lundi 22 septembre 2008 - par Volontaires

EDF : une augmentation des tarifs qui en cache une autre ?

Entre un actionnaire visiblement trop gourmand, qui ponctionne 75 % des bénéfices et lui vend l’énergie à des prix très élevés, et des besoins de financement pour moderniser son réseau, on comprend qu’ERDF (Electricité Réseau Distribution France) ne puisse que plaider pour une hausse du TURPE (Tarifs d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité).

Espérons cependant que la Commission de régulation de l’énergie ne soit pas dupe et qu’elle fasse en sorte que le TURPE ne serve pas à financer l’achat par EDF de… British Energy.

Selon une tradition maintenant bien établie, c’est en plein milieu de l’été que fut annoncée la hausse annuelle des tarifs réglementés[1] d’EDF. Certes, en cette période d’inflation grandissante, cette hausse de 2 % apparaissait bien modeste pour les clients particuliers (mais nettement plus conséquente pour les clients industriels aux tarifs dit « jaune » et « vert » pour qui les prix ont augmenté de 6 % et 8 % respectivement)[2].

Cependant, cette hausse pourrait en cacher une autre : dans une déclaration publiée dans La Tribune du 27 août dernier Michel Francony, président du Directoire d’ERDF[3] demandait en effet une hausse de 15 % du tarif de distribution de l’électricité ou TURPE[4] (c’est-à-dire de la part correspondant à l’acheminement de l’électricité sur le réseau basse et moyenne tension d’EDF). Par ailleurs, RTE (une autre filiale d’EDF, qui gère les infrastructures en haute et très haute tension) a fait une demande de hausse de ses propres tarifs. ERDF qui « achète » à RTE son accès au réseau devrait répercuter cette hausse complémentaire et au total les clients particuliers connectés au réseau d’ERDF subiraient une hausse de prix de 20 % de leur tarif d’acheminement de l’électricité (TURPE).

« Subiraient », le mot n’est pas complètement adapté. Car, en effet, les clients comme vous et moi ne payons pas directement le TURPE à ERDF, nous payons notre fournisseur (EDF pour la plupart) qui doit, en tant que fournisseur, payer ERDF. Au total EDF devrait ainsi payer 20 % plus cher l’acheminement de l’électricité à sa filiale à 100 % ERDF, cela ne nous concernerait donc pas directement.

Mais évidemment, tout cela n’est pas qu’un jeu entre EDF la maison-mère et ERDF la filiale. Et d’ailleurs, c’est M. Francony lui-même qui annonce la couleur et déclare dans le même article que « ce n’est pas aux producteurs et aux fournisseurs de prendre sur leur marge pour financer la modernisation et le développement du réseau. Je plaide donc pour que la future hausse du Turpe soit répercutée dans le tarif réglementé ». Tout est dit : le tarif réglementé que vous et moi payons doit être augmenté pour couvrir la hausse du TURPE. Sachant que le TURPE représente une bonne moitié du prix final de l’électricité, la hausse résultante serait donc de 10 %.

Alors, pourquoi une telle demande de hausse du TURPE ? Deux éléments principaux sont avancés : la hausse du coût de compensation des « pertes » et les besoins d’investissements pour moderniser les réseaux et améliorer la qualité de fourniture.

La question des pertes

Le réseau d’ERDF, comme tous les réseaux électriques, subit des pertes techniques qui résultent d’un phénomène physique (effet Joule) et sont donc largement inévitables. En l’occurrence, les pertes d’ERDF se montent à 22 TWh[5], soit peu ou prou l’équivalent de la production de deux tranches nucléaires. Or, d’après M. Francony, ERDF serait obligé par Bruxelles d’acheter ces pertes sur les marchés de gros, au prix de 90 €/MWh contre 30 €/MWh il y a trois ans. Le coût de compensation des pertes d’ERDF aurait ainsi augmenté d’1,3 milliard d’euros par an. C’est simple, c’est difficilement contestable, et cela semble légitimer une hausse du TURPE.

Seulement voilà, ce n’est pas si simple que M. Francony veut le laisser entendre.

Tout d’abord, la hausse des prix de marché de gros n’est pas si importante que cela : les prix de gros se situaient plutôt autour de 40 €/MWh en 2005, et ils ont d’ailleurs fini l’année 2005 à plus de 50 €/MWh. Ensuite, il n’est pas vrai qu’ERDF était obligé par Bruxelles de se fournir sur les marchés de gros : les quelques distributeurs indépendants qui existent encore en France se fournissent d’ailleurs directement auprès d’EDF à un tarif nettement plus avantageux sans que Bruxelles n’ait sourcillé.

Mais l’essentiel n’est pas là, l’essentiel c’est qu’ERDF achète son énergie sur le marché de gros et que c’est in fine EDF, son actionnaire, qui fournit cette même énergie sur le marché de gros : EDF détient en effet près de 90 % de la production en France ; c’est donc elle qui vend, sous le voile du marché de gros, à ERDF.

Je résume donc la situation :

- ERDF voit sa facture d’énergie (pour compenser les pertes réseau) augmenter d’1,3 milliard… essentiellement au bénéfice de son actionnaire EDF ;

- ERDF demande donc une augmentation de ses tarifs TURPE et… une hausse parallèle des tarifs réglementés d’EDF pour «  compenser  » la hausse du TURPE.

Par cette pratique d’habile bonneteur, EDF serait donc gagnante deux fois (elle vendrait plus cher son énergie à sa filiale et obtiendrait une hausse des prix réglementés) et ne serait perdante qu’une seule fois (elle subirait une hausse du TURPE). Comme EDF produit à partir de centrales nucléaires, dont les coûts n’ont pas sensiblement augmenté en trois ans, on comprend que ce jeu lui soit hautement profitable.

Où vont les bénéfices d’ERDF ?

Le second argument invoqué pour légitimer la hausse du TURPE est le besoin d’investissement. Et là, M. Francony ne fait pas dans la dentelle : il reconnaît explicitement que la qualité de service s’est dégradée (72 minutes de coupure en moyenne) au point qu’il n’a pas respecté les obligations résultant du contrat de service public signé avec l’Etat (qui prévoit une durée moyenne inférieure à 60 minutes)… pour conclure qu’on doit donc augmenter le TURPE.

Même si le procédé est choquant (dans ma carrière, je n’ai jamais vu quelqu’un demander une augmentation de salaire au motif qu’il n’avait pas atteint ses objectifs contractuels), on ne peut que se féliciter qu’ERDF prenne conscience de la dégradation de la qualité de service et cherche à agir pour l’améliorer.

On peut cependant s’interroger sur les montants pharaoniques qui sont prévus : 10 milliards d’euros, soit 450 €/client, pour diminuer de 12 minutes le temps moyen de coupure annuel, ça fait quand même cher de la minute : à ce prix-là je veux bien qu’on me coupe l’électricité 120 minutes par an et qu’on me donne, en contrepartie, 4 500 € !

Mais il y a plus troublant : si ERDF a des besoins de financement aussi importants, on devrait s’attendre à ce que son actionnaire, c’est-à-dire EDF, soit soucieux de lui assurer des capacités de financement suffisantes. Or, EDF a ponctionné 75 % des bénéfices 2007 d’ERDF. De deux choses l’une : ou EDF avait conscience des besoins de financement d’ERDF et elle a eu une attitude guère responsable, soit, hypothèse qui me paraît plus probable, elle n’avait pas conscience des besoins d’investissement d’ERDF et on peut alors se demander légitimement si cela ne veut pas dire que M. Francony a sur-estimé très largement ses besoins d’investissements.

En tout état de cause, le fait qu’EDF se verse 75 % des dividendes d’ERDF n’est pas sans surprendre quand on constate, à l’inverse, qu’EDF ne remonte qu’une très faible part – de l’ordre de 15 % – des bénéfices distribuables de ses filiales étrangères. Cela revient en quelque sorte à ponctionner les clients du monopole en France pour financer le développement international.

Entre un actionnaire visiblement trop gourmand, qui ponctionne 75 % des bénéfices et lui vend l’énergie à des prix très élevés, et des besoins de financement pour moderniser son réseau, on comprend qu’ERDF ne puisse que plaider pour une hausse du TURPE.

Espérons cependant que la Commission de régulation de l’énergie, ne soit pas dupe et qu’elle fasse en sorte que le TURPE ne serve pas à financer l’achat par EDF de… British Energy.



[1] Le tarif dit « réglementé » est le tarif « EDF » que nous payons vous et moi en tant que client final, ce tarif global comprend la production, le transport, la distribution et la fourniture de l’électricité.

[3] ERDF est la filiale à 100 % de distribution d’EDF.

[5] Le Tera Watt-heure (TWh) représente 1 milliard de kilo wattheure.



36 réactions


  • Cug Cug 22 septembre 2008 11:01

    Ben ouai c’est la vie privatisé, lorsque les besoins de chacun sont les profits d’intérèts privés.


  • Tzecoatl Tzecoatl 22 septembre 2008 11:19

    L’exemple même de la perte d’efficacité technique et économique par le marché. Qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour se conformer au prêt-à-penser libéral, l’unique et sublime seule vérité, n’est-ce pas ?

    Sans oublier qu’EDF subventionne Poweo pour qu’il puisse aligner ses prix sur les siens...

    Dans les questions énergétiques françaises, d’autant plus nucléaires, le pouvoir doit être aux ingénieurs, et non aux tardigrades financiers.


  • Tzecoatl Tzecoatl 22 septembre 2008 11:20

    Maintenant, allez combattre les moulins à vent tel Don Quichotte, bien le bonjour !!!


    • eugène wermelinger eugène wermelinger 28 septembre 2008 10:41

      EDF rachète les centrales nucléaires britaniques pour 13 milliards d’euros. Un beau gâchis en perspective, quand on pense qu’il faudra les démanteler en raison de leur âge. Plus combien de milliards ? Plus la reconstruction : encore combien ? L’irresponsabilité extrême. Qu’importe : les consommateurs français paieront la facture. 


  • MagicBuster 22 septembre 2008 11:42

    Ensemble tout est possible ....
    (mais pas pour tout le monde)

    Les Français ont voté , c’est bien fait pour leur gueule.
    Ceci dit, c’est bien aussi la stratégie de l’échec.

    Encore 4 ans de Sarko et nous auront le niveau des américains.
    Vaste programme.

    Bienvenue dans la France d’après . . .


  • superesistant superesistant 22 septembre 2008 11:56

    merci pour votre article interressant et édifiant !
    la manip financière est belle et osée...

    bah avec un peu de bol, on va se retrouver avec des pertes monumentales au niveau d’EDF et l’état rachettera 80% du déficit... çà s’est vu ailleurs non ??? je sais pas ou on va, mais on y va droit dedans... et toujours les même blaireaux qui vont raquer... merci, merci le gouvernement...


  • ZEN ZEN 22 septembre 2008 12:28

    Marcel Boiteux , ex-directeur d’EDF, avait vu juste :

    "Il ne s’agit plus d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence."



  • chmoll chmoll 22 septembre 2008 12:31

    vos factures EDF sont ,et seront toujours en sur tension


  • Parpaillot Parpaillot 22 septembre 2008 12:39

    @ Auteur :

    Très bon article qui résume bien la situation !

    Quelques remarques, sans me prononcer sur le bien-fondé de l’ouverture du marché de l’électricité lui-même :

    • Pour que le marché de l’électricité puisse fonctionner correctement, il faut de la transparence et surtout que la concurrence puisse s’exercer, or tel n’est pas (encore ?) le cas en France actuellement, du fait du monopole de fait d’EDF ... Voir à ce sujet l’ouvrage de François Soult "EDF : Chronique d’un désastre inéluctable", qui bien que datant de quelques années déjà, conserve tout son intérêt.
    • Durant les années qui ont précédé l’ouverture du marché de l’électricité, alors que les consommateurs étaient captifs, EDF a engrangé d’importants bénéfices qui ont permis le rachat de sociétés à l’étranger. Ces rachats sont perçus à l’étranger comme de véritables actes de prédation, tant il est vrai que la France ne peut pas tout à la fois verrouiller son marché intérieur empêchant à la concurrence de s’exercer (pour mémoire, la fusion Suez-GDF bénie par l’Etat, qui l’a portée sur les fonds baptismaux ...), et se lancer dans de telles opérations à l’étranger, dans des pays économiquement plus ouverts. A cet égard, la dernière remarque de l’auteur dans son article prend ici toute son importance : "Espérons cependant que la Commission de régulation de l’énergie, ne soit pas dupe et qu’elle fasse en sorte que le TURPE ne serve pas à financer l’achat par EDF de… British Energy."
    • La CRE - Commission de régulation de l’énergie, n’a pas de pouvoirs décisionnels, elle ne fait que des propositions. C’est l’Etat, par le biais du gouvernement qui est compétent et qui peut les avaliser.
    Oui, il a encore beaucoup à faire pour rendre le marché de l’électricité plus transparent !

    Affaire à suivre comme on a l’habitude de le dire.

    Cordialement !

    • Tzecoatl Tzecoatl 22 septembre 2008 14:39

      "Pour que le marché de l’électricité puisse fonctionner correctement", il faut supprimer le marché.

      Le libéralisme n’est qu’un workfare nauséeux.


    • Volontaires 24 septembre 2008 17:11

      Merci de votre commentaire élogieux. Il y a évidemment beaucoup à dire et à redire sur la transparence du marché français de l’électricité (même s’il ne faut pas forcément soupçonner EDF de tous les maux). En revanche, le rachat de British Energy à un prix pharaonique (mais sans la durabilité des pyramides), rachat dont la plupart des journaux se félicitent, n’est évidemment pas sans poser question.


  • foufouille foufouille 22 septembre 2008 12:39

    il faut bien payer le salaire du pdg
    il etait malheureux avec 400 000€/an. du coup apres la privatisation, il a un peu augmente son salaire de smicard. juste 4 000 000/an
    mieux que sarko, 900% d’augmentation


  • Bulgroz 22 septembre 2008 13:28

    "EDF a ponctionné 75 % des bénéfices 2007 d’ERDF". Répété 2 fois et sans préciser le montant en cause , ça peut choquer le lecteur pressé ! quand on sait que cela représente 258 millions d’Euros pour le groupe EDF qui fait 60 milliards de CA , cela relève de l’anecdote sans importance. On peut d’ ailleurs noter qu’il ne serait pas anormal qu’une maison mère prélève 100% des bénéfices nets d’une filiale détenue à 100%.

    Ce qui me choque le plus, ce n’est pas précisément la proposition de relèvement de 2% du tarif d’acheminement (après un relèvement de 1,1% du prix de l ’électricité an Août 2007), non ce qui me choque, c’est cette obligation de rachat des énergies dites « propres ». Alors qu’EDF produit un Mwh à 45 Euros, elle a l’obligation de racheter l’énergie éolienne à 82 euros et 130/Mwh pour l’éolienne en mer.

    Ce surcout étant ensuite répercuté sur le client final (domestique ou industriel) par le biais de la « Contribution aux Charges de Service Public d’Électricité » (CSPE) : 4,5 Euros par Mwh + TVA. Soit 5% du coût du Kwh payé le consommateur.

    Votre conclusion « Espérons cependant que la Commission de régulation de l’énergie, ne soit pas dupe et qu’elle fasse en sorte que le TURPE ne serve pas à financer l’achat par EDF de… British Energy. » montre que vous n’avez pas compris.

    British Enery c’est 15 milliards minimum, le CA d’ ERDF est de 4 milliards et 450 millions de résultat net, les recettes TURPE lui étant destinées, je ne vois pas comment les 2% d’augmentation demandés puissent lui permettre de débourser 15 milliards.

    et ce n’est pas avec les 250 millions de dividende reçues de RTE qu’ EDF va financer cette acquisition.

    Cet article est complètement à côté de la plaque.


    • Volontaires 22 septembre 2008 13:50

      Le chiffre d’affaires d’affaires d’ERDF est de 10 808 M€, et l’augmentation demandée par ERDF (y compris la compensation de la hausse demandée par RTE) est bien de 20%. Ca fait à peu près 2 milliards d’euros par an (en fait de l’ordre de 1,8 milliard car tout le CA d’ERDF ne résulte pas du TURPE).
      Voir http://www.erdfdistribution.fr/fichiers/fckeditor/File/ERDF/2008/210808_ERD F_INSTIT.pdf


    • foufouille foufouille 22 septembre 2008 15:04

      je veut bien une "anecdocte" de 258 millions ..........


    • xa 22 septembre 2008 15:45

      @l’auteur

      ERDF réalise effectivement 10,7 milliards de CA, mais n’a réalisé qu’un résultat d’exploitation de 200 millions en 2006 (lLe résultat de 2007 sera publié qu’en février). Le résultat net part du groupe d’EDF est de 5,6 milliards, soit 26 ou 27 fois le résultat d’ERDF, qui est d’ailleurs totalement inclus dans le résultat d’EDF (filiale à 100%).


      La remarque de Bulgroz est donc plus que légitime : les dividendes qu’ERDF verse à EDF, c’est une anecdote par rapport aux autres revenus d’EDF.

      Prenez juste conscience de ce que vous dites. British Energy c’est 75 ans de résultat pour ERDF. Comme EDF prélève 75% de ces bénéfices, il faudrait 100 ans de bénéfices pour qu’ERDF finance l’acquisition de British Energy.


      Manifestement, soit vous avez écrit trop vite, soit vous ne faites pas la différence entre CA et Bénéfices. 


    • Bulgroz 22 septembre 2008 17:11

      Je me suis mélangé les pinceaux en donnant le CA de RTE, désolé donc.

      Ceci dit le raisonnement reste le même, ce n’est pas avec les dividendes des filiales réseaux qu’EDF va payer ses acquisitions à l’étranger qui sont quasi exclusivemenl financées par des emprunts.

      Je note au passage par ailleurs qu’EDF a apporté 1491 millions de trésorerie à ERDF en 2007

      .

      Combien de dividendes versés par ERDF à la maison mère ?

    • xa 22 septembre 2008 18:11

      "Combien de dividendes versés par ERDF à la maison mère ?"

      That’s the question.


      Après moultes recherches dans les archives des échos, j’ai fini par trouver le résultat net d’ERDF pour 2007, publié le 25 février. Alléluia. 

      (au passage, sur la tribune, les dates sont américanisées apparement, et l’article traitant des 200 millions de résultat pour 2006 est daté La Tribune.fr -

      <script type="text/javascript">document.write(TRBshowDate('01/09/2008 12:00:00 AM'))</script>

      01/09/08 - 355 mots, pour 9 janvier puisque les commentaires datent du 10 janvier. Curieux, je n’avais jamais remarqué).

      Donc en 2007, la société a fait, tenez vous bien ...... 300 millions. A comparer aux 5,6 milliards de résultat net part du groupe d’EDF.


      Si on retranche la part de l’Etat, ca voudrait dire qu’EDF récupère 75% de 210 millions, soit 158 millions en dividendes. On est loin des 15 milliards proposés pour le rachat de BE.






    • Volontaires 22 septembre 2008 19:58

      Parlons donc chiffres : en 2008 les dividendes versés par RTE et ERDF se montent respectivement à 232 M€ et 227 M€ soit un total de 459 M€. Ca ne permet pas, en une seule année, d’acheter British Energy ; mais dans la durée ça peut y contribuer, d’autant plus que le TURPE augmentera selon les demandes d’ERDF et RTE. Et évidemment, si on prend en compte la marge que se fait EDF sur la vente de l’énergie à sa filiale, le remboursement est encore plus rapide.
      Mais la question n’est pas tant le niveau de versement que le taux de prélèvement des bénéfices car c’est de lui que dépend la capacité financière dans la durée des filiales (il n’aura échappé à personne que RTE est bien plus petit que le groupe EDF et que ses besoins de financement sont plus faibles).
      Je vous invite plutôt à consulter la page 408 du document de référence 2007 d’EDF qui donne une indication de la politique de prélèvement du groupe EDF. Il indique les dividendes versés en 2007 (sur les résultats 2006 : c’est pourquoi les dividendes versés par ERDF -qui n’existait pas en 2006- n’y figurent pas). RTE a versé en 2007 48,8% des dividendes versés à EDF, alors qu’il ne représentait que 18,2% des capitaux propres. A l’inverse, EDF International (qui regroupe principalement les filiales britanniques et allemandes) verse 0 € de dividende alors qu’il représente 41,9% des capitaux propres.

      http://investisseurs.edf.com/fichiers/fckeditor/File/Finance/common/doc-ref/DDR_2007_A5_vf.pdf


    • xa 22 septembre 2008 23:44

      Quand vous dites "RTE a versé en 2007 48,8% des dividendes versés à EDF", vous dites que dans les revenus d’EDF issus de dividendes, RTE est responsable de 48,8% de ces dividendes. C’est ce que vous voulez dire ?

      Si RTE a versé 250 millions, alors EDF aurait recu environ 500 millions de dividendes de ses filiales françaises. On est toujours très loin de ce qui est nécessaire pour acheter BE. On est même très loin des bénéfices d’EDF France ou des dividendes versés par EDF (plus de 3 milliards en 2007).



      Par ailleurs, EDF est propriétaire à 100% d’ERDF, ce qui signifie :
      1) qu’EDF peut récupérer 100% des dividendes de la société si elle le souhaite, comme vous auriez le droit de toucher 100% des dividendes d’une société dont vous seriez l’unique actionnaire.
      2) que si ERDF a besoin d’argent pour son développement ou se retrouve en situation, EDF est de fait 100% responsable des dépenses.

      Il est bien évident que dans ces conditions, EDF fait ce qu’elle veut avec sa filiale. Pour l’instant EDF estime qu’ERDF n’a pas besoin de liquidités outre mesure, donc décide de remonter ces liquidités dans le groupe. C’est légitime, c’est son droit.



      Par ailleurs vous auriez pu préciser que même dans ces conditions, RTE et ERDF réduisent leur endettement respectif, et qu’elles ont parallèlement augmenté leurs investissements. Donc cette opération ne se fait a priori pas au détriment de l’investissement nécessaire de ces entreprises (CF rapport annuel RTE, et les dires du DF d’ERDF dans les echos).

      Ou alors, vous estimez que ces investissements sont insuffisants, mais vous argumentez dans ce sens en expliquant pourquoi RTE ou ERDF doivent investir plus, quels sont les montants en jeu, pour quelles raisons l’absence de ces compléments d’investissement est problématique, etc...



      " RTE a versé en 2007 48,8% des dividendes versés à EDF, alors qu’il ne représentait que 18,2% des capitaux propres"

      Qu’est ce que vous voulez dire par là ? 

      Sur les 6300 millions de RE d’EDF en France, RTE contribue pour 500 millions, soit dans les 7 à 8 %, ERDF pour 3 à 4%. Donc vu comme cela, RTE représente 18% des capitaux propres selon vous (je ne vois pas d’où ca vient, mais je vous fais confiance, ca valoriserait RTE à 4,9 milliards, soit en gros ... son CA), mais 12% du CA France, 8% du RE France, et remonte 4% sous forme de dividendes en cash dans les comptes d’EDF.

      Dans le même temps, cela signifierait que RTE est un actif avec un rendement de 10% (500 millions de RE pour 5 milliards de "valeur de la participation"). Pas mal du tout pour une industrie, d’ordinaire c’est plus bas que cela. Je veux bien du RTE dans mon portefeuille.

      Non, décidément je ne vois toujours pas où vous voulez en venir.

      "si on prend en compte la marge que se fait EDF sur la vente de l’énergie à sa filiale, le remboursement est encore plus rapide."

      en supposant que la totalité de l’électricité achetée par RTE et ERDF l’est auprès d’EDF ... C’est comme dire que toute l’électricité que vous consommez vient uniquement de la 4ème du troisième réacteur de la centrale de votre région. C’est très théorique comme raisonnement.


    • Volontaires 23 septembre 2008 09:03

      Merci de votre long commentaire, qui montre votre intérêt pour mon article ! J’ai malheureusement peu de temps pour vous répondre.
      Sur votre premier point, je ne fais que constater les % issus du tableau en page 408 du document de référence. Ce qui est intéressant c’est la structure de prélèvement des dividendes et pas le niveau absolu : RTE représente près de 50% des dividendes reversés à EDF pour moins de 20% des capitaux propres, les activités internationales, qui mobilisent plus de 40% des fonds propres ne remontent aucun dividende.
      Pour ce qui est de British Energy, ma conclusion visait aussi et même principalement les demandes futures de hausse du TURPE (soit 20% de hausse du prix donc du CA : à coût égal cela se traduirait par une hausse de 1,8 milliards du résultat avant impôt...et j’oublie le cas de RTE).
      Vous dites qu’EDF peut faire ce qu’elle veut des dividendes de sa filiales, c’est vrai. Mais, outre que je constate qu’elle prélève sensiblement plus les activités régulées en monopole en France que les activités en Angleterre ou en Allemagne, je constate aussi qu’ERDF et RTE disent qu’ils ont besoin d’investir massivement (c’est eux qui le disent, pas moi). Il n’est pas normal de prélever 75% du dividende (60% dans le cas de RTE) d’une société qui a besoin d’investir massivement.
      Enfin, pour ce qui est de l’énergie, EDF disposant de 90% de la production, il est évident que l’énergie achetée par ERDF est, in fine, principalement produite par EDF. Ce n’est pas un raisonnement théorique, c’est une réalité. Et c’est d’ailleurs ce qu’avait très bien établi un certain M. Boiteux quand il parlait de théorie marginaliste : cette "théorie" ne faisait que décrire la réalité économique.


    • xa 23 septembre 2008 12:05

      Je suis navré mais je ne comprends toujours pas où vous voulez en venir.

      "Ce qui est intéressant c’est la structure de prélèvement des dividendes et pas le niveau absolu"
      EDF prélève des dividendes sur des sociétés dont elle estime qu’elles n’ont pas besoin de liquidités. Donc dans ERDF, RTE, Sofilo et GGF qui reversent plus que leur résultat en 2007 (versement de dividendes sur les années antérieures donc), Dalkia (qui reversent 50% de son résultat), ...

      RTE et ERDF avec des niveaux d’investissements élevés (15% pour RTE), et qui correspondent à de l’investissement de maintien d’activité, et non de développement, génèrent des bénéfices. Quelle serait l’utilité de conserver ses liquidités dans ces 2 structures ? Renforcer les investissements, mais dans quel but ? Faire du développement du réseau, mais pour amener de l’électricité où et à qui ? 

      Par ailleurs vous oubliez que le turpe (tarif d’utilisation du réseau public) ne concerne pas que EDF mais tous les distributeurs d’électricité en France (monopole de distribution d’ERDF) donc Poweo, Enel, Suez, E.On, .... Vous pourriez y voir la volonté d’ERDF et de RTE de faire payer l’entretien et la rénovation du réseau par tous les opérateurs, et non uniquement par le principal, mais vous l’avez ignoré.


      "RTE représente près de 50% des dividendes reversés à EDF pour moins de 20% des capitaux propres, les activités internationales, qui mobilisent plus de 40% des fonds propres ne remontent aucun dividende."


      Je ne comprends pas cette phrase, mais vous ne l’avez pas noté. Les capitaux propres, c’est le capital apporté par les actionnaires + les bénéfices non redistribués. Ces capitaux, on pourrait dire ce trésor de guerre, se montent à 27 milliards.


      Vous pensez peut être aux participations. RTE et ERDF sont alors comptabilisées pour 6,7 milliards, sur un total de 28,6 milliards, soit 23%. Les participations internationales d’EDF dépassent les 18 milliards, donc dépassent les 63%. Et ces 63% ne versent quasiment pas de dividendes ... en 2007.

      Vous auriez du voir alors qu’une des principales filiales d’EDF est EDF International ... laquelle sera la structure qui achètera BE et Constellation si cela se fait. Logique, dans ce cas, de ne pas ponctionner le milliard de bénéfices de cette filiale, si dans le même temps on envisage de lui faire dépenser 15 milliards pour BE.

      Bref je ne vois pas où vou svoulez en venir : à montrer qu’EDF ne remonte de l’argent que de filiales qui n’ont pas besoin de cet argent ? Ce serait plutôt positif comme attitude.

      "Enfin, pour ce qui est de l’énergie, EDF disposant de 90% de la production, il est évident que l’énergie achetée par ERDF est, in fine, principalement produite par EDF."

      Ah ... EDF produit 90% de l’électricité vendue sur le marché de l’électricité, qui est européen ? Je l’ignorais. Je croyais bêtement que E.On, Enel, etc... produisaient à eux tous plus de 10% de l’électricité européenne.


      Plus sérieusement, l’électricité compensatrice est acheté sur le marché de l’électricité, donc à celui qui est en surcapacité, donc vendeur, ce jour là. Ca peut être EDF, ca peut être E.On ou Enel. Vous ne pouvez pas dire que seul EDF touche cet argent, c’est ignorer que le prix est défini par le marché, et que les intermédiaires mangent aussi.

      Dire que seul EDF fournit cette énergie compensatrice, cela revient à dire que votre voiture ne consomme que du pétrole issu du vénézuela, à l’exclusion de toutes les autres origines. Ou encore que le gaz que vous utilisez ne vient jamais, mais alors jamais de Russie.


      "Mais, outre que je constate qu’elle prélève sensiblement plus les activités régulées en monopole en France que les activités en Angleterre ou en Allemagne"

      Oui. Exact. Et ? 

      Et les dividendes "volés" aux filiales représentent .... 536 millions d’euros. EDF a reversé à ses propres actionnaires (dont l’Etat, donc le contribuable) 3,3 milliards sous forme de dividendes, soit 6 fois plus, et 12 fois ce qui serait "injustement pris à RTE".


  • polic 22 septembre 2008 14:56

     La turbe, en droit germanique ancien désignait un rasssemblement de personnes qui demandait à témoigner contre un seigneur qui outrepassait ses droits comme le mot tourbe vient de la racie latine "turba", qui au fil du temps signifia populace et finit à "Turbulence" comme l’économie mondiale actuelle. 


  • bertrand 22 septembre 2008 17:50

    [Alors qu’EDF produit un Mwh à 45 Euros, elle a l’obligation de racheter l’énergie éolienne à 82 euros et 130/Mwh pour l’éolienne en mer.
    Ce surcout étant ensuite répercuté sur le client final (domestique ou industriel) par le biais de la « Contribution aux Charges de Service Public d’Électricité » (CSPE) : 4,5 Euros par Mwh + TVA. Soit 5% du coût du Kwh payé le consommateur.]

    Amalgame !!!! Vous oubliez de préciser que l’éolien ne représente qu’une petite part de la CSPE de 3 à 5 %, Donc le surcoût de l’éolien dans ce kWh c’est 5 % de 5 %. La CSPE c’est aussi la cogénération et le magnifique TARTAM 

    http://www.cler.org/info/spip.php?article3953

    Les industriels qui avaient eu la bonne idée de sortir du tarif régulé pour gouter les délices du marché, on eu la possibilité de revenir à ce tarif régulé, comme cette opération présente un coût c’est l’usager lambda qui paie via cette CSPE. En plus de cela la CSPE est plafonnée pour les gros consommateurs industriels. 


  • Allain Jules Allain Jules 22 septembre 2008 21:53

    Décidément, ces gens vont nous sucer jusqu’à la moelle !



  • Christoff_M Christoff_M 23 septembre 2008 04:15

    Il existe le meme problème à la SNCF qui déclare des bénéfices alors qu’elle a largué le bébé douteux à RSF laissant aux français le plaisir de payer une ardoise gigantesque...

    Depuis les billets augmentent !! alors que la société SNCF fait des bénéfices et a vu ses comptes apurés par ce montage et ce renvoi à RSF de toute la partie coûteuse !!

    Résultat un entretien lamentable des voies et des catenaires avec un renvoi des responsabilités et des couts à RSF qui ne peut assumer !!

    IL semble qu’il y aie le meme type de montage à EDF, la poste ne fait pas mieux avec une liquidation au fur et à mesure de ses services d’expédition, j’ai passé un entretien chez Pitney Bowes qui récupère une partie du travail d’enveloppage et d’expédition avec dix fois moins de personnel sur les chaines...

    A EDF effet comparable avec des tarifs en hausse non pas pour le bien des usagers, les infrastructures et les centrales vieillissent et les profits sont versés aux actionnaires...

    Transparence et démocratie, nous avons encore une fois la preuve qu’une caste au pouvoir fait tout pour favoriser le capital de l’état ou de gros actionnaires au détriment des usagers et de la qualité des équipements ce qui est plus grave...

    Notre état n’est pas mieux que l’ancienne URSS !! faisant de la propagande démagogique sur le développement et les réalisations propres !! dans la réalité on exploite à fond un matériel vieillisssant, on sous traite l’entretien des installations de plus en plus vétustes, histoire de de sous traiter aussi les responsabilités en cas de pépin !!

    le but étant de faire de l’argent pour de gros actionnaires, et quand on a un état qui mélange public et privé, bénéfices et services et une armada d’avocats financiers au pouvoir copains des Lagardère, Pinaut, Arnaud Bouygues Beigbeider et autres ne vous étonnez pas comme dans le pétrole avec Total de n’avoir qu’un monopole qui rapporte des milliards en haut lieu et qui par une non concurrence réelle ne peut amener que des tarifs plus chers pour des services minimum !!




  • dapeacemaker911 23 septembre 2008 09:53

    je n ai pas grand chose a ajouté a cet article ni aux commentaires....

    juste une question :

    A QUAND L INSURRECTION ?

    "Quand le gouvernement viole les droits du Peuple, l Insurrection est, pour le Peuple comme pour chaque portion du Peuple, le plus sacré des Droits et le plus indispensables des Devoirs."

    Jusqu a que point la liste des abus doit elle s allonger pour que des bataillons se reforment ?

    Aujourdhui il y a suffisement de mecontents dans tous les domaines, des industriels aux militaires en passant par les chimistes et les agriculteurs... Qui saura lancer l appel publique a un soulevement populaire decidement plus necessaire que cela ne l a jamais ete ?

    Plus l attente sera longue, plus le chaos risque d etre long.

    DPM

     


    • Christoff_M Christoff_M 23 septembre 2008 10:29

       Simplement si les chomeurs étaient représentés en France au lieu se s’isoler et de faire profil bas dans le climat de gène et de honte que les médias "associés" entretiennent autour de leur situation...

       Si des délégués fantoches n’étaient pas cooptés par ce pouvoir aux méthodes peu recommandables, neutralisation des syndicats par différentes affaires servant d’épée de Damoclès dans les négociations, il y a longtemps qu’avec un syndicat de chomeurs sérieux nous n’entendrions plus de menaces à l’encontre des licenciés victimes du jeu de lego des grands groupes de notre pays !! Qui par ailleurs affichent des bénéfices records !! la bulle actuelle servira encore de prétexte fallacieux à de nombreuses mesures impopulaires...


  • dapeacemaker911 23 septembre 2008 10:51

    @ Christoff...

    "si ma tante en avait...."

    c est ridicule... y a plus "un" probleme a resoudre... notre systeme, notre nation dans son etat actuel sont un probleme pour le Peuple.

    Par notre laisser faire collectif, nous avons creer la situation dans laquelle nous sommes tous.

    A nous de la resoudre, la Liberté a le meme prix aujourdhui qu hier ; celui du sang.

    En esperant des lendemains plus glorieux, plus lumineux... travaillons ensemble a la prise conscience prealable a l union.

    DPM


  • furio furio 23 septembre 2008 13:17

    Et les médias continuent le matracage. les nouvelles désastreuses de la finance mondiale ne suffisent pas à calmer les ardeurs des ultra_libéraux et les plus cons des français. De la privatisation, on en redemande !! Il est de plus en plus évident qu’il va falloir descendre dans la rue ! C’est pas gagné avec l’individualisme ambiant ! Et le populisme haineux qui règne.
    La dernière des arnaques révèlée par 60 millions de consommateurs. Le gouvernement complice des trucages des entreprise "alimentaires" qui ont changé les poids, les recettes, etc... pour augmenter les prix !! Et les salaires ?


  • pxm 24 septembre 2008 14:29

    Sur le versement des dividendes, de nombreuses confusions et de contrevérités.

    RTE et ERDF sont des activités régulées en monopole qui ne choisissent pas le niveau de leurs investissements : on ne construit pas du réseau électrique pour le plaisir mais pour répondre aux besoins, à tous les besoins (obligation d’alimenter toute la population) et aux seuls besoins nécessaires. Ces investissements sont validés par la Commission de Régulation de l’Energie et à ce titre inclus dans le tarif d’utilisation du réseau (c’est bien à l’utilisateur des investissements à payer les investissements, sinon la prochaine fois que je prends le taxi je ne paie que l’essence, arguant que ce n’est pas à moi de payer l’achat de la voiture et de la licence :))

    Tout autre est la situation d’investissements dans le secteur concurrentiel, pour EDF, ou il y a un arbitrage entre faire ou ne pas faire (contrairement aux réseaux en monopole), ces investissements peuvent être potentiellement très rémunérateurs et pour limiter le recours à l’endettement l’actionnaire peut choisir temporairement de limiter le prélèvement de dividendes.

    Pour ERDF et RTE, le choix de prélèvement de dividendes n’influe que sur le niveau d’endettement (le niveau d’investissements étant défini de manière exogène), et les dividendes pris aujourd’hui ne le seront pas demain. En revanche il importe que le tarif d’accès au réseau prenne en compte correctement le coût des investissements (et tous les autres coûts d’ailleurs)
    Sinon que se passe-t-il ? Les actionnaires d’ERDF et de RTE, quels qu’ils soient, devront faire à une rentabilité dégradée, et préféreront investir ailleurs. Les dividendes ne sont que la juste rémunération du capital investi compte tenu du risque pris. Tout détenteur d’un Livret A trouve normal de se faire rémunérer à 4% avec un risque nul, un actionnaire d’ERDF ou de RTE trouve normal de se faire rémunérer à un taux certes un peu supérieur mais guère plus avec un risque qui n’est pas nul.

    Enfin rappelons que les tarifs d’ERDF et de RTE n’ont pas augmenté depuis de nombreuses années, ce qui en fait un cas à part pour une activité non délocalisable en Chine, à progrès technique faible et très sensible aux coûts des matières premières et de l’énergie.


    • Volontaires 24 septembre 2008 21:21

      Non, non, croyez-moi, je ne confonds pas les concepts. Seulement, sauf à avoir une capacité d’autofinancement suffisante -ce qui n’est pas le cas en l’espèce- les entreprises qu’elles soient en monopole ou non ont besoin de fonds propres financer leurs investissements. Et la maison mère qui décide -c’est bien elle qui décide, pas ERDF ni RTE- de se verser des dividendes élevés diminue donc la capacité de financement de ses filiales (en fait : détériore sa notation financière et augmente donc le coût de sa dette). Si on
      Par ailleurs, les autorités de la concurrence doivent veiller à l’absence de subventions croisées entre activités en monopoles et activités en concurrence. En remontant des dividendes plus qu’en proportion à la maison mère, on améliore les ratios financiers (dettes sur fonds propres) des activités en concurrence par rapport aux activités régulées. Cela aussi pose question.
      Enfin, il faut simplement voir que les dividendes sont in fine payés par les clients français du monopole, est-il normal que cela contribue à payer des sommes quelques peu pharaoniques du développement international d’EDF (qui, contrairement à ce que vous semblez penser, est bien moins rentable pour l’actionnaire que ses activités régulées).


    • xa 25 septembre 2008 12:35

      Volontaires,

      votre remarque (" les entreprises qu’elles soient en monopole ou non ont besoin de fonds propres financer leurs investissements.") est juste .... pour une entreprise qui décide de son investissement, comme Edf, Total, Poweo, etc...

      D’ailleurs EDF semble d’accord avec vous sur ce point, puisqu’elle ne remonte pas de dividendes des filiales devant investir, soit en achat de société (EDFI), soit en développement des capacités de la société (Edf Energy par exemple). Votre raisonnement se tiendrait dans le cas de ces sociétés.


      Mais ERDF et RTE sont deux sociétés à part. Les investissements principaux (entretien et développement du réseau) sont décidés par la CRE et financés sur le turpe. Le turpe évolue d’ailleurs en fonction 1) de l’augmentation des couts d’entretien, remontés par ERDF et RTE 2) des demandes de développement du réseau par la CRE (qui du coup augmente le turpe pour financer ces investissements).

      Vous n’avez jamais répondu à la question : quels investissements complémentaires donc non prévu par la CRE et de fait non financables par une demande d’augmentation du turpe ? Dans quels buts ?

      Rappelez vous qu’ERDF ni RTE ne peuvent acheter de sociétés à l’étranger ni même en France. Alors ?

      Investissements informatiques ? Prévus dans l’entretien / amélioration en ce qui concerne la gestion et la surveillance du réseau (c’est la raison d’exister de ces 2 sociétés). Idem pour le matériel nécessaire à l’entretien / développement (véhicules d’entretien, outils, ...).

      Donc il ne reste que les besoins internes : immobilier, gestion interne (informatique, suivi des employés, ...), avantages des salariés, ... Alors pour tout cela, est-ce que les 250 millions annuels qu’il reste à RTE suffisent ?

      Vous pensez que non. Justifiez-le !



      J’ajouterai que quand vous dites "Espérons cependant que la Commission de régulation de l’énergie, ne soit pas dupe et qu’elle fasse en sorte que le TURPE ne serve pas à financer l’achat par EDF de… British Energy.", vous auriez dû parler du tarif de l’électricité.

      Car l’essentiel des liquidités d’EDF, donc de ce qui servira à payer BE, provient de la vente d’électricité. Vu le résultat d’EDF, la hausse du tarif régulé était elle nécessaire ?
      (à part pour permettre aux opérateurs alternatifs, lesquels revendent au niveau du tarif régulé pour être compétitif d’avoir un prix de vente en progression ?)


  • Francky 3 octobre 2008 17:06

    Il faut arréter de ce plaindre, l’électricité n’est pas si cher.

    Pour un produit de première nécessité, c’est loin de représenter les dépenses en téléphonie mobile et je ne parles pas de l’essence.

    D’ailleurs, c’est même positif, car pour éviter le gaspillage énergétique rien de tel qu’une électricité cher ;)


    • Vincent 3 novembre 2010 09:54

      L’électricité est d’ors et déjà très chère et autour de moi nombreux sont les jeunes qui ne se chauffent guère l’hiver (11° au réveil, je l’ai vu). Mais pour un salaire élevé cette énergie est encore à portée de bourse, je vous l’accorde. En tout cas lorsqu’on fait un tour des fournisseurs d’électricité on se rend compte que ce n’est pas la concurrence qui va faire mal !


  • jérôme 25 avril 2009 09:48

    pour compléter cette article il faut rappeler que EDF à sous investie dans le reseau francais depuis prés de 20 ans pour investir dans des filiales à l’étranger et on arrive à la situation actuel avec un réseau de plus en plus viellissant, la perte de site de proximité pour l’enretien et les dépannages et la diminution du ersonnel et de ces compétences. Les entreprises sous traitante restant les seul à avoir les compétence et le personnel pour certains travaux elle peuvent à présent facturer de plus en plus chére sur le dos d’ erdf t de tous les usagers.


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