samedi 9 mai 2009 - par

Dernier souffle du capitalisme : « la mondialisation m’a tuer ! »

Vive la crise !

Elle porte un éclairage salutaire sur nos erreurs idéologiques des dernières décennies. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, tant le modèle ultra libéral qui a conduit nos économies à la prospérité (ces 15 dernières années en particulier) nous semblait vertueux. D’ailleurs, chacun en a profité, les ménages s’engouffrant eux-mêmes dans la gueule du capitalisme en « s’enrichissant » sur l’immobilier !

Pour autant, seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis …

Un capitalisme libéral débridé…

L’idéologie libérale prône l’état minimal et l’autorégulation des marchés, poussant même JP Chevallier (Business économiste libéral) à écrire que « seul le capitalisme libéral est moral »(1).

Certes, en théorie cette approche peut paraitre vertueuse puisqu’elle est supposée générer une croissance maximale, facteur d’enrichissement des nations.

Pourtant, le présupposé de croissance vertueuse ne résiste pas à l’analyse !

En particulier, il suppose déjà une éthique des acteurs dont les limites ont certainement été atteintes avec un niveau de concentration de richesses excessif. Or, en privant la plus grande part de la population de revenus du travail, le capitalisme (bras argenté du libéralisme) s’autodétruit : « si ce qui est produit ne peut être acheté par ceux qui le produisent, à quoi bon ! ». Et sauf à ce que l’on me prouve le contraire, je n’ai encore jamais vu une machine acheter des biens de consommation courante !

Par ailleurs, l’idéologie libérale repose sur de nécessaires ajustements (les crises) dont les effets sur les populations ne sont pas pris en compte par les libéraux. Pire même, les ultralibéraux ne se rendent plus compte de l’absurdité du système qui remet les laissés pour compte à la charge d’un état providence (état abondance !) … dont ils critiquent la présence abusive ! Est-ce à croire qu’ils seraient prêts à assumer la charge du chômage par prélèvements supplémentaires sur les profits ? Non répondraient-il bien sur ! La faute à l’état qui en prélevant déjà des taxes et autres impôts a généré le chômage en limitant les gains des capitalistes, contraints alors de licencier pour … « maximiser leur profits ». Absurde disais-je !

… qui meurt de sa propre croissance !

Déjà mal servi par ses principes de base (le présupposé d’acceptation du système par l’ensemble de ses acteurs est irréaliste !), le capitalisme libéral s’est aventuré de par le monde : « et vogue la galère » !

Ainsi, l’ouverture quasi-totale des économies au libre échange est venue modifier la donne.

Evidemment, le libre échange est la meilleure façon de faire progresser les économies et d’amener les nations plus pauvres à améliorer leur niveau de richesse.

Pourtant, il est regrettable que la maximisation des profits par l’usage des avantages comparatifs des pays accueillants les IDE se soit révélée destructrice et non créatrice de valeur.

Car, en effet, plutôt que d’encadrer les délocalisations, la communauté internationale a fermé les yeux et a laissé « jouer la concurrence entre les états », faisant aboutir le système a du dumping généralisé ; ou comment tuer la poule aux œufs d’or en lui clouant le bec !

Ainsi, par bonds successifs, les entreprises ont su tirer avantage de conditions de compétitivité toujours plus favorables, jusqu’à un point limite de surendettement et de surproduction cumulés. En bout de course, c’est la faillite de tout le système (entreprises, particuliers, états) et la remise à zéro de compteurs écologiques, sociaux et économiques.

En conclusion, on peut affirmer que le libéralisme est sans doute la meilleure forme de politique économique qui soit pour assurer le développement des nations en termes d’échanges. Il n’y a donc aucune raison de le renier. Cependant, dans un environnement de plus en plus ouvert, ou les échanges n’ont plus de frontières, les conditions ne sont plus réunies pour assurer le respect des enjeux sociaux et écologiques dont se nourrit le libéralisme pour assurer l’enrichissement des citoyens au travers du capitalisme.

Il devient donc urgent de redéfinir les contours d’un Libéralisme Equitable reposant sur un concept écosocionomique (prenant en compte à la fois les enjeux Ecologiques, Sociologiques et Economiques) et qui remette l’homme au cœur du système économique (2).

Ces nouveaux contours incluent donc un redimensionnement des zones de libre échange dans des limites maitrisables.

Vive la fin de crise !

 

(1)  : http://www.euro92.com/edi/biblio/analysefin/sommaire.htm#principes

(2)  : http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=54588




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