Croissance-Décroissance et qualité de vie : Avoir plus ou avoir mieux ?
Après une longue période de croissance importante, nous vivons une période de décroissance dont nul ne connait la durée ni l’issue. Faut-il continuer à accumuler plus de richesse au détriment de notre qualité de vite ? Ou au contraire, partager les richesses pour améliorer notre qualité et notre niveau de vie globale avec des richesses moindres ?
Introduction
En 2009 la France, comme de nombreux autres pays, selon les estimations actuelles, devrait connaitre une décroissance d’au moins 2%. Conséquence d’une crise financière sans précédent, inadmissible car évitable.
Les financiers auraient du faire l’objet d’un minimum de contrôle de la part des instances de surveillance et de l’État.
En effet, les principaux coupables sont bien les financiers qui en montant des produits opaques et arnaqueurs, pour un profit maximum et immédiat, au détriment de la collectivité.
Les États ont également leur part de responsabilité, car ils ont laissé faire sous prétexte de liberté de marché.
En conséquence, l’année 2009 va voir remonter dramatiquement le nombre de :
- Chômeurs.
- Travailleurs précaires.
- Sans logis.
- Et la misère sous toutes ses formes.
Il en sera de même :
- Des tension internationales.
- De la faim dans le monde.
- De l’asservissement des populations humaines, fragilisées et désespérées.
Historique
La période de croissance de la France
Pour ce qui est de la France, notre pays a connu une croissance quasi ininterrompue depuis plus de 60 ans.
Cette croissance a débutée par le redressement du pays à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle a permis, jusqu’au début des années 1970, une réelle et efficace amélioration du niveau de vie général des Français.
La qualité de vie s’est améliorée par :
- L’hygiène (distribution de l’eau courante, salle de bain,WC…).
- La santé (alimentation abondante et variée, sécurité sociale, vaccination, hôpitaux, accès aux soins pour tous…).
- L’accès au modernisme matériel (logement plus spacieux, électroménager…).
- Le développement des transports (réseaux ferrés et routiers, aviation, automobile…)
- Le développement des communications rapides (radio, télévision, téléphone, informatique…).
- La démocratisation des loisirs (vacances d’été et d’hiver, sport, culture…).
Dans le même temps la misère a significativement reculée :
- Disparition des bidons villes en périphérie des grandes agglomérations.
- Quasi disparition de la mendicité (en dehors de quelques marginaux).
- Le plein emploi avec un taux de chômage autour de 3%.
- L’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’en est trouvé réduit.
Nous pouvons donc conclure que cette croissance a été répartie sur toutes les couches de la population et plus particulièrement sur celle qui en avait le plus besoin.
La progression des inégalités
Hors depuis 1973 (premier choc pétrolier), malgré une croissance quasi permanente, nous constatons un recul, lent et continu, de toutes les améliorations réalisées les décennies précédentes.
Il y a également un retour croissant des facteurs de misère :
- Chômage.
- Précarité.
- SDF.
- Baisse des salaires.
- Érosion du pouvoir d’achat.
- Diminution, suppression des avantages sociaux.
Le modèle mis en place après guerre ne fonctionne plus, la répartition ne se fait plus, la croissance profite essentiellement au plus riches.
Cet état risque fortement d’empirer et de s’accélérer en 2009 à cause de la crise économique que nous subissons.
Se poser les bonnes questions
Dans le même temps nous avons hypothéqués les ressources et l’équilibre de notre planète par :
- Le pillage des matières premières.
- La déforestation.
- Les pollutions industrielles.
- Les pollutions agricoles.
- Le réchauffement de la planète.
Il est peut-être grand temps de se poser quelques questions afin de construire un avenir plus juste et plus durable.
Devons-nous et pouvons-nous continuer sur ce modèle qui aujourd’hui engendre la misère et la dégradation de notre planète limitée ?
La première question à se poser pour mieux comprendre les tenants et aboutissants n’est-elle pas : à qui profite le crime ?
Si nous analysons la masse économique totale, celle-ci se situe dans les mains d’une minorité : environ 10 à 20% de la population possède plus de 80% des biens.
N’est-il pas possible d’envisager une autre société où la qualité de vie et le partage prendrait le pas sur la croissance infinie et l’individualisme le plus cruel ?
En effet, remplacer une croissance qui profite principalement aux nantis et ses aspects négatifs, par une juste répartition du travail et des revenus dans le respect de l’environnement et des qualités humaines.
Solutions
Contrairement à ce que l’on pourrait penser cette façon d’aborder les choses n’est pas utopique. Actuellement l’utopie est du côté de ceux qui pensent que la croissance productive et consommatrice, voire destructrice, est illimitée et est applicable à l’ensemble de la planète.
Les ressources et matières premières non renouvelables sont en forte décroissance et les capacités de production agricole ont également des limites, les OGM ne feront pas de miracles.
Pour maintenir globalement notre niveau de vie et améliorer celui de ceux qui en ont besoin, il va falloir réfléchir à une gestion respectueuse des ressources et à une répartition équitable des biens et des revenus.
Cette gestion devra avoir une économie dynamique et efficace basé sur l’intérêt commun des individus et de l’environnement.
Il convient de penser aux répercutions à long terme de ce qui se décide maintenant. Et et de se demander à qui et à quoi profite chaque décision :
- Au niveau de l’individu.
- De la collectivité communale.
- De la collectivité régionale.
- Du pays.
- De la planète.
Toutes les décisions et actions doivent profiter au plus grand nombre.
A moyen et long terme ce qui profite principalement à un individu ou à une multinationale ne peut être que négatif pour le plus grand nombre.
Les acteurs
Les nouvelles règles de comportement doivent être mises en place par les gouvernements et par des accords internationaux.
Même si cela paraît difficile, l’individu peut être un consommateur responsable et un électeur averti. Et ainsi jouer un rôle loin d’être négligeable.
La répartition peut passer par une fiscalité volontariste progressive et directement proportionnelle aux revenus dégagés.
De même si l’on peut considérer que l’équivalent d’un patrimoine moyen puisse être transmis en franchise fiscale. Au-delà une taxation progressive doit s’appliquer car aujourd’hui cette répartition n’existe plus.
Par exemple, en France il est autorisé de transmettre par donation, hors impôt, 151950 € par parent pour chaque enfant tous les 6 ans. Soit pour une famille de 3 enfants la somme de 911700€ tous les 6 ans.
L’équivalent d’environ 70 années de travail pour un smicard.
L’employé moyen n’est donc pas concerné par une telle défiscalisation.
En France, on naît riche ou, pour le plus grand nombre, pauvre et on le reste.
Le brasage et l’ascenseur social :
- Par le travail.
- Par la compétence.
ne fonctionnent pratiquement plus.
De plus avec le bouclier fiscal plafonnant l’impôt à 50%, les augmentations d’impôts ne s’appliquent plus aux plus riches (voir l’exemple du prélèvement social de 1,1% pour financer le RSA et des impôts locaux).
Conclusion
Nous devons réfléchir d’une manière globale, pour avoir mieux sans avoir forcément plus.
En répartissant l’ensemble des ressources de façon « égalitaire », toute l’humanité vivrait mieux et les populations a revenus moyens maintiendraient leur qualité de vie actuelle.
L’humanité est-elle capable de construire un monde où l’humain passe avant la finance ?
Où la qualité de vie prime sur l’engrangement des bénéfices ?