jeudi 14 février 2008 - par ÇaDérange

Contrôle aérien : on n’est pas prêt d’avoir un contrôle européen !

En ce moment, les pauvres passagers des vols aériens au départ ou à l’arrivée en France sont les otages des contrôleurs aériens pour une question apparemment tout à fait mineure, le transfert sur un site unique des deux centres de contrôles de Roissy et d’Orly qui est prévu se faire sans impact sur les effectifs, mais en deux temps. Dans l’ombre, on vous dira que c’est parce que la CGT dans l’affaire perdrait la majorité qu’elle détient à Orly...

Pourtant, l’avenir du contrôle aérien est sous une épée de Damoclès autrement plus sérieuse qu’un transfert d’Orly à Roissy. Il doit en effet - et c’est la logique de la création de l’Europe - se fondre dans un organisme européen de contrôle de trafic aérien qui regroupera tous les organismes de contrôle des différents pays membres. Avec sans aucun doute des diminutions globales d’effectifs, des harmonisations de méthodes et une amélioration de la productivité du contrôle du trafic européen.

Car le trafic aérien en Europe rencontre deux problèmes en dehors d’un coût considéré comme excessif par rapport à celui du contrôle dans des espaces aériens de la même taille que celui de l’Europe : la saturation de l’espace aérien dès 2013 si on n’améliore pas le système actuel face à un doublement prévu du trafic aérien d’ici 2020 et un gaspillage d’énergie car le manque de coordination entre organismes nationaux de contrôle se traduit par l’absence d’optimisation des trajets effectués par les avions dans l’espace aérien européen. De ce fait nos avions consomment 10 % de plus qu’ils ne devraient et surtout émettent de ce fait 10 % de CO2 de trop.

Les compagnies aériennes réclament depuis longtemps cette optimisation des trajets, mais alors que nos gouvernements sont toujours prêts à demander des efforts considérables aux industries, ils sont par contre beaucoup moins dynamiques dès lors qu’il s’agit de prendre à bras le corps leurs propres responsabilités. Le programme d’unification du système de contrôle du trafic aérien européen s’appelle SESAR et en est au tout début puisqu’on n’en est encore qu’à la sélection du conseiller technique et à la définition des équipements embarqués compatibles avec ce nouveau système qui devront être montés sur les avions.

C’est sur que la guéguerre intersyndicats à laquelle nous assistons actuellement est à des années-lumière des besoins du contrôle aérien et de leurs personnels dans cette perspective d’unification européenne.

Une pensée pour les voyageurs qui attendent maintenant depuis plusieurs jours que syndicats et Aviation civile se mettent d’accord en étant leur prisonnier.



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