Depuis peu, nous entendons parler de plus en plus d’une intégration européenne de la politique budgétaire des Etats à travers la BCE, le FESF et la banque MES. Le falot Van Rompuy est à la manoeuvre discrètement et Lagarde est la représentante de ce nouvel ordre que l’on veut nous vendre en douceur avec la mort définitive de la « démocratie européenne ».
C’est la reconfiguration de l’Union Européenne à travers l’article suivant :
Rappelez-vous : le 2
avril dernier, le G20 était historique ! Le gratin mondial s’était
réuni à Londres et allait prendre des mesures qui allaient non
seulement sauver du krach imminent le monde mondialisé, mais aussi «
refonder le capitalisme ».
Dans les faits, rien – absolument rien – n’a changé, et ce
sont les mêmes fadaises, à peine remises à jour, que le « couple »
Sarkozy-Merkel nous resservent aujourd’hui. En réalité, nos
dirigeants ne sont jamais en rivalité avec les marchés financiers
qu’ils feignent de dénoncer. Au contraire même, ils sont les
meilleurs garants de leur succès.
Selon les médias alignés, le
quotidien Libération
(propriété de la banque Rotschild) et Le
Figaro (groupe Lagardère) en tête,
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel auraient mis « tout
leur poids politique » derrière
la Grèce, afin de la sauver de la défiance des marchés. Vraiment ?
Comme nous l’avons déjà
indiqué dans notre article du 10
janvier, c’est l’agence de
notation Flitch Ratings,
propriété du holding français Fimalac
qui a été à l’origine du déclassement de la note Grecque au
début du mois de décembre dernier. Ensuite la
Deutsche Bank et la banque Goldman Sachs, ainsi que des hedges funds
qui leur sont directement liés, ont pariés sur la baisse du prix
des obligations émises par le trésor grec entre décembre 2009 et
début février 2010 (source).
Dans le même temps, ils se sont précipités sur les produits Credit
Default Swap (voir notre article du 6
février), tout en vendant
massivement des euros contre des dollars, ce a qui à entrainé une
aggravation de la situation de la Grèce, qui ne pouvait plus trouver
preneur pour sa dette sur les marchés à moins de 6 %.
Mais la baisse de l’euro
face au dollar bénéficie directement à l’économie française et
allemande, comme l’indique cet
article du NouvelObs : « La
reprise suit deux axes. L’un est celui de l’Espagne et la Grèce
qui s’enfoncent dans la récession alors que la croissance
s’accélère dans la plupart des autres pays, menés par la France
et l’Allemagne (…) Les exportations bénéficient
actuellement du retrait amorcé par l’euro face au dollar en raison
des craintes qui pèsent sur la dette du Portugal et de la Grèce ».
Le gouvernement allemand précipite donc les signatures de contrat à
l’exportation : « la
composante des commandes à l’exportation a également grimpé à
un sommet de 29 mois, à 53,8 contre 53,2 en décembre et en
estimation flash. »
Humour noir
La Deutsche Bank est donc à
la base de la manipulation, ce qui n’empêche pas son économiste
en chef, Thomas Mayer, dont le cynisme laisse penser qu’il aime
prendre les gens pour des imbéciles, d’indiquer : « La
pression sur l’euro s’accroît. L’UE doit maintenant tout
entreprendre pour stabiliser la Grèce et l’euro »
(source).
« Plus le mensonge est gros, plus
il passe » disait un autre
Allemand nommé Goebbels, le siècle dernier.
Marc Ledreit de Lacharrière,
le patron de Flitch Ratings n’est pas en reste. Il jouait même les
pucelles effarouchées, il y a deux jours, en suppliant «
il faut aider la Grèce ! »
(source).
Résumons : le système
financier des pays européens les plus puissants, avec la bénédiction
de leurs gouvernements respectifs, spécule sur la faillite de la
Grèce jusqu’à ce que la la situation devienne critique. Ils
envoient ensuite les dirigeants politiques éteindre l’incendie
qu’ils ont allumés et, au final, si la Grèce se retrouve en
cessation de paiement, ce sont ces derniers qui viendront la
secourir… avec de l’argent public.
Le but de la
manœuvre
Mais l’objectif n’est pas
simplement de se remplir les poches à court terme, ce serait trop
simple. Ce que nous suspections dans nos précédents articles est
confirmé par une
note secrète du président du
Conseil européen, Herman van Rompuy, révélée par The
Independent.
La Grèce est le premier pays
européen à être placé sous tutelle directe de l’UE. L’Espagne,
dont le déficit est comparable, puis le Portugal, l’Italie,
l’Irlande, etc, suivront. Ces
pays ont en commun de refuser le projet d’un gouvernement
économique centralisé, comme tente de l’imposer Herman van
Rompuy, Nicolas
Sarkozy et Angela
Merkel. « Ce
dont nous avons besoin est le même genre de mécanisme que nous
avons maintenant imposé à la Grèce afin de surveiller et analyser
la situation de certains pays en zone Euro »
(The Indépendent)
Comme nous l’écrivions il y
a deux jours, « ce
gouvernement économique ne sera pas mis en place au matin du 12
février (…) Pour
contraindre les pays récalcitrants, il est nécessaire que la
situation se dégrade encore
». Mais nous assistions d’ors et
déjà aux premières phases d’une reconfiguration
totale de l’Union européenne, de la perte de la souveraineté
économique des pays membres et de la création d’un « impôt
européen ». L’article 269 (et alinéas) du Traité de
Lisbonne permet cela : « L’Union
se dote des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs et pour
mener à bien ses politiques. Il est possible, dans ce cadre,
d’établir de nouvelles catégories de ressources propres ou
d’abroger une catégorie existante.
Mais pour rendre l’économie
européenne plus « compétitive
», Il faudra donc rationaliser le
rapport coût/productivité des masses.
« Les
développements récents dans la zone euro accentuent le besoin
urgent de renforcer notre gouvernement économique. Dans nos
économies imbriquées, nos réformes doivent être coordonnées pour
optimiser leur effet » indique
Monsieur van Rompuy. Optimiser leur effet, par la contrainte où la
culpabilité, comme c’est le cas aujourd’hui avec la Grèce.
Les élucubrations de Sarkozy
et Merkel seront sans effet sur la crise en cours. Il faudra attendre
lundi pour que les premiers leviers du plan de van Rompuy soient
actionnés, lors de la rencontre des ministres des finances des pays
de la zone euro, avec Jean-Claude Junker, patron de l’Eurogroupe et
ministre des finances luxembourgeois (et ancien directeur de la
Banque Mondiale).
Notre précédent article
concluait sur la mort de la démocratie européenne. Nous ne pouvons
clore celui-ci sans penser, de cette Europe, qu’elle ressemble de
plus en plus à un IVème Reich.
Spain next !
Addendum du 13 février
Le soutien à la Grèce
affiché hier n’est qu’une farce grotesque. Comme nous l’avons
écris à plusieurs reprises, il est nécessaire que la situation se
dégrade encore. Les chose vont sans doute aller assez vite
maintenant : les bourses
continueront de plonger lundi, et l’euro de chuter. C’est le but.
L’Espagne va assez rapidement se retrouver dans le même cyclone
que la Grèce, à qui on
demande de réduire de 4% son déficit en 10 mois sans lui apporter
d’aide, mais en lui imposant des réformes drastiques. C’est
« marche ou crève ! ». Pour
Bruxelles, il est nécessaire de mettre en place une sorte de
« stratégie de tension » afin d’étendre ces réformes
aux autres pays en difficultés
: révision des statuts des fonctionnaires, élévation de l’âge
de la retraite, hausse des impôts, privatisation des assurances
sociales, etc. Cette stratégie de tension doit trouver son équilibre
pour faire passer ces réformes sans toutefois occasionner un
désordre social et politique trop violent, ce qui serait
contre-productif (encore qu’il puisse encore accélérer le
processus en cours, mais il est économiquement préférable de s’en
passer).
La réunion de lundi
de l’Eurogroupe ne changera en rien la situation des pays de la
zone euro qui sont en difficultés. Ce n’est d’ailleurs pas son
but. On
continuera de faire la promotion de l’idée que la résolution de
toutes les difficultés passe par la mise en place d’un
« gouvernement économique européen ».
Il est nécessaire de poser les premiers jalons techniques
nécessaires à sa constitution et, surtout, qu’il fasse réagir
positivement les marchés quand on énonce son nom. Ce
« gouvernement économique » doit apparaître comme étant
LA solution à tous nos problèmes et devenir incontestable.
Les Allemands font un peu semblant d’être réticents. Sans doute
que la part du gâteau qui leur est octroyée n’est pas encore
assez grosse. Un détail qui sera très vite réglé à leur
avantage.
Spencer Delane, pour
Mecanopolis
http://www.mecanopolis.org/?p=13708
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/le-fesf-l-ue-et-la-banque-mes-le-97421
AGIR DE SUITE, SANS ATTENDRE LES ELECTIONS DE 2012