lundi 27 juin 2011 - par Michel Santi

Etats-Unis, domino suprême

Les endettements publics grec et américain atteindront respectivement 150% et 100% du P.I.B. de chacun de ces deux pays vers la fin de cette année. Les déficits publics de ces deux nations, eux, sont relativement équivalents puisqu’ils se montent tous deux à approximativement 10% de ce même P.I.B… Le patron de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, a beau se vouloir rassurant vis-à-vis du système bancaire US dont il affirme qu’il ne devrait quasiment pas souffrir du défaut programmé de paiement grec. Pour autant, notre univers profondément interconnecté d’aujourd’hui – et subsidiairement l’expérience des années écoulées – devraient inspirer la plus grande circonspection…

Les Banques Européennes, qui se taillent la part du lion en terme de détention d’obligations grecques, sont certes et de très loin les plus menacées par cet inéluctable restructuration grecque. Une mauvaise surprise frappant les établissements financiers d’Outre-Atlantique est cependant d’autant moins à exclure que les grands fonds spéculatifs américains révèlent progressivement leur très substantielle exposition au marché de la dette européenne. En outre, le risque majeur – parce que difficile à mesurer – reste celui de l’immense foire aux bestiaux des CDS ou credit default swaps, en d’autres termes le marché des assurances contractées (et vendues) censées protéger contre le défaut de paiement des dettes souveraines.

Qualifié de l’appellation d’ » over-the-counter” ou, en français, de gré à gré qui revient à reconnaître qu’il ne se conforme à aucune régulation, ce marché constitue une bombe à retardement potentiellement dévastatrice – sur un plan universel – du fait de l’incapacité de la finance globale, mais également des Etats, à en appréhender les montants qui y sont traités comme les contreparties qui les contractent ! En fait, ce n’est que lorsque la Grèce aura vraiment fait défaut que l’on saura qui est réellement impliqué dans les CDS de ce pays.

Souvenons-nous de l’année 2008 ayant vu l’Etat fédéral américain se porter avec 200 milliards de dollars au secours d’AIG, plus important assureur mondial, qui avait vendu des montants impressionnants de CDS contre la baisse de notation des titres subprimes. Autrement dit, voilà un géant de l’assurance qui ne se réassurait pas, qui vendait donc à découvert, qui –indirectement – misait sur la qualité de subprimes qui se sont bien-sûr révélé rapidement des actifs pourris. Le plus intéressant, pour revenir à notre cas grec, étant que ce n’est qu’à l’issue de la déconfiture des subprimes que l’ampleur de l’implication d’AIG put vraiment être quantifiée, voire dévoilée. Dans un contexte où les grands « hedge funds » américains, très corrélés avec le système bancaire de ce pays, sont lourdement investis dans les papiers valeurs européens, il va donc de soi que l’Océan Atlantique n’atténuera en rien la secousse grecque…

Et pourtant, la ruée vers les T-Bonds américains – considérés comme « valeur refuge » par les investisseurs – ne semble pas faiblir, nul n’étant désireux d’envisager le scénario catastrophe mais fort vraisemblable où les spéculateurs joueront contre un placement subitement jugé (et avec raison) peu fiable et qui par surcroît offre un rendement quasi nul. Alors que les investisseurs anticipent un défaut grec à hauteur de la moitié de leurs placements, telle que reflétée dans la décote des obligations de ce pays, aucun questionnement existentiel ne saisit ceux – c’est-à-dire la planète entière ! – qui ont acheté les 14’000 milliards de dollars de Bons du Trésor américain et ce en dépit de la tragi comédie nauséabonde à laquelle se livre la politique US à propos du relèvement du plafond de son endettement national…

Les Etats-Unis ne sont bien-sûr pas le Grèce mais, du haut de leurs déficits insoutenables et de leur jeu politique malsain, ils en prennent le chemin. Avec, pour corollaire, une question angoissante : Qui sera bien capable de renflouer les Etats-Unis le moment venu ?



45 réactions


  • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 09:51

    « Qui sera bien capable de renflouer les Etats-Unis le moment venu ? »

    Et pendant ce temps là, 20 poids lourds de la politique américaine attaquent la politique de renflouement de Wall Street... Mais c’est tellement plus confortable de l’ignorer.


  • Robert GIL ROBERT GIL 27 juin 2011 10:10

    tout cela a commencé en 1981, voir :

    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/21/modele-americain/


  • Razzara Razzara 27 juin 2011 10:28

    L’aveuglement et la désinformation sont désormais LA règle numéro un ! Pourtant il faut vraiment avoir de la merde dans les yeux et les oreilles pour ne pas comprendre que ce système financier absurde est moribond. D’ailleurs il contenait de toute façon sa propre mort dans ses principes mêmes ...

    Voici toute fois une ultime anecdote, si il en est, du délire complet ou nous sommes rendus : la BNP qui propose à ses clients de prêter de l’argent à la banque moyennant un taux d’intérêt ridicule de 3% !!!! On croit rêver, mais non, c’est très réel :

    http://www.bnpparibas.net/banque/portail/particulier/Fiche?type=folder&identifiant=Obligation_BNPP_3_10_20110608085521

    Ah, ah, ah, c’est à se tordre de rire ! Sur le blog de Jovanovic on trouve quelques précision sur la chose qui valent leur pesant de cacahouètes :

    http://www.jovanovic.com/blog.htm

    Les autres brèves sont d’ailleurs tout aussi croustillantes !

    Razzara


    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 13:02

      En attendant, ils ne sont pas nombreux à demander publiquement la mise en banqueroute organisée de ce système moribond... Pour ça, faut avoir du courage.


    • filendrick 28 juin 2011 11:29

      Oui le monde marche sur la tête,

      je suis presque sur que la mise en place d’obligation par la bnp (a 3% ahah) ne sont pas vraiment destiné au grand public, mais va surement permettre a certains super riche d’encore profiter du systême.

      Mais je vois le mal partout ^^


  • Pyrathome Pyrathome 27 juin 2011 11:00

    Qui sera bien capable de renflouer les Etats-Unis le moment venu ?...

    Les Martiens ?.....

    D’après Bill Gross, investisseur légendaire et président du fonds obligataire PIMCO, le total des programmes de relance, dettes, déficits et obligations non-provisionnées américains pourrait se monter en fait à... 100 000 milliards de dollars.....

    http://echelledejacob.blogspot.com/2011/06/finance-quoi-que-vous-fassiez-lisez-ce.html#comment-form

    Le système mafieux est rendu au bout du rouleau de l’imprimeur Bernanke....

    Michel Santi, combien donnez-vous de temps à la bête pour trépasser définitivement ??
    quelques semaines, mois, années ??



    • Michel Santi Michel Santi 27 juin 2011 19:57

      Mon cher Ami, la bête ne va pas crever de sitôt je le crains : ils ont de la ressource


    • Pyrathome Pyrathome 27 juin 2011 22:44

      Mmmmh , les Chinois refourguent leurs dollars, l’Inde , la Russie......
      Je serais très étonné que l’on parvienne en 2012 sans casse.....


    • filendrick 28 juin 2011 11:41

      Et malheureusement, a plus haut niveau que ’nous’, les citoyens, personne ne souhaite laisser exploser le systême US, ils auraient trop a perdre.

      Mais bon en même temps zont reussi a planter leur propre systême ...


    • lechoux 28 juin 2011 12:28

      Le dollar américain est mort le 15 mars 2011.


  • Francis, agnotologue JL 27 juin 2011 11:05

    La mécanique démoniaque d’endettement des Etats a une triple conséquence désastreuse pour les citoyens : d’une part, les Etats sont amennés à brader les patrimoines collectifs, d’autre part cette braderie ne rapporte pas de contrepartie aux citoyens qui sont ainsi dépossédés unilatéralement cependant que les créanciers ont la chose et l’argent de la chose, enfin et surtout ce sont des étrangers qui s’octroient la part du lion faisant ainsi des citoyens, des étrangers sur leur propre sol !

    Une révolution est indispensable pour mettre fin à cette spirale infernale organisée en toute légalité par des bandits qui savent très bien ce qu’ils font !


    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 13:03

      Etes-vous prêts à entrer dans la bataille ?


    • Francis, agnotologue JL 27 juin 2011 15:03

      Qui parle de bataille ? Une révolution peut aussi se faire dans les esprits, non ?

      N’est-ce pas pour ça que beaucoup d’entre nous sont ici ?


    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 15:33

      Toutes les guerres ne sont pas militaires, si c’est ce que vous avez craint que j’insinue.

      Si les peuples sont soumis par la dette, c’est que, comme sous Babylone, sous Rome, Venise ou La City, il y a un ennemi. Il faut donc le désigner, savoir quel est son point faible, apprendre à manier l’arme (intellectuelle, en l’occurrence) et se battre pour gagner. Sinon, on meurt.


    • lechoux 28 juin 2011 12:39

      Tout à fait JL, très bonne analyse. Pendant un demi siècle les EU ont injecté leur papier journal par tranches de milliards contre des biens tangibles.

      Aujourd’hui, le dollar étant toujours la monnaie de paiement des transactions internationales, la spéculation sur les matières premières, l’énergie, a pour but de soutenir ce papier journal en jouant sur le gap entre le prix acheté et le prix vendu puisque chaque opérateur doit acheter ledit papier journal pour acheter des biens tangibles. C’est lors de cet achat qu’il tranmet son patrimoine aux EU.

      Mais la nature a horreur du vie, c’est aussi une grosse faignasse, elle prend toujours le chemin le plus facile. Lorsque le prix à payer sera trop haut pour l’économie de la Chine, car le but de la spéculation sur les matières premières etsur l’énergie est aussi de tuer l’économie de la Chine et faire monter le reminbi, là vous pourrez dire :« Dure est la chute ! »


    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 13:05

      « Il faut espérer des sanctions importantes contre ces engeances. »

      Couper les têtes ou tondre les collabos n’a jamais fait progresser l’humanité...


    • globulos nilasse 27 juin 2011 14:56

      je vois plutôt les politiques nous dire : « c’est pas de notre faute,c’est de la faute a l’islam »


      au point ils en sont,ils tenteront inevitablement le coup.

    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 13:07

      Heureusement pour nous, certains banquiers américains vont plus loin que M. Santi.

      Voici une lettre ouverte de Michael Sperry, ancien directeur du crédit au sein de diverses banques américaines, adressée à tous les « community bankers » des Etats-Unis.


  • bercav bercav 27 juin 2011 12:34

    Et les politiciens aux ordres du pouvoir bancaire qui est en train de mettre les peuples sur la paille, font de la récupération :

    http://www.polytechnique.edu/accueil/actualites/colloque-hommage-a-maurice-allais-74387.kjsp?RH=ACCUEIL-FR

    A Polytechnique, C’est Valérie Pécresse et même Christine Lagarde qui honorent Maurice Allais...
    Oui oui, le prix nobel d’économie qui était en faveur, au hasard, de l’interdiction de la cotation boursière continue et de l’interdiction de la transformation bancaire et de la création de monnaie par les banques...

    L’obscénité de la valetaille politique qui nous a arrimé à la loi Pompidou-Rothschild n’a décidément aucune limite...


    • Roosevelt_vs_Keynes 27 juin 2011 13:09

      Heureusement, depuis la présidentielle de 1995, un énarque dissident ose briser cette omerta.


    • Francis, agnotologue JL 28 juin 2011 10:38

      Dommage : « En matière énergétique, cela signifie avoir recours au nucléaire, non pas à un moment donné de son développement, mais comme source de types d’énergie de plus en plus denses » (Cheminade)

      C’est quoi cette notion de densité d’énergie ? Je sais, il en a déjà été question sur AV : je n’y ai jamais lu que des sornettes.


  • kalon 27 juin 2011 13:12

    Qui sera bien capable de renflouer les Etats-Unis le moment venu ?

    En obligeant la commission européenne à nommer à la téte de la BCE, l’ancien directeur de Goldman Sachs pour l’Europe, celui là méme qui a aidé la Gréce à produire de fausses données sur sa dette, il est évident que nous savons déjà qui va payer la faillite étatsunienne.
    L’Europe, évidement, car malgrés les différentes crises, les Européens ont encore beaucoup d’épargne, c’est ce bas de laine que les Américains ont l’intention de nous piquer avec l’aide complaisante de la commission et de nos dirigeants en exercise ;
    Je ne peux qu’en retenir une chose, le nouveau président de la BCE est un « ancien » faussaire allié objectif de la maison blanche.
    Le cheval de troie américain au coeur de la finance européenne, qui dit mieux !  smiley


  • platon613 27 juin 2011 14:03

    Lisez cette analyse, très intéressante et dense !

    La fin du rêve américain vient de commencer

    http://www.news-26.com/econmie/583-la-fin-du-reve-americain-vient-de-commencer.html


  • plancherDesVaches 27 juin 2011 14:58

    Gloups....

    Monsieur Santi.
    Sur le site indiqué par Platon, juste au-dessus :
    http://www.news-26.com/econmie/183-la-suisse-au-bord-de-la-faillite.html
    «  »L’Irlande nous donne un exemple dramatique de ce qui peut nous arriver. L’Irlande a une économie comparable à bien des égards à celle de la Suisse, " a déclaré Philipp Hildebrand, Président de la Banque Nationale Suisse ce mercredi dans un entretien à l’hebdomadaire allemand « Die Zeit » .« 

    C’est daté de février 2011, mais je comprends maintenant pourquoi Lordon c’est appuyé sur le fait que la Suisse demandait à ses banques des ratios de fonds propres supérieurs à ceux de »bale3"...

    Ca craint, votre pays.


  • marcuz marcuz 27 juin 2011 15:38

    Dix petites choses, très simples, m’étonnent tout de même...

    Pourquoi ne dites vous pas que :
    1. « l’exposition à la dette européenne » provient du fait que cette dette sert à renflouer les dettes des banques ?

    2. Que ces mêmes dettes bancaires proviennent de placements pourris (subprimes)

    3. Que ces placements hasardeux proviennent d’une logique dominante sur les marchés : les produits financiers sont évalués uniquement sur des critères volatiles et irrationnels, pour ne pas dire grégaires.

    4. Que ces mêmes critères irrationnels s’appliquent désormais aux décisions de prêts destinés aux Etats européens (passés de « prêteurs en dernier ressort » à chien de garde de cette même doxa qui tue l’Europe, le Monde et le Tiers-Monde....).

    5. Que la Grèce est un pays développé, doté d’un tissu industriel et d’infrastructures modernes. Et que c’est bien là, la VERITABLE ET INSUPPORTABLE absurdité de notre époque : la Grèce emprunte à 30% !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Pire... qu’il est scandaleux que « l’exposition des banques françaises à la dette grecque » justifiera vraisemblablement aux yeux des marchés la perte imminente de notre sacro saint AAA... alors que la France est aussi un pays dynamique...

    7. Qu’il faut donc bien se rendre compte que les marchés n’ont, en fait, aucune compétence en matière d’expertise macro-économique... Et qu’ils s’en *** royalement puiqu’ils gagnent sur tous les tableaux : leurs erreurs stratégiques n’ont pas été sanctionné par le Marché (puisque les Etats sont venus couvrir leurs pertes) et ils tirent profit des prêts qu’ils accordent aux Etats à des taux indécents (et que j’emprunte à 0% pour prêter à 4% si ce n’est à 30% pour la Grèce...). En un mot, nous ne sommes plus du tout dans un système capitaliste... ni de libre échange. Il s’agit plutôt de comportements prédateurs, en situation d’état de nature, à la Hobbes, guerre préventive de tous contre tous, juste avant la catastrophe...

    8. Que demain, place Syntagma, les grecs vont en prendre plein la ****, parce que La France et L’Allemagne le demandent (afin de rassurer leurs banquiers) et qu’il est insupportable d’assister à ce spectacle morbide et attendu.

    9. Que la souveraineté d’un peuple est en jeu. Qu’il est insupportable de la voir périr à Athènes.

    10. Enfin, que votre catastrophisme « éclairé » (pour ne pas dire technocratique) devient franchement indécent, Mr Santi. 

    PS : Lorsque vous irez changer vos titres en pièces d’or, j’espère qu’un Gavroche vous détroussera en s’exclamant « la bourse, c’est la vie » !


    • rosa luxemburg 27 juin 2011 18:25

      Comment voulez vous faire avouer à un complice du système ses méfaits.Il cherche juste une porte de sortie en douceur.

      Ils sont tous effrayés de ce qu’ils ont produit et ils essayent de donner des petits conseils pour faire croire qu’ils sont humains

      Quant à moi je dirais plutôt « LA BOURSE OU LA VIE »

      Je croyais qu’il suffirait de les faire passer devant un tribunal pour qu’ils comprennent un peu leurs actions néfastes,mais à la vue de cet article,nous ne sommes pas prêt de la repentence et je comprend mieux mes concitoyens quand ils disent révolution !


    • marcuz marcuz 27 juin 2011 19:30

      Chère Rosa, martyr parmi les martyrs, pensez-vous vraiment que ce peuple qui s’indigne veut l’abolition des classes sociales, de l’Etat et de la propriété privée... ? Croyez-vous que demain, les lecteurs d’Agora Vox, si prompts à gueuler « ça va péter », iront proclamer l’autogestion dans leurs entreprises ? Pensez-vous que tous les petits chefs qui tyrannisent les employés et les ouvriers se feront virer jusqu’à ce qu’ils acceptent de venir voter tous les matins l’attribution des postes dans leur boîte ? Pensez-vous que le peuple voudra abolir le profit et redistribuer l’intégralité de la richesse aux salariés ?

      Non... La révolution, plus personne ne sait ce que cela veut dire vraiment, si ce n’est un déchainement de violence et de frustration : on livrera Kerviel et ses semblables à la vindicte populaire, parce qu’ils ont multiplié du capital, pour en récupérer les miettes...

      En fait, ces traders ne sont que des chiens de paille, qui finissent par embrasser la laisse qu’ils ont au cou.

      Aujourd’hui, on « s’indigne », on ne révolutionne plus.

      amicalement

      ps : désolé, mais j’ai l’apéro un peu triste ce soir... pas très partisan, il est vrai. Je finirais surement au goulag pour ça... haha


  • Le péripate Le péripate 27 juin 2011 20:05

    La question est : le contribuable doit-il être, non pas le prêteur en dernier ressort que la théorie monétaire d’un Aglietta prêtait aux banques centrales, mais bien le payeur en dernier ressort. Par l’augmentation prévisible des impôts (sans espoir de voir le service de l’État s’améliorer) et par l’inflation.

    Le risque systémique ne sera pas évité et toutes ces sommes sont déjà virtuellement détruites.

    Laissez couler les banques. Et les États.


    • Francis, agnotologue JL 27 juin 2011 20:11

      péripate,

      comment voyez vous le naufrage des Etats ? Je serais curieux de lire une réponse pertinente. Merci d’avance de nous éclairer.


    • Le péripate Le péripate 27 juin 2011 20:35

      L’histoire peut vous enseigner. Depuis Rome ce ne sont pas les exemples qui manquent. Rome, à force de trafiquer sa monnaie, n’était sur la fin même plus capable de lever l’impôt. D’autres ont dévalués leur monnaie, restructurés leur dette, etc... Qu’est-ce qui vous intéresse en particulier ? L’avenir ? Ah, ça... La situation est nouvelle par bien des aspects. Je ne suis pas devin.

       


    • Le péripate Le péripate 27 juin 2011 20:55

      Mais je peux risquer une hypothèse. Pendant un temps les états feront illusions, payant leurs fonctionnaires avec de la monnaie sans valeur, pendant que la société toujours inventive, réinventera des monnaies privées, numériques ou pas. Si les états interdisent comme c’est prévisible l’usage de ces monnaies, l’inconvénient sera l’impossibilité de faire respecter en justice les contrats libellés en monnaie privée. Il faudra sans doute alors que la société réinvente un droit privé.
      L’État peut faire beaucoup pour brimer une société. Mais il y a toujours des solutions.


    • Francis, agnotologue JL 28 juin 2011 10:12

      « L’État peut faire beaucoup pour brimer une société » (péripate)

      Ce que ce propos laisse entendre, c’est que l’Etat et la société sont distincts. Pourtant, il sont l’un à l’autre comme le corps et l’esprit. J’en conclue que ce propos émane d’une réflexion immature : encore une non-pensée libérale !


    • marcuz marcuz 28 juin 2011 22:30

      Au Papetier

      Votre question, en fait, n’en est pas une. Car on ne nous la pose pas, voilà des choses dont on ne discute pas. C’est un état de fait : le « contribuable » (ou le « travail »... peu importe...) paye pour le capital, via l’Etat. Les « contribuables » payent une dette privée transformée en déficit public. On « socialise » la dette des banques, on se paye sur la bête...

      Mais de là à laisser couler les banques... c’est tout simplement dangereux. A moins, de désirer revenir à une économie stationnaire. Seriez-vous partisan de la décroissance ?

      Je m’explique.

      La « société », les « gens » inventeront bien sûr d’autres moyens de paiement, si apocalypse il y a. C’est évident. L’humanité a toujours et partout inventé des moyens de paiement de toutes sortes et, d’ailleurs, on ne s’en prive pas aujourd’hui, surtout du côté des banques...(rappelons que plus de 90% de la masse monétaire est crée par les banques via le crédit... et qu’elles inventent quantités de produits assimilables à de la quasi-monnaie). Et, contrairement à vos fantasmes sadiques, l’Etat n’intervient presque plus dans ces pratiques car le marché monétaire est totalement dérégulé, intégré et globalisé. D’ailleurs, au passage, la grande arnaque des subprimes (cette quasi-monnaie de singes) aurait peut-être (je dis bien « peut-être ») pu être évitée si on avait légiféré un peu plus aux USA et sur les transactions internationales...

      Pouvez-vous donc nous expliquer, pour revenir à votre économie sans banques, qui viendra fournir toute l’épargne nécessaire à la croissance ? Qui fournira les quantités colossales de monnaie excédentaire indispensables au développement... ?! Si une économie ne dispose pas d’institutions qui créent cette monnaie introuvable... qui le fera ? La « société » ? Les « gens » ?... Déjà qu’on a du mal à finir nos mois...

      Plus sérieusement... le crédit, c’est justement cette épargne introuvable, cette monnaie crée ex-nihilo par les banques, dont la contre-partie est la richesse à venir. Comme on dit : les dépôts ne font pas les crédits ! En un mot : pas de crédit, pas de croissance.

      Voilà pourquoi les banques ne sont pas des entreprises comme les autres... Et c’est justement ce qu’il y a de tragique : puisque les banques sont à ce point indispensables, elles sont toutes puissantes et irresponsables de leurs dettes. Elles ont fait semblant d’oublier leur fonction macro-économique, mais n’oublient pas rappeler celle du « contribuable »...

      Avoir un tel privilège, c’est, il me semble, la définition même de la tyrannie.

      PS : Peut-être faut-il commencer à prendre au sérieux ceux qui prônent un service public bancaire... Et peut-être se promener aussi du côté de http://fr.wikipedia.org/wiki/Glass-Steagall_Act


  • goc goc 27 juin 2011 20:32

    Ce matin je regardais un reportage sur le barrage des 3 Gorges en Chine, et en voyant avec quelle légèreté (quand aux conséquences) , les dirigeants chinois se sont lancé dans cette réalisation titanesque, je me suis posé la question de savoir s’il ne faudrait pas ajouter à la liste des catastrophes économiques probables, celle de la Chine. Car en y regardant de près, on s’aperçoit que ce pays a rejoint le monde de la finance ultra-libérale en se mettant dans la même position qu’elle, c’est à dire, celle du funambule , qui se doit d’avancer, au risque s’il s’arrête ou même ralenti, de tomber

    Je crois qu’on sous-estime les risques d’une catastrophe économique en Chine, cette cata est bien plus proche qu’on ne le croit. La Chine est hyper-fragile. Elle est passé du stage de pays en voie de développement (période de la fin de Mao), à celui de puissance économique majeure par l’utilisation massive de fonds propres basés sur la planche à billets, et elle essaye aujourd’hui de faire disparaitre ces jeux d’écritures par la consolidation de son trésor de guerre en dollar. Franchement j’ai très peur que tout cela s’effondre comme un château de carte, à la première crise interne (crise écologique par exemple).
    De plus, il ne faut pas oublier qu’en Chine la corruption atteint des sommets vertigineux (on dit que la moitié des fonds réserves aux millions de déplacés suite a la monté des eaux du barrage, ont été détourné). Or tout le monde sait très bien qu’a partir d’un certain pourcentage, l’argent de la corruption pénalise une économie (regardez l’Italie avec ses mafias) du fait qu’il disparait du circuit économique « normal ».


  • kemilein 28 juin 2011 02:23

    le PIB américain est une blague, ce « peuple », cette lie, cette honte de l’humanité (avec l’europe)
    ces gens ne produisent rien a part des gros tas (quand on remplacera le Boeuf par du Rikain enfin seront ils, peut-être, rentable)

    les peuples de la terre entière on créer des industries, eux avec leur monaie qui ne vaut même pas le papier sur lequel elle est imprimée, se sont permis, on leur a autorisé... (on s’est plutot fait niqué par la taille de leur armée ; si tu résistes il t’en coutera) a acheter.. pardon « investir » dans nos entreprises.

    les amerloques n’ont jamais rien inventé, rien produit, ils ont volé pillé « acheté » (corrompu serait plus exacte).

    ces parasites vivent sur le dos du monde depuis 100 ans, si les britons nous l’on collé sévère durant la première et la seconde quand il a fallu partager le gateau « la moitier pour toi USA, l’autre pour nous UK, les franco ? laisse courir ces beaufs de paysans n’y verront rien », mais les USA l’on mise profonde au briton londre c’est pas wallstreet (même si...).

    les USA devraient être bannis des nos relations, de notre commerce, en fait de tout. la Tique elle te crèverait la bestiole qui la nourrie.
    moi je dis : quand on mord la main qui nourrit, arrête de tendre les fesses.

    bref quand le cheval de troie creux en papier maché aux pieds d’argile se cassera la gueule je jubilerait sévère !


  • pmxr pmxr 28 juin 2011 08:51

    Qui sera bien capable de renflouer les Etats-Unis le moment venu ? La chine !...avec bien entendu un esprit revanchard ! :p


  • pmxr pmxr 28 juin 2011 09:04

    Tout les politiques refilent la patate chaude ...  ! Ils vont se bruler les mains ! :p


  • platon613 28 juin 2011 13:31

    Bonjour Michel Santi,

    très bon article ! J’aimerais entrer en contact avec vous pour une reprise de cette analyse sur notre site. Malheureusement je ne trouve votre contact nulle part...
    Pourriez-vous me contacter sur mon mail [email protected]

    Merci par avance
    Gilles


  • platon613 3 juillet 2011 15:25

    Regardons chez nous !

    Economie française : plaidoyer pour un changement radical

    Jean-Michel Quatrepoint est un économiste et un journaliste économiste français réputé, bien qu’insuffisamment consulté par les médias officiels. Il s’inscrit dans le mouvement de ceux qui pensent nécessaire un radical changement des relations entre les Etats, les banques et les citoyens. L’objectif serait de redonner un poids politique à ces derniers face aux lobbies économiques et financiers qui dominent désormais le monde...

    http://www.news-26.com/econmie/754-economie-francaise-plaidoyer-pour-un-changement-radical.html


  • BA 3 juillet 2011 21:56
    Etats-Unis : en faillite, le gouvernement du Minnesota cesse ses activités.

    Faute de pouvoir équilibrer son budget, comme le lui ordonne la Constitution, l’État américain du Minnesota a été forcé de fermer la plupart des services publics. Peuplé de 5,3 millions d’habitants et grand comme la moitié de la France, le Minnesota présente un trou de 5 milliards de dollars dans ses caisses.

    Triste week-end de fête – celle de l’Indépendance américaine lundi 4 juillet 2011 – pour les habitants du Minnesota. Les parcs nationaux, les musées et le zoo sont fermés, ainsi que les aires de repos sur les autoroutes. Impossible aussi de pêcher dans les lacs de l’Etat, les services délivrant les permis étant fermés. 

    En faillite, le gouvernement a dû mettre la clé sous la porte, renvoyant chez eux 22 000 fonctionnaires, et suspendant les activités de la majorité des services publics. Avant de rouvrir, ceux-ci devront attendre la fin de la bataille entre le gouverneur démocrate et la législature républicaine.

    Le Minnesota est en faillite : il a un trou de 5 milliards de dollars dans son budget. Or au 1er juillet 2011, date du nouvel exercice fiscal, l’État devait – selon sa Constitution – avoir comblé son déficit. Pour ce faire, le gouverneur Mark Dayton voulait augmenter les impôts des riches, et les républicains voulaient couper les dépenses publiques. C’est le même débat qui se tient en ce moment au niveau national entre Obama et les élus républicains du Congrès. Personne ne voulant céder, Mark Dayton a décidé de mettre le gouvernement à l’arrêt, comptant sur le mécontentement populaire pour forcer les républicains à accepter une augmentation des impôts pour les plus aisés.



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