mardi 1er juillet 2008 - par ÇaDérange

Dette : « dépenser plus pour pouvoir être réélu »

Dette : l’exemple français

Le président de la Cour de comptes, Philippe Seguin, vient encore de frapper. Pour nous dire que, côté dette, rien ne s’arrange et qu’il ne croit pas une seconde à ce que nous puissions revenir à un budget équilibré en 2012 comme notre président s’y est pourtant engagé auprès de la Commission de Bruxelles à plusieurs reprises. Un doute que je partage totalement à l’examen des comportements de nos hommes politiques de droite comme de gauche, tous acquis au "dépenser plus pour pouvoir être réélus".

Les chiffres sont en effet têtus et ne montrent pas une quelconque efficacité des politiques mise en œuvre depuis l’élection de notre président. Jugez en plutôt ci-contre. Nos dépenses publiques continuent à se situer au-dessus de la moitié du chiffre d’affaires global (le PIB) du pays et sans infléchissement à la baisse. Là où les autres pays européens essayent avec quelques succès de les diminuer comme l’Allemagne en particulier. Même les pays nordiques réputés pour leur forte protection sociale et leur taux d’imposition très lourd ont fait des efforts dans ce domaine. Non pas en diminuant ces services, mais en trouvant d’autres moyens de les rendre à moindre coût et surtout en diminuant le train de vie de l’Etat.

Avez-vous vu le début du commencement d’un tel effort chez nous ? Que nenni ! Nous continuons à attendre comme le messie l’arrivée du point de croissance supplémentaire que notre président nous a promis d’aller chercher avec les dents. L’ennuyeux c’est que la croissance ne se décrète pas et qu’elle passe par l’amélioration de la compétitivité des entreprises, une notion que nos hommes politiques - et nos syndicats - semblent totalement ignorer.

Notre dette en est ainsi arrivée aux 1 200 milliards d’euros, soit 47 000 euros par Français actif et le seul service de la dette (les intérêts des sommes qui nous sont prêtés uniquement) se montent à un mois de salaire par Français actif en moyenne. Pour équilibrer le budget en 2012, il faudrait donc trouver des économies de l’ordre de 47 milliards d’euros dans nos budgets annuels, alors que la seule charge des intérêts, qui a plutôt tendance à être à la hausse avec celle des taux, est déjà de 52 milliards et que le programme de Revue générale des politiques publiques (RGPP) n’a identifié d’économies que pour 6 milliards environ. Autant dire qu’elle est hors de portée sauf retournement de la conjoncture.

L’ennui c’est que la France semble être le seul pays à ne pas avoir profité de la conjoncture porteuse de ces dernières années là où des pays comme la Grèce ou le Portugal l’ont fait, pour rétablir l’équilibre de nos finances. Nous, apparemment, avons continué sur la voie du gaspillage. Il sera difficile d’avoir un minimum de crédibilité dans ces conditions pour mener l’Europe ces six prochains mois.

Etait-il possible de faire autrement, me direz-vous ? Apparemment oui, comme d’autres pays l’ont fait ces dernières années dont je vous reparlerai ces jours suivants. Mais bien sûr avec du courage politique pour ceux qui l’ont fait et des efforts pour le peuple qui ont eu à subir ces rééquilibrages. Il est facile de fustiger le "traitement purement financier" des problèmes comme nos politiciens se plaisent à le faire, et c’est sans doute possible sur une période limitée de temps, mais comment à terme peut-on faire autrement ? En particulier lorsqu’on a reculé devant l’obstacle et l’effort depuis vingt-cinq ans ?

Autre point délicat dans la gestion financière du pays, canalblog063nous avons, avec la loi de décentralisation Raffarin, créé de nouveaux pouvoirs de dépenses, les régions, qui se sont empressés de les utiliser à plein pour combler, il est vrai des besoins que la centralisation n’avait pas su adresser. Mais les dépenses, financées par l’emprunt, sont bien là et viennent s’ajouter à celle du budget de l’Etat et de la dette globale. Alors que les responsables de cette dette, vos élus locaux, ne sont pas considérés comme responsables de ces dépenses nouvelles. Une situation finalement proche de celle de l’Allemagne et de ses Landërs, eux aussi grands amateurs de déséquilibres financiers.

Voilà donc où nous en sommes et ce n’est malheureusement pas brillant. D’autant plus que nous ne voyons aucun signe de changement de politique dans un monde politique très bling-bling, à droite comme à gauche.

Dette : l’exemple portugais

Nous ne sommes pas les seuls en Europe et ailleurs à vivre au-dessus de nos moyens et à dépenser plus que nous ne gagnons. La solution traditionnelle qui consistait à dévaluer la monnaie n’étant plus à notre portée du fait de l’euro, il faut impérativement en revenir un jour ou l’autre à l’orthodoxie financière et à ne dépenser que ce que nous gagnons. Mais voilà, nous, Français, habitués depuis vingt-cinq ans à vivre à crédit, ne savons pas comment faire.

J’avais eu l’occasion de signaler dans ce blog la méthode canadienne qui a consisté, dans une situation financière semblable à la nôtre, à repartir de la feuille blanche en quelque sorte et à se reposer la questions des missions régaliennes qui doivent impérativement rester dans le giron de l’Etat et être assurées par ses fonctionnaires, de celles qui, tout en restant sous la responsabilité de l’Etat, peuvent être assurées en faisant appel au privé et de celles qui n’ont plus de raison d’être assurées par l’Etat. C’est grâce à cette méthode qu’il y a dix ans environ l’Etat Canadien a pu rééquilibrer dépenses et recettes et graduellement rembourser la dette colossale, semblable à la nôtre, qui l’étouffait. Vous pouvez encore aller voir comment fonctionne cet Etat. Il fonctionne toujours, dix ans plus tard, sur la base d’un budget en équilibre ! Bravo !

Plus près de nous, la même mésaventure budgétaire touchait le Portugal, qui, en 2005, s’était retrouvé avec un déficit d’exécution de son budget de 6,1 % de son Produit national brut et une dette de 64,7 % de ce PNB. En d’autres termes, huit mois de travail de tout le pays pour rembourser la dette à ses créanciers !

C’est alors qu’est arrivé au pouvoir un socialiste, José Socratés, qui a jugé le problème de la dette suffisamment grave et invalidant pour le pays pour décider de s’y attaquer avec vigueur. Les résultats sont là. Deux ans plus tard, en 2007, le déficit public était tombé à 2,6 % et, en 2008, il est prévu tomber à 2,2 %. Quant à la dette, elle est en légère régression à 63 % environ. Autre particularité, la Sécurité sociale portugaise est en excédent d’1,2 milliard d’euros !

Le diagnostic de José Socratés sur la situation quasi désespérée du pays était qu’elle était due au fait que le pays croulait sous la charge de son administration et du poids de ses institutions et organismes. 700 000 fonctionnaires pour 10 millions d’habitants, soit en termes équivalents pour la France et sa population de 60 millions d’habitants, 4,2 millions de fonctionnaires, un chiffre inférieur pourtant aux effectifs actuels. Et pas moins de 568 organismes publics ou para-publics, instituts ou commissions diverses.

José Socratés considéra que le problème de la dette était suffisamment critique et invalidant pour le pays pour qu’il décide de devoir s’y attaquer en premier. Il décida de ne remplacer qu’un fonctionnaire partant en retraite sur deux et de diminuer le nombre de postes de direction dans la haute administration de 25 %. Il supprima également pas moins de 187 organismes publics. Enfin, il fallut désormais faire preuve de son mérite et de sa compétence pour avoir droit à des augmentations et promotions. Gageons qu’il a dû réduire également sensiblement les avantages qui vont avec les postes.

Côté recettes, le TVA passa de 19 à 21 % avant de revenir ces jours derniers à 20 %. Quant à l’âge de départ en retraite, il a été fixé à 65 ans et s’ajustera automatiquement en fonction de la progression de l’espérance de vie.

Comme vous pouvez l’imaginer, tout ceci ne s’est pas fait sans des manifestations multiples de ceux que ces mesures touchaient. Je ne peux pas vous promettre, d’ailleurs, que José Socratés sera réélu triomphalement aux prochaines élections, mais au moins il aura fait le travail de nettoyage des comptes qui était indispensable et laissera place à peu près nette à son successeur.

Nous sommes, en France, dans une situation financière équivalente qui avait été prise en compte (un peu) dans les débuts de la campagne présidentielle avant de tomber aux oubliettes. Sans doute était-ce un sujet trop "difficile" pour les Français ou trop risqué pour les candidats. Depuis, vous n’en avez quasiment plus jamais entendu parler. On hésite même à dire qu’effectivement "il n’y a plus d’argent dans les caisses" pour ne pas affoler les électeurs. On est passé du remplacement d’un fonctionnaire sur trois à un sur deux. On n’a toujours pas conclu sur l’avancement de l’âge de la retraite d’un petite année à 61 ans, et notre Sécurité sociale est toujours largement en déficit sans que nous ne sachions comment équilibrer les comptes sans grève générale. Enfin, on a l’impression que l’on crée tous les jours de nouveaux organismes, Hautes Autorités, Centre d’étude de ceci ou de cela, sans jamais faire le compte de ceux existants, s’assurer que le nouvel organisme ne fait pas doublon avec des organismes déjà existants ni bien sûr en supprimer. Avec les avantages statutaires qui vont avec car, bien sûr, ces messieurs, comme on dit chez l’Oréal, "le valent bien" !

Quant au train de vie de l’Etat que vous financez, c’est toujours bling-bling...

Dette : l’exemple allemand

L’Allemagne, elle aussi, a des problèmes de déficit public supérieur aux exigences du traité de Maastricht de 3 % maximum du Produit intérieur brut. Elle s’est également attaquée à le maîtriser, en même temps que la France, du temps des gouvernements Raffarin et De Villepin. Mais, contrairement à nous, avec succès puisqu’elle est "rentrée dans les clous" du traité et surtout qu’elle poursuit l’effort pour arriver à un budget totalement équilibré en 2010. Il est vrai que son ministre des Finances, issu du gouvernement de coalition et socialiste, est intraitable sur le sujet et fortement soutenu par Angela Merkel. Il a donc acquis une vraie crédibilité sur ces objectifs.

L’Etat allemand souffre de la difficulté structurelle et organisationnelle d’avoir deux sources de dépenses indépendantes, l’Etat fédéral et les Landërs, les régions, qui ont en principe toute liberté pour fixer leurs budgets. La conjugaison de ces deux libertés budgétaires fait qu’il est difficile de gérer un budget global et un déficit qui se calcule globalement au niveau de la nation. Une situation qui est très proche de celle de la France depuis que nous avons créé les régions et leur avons donné leur indépendance budgétaire.

Sur le plan industriel, le patronat allemand et ses syndicats ont pris le taureau par les cornes et se sont attelés avec l’aide du gouvernement à améliorer leur compétitivité, en revenant parfois sur des avantages salariaux et statutaires et en particulier sur la durée du temps de travail. Effort dont nous avons vu quelques effets dans les usines françaises de certaines sociétés allemandes qui ont appliqué les mêmes principes avec l’assentiment des syndicats locaux et du personnel (Bosch à Venissieux, etc.). C’est d’ailleurs cet effort du secteur industriel qui a permis à l’Allemagne un retournement spectaculaire de sa balance des paiements.

Sur le plan de la gestion des finances publiques, l’idée est d’arriver à un équilibre budgétaire sur l’ensemble d’un cycle économique. Car, effectivement, il y a des années fastes et des années difficiles comme celles que nous vivons actuellement et également des cas de force majeure qu’il faut bien assumer.

Le gouvernement envisage donc d’instituer au plus haut niveau de la Constitution, la Loi Fondamentale article 109, des obligations de déficit maximum sur l’année (aux alentours des 3 %), sur un cycle économique à définir (on parle d’un déficit de 0 à 0,75 % maximum), ou sur les deux. Et pour pouvoir le respecter dans leur système de budget de dépenses indépendant entre Etats, Landërs, et Sécurité sociale, de mettre en place un "Conseil de stabilité" regroupant à parité représentants de l’Etat (Bund) et des Landërs.

Ce sont les propositions communes du chef du groupe SPD au Bundestag et du président du Bade Wurtemberg, CDU, Günther Ottinger à la commission de réforme du fédéralisme. Planning des activités de cette commission : propositions définitives à faire approuver par le Bundestag aux deux tiers des votants en octobre/novembre et par le Bundesrat qui représente les régions début 2009.

Objectif fondamental : ne pas faire supporter aux générations futures la charge des inconséquences de gestion de la génération actuelle ! On peut rêver.

Bravo l’Allemagne en tout cas... et à quand une telle remise en cause intergénérationnelle en France ?

Crédit image : Michaelski



132 réactions


  • Spyc 1er juillet 2008 16:25

    Ah ben il faudra d’abord que les Français cessent de se regarder le nombril !
    Ils devront aussi comprendre qu’être rétribué en fonction de son mérite ne constitue pas une injustice que ce soit dans le privé ou le public.
    De plus avec une espérance de vie de 80 ans (ou plus) on ne travaille que la moitié de sa vie et ce n’est pas cette moitié qui coute le plus cher à la société, il faut donc bien compenser quelque-part : soit on travaille plus dans la semaine, soit on travaille plus longtemps (en adaptant bien-sûr le poste à l’âge du travailleur).

    En clair, il faudra que le(la) prochain(e) président(e) ait les c.... d’appliquer son programme pour le bien de la société française (et du peuple français qui ne s’en rendra compte que bien tard)


    • geko 1er juillet 2008 17:01

      Le prochain président ? Vous voulez dire que la France a besoin d’un président tout court et de ministres compétents !


    • Spyc 1er juillet 2008 17:10

      En effet un(e) vrai(e) président(e) est nécéssaire, pas un fantoche qui nous fait de l’esbrouffe entouré d’incompétent(e)s ...


    • finael finael 2 juillet 2008 14:21

      @ spyc

      Et comment évaluez vous "le mérite" ?

      Sur quels critères ? Qui serait chargé de "l’évaluer" ?

       Avec de telles notions, fort répandues dans notre idéologie de la compétition et totalement subjectives on évacue tout simplement le fait qu’une tâche, une découverte, une construction sont toujours le fruit d’une collaboration, se bâtissent sur la sueur des prédécesseurs.

       Tous ces ouvrier(ère)s, ces employé(e)s qu’on licencie (EADS, ARCELOR-MITTAL, ...) ont-ils (ou elles) "démérité" ?

       Détail : les salariés allemands touchent en moyenne 1 1/2 ce que touchent leurs équivalents français, seraient-ils donc plus "méritants" ?


    • finael finael 2 juillet 2008 14:46

      Ces histoires de "dette publique", répétées à satiété à longueur de media et ayant une très forte connotation idéologique néo-lobérale me fatiguent et m’énervent.

      Comparer la "dette" d’un état à celle d’un ménage revient à comparer des poules et des théories d’astrophysique : en fait cela n’a rien à voir.

      Décider qu’une meilleure éducation, des infrastructures, une population en bonne santé sont autant de facteurs de "dette" relève d’une idéologie bien particulière et à courte vue. Et les bénéfices de cette éducation, de ces infrastructures, etc ... ils n’existent pas ?

      Comme je l’ai déjà souligné par ailleurs, mieux vaudrait sans doute, pour ces "économistes distingués", laisser le pays à vau l’eau, euthanasier les vieux et les malades, ne pas former les citoyens, ne pas secourir ceux qui sont dans le besoin, etc ...

      L’être humain, vous connaissez ?

      Au fait, auprès de qui l’état est-il endetté ?
      De ses citoyens. Autrement-dit de lui même.
      Des financiers qui d’un côté bénéficient de "cadeaux fiscaux" et reprêtent - à intérêt - les sommes ainsi généreusement attribuées à l’état qui leur en a fait cadeau !

      Bien sûr il y a d’autres dettes : auprès des investisseurs étrangers ... à qui on offre des ponts d’or pour qu’ils investissent chez nous !
      Etc ... Etc ... Etc ...

      Et pour finir, cerise sur ce gateau néo-libéral, personne n’a jamais pu montrer une relation quelconque entre la "dette" d’un pays et la santé de son économie !


    • Spyc 2 juillet 2008 15:19

      @finael

      Tout travail produit un résultat (sauf pour les artistes malchanceux), à partir de là on peut juger de la qualité du résultat ainsi que de la manière d’y arriver, dans les critères de mérite on peut aussi rajouter l’intégration à l’équipe de travail.

      Quand à savoir qui juge de ces critères, il faut qu’il y ait l’employeur et la communauté des employés concerné par le travail de la personne à juger.

      Les exemples de licenciement que vous citez, ne provienne que de mauvaises gestion des entreprises et ne sont pas le faits des employés, je n’ai jamais dit que la promotion au mérite était vraiment en place dans le privé...

      Quand aux salariés allemands, et bien je pense que oui...


  • Goldenboy 1er juillet 2008 16:53

    La dette c’est de la grosse gamique, elle fut remboursée plusieurs fois, aussi nous sommes endettés pour quoi et à qui est-il question de rembourser ?


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 1er juillet 2008 17:03

    à la moindre réforme tous les ayant-droit sur les boulevards , la France le pays qui ( se ) défile...


  • nono 1er juillet 2008 17:10

    Vous êtes vous déja demandé qui tire avantage de l’endettement des pays ?
    Regarder du coté des traités européens, vous aurez votre réponse.

    C’est ça la vraie question qu’il faut se poser.




  • karg se 1er juillet 2008 17:13

    Si on supprime les très inefficace niche fiscales, on récupère 70Md, si on fait le tri dans les exonérations de charges sociales inutiles aux entreprises, on récupère facile 15Md. Adios la dette et en prime l’impôts redevient juste (à revenu égal même taux d’imposition et progressivité réel). CQFD.
    Bon maintenant faut le faire, ça veut dire renoncer à tout copinage électoral.


    • donino30 donino30 1er juillet 2008 22:17

      Et allez, rebelote sur les niches fiscales... Vous ne maitrisez absolument pas de quoi vous parlez, alors n’en parlez pas svp. Il va vraiment falloir faire un article sur le sujet pour les gens sachent exactement ce que sont ces "niches". De l’aveu même de militants forts gauchistes, il y a au maximum 8 milliards "récupérables" sur ces 70. Vous ne me croyez pas, faites vos recherches et revenez après, mais avant ça arrêtez avec cette histoire par pitié.


    • karg se 2 juillet 2008 10:40

      http://www.lesechos.fr/info/analyses/4742770.htm

      Les échos, journal gauchiste reconnu, quelques extraits :

      "Imaginez-vous, Mesdames et Messieurs les députés, un jardin à la française orné de 486 niches ? Non, avec une telle densité, nous vivons plutôt dans un bidonville cynophile où poussent sans arrêt de nouveaux abris (plus d’un par mois, selon le rapport parlementaire), bâtis à la sauvette avec quelques bouts de bois et un peu de tôle. Dans un vrai jardin fiscal à la française, il y aurait six, huit ou dix belles grosses niches, réservées aux bonnes oeuvres, à l’emploi à domicile (pour compenser la multiplication par deux du salaire par l’adjonction des cotisations sociales), à l’investissement dans l’innovation et quelques autres projets d’avenir. Mais pas 486 ! La solution, c’est raser, pas bricoler perpétuellement."

      "Voilà comment nous en arrivons à... 73 milliards d’euros de niches pour cette année, alors que l’impôt sur le revenu devrait rapporter 60 milliards. Ce qui ressemble à un étrange paradoxe : ce que nous évitons de payer dépasse ce que nous payons ! Nous sommes ici les champions du monde, au moins parmi les pays développés. « La France est le pays du G7 qui compte le plus grand nombre de dépenses fiscales », constate le rapport des six mousquetaires de l’Assemblée. C’est aussi le pays de l’OCDE où l’impôt sur le revenu est de loin le plus faible. Selon les prévisions de Bercy, il devrait collecter 3 % du PIB en 2008. Aux Etats-Unis, l’impôt sur le revenu (échelon fédéral et Etats confondus) rapportera cette année 8,5 % du PIB, à en croire les prévisions des services budgétaires du Congrès. Au paradis du modèle nordique, c’est encore davantage : plus de 15 % en Suède, et près de 25 % au Danemark !"

      "notre propre système de prélèvements est pour l’essentiel « à taux plat » (la complexité en plus, puisqu’il y a une myriade d’impôts et de cotisations). C’est contraire au fameux article 13 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 : « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés. "



    • Fred 2 juillet 2008 10:53

      Au passage le Danemark est officiellement en récession, deux trimestres de croissance négative.

      En plus si on s’attaque aux niches fiscales, c’est surtout les classes moyennes et pauvres qui vont souffrir mais allons y, moi ça ne me dérange pas je profite de rien : pas d’enfant, salaire moyen plus, pas propriétaire. L’exemple parfait du payeur qui ne peut rien défiscaliser.


    • karg se 2 juillet 2008 11:02

      @Fred : le Danemark a des soucis de main d’oeuvre, c’est ça qui ralenti leur croissance, mais comme ils sont déjà bien riche et le chômage à 3%, un peu de stagnation n’est pas si grave.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 11:15

      Vous n’avez apparemment pas compris mon commentaire Karg, ce n’est pas le montant de 73 milliards que je conteste mais sa composition. Ce que je veux dire, c’est que si vous listez les niches fiscales avec les montants en face, vous arrivez à retirer au maximum 8 milliards sur ces 73. Les autres, Besancenot lui même n’oserait pas y toucher s’il voyait leur libellé. Je n’ai pas envie de recommencer un long fil de discussion sur le sujet, si vous êtes quelqun de sérieux faites des recherches sur la composition exhaustive de ces niches fiscales et vous verrez que j’ai raison. Et si vous n’êtes pas d’accord, soumettez un article sur la question ce serait intéressant d’en discuter sur une base solide, mais ne balancez pas comme cela des chiffres non maitrisés sur des sujets aussi importants.


    • karg se 2 juillet 2008 11:59

      Donc les échos mentent...


    • JPC45 2 juillet 2008 12:27

      comparer le poids de l’impot sur le revenu de la France avec d’autres pays pour en conclure qu’il est trop faible en France, n’est pas bien intelligent car en France, le financement de la protection sociale se fait par les cotisations sociales et non par l’impot donc la comparaison n’a aucun sens.
      Ce journaliste n’ets qu’un journaliste qui ne connait pas grand chose.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 12:32

      Rassurez moi Karg, vous lisez ce que l’on vous écrit au moins ? Vous ne me donnez guère l’impression de le vouloir. Tant pis...


    • karg se 2 juillet 2008 13:22

      73Md dans 486 niches, c’est l’info donné par les échos, vous la mettez en doute ?


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 13:33

      copier / coller de mon commentaire précédent, il convient parfaitement :

      "Vous n’avez apparemment pas compris mon commentaire Karg, ce n’est pas le montant de 73 milliards que je conteste mais sa composition. Ce que je veux dire, c’est que si vous listez les niches fiscales avec les montants en face, vous arrivez à retirer au maximum 8 milliards sur ces 73. Les autres, Besancenot lui même n’oserait pas y toucher s’il voyait leur libellé. Je n’ai pas envie de recommencer un long fil de discussion sur le sujet, si vous êtes quelqun de sérieux faites des recherches sur la composition exhaustive de ces niches fiscales et vous verrez que j’ai raison. Et si vous n’êtes pas d’accord, soumettez un article sur la question ce serait intéressant d’en discuter sur une base solide, mais ne balancez pas comme cela des chiffres non maitrisés sur des sujets aussi importants."


    • Fred 2 juillet 2008 14:09

      "@Fred : le Danemark a des soucis de main d’oeuvre, c’est ça qui ralenti leur croissance, mais comme ils sont déjà bien riche et le chômage à 3%, un peu de stagnation n’est pas si grave."

      Il y a d’autres choses qui expliquent le succès Danois.


      - temps partiel : 22% de la population active, forcement ça fait baisser les chiffres du chômage

      - pas d’ISF donc attraction

      - impôt sur les sociétés plus faibles qu’en France

      - au bout de deux refus au chômage (d’ailleurs plafonné à 2000-2500€/mois) perte des allocations (ça vous rappelle rien)

      - pas de sécurité d’emploi pour les fonctionnaires

      - aucune indemnité de licenciement pour un employé avec moins de 12 ans d’ancienneté

      - la base de l’impôt a été élargie sur les salaires les plus faibles contraitement ou en France 50% des salariés ne paient pas d’impôt sur le revenu
      ...

      Si on essayait de passer ces mesures en France, on se ferait traiter de libéral et de sale capitaliste alors que ce pays est socialiste. Moi je suis plutôt pour mais je pense que les mêmes qui se plaignent en permanence du système français ne voudraient pas de ce système, ils pensent que l’on peut continuer à vivre comme dans les 30 glorieuses, idée perpétuée par les différents partis de gauche.


    • xa 2 juillet 2008 15:08

      Karg
      Vous semblez ne pas avoir lu l’article des Echos.

      Il n’est pas question de revoir le montant des niches, mais l’organisation de celles-ci. Il y en a 486, ce qui rend presque nécessaire un conseiller fiscal pour comprendre comment ça marche, alors qu’on pourrait les regrouper en une dizaine de grosse niche, sans pour autant diminuer les sommes correspondantes.

      C’est la lisibilité de l’impôt dont il est question dans cet article des échos, pas la remise en cause du montant des niches.

      Par ailleurs, sur l’inefficacité des niches, compte tenu du fait que de nombreuses niches concernent des électeurs pas si fortunés que la légende le laisse croire, il est inconcevable "électoralement parlant" de les remettre en cause. C’est ce sur quoi Donino vous réponds : on pourrait récupérer 8 milliards sur les 73.



    • karg se 2 juillet 2008 17:47

      Je ne conteste pas que certaines niches est une motivation sociale, mais c’est une très mauvaise méthode que de faire du social en jouant sur la charité subventionné. On a franchement besoin de faire table rase et de simplifier au maximum le fonctionnement de l’état pour que l’argent soit mieux utilisé.


    • karg se 2 juillet 2008 17:51

      Fred c’est franchement pas un mal que tout le monde paye l’IR (responsabilisation) et que le montant du chôamge soit plafonné, c’est les hauts salaires qui profitent volontairement du chômage, par les smicards.

      Pour l’obligation de reprendre un emploi, c’est tellement facile de rater une embauche (on peut se saborder durant l’entretient) ou se faire virer durant la période d’essai...


    • Fred 2 juillet 2008 19:25

      "Fred c’est franchement pas un mal que tout le monde paye l’IR (responsabilisation) et que le montant du chôamge soit plafonné, c’est les hauts salaires qui profitent volontairement du chômage, par les smicards.

      Pour l’obligation de reprendre un emploi, c’est tellement facile de rater une embauche (on peut se saborder durant l’entretient) ou se faire virer durant la période d’essai..."

      Proposez d’augmenter l’IR sur les plus pauvres et vous aurez tout le monde dans la rue. Ensuite je suis plutot d’accord sur le plafonnement du chomage.

      Ensuite vous evitez de commenter sur les autres mesures prises par le Danemark : pas d’ISF, baisse des impots sur les societes, pas d’indemnisation de licenciement, status prive pour tous les fonctionnaires...quelles sont vos positions par rapport a ces mesures ?


    • karg se 2 juillet 2008 20:45

      Je propose d’augmenter l’IR pour les riches qui payent rien graçe aux niches fiscales. C’est différent.


    • Fred 3 juillet 2008 14:06

      "Je propose d’augmenter l’IR pour les riches qui payent rien graçe aux niches fiscales. C’est différent."

      d’accord donc comme de nombreuses personnes qui parlent des systèmes scandinaves en bien, vous ne voulez garder que la partie liée aux riches pensant que les autres ne participent pas à la réussite de ces pays, c’est bien ça ?

      Je vous conseille quand même de regarder les différentes niches fiscales pour voir que la grande majorité de l’argent dépensé l’est pour tout le monde et non exclusivement pour les riches.

      Moi comme vous je pense que l’on peut effectivement reprendre de l’argent aux riches mais je suis pour aussi pour supprimer le système de part, cad une famille avec 3 enfants paiera autant d’impôt qu’un couple sans enfant (à salaire équivalent). Sachant que le système est plutôt axé pour les gens avec familles (éducation nationale premier budget de l’état avec 25% des dépenses, cotisation à la sécu équivalent quelque soit le nombre d’ayant-droit, crèche et défiscalisation de la nounou, allocations familiales...) cela fera en sorte que tout le monde contribue AUTANT dans le système. De plus ce système de part avantage largement les plus riches.


    • karg se 3 juillet 2008 19:42

      La question n’est pas forcément qu’elles s’adressent à des riches ou des pauvres, surtout quand on paye l’IR c’est qu’on est dans la première moitié, donc pas trop pauvre. La question est comment rendre le système fiscal simple et efficace, en faisant de la proportionnalité et du taux égal à revenu égal une réalité.

      Récupéré les 70M d’IR et les 15Md d’exonération, c’est qu’une boutade, on pourrai discuter de l’utilisation de se surplus (réduction d’impôts, remboursement de la dette, investissement). Mais toute réforme de la France doit passer par une simplification profonde du fonctionnement, et pas du rajout.


    • Fred 4 juillet 2008 10:49

      la je suis entierement d’accord. Il faut simplifier le systeme de fiscalite et on pourra degraisser Bercy, ce n’est pas normal qu’il nous faille 130 000 fonctionnaires pour recolter les impots la ou d’autres pays le font avec 10 fois moins.


    • xa 4 juillet 2008 12:00

      Oui.
      Réformer toute la fiscalité devient une nécessité.

      Les avantages sont nombreux : lisibilité, prévisibilité, justice, perception de l’utilité de la fiscalité, ...

      Des pistes ont été proposées. Dans celles-ci, il y a la fusion des charges patronales et salariales à coût du travail maintenu. Cela signifierait que le brut augmente d’autant que la part patronale actuelle, et qu’en contrepartie les cotisations soient uniquement salariales.

      Intérêts ? L’Etat ne peut plus modifier les taux patronaux. Donc il doit réfléchir avant de faire une modification des taux (fâcher 30 millions d’électeurs/employés est plus risqué que de fâcher 100000 électeurs/patrons).

      Ensuite, on peut déporter sur l’IR les charges qui concernent les comptes sociaux non liés au travail (ie : tout sauf retraite, accident du travail, chomage).
      Intérêts ? Tout le monde pairea l’IR, donc tout le monde verra en quoi il participe de la solidarité. La plupart des gens ne tiennent compte que de leur salaire net, pas du brut et encore moins du cout total. Donc ils ne se rendent pas compte qu’ils donnent à l’Etat 50% de ce que leur employeur dépense pour leur travail.

      Ca nécessite, par ailleurs, de revoir la "stratégie" d’affectation d’une recette à une dépense, qui limite le redéploiment simplement les ressources lorsque les besoins évoluent.


      Au final, on ramène une fiche de paye à moins de 10 lignes, on simplifie la vie des comptables, des entreprises. Côté Etat, comme on a moins de "lignes fiscales", on a besoin de moins de vérifications tordues, donc de moins de personnes pour gérer cela (Ursaff et DT). On peut soit réduire les effectifs, soit les reclasser (par exemple sur le contrôle, où il manque du personnel).

      On peut passer à une nouvelle étape. Revoir par exemple, comme les Echos le soulignaient, le découpage des niches fiscales, ce qui veut dire, les évaluer pour vérifier leur pertinence, et les regrouper pour limiter le charabia des 30 modèles de déclarations fiscales (moins de niches, moins de lignes, moins de travail côté DGI, moins d’arrachage de cheveux côté contribuable)



  • faxtronic faxtronic 1er juillet 2008 17:19

    Le probleme c’est que le peuple rembourse la dette que les dirigeants creent a leurs profits


  • docdory docdory 1er juillet 2008 17:41

     @ Ca dérange 

    Deux pistes pour réduire les dépenses publiques : 

    1°) réduire , puis supprimer à long terme les subventions aux associations . En effet , selon un rapport officiel :
    http://www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/Stat-Info_07-04-ok.pdf
    le montant total des subventions publiques aux associations est égal à 34% du budget desdites associations , qui est de 59 milliards d’euros . Les subventions aux associations représentent donc 20 milliards d’euros annuellement .
    Or , que sont en fait les subventions publiques aux associations ? Il s’agit de faire payer indirectement aux citoyens , par l’impôt , une cotisation à des associations , à la raison sociale desquelles ils peuvent parfois être en désaccord complet . De quel droit cette cotisation imposée sans raison aux citoyens ? Si des citoyens décident de constituer une association , libre à eux , mais qu’il ne demandent pas aux citoyens non concernés de payer !

    2°) Arrêter toute nouvelle construction d’infrastructure routière ou aéroportuaire : vu l’augmentation irréversible des prix du carburant , l’utilisation des routes et du transport aérien ne va aller qu’en diminuant . Inutile donc de construire de nouvelles infrastructures ! A noter que la France qui comporte le record mondial de ronds-points par habitants , a déjà dépensé à cet effet cent milliards de francs ( 15 milliards d’euros ) .



    • ze_katt 1er juillet 2008 20:45

      Attention, de nombreux services publics indispensables fonctionnent sur un mo associatuf. Notamment dans le cadre de l’aide à l’enfance.


    • Yohan Yohan 2 juillet 2008 01:36

      @ l’auteur

      Je peux vous rassurer sur ce point, l’Etat a parfaitement compris qu’il était plus facile de réduire ses subventions aux associations que de réduire son propre train de vie. Les coupes claires ont commencé depuis deux ans.
      Le problème est que si certaines associations font office de sous traitant travaillant à un prix compétitif pour la collectivité, d’autres n’apportent pas de réelle valeur ajoutée. Sauf que dans les coupes claires, le tri n’est pas fait entre associations inutilement budgétivores et associations gérées au cordeau qui font un travail nécessaire et utile. J’ajouterai même que les plus inutiles sont souvent celles qui sont les mieux placées pour faire du lobbying et qui parviennent à se maintenir au détriment de petites associations extrèmement efficaces, qui elles perdent leurs subventions.


    • Yohan Yohan 2 juillet 2008 01:38

      erratum
      c’était une réponse à Doctory


    • chris chris 2 juillet 2008 10:07

      @ Yohan,

      C’est une blague cette histoire de coupe claire sur les subventions aux associations. L’Etat continue à arroser les associations, et dans le domaine social, le fonds social européen sert de variable d’ajustement, au final les structures type missions locales continuent de se gaver d’argent public.
       
      Le scandale des subventions aux associations en France c’est l’entretien du clientélisme et du copinage sur le terrain. 
      L’Etat ne demande jamais de justifier la réalité physique de l’utilisation des fonds, seule compte la consommation des crédits. Une association peut avoir une subvention, dès lors qu’elle consomme l’argent et qu’elle justifie les dépenses d’une manière ou d’une autre c’est suffisant pour le contrôle de l’Etat qui se borne à demander une obligation de moyens et non de résultat.
      "Vous n’avez pas fait ce pourquoi on vous a subventionné ? C’est pas grave, vous démontrez que vous avez bouffé tout le pognon, c’est donc que tout va bien..."

      Seule la procédure de marchés publics généralisée permettrait d’éviter ce genre de dérapages scandaleux 


    • xa 2 juillet 2008 15:15

      Petite correction.

      34% des fonds des associations proviennent des subventions publiques, donc Etat + Collectivités, lesquelles n’entre pas dans les calculs de l’auteur. Sur les 20 milliards en question combien viennent des collectivités locales, lesquelles je vous le rappelle, doivent avoir un budget à l’équilibre ?

      Le rapport en question ne le dit pas. Donc avant d’en savoir plus, difficile de dire que l’Etat pourrait récupérer ces 20 milliards en totalité


    • Spyc 1er juillet 2008 18:06

      Il est naturellement évident que deux gamins qui roulent à toute allure sur un scooter sans casques et sans respecter le code de la route (c’est bien connu c’est fait pour les chiens) ne peuvent être que d’innocentes victimes quand ils percutent une voiture de police !

      Sérieusement, ils sont sûrement un peu mou du bulbe à l’ump, mais pour autant ils ne volent pas plus haut ceux qui prennent le parti des dealers et autres petites frappes des quartiers à tout bout de champ, surtout quand ils ont tort d’ailleurs !


    • Spyc 1er juillet 2008 18:22

      Je ne sous-entend rien du tout, mais la dette ne provient pas des incidents de Villiers le Bel, qui eux même ne sont pas la faute des policiers...

      Quand à la drogue, certains feraient mieux d’en consommer moins ...


    • kotodeuxmikoto kotodeuxmikoto 2 juillet 2008 01:16

      ne sont pas la faute des flics.... !ok donc se sont les jeunes qu’ils leur sont renté dedans... !!!!!!!!


    • Spyc 2 juillet 2008 10:18

      @kotodeuxmikoto

      Et bien oui, c’est le scooter qui est rentré dans la voiture de police, les faits sont ainsi ...


  • Forest Ent Forest Ent 1er juillet 2008 18:15

    Il y a dans cet article trop d’erreurs ou d’approximations.

    Nos dépenses publiques continuent à se situer au-dessus de la moitié du chiffre d’affaires global (le PIB) du pays.

    Faux. Autour du quart. L’autre quart, ce sont les systèmes sociaux qui ne sont pas des dépenses publiques. Quand on fait des comparaisons internationales, il faut les faire à périmètre comparable.

    Avez-vous vu le début du commencement d’un tel effort chez nous ? (...) Le programme de Revue générale des politiques publiques (RGPP) n’a identifié d’économies que pour 6 milliards environ.

    La RGPP est un commencement, en particulier avec un objectif de 54 000 fonctionnaires en moins dans les armées. On verra bien. Ca devait être le cas aussi pour les tribunaux, mais il semble que la redistribution ait merdé et que ça ne finisse par coûter plus cher.

    Il sera difficile d’avoir un minimum de crédibilité dans ces conditions pour mener l’Europe ces six prochains mois.

    Ca c’est sûr, mais c’est pour une autre raison : c’est difficile d’avoir un leadership clair quand on a un discours incohérent.

    nous avons, avec la loi de décentralisation Raffarin, créé de nouveaux pouvoirs de dépenses, les régions, qui se sont empressés de les utiliser à plein pour combler, il est vrai des besoins que la centralisation n’avait pas su adresser.

    Faux. Il y a eu beaucoup de transferts de charge de l’Etat aux régions, sans les ressources qui vont avec. En fait, la dette des régions est pour la plus grande part une dette cachée de l’Etat.

    les responsables de cette dette, vos élus locaux, ne sont pas considérés comme responsables de ces dépenses nouvelles.

    Ben si, la preuve : vous l’affirmez sans le justifier. Où y a t-il des "dépenses nouvelles" ? Ca aurait mérité argumentation. Votre point sur les régions est incohérent. Ce ne sont pas les lois Raffarin qui ont créé le pouvoir des régions de s’endetter, elles leur ont juste transféré de nouvelles "compétences" ou "charges" selon les points de vue.

    Je ne vois pas ce qui montre dans cet article que la dépense publique est excessive. Plusieurs pays, comme les US, l’UK, et justement le Portugal, l’ont réduit au prix d’une explosion de l’endettement privé, qui est en train de balayer l’économie mondiale, ce qui fait que votre article est singulièrement hors de propos. Ce n’est certes pas le moment de flinguer la demande.

    Enfin, je rappelle comme d’habitude que l’UMP augmente la dette en moyenne deux fois plus que le PS, et qu’il existe un autre moyen d’équilibrer le budget : supprimer l’évasion fiscale sur les revenus du patrimoine, dont on ne parle singulièrement pas ici.


    • karg se 1er juillet 2008 18:22

      Merci pour ces précisions indispensables, sinon c’est quoi l’autre moyen ?


    • JPC45 1er juillet 2008 19:14

      pour forest : je ne vois pas en quoi lorsque l’on fait des comparaison de dette publique il faudrait en exclure certaine comme les dettes "sociales". c’est la définition de la dette publique.

      précision supllémentaire, la dette sociale ne représente pas 25% de la dette à ma connaisance mais plutôt 15%


    • Forest Ent Forest Ent 1er juillet 2008 19:28

      @ karg se

      quel autre ?

      @ JPC 45

      Il s’agissait de dépense et pas de dette.

      @ Actias et JPC 45

      La dépense de santé en France est 10% du PIB, et redistribuée. Aux US, elle est de 15% et totalement privée. Si l’on veut comparer les assurances santé ou chômage entre pays, un bon indicateur serait efficacité-coût, pas charges. Les arguments utilisés dans cet article sont caricaturaux. Je ne pense pas pour autant que la dette soit bonne, mais j’en ai un peu assez des "on croule sous la dette publique" au moment même où la dette privée est en train de flinguer l’économie mondiale. Est-ce bien raisonnable ?


    • JPC45 1er juillet 2008 20:01

      vrai est faux.

      les dépenses santé c’est 11% du PIB (pour la 1ere fois en 2006, ce taux a même très légèrement diminué). Il y a un 1/4 de ces dépenses qui restes à la charges des malades ou des mutuelles.

      Pour la santé aux EU, il existe des systèmes publiques pour les pauvres et les personnes agées donc 100% n’est pas privé.

      Les Eu sont un exemple à pas suivre car il est le signe d’un gachi. On peut faire mieux avec moins.


    • Dolores 1er juillet 2008 20:07

      Les systèmes sociaux seraient équilibrés
      si les gouvernements ne faisaient pas un "cadeau" au patronat
      en l’exonérant des charges sociales. Les petits cadeaux entretiennent l’amitié !


    • Philippe D Philippe D 1er juillet 2008 20:12

      @ Forest

      Enfin, je rappelle comme d’habitude que l’UMP augmente la dette en moyenne deux fois plus que le PS...

      Il faut aussi tenir compte de l’environnement international et de l’état de l’économie aux moments ou chacun fut au pouvoir. Il me semble me souvenir par exemple que Jospin gouverna dans une période particulièrement favorable. A contrario, par exemple, la situation depuis l’été dernier et maintenant particulièrement, ne risque certainement pas d’aider Sarko dans son programe de réformes. etc ...


    • JPC45 1er juillet 2008 20:22

      A dolores : l’état compense les exonérations de charges donc cela ne change rien au déficit de nos système sociaux


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er juillet 2008 20:58

      Forest,

      Tu as du mérite à réagir et à répondre. Ce qui s’écrit sur la dette publique est un flux continu d’inepties. Pour ma part, j’ai décidé de me tenir à une affirmation simple, carrée et sans bavure : parler de la dette sans connaître les autres éléments de passif et d’actif n’a pas de sens. Peu d’articles sur le sujet valent qu’on aille au-delà de cette critique élémentaire, en tous cas pas celui-ci. Mais que l’on écrive n’importe quoi, après tout vous pourrez toujours compter sur les commentaires intéressants de Forest.





    • karg se 1er juillet 2008 21:28

      @Forest : j’ai mal lu la fin de ton post

      Je suis vraiment pas persuadé que l’évasion fiscal explique le déficit, les niches et les fraudes classiques suffisent largement. Elles sont d’autant plus génante que ce sont les riches qui en profitent et qui finalement payent beaucoup moins d’impôts que les pauvres qui se font laminer par les taxes indirectes.


    • bj33 1er juillet 2008 21:42

      @Forest
      j’ai travaillé pour une société qui avait (entre autres) comme clients les DDE (Direction départementale de l’Equipement), cette activité (routes départementales entre autres) a été transférée aux collectivités locales avce peu de contreparties financières et en prime, un certain nombre de RN (Routes nationales) (ou troncons) se sont vues plus ou moins déclassées en RD (routes départementales)....
      Cela n’excuse pas la gabegie de certaines autorités locales, mais je suis sur que si on rajoute mon expérience dans un domaine avec d’autres, on aura une idée plus réaliste des choses.


    • donino30 donino30 1er juillet 2008 22:30

      " Faux. Autour du quart. L’autre quart, ce sont les systèmes sociaux qui ne sont pas des dépenses publiques. Quand on fait des comparaisons internationales, il faut les faire à périmètre comparable."

      Heu... Qu’est ce que c’est que cette histoire Forest ? Prenez n’importe quelle source de comparaison internationale, elle positionne la France à un taux de 53% de dépense publique. Vous avez raison contre tout le monde ? Si certains états ne proposent pas ou peu de prestations sociales, effectivement nous ne sommes pas à périmètre comparable, mais cela ne change rien au fait qu’en France il y en a, et qu’elles sont donc des dépenses publiques.

      Dépenses publiques de la France sur Wikipédia


    • Forest Ent Forest Ent 1er juillet 2008 22:47

      @ Philippe D

      Chirac, il était pas UMP ? Et il a pas eu un ministre des finances nommé Sarkozy qui s est d’enorgueilli du bilan économique de son parti de 2002 à 2005 (après, on n’en a plus entendu parler) ?

      @ donino30

      Votre lien et une "ébauche d’article" wiki qui cite Eric Le Boucher, chroniqueur du "Monde" qui est sans conteste le journaliste qui comprend le moins l’économie que j’aie jamais lu, c’en est même effrayant. Si vous voulez appeller le budget de la sécu une "dépense publique", allez-y, mais ça n’empêche pas que vous ne pouvez pas ensuite comparer avec un autre pays sans y inclure les dépenses de santé.


    • Philippe D Philippe D 1er juillet 2008 23:52

      @ Forest

      J’ai fait mon post de mémoire, je n’ai plus les chiffres en tête.
      Si vous voulez dire que Jospin est à mettre au crédit (ou débit tout dépend comment on voit les choses) de l’UMP car c’était Chirac Président ?
      Il me semble bien que "Generaly Speaking" sur les 20 dernières années, la gauche a plutôt eu de la chance au niveau de la conjoncture internationale, tandis que la droite, Non.
      Je ne cherche pas la polémique à tout prix, c’est ce qu’il me semble me souvenir.
      Je ferai quelques recherches demain.
      Bonsoir.


    • donino30 donino30 1er juillet 2008 23:58

      Fort bien, en voici un autre plus intéressant car il intègre les comparaisons internationales. (cliquer sur "skip intro screen" à la première visite)

      Etude Forbes



      Je peux vous en fournir 20 autres, tous indiqueront comme taux 53%... Il faut bien comprendre que ce n’est pas "moi" qui décide d’intégrer les dépenses sociales dans les dépenses publiques, c’est dans la définition et c’est ainsi que tout le monde fait, sauf vous... Vous semblez confondre dépenses publiques et budget de la nation. Dés lors qu’un organisme est financé par des recettes étatiques, il s’agit d’une dépense publique, je ne vois vraiment pas où est le problème et pourquoi vous vous accrochez à cet aspect.

      Le fait est qu’effectivement le périmètre n’est pas toujours comparable, en particulier quand le système de santé est privatisé, mais ça c’est autre chose ! Cela veut simplement dire qu’il faut faire intention aux pays auxquels on se compare. Dans le lien que je vous ai fourni, on voit par exemple que l’allemagne, et vous reconnaitrez que l’on parle de périmètre comparable, se situe à 8 points en dessous de la France (45% et 53%).


    • Forest Ent Forest Ent 2 juillet 2008 02:04

      Forbes ??? Définitions dans votre lien :

      This table takes into account the total taxes imposed by a country at all levels, national and local, as a share of GDP. It includes as well overall government spending at all levels of government, which in all countries is greater than the current tax burden. The resulting deficits are covered by public debt repaid through future taxes, hidden taxes not reported, profits from state-owned monopolies, and the privatization and sale of government assets. This breakdown is available only for OECD member countries (smaller than our Misery set) and uses the latest official 2007 data from the OECD for the year 2006.

      Voila encore une nouvelle définition incluant les bénéfices de EdF et le produit de la vente d’ASF. J’ai la vague impression que vous n’en aurez jamais deux identiques, parce que cette notion n’est ni évidente, ni objective.

      Mais je note que les chiffres viennent de l’OCDE, ce qui n’est pas pour me surprendre, vu que cet organisme a pour seul but de répandre le "consensus de Washington" et d’inciter à tout privatiser partout, comme en Argentine, ce qui est tout sauf désintéressé.


    • Forest Ent Forest Ent 2 juillet 2008 02:09

      @ Philippe D

      Il y a déjà eu plusieurs articles sur ce sujet sur AV. A mon avis, la droite augmente plus la dette parce qu’elle ne risque pas d’être attaquée pour cela par l’opposition. La droite fait souvent des trucs de gauche et réciproquement. Après tout, c’est Mitterrand qui a désindexé les salaires et privatisé.

      Je suis bien convaincu que l’on va entendre l’UMP expliquer pendant encore 4 ans que c’est la faute à la conjoncture. Il n’empêche que toutes les décisions prises jusque ici par Sarkozy sont procycliques et stupides.


    • JPC45 2 juillet 2008 06:28

      Pour moi les dépenses sociale doivent être intégrée aux dépenses publiques(cela ne veut pas dire que l’on doit intégrer toutes les dépenses de santé mais seulement celle qui sont du domaine du public)car au final qui paie le déficit, c’est l’état par l’intermédiaire de la CADES

      D’ailleurs, à mon avis l’état de la dette est sous estimée par des structures annexes qui ne doivent pas être intégrée à la dette publique (FSV, FFIPSA par exemple)

      d’ailleurs poure l’INSEE c’est intégré http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1102/ip1102.html

      enfin, on n’integre pas les engagements notamment de retraite dans la dette de l’état ce qui doublerait le niveau d ela dette française/


    • ronchonaire 2 juillet 2008 09:58

      Forest,

      Que vous le vouliez ou non, le taux de prélèvements obligatoires en France est bien au delà des 50%. Vouloir sortir de ce chiffre les prélèvements liés aux dépenses sociales relève de l’escroquerie intellectuelle : le système est garanti et géré par l’Etat, les prélèvements sont obligatoires et se font en même temps que l’impôt. D’ailleurs, les comparaisons internationales utilisent bel et bien le taux de prélèvements obligatoires pour mesurer le poids de l’Etat dans l’économie.

      Quant aux soi-disant penchants pour la dépense qui seraient plus élevés à gauche qu’à droite, permettez-moi de vous rappeler l’épisode de la fameuse "cagnotte" de l’année 2000 ; souvenez-vous de Jospin nous annonçant fièrement au JT de France 2 que l’Etat avait dégagé une "cagnotte" budgétaire cette année-là (de 35 Mds de FF si ma mémoire est bonne) et se demandant comment il allait bien pouvoir la dépenser. Ce qu’il a oublié de préciser c’est que ce qu’il appelait "cagnotte" était en fait un déficit moins important que celui prévu par la loi de Finances (!) La France n’a plus connu d’excédents budgétaires depuis des décennies, c’est un autre fait incontestable.

      Le fait est que nos dirigeants, de gauche comme de droite, sont tous plus incompétents les uns que les autres en matière de politique économique et de gestion budgétaire. Ils veulent désormais gérer l’Etat "comme une entreprise" mais ils ne réalisent pas que si l’Etat était vraiment une entreprise, ils se seraient fait virer depuis longtemps !

      Il n’y a en fait qu’une seule solution au problème de la dette publique : retirer la politique budgétaire à ces guignols et la confier à un organisme indépendant, sur le modèle de la BCE pour la politique monétaire.


    • chris chris 2 juillet 2008 10:17

      @ Forest Ent,
       
      Le budget de la sécu serait selon vous un budget privé ? Alors comment expliquer que Martine Aubry ait pu puiser dans la caisse de la sécu pour financer ses 35 heures ?
      Votre raisonnement me parait un peu léger.

      Quand à Eric Le Boucher du Monde, je constate qu’il n’a pas l’honneur de vous plaire uniquement parce qu’il n’est pas en accord avec vos thèses néo-keynésiennes. il est vrai que ses articles dénotent un peu dans un journal boboïsé tel que le Monde.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 10:24

      Forest, vous ne lisez apparemment pas ce que l’on écrit dans les commentaires, vous contentant de critiquer les sources, Le Monde, Wikipedia et Forbes ne vous conviennent apparemment pas... L’OCDE est de plus ligué contre la France on dirait smiley Voyons cela. Je vous ai dit que je pouvais vous fournir 20 liens indiquant un taux de dépense publique à 53% et je vous en ai donné déjà 2. Retournons le problème : donnez nous en un seul employant le terme "dépense publique" appuyant votre thèse du quart, à peine donc, du PIB de la nation avec comparaison internationale. Juste pour nous montrer que vous n’êtes pas seul au monde sur ce coup là. Ah vous ne pouvez pas ? Tiens...


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 10:30

      Et je vois dans un commentaire plus haut que même l’INSEE, dont vous défendez habituellement le sérieux et l’indépendance, les considère comme des dépenses publiques... Mais sans doute cette source n’est elle pas sérieuse non plus.


    • karg se 2 juillet 2008 10:46

      Donino : certain pays ne prennent pas en compte les dépenses sociales dans les prélèvements obligatoires car elle passe par les syndicats (Allemagne). En France elles ne passent pas l’état mais pas les organismes paritaire, géré par les syndicats des employés et du patronat et très indirectement par l’état (avec entre autre un devoir de réserve durant les négociations).

      Dans tous les cas on est dans le flou le plus total sur la définition d’une dépense publique, mais comme le montre l’exemple du système de santé américain, privatisé est loin de garantir un meilleur service à un meilleur prix. La protection sociale semble bien s’accomoder d’un monopôle d’état.


    • herve33 2 juillet 2008 10:46

      On nous parle de la dette et à coté de cela , l’administration des impôts va devoir faire de beaux chèques aux plus fortunés de notre pays  suite à la démagogie de notre cher Président .

      Augmenter La dette , c’est hypothéquer l’avenir de nos enfants , c’est aussi le pillage des services publiques car les interets générés par cette dette qui devient colossale ne sert plus qu’à engraisser les grandes institutions bancaires , au lieu de faire fonctionner les services de l’Etat .

      Les solutions elles existent , déjà les niches fiscales , qui est un véritable scandale à elle seule , elle représente 73 milliards d’Euros soit 3,8 % du PIB . ( http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40845 ) .








    • JPC45 2 juillet 2008 11:01

      sur les niches fiscales il faut arreter de dire n’importe quoi : il faut regarder ce que l’on met dedans et après on peut discuter avant de "varitable sacandale"


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 12:46

      "certain pays ne prennent pas en compte les dépenses sociales dans les prélèvements obligatoires car elle passe par les syndicats (Allemagne)"

      Ah bon. Vous parlez sans doute des organismes de formation professionnelle, organisés par les syndicats via des subventions de ... l’état. Le reste du budget des syndicats, les cotisations, est petite une goute d’eau comparé au PIB de l’Allemagne. Vous balancez décidément beaucoup de choses approximatives, et puisque encore une fois vous ne me croirez pas, je vous invite à étudier un rapport sur la question.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 12:52

      En revanche je suis parfaitement d’accord avec vous sur la difficulté des comparaisons, ce n’était pas l’objet de ma réaction. A mes yeux le taux de dépense publique mesure la part d’intervientionnisme de l’état, pas forcément l’efficacité de l’action publique.


    • Forest Ent Forest Ent 2 juillet 2008 16:06

      @ donino30

      Je constatais simplement que les deux premiers liens que vous avez exhibés avaient deux définitions différentes de la "dépense publique" et que ça augurait mal de la suite (en termes de "définition universellement reconnue").

      @ tous

      On arrive ici, et c’est le but de ce genre d’article fourre-tout, à un patchwork de sujets différents.

      Je répète que je ne pense pas qu’une dépense publique élevée soit nécessairement une bonne chose (ni trop faible d’ailleurs), et que l’on peut considérer si on le souhaite que les assurances santé, retraite, chômage, sont des dépenses publiques. Ca m’est totalement indifférent.

      Comme la notion de "prélèvement obligatoire". Personnellement, j’ai toujours dû payer une assurance santé "sécurité sociale" obligatoire et une complémentaire santé obligatoire, choisie par mon employeur.

      Mon message principal, qui semble avoir du mal à percoler, est que si l’on veut comparer des pays, il faut le faire à périmètre constant, et que les graphiques comme celui de l’OCDE sont pipeau.

      Et quand bien même on veut juger du niveau global de "dépense publique", il est nécessaire pour cela de distinguer ses composantes et leur nature. En ce sens, il est intéressant de faire des comparaisons internationales sur le rapport efficacité/coût des assurances chômage ou de l’éducation nationale. Mais des incantations générales comme celle de cet article sont de peu d’utilité.

      Enfin, tout cela me donne une impression surréelle d’un débat sur les dinosaures. Nous sommes en train de vivre une crise grave et mondiale causée par un excès d’endettement privé, surtout US. Ca devrait être la principale grille d’analyse, et j’ai pourtant l’impression que vous n’en avez pas entendu parler.


    • JPC45 2 juillet 2008 16:11

      Comparer les dépense publiques, peut être n’y a t’il pas d’interet car chacun ne fait pas entrer les mêmes choses mais comparer les dettes ça a plus de sens


    • Forest Ent Forest Ent 2 juillet 2008 17:30

      Comparer les dettes cumulées des collectivités a un sens. Ca mesure sur le long terme leur équilibre budgétaire mais pas, comme disait donino, le "niveau d’interventionnisme". Il ne me semble pas non plus qu’il y ait jamais eu une démonstration sur le long terme du fait que ce "niveau d’interventionnisme" soit corrélé au niveau d’endettement.

      Comparer les dettes pose également quelques petites difficultés techniques : dette des EPIC, engagement de dépenses hors bilan, ..., comme tous les exercices comptables.

      Il en ressort que la France est dans la moyenne occidentale, au même niveau que les US.

      La principale différence entre les pays de l’OCDE, sur laquelle celle-ci ne s’étend pas trop, est le niveau de dette privée, qui varie elle de plus de 1 à 3.

      La dette des ménages est relativement simple à estimer, puisque tracée par les établissements financiers. La dette des entreprises est plus compliquée, dans la mesure où il n’existe presque plus de grandes entreprises nationales. La dette des établissements financiers est un cauchemar comptable, dans la mesure où elle est en grande partie constituée de produits complexes, dont beaucoup de dérivés, sans valorisation évidente.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 18:46

      Mais... quand je parlais du degré d’interventionnisme de l’état, ce n’était pas par rapport à la dette mais par rapport au taux de dépense publique.

      Bon, si vous avez un pays A qui a un taux de dépense publique de 53% et un pays B un taux de 30%, cela signifie que l’état A intervient beaucoup plus dans la vie et le revenu de ses citoyens. Sur le domaine de la santé par exemple. Donc les comparaisons de ces taux ont quand même un sens, même si on ne peut en effet rien conclure sur l’efficacité de cet interventionnisme, ni dans un sens ni dans l’autre, sans une multitudes d’autres infos. L’augmentation ou non de la dette publique, par exemple...


    • Forest Ent Forest Ent 2 juillet 2008 19:26

      C’est bien ainsi que je l’avais entendu.

      On doit pouvoir comparer le "taux d’intervention" des états dans l’activité économique. Mais ce n’est pas un exercie simple. Par exemple, comment prendre en compte le passage de GDF 70% public, à GDF-SUEZ 30% public sans que l’état n’ait versé ni reçu un sou ? Et que dirait la supression des tarifs régulés ?

      Je suis tout à fait pour ce genre d’étude à condition qu’il soit fait sérieusement, et que les hypothèses soient explicites. L’OCDE est trop idéologue pour ça. Et l’auteur de cet article a une fâcheuse tendance à survoler les sujets.


  • Kelsaltan Kelsaltan 1er juillet 2008 18:25

    Nous ne ferons pas l’économie d’une révolution et elle sera probablement violente.

    Le pouvoir financier, le vrai pouvoir qui décide des taxes et autres façons de nous traire, est trop bien en place pour que les choses puissent changer sans que nous allions chercher les responsables dans la rue.

    C’est triste, mais inéluctable.

    Pour exemple, Copé a poussé le cynisme jusqu’à affirmer devant ces pantins que l’on nomme journalistes que les opérateurs de téléphonie censé fourguer 0,9% de leur CA pour compenser la suppression de la pub à la télévision publique avait plutôt intérêt à la boucler s’il ne voulaient pas se retrouver en concurrence avec une quatrième opérateur. L’intérêt du consommateur, eh bien... en s’en tape, et on le dit.

    Pour mémoire, il me semble que la France se situe au trentième rang des pays les moins corrompus, et c’était avant l’ère NS.

    Tristesse... en attendant la colère.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 00:17

      Tout à fait d’accord, mais il ne faut pas tout attribuer au pouvoir financier. Au même niveau je citerais la corruption politique dans un sens plus large : pour moi, le simple fait de vouloir se maintenir au pouvoir pour le pouvoir est une forme de corruption. Et on la retrouve à tous les échelons. Enfin, les lobbys, les syndicats sont bien placés dans la course également. Chacun, en fonction des ses penchants politiques se focalise sur une cause, mais j’ai bien peur qu’elles soient en fait multiples et profondes. Et effectivement, nous n’en sortirons pas sans grande douleur, ou alors je ne vois pas par quel miracle.


    • herve33 2 juillet 2008 10:56

      Absolument d’accord , on va arriver à un point de rupture entre d’un coté une classe de privilégiés qui augmentent leur revenu de manière constante grace aux paradis fiscaux , défiscalisation en tous genre , et le péquin moyen qui lui a de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts , et en plus que l’on méprise au plus haut sommet de l’Etat .

      Malheureusement , je crains que cela ne se passe pas de manière pacifique



  • impots-utiles.com 1er juillet 2008 19:12

    L’ Insee a annoncé, vendredi 27 juin, une augmentation de 41,1 milliard d’euros de la dette publique de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités territoriales) au premier trimestre par rapport au trimestre précédente ; elle s’établit à 1250,6 milliards d’euros au 31 mars.

    Nicolas Sarkozy, président de la dette publique ?

    http://www.impots-utiles.com/la-dette-publique-de-la-france-en-hausse-a-1250-milliards-deuros.php


  • Roland Verhille Roland Verhille 1er juillet 2008 20:30

    Le titre de l’article est préférable aux discours sur la dette.

    La dépense publique est le premier des problèmes français, elle est la cause de presque tous nos maux. Il n’y a aucun distinguo à y faire, ni dépenses des services publics et prestations sociales, ni dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissement, ni dépenses de l’état central et celles des collectivités locales, etc. La dépense publique, c’est ce qui est prélevé d’autorité sur le produit de l’activité des travailleurs d’hier, d’aujourd’hui ou de demain (la dette) par l’état qui estime savoir mieux employer cet argent que les gens eux-mêmes. Si la plupart des humains savent gérer leur porte monnaie, on ne connaît pas de technique de gestion efficace pour ce qui est des bureaucraties gérant le porte monnaie des autres. C’est toujours la curée sur les caisses publiques, il n’y a jamais suffisamment de moyens pour remplir correctement les missions dévolues.

    Le niveau de la dépense publique par rapport à la dépense privée tel que officiellement dit et repris par tous, même par ici Forest Ent, est très minoré, et j’ai de très sérieuses raisons de dire qu’il l’est volontairement par les plus hautes autorités publiques. En réalité, c’est bien plus des deux tiers du produit de l’activité des travailleurs qui est dépensé par l’état.

    Passer en revue les dépenses publiques pour tenter de débusquer celles pouvant être supprimées sans empêcher les services publics de continuer à faire ce qu’ils font n’est que de l’agitation politicienne, de la poudre aux yeux. C’est la place prise par l’état dans les activités des gens qui est outrancière et doit être énormément réduite pour retrouver une situation normale. On ne voit pas que nos politiques puissent s’y atteler, le pays s’enfonce inéluctablement. Jusqu’à quand ? Impossible de répondre.


    • Internaute Internaute 1er juillet 2008 21:01

      Oh que oui ! Le plus bel exemple est l’Education Nationale. C’est le premier poste budgétaire. Il compte plus d’un million de fonctionnaires et le service rendu est complètement nul.


  • Cug Cug 1er juillet 2008 20:32

     La dette publique correspond à "l’enculade monétaire" résultante de la modification des statuts de la banque de France en 1973.

     L’euro, l’union européenne sont le prolongement dicté par l’oligarchie financière. En gros, elle a réalisé un "hold up" sur les richesses des nations en commençant par la plus puissante, les USA.

     Pour régler cette odieuse affaire de la dette publique, il suffit de rendre aux états nations, à la banque de France pour la France, la création monétaire.


    • JPC45 1er juillet 2008 20:41

      c’est bizarre les collectivités locales (qui représente l’essentiel des investissments public en France) sont peu endetté, pourquoi ?

      la vérité c’est que l’état par incompétence préfère emprunter plutôt que de faire les réformes.


    • Cug Cug 1er juillet 2008 20:55

       La dette publique n’a rien à voir avec des emprunts vs réformes.

       Le problème c’est que l’état (nous) a abandonné sa fonction régalienne de création monétaire au profit de banques privés.

       L’état emprunte à celles-ci et comble de la perfidie il paye des intérèts, le service de la dette.

       Chaque jour qui passe les banquiers qui ont acquis la création monétaire et les détenteurs de la dette publique, la mettent bien profond à l’état.


    • ZEN ZEN 1er juillet 2008 21:03

      Inutile d’interpeller "ça dérange"...
      Il ne se dérange jamais
      Moi, ça me dérange...


    • JPC45 1er juillet 2008 21:28

      alors CUG, reprenons : les collectivités locales ne peuvent qu’emprunter que pour des investissements. avec cette règle de bon sens elles sont peu endetté alors qu’elles participent à la majorité des investissements en France.
      Donc si l’état empruntait seulement pour les investissements ils seraient beaucoup moins endetté mais le pb c’est qu’il emprunte pour la gestion courante.

      la est le vrai pb. ps besoin de sortir la pb des banques privées (car à ma connaissance, elles sont encadrées pour créer de la monnaie)

      si on a des dettes c’est qu’il y a maivaise gestion. pas besoin de remonter à 1973


  • donino30 donino30 1er juillet 2008 22:48

    Bravo à l’auteur, article très intéressant, complet et bien construit. Habituellement, les articles traitant de la dette ne dépassent guère les 50% d’opinions favorables, ce qui prouve bien que même le lectorat d’agoravox plutôt réticent sur la question a fort apprécié ! Il n’y a je crois aucune chance pour qu’un gouvernement français, quel qu’il soit, ne prenne la moindre mesure significative de rigueur de sa propre initiative. Il faudra donc attendre, malheureusement, que nous y soyons contraints par les autres. Dans le meilleur des cas ce seront nos voisins européens en 2012 voir 2011, dans le pire ce sera le marché lui même qui se chargera de punir la lâcheté de nos politiques en coulant le joyeux paquebot français. Les chaloupes première classe et les violons sont, soyez en sûr, déjà prêts.


    • hgo04 hgo04 2 juillet 2008 08:50

      Avis que je partage...

      Déjà on lit de ci et de la que c’est la faute de lui, non de l’autre, bref de tous sauf des derniers... La dette on se l’est bien faite tout seul à voter et mettre en place des hommes qui n’avaient comme soucis que leurs réelections ou celui de leur parti.

      Les français ont eu de grands cadeaux (quoique...), même quand ils ne demandaient rien.. Les 35 heures, qui les a demandées dans la rue ?? personne.. pourtant ils sont la...

      Autre chose de saisissant : quand une mesure d’économie est prise par les uns c’est un détricotage.. quand cette mesure est prise par l’autre camps, c’est une évolution...

      Bref, le français ne pensent que pour lui même, comme le montrent les manifs joyeusement orchestrées depuis des années...

      Le G.O trop cher ?? on demande une baisse que pour soit bien sur... et pour les autres ?? prenez le train !!.. c’est gentil votre truc, mais ceux qui habitent à la campagne, sans transport en commun ?? ils font quoi ?? vive le vélo ??
      Je ne reviendrai pas sur les profs, avec leurs toujours plus de moyens et toujours d’aussi mauvais résultats... etc.. etc...

      Je me contrefiche que les mesures soient prises par l’un ou par l’autre, car elles devront être prises... c’est cela la seule évidence.. mais il est vrai qu’à force de se regarder le nombril et ressasser notre "modèle de société" si cher à nous, et surtout si chere tout court, on ne regarde pas ces autres "petits" pays européens qui nous rattrapent et nous dépasseront... et ne nous faisons pas d’illusion, quand ils seront devant nous, ils ne voudront pas tirer ces boulets de français...

      Mais au fond de moi, je crois bien que les français se rendent compte qu’on ne peut continuer de cette façon. Ils se rendent compte qu’ils ne sont plus tous seuls sur cette planète, et que l’ére de l’idéologie est peut être passée, pour celui de la réalité.. Aucun état ne peut dire qu’il controle l’économie. C’est nous qui la contrôlons. Quand on achete que des produits chinois car ils sont moins chers, on fait fermer nos usines.. Et cela, que l’on soit de gauche ou de droite... surtout avec l’europe où nous ne pouvons dire que nous fermons nos frontières et surtaxons ces produits la justement.. Ils nous arrivent d’allemagne, d’italie, de suéde.. bref de tous ceux qui n’en ont rien à faire que nos usines ferment, puisquelles vont chez eux...

      Donc si un état ne peut rien faire directement pour l’économie, il faut bien qu’il intervienne ailleurs..



    • donino30 donino30 2 juillet 2008 10:54

      Une grande partie des français s’en rend compte, et accepte que la France fasse des efforts du moment que cela ne touche en rien leur cas personnel... Et si face à cela le politique est démagogue, la situation est inextricable. Les 20 dernières années nous ont montré que où que l’on vote, à droite, à gauche, au milieu bref n’importe où, pratiquement rien ne bouge, le seul projet étant d’être réelu. La désillusion Sarkozy est terrible car on découvre avec stupeur qu’en élisant un président volontariste de droite, nous n’avons même pas eu droit au dixième des réformes de rigueur des gouvernements socialistes des autres pays, comme souligné par l’article. Et le terme de rigueur a été censuré, voir banni, par le président lui même... A peine franchi le pallier de l’Elysée, l’esprit de Chirac s’est immédiatement emparé du corps de Sarkozy. Nous sommes dans une sorte d’impasse démocratique, il n’y a maintenant plus qu’à attendre résignés l’escalade des évènements, qui ne manqueront pas de se produire et raméneront tout le monde à la raison.


  • logan 2 juillet 2008 06:07

    Moi je sais pas ... Mais quand qqun me propose une solution à un problème alors que ce qqun est à l’origine de ce problème j’ai plutôt tendance à me méfier ...

    Et bien cette méfiance je l’éprouve à l’égard de tous ces politiciens de droite qui viennent nous présenter une solution, la fameuse politique de "rigueur", à des problèmes dont ils sont clairement à l’origine ...

    J’ai bien peur qu’en fait cette politique de "rigueur" ne soit pas une solution à un problème mais bel et bien le but qui est recherché depuis le départ, le problème devenant alors le moyen d’y parvenir ...

    Quand on lit cet article on s’apperçoit que l’idéologie a bien fait son travail.

    Bien sur l’auteur ne se pose pas de questions sur l’origine de cette dette, il ne se pose pas non plus de questions sur des solutions alternatives qui pourraient exister, il est totalement certain qu’il faut absolument mettre en place une politique de rigueur, et il ne va pas chercher plus loin ...



    • JPC45 2 juillet 2008 06:31

      encore une fois Logan, les collectivités locales ne peuvent qu’emprunter pour des investissements. Résultat elles sont beaucoup moins endettées que l’état alors que se sonte elles qui font l’essentiel des investissemnts. Donc si l’état s’appliquait cette même rigueur, il n’aurait pas une telle dette


  • Cug Cug 2 juillet 2008 09:29

     Grâce à la dette et à son service, l’oligarchie financière privatise à tout va . Après les autoroutes, l’énergie, tout y passera, la santé, l’éducation, etc ...
    L’état ne conservera que la fonction policière et militaire (quoi que l’armée à l’instar des USA, ou comme l’or de la colonisation,ménera des guerres pour la défense d’intérêts privés). Tout le reste appartiendra à des intérêts privés.
    La dette est utilisée, par ceux la même qui l’on crée et augmenté, pour faire passer dans l’esprit publique l’idée que l’état est en faillite, gêre mal ses affaires( quoi que tant que se seront les mêmes qui aont autorisés la dette et son service qui gêre l’état faut pas s’attendre à autre chose que plus de dette), qu’il faut trancher dans le vif, vendre, économiser, dégraisser, privatiser, etc ... et cela fonctionne.

    La dette et son service, c’est une mise sous tutelle, un hold up en quelque sorte.


    • Martin D 2 juillet 2008 09:54

      tout à fait, on nous fait croire que la dette publique est importante depuis 25 ans, mais aucun gvnmt n’a réduit le train de vie de l’état, et encore bcp moins avec sarkosy qui a tout fait exploser !

      non, l’objectif est d’asservir le peuple européen, en vue de le contrôler, comme aux usa ! la propagande médiatique sera du côté des gvnmts en place.


  • Étienne Chouard Étienne Chouard 2 juillet 2008 10:02

    .

    Bonjour.

    Est-ce que l’auteur de cet article (intéressant), au-delà des thèses officielles, connait la thèse suivante sur la SOURCE de la dette, et qu’est-ce qu’il en pense ?

    Depuis que l’État s’est imposé à lui-même, en 1973, sans débat public —c’est Pompidou, banquier, qui était Président de la République à l’époque— de payer des intérêts sur le financement des investissements publics, depuis cette date, la dette publique ne fait que croître.

    Cette loi de 1973 — qu’une autre loi pouvait défaire — a été confirmée au plus haut niveau du droit par l’art. 104 du traité de Maastricht (devenu 123 du traité de Lisbonne) qui interdit lui aussi à la banque centrale de prêter aux États (ce qui permettrait pourtant à ces États de ne pas subir la charge des intérêts).

    L’obligation de payer des intérêts sur tout besoin de crédit public a donc été verrouillée au plus haut niveau du droit, institutionnel et international, ce qui rend cette règle désormais inaccessible à la révision, hors du contrôle des citoyens et même des prochains représentants qu’ils pourraient élire !

    Quelle est la légitimité politique de ce hara-kiri monétaire ?

    Quelle est l’efficacité économique de ce sabordage ?

    Pourquoi n’intégrez-vous pas du tout ce fait majeur dans votre analyse ?

    En combien d’années viendrait-on à bout de la dette publique si l’État reprenait au banques privées son droit de seigneuriage ?

    Voyez : « La dette publique est une affaire très rentable, mais pour qui ? »

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2008/05/16/94-la-dette-publique-est-une-affaire-tres-rentable-mais-pour-qui

    Voyez aussi :

    « 1) Les représentants élus pour gouverner n’ont pas de légitimité à priver la puissance publique de la souveraineté, ni politique, ni monétaire. »

    « 2) Les subventions européennes sont **pour les pays aidés** une création monétaire libre d’intérêt — et même libre d’endettement !—, ce qui explique sans doute le "miracle" économique dont ces pays profitent. »

    http://www.marianne2.fr/Etienne-Chouard-s-exprime-de-nouveau-apres-le-non-irlandais_a88467.html

    Notez bien le point 2 : ce serait bien d’en débattre un peu, non ?

    Au plaisir de vous lire.

    Étienne Chouard

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Liens_en_totalite.pdf

    Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. Beaumarchais.


    • ronchonaire 2 juillet 2008 10:19

      Et vous, connaissez-vous la théorie selon laquelle l’Etat français n’est pas le seul Etat au monde, qu’il n’est donc pas le seul à payer des intérêts sur son endettement, et qu’il est pourtant un des rares parmi les pays soi-disant développés à ne jamais parvenir à dégager le moindre excédent budgétaire ?

      Votre théorie est bien jolie mais elle ne répond pas à la question posée par l’article : comment font les autres pays et pourquoi diable sommes-nous les seuls ou presque à avoir un Etat aussi mal géré ? Prenez un exemple récent : face à la dégradation des finances publiques espagnoles, Zapatero a annoncé toute une série de mesures parmi lesquelles le gel des salaires des fonctionnaires...y compris le sien. Bien évidemment, cela ne va pas le mettre à la rue du jour au lendemain mais cela dénote un certain état d’esprit. A l’opposé, en France, alors que les caisses sont soi-disant vides, le Ministère de la Justice avait dépassé son budget annuel "banquets et réceptions" dès le mois de mai ; là aussi, cela dénote un état d’esprit.

      Vous pouvez bien chercher des explications dans une loi de 1973 ou dans l’alignement de Mars avec Saturne en Capricorne ; le fait est que l’explication est beaucoup plus terre à terre : nos dirigeants sont incompétents en la matière et sont en plus persuadés que l’endettement n’est de toute façon pas de leur responsabilité. La solution n’est donc certainement pas de leur rendre la politique monétaire (autant donner un flingue à un tueur en série) ; il faut au contraire leur retirer aussi la politique budgétaire pour la confier à du personnel compétent.


    • donino30 donino30 2 juillet 2008 11:00

      " La solution n’est donc certainement pas de leur rendre la politique monétaire (autant donner un flingue à un tueur en série)’

      +100 !! J’adore cette métaphore  smiley


    • nono 2 juillet 2008 11:04

      @ ronchonaire : 
      Pourquoi devrait-il payer des intérets sur ces dettes alors qu’il pourrait lui même créer sa propre monaie et par conséquent payer 0 intérêt.
      Je n’ai pas les chiffres en tête, mais l’état aurait déjà remboursé ces dettes (ou si ce n’est une grosse partie) s’il ne payait pas d’intérêts depuis 1973.

      Maintenant à ton avis, pourquoi l’état fait exprès de s’endetter à ton avis ? A qui celà profite ?

      Tu nous parles de la gestion du budget, ok. Mais en premier lieu, il faut attaquer le mal à la racine et pas à la terminaison...






    • JPC45 2 juillet 2008 11:11

      donner à l’état la possibilité de créer la monnaie !! ça existe encore des personnes qui pensent que ça serait une bonne chose ?

      si l’état est incompétent, c’est d’abord à lui qu’il faut demander de rendre des comptes, pas la peine d’aller chercher d’autres coupables.


    • Étienne Chouard Étienne Chouard 2 juillet 2008 15:10

      .

      @ Ronchonaire :

      Un excès n’en justifie pas un autre : le fait que les banques aient réussi leur hold-up partout sur terre ne fait nullement la démonstration que ce hold-up est légitime.

      Pour que votre accusation d’impéritie chronique de l’État soit acceptable, il faudrait la prouver et pas seulement la rabâcher. Là, je me fais un peu l’avocat du diable parce que j’aurais tendance à vous rejoindre, moi qui réfléchis sans cesse aux moyens de reprendre le contrôle de nos prétendus "représentants" : je suis sûr que cette irresponsabilité des agents de l’État n’est pas une fatalité : il nous faut seulement de bonnes institutions. Je ne développe pas .

      Et si d’autre part vous trouvez des signes tangibles que les banquiers et les financiers privés gèrent bien la monnaie à travers le monde dans le souci prioritaire de l’intérêt général, il faudra nous communiquer ces signes (c’est assez urgent).

      Le niveau des dépenses publiques, en proportion du PIB, a progressé dans des proportions comparables aux recettes depuis des décennies (voir le tableau T331 de l’INSEE : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Depenses_et_recettes_des_APU_de_1959_ a_2007.xls).

      Il faut donc que le déficit vienne d’ailleurs, n’est-ce pas ?

      Or il se trouve que les déficits depuis 25 ans sont chaque année étonnamment du même ordre de grandeur que les intérêts dus au titre de la dette — comme si nos "représentants" n’arrivaient pas à se résoudre à augmenter les impôts ou baisser les dépenses pour équilibrer la charge de ces intérêts, laissant ainsi cette charge s’accumuler tous les ans.

      Voyez à ce sujet les deux passionnants graphiques proposés par André-Jacques : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=3182#p3182





      Je suis d’accord avec vous pour faire le reproche à nos élus de n’avoir pas tenu des comptes équilibrés, sans doute par préoccupation électoraliste comme le suggère bien l’auteur de l’article.

      Mais nos préoccupation, à vous et moi, ne me semblent pas contradictoires ; nous pouvons avoir raison ensemble : tout en faisant ce juste reproche d’électoralisme et de procrastination budgétaire, on peut déplorer aussi le plus grave qui est ce sabordage incroyable dans les comptes publics, cette "fuite" permanente et non nécessaire d’argent public, qui a créé une dépense nouvelle, auto-amplifiée, depuis 1973 (sans le mondre débat public, ni la moindre démonstration de ce que l’intérêt général avait à gagner à contraindre ainsi l’État, c’est-à-dire nous, à payer des intérêts non nécessaires).

      On dirait que vous n’avez pas bien lu la thèse proposée ; lisez, s’il vous plaît : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2008/05/16/94-la-dette-publique-est-une-affaire-tres-rentable-mais-pour-qui 

      Je n’exclus pas que vous allez nous trouver un argument (un vrai) pour nous permettre de voir que nous nous sommes trompés sur un point et nous permettre ainsi de progresser

      Je ne demande pas mieux.

      Par ailleurs, pour répondre à votre objection, le fait que d’autres États aient réussi à se saigner —(en privant évidemmment les contribuables de nombreux services publics auxquels ils pouvaient naturellement prétendre, reconnaissez-le)— au point de rembourser complètement leur dette ne fait nullement la démonstration que cette dette n’était pas odieuse.

      Votre profonde méfiance de l’État en tant que tel vous pousse apparemment à préférer l’intérêt des banques privées à l’intérêt général (ou à les confondre au point de faire confiance aux banques pour gérer la monnaie, ce qui revient un peu au même).

      Je ne suis pas du tout en désaccord avec votre procès contre la dépense publique hors contrôle ; je ne suis pas en désaccord non plus avec votre exigence (implicite) de contrôle sévère des agents publics.

      Pourtant, je ne vois pas de meilleur moyen pour nous affranchir de nos parasites financiers (et à quelle échelle !) que de confier la création monétaire à une puissance publique étroitement contrôlée : pas à nos dirigeants !

      Pas à nos dirigeants : c’était peut-être là le coeur de notre malentendu. Je n’assimile pas "la puissance publique" à "nos dirigeants" : je réclame l’institution d’organes publics placés à tout moment sous un sourcilleux contrôle des citoyens.

      Je suis sûr que nos points de vue peuvent se rapprocher

      Étienne.

      Je vous recommande cet espace de réflexion et d’échange sur la monnaie, d’une grande richesse ; j’ai beaucoup progressé grâce à lui : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81

      .


    • xa 2 juillet 2008 16:08

      "cette irresponsabilité des agents de l’État n’est pas une fatalité"

      Je ne crois pas que quelqu’un ait dit que l’irresponsabilité de l’Etat est une fatalité. Juste que c’est l’irresponsabilité passée qui est responsable de la situation.

      On peut accuser le barman de tous les maux, reste que ce n’est pas forcément lui qui boit.


      Lorsque vous dites, comme logan, que ce sont les intérêts de la dette qui crée la dette, c’est faire bien peu de cas des budgets déficitaires des années passées, lorsque le déficit dépassait les intérêts (donc que les intérêts seuls ne pouvaient justifiés ce déficit). Logan nous soutiendra que si on retire les intérêts, alors les budgets sont en excédents, pourtant ce n’est pas le cas (comparez la charge de la dette chaque année avec le déficit, le déficit n’est inférieur à la charge que depuis quelques années, restrictions européennes obliges).


      Mais il est vrai que les intérêts sont devenus un problème aujourd’hui. A qui la faute ? A celui qui a emprunté alors qu’il était déjà très endetté ou à celui qui aurait dû dire "non, vous avez trop d’emprunt, on ne peut plus vous prêter d’argent" ? Est ce la faute de l’alcoolique, qui estime moins fatigant de continuer à boire, ou au barman qui continue à le servir ?


      Si vous pensez à la deuxième option, alors vous devriez expliquer aux épargnants pourquoi ils doivent cesser d’acheter des obligations d’Etat (cela inclut bon nombre d’AV, d’autres fonds de placements utilisant fortement les obligations d’Etat, etc...).

      Lorsque vous dites "
      ni la moindre démonstration de ce que l’intérêt général avait à gagner à contraindre ainsi l’État, c’est-à-dire nous, à payer des intérêts non nécessaire", en oubliant que l’essentiel des dettes sont des obligations d’Etat, les sicavs monétaires, ... dont sont très friands les petits épargnants , qui sont donc coupable, et en oubliant que les intérêts, par le frein qu’ils imposent sur l’accès au prêt participe de la limitation de l’inflation.

      Mais peut etre êtes vous partisant d’une inflation forte (ce qui aurait le mérite de rembourser la dette, même si les citoyens devaient par ailleurs en souffrir personnellement).




    • logan 3 juillet 2008 16:03

      xa ...

      quand vous demandez "à qui la faute ?" pourquoi délibérément oublier que ce système qui oblige l’état à emprunter auprès de banques / assurances / rentiers / organismes financiers a été mis en place juste avant ?
      pourquoi refuser d’élargir votre raisonnement à ceux qui ont mis en place ce système ?

      vous parlez des emprunts qui ont été fait comme s’ils s’agissait de gaspillages innutiles qui auraient pu être évités ...
      c’est quand même très dogmatique ...
      l’emprunt est un outil vital pour l’état, d’abord parcequ’il ne peut pas "prévoir" exactement quelles seront ses recettes et ses dépenses, surtout quand on voit l’évolution de la conjoncture mondiale à cette époque, ensuite parceque l’état doit assurer la continuité de ses services publiques et toujours honorer ses engagements ...



    • xa 4 juillet 2008 11:36

      L’emprunt est un outil. Il peut être utile ou non en fonction de son utilisation, et loin de moi l’idée de diaboliser l’emprunt.
      L’emprunt pour investir ou pour passer un cap difficile et exceptionnel, je suis pleinement d’accord. L’emprunt récurrent pour compléter le salaire, non.

      Quand vous dites

      "pourquoi délibérément oublier que ce système qui oblige l’état à emprunter auprès de banques / assurances / rentiers / organismes financiers a été mis en place juste avant ?"

      C’est là que je ne suis pas, mais alors pas du tout d’accord avec vous.

      L’Etat a choisit d’emprunter non pas pour investir ou pour payer des dépenses imprévues et imprévisibles, mais pour payer des dépenses prévues de longue date. Il emprunte avant tout pour compléter son salaire afni de pouvoir manger. C’est une spirale infernale si on ne l’admet pas.

      Mais c’est avant tout un choix, un choix erroné parce que c’était jouer la politique de l’autruche, mais un choix des différents gouvernements.

      Vous persistez à penser que la dette est due aux intérêts, alors que les intérêts n’ont dépassé les déficits que 5 années depuis 1973. Votre coupable est un peu limite. Mais ce n’est pas grave, je ne cherche pas à vous convaincre.

      Lorsque des voix du domaine bancaire ont déconseillé la vente des autoroutes, parce qu’on ne vend pas une vache à lait sauf à un très bon prix ce qui n’était pas le cas, et que le gvt a passé outre, c’était sans doute la faute de ces maudits banquiers.

      Lorsque le gvt, voyant que les intérêts progressaient, et qu’il aurait été logique de tenter de freiner la progression de la dette, a continué à emprunter pour les "affaires courantes" et pas pour l’investissement, c’était encore la faute de ces maudits banquiers.

      Désolé, mais c’est idiot comme raisonnement.

      Nos élus ont pris la fâcheuse habitude de tenter de caresser l’électeur dans le sens du poil, et tant pis si cela coute très ou trop cher. On dépense, on dépense, on dépense. On ne réfléchit pas à remettre des choses à plat, cela pourrait fâcher les électeurs.

      Est-il normal que l’Etat consente aux buralistes des allègements parce que la réduction de consommation du tabac réduit leurs revenus ? Que je sache, lorsqu’ils ont ouvert leur "boutique", l’Etat leur a accordé l’exclusivité sur la zone, leur assurant un certain revenu alors que les autres magasins, eux, sont soumis à concurrence. Lorsqu’un boulanger voit ses revenus se réduire parce qu’un second boulanger s’installe en face, il n’a droit à rien lui.

      Mais le buraliste est prescipteur de vote .... donc on ne l’embête pas trop.

      Lorsque le gvt autorise la déduction des dons faites aux associations non liées à l’intérêt général, comme les chasseurs, les pêcheurs, les associations de pétanque, etc... alors que cela lui coute un demi milliard par an, est-ce vraiment son rôle que de favoriser le financement de ces associations ?

      Sous Rocard, on parlait d’informatiser la sécu ... Il a fallut attendre combien de temps ? Et on est encore loin de ce qu’on peut faire (il suffit d’avoir travaillé dans le domaine des assurances pour voir à quel point la Sécu est en retard en terme de gestion de workflow, d’historique de données, etc...).

      Sous Rocard encore, on parlait du problème des corps, qui fait qu’une secrétaire de l’armée ne peut pas aller travailler à la préfecture et vice-versa sans passer le concours interne (peu de places ouvertes), et sachant qu’en parallèle le concours public doit obligatoirement être ouvert. Du coup, pour déplacer une secrétaire inutile du corps 1 vers le corps 2 on est presque obligé d’en recruter une autre, non fonctionnaire à la base. C’est pourtant fondamental, en terme de gestion des ressources humaines, que de savoir gérer correctement les barrières.

      Autant je comprends lorsque l’on parle d’interdire le passage au desk d’un employé du controle, autant je ne comprends pas pourquoi la standardiste du ministère de la Culture ne peut pas aller faire la standardiste au miistère des finances.

      Au lieu de faire des réformes structurelles de sa propre organisation, de réfléchir à la logique de ses recettes, non recettes (niches fiscales, allègements divers) et de ses dépenses, l’Etat préfère emprunter, laissant le problème à la génération suivante (qui devrait faire les mêmes réformes et en plus rembourser les emprunts inconsidérés de la veille).

      Et lorsque l’Etat se réveille et se dit qu’il faut faire quelques économies, il réduit les budgets de recherche (ce qui pour un banquier est une hérésie), il tape sur l’investissement, alors qu’il aurait dû, au contraire, réduire les dépenses administratives (quid des 45% de personnels administratifs de l’APHP ? quid du fait que 40% des chercheurs ne font que de l’administratif et de la recherche ... de fonds pour financer les 60% restant ?) et favoriser l’investissement (infrastructure, recherche, éducation, ...)

      Un exemple d’un pays qui a fait ce genre de démarche. Le Canton de Genève a simplifié son AFC (impôts + trésor suite à la réorganisation) : simplification des démarches, informatisations des démarches, mises en placent de contrôle automatique, réduction du personnel. Les personnes libérées ont été mises en retraite ou reclassées dans d’autres services publics avec formation et prime de reclassement.

      Autre exemple, toujours suisse, désolé. Les écoles. Certaines ont eu l’idée saugrenue de remplacer le déplcament des élèves selon les cours par celui des profs. Ce sont donc les enseignants qui changent de salle, et plus l’inverse. Comme cela a grandement simplifié la gestion des emplois du temps (c’est plus facile de gérer quelques enseignants que des centaines d’élèves), le travail administratif est plus simple, nécessite moins de personnels. Le temps dégagé, loin de réduire les postes, a permis de mettre en place de nouvelles choses (comme l’aide administrative pour les élèves boursiers).


      Mais si vous croyez vraiment que les francais sont incapables de faire ce que les Canadiens, les Suédois, les Danois, ... ont fait ...... peut être qu’en fait, vous nous croyez plus idiots que les autres.

      Je reste persuadé qu’on peut drastiquement améliorer l’utilisation des fonds publics. Mais cela ne se fera pas sans heurt, parce que réformer vraiment, c’est forcément faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers, et c’est le job d’un gouvernement. Ces intérêts particuliers, eux, ne seront clairement pas d’accord.



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