lundi 6 juin 2011 - par Robert GIL

Création d’argent et endettement public

Vous croyez que la monnaie est créée par l’état ? Vous vous trompez : ce sont les banques privées qui créent la monnaie et qui en perçoivent les intérêts. Si c’était l'État qui créait la monnaie, il pourrait l’investir directement lui-même sans devoir payer le moindre intérêt jusqu’au remboursement. Puis détruire le surplus issu de cette création, pour éviter l'effet « planche à billets ».

En 1971 la dématérialisation de la monnaie supprime la convertibilité en or. Ce découplage suivi de mesure de dérégulation permettra les excès de la crise que nous payons aujourd'hui. L'union européenne participe à ce détournement de richesse, l’article 104 du traité de Maastricht interdit à la BCE et aux banques centrales d’accorder des découverts ou des crédits à toutes les autorités publiques. Depuis 1973 la France s’est interdite de créer la monnaie dont elle a besoin pour financer son développement et ses investissements (écoles, routes, hôpitaux…etc.) mais également son fonctionnement (salaires des fonctionnaires, loyers …etc..), et elle s’est obligée à emprunter auprès des organismes financiers.

La conséquence de cette arnaque est qu’à partir de cette époque la dette a explosé, et pour rembourser les intérêts nous sommes obligés d’emprunter à nouveau auprès de ceux qui nous détroussent. Il n’est pas besoin d’être économiste pour comprendre que cela ne finira jamais, nous serons sans cesse obligés de nous endetter pour rembourser les intérêts des intérêts de l’emprunt et ainsi de suite.

Ce qui est terrible, c'est qu'au bout de quelques années l'intérêt à payer est supérieur au capital. L'État doit donc s'endetter sans cesse, mais s'il créait la monnaie nécessaire à son développement, il n'aurait pas d'intérêts à payer. Évidemment les rentiers et les banquiers qui vivent de la dette ne le veulent pas.

L’aberration de ce système est que les richesses produites par tous ne peuvent servir notre pays, mais seulement les intérêts de ceux qui fabriquent l’argent. Ce système mis en place par une oligarchie permet d’occulter d’autres débats : à qui profite la dette ? Doit-on se doter d’hôpitaux, d’écoles ? Comment financer les solidarités ? Non ce système permet surtout de nous maintenir dans la peur de l’avenir et sert de prétexte à la privatisation des services publics et à la destruction de notre modèle social.

L'État doit se rapproprier son droit fondamental d’émettre une monnaie utile aux citoyens, dont notre économie et la société ont besoin. Il n’est plus acceptable que notre argent issu de notre travail ne nous appartienne pas. Nous subissons chaque jour les conséquences de cette trahison : dégradation de l’emploi et des services publics, course sans fin à la croissance, destruction de l’environnement…Etc.

L’état contrairement à un chef de famille fixe lui-même ses revenus par l'impôt, les taxes et les bénéfices des entreprises nationales. Mais le bradage des biens publics (l'énergie, les autoroutes, le téléphone...etc.) et les cadeaux fiscaux faits à ceux qui détiennent l’argent, l’oblige à emprunter à ces mêmes personnes encore plus d'argent. Conclusion ils sont gagnant à tous les coups, d’un coté ils perçoivent des cadeaux qui nous appauvrissent, de l’autre coté on leur emprunte de l’argent pour combattre la pauvreté que l’on a nous même créée. C’est un véritable holdup contre la population et les générations futures.

article sur http://2ccr.unblog.fr/

Conscience Citoyenne Responsable



22 réactions


  • Alpo47 Alpo47 6 juin 2011 10:52

    D’accord avec vous. C’est bien là la cause de notre paupérisation et de la crise actuelle, au détriment des peuples.
    Le monde de la finance, les banksters ou « rentiers-actionnaires » a pris le pouvoir dans nos sociétés capitalistes. Une constante : leur cupidité sans limites.

    Retrouver notre liberté ne sera pas facile, tout le « système » y est évidemment opposé. Cela ne pourra passer que par un éveil et mobilisation des peuples.

    En serons nous capables ?


  • kiouty 6 juin 2011 11:32

    Je me permets d’intervenir avant que les tenants de la création « ex nihilo » se ramènent :

    ce sont les banques privées qui créent la monnaie et qui en perçoivent les intérêts

    Certes, et cela se fait en lien avec la banque centrale, qui prend en gage des titres composés de prêts aux particuliers, et émet des obligations vendues aux investisseurs. C’est la titrisation, et c’est comme cela que la monnaie est créée, et non pas par « jeu d’écritures magique » comme on le dénonce trop souvent à tort sur internet, ce qui arrange les banques, qui préfèrent que l’on croie qu’elles ont une capacité de création illimitée plutôt que l’on ait conscience qu’elles prêtent en réalité l’argent des dépôts qui n’appartient plus aux déposants, mais à la banque, ce qui est encore plus scandaleux (en effet, l’argent à la banque ne nous appartient plus, il nous est dû, la banque émet une reconnaissance de dette suite au dépôt).

    Pour en savoir plus : « L’argent mode d’emploi » de P. Jorion.


    • Alpo47 Alpo47 6 juin 2011 13:34

      Bon, je dois commencer par dire que je ne suis pas économiste et de toutes façons, ils se contredisent tous. Tout de même, affirmer que les banques ne prêtent que l’argent qu’elles ont en dépot est ... surréaliste. En réalité, elles prêtent beaucoup, beaucoup plus. Vingt fois plus, il me semble, par un effet de levier.
      Pour ce qui est de P.Jorion, je suis un visiteur fidèle, parfois commentateur. A ce sujet, je remarque que lui et François leclerc, bien meilleur analyste, ont l ’habitude d’effacer tous les commentaires qui cherchent à décrire qui sont ceux que l’on appelle « banksters ». Chaque analyse ou lien dans ce sens est immédiatement effacé. Un débat très formaté, donc.


    • Alpo47 Alpo47 6 juin 2011 13:36

      J’ajoute que les banques empruntent quasiment à 0% aux banques centrales, pour re-prêter à 2,5 ... 3 ... voire bien plus... aux pays.
      Pourquoi donc ?


    • tanguy 6 juin 2011 15:38

      Et pour ceux qui n’aiment pas lire :

      L’animation Argent Dette , facile à comprendre et agréable à regarder...


    • fwed fwed 7 juin 2011 14:07

      Et voila la propagande signée jorion qui veut dévancer les tenants de la « création ex nihilo »

      Vous noyer le poisson kiouty. La multiplication de la monnaie se fait par le multiplicateur de crédits c’est à dire que les banques secondaires peuvent largement créer suffisamment de monnaie sans se « refinancer » auprès de la banque centrale, ce que vous essayez de nous faire croire à travers l’exemple de gage des titres composé de prêts aux particuliers et des obligations.
      La banque centrale ne refinance que très peu et seulement en situation de crise (c’est à dire quand la diminution du ratio mc donough ne suffit plus)
      L’argent est donc bien créer par un jeu d’écriture magique et cela depuis que l’émission de crédits se fait par la monnaie scripturale (à peu près 200 ans ce qui explique beaucoup l’avancée économique de l’occident)
      Jorion censure et noie le poisson, libre à vous de le croire mais je vous conseille plutôt deruder et holbecq


  • Francis, agnotologue JL 6 juin 2011 11:52

    La question est de savoir qui a le pouvoir : sont-ce les peuples ? Ou bien ceux qui possèdent l’argent ?


  • Strawman Strawman 6 juin 2011 13:33

    Article très intéressant, mais il manque la conclusion : pour revenir au système de création de monnaie d’avant 1973, il faut sortir de l’euro, car la même loi a été entérinée en 1991 sur l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Or un seul parti en France propose cela : je pense que vous savez déjà lequel...


    • tanguy 6 juin 2011 15:53

      Et oui, c’est l’UPR de F. Asselineau.... Son site : http://www.u-p-r.fr/


    • perlseb 6 juin 2011 16:16

      il faut sortir de l’euro

      Qui nous a mis dans cette Europe et dans cette euro là ? Nos dirigeants.

      Encore une fois, la cause des causes, ce n’est pas la monnaie. Car si avant 1973 c’était OK et après c’était KO, pourquoi avons nous fait une telle erreur ? Qu’est-ce qui pourra nous garantir à l’avenir que nous ne referons pas la même erreur ? La cause des cause, c’est l’absence de démocratie, une constitution élitiste (représentants) qui conduit naturellement à l’oligarchie lorsque les élus sont achetés (Pompidou par Rotschild).

      S’intéresser à l’écologie, à la monnaie, à la suppression des services publics, à l’augmentation de la précarité, au nucléaire, ou à tout le reste c’est passer à côté du sujet primordial : l’absence totale de démocratie. Mais c’est vrai que c’est dur d’avaler ça quand on croit, depuis tout petit, que l’on vit dans une démocratie.

      Donc pour revenir au système d’avant 1973, il ne sert à rien de sortir de l’euro. Ce qu’il faut avant tout, c’est instaurer une démocratie.


    • Paolini Paolini 6 juin 2011 19:53

      Tout à fait, l’UPR porte un réel espoir car je crois que contrairement à ce que l’on peut lire ici et là, une étude de l’histoire des monnaies, de l’argent et des banques montre clairement que la création monétaire est bien au coeur des problèmes.

      Le retour à la maîtrise de l’émission du crédit par un organisme central dont la motivation soit l’intéret général est une condition nécessaire et indispensable, bien que pas suffisante pour bâtir une société viable.
      En lisant le CV d’Asselineau je me dis que l’on a bien de la chance d’avoir quelqu’un comme ça de notre coté.

  • florain 6 juin 2011 14:35

    non votre article n’est pas juste
    vous oubliez la destruction monétaire quand on rembourse sa dette...
    L’accroissement de la masse monétaire se fait parce que les processus de création monétaire l’emportent sur ceux de destruction de monnaie.
    Vous confondez la monnaie scripturale et la monnaie fiduciaire de la banque centrale.

    A votre avis pourquoi on a arrêté « la planche à billet » que vous proposez (Etat grand maître de sa monnaie et de sa dette) avec toutes les crises d’hyperinflation derrière....et l’appauvrissement des populations les plus démunies...

    il existe des ratios prudentielles qu’une banque ne peut pas dépasser. Par ailleurs, le système bancaire ne peut multiplier le crédit qu’au maximum 5,48 fois dans la zone euro.
    il faudrait parler du rôle de la banque centrale qui fixe des réserves obligatoires, du rôle du marché interbancaire..

    Tel quel, votre article n’a aucun sens

    je partage le fonds mais la méthode pour le démontrer est inexacte. C’est dommage d’alimenter la « peur » du système bancaire....quand on s’attaque à un vrai problème tel que celui là, il faut montrer que l’on sait de quoi on parle...c’est un sujet très complexe...


    • fwed fwed 7 juin 2011 14:15

      On alimente pas la peur du système bancaire, c’est vous qui le faites en l’écrivant.
      C’est un sujet très complexe effectivement alors pourquoi les experts n’en parlent jamais ? Ont ils peur que nos cervelles de gueux explosent ? il est vrai que c’est plus simple pour le banquier de nous dire que l’arnaque économique est due aux allocataires du RSA.
      Cet article n’est pas là pour faire peur mais pour pointer du doigt que les Etats (seul entité représentant l’interêt général) n’ont plus rien à dire sur le système monétaire et sur le statut public ou privée de la création monétaire.

      Tel quel votre commenatire n’a aucun sens


  • thomthom 6 juin 2011 16:20

    Doux rêveurs que tous ceux qui défendent la reprise en mains de l’état sur la création monétaire et s’imaginent que ça réglera tous nos problèmes... et que peu importe l’inflation générée par cette création de monnaie sans valeur, rêvant que leurs salaires suivront, comme ça se passait dans le passé.

    Ils oublient que dans le passé, on se situait dans une contexte économique particulièrement favorable qui effectivement a permis aux revenus d’évoluer et suivre l’inflation... ce qui n’a aucune chaces d’arriver aujourd’hui.

    J’aimerais bien voir la tête de ces rêveurs quand ils retrouveront des taux d’inflation de 10% par ans, mais sans voir augmenter leurs revenus dans le même temps !

    La seule solution pour garantir notre avenir, c’est simplement d’arrêter de vivre au dessus de nos moyens. Que les états ne dépensent que ce qu’ils sont en mesure de financer. Alors certes, il va falloir se serrer la ceinture (soit parce que l’état fera moins, soit parce que els impôts augmenteront... quoiqu’on peut aussi se demander si il n’y a pas des marges de progression dans la qualité et l’optimisation des dépenses publiques -faire aussi bien voire mieux avec moins, et oui, c’est souvent possible-)... certes l’avenir sera moins rose que ce dont on pourrait rêver, et peut etre même que notre présent, mais au moins, il aura le mérite d’exister !!!!

    La reprise en mains par les états de la création monétaire est peut être une idée pertinente (quoiqu’elle engendrerait certainement des dérives diverses et variées, tout comme le système actuel), mais en aucun cas une solution miracle... c’est juste une idée éventuellement susceptible d’améliorer un poil les choses (et certainement pas simple du tout à mettre en œuvre), rien de plus.


    • Berserk 7 juin 2011 10:50

      Bonjour,

      Le contre-argument classique consistant à dire que nous vivons au dessus de nos moyens est un peu facile...
      C’est ce type d’argument utilisé à outrance par notre classe politique qui entraine le démantèlement de nos services publiques et va bientôt nous obliger à bosser jusqu’à 80 ans.
      Contrairement à ce que vous dites, la reprise de la création monétaire est fondamentale car c’est avant tout un bien commun !


    • thomthom 8 juin 2011 11:52

      du tout. Un état qui vit au dessus de ses moyens (et un état qui dépense 30% de plus que ce qu’il empoche vit INDISCUTABLEMENT au dessus de ses moyens, surtout quand les déficits s’accumulent pendant des décennies) a deux solutions : soit il réduit ses dépenses (et là on a effectivement destruction de service publics), soit il augmente ses recettes via augmentation des impôts prélevés (et là, on a préservation de la politique sociale... mais ce n’est jouable qu’à condition que l’économie du pays puisse supporter cette charge supplémentaire... si elle ne le peut pas, c’est que ce n’est pas que l’état, mais tout le pays, chacun d’entre nous, qui vit au dessus de ses moyens, que ça plaise ou non).

      Je n’ai dans mon commentaire absolument pas favorisé une voie plus qu’une autre.


  • jejeteka jejeteka 6 juin 2011 22:58

    Excellent article ! (et excellent site de « lutte contre la propagande » que je visite de temps en temps, par ailleurs)

    Si les gens savaient comment fonctionne ce système monétaire absurde, ils feraient la révolution. (citation « à peu près » de je ne sais plus quel président ou économisme célèbre :D)


    • PhilVite PhilVite 7 juin 2011 00:05

      Citation « à peu près » de je ne sais plus qui !!!  smiley smiley

      Là, ça décoiffe !  smiley  smiley)

      Vous devez faire référence à celle-ci :

      « Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin » (Henry Ford, industriel).

       smiley


  • amenis 7 juin 2011 22:50

    bonsoir,

    Je ne comprends pas que dans toutes les equations que je vois , personne ne prends en compte les actifs ...

    je fais ma maison a 150000 euros
    la banque me prête a 4% sur 15 ans.
    coût du crédit 50000 euros
    en remboursant je détruis de l’argent sauf les intérêts.
    j’ai créer 50000 euros , mais il y a aussi une nouvelle maison ...


  • florain 16 juin 2011 17:09

    cet article est bien là pour faire peur puisque d’une part il est inexact et d’autre part il ne propose rien
    quand on essaye de parler...on a toujours ce genre d’attitude...la « complexité » ne veut pas dire que le système ne peut pas être compris par le grand nombre...mais pour faire comprendre le système..ce genre d’article n’aide pas à être dans une démarche de compréhension mais plutôt de tension et d’opposition..

    par complexité, je ne parlais pas « d’expertise »...mais d’un minimum de connaissance nécessaire à une présentation plus « équilibrée » du système...

    continuons ainsi...et le monde restera figé, se cristallisera sur des oppositions et chacun refusera à jamais la discussion et le consensus...et aucune solution d’avenir n’émergera....


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