lundi 15 juin 2015 - par Robert Bibeau

Des origines de la crise systémique du capitalisme

Quand le développement des moyens de production - comprenant les forces productives vivantes [le travail] - devient incompatible avec les rapports de production capitalistes (financiers, bancaires, monétaires, etc.) le mode de production tout entier est en danger de s'effondrer.

 

La contradiction fondamentale du capitalisme étriqué

Quand le développement des moyens de production - comprenant les forces productives vivantes [le travail] - devient incompatible avec les rapports de production capitalistes (financiers, bancaires, monétaires, etc.) le mode de production tout entier est en danger de s'effondrer. Dans le Grundrisse, Marx a décrit ce postulat de la façon suivante  :

« Dès que le travail sous sa forme immédiate [vivante et productrice de plus-value] a cessé d'être la source principale de [création de] la richesse [reproduction du capital], le temps de travail [nécessaire et surtravail] cesse et doit cesser d'être sa mesure [de la reproduction du capital] et la valeur d'échange cesse donc aussi d'être de la valeur d'usage. Ainsi, la production [le mode de production] basée sur la valeur d'échange [commerciale] s'effondre." Plus loin, Marx ajoute « Dès lors, le procès de production cesse d' être un procès de travail, au sens où le travail en constituerait l' unité dominante. Aux nombreux points du système mécanique, le travail n' apparaît plus comme être conscient, sous forme de quelques travailleurs vivants, éparpillés, soumis au processus d'ensemble de la machinerie, ils ne forment qu'un élément du système, dont l'unité ne réside pas dans le travailleur vivant, mais dans la machinerie vivante (active) qui par rapport à l' activité isolée et insignifiante du travail vivant, apparaît comme un organisme gigantesque. » (K Marx. Grundrisse (1857). Chapitre 3, Le Capital, Édition 10/18, p.328.)

Que doit-on comprendre de cette loi de fonctionnement du mode de production capitaliste ? Ce mécanisme concret et objectif de délitement de la valeur d'échange des marchandises en générale et de la première marchandise entre toutes - la force de travail en particulier - entraîne la scission inévitable entre la marchandise fétiche - l'argent - et toutes les autres marchandises commercialisées qu'il est censé représenter.

Là exactement se trouve la source de tous les accès de fièvre financière et des crises successives du mode de production capitaliste bancal. Là se trouve, à la phase impérialiste du capitalisme du moins, la manifestation profonde de la contradiction entre le capital marchandise [les moyens de production et d'échanges] et le travail marchandise [la force de travail vivante] qui perd peu à peu sa valeur d'échange et même son utilité matérielle, donc sa valeur d'usage. Attention toutefois, les robots, les machines, les ordinateurs, les puces, les logiciels qui doivent remplacer le travail vivant sont des moyens de production produits par le travail salarié vivant et ils contiennent une grande quantité de valeur marchande [ils sont dispendieux]. Ces machines de toute nature et de toute espèce sont du capital constant (Cc) qui rendent obsolète une partie du travail vivant (Cv) le remplaçant par du travail mort ce qui amène une hausse de productivité du travail vivant et entraîne une détérioration de la composition organique du capital Cv/Cc, donc, une baisse du taux global de plus-value et de profit.

Il faut bien réaliser le drame shakespearien qui se noue devant nous. La source même de toute valeur marchande - de toute valeur d'échange -, le fondement même du mode de production capitaliste - la seule marchandise ayant le pouvoir de transmettre de la valeur aux autres marchandises - voit s'anémier sa valeur. La source de toute valeur [de toute richesse] se tarit et ne peut donc plus transmettre ce qu'elle ne possède plus en "valeur ajoutée", en "plus-value" non payée. Le capital scie la branche sur laquelle il s'est perché pour proclamer sa gloire et sa toute-puissance éternelles (sic).

 

Valeur d'usage et valeur d'échange

Sous le mode de production capitaliste en phase impérialiste décadente ce n'est pas la valeur d'usage qui détermine la valeur d'échange, mais l'inverse, c'est la valeur d'échange marchande qui attribue de la valeur d'usage à une marchandise quelconque (la condition étant que sa production entraîne la réalisation de plus-value). Pire, la contradiction entre le travail et le capital s'approfondit encore davantage puisque le capital réduit sa consommation globale mondiale de force de travail salarié vivante dont il est pourtant totalement dépendant pour sa valorisation-reproduction. Le capital est donc contraint d'intensifier l'extraction de plus-value relative et absolue de chaque heure de travail vivant consommée. Ce procès d'intensification de l'extraction - confiscation - de toujours plus de plus-value mène le capitalisme jusqu'à réduire le temps de travail nécessaire au-delà du minimum social requis pour sa reproduction physique élargie. Ainsi, par le processus même de son aliénation la force de travail ouvrière est menacée d'extinction. La concrétisation de cette contradiction fondamentale entre le capital et le travail entraîne le système à son autodestruction. La force de travail vivante - le prolétariat mondial - n'a alors plus aucune alternative, ou bien il dépérit petit à petit et disparaît emportant avec lui le capitalisme, ou alors il connaît un sursaut de vie insurrectionnelle, s'objecte à son sort abject, et engage la révolution prolétarienne socialiste. 

 

Que vient faire la « financiarisation » dans ce processus de déperdition ?

Expliquons maintenant comment la financiarisation - l'inflation - la crédification - la monétarisation du processus de production - d'échange - de réalisation du capital est venue subsumer cette contradiction fondamentale et la porter à des sommets inégalés de décrépitude.

Faute de grandes masses croissantes de valeurs d'usage à transformer en valeurs marchandes et à réaliser en valeurs financières (monnaie, actions, obligations, titres de créances, produits boursiers dérivés) - à valoriser en fait, afin de perpétuer le cycle économique de valorisation du capital - le système bancaire et financier mondialisé s'est mis à émettre de la fausse monnaie - du néant de valeur monétaire - "du crédit, créant du dépôt pour générer de nouveaux crédits" une débauche d'ajustement et de dérèglements financiers, monétaires et boursiers en panade (1).

Examinons simplement quelques statistiques (Tableau 1) qui marquèrent la descente aux enfers d'une banque qui en 2008 a été sacrifiée, lors de la crise des "subprimes", pour donner l'exemple à toutes les autres banques, qui, de toute manière, ne pouvaient et ne pourront jamais faire autrement. C'est le mode de production qui ne peut plus remplir sa mission de reproduction élargie à la fois de la force de travail et du capital. Ces deux composantes fondamentales du mode de production capitaliste sont pourtant indissociables et l'extinction de l'une entraînera la disparition de l'autre. Du moment que le capital ne peut plus assurer la reproduction élargie de la force de travail qui lui donne vie, le MPC s'engage dans un cul-de-sac qui ne peut que lui faire perdre la confiance et l'appui de la classe ouvrière et engendrer sa destruction. Ce sont les capitalistes qui pousseront le prolétariat à l'insurrection et non pas l'agitation de quelques agitateurs gauchistes. Nous venons d'identifier la première condition de l'insurrection prolétarienne mondiale.

Le tableau 1 montre bien que si en 2008, lors de la faillite de la Lehman Brothers, la situation financière mondiale était catastrophique, quatre ans plus tard (2012), elle avait empiré du point de vue financier. Ne pas oublier que la finance n'est que le reflet bancaire et monétaire de la réalité économique globale de l'économie nationale et internationale. Convenons toutefois qu'il ne pouvait en être autrement de par la loi de la dépréciation de la valeur marchande de la force de travail vivante, créatrice de toute plus-value et de tout profit.

 

Tableau 1

 

 

2008

2012

Volume des produits dérivés négociés hors cote en milliards de dollars (US)

516 000 milliards de dollars

708 000 milliards de dollars

Endettement des pays de l'OCDE (pays riches)

75%

105%

Déficit des pays de l'OCDE en% de leur PIB

3,5%

5,5%

Effet de levier de crédit des banques
"trop grosses pour faire faillite" (sic)

31 pour Lehman Brothers

De 13 à 85

Bilans des banques centrales Fed et BCE (créances pourries échangées contre de l'argent du néant)

900 milliards $
1 400 MM euros

3 000 milliards $
3 000 MM euros

Taux de croissance des pays de l'OCDE

0,5

-0,1

Taux de croissance mondiale

2,7

3,2

Taux de chômage des pays de l'OCDE

5,9

8

Réserves de change mondiales

4 000 milliards $

11 200 milliards $

Réserves de change de la Chine

1 900 milliards $

3 500 milliards $

 

 
Source : The Wall Street Journal, "Crise financière : leçon d'un sauvetage, un drame en cinq actes"

 

Faisons davantage de ce qui ne peut pas fonctionner

Et voici que des fumistes, des opportunistes, des réformistes, des gauchistes bourgeois qui souhaitent sauvegarder le mode de production capitaliste, suggèrent de faire davantage de ce qui ne marche pas pour remettre le patient sur pied et prolonger son agonie à l'infini. Lisez ceci :

«  La nouvelle banque de développement des BRICS n’est pas une alternative au FMI et à la Banque mondiale (BM), mais un complément, car elle répond aux défis qui ont été ignorés par les institutions financières internationales. Le FMI n’a fait que travailler dans l’intérêt des spéculateurs et les énormes quantités de dollars, d’euros, de livres et de yens sortant des planches à billets arrivent aujourd’hui par vagues dans les pays des BRICS, déstabilisant leurs économies. Il est par conséquent nécessaire pour les BRICS de développer leurs propres institutions financières, pour financer des projets de développement à long terme. Faisant partie de ce nouveau système (sic), il y a le Système de réserve en devise, qui prend essentiellement en compte les leçons de la crise de 1997 en Asie, au cours de laquelle les devises des pays asiatiques ont chuté, à cause de la spéculation, de 80 % en une seule semaine. Il répond également aux attaques vicieuses lancées récemment par les fonds spéculatifs à l’encontre des pays d’Amérique latine" et l'analyste financière d'ajouter «  Ce système parallèle pourrait bien devenir très rapidement la bouée de sauvetage suite à l’effondrement du système financier transatlantique : car un krach pourrait survenir à tout moment, plus gros que celui de 2008, qui a suivi la faillite de Lehman Brothers. Un tel krach pourrait être provoqué par le « Grexit », l’expulsion de la Grèce de l’euro par le FMI et la Troïka. Tout le système bancaire européen et probablement américain s’effondrerait dans la foulée ; un tel krach pourrait aussi être provoqué par la faillite de l’Ukraine ; ou par une simple explosion de la bulle des produits dérivés qui se monte actuellement à 2 millions de milliards de dollars, une somme qui ne pourra jamais être payée. » (2)

En vertu des lois objectives de l'économie politique capitaliste, en phase impérialiste, c'est-à-dire en phase d'économie politique globalisée, interreliée et mondialement intégrée, une moitié des continents ne peut s'effondrer sous le poids de ses contradictions économiques alors que l'autre moitié prospèrerait. Les fonds d'investissement, les banques, les institutions internationales, les entreprises multinationales des pays du BRICS seront entraînées par le fond en même temps que celles de l'autre alliance impérialiste atlantique régit par les mêmes lois d'économie politique. Des rencontres au sommet de la pyramide financière se tiendront bientôt qui scelleront le sort de la finance internationale dans sa cavalcade vers sa débandade mondiale (3). Nous avons prédit depuis longtemps la dévaluation drastique des monnaies mondiales flouant ainsi les capitalistes créditeurs et les capitalistes débiteurs ainsi que les millions de petits épargnants. Voici que cette perspective cataclysmique se rapproche. Les capitalistes soulèveront ainsi les petits bourgeois qui voudront s'en prendre à eux et se joindre à l'insurrection prolétarienne. Espérons que notre classe saura les tenir en laisse et se méfier de ces convertis de la onzième heure. 

Une troisième guerre mondiale finira par se présenter comme l'unique solution à ces contradictions économiques insolubles. Détruire des forces productives, des moyens de production, des marchandises en surplus (relatifs) deviendra l'unique solution que la mécanique du système impérialiste concurrentiel saura imposer aux plénipotentiaires de service (sous-fifres politiques et financiers déjantés) (4).

Les communistes finiront bien par comprendre que la classe prolétarienne n'a que faire de leurs querelles de chapelles grégaires, sectaires et dogmatiques et qu'elle exige une direction unitaire (5).

 

_____________________________

 

(1) https://www.youtube.com/watch?v=efIiQtfR7BI

(2) http://www.solidariteetprogres.org/zepp-larouche-lima-nouvelle-route-de-la-soie.html

(3) http://www.infowars.com/secret-meeting-in-london-to-end-cash/

(4) http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/usa-otan-et-la-guerre-nucleaire/

(5) http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 

 

POUR COMPLÉTER VOS INFORMATIONS. R. Bibeau (2014) Manifeste du Parti ouvrier. Publibook. Paris. http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 



12 réactions


  • hunter hunter 15 juin 2015 10:40

    Salut,

    Bon j’ai lu l’article vite fait, approche marxiste classique, rien de neuf sous le soleil.

    Deux facteurs non pris en compte, mais qui semblent essentiels :

    1/ c’est un système fondé sur l’infini :ressources infinies, production infinie, consommation infinie, etc.....alors que la planète est une entité finie.
    A part une maîtrise rapide et pas chere de voyages spatiaux pour aller piller des astéroïdes ou d’autres planètes, ça ne fonctionnera pas longtemps.

    2/ Ce système a pris pour des cons pendant des siècles, disons 80% de l’humanité ! je m’explique !
    Produire des trucs, était l’apanage des nations « occidentales » (pour faire simple et rapide), donc disons que jusqu’aux années 80/90, c’était simples : les nations industrielles développées produisaient et vendaient aux autres, mais......

    Depuis, ces pays se sont formés, et sont dorénavant capables de concevoir et créer ds trucs (et les vendre après), donc forcément, ils font concurrence aux nations d’origine du système !

    Chinois, Brésiliens, Indiens et demain d’autres, feront des bagnoles, des navions, des ordinateurs....et tout ça beaucoup moins cher !

    Ce capitalisme glorifiant la concurrence......oui, entre nations initiées,( et encore....) mais quand d’autres prévues au départ pour n’être que des « absorbeurs », changent de statut, le système se grippe, et les désastres commencent à apparaître dans les nations d’origine !

    Bref, c’est le bordel et ça ne marche plus, et Spartacus aura beau sacrifier 15 poulets par jour à Mamon, ça ne peut plus marcher.........je n’affirme rien, je ne fais que reprendre les travaux de JM Jancovici, travaux que j’encourage les camarades ici à écouter en prenant des notes et faisant des pauses, pour ceux qui ne sont pas très familiers avec les maths. Mais c’est quand même très abordable, car l’homme est pédagogue.

    Adishatz

    H/


  • soi même 15 juin 2015 13:37

    Votre prédigéré (Canadien vivant à Montréal.

    Ex-formateur en perfectionnement des adultes

    Ex-enseignant d’économie et d’histoire au secondaire (Québec-Canada)

    Journaliste et analyste en économie politique marxiste ) doit ton, sans doute, que l’on a doit à un article des plus bateaux.

    Il serais bon en bon marxiste bobo, de repensé c’est quoi être Morale ?


  • howahkan Hotah 15 juin 2015 13:55

    nous avons coupé notre lien avec la nature, il se faisait il y longtemps par une partie du cerveau qui est toujours là mais ne marche plus...

    le jours ou nous avons rencontré la mort et la souffrance ainsi provoquée nous avons essayé de fuir cela, ne sachant quoi faire...depuis cette erreur de chemin nous la payons au prix fort et avec d ce que je vois la ferme intention de continuer sur cette mauvaise route...n’ayant absolument aucun idée de l’origine du problème donc a des années lumieres de le solutionner..car bien sur vous le savez que c’est la solution qui montre le problème d’une manière étrange...mais le bug de notre cerveau nous en empêche depuis quelques millénaires, en clair on a perdu notre partie intelligente universelle pour ne plus garder que la partie outil de survie..

    autrefois il y eu des humains éveillés sur ectte terre, nous qui les meprisons du haut de nos certitudes enfantines n ne savont plsu rien de nous memeainsi disparu une espece

    je survole la question,car l’économie, l’argent, et tout le reste ne sont pas du tout des origines à la racine des problemes humains..absolument pas...donc en se contentent d’essayer de changer cela sns chnager le probleme à sa racine...disons rdv dans 100 000 ans et rien n’aura changer...

    c’est un des rôles joué par les pseudo oppositions au système ,elles ne sont toutes en fait que le coté de l’autre pièce du pouvoir qui sait tres bien que à nous laisser nous occuper de questions superficielles comme l’économie , la finance etc etc nous n’allons strictement rien changer d’important ni donc radicalement ..

    toutes les pseudo gauches ont joué ce rôle de faux opposant...

    je suis le problème X 7 milliards est un fait....quand a savoir ou, quoi, comment, pourquoi etc en profondeur....le pire qui peut etre là va nous faire bouger le cul.....car « on » ne le sait pas mais cette société monstrueuse est notre création à tous....
    cela concerne le fonctionnement de notre ...cerveau donc de qui nous sommes en profondeur et qui est perdu depuis des millénaires

    nous croyons progresser à cause des machines..mentalement nous sommes sur un déclin de + en + sévère..

    il nous reste juste le cerveau machine qui fait des machines et voit la vie en machine..ma tondeuse à gazon à autant d’intelligence que moi ..


  • Dwaabala Dwaabala 16 juin 2015 03:27

    Ceux qui se remplissent les poches riraient bien s’ils lisaient cet article.


  • Malefic Malefic 16 juin 2015 11:12

    Que ce modèle économique n’ait qu’un destin, l’effondrement complet, n’est pas une surprise. Votre analyse est globalement bonne et intéressante.

    Mais je trouve votre conclusion un peu faible ou plutôt un peu optimiste.

    "Les capitalistes soulèveront ainsi les petits bourgeois qui voudront s’en prendre à eux et se joindre à l’insurrection prolétarienne. Espérons que notre classe saura les tenir en laisse et se méfier de ces convertis de la onzième heure.
    [...]
    Les communistes finiront bien par comprendre que la classe prolétarienne n’a que faire de leurs querelles de chapelles grégaires, sectaires et dogmatiques et qu’elle exige une direction unitaire
    "

    L’important n’est finalement pas de savoir comment ceci va se terminer. Puisque tant que l’on ne sait pas vers quoi se diriger, cette alternative sera et restera un échec. Il faut penser un modèle viable et qui puisse perdurer.

    La grande majorité des gens voit l’avenir dans un capitalisme contrôlé et étatisé. Il faudrait supprimer la finance, réinstaurer des lois, des règles, des normes et que chaque état reprenne le contrôle de sa monnaie et de son pays afin de réguler son économie. Je résume évidemment très grossièrement. Cette perspective est crédible et réalisable sans pour autant nécessiter un bouleversement total de notre civilisation. Mais si on enseigne l’économie ET le social, ce n’est pas pour rien. Ce sont deux facteurs qui influent l’un sur l’autre.

    Car même si nous revenons à plus de production en relançant l’industrie et nos atouts économique, certains problèmes subsisteront.

    L’allongement de la durée de vie posera toujours et encore le problème des retraites et de l’augmentation de la population.
    La fin de découverte majeure et révolutionnaire posera toujours et encore le problème de la fin de la croissance.
    L’évolution technologique, la robotisation et la baisse des coûts de production (en règle général) des entreprises posera toujours et encore le problème du chômage et du manque de pouvoir d’achat.

    Et dans une économie qui s’essouffle, même avec les meilleurs décisions du monde, parfois il faut reconnaître qu’un système ne fonctionne pas.

    Que faut-il faire ? L’euthanasie pour les vieux ? Réglementation des naissances ? Stopper l’évolution de la science ? Obligations de dépenser plus (où elles pourraient économiser) pour les entreprises ?

    Et à nouveau, le principe de réglementations et de lois, qui était vu comme bon pour l’économie, se heurte à son propre paroxysme et rentre dans l’illogisme le plus total. Chaque parcelle de l’humanité serait réglementé pour essayer de tenir un modèle à la déroute, et finalement nous retomberions dans les dérives qu’a connu le communisme, la dictature.

    Nos futurs enjeux ne sont plus économiques, ils concernent l’humanité tout entière. Alors que faire ?


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 16 juin 2015 16:12

    @ Malefic

    Enfin un commentaire intelligent et de bon niveau théorique.

    Non camarade il n’est pas requis que la classe ouvrière ait en tête le nouveau mode de production pour être amenée - à son corps défendant - sans qu’elle le veuille au début - à se révolter contre sa paupérisation et son exploitation.

    La décadence capitaliste les y amènera sans que les communistes n’aient rien à faire là-dedans - tout ce que je demande c’est que les communistes ne se mettent pas en travers de la route comme en Grèce en ce moment.

    L’insurrection étant lancé par le prolétariat en résistance sans trop savoir ou il va mais ne pouvant plus vivre sous cet ancien système alors le rôle de l’avant-garde sera d’influencé - d’orienter - pas de diriger à mon avis - le mouvement prolétarien vers la révolution totale la destruction de l’ancien système - pas sa réforme - SA DESTRUCTION TOTALE - pour créer un nouveau mode de production que je ne connais pas mais que je sais ne pas être d’inspiration privée-capitaliste-exploiteur-aliénant etc. 

    NON il est faux de dire que les gens veulent le fascisme étatique directif - C’EST LA PETITE-BOURGEOISE QUI HANTE CES PAGES QUI ELLE SOUHAITE CET ÉTAT NAZI - DEUXIÈME VERSION

    Robert Bibeau

     


    • Malefic Malefic 16 juin 2015 16:35

      @Robert Bibeau

      Je vous remercie pour votre compliment.

      Je suis totalement d’accord avec ce que vous dîtes à propos de la révolution prolétarienne puisque je ne l’ai jamais nié. Vous avez mal compris cette partie de ma réponse, je disais que cette révolution serait un échec dans le sens où elle ne permettrait pas de trouver un système économique alternatif et viable. Et ainsi, les problèmes ne feraient que perdurer, après un semblant de mieux...

      Mais vous me l’avez vous dit finalement (« pour créer un nouveau mode de production que je ne connais pas »), vous ne le connaissez pas non plus. C’est d’ailleurs le problème de la grande majorité des personnes exerçant une critique marxiste. Cette posture banni globalement le capitalisme mais sans solution puisqu’il s’agit d’une critique. Enfin, il faut reconnaître, qu’une personne possédant la solution à tous ces problèmes, serait sûrement plus considérée comme délirante que géniale.

      « NON il est faux de dire que les gens veulent le fascisme étatique directif »

      Je veux quand même réagir là-dessus. Moi qui suis patriotique, je ne mélange en aucun cas, le pouvoir étatique et souverainiste d’un État à du fascisme. A force d’utiliser ce mot, on ne sait même plus ce qu’il veut dire.

      Bien cordialement.


    • Malefic Malefic 16 juin 2015 16:37

      @Malefic

      « le pouvoir étatique (...) d’un État »

      Navré pour cet incroyable pléonasme. « régalien » serait plus correct.


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 17 juin 2015 04:16

    Pas d’accord

    La solution est la dictature du prolétariat et l’édification du socialisme comme phase transitoire du capitalisme au communisme - le temps que le prolétariat invente ce nouveau mode de production dans l’effervescence de la révolution


  • Hervé Hum Hervé Hum 3 juillet 2015 13:42

    je lis votre article après avoir publié le mien sur le même thème.

    je ne vois pas de contradiction entre les deux, vous rappelez très bien la contradiction du capitalisme, mais c’est plus une conséquence que la véritable cause.

    en effet, contrairement à ce que pensait Marx, ce n’est pas en raison de la baisse tendancielle du taux de profit que le système progresse inexorablement vers la crise, mais du simple fait de l’existence de la plus-value dans le processus de production. La seule chose qui change, c"est la vitesse de progression vers la prochaine crise du système et cette vitesse dépend des mesures prises pour la freiner.

    La contradiction c’est que théoriquement, le système peut éviter cette progression, mais alors cela exige d’annuler les effets inhérents à la plus-value, ce qui annulerait du même coup le moteur du capitalisme.

    C’est ici que se trouve véritablement la contradiction fondamentale du capitalisme, pour éviter que la crise systémique survienne, il lui faut annuler l’effet d’accumulation de la plus-value, mais alors, ce n’est plus du capitalisme, c’est du socialisme !

    le piège est implacable car nous sommes face à une relation de causalité et contrairement à ce que croient les gens, on ne peut pas s’affranchir d’une relation de causalité sans détruire la règle qui l’a fait naître. C’est disons consubstantiel !

    cela dit, la solution découle directement de l’analyse des crises systémique et est des plus évidente en soi. Si vous ne la voyez pas, c’est en raison du conditionnement dont vous êtes victime.

    Pour preuve, vous donnez la solution dans votre article mais vous ne la voyez pas, parce que Marx semble s’être torché le cul avec, mais accordons lui le bénéfice du doute et ne considérons que sa faiblesse intellectuelle.

    la solution existe, elle tient dans la définition de la monnaie, puisque celle ci est le carburant de l’outil productif et des relations d’échanges.

    la monnaie ne doit plus être vue comme la mesure de la valeur d’échange des marchandises, mais comme la mesure de la valeur d’échange du temps de vie dédié à autrui ou détenu sur autrui.

    Lisez donc mes articles pour vous donner un début d’idée sur la théorisation de ce qu’est une économie sans propriété des moyens de productions et de son financement. Le dernier en date, mai aussi tous les autres !

    Le problème n’est pas de donner la solution, mais de faire prendre conscience du changement de conscience que cela entraîne. La difficulté est donc d’ordre psychologique et non technique car de ce point de vu, le changement peut être quasi immédiat, avec une phase très courte de transition et cela, sans que personne ne soit fondamentalement lésé du point de vue éthique.

    donc, pour pouvoir changer l’économie il fallait que le système actuel s’effondre en créant la panique dans les consciences pour que celles ci soient réceptive à un autre système.

    Le moment est enfin arrivé de dévoiler la solution...


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 3 juillet 2015 18:11

    @ Hervé

    Je ne m’offusquerai pas de vos insultes pour donner toute la place à la polémique

    Vous écrivez ceci « C’est ici que se trouve véritablement la contradiction fondamentale du capitalisme, pour éviter que la crise systémique survienne, il lui faut annuler l’effet d’accumulation de la plus-value, mais alors, ce n’est plus du capitalisme, c’est du socialisme ! ou ENCORE vous écrivez ceci  » La contradiction c’est que théoriquement, le système peut éviter cette progression, mais alors cela exige d’annuler les effets inhérents à la plus-value, ce qui annulerait du même coup le moteur du capitalisme.«  

    Que signifie - comment s’opère  »ANNULER LES EFFETS DE LA PLUS-VALUE - ANNULER L’EFFET DE L’ACCUMULATION DE PLUS-VALUE ??? 

    Qu’Est-ce que la plus-value selon vous - d’où provient-elle et comment est-elle accaparé - accumulé et réintroduit dans le cycle du système capitaliste ???

    Nous traiterons de psychologie un autre tantôt - pour l’heure attardons nous aux choses sérieuses ( smiley)

    Robert Bibeau 


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