au-delà le système par capitalisation est excédentaire. Par conséquent, le système par capitalisation fait le pari qu’en moyenne les personnes vont travailler plus de 16 ans avant de tomber au chômage. Cette donnée permet de peser en partie le pour et le contre de chacun des deux systèmes.


    • Sebastien Galliot (---.---.121.46) 23 février 2007 15:27

      Merci pour cette précision chiffrée ! sebastien


  • Alain 24 février 2007 12:05

    La question du chômage et de son traitement mérite en effet qu’on s’y arrête mais surtout qu’on pose le véritable problème qui est celui du principe capitaliste en général, une question au cœur de toutes les autres : délocalisations, sécurité sociale, retraites etc.

    Le problème de fond est qu’en l’état la composante en intérêt de tout instrument financier n’est pas capitalisée pour cause de dogme de Nominalisme monétaire.

    Rien ne fonctionnera durablement tant que le flux partiel d’intérêt ne sera pas capitalisé, tant que la France bloquera la modernisation de l’économie mondiale au motif que la présidence du Club de Paris l’obligerait à censurer toute velléité d’innovation.

    Actuellement tout se passe (le calcul est complexe) comme si la dette était comptabilisée à intérêt perçu nul : seule la composante en amortissement est capitalisée de sorte que ramenée à l’origine de l’opération, la valeur actualisée se confond avec le capital emprunté / créé.

    Le problème posé est de faire coïncider à un moment donné (lorsque la situation de chômage / retraite est constatée) la capitalisation d’un flux de prévoyance (cotisation) avec l’actualisation d’un flux de solidarité (indemnisation) : l’opération ne peut être durable que si & seulement si la valeur capitalisée du flux total de prévoyance est égal à la valeur actualisée du flux total de solidarité. Or en l’état le flux d’intérêt n’est jamais capitalisé pour cause de Nominalisme monétaire ... mal appliqué.

    Ce problème fut signalé par moi-même le 10 mai -06 à la Commission européenne, l’IASB (http://www.iasb.org) et l’EFRAG(http://www.efrag.org).

    Une enquête mondiale fut lancée par le Normalisateur Comptable International (voir le site http://www.iasb.org ; amendment to ias 23) du 25 mai au 29 sept.-06 avec pour objectif d’harmoniser la norme IAS 23 (règlement européen n° 1606/2002/CE) sur la norme américaine US GAAP SFAS 34 qui exige la capitalisation des intérêts ... mais ne dit pas comment faire.

    La solution est mise en ligne sur le site du Normalisateur Comptable International : le fichier présenté est disponible sous le code CL8.pdf à partir de http://www.iasb.org. L’intitulé exact du document est « Evaluation of a debt instrument on a fair value basis. Amendment to IAS 23 » ; la solution présentée harmonise le traitement comptable de la dette entre les traditions françaises et anglo - saxonnes.

    Toute solution qui ne proposera pas la capitalisation effective du flux partiel d’intérêt relèvera du plâtrage habituel : de la poudre aux yeux mais rien de durable.

    La question est résolue de manière théorique depuis 1999 et mise en conformité au droit européen depuis le mois d’août 2005 : c’est le modèle PDMG présenté à http://perso.orange.fr/pdmg un modèle hélas censuré par la France.


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