samedi 13 août 2011 - par Clojea

Bourses : A qui profite la rumeur ?

La rumeur fait basculer les bourses mondiales....

On le voit avec le déclassement récent des USA, ou bien avec la menace du déclassement de la France. Dans un précédent billet, je pointais du doigt les agences de notations, mais ensuite il y a la bourse, et les cris d’Orfraie des traders, des médias, et des multi nationales.

Depuis début août, c’est la danse. Non pas avec les loups, mais avec les requins. Pas de répit pour les vacanciers et les petits épargnants. Même sur la plage, vont-ils se retrouver sur la paille ? Du coup, frein sur la consommation. Il n’est plus rare de voir des touristes se partageant un sandwich pour trois, ou bien dormir à quatre dans une chambre réservée pour deux.

Rebond le matin, repli l’après midi, nervosité des marchés, vulnérabilité à la rumeur. Il faudrait installer des boutiques vendant des yoyos à l’entrée des bourses, comme ça, pas de soucis, vous sauriez ce qui va se passer.

La chute brutale des titres des banques françaises a modifié à l’étranger la perception des risques et fait douter de la solvabilité de l’Europe. Récemment, une banque d’Asie a coupé ses lignes de crédit avec les banques françaises, tandis que les gérants de fonds spécialisés désertent valeurs et titres souverains de la zone euro, l’union monétaire n’ayant plus, à leurs yeux, assez de répondant.

Nous avons aussi le traditionnel coup de violon du gouverneur de la banque de France, Mr Christian Noyer, qui déclare « Les banques françaises sont solides et, depuis le début de la crise, prouvent leur capacité de résistance… » Ouf, on est rassuré…. Je me demande si l’ouverture d’un compte au Luxembourg ne serait pas mieux…. Bon allez, restons cocorico.

Les bruits inter-boursiers vont bon trains : Hier, des bruits ont évoqué également la vente du titre Groupama, filiale de la Générale. Mais surtout, l’agence de notation Fitch, faisait entendre une possible dégradation de la note souveraine française. Interrogée, Fitch démentait cette rumeur. Faudrait savoir, oui ou non ?

Mais alors qui sont les grands gagnants de ces rumeurs ? Les spéculateurs, et parmi eux, ceux qui se livrent aux ventes à découvert, qui consiste à jouer un titre boursier à la baisse sans l’avoir acheté ni même emprunté, pour le céder à moindre coût. De la haute voltige, presque de l’escroquerie. D’ailleurs, l’AMF (Le gendarme boursier français) a interdit ce type de vente sur les valeurs financières de onze banques et assurances cotées à Paris (AXA, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole etc….), et ce, pour 15 jours. Oui, faut pas exagérer, pas plus de 15 jours et après ça repart comme avant….. Incroyable mais vrai.

Conclusion : Toujours les mêmes qui s’en mettent pleins les poches, au détriment des citoyens lambda qui préfèreraient avoir une économie saine ou chacun pourrait gérer sa vie en vivant correctement. Mais ce système fou ne le permet pas. Peut être dans un siècle de lumière, en tout cas c’est à souhaiter.



20 réactions


  • Tall 13 août 2011 10:00

    La rumeur profite à ceux qui comprennent que c’est du bluff spéculatif.

    Les autres, c’est le troupeau de moutons qu’on envoie à la tonte
    Les « experts » financiers tiennent le rôle des bergers, et les médias sont les chiens de bergers.

    bêêêêê ... bêêêê... c’est la crise ... bêêê...bêêê ... demain la cata ....bêêê ...bêêê

  • Rensk Rensk 13 août 2011 10:20

    Ont a même vu UBS (qui a été sauvée par les impôts) jouer avec l’Euro CONTRE le CHF !


  • Toto Toto 13 août 2011 11:13

    Oui il semble bien que la bourse, ce système de cotation, déraille complètement quand l’économie s’accélère. Voir ainsi des entreprises à des cotes complètent déconnectée de la réalité !! cela ne me parait pas sérieux.

    Que l’on cote des marchandises, des matières premières ok, pour les entreprise il faut améliorer le système.
    Je travail pour une entreprise présente dans le monde entier, qui fait plus de 8 millliards de CA,
    et n’est pas coté en bourse.(pourvu que ça dure)
     

    • Clojea Clojea 13 août 2011 11:17

      @ Toto : Oui, c’est à souhaiter, car le jour ou elle entrera en Bourse, l’optique de fonctionnement sera totalement différent, toujours au détriment des employés.


    • Clojea Clojea 13 août 2011 12:20

      @ Neptune : Excellente remarque, tout à fait exact. La Bourse est devenu une spéculation énorme ou l’employé ne pèse pas lourd face aux actionnaires, plus préoccupés par leur « café, pousse café, cigare » que du bien être des travailleurs.


  • Tall 13 août 2011 11:17

    Tiens ici, en voilà une bonne ici en live >

    Un média people belge titre : L’épargne rapporte plus !
    Et l’article de balancer un salmigondis de chiffres qui prouverait que c’est mieux que la bourse ...
    Et qui est à la source de cette panade ?
    Une banque évidemment ... celle-là même qui utilisera votre épargne pour boursicoter à donf, en vous jetant quelques cacahuètes prélévées sur ses bénéfs spéculatifs.

    • Clojea Clojea 13 août 2011 11:22

      Absolument, l’épargne me fait bien rire, à peine 2% sur le fameux livret A, c’est vraiment fait pour entuber un max..... Merci pour le lien, et à la vôtre.... smiley


    • Tall 13 août 2011 11:28

      Exact... ils sont + rats que les rats

      dans les années 60, je me souviens d’un livret d’épargne à 7%, et ils y gagnaient déjà un max

      a +

  • Gargantua 13 août 2011 13:54

    La rumeur profite à celui qui lance la rumeur, car il est le seul qui sait que c’est une rumeur.


    • Clojea Clojea 13 août 2011 15:10

      Exact Gargantua, et c’est pour ça que c’est très pernicieux. Une déstabilisation sans le montrer ouvertement.


  • Ariane Walter Ariane Walter 13 août 2011 14:54

    Bonjour Clojéa.

    Oui, tu as raison de le souligner clairement et ardemment, plus personne n’est dupe. ce n’est pas presque de l’arnaque, c’est du pur hold up de grosses diligences.
    Entièrement d’accord avec tall, ce sont des coups montés qui n’en finissent pas.

    Tout le monde commence à connaître aussi le coup du pari à la baisse.

    Hier je lisais un article sur les traders qui disait que c’étaient de purs connards, des GI’s de la banque et que certains avaient déménagé de Londres à paris car cela leur faisiat gagner des nano-secondes.

    Toutes ces opérations étant , la plupart du temps le fait de machines. Auxquelles personne ne comprend rien. Et surtout pas Sarko. Même pas ceux qui les ont inventées !
    La voilà la nouvelle créature de Frankestein !!


    • Clojea Clojea 13 août 2011 15:14

      Salut Ariane . Comment vas-tu ? Sympa ta photo..... Merci pour ton commentaire éclairé. Concernant le fait de ne rien comprendre, je me demande comment font les étudiants en économie aujourd’hui..... Un seul sujet apparemment, comment embrouiller les cartes et comment trader la dessus.. Pour le reste, néant.


  • Francis, agnotologue JL 13 août 2011 15:47

    « Il y a beau temps que les agences, en matière de notation souveraine, ne font plus d’analyse financière, mais bien de la politique. » Le commencement de la fin  (11 août 2011, par Frédéric Lordon)


  • Mor Aucon Mor Aucon 13 août 2011 16:11

    Voilà tout le problème est là. La spéculation est en roue libre. Les agences de notation tombent sous le coup de suspicions de complot et elles ne l’ont pas volé. Mais en faire les principales responsables est dévier l’attention du véritable problème, le marché qu’elles notent. Mieux vaut, à mon avis, que l’on remette en cause sérieusement les fondements juridiques du système financier au lieu de s’attaquer à un de ses rouages comme le système de notation. S&P a déjà refusé de noter un actif en reconnaissant que la structure de celui-ci, empêchait la possibilité de tout calcul de risque. C’est une première qui met sur la piste du vrai problème qui est la chose mesurée et non pas l’instrument de mesure même s’il y a de fortes chances que Lordon ait raison, que la mesure est faite plus ou moins sur commande.


    • Francis, agnotologue JL 13 août 2011 18:26

      Je ne retiens pas du papier de Lordon « que la mesure est faite sur commande » comme vous dites.

      Je cite pour ceux qui n’ont pas lu, et même je souligne en gras pour ceux qui sont pressés  :

      « Standard (& Poors) pourrait bien avoir raison – mais pas du tout comme elle croit. Signalons rapidement que sa place dans la structure générale de la finance libéralisée, au point focal de la production de l’opinion collective, la dote des moyens d’avoir plus probablement raison que le commun des agents, en fait même de se donner raison, puisque les effets qui suivent d’une telle dégradation à grand fracas sont tout à fait susceptibles, indépendamment du bien-fondé de la dégradation en question, d’entraîner une série de réactions parmi lesquelles les séquences : 1) dégradation → tension brutale sur les taux → renchérissement du coût de la dette → détérioration de la situation budgétaire et emballement de la dette → tension supplémentaire sur les taux, etc. ; et 2) dégradation → austérité forcée → récession → détérioration de la situation budgétaire et emballement de la dette → austérité renforcée, etc. – I told you so ! triomphe alors l’agence. »

      Pour enfoncer le clou : ses notations se révèlent être des prévisions auto-réalisatrices. Doté d’un tel pouvoir, quel organisme n’en profiterait-il pas pour faire de la politique économique au niveau international en faveur des intérêts qu’il soutient ou des objectifs que leurs dirigeants poursuivent ?


    • Clojea Clojea 13 août 2011 18:52

      @ JL et Mor Aucon : Si cela vous interesse, lien de mon précédent billet sur S & P :
      http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/a-cause-de-standard-poor-s-les-usa-98778


  • Tall 13 août 2011 18:23

    Tiens, voilà le genre d’annonce typique pour spéculer à la baisse

    C’est le coup classique d’une « autorité » qui dit que ....
    Et les propos sont largement tronqués, bien sûr. Il est probable que le type a aussi dit des choses qui contre-balançaient relativement la connotation cata de l’article.

    Car les médias tendent bien sûr à « sensationnaliser » pour attirer l’attention, vendre leurs papiers. Que du classique. Donc les journalistes, sans même spéculer eux-même, participent à l’effet d’amplification qui permet de générer des mouvements excessifs à la hausse/baisse.

    La réalité économique européenne actuelle est plutôt bonne : les grosses boîtes font de bons bénéfs, le chômage diminue, etc ..


  • Lorelei Lorelei 13 août 2011 21:02

    bjr clojea

    bon article en fait on voit bien que c’est bel et bien toujours les mêmes nécromanciens parasites qui font du profit sur le dos de ceux qui travaillent.


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