mercredi 19 avril 2006 - par carnac

Contrat nouvelle embauche, un contrat dévoyé de son objectif

Faut-il garder le CNE ? Après neuf mois d’usage, nous avons les moyens d’en débattre tant sur le plan légal que sur le plan économique ou social .

1°) Ce contrat répond-il à l’objectif qui était le sien lors de sa conception ?

Un entrepreneur pourrait aisément accuser le gouvernement de "publicité mensongère" en ce qui concerne le contrat de nouvelle embauche.

Le fait est que devant les prud’hommes, l’employeur est tenu de donner la motivation de la rupture du contrat pour les mêmes raisons juridiques que celles qui prévalaient pour le CPE.**

Faute d’avoir consulté les partenaires sociaux sur ce point, le gouvernement a donc fait du CNE un véritable risque juridique pour les TPE et PME qui ont de bonne foi rompu ce contrat.

2°) Ce contrat est-il utilisé comme un "vrai CDI " et quelles difficultés d’application génère-t-il ?

Les permanences juridiques en droit du travail constatent maintenant qu’il est dévoyé dans son utilisation par certaines entreprises.

En effet, le CNE, au lieu d’être utilisé comme le CDI qu’il devait être, a été massivement utilisé comme une alternative au CDD jugé trop contraignant. Le CNE paraissait plus commode que les CDD, en ce sens qu’il n’était pas encadré dès sa signature par des dispositions légales en limitant l’usage (surcharge de travail, remplacement d’absences, etc.)

L’utilisation d’un CNE à la place d’un CDD est évidemment contraire à l’application de bonne foi du contrat de travail et génère des préjudices pécuniaires importants pour les salariés congédiés par anticipation .

C’est ainsi que l’on a vu des sous-traitants en cascade remercier une partie des CNistes qui nettoyaient les canalisations de la centrale atomique du Bugey au bout d’une semaine de travail, alors que ceux-ci s’étaient déplacés de l’autre bout de l’hexagone pour un chantier qui devait durer un mois minimum . Qui plus est, ces salariés avaient pris pension pour un mois dans les hôtels avoisinants en toute bonne foi.

L’explication donnée a été que l’importance du chantier ne justifiait pas une équipe aussi fournie, ce qui revient à dire que par le CNE, ce sont les salariés qui assument les erreurs dans l’organisation du travail des employeurs et donc les risques entreprenariaux.

Mais il y a une autre explication plausible : la réglementation de la santé au travail interdit d’exposer les salariés à une contamination radio-active au-delà d’un certain seuil annuel . Il est donc possible que certains de nos CNistes soient intervenus dans une zone plus exposée que d’autres de leurs collègues, d’où cette rupture anticipée du contrat.

On voit bien à travers cet exemple que certaines questions liées à ce dispositif n’ont pas été traitées : est-il admissible que les salariés seuls assument les risques entreprenariaux ? Comment assure-t-on le nécessaire suivi des salariés par la médecine du travail, avec de multiples sous-traitants et des contrats aussi courts, en chantiers risqués ? Le CNE risque-t-il de bloquer les évolutions en matière de santé au travail, puisque le salarié qui ne peut supporter certaines conditions de travail peut être plus facilement évincé.

Aux risques pour les salariés insuffisamment pris en compte lors de l’élaboration du CNE, s’ajoute un certain nombre de réelles dérives qui ne feront pas toutes l’objet de poursuites devant les prud’hommes.

En effet, le délai pour faire valoir une réclamation auprès des prud’hommes est réduit pour le CNE de cinq à une année, et les salariés hésitent à entamer une procédure qu’ils estiment longue et préjudiciable à leur reclassement professionnel, qui est particulièrement long en ce moment.** Par conséquent le décompte des dossiers prud’hommaux CNE actuellement fait par les greffes, à la demande expresse du gouvernement par voie de circulaire, sous-estimera largement la sinistralité réelle de ce contrat.

Cette situation est considérée par certains employeurs comme une aubaine : profitant de l’absence de motivation de la lettre de rupture, ils se sont cru déliés d’autres obligations comme le maintien du contrat de travail (article L122-12 du code du travail) lors de la vente d’un fond de commerce ou le rachat d’une entreprise.

Ce contrat a par ailleurs nettement encouragé le travail dissimulé et, notamment, le non-paiement des heures supplémentaires. Ce sujet a certes toujours alimenté nos conseils de prud’hommes, mais une recrudescence est observée du fait que certains employeurs se sentent particulièrement à l’abri des réclamations, tant il leur paraît difficile de prouver la réalisation effective d’heures supplémentaires, la concomitance de la demande en paiement de celles-ci et la rupture inopinée du CNE. (Exemple : l’affaire traitée par le conseil des prud’hommes de Longjumeau).

En matière de discrimination à la maternité, les abus existaient notamment lors des refus de renouvellement de CDD, on les retrouve tout autant en CNE.

Voilà pour les premières observations faites dans les permanences juridiques en droit du travail.

3°) Les modalités de défense de ce contrat mises en place par le gouvernement sont-elles légales ? La circulaire du gouvernement intimant aux procureurs pour des raisons "d’ordre public" de faire appel même des décisions acceptées par les justiciables est arrivée dans le contexte contentieux précité.

Rappeler aux conseils des prud’hommes que le "doute ne profite pas aux CNistes en cas de rupture de contrat qui serait motivée par une faute " est à mon avis aussi choquant qu’inopérant, en ce sens qu’en deux mandats de conseiller, j’ai toujours vu "le doute" en cas de "faute" levé par une mission de conseiller rapporteur ou une audition de témoins.

Est-ce à dire que les procureurs interdiront ces mesures d’investigations pour les seuls CNistes ? Ce serait un dévoiement tant du Code de procédure civile que du Code du travail... Autant dire que pour les CNistes, le droit commun est suspendu... créant de fait des milliers de salariés de "seconde zone".

Faut-il rappeler que, s’agissant déjà de salariés de petites structures, ceux-ci sont loin de bénéficier de tous les avantages collectifs des grandes entreprises ? Ils sont plus nombreux que dans les grandes structures à être rémunérés au SMIC ou aux minima conventionnels, ils ne bénéficient pas des mutuelles de groupe et autres avantages souvent liés à l’existence des comités d’entreprise. Résultat, le CNE renforce les disparités dans le traitement des salariés.

4°) Quel est l’intérêt économique du CNE ?

Que restera-t-il d’intéressant dans ce contrat, une fois que les conseils des prud’hommes en auront régulé les usages précités ? La période "d’essai" de deux ans ?

En quoi le CNE améliore-t-il la situation qui préexistait et qui se caractérisait par un usage abusif des CDD comme période d’essai pouvant aller jusqu’à 18 mois ?

La période "d’essai " de deux ans risque d’être tout aussi contestable *** que l’étaient les CDD "d’essai", et donnera lieu sans doute à une requalification des CNE en CDI classiques, c’est-à-dire au même type de contentieux que les CDD actuels.

Enfin, pourquoi obtiendrait-on plus d’embauches définitives par le CNE ?

C’est plus sûrement le carnet de commandes qui génère de l’embauche, et non un énième type de contrat ; or, rares sont les entreprises qui ont une prospective sur leur carnet de commandes deux ans à l’avance .

Actuellement, aucune statistique ne précise combien il y a eu de ruptures de CNE depuis la création de ce dispositif : on n’a donc aucun chiffrage sérieux du nombre d’emplois créés par les CNE.

On ne dispose, pour tout élément d’appréciation, que du nombre de créations nettes d’emplois (statistiques INSEE) évidemment largement inférieur au nombre de CNE signés au 31/12/2005 .****

Il ne sera pas possible, quand bien même en 2006 la situation de l’emploi s’améliorerait, de dire à quel dispositif très exactement nous devons cette embellie, si tant est que ce ne soit pas le simple effet du départ à la retraite des babyboomers.

Ce résultat vaut-il la peine de faire prendre des risques contentieux aux petites et moyennes entreprises ? Ce résultat justifie-t-il la précarisation accélérée des plus précaires des salariés ? Ce résultat justifie-t-il les risques pris pour la santé des salariés au travail ? Ce résultat justifie-t-il les tensions sociales qu’il engendre ? Ce résultat vaut-il la peine de faire une irruption démocratiquement contestable de l’ordre exécutif dans l’ordre judiciaire civil ?

Ce sont les questions que je soumets au débat.

Ne me dites pas que l’on a initié ce contrat parce qu’il n’y avait aucune alternative... Précisément, dans une précédente contribution, j’avais avancé l’idée d’un "nouveau contrat social" à budget constant, et toutes les centrales syndicales salariées ont fait des propositions sur la base d’une flexi-sécurité certaine depuis août 2005.

Alors, que faut-il faire du CNE ?

Notes

* La motivation de la rupture du CNE est impérative Conseil d’Etat : Section du contentieux No 283471,284421,284473,284654,285374 Séance du 14 octobre 2005 Lecture du 19 octobre 2005 "L’ordonnance attaquée n’a pas exclu que le licenciement puisse être contesté devant un juge, afin que celui-ci puisse vérifier que la rupture n’a pas un caractère abusif et n’est pas intervenue en méconnaissance des dispositions relatives à la procédure disciplinaire et de celles prohibant les mesures discriminatoires ;"

**d’après les statistiques du ministère de la justice (http://www.justice.gouv.fr/publicat/1detailssaisines04.pdf) 176075 dossiers prud’hommaux on été enregistrée en 2002 sur 21 897 000 salariés en poste à l’époque (source insee) ce qui fait une sinistralité de moins de 1% qui est tout de même très limitée et qui ne justifie pas une refonte totale de notre droit du travail.

*** actuellement aucun jugement n’a statué sur la compatibilité de la période de consolidation de deux ans avec les dispositions internationales et notamment la convention 158 de l’OIT. Par ailleurs cette disposition est contraire à toutes les conventions collectives.

****D’après les statistiques du ministère du travail, entre le 31 décembre 2004 et le 31 décembre 2005, l’emploi salarié du secteur concurrentiel non agricole a augmenté de : +52 300 postes (+0,3 %) Ces postes n’étaient évidemment pas tous des CNE ce qui veut dire que le CNE s’est substitué à d’autres modalités d’embauche.



37 réactions


  • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 19 avril 2006 13:21

    Au moins, c’est clair... Ceci dit, s’il y a des personnes qui ont embauché en CNE ’de bonne foi’, elles peuvent aussi contre-témoigner. Mais je ne vois objectivement aucun intérêt au niveau de l’embauche en CDI dans le CNE (par rapport à la formule des ’CDD convertibles’), alors que ce fut le principal (le seul ?) argument de vente...


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 19:31

      Effectivement avec le CNE , la mention faîtes d’un CDI est parfaitement illusoire pour les salariés qui pourtant s’y laisse très souvent tromper.

      L’employeur a bien intégré par contre que le CNE est un contrat précaire comme en témoigne un des spécialistes de l’interim :

      ADECCO vend en effet des « pack CNE »

      http://www.adecco.fr/Channels/adeccott/2_entreprises/l’offre+adecco/cne1.asp

      ruptures de contrats comprises pour 2 candidats sur 3 si nécessaire ....


  • éric (---.---.168.67) 19 avril 2006 13:56

    Le C.N.E ne sert en rien l’avenir du salarié et la création d’emplois :


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 19:35

      MERCI BEAUCOUP pour le rapport CAHUC - CARCILLO


  • gem (---.---.117.249) 19 avril 2006 19:15

    Ce débat ne sert à rien, il vient trop tôt... ou trop tard. Tous ce qu’on sait aujourd’hui c’est que le nombre de CDD a fortement chuté en proportion de signature de CNE. TLes faits sont trop maigre pour conclure quoi que ce soit.

    Le reste est pure spéculation, réflexion théorique qui aurait été légitime et utile avant l’instauration du CNE, mais plus maintenant.

    On verra bien dans 2 ou 3 ans ce qu’il en sera vraiment.


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 19:46

      Précisément , des voix se sont faites entendre en aout 2005 et notamment celles des employeurs et salariés qui selon la Loi Fillon auraient dû être consultés avant promulgation. Malheureusement aucune concertation n’a eu lieu pour le CNE pas plus que pour le CPE .

      Le CNE aujourd’hui précarise entre autres toutes celles et ceux qui n’intégreront pas des grandes entreprises et c’est la majorité car les grandes entreprises sont moins porteuses d’emplois que les petites et moyennes structures .

      C’est la raison pour laquelle certains étudiants ne souhaitent pas désarmer .

      Ce contrat crée autant de précarité que le CPE avec ses deux années d’essai ... même la grande Bretagne est revenue à une année d’essai ....

      Il est certain que dans l’optique d’un contrat unique , la réflexion sur le CNE doit se faire ne serait-ce que pour ne pas reproduire les mêmes erreurs , je ne partage donc pas votre avis sur le fait que la discussion sur ce contrat est actuellement inutile . Pour moi c’est vraiment le moment de faire un point sérieux sur les conséquences de ce contrat


  • Sophie (---.---.163.242) 19 avril 2006 20:07

    BRAVO !

    « On verra bien dans 2 ou 3 ans ce qu’il en sera vraiment » ???

    Pas question d’attendre et de voir : il est évident que ce contrat a été fait à la va-vite, dans un contexte médiatico-politique de « bataille pour l’emploi » qui ne prétend pas lutter contre le chômage, mais contre ses victimes !

    S’il s’agit d’allonger la période d’essai - estimée trop courte, insuffisante pour évaluer un candidat -, alors pourquoi ne pas avoir modifié cela dans les contrats déjà existants ???

    Je rappelle que la période d’essai permet à l’employeur comme au salarié d’évaluer sans risque l’adéquation au poste : le salarié peut la rompre sans perdre ses droits, et l’employeur n’a rien à justifier non plus. Alors que la « période de consolidation » prévue par le CNE/CPE laisse le choix au seul employeur (le salarié doit démissionner et perdre ses droits au chômage), ce qui est déséquilibré et inique. De plus, comme il l’est évoqué dans l’article, il existe des tas d’autres moyens d’évaluer un salarié avant de l’embaucher définitivement (intérim, CDD, période d’essai de 1 à 6 mois selon le statut).

    Comme l’a encore très justement démontré cet article, permettre à un employeur de recruter sans justifier officiellement le licenciement est la porte ouverte à tous les abus. La relation salarié/employeur doit se faire dans la confiance : c’est un partenariat, non une « conception jetable » de la productivité. L’institution de la précarité est à moyen terme économiquement dangereuse pour les entreprises, et pour notre société entière.

    Personne ne parle non plus des exonérations de charges patronales liées au CNE : 3 ans !!! Ce n’est ni bon pour notre système de protection sociale, ni logique (on ne fait pas de cadeau anticipé à une entreprise qui ne compte pas pérenniser ses emplois) : inciter ainsi à « bouffer des primes » provoque une concurrence déloyale et n’assure aucunement la compétitivité de l’entreprise.

    Le CNE est une grave erreur : il faut l’abroger.


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 01:29

      Quel raisonnement ! Le pétrole polue : il faut l’abroger ! Les avions poluent : abrogeons-les ! Le sexe de l’homme est sale : coupons-les tous ! Et répétons-le tous ensemble, tous ensemble, pour s’en convaincre soi-même avec force et au point que l’esprit ne puisse plus changer d’avis... Et puisque nous détenons la Vérité, puisque nous avons raison et tous les autres tort, alors nous pouvons faire preuve de misère morale et emmerder ceux qui ne veulent pas faire de politique, ceux qui n’ont rien dégradé (dans les universités et ailleurs) et qui sont justement ceux qui nettoient la merde de ces révolutionnaires à la con, ceux qui sont calmes et animés d’une énergie positive et constructive. Choisis ton camp ! Pour moi c’est très très clair...


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 01:47

      Il se pourrait qu’un jour je mette une chaîne autour de la roue d’une moto de quelqu’un que je connais et qui fût un activiste virulent contre le CPE et que je me plante là devant lui avec une pancarte sur laquelle serait inscrit : « TIBET LIBRE »... et bien sûr je l’empécherais d’aller à son rendez-vous d’embauche, tellement important pour son avenir... Et ne me dites pas de ne pas faire ça et puisque c’est ma seule possibilité pour « avoir raison ». Car j’ai raison : il faut libérer le Tibet !!!... Si vous comprenez cette histoire alors la prochaine fois il ne faudra pas se laisser faire mais être activement contre ceux qui sont « contre » avec cette misère morale qui les caractérise si bien !!!...


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 01:57

      D’ailleurs leur meilleur argument fût celui de la contagion, la jouissance de la license, l’effet de masse, la virulence libératrice de toute pression morale, l’envie de péter un bon coup et tous ensemble. Quel bonheur quand c’est ensemble, accord irrationel, non-dit , hein ?... Voilà l’énergie porteuse de la nouvelle révolution. Leur force se mesure par l’intensité du mal qu’ils ont fait et par le levier du chantage. Honteux !


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 02:07

      D’autres facteurs psychologiques essentiels lors des évènements passés (CPE) : un alibi pour la grossière affirmation de soi, orgueil et arrogance...


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 02:17

      C’est même un devoir moral que de s’opposer ACTIVEMENT à ceux qui utilisent de telles méthodes... laisser faire ce serait être complice.


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 19:55

      effectivement vous évoquez les abattements de charges qui accompagnent trop souvent la politique de l’emploi .

      Je me dois de témoigner du fait que j’ai vu des entreprises dans l’informatique notamment mais aussi dans la vente immobilière qui ne tournaient qu’avec des contrats aidés : les seuls postes préennes étaient ceux du patron (qui se salariait) et d’un commercial chevronné point .

      Tout le staff technique en informatique et tout le staff administratif et de jeunes commerciaux dans la vente immobilière était composée de contrats aidés dont pas un n’était in fine embauché et ceci durant des années.

      C’est très facile à voir avec le registre unique du personnel que nous demandons chaque fois qu’il y a rupture du contrat et en particulier pour non respect des temps de formation des jeunes ....


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 20:02

      comme « anthithèse » et participation au débat votre intervention me parait un peu courte ...

      Personnellement si les banques accordaient sans difficulté des prêts aux cnistes , et si les bailleurs octroyaient sans rechigner un logement à ceux-ci , je me poserai sans doute moins de questions mais , manque de chance , les cnistes sont aussi mes « clients » en tant que bailleur social ...

      Comment est-ce que je fais pour sécuriser les rentrées de loyers ?? vous savez les parents des cnistes ne sont pas des crésus . Une fois qu’ils ont payé leurs propres frais de logements leur budget ne permet pas d’assumer un second loyer


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 21:33

      Vous croyez peut-être que quelques exemples négatifs suffisent à vous donner raison ? Mort de rire ! Tenez, pour vous faire réfléchir un peu, je prendrais cet exemple : de nombreux écologistes sont contre les photopiles solaires et pour une bonne raison (il faut trop d’énergie pour les fabriquer relativement à ce qu’elles produisent sur 20 ans). D’autres écologistes sont contre les éoliennes à cause du bruit et des limites de possibilités d’instalation et à cause, encore une fois, du coût énergétique de fabrication relativement à ce qu’elles produisent. D’autres sont contre l’immense tour solaire australienne et encore pour la même raison de coût énergétique (beaucoup de verre et d’acier), d’autres sont contre les barages hydroélectriques pour des raisons que j’ai oublié mais qui sont pourtant très valables, d’autres sont contre Iter et pour de très bonnes raisons, d’autres sont contre le nucléaire (même avec les avancées qui permettront de brûler les déchets) et pour de très bonnes raisons etc... Bref, il ne suffit pas d’avoir de bonnes raisons pour s’opposer à ceci ou de cela... car les raisons se cummulent et on se trouve ensuite dans une totale impasse... Même si vous vouliez imposer à tous (et de force) des dynamos sur les vélos d’appartement, d’autres écologistes vous répondraient qu’il faudrait trop d’énergie pour les fabriquer relativement à ce que cela permettrait de produire... Voilà où vous en êtes : vous avez de bonnes raisons de na pas faire ceci ou cela et ce sont de très très bonnes raisons... mais cela NE SUFFIT PAS pour avoir vraiment raison... C’est une forme de bêtise et d’imbécilité très répandue que de croire qu’il suffit d’avoir de bonnes raisons de na pas faire... et pour avoir vraiment raison.

      Alors comment connaître la vérité vraie ? Il ne faut pas penser à partir d’une bonne raison mais à partir d’une vision d’ensemble. Mais il est peu probable que vous en compreniez les vraies vertues... Renseignez-vous au niveau des « courants-forces » dominants au niveau mondial et assujétissez toutes vos « bonnes raisons » à cette vision d’ensemble. Tant que votre esprit partira du cas particulier pour construire ses certitudes locales vous ne réussirez qu’à m’amuser tristement. Courage !


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 22:08

      L’Europe VA s’appauvrir... sur le court, le moyen et le long terme. Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire... Beaucoup ne le supporteraient pas où alors réagiraient de façon telle qu’ils ne feraient qu’empirer les choses... J’ai vu sur la BBC hier soir que, pour 2007, la croissance sera de 9,5% en Chine, 3,4% aux USA, 2,8% au Japon et 2% au mieux en Europe. Si je vous dis ça c’est qu’au moins nous sommes tous d’accord sur le fait que c’est la croissance qui est la clé de la santé économique... On peut être contre la mondialisation et pour de très, très bonnes raisons... d’ailleurs des raisons qui me touchent peut-être plus que ceux qui militent contre cette mondialisation, mais on ne peut vivre en otarcie, sauf à ignorer que c’est se condamner, à terme, et devenir un autre « tiers-monde »... Tous les experts internationnaux sérieux, impartiaux, s’accordent sur ce que notre civilisation de loisir (France et Allemeagne) VA, irrémédiablement, devoir se mettre à marcher au pas, le pas des autres en l’occurence. On peut très bien défendre une autre opinion mais c’est alors jouer avec la REALITE qui elle ne rit pas... et qui sanctionnera, peut-être même de façon terrible, nos privilèges (comparons notre vie à celle des chinois, des ricains, des anglais etc... et noublions personne). Courage !


    • antithèse (---.---.13.116) 20 avril 2006 23:56

      Je ne sais si ce sera dans 5, 10 ou 20 ans mais la sécu telle que nous la connaissons VA disparaître...
      - Non ! Non ! Non ! Conservons la sécu ! Mais nous n’avons plus les moyens de...
      - Non ! Non ! Non ! Conservons la sécu ! Mais si on la conserve, on ne peut plus financer la retraite...
      - Non ! Non ! Non ! Plus d’argent pour les retraités !
      - Non ! Non ! Non ! Conservons la sécu ! Mais si on essaie de garder notre niveau de retraite et de sécu, nous devons travailler beaucoup plus et plus longtemps...
      - Non ! Non ! Nom ! Suffit l’exploitation des travailleurs, travillons 32 heurs
      - Non ! Non ! Non ! Plus d’argent pour les retraites !
      - Non ! Non ! Non ! Conservons la sécu ! Mais c’est pas possible !!!...
      - Non ! Non ! Non ! Menteurs politiciens, c’est possible, démission, démission, démission !!!
      - Non ! Non ! Nom ! Suffit l’exploitation des travailleurs, travillons 32 heures
      - Non ! Non ! Non ! Plus d’argent pour les retraites !
      - Non ! Non ! Non ! Conservons la sécu !

      Alors, la fin du monde ou la fin d’un monde, celui de nos illusions ?


    • corentin (---.---.147.228) 27 avril 2006 14:42

      voila qui est bien cela vous aura permis au moins de vous mobiliser pour quelquechose vous qui êtes certains de la stupidité de ces combats...vous préféreriez que les gens fassent grève en travaillant mais avec un brassart indicant sa désaprobation...faites donc de même pour lutter face aux abus des révolutionnaires jusqu’au-boutistes et vous serez pris pour un doux imbécile tout comme le sont ceux qui ne se donnent pas le moyens de réussir.


    • antithèse (---.---.13.116) 1er mai 2006 19:02

      Vous êtes la victime consentante de vos propres illusions : vous confondez désir et raison, vous ignorez ce qui se passent ailleurs dans le monde et vous vous en foutez et puisque vous rejetez les points de vue extérieurs à la France, vous faites preuve d’ignorance délirante, d’orgueil et d’arrogance, vous voulez imposer vos vues par la force, vous causez du tort à plein d’inocents et cela ne provoque aucune gêne morale, vous n’autorisez pas que ceux qui sont pour le CPE ou CNE usent des mêmes méthodes que vous. C’est ça la démocratieselon vous, démocratie que vous osez invoquer ! Honte ! Honte ! Misère morale et intellectuelle... illimitée ! Honte !


  • www.jean-brice.fr (---.---.235.46) 20 avril 2006 10:04

    Etant retraité aisé, donc objectif, je considère ce contrat (CNE) comme un retour au XIXème siècle, ce qui est une abérration : d’ailleurs, il faut s’attendre à un rejet général de ce type de contrat, et pas seulement en France, mais certainement dans toute l’Europe de l’ouest. Nous sommes plus près de 1848 que de 1968 !


  • gem (---.---.117.249) 20 avril 2006 10:26

    @ Sophie Je comprend bien votre souci, mais les abus n’ont pas besoin de porte ouverte, ils passent toujours par la fenètre. Ils existaient avant le CNE et ils existeraient toujours même et peut-être : surtout !) avec un code du travail écrit sur mesure par le syndicat de votre choix. J’ai tendance à penser que pour les abus, l’outil c’est le code pénal, pas le code du travail : le patron qui ne paye pas les heures sup est un voleur, point barre. Se faire licencier est un malheur, mais quand c’est par une crapule, il y a des bons côtés.

    On est censé parler politique. C’est à dire chose sérieuse et durable : on peut prendre 2 ans pour voir, et même on doit le faire. Et c’est une chose qui concerne tout le monde, pas seulement les truands qui abusent et qui, par définition, se moquent du code.

    Si le CNE est une grave erreur, il faut le voir, le démontrer, de façon à ce que cette erreur laisse des traces visibles qui éviteront de la reproduire. En plus, dans ce cas on pourrait toujours transformer d’office, par une loi rétroactive, tous les CNE en CDI.

    On peut aussi rester sur des positions théoriques (pour ne pas dire idéologiques, dogmatiques), et rester tétanisé par la frousse...


    • gem (---.---.117.249) 20 avril 2006 13:21

      @ Jean-brice N’étant pas retraité, donc objectif (aucun rapport avec la choucroute, mais c’est un joli mot qui fait sérieux), je considère votre réflexion comme un signe d’amnésie. Votre aisance, elle est construite en partie sur le monceau de dettes que vous laissez à payer aux jeunes qui naissent aujourd’hui : dans votre cas, environ 40 000 euros (à la grosse louche, sur la base d’un retraité pour deux naissances), ce qui fait plus de 3 ans de SMIC...

      Notre époque n’a rien à voir avec 1968, ni avec 1848, ni rien de ce que nous imaginons. Pas la peine de ragarder en arrière, mais si on me demande moi je pense plutôt à la Chine mandarinale (celle du pitoyable arrêt sur place d’une civilisation largement la plus avancée, blocage dont la facture a été présenté justement vers 1848 et que la Chine paye encore). Ou à l’Argentine de l’après-guerre, qui là encore a payé tout récemment le prix de la démagogie.


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 20:11

      Personnellement avec des entants travaillant à l’international et pour certains à l’étranger , je n’ai pas l’habitude d’être tétanisée par la frousse .

      Une information : la loi n’est jamais rétroactive , les CNE signés la veille de la suppression du CNE resteront des CNE ce qui fait qu’à ce jour la signature d’un CNE vaut jusqu’au 20 avril 2008.

      Quand l’expérimentation a pour effet d’interdire à un salarié pendant deux ans d’emprunter pour changer sa voiture qui a rendu l’âme et qui lui sert précisément à aller travailler , ou de trouver un toit .... deux ans d’expérimentation c’est trop long ...

      C’est d’autant plus inutile qu’on ne s’est pas donné les moyens de faire les comptes puisqu’on ne comptabilise pas les ruptures anticipées de contrat CNE.

      Il n’existe pas un observatoire du CNE contrairement à l’observatoire des retraites par exemple


    • carnac (---.---.7.104) 20 avril 2006 20:22

      GEM , si je peux me permettre , je vous trouve très négatif.

      Mon grand-père disait déjà « et c’est ainsi que l’on conduit les peuples à leur perte » . Depuis les choses évoluent et pour bon nombre d’entre elles dans le bon sens .

      Ce n’est pas être passéiste que de s’inspirer des traditions sociales de son pays pour inventer un capitalisme régulé . Faire une analyse critique du CNE est important dans la perspective d’un contrat unique . Or ce contrat « unique » est parait-il pour l’été ...


    • antithèse (---.---.13.116) 21 avril 2006 01:59

      «  »« Ce n’est pas être passéiste que de s’inspirer des traditions sociales de son pays pour inventer un capitalisme régulé »«  » c’est quoi ça ? Moi je regarde les FAITS... et l’état chinois a déjà mis de côté 1000 milliards de dollars de cash, en réserve, du rab, du surplus, et ce n’est qu’un début... et nous, nous avons un déficit gigantesque, et ce n’est qu’un début... Alors bravo pour l’expression « capitalisme régulé »... c’est mignon, gentillet, ça présente bien... et puis... lorsqu’on regarde la réalité, alors on est mort de rire...


    • (---.---.7.104) 22 avril 2006 18:30

      antithèse

      on ne peut raisonnablement comparer un « état continent » comme la Chine et notre timbre poste de France .

      Par ailleurs je connais assez bien les méthodes chinoises car j’ai un fils directeur commercial export dans le textile :les chinois ne fonctionnent pas du tout comme nous ;

      pour eux le prix de revient d’un produit n’existe pas .

      Si vous vous présentez en chine pour acheter du tissu en fin d’année vous bénéficierez de prix de vente très en dessous du prix de revient car le seul impératif de l’état qui subventionne les manufactures c’est qu’il rentre la quantitié de devises prévue au budget de l’année .... et peut importe si pour récupérer ces devises on ne s’occupe pas des moyens de subsistance des salariés.

      Une attitude économique aussi agressive ne peut se compenser que de deux manières

      être soi même un « état continent » - et si les choses s’aggravent la guerre .....et les USA qui sont un « état continent » commencent à regarder avec inquiétude les chinois ...

      ne révons pas pour le textile nous ne pouvons aligner le prix du travail européen sur le prix du travail chinois par conséquent il faut se spécialiser dans d’autres créneaux qui pour l’instant ne sont pas ceux des chinois et donc reconvertir nos salariés .

      Le CNE ne répond pas aux problèmes de reconversion des salariés tout au long de leur vie professionnelle . C’est une nouvelle négociation sur les inter-contrats précaires qui pourrait y répondre et cela à budget formation équivalent à celui que nous utilisons actuellement .

      Voir l’article que j’ai fait sur un nouveau contrat social qui a été bien accueilli


    • antithèse (---.---.13.116) 23 avril 2006 01:01

      Deux personnes se rencontrent...
      - Tu as combien d’argent ?
      - 1000 milliards de $
      - et toi
      - moi j’ai 0$ et je dois t’avouer que j’ai 1000 milliards de $ de dettes.

      Et bien sûr, dans l’exemple que je donne, les deux personnes n’ont pas comparé leur état de fortune ? Non seulement ils n’ont pas comparé... mais, comme vous dites, ils ne peuvent même pas comparer... selon vos dire... et parce que l’un d’entre eux, par exemple, à des chaussures blanches alors que l’autre a des chaussures vertes... C’est précisément ainsi qu’est structuré votre discours... Bravo pour votre lucidité et votre rigueur intelectuelle. Bonsoir


    • antithèse (---.---.13.116) 23 avril 2006 01:10

      On peut même comparer, par exemple, les niveaux de protections sociales... et les niveaux de revendications... et remarquer que ce sont ceux qui ont 100 fois plus de protection qui en réclament encore davantage...

      Mais, j’oubliais vos propos... et donc, comme vous dites, je ne peux pas comparer les niveaux de protection sociale... et à cause de ce que l’altitude moyenne des deux pays relativement au niveau des océans est différente, ou à cause de ce que la taille moyenne des populations est différente ou à cause de ce que les yeux bridés ne se comparent pas avec les yeux non-bridés etc...

      Il paraît que la logique est une science... le saviez-vous ? J’en doute.


  • carnac (---.---.7.104) 25 avril 2006 05:00

    antithèse

    1°) Le salaire est quelquechose de relatif - c’est en ce sens que je dis que le salaire chinois ne peut pas être comparé au salaire français : tout dépend du coût de la vie en un lieu donné .

    Exemple hewlett packard a proposé en février dernier à ses ingénieurs irlandais de les délocaliser en tunisie mais avec un salaire qui devient égal à 4 fois le SMIC tunisien qui est de 150 euros .... avec cela on vit très bien en Tunisie.

    L’irlande de son coté est maintenant dotée d’un réseau internet conséquent et les ingénieurs irlandais peuvent rester au pays pour y faire la maintenance de ce réseau s’ils ne veulent pas aller en tunisie.

    Il faut effectivement se reconvertir mais il y a en général des solutions

    2°) S’il y a une chose à exporter c’est

    un code du travail commun à tous les pays du monde , des avantages sociaux communs à tous les pays du monde

    c’est ce que tente de faire avec beaucoup de difficultés l’OIT qui par ce moyen parvient petit à petit à réguler le capitalisme qui comme tous les « ismes » doit être pris avec beaucoup de circonspection.

    C’est d’ailleurs au nom des accords de l’OIT que le CNE est contesté actuellement devant les juridictions prud’hommales.

    Effectivement ce long travail de régulation du capitalisme qui est entamé au niveau européen ( on se sert énormément des dispositions européennes en droit du travail ) doit se poursuivre.

    Un jour il ne deviendra plus du tout intéressant de délocaliser pour ces grands groupes qui profitent d’effets d’aubaine (en irlande les subventions européennes) : de multiples raisons dont les frais de transport , les inciteront à se poser près de leurs clients potentiels .

    3°) Par ailleurs le coût de la vie monte au fur et à mesure que le salaire moyen monte dans un pays et ce salaire montera en tunisie comme il a monté dans tous les plus anciens pays européens , en espagne , en irlande , au portugal .... la régulation se fait petit à petit mais par le haut , pas par le bas. La modification de la directive Bolkestein c’est exactement le même principe.

    A travail égal , salaire égal dans le pays d’accueil .

    Ce principe nous avons de multiples moyens de le faire respecter : il faut le vouloir c’est tout

    exemple : Dans notre région nous avons des saisonniers turcs : nous avons signé un accord avec le syndicat turc auquel ils appartenaient pour qu’à leur départ ils soient informés de leurs droits en france et que l’on puisse de notre coté informer leur syndicat sur les entreprises qui chez nous ne respectent pas ces droits de telles sorte qu’en fin de compte les patrons qui ne jouent pas le jeu ne trouvent absolument plus de « têtes de turc » .

    4°) La mondialisation ne porte que sur certains produits , évidemment pas tous et elle ne date pas d’hier , la route de la soie c’était déjà la mondialisation .

    alors construisons des solutions partout où cela est possible et cessons der fantasmer sur la mondialisation de parler du déclin inéluctable de l’europe : faire progresser les choses partout dans le monde est possible et cela commence à notre porte dans le restaurant du coin.

    ne comparons que ce qui est comparable et faisons monter comme le fait l’OIT le niveau des droits des salairés partout .

    Une hirondelle ne fait surement pas le printemps , mais nous sommes des millions d’hirondelles - nous - les salariés qui faisons tourner les entreprises d’un bout à l’autre de la planète -

    Je pense en rester là des témoignages que je peux apporter concernant la régulation du capitalisme qui pour moi, vous le comprenez , antithèse , est quelquechose d’extrêmement concret .


    • antithèse (---.---.13.116) 25 avril 2006 17:33

      Je suis d’accord avec beaucoup de ce que vous dites mais pas tout. Et surtout, soyons irréprochables et non pas misérables... d’un point de vue moral et intellectuel ! J’ai tant vu des deux pendant la révolution du CPE... tant de certitudes arrogantes, tant de misères de toutes sortes !... que je me refuse à voir dans ces évènements une douce aspiration vers un plus de justice et de vérité. NON ! c’est 1000 fois au-dessus de mes forces, contraire à ce que j’en pense et malheureux selon l’intuition de mon âme. Et vous dites que la France est timbre poste et en même temps vous pensez imposer une idéologie qui n’est majoritaire par circonstance et à toute la planète ? Vous plaisentez ! C’est n’importe quoi ! Voyez non pas seulement vos rêves et ce qui vous inspire mais les CONSEQUENCES DANS LA REALITE, les conséquences pratiques de vos actes. C’est comme pour les anti OGM français et dont l’action aura pour effet pratique, DANS LA REALITE, que la France, un jour, tôt ou tard, devra acheter ailleurs ou rester sous licence... et la pauvreté que je prophétise pour notre timbre poste... ceux-là... ces anti à la con sont irresponsables... Ils voient leur principe mais refusent de relier leur action au chômage dans 6 ans de ce père de famille avec trois enfants qui travaille dans l’industrie agro... et ajouter ainsi des milliers de cas particuliers et bien humains. Misère intellectuelle ! Incapacité d’écoute (parce qu’ils croient détenir Vérité...), passion vicieuse qui tue la raison, auto-transformation illusoire en sur-homme à principe... à la con. Honte à tous ces cons !


  • Philippe (---.---.93.175) 27 avril 2006 14:11

    bon, je suis artisan et je viens d’embaucher. en CNE. voyons ce qu’une TPE veut comme liberté de licenciement :

    1. si l’ouvrier est trop nul, je le vire en période d’essai

    2. si c’est un flemmard, je le vire en période d’essai. Si c’est un tordu, il bosse juste pendant ce temps et après on se le traine. là, je vais le prendre en grippe, c’est sûr.

    3. si je le prends en grippe (ça peut arriver, on est humain et on a ses mauvais cotés), je lui pourris la vie jusqu’à ce qu’il parte. et j’essaie de monter un dossier de faute.

    si ça baigne, au plan humain, reste le risque du manque de travail.

    4. licenciement économique. c’est l’échec, ma boite va mal, je réduis la voilure pour essayer de la sauver.

    sur les points 1 et 3, le CNE ne change rien. sur les points 2 et 4, le CNE me permettra de licencier à peu de frais. économie d’adrénaline pour le point 2, je reprendrai quelqu’un d’autre tout de suite. pour le point 4, peut-être que l’économie sauvera la boite ou me permettra de reprendre du poil de la bête plus vite.

    Dans tous les cas, avec le CNE, je me lance. Sans le CNE, je me dis « ça me suffit » et je n’embauche pas. Voilà, aujourd’hui, j’ai embauché. pas pour licencier, mais pour essayer de devenir une vraie société, pas juste un artisan dans son coin.

    Néanmoins, je trouve ce CNE un peu bidon. une modification des conditions de licenciement économique du CDI, pour ne pas achever la boite avec les indemnités, aurait eu quasiment le même résultat.

    A moins que quelque chose m’ait échappé ???


    • carnac (---.---.7.104) 28 avril 2006 15:55

      Philippe vous dîtes : « Néanmoins, je trouve ce CNE un peu bidon. une modification des conditions de licenciement économique du CDI, pour ne pas achever la boite avec les indemnités, aurait eu quasiment le même résultat. »

      Je pense que la piste de réflexion que vous évoquez est la bonne :

      En fait le CDI actuel permet de licencier , et même l’OCDE, qui ne peut être considérée comme un organisme gauchiste, lui attribue un meilleur taux de flexibilité que le contrat de travail usuel aux USA notamment pour les licenciement collectifs économiques ;

      Ceci dit là où cela pêche - comme vous le soulignez - c’est au niveau de la participation des entreprises à l’indemnisation du chomage via les indemnités de licenciement : autrement dit le problème c’est les INTER-CONTRATS DE TRAVAIL et non le contrat proprement dit.

      C’est donc à mon sens ces inter-contrats de travail des salariés licenciés qu’il faut sécuriser collectivement (financement salarial, patronal et d’état) afin de pouvoir ultérieurement limiter voire supprimer - si on y arrive - le paiement d’indemnités au moment où l’entreprise connait des difficultés.

      Un contrat de transition professionnelle est actuellement en phase d’expérimentation dans les bassins industriels en recomposition.

      C’est un système qui me parait plus intéressant que tous les bidouillages de contrats CNE et autres contrats aidés .Ce système prévoit que le salarié entre en recherche d’emploi accompagnée dès le premier jour de son préavis qui demeure payé.

      Il n’y a donc aucune rupture dans le travail puisque des bilans de compétences , des stages de recherche d’emploi , des stages de découverte d’un nouveau travail dans d’autres entreprises du bassin d’emploi , des formations peuvent être mises en oeuvre pendant la période de préavis facilitant évidemment une reconversion plus rapide que l’année qu’il faut compter en ce moment en moyenne pour retrouver un emploi.


  • Maurice (---.---.38.145) 29 avril 2006 15:03

    On médiatise à outrance les abus des employeurs en matière de CNE, il faudrait aussi parler des expérience réussies grâce au CNE :

    En décembre dernier, la société de services que je gère prend deux fois plus de commandes que d’habitude et janvier se présente sous les mêmes perspectives.

    Il y a 3 salariés plus le gérant.

    Un poste d’informaticien permettrait d’absorber la charge, et de me dégager du temps commercial pour consolider les prospections et voir s’il s’agit d’une réelle augmentation d’activité.

    Les solutions sont :

    1° Ne rien faire, ou essayer de traiter la charge avec les ressources existantes. Comme gérant, je suis déjà à fond depuis 8 ans. Les autres salariés qui passeraient en surcharge ne feraient plus un travail de qualité avec le risque de perdre les clients existants.

    2° Un CDD. Quelle motivation pour l’employé d’être sous contrat dont la fin est connue d’avance. Pour l’employeur, pourquoi former un salarié qui va partir ?

    3° Un CDI. Il faut plus de 2 mois à un informaticien pour appréhender les outils, les procédures de contrôle qualité et être totalement autonome. Et vous, vous arrivez à parfaitement connaître une personne en 2 mois : Intégrité, confidentialité, écoute, respect des clients, capacité de progression ?

    Admettons qu’il soit possible d’évaluer parfaitement une personne en 10 semaines, si l’augmentation d’activité ne se confirme pas, c’est toute la boîte qui met la clé sous la porte. N’imaginons même pas pouvoir faire de licenciement économique : Le temps que le dossier soit examiné, il n’y aura plus de trésorerie depuis longtemps. Si on augmente la masse salariale de 25% et qu’on se trompe, c’est la fin y compris pour les autres salariés qui se sont investis.

    4° Le CNE.

    L’offre diffusée sur le site de l’ANPE ramène 80 candidatures en 5 jours. 10 ont été sélectonnés, et 5 ont été reçus. Tous ont eu une réponse. Un informaticien sans expérience professionnelle était inscrit à l’ANPE. Il cherchait une entreprise qui lui donne sa chance. Les grosses boîtes ne lui proposaient pas de poste, à moins qu’il se fasse embaucher par une boîte d’intérim, et pour être encadré par des sous traitants. Il semble avoir les capacités attendues, nous décidons de tenter ensemble cette collaboration.

    C’est le CNE qui a été conclu. L’informaticien a apporté une réelle valeur ajoutée qui a permis de consolider l’activité. Il a été augmenté de 10% au bout de 2 mois.

    La conclusion de cette première expérience est positive pour tout le monde, et m’amène trois remaques :

    1° Un CNE est un contrat définitif dès la signature. La période d’essai de 2 ans (1 an serait probablement suffisant pour tenir compte des variations saisonnières d’activite) permet de développer des emplois sans mettre en péril ceux déjà créés.

    2° Les grandes entreprise ont tout loisir de délocaliser l’emploi, et le mouvement ira croissant du fait du coût du travail salarié en France supérieur à celui de nos voisins de l’UE. Resteront les TPE et PME qui assurent un service de proximité. Le CNE est un contrat qui rééquilibre le risque et permet de tenter l’embauche.

    3° Il est injuste de dire que le salarié supporte le risque de l’entreprise, et que le CNE serait un contrat déséquilibré parce que l’un des partie peut le résilier de façon unilatérale.

    Rappelons en effet qu’un salarié peut démissionner à tout instant sans motiver sa décision. Que son départ mettre l’entreprise et ses (anciens) collaborateurs en difficulté n’est jamais mentionné. Il ne me semble pas qu’un employeur puisse assigner un salariés devant les prud’hommmes pour démission sans cause réelle et sérieuse.


    • carnac (---.---.7.104) 29 avril 2006 22:55

      J’apprécie vraiment la constructivité de votre témoignage .

      Si j’avais eu à vous conseiller je pense que je vous aurais cependant conseillé de signer un CDI pourquoi ?

      - Tout d’abord votre informaticien est sans doute de niveau cadre : il a 3 mois de période d’essai renouvelable ce qui fait six mois d’essai en tout pour le tester. Je suis certaine que vous êtes capable de dire si une personne vous convient en moins de 6 mois et vous ne prenez pendant ces 6 mois aucun risque pour votre entreprise.

      - Ensuite le CDI a toujours prermis de licencier pour cause économique et notamment dans le cadre d’une perte de marché .

      - Si vous licenciez dans les deux ans il y a très peu d’indemnités à verser car les indemnités sont proportionnelles à l’ancienneté ...

      De plus comme le précédent témoin , vous mettez en cause dans le cas d’un licenciement économique la crainte d’être plus « plombé » encore par lesdites indemnités .

      - Le problème c’est donc les indemnités et pas le CDI .

      Toute les prochaines négociations devraient tourner autour du financement des inter-contrats . Il est très intéressant de voir la suite donnée aux contrats de transition professionnelle .... S’ils fonctionnent il sera possible de rester au CDI classique mais avec une modification à la baisse du régime indemnitaire du licenciement.

      - Par ailleurs la séparation « amiable » est possible en CDI : c’est une « transaction » : c’est même très fréquemment utilisé .

      - Enfin vous craignez le départ d’un salarié formé , je vous comprends mais vous n’avez qu’un seul cas où le salarié vous doit des indemnités s’il part avant le terme de son contrat c’est le CDD : quand on tient à la présence sans faille d’un collaborateur , il n’y a pas mieux . Pour votre spécialité informatique cela s’appelle un « contrat de mission ».

      CONCLUSION : Dans le cas du CNE on fait supporter au seul salarié l’imprévisibilité de la pérennisation de l’emploi puisqu’étant licenciable d’un jour à l’autre il se trouve privé de tout moyen de trouver un logement proche de son travail par exemple (les bailleurs exigeant un « vrai CDI » ), et privé de droit à l’emprunt - ne serait que pour acheter une voiture d’occasion pour aller travailler

      Notre gouvernement n’étant pas pressé de faire entendre raison aux bailleurs d’une part et aux banquiers d’autre part sur ces deux points - sans méconnaitre les difficultés des entreprises - il sera absolument nécessaire de trouver une autre solution car le CNE n’est pas vivable pour les salariés dont la vie quotidienne est rendue particulièrement aléatoire pendant deux ans.

      Je sais parfaitement de quoi je vous parle , j’ai un fils de 28 ans qui vient d’être embauché en CNE à 60 kms de la maison : il ne parvient pas à trouver un logement proche de son travail car il est considéré comme « en emploi précaire » . Résultat :
      - c ’est trois heures de trajet qu’il fait journellement pour pouvoir travailler ce qui n’est guère bon pour le rendement au travail ,
      - kilométrages non déductibles des impôts puisqu’on dépasse 45kms , il ne peut déclarer les frais rélls : célibataire c’est donc le maxi d’imposition qu’il devra payer , donc perte de pouvoir d’achat de son salaire (heureusement que je peux l’héberger gratuitement)
      - si sa vieille polo meurt ... il n’aura aucun moyen de la changer
      - il ne pourra pas emprunter vu la précarité de ses ressources ....

      à part démissionner et reprendre un travail en CDD plus proche , c’est la seule solution qui lui restera .

      - C’est une réalité dont il faut AUSSI tenir compte .

      - Cette réalité, quotidienne là ne défraie pas plus la chronique que ne le font les employeurs honnêtes qui péreniseront le CNE mais cette situation - très mal vécue , je peux vous le dire - fait d’office BEAUCOUP DE MAL à la relation employeur- salarié car comment se consacrer sereinement à son activité professionnelle quand on ne sait pas si sa voiture démarera le lendemain et comment se sentir « reconnu » dans l’entreprise quand on vous met à « l’essai » pendant deux ans ... Le tout à un âge où très naturellement on voudrait s’installer ...

      Bien des jeunes ont des parents qui n’ont pas les ressources nécessaires pour se porter garant d’une location ayant eux-mêmes des charges importantes : il suffit de voir que 50% de la population ne paie pas d’impôts sur le revenu . Il y a eu dans les dernières années un affaissement considérable des salaires de la classe moyenne et , de ce fait , nos jeunes sont moins aidés que nous ne l’avons été par nos propres parents.

      - J’espère que ce plaidoyer vous incitera à apporter une attention « paternelle » à la situation quotidienne de votre jeune CNISTE pendant deux ans .


    • antithèse (---.---.13.116) 1er mai 2006 19:15

      Les chinois regardent ce qui se passe en France et pensent tous en coeur : « mais c’est criminel pour votre propre pays d’entretenir un tel déficit ! Nous, nos loisirs, c’est de travailler. Vous, le jour de la fête du travail vous vous reposez... mais nous, nous travaillons car c’est justement la fête du travail !!!... Continuez comme ça si vous vouilez, après tout, ça vous regarde... Mais nous allons bientôt racheter la France entière avec toutes ses entreprises et nous avons déjà plus que commencé... Attendez-vous à pleurer... Un jour, il vous restera pour seul loisir de travailler pour nous, chinois... et votre débat franco-français à la con sur le CNE nous aura finalement bien servi... Un jour, tout à la fois, vous serez dépossédés de vos richesses et de vos illusions et de votre débat, cons que vous êtes de français ».

      Mais Non !... ne les écoutons pas... et allons manifesté contre le CNE...

      Avec une telle mentalité, c’est déjà écrit : La France est déjà morte...


  • carnac (---.---.7.104) 1er mai 2006 19:50

    d’une part les chinois fêtent aussi le 1er Mai : c’est l’internationale d’u travail : http://www.cfdt-rhone-alpes.com/international/documentation/1ermai/1ermai2005international.h tml

    d’autre part vous voilà devenu capable de vous mettre à la place des chinois dans leur généralité . Bravo ... c’est exceptionnel .

    Enfin , vous allez devenir cardiaque si vous continuez à vous emballer comme cela. Cela m’ennuierait tout de de même de vous amener de vie à trépas.

    Pour terminer , j’ai fait un 1er mai non consumériste , respectueux de Gaia , un 1er Mai de « décroissance » ... j’ai planté des pommes de terre dans mes 100 m2 de jardin ouvrier pour les salades d’été de la famille ... je ne m’en suis pas plus mal portée. J’ai même bronzé.

    La croissance n’est pas mon credo parceque j’ai vécu en Afrique où l’on sait ce qui est essentiel et ce n’est ni le CAC 40 , ni l’indice NIKEI , ni le dow jones cela je peux vous l’assurer .


    • antithèse (---.---.13.116) 1er mai 2006 23:06

      Sur vos pancartes vous écrirez : « non au oui » ou encore « oui au non »... et pour ma part j’écrirais : « non au non » ou « oui au oui ». Dès que vos sortez vos pancartes... moi je sors les miennes ! et je défile devant votre défilé !!!... A bon entendeur !


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