lundi 3 décembre 2007 - par Voris : compte fermé

Cocorico pour les jeux vidéo

Le groupe français Vivendi va fusionner avec l’américain Activision et va prendre ainsi une position dominante sur le marché mondial. Du côté de la création, le français Ubisoft résiste bien à l’hégémonie américaine.

Le journal Les Echos annonce le lundi 3 décembre la fusion prochaine (premier semestre 2008) du groupe français Vivendi avec l’éditeur américain de jeux vidéo Activision.

Une conquête du marché mondial

Dans ce nouvel ensemble, qui donnera naissance au plus important éditeur indépendant de jeux vidéo dans le monde, Vivendi possédera jusqu’à 68 % du capital. Vivendi Games a connu depuis trois ans un retour au premier plan avec le succès du jeu en ligne de World of Warcraft (9,5 millions de joueurs), mais accusait un gros retard dans le secteur des jeux sur console alors que les consoles connaissent un succès foufroyant (Wii de Nintendo, la PlayStation 3 de Sony et la Xbox 360 de Microsoft). Or, l’américain Activision est très présent sur ces consoles avec en particulier le jeu Guitar Hero, dont la dernière version a permis à Activision d’être l’éditeur numéro un aux Etats-Unis en octobre. Par ailleurs, l’opération se fait à moindre coût pour Vivendi. Dans un secteur qui affiche un taux de croissance de 9 % en moyenne par an, cela ne peut que constituer une excellente nouvelle.

Cinq Bretons dans le vent

Dans le secteur créatif, le français Ubisoft marche très bien aussi. Cette société française de développement et de distribution de jeux vidéo a été créée en 1986 par les cinq frères bretons Guillemot, originaires du Morbihan. Aujourd’hui, elle possède des filliales de production dans 22 pays et de distribution dans 55 pays. C’est le quatrième éditeur indépendant dans le monde (Japon excepté), le deuxième éditeur indépendant en Europe, le cinquième aux États-Unis.

Ubisoft est le créateur du mythique Rayman, d’Assassin’s Creed. Il résiste bien au marché dominé par trois Américains (Electronic Arts, Activision et THQ). Deux jeux très atendus, Rayman contre les lapins encore plus crétins et Assassin’s Creed ont été lancés le 15 novembre au niveau mondial. Contrairement à Vivendi, Ubisoft a depuis longtemps conquis les consoles. Ainsi, le premier épisode Rayman contre les lapins crétins a été, selon l’éditeur, l’une des trois meilleures ventes de ce début d’année sur la Wii, la nouvelle console de Nintendo. Assassin’s Creed a été développé pour la Xbox 360 de Microsoft et PS3 de Sony. Ce jeu est classé dans une catégorie nouvelle dite d’"aventure-action". Les joueurs peuvent évoluer dans le jeu avec une grande liberté d’action et de multiples scenarii possibles. Avec sa présence forte sur les consoles de marques différentes et son dynamisme innovant, Ubisoft peut espérer continuer de croître malgré la forte concurence étrangère. Ubisoft représente aujourd’hui 680 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006, pour 40 millions de résultat net. C’est un des très rares éditeurs français encore capable de financer des sorties mondiales de cette envergure. Il faut savoir en effet que de telles éditions requièrent des investissements gigantesques. Assassin’s Creed a nécessité un budget d’environ 25 millions d’euros, dont 10 millions rien que pour la promotion !

La guerre impitoyable des jeux

Sur ce marché en croissance rapide, la concurrence est féroce et les chutes peuvent être fulgurantes. On se souvient d’une autre société française de création de jeu vidéo (sur ordinateurs et consoles), Delphine Software International (DSI), qui avait produit le célèbre jeu Moto Racer. Elle était d’abord devenue une filiale du développeur Doki Denki (tous les développeurs de Delphine Software avaient alors été licenciés). Puis, la nouvelle société avait à son tour déposé le bilan et une liquidation judiciaire avait mis fin au rêve en juillet 2004.

Aujoud’hui, le groupe Electronic Arts est entré au capital d’Ubisoft en 2004 et possède 15,4 % des parts, contre 13,4 %, et constitue une épée de Damoclès. Mais la famille Guillemot ne veut pas céder le contrôle...



9 réactions


  • La Taverne des Poètes 3 décembre 2007 10:21

    A l’équipe d’Agoravox : Scusez pour les fotes !

    - un succès foufroyant : « foudroyant ».

    - Deux jeux très atendus : « attendus ».

    Désolé, je me suis mal relu.


  • Leila Leila 3 décembre 2007 10:26

    Pardon à La Taverne d’intervenir sans rapport avec son article. Je voudrais passer un message à tous ceux qui ont des enfants d’âge scolaire.

    Mon article « Autopsie d’une oeuvre littéraire » a été publié le 30 novembre. Il n’est resté visible que 12 heures, alors que tous les articles restent visibles au moins une semaine en petits caractères. C’est soit de la malveillance soit une erreur de la rédaction d’agoravox.

    Il y est question de l’enseignement du français. Voir : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32385


  • anomail 3 décembre 2007 13:42

    Vivendi... Vivendi...

    Ca me rappelle quelques chose mais quoi ?

    Ah oui, ça doit être un type qui siège à l’assemblée nationale, il a déjà donné son nom à un amendement je crois.


  • Forest Ent Forest Ent 3 décembre 2007 14:57

    Une incidente sur WoW en marge de l’article.

    VUG revendique selon les jours entre 8 et 10 millions d’abonnés à WoW. En Europe, ces abonnés payent 155 euros par an. VUG a déclaré en 2006 un CA de 750 M€ dont la moitié pour WoW, soit 375 M€. Pour 8 millions d’abonnés, ça fait 47 euros par an. Bizarre ?

    VUG revendique en fait une moitié d’abonnés en Chine. En admettant qu’ils ne payent presque pas, ça ne fait toujours pas le compte. En fait, 2 millions d’abonnés à 155 euros par an suffiraient à faire le CA de 375M€.

    Morale technique : les chiffres sur les abonnements publiés par les sociétés ne veulent strictement rien dire. Seule le CA réel sur un produit est informatif.

    Morale économique : il est probable que les abonnés chinois ne payent presque rien. C’est comme pour les DVD qu’ils payent légalement 1,5$, et Windows à ce prix-là. Et ça interpelle un peu sur la mondialisation. On nous fait payer plus cher parce qu’on est censé pouvoir payer, dans le même temps où l’on est de plus en plus en concurrence sur la production. Ca s’appelle une bulle.


    • Goldy Goldy 3 décembre 2007 19:29

      Il est fort probable qu’ils comptent aussi les abonnés qui ne sont plus actifs. Il n’y a pas 8 millions de joueurs jouant régulièrement sur tout les serveurs de WOW, par contre, il y certainement 8 millions de possesseur de wow comme moi qui ne jouent plus depuis longtemps mais qui ait toujours un compte actif.


  • SlyTheSly 3 décembre 2007 15:26

    Le prix des abonnements est dégressif si on paie pour plusieurs mois d’un coup, et varie selon les pays, taxes, etc. (et pour rappelle dans le monde du jeu vidéo on a souvent 1$=1E...) Je pense que déjà cela explique pas mal de choses.


  • dalex75 4 décembre 2007 11:55

    Il faut pas oublier que le prix de l’abonnement n’est qu’une partie du CA dans un jeu video. Pour WOW il y a aussi le jeux de carte a collectionner, les jeux de plateau, les tee shirts, les goodies en tout genre comme les posters, les figurines etc... Je parle pas de l’economie parallele a ce jeu, c’est pas le sujet ici, mais on peut acheter des services pour doper son personnage ou encore echanger des euros contre de la monnaie virtuelle in-game... On atteint facilement alors je pense le budget d’un petit pays ! Le sujet est meme trés sérieusement etudié par les économistes, à tel point aussi que meme le fisc réfléchit comment taxer ce travail et ces ventes virtuels.

    On joue, on joue, mais ca ne rigole plus hein ! smiley


  • Bahal 5 décembre 2007 09:00

    Il est à noter que ce rachat est permis par la parité Dollar/Euro qui est très avantageuse pour les sociétés européennes qui veulent bouffer des sociétés outre-Atlantique. Il est d’ailleurs probable que d’autres rachats se profilent si le dollar continue de baisser.


  • Céphale Céphale 5 décembre 2007 12:56

    Article nul. On se demande ce qu’il fait encore là, deux jours après avoir été publié. Avis à la rédaction.


Réagir