mardi 28 décembre 2010 - par Michel Santi

Etats-Unis : Le bon choix

Il semblerait bien que les solutions mises en place aux Etats-Unis dans le cadre de leur lutte contre la récession soient les bonnes. S'il est vrai que l'Occident traverse une crise grave principalement due à l'hyper fragilité des comptes de son secteur privé, le retour à la croissance ne peut se réaliser qu'à la faveur d'un accroissement substantiel des dépenses publiques. Cette équation est en effet limpide car il est "mécaniquement" indispensable d'opérer des politiques publiques de relance qui auront un effet d'entraînement sur les entreprises et sur la consommation et ce afin d'éviter de renouveler les erreurs japonaises. C'est effectivement le précédent du Japon qui frappe les esprits car ce pays, qui subissait lui aussi une récession du fait d'un secteur privé aux comptes anémiques, s'est enfoncé dans une crise sans fin pour avoir privilégié l'assainissement fiscal aux stimuli économiques. La résultante fut une aggravation inévitable de la récession provoquée directement par les mesures d'austérité.

Les réductions d'impôts tout récemment adoptées aux USA autoriseront ainsi un redressement - au moins provisoire - d'une activité économique qui aurait été condamnée à décliner dangereusement du fait des réductions des dépenses publiques. Les responsables économiques et politiques de ce pays ont en effet bien assimilé le fait que la politique monétaire (c'est-à-dire la variable des taux d'intérêts) n'était pas omnipotente. Et tant pis pour les esprits chagrins qui ne proposent nulle solution de rechange si ce n'est d'annoncer inlassablement le défaut de paiement américain ou l'hyper inflation à la Weimar... Contrairement à la majorité des nations de l'Union Européenne qui ont généralisé les mesures d'économie publique (parfois de manière excessive comme en Grande Bretagne), les Etats-Unis ont donc tiré les bons enseignements de la décennie perdue japonaise : En réalité, la croissance US de cette année 2010 n’aurait été possible en présence de mesures d'austérité et d’économie.

L'analyse de la situation ayant prévalu au Japon ayant ainsi démontré que l'erreur fondamentale fut de mettre en place la rigueur alors même que la croissance y était en phase d'allumage. Ce désengagement de l'Etat dans une conjoncture encore incertaine - réitéré plusieurs fois - se traduisant à chaque fois par une aggravation supplémentaire du marasme auprès du secteur privé qui aurait néanmoins pu se relever définitivement s'il avait pu bénéficier du soutien public sur une période un peu plus longue... C'est pourtant la stratégie adoptée par l'écrasante majorité des nations Européennes qui se focalisent aujourd'hui exclusivement sur la consolidation fiscale alors que la récession ambiante nécessiterait plutôt des décisions un peu moins en ligne avec une orthodoxie dont les effets finiront pas aboutir au résultat inverse. Nos dirigeants économiques (tout comme ceux en place à la BCE) semblent ainsi obsédés par l'assainissement des comptes publics et privés même s'il est indiscutable que l'austérité ne fera qu'aggraver la récession. 

Il est vrai que les stimuli mis en place par les politiques publiques conduisent très rarement à une croissance suffisamment vigoureuse pour résorber durablement le chômage. Souffrant d'un taux de sans emplois proche des 10%, les Etats-Unis n'ont toutefois d'autre choix que de privilégier les stimuli susceptibles d'encourager l'activité et la production dans l'espoir que ces dernières prendront le relais en 2011 et que 2012 soit une année où les fruits d'une croissance solide permettront de commencer à remplir les caisses.



27 réactions


  • katalizeur 28 décembre 2010 10:14

    le charlatanisme quand il vous tient ,il est tres difficile de s’en debarasser :

    «  »« Les réductions d’impôts tout récemment adoptées aux USA autoriseront ainsi un redressement - »«  »

    monsieur , vous devriez arreter de frequenter vos amis de davos....le mur n’est pas loin, mais il faut continuer d’appuyer sur le champignon.....


    • spartacus1 spartacus1 28 décembre 2010 10:59

      Je crois katalizeur que tu n’as pas mis totalement en évidence la profonde imbécillité de cet article. en effet on peut lire dans le même article :
      "...le retour à la croissance ne peut se réaliser qu’à la faveur d’un accroissement substantiel des dépenses publiques....« 
      et :
       »...Les réductions d’impôts tout récemment adoptées aux USA autoriseront ainsi un redressement - au moins provisoire - d’une activité économique qui aurait été condamnée à décliner dangereusement du fait des réductions des dépenses publiques. ..."

      C’est typiquement du Santi, l’homme qui se croit économiste, ou, pire, qui l’est !

      Parce que vouloir à la fois l’augmentation des dépenses publiques et des réductions d’impôts, c’est ce foutre royalement de l’avenir et obérer le futur de nos enfants.

      En bon keynésien, j’approuve totalement l’augmentation des dépenses publiques pour relancer la machine économique. En revanche, soucieux des comptes publics et de ce que nos enfants auront à payer, je désapprouve totalement les réductions d’impôts, au contraire, je préconise une augmentation des impôts pour les classes les plus riches et celles qui ne sont pas productives : les rentiers (à ne pas confondre avec les retraités) et actionnaires qui n’ont eu que la peine de naître.
      À l’instar de Mme Bettancourt (c’est juste un exemple), qui n’a jamais rien fait de sa vie que d’encaisser des rentes. Les salaires totalement indécents des dirigeants devraient aussi être frappés plus lourdement.

      Après tout, la Suède est un pays qui réussit, économiquement, bien mieux que la France (sans avoir les richesses naturelles françaises) et qui frappe ces catégories de citoyens de prélèvements fiscaux allant jusqu’à 80 % de leur revenus.

      À titre personnel, si l’on me donne les revenus de Mme Bettencourt, je suis tout à fait disposé à payer 80 % d’impôt sur ces revenus, je serais encore plus que largement gagnant par rapport à ma situation actuelle qui est pourtant loin d’être misérable.

      Bref, comme toujours avec Santi, du grand n’importe quoi, enrobé dans un verbiage qui se veut économique.


    • Ferdinand_Pecora 28 décembre 2010 12:21

      « En bon keynésien, j’approuve totalement l’augmentation des dépenses publiques pour relancer la machine économique »

      Faites attention : KEYNES soutenait le FASCISME :

      John Maynard Keynes, préface à l’édition allemande de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, le 7 septembre 1937.

      « Néanmoins, la théorie de la production conçue comme un tout, qui est ce que ce livre cherche à développer, convient beaucoup mieux aux conditions d’un Etat totalitaire que la théorie de la production et de la distribution de richesses produites dans les conditions de la concurrence libre et d’une large dose de laissez-faire. La théorie des lois psychologiques mettant en correspondance la consommation et l’épargne, l’influence des crédits sur les prix et les salaires réels, le rôle joué par le taux d’intérêt : ceux-ci restent les ingrédients nécessaires de notre schéma de pensée. »


    • Tzecoatl Claude Simon 28 décembre 2010 19:19

      @Spartacus1 :


      Et bien, les enfants américains, lorsqu’ils ne pourront payer une dette qui génèrent une crise d’endettement, remettront le couvert à la sauce Quantitative Easing.

      Pendant que les américains se font des facilités, les européens préfèrent la rigueur monétaire et de ce fait une déflation suicidaire. Bon, ces valses autour des endettements font baisser l’euro, soit. En tout les cas, on ne peut pas dire que l’esprit européen est moteur de la croissance.

    • spartacus1 spartacus1 29 décembre 2010 09:22

      Claude Simon, où ai-je dis qu’il ne fallait pas pratiquer une politique de relance économique ?

      Bien au contraire, j’ai appelé à une hausse des impôts pour les responsables de la crise (schématiquement, actionnaires, banquiers et rentiers fortunés) pour, à la fois, ne pas endetter encore plus le pays et disposer de moyens pour une politique économique active.

      C’est à dire que je préconise une politique totalement inverse de celle qui est suivie actuellement.
      Mais je ne me fais pas trop d’illusions, les dirigeants actuels (et j’ai bien peur que les futurs ne soient du même tonneau) ne sont pas au service de l’ensemble du peuple français, mais au service d’une petite minorité, celle justement que j’aimerais frapper au porte-monnaie.


  • zaeus 28 décembre 2010 10:35

    C’est un article ironique ?


    • Michel Santi Michel Santi 28 décembre 2010 14:39

      Bravo ZAEUS :
      parmi tous les commentaires scandalisés, c’est le vôtre que je retiens.
      Après un mois d’absence, j’ai en effet choisi de revenir avec une analyse comme je les exècre afin de souhaiter une Bonne Année à tous les amis d’Agoravox.

      Franchement, Keynésien, moi ??
      Ca serait renier tout ce que j’ai écrit depuis des mois et des années.


    • Francis, agnotologue JL 28 décembre 2010 14:43

      La mondialisation libérale a tué le keynésianisme.


    • rastapopulo rastapopulo 28 décembre 2010 21:02

      Keynes était eugéniste (président de la société eugéniste),malthusien (« plus grand philosophe » dixit Keynes) et impérialiste (contre la multilatérale de Roosevelt).

      Roosevelt « pompait » de l’argent mais lui le mettait dans l’économie productive soit le contraire de Keynes qui veut juste que les nations s’endettent stérilement.

      Bon à quand la mise en faillite des banques ?


    • Francis, agnotologue JL 29 décembre 2010 09:27

      Rastapopulo, nous savons tous que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Laisson Keynes où il est : il est mort et sa théorie économique peu de temps après, quand le monde a changé.

      Chaque système a probablement sa part de vérité, et leurs fondateurs ont tous eu raison quelque part, mais la diabolisation des uns qui conduit au simplisme arrange trop bien les autres : le libre échange ne profite qu’aux plus forts.

      L’empire aujourd’hui, n’est plus physique mais financier. Dans cet empire, le keynesianisme est une théorie nulle et non avenue.


  • goc goc 28 décembre 2010 11:42

    Monsieur Santi, je vous ai connu plus en forme. Est-ce les restes festifs qui vous ont embrumé le cerveau ??

    soyons sérieux 5 minutes svp.

    Comment pouvez-vous croire un seul instant au succès d’une politique consistant à distribuer 600milliards de $ aux banques (qui les re-prêtent moyennant intérêts, quand elles ne les utilisent pas pour spéculer) et en même temps, obligeant les Etats et les villes à une politique de restriction budgétaire à coups de réduction de salaires, de suppression d’emploi et autres désinvestissements locaux .

    ça doit être sans doute ce que vous appelez « un accroissement substantiel des dépenses public », a moins que vous ayez confondu avec les sommes monstrueuses dépensées pour l’occupation de l’Irak et les différentes guerres orientales

    comment ne pouvez-vous pas voir le fossé énorme entre ces sommes colossales (refabriquées virtuellement) et les résultats médiocres d’une prétendue reprise stagnant entre 1et 2%

    Monsieur Santi, vous avez oublié un facteur important d’une reprise, c’est le facteur humain. Tant qu’un état persistera dans l’appauvrissement de sa population active (les travailleurs) au profit de ses riches inactifs (les actionnaires, les gros, car les petits ont déjà tout vendu pour survivre ou pire, ont tout perdu y compris leur retraite). Tant qu’il s’entêtera à croire qu’il suffit d’enrichir les plus riches pour que ces derniers, à leur tour enrichissent les plus pauvres, alors il ira vers un echec inéluctable et complet

    si les USA (et les autres pays capitalistes) veulent sortir de la crise, ils doivent commencer par re-équilibrer leur société et redonner aux familles pauvres et moyennes, les moyens de vivre (et donc de consommer). Cela passe par une hausse des salaires les plus bas, et une baisse des frais d’hébergement (loyer ou remboursement de prêts immobilier).

    Je ne sais pas si c’est par le bas qu’une société peut se redresser, mais je sais que c’est en abaissant encore plus une société qu’on la fait exploser.


  • Francis, agnotologue JL 28 décembre 2010 11:45

    Comment dire tout et son contraire, M. Santi écrit : « ... le retour à la croissance ne peut se réaliser qu’à la faveur d’un accroissement substantiel des dépenses publiques.... Les réductions d’impôts tout récemment adoptées aux USA autoriseront ainsi un redressement - au moins provisoire - d’une activité économique qui aurait été condamnée à décliner dangereusement du fait des réductions des dépenses publiques. »

    On aimerait que Michel Santi nous précise comment un accroissement des dépenses publiques peut-il s’accomoder des baisses d’impôts ?


    • Francis, agnotologue JL 28 décembre 2010 11:49

      Michel Santi est devenu keynésien depuis qu’on a tué le keynésianisme ! Dès lors que l’on est obligé d’emprunter pour relancer l’activité par des dépenses publiques ça n’a plus rien à voir avec Keynes mais avec Madoff !

       smiley


    • Alpo47 Alpo47 28 décembre 2010 12:12

      Il suffit de faire comme Sarko, on bloque les impots ... et on multiplie les nouvelles taxes.
      Je me demande si Santi ne prêche pas pour sa paroisse. Trader, il a besoin de « rentiers-actionnaires » avec un maximum de capitaux à placer, qui lui confient leur argent pour spéculer sur le marché. Sans eux, plus de perspectives de gros profits.
      D’où son point de vue très positif sur les décisions aux USA, à commencer par les baisses d’impot pour les ultra-riches.


    • Francis, agnotologue JL 28 décembre 2010 12:35

      Bonjour Alpo47, en effet, on peut le dire comme ça. Michel Santi est ici de ceux qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.


  • Ferdinand_Pecora 28 décembre 2010 12:00

    KEYNES ou ROOSEVELT. Faut choisir !
    http://www.solidariteetprogres.org/article4964.html


  • danmaru touvabien 28 décembre 2010 12:34

    mr santi

    certains analystes considèrent que la croissance réelle
    au US en 2010 est quasi nulle .

    cordialement


  • Daniel Roux Daniel Roux 28 décembre 2010 12:37

    Cet article est une offense au bon sens commun.

    Tous les économistes sérieux, c’est à dire tout ceux qui n’ont pas accès aux plateaux de télévision, dénoncent la nationalisation des dettes privées et la politique de déficit systématique des budgets publics financée par la dette.

    Tous les économistes sérieux dénoncent le parti pris en faveur des plus riches, leur faible participation au financement des états et l’accroissement effarent des liquidités dans les paradis fiscaux à travers les hedge-funds.

    C’est cette dynamique sans issue que nous vivons en France depuis des lustres et qui fait que le simple remboursement des intérêts de la dette est d’ors et déjà le 3ème poste budgétaire.

    Le but de l’oligarchie est clairement dénoncé. Il s’agit pour elle d’empêcher toute politique alternative par la dette.


    • Ferdinand_Pecora 28 décembre 2010 12:54

      Le but de l’oligarchie est que vous écriviez et croyiez en cette dernière phrase.

      Il est possible de GAGNER LA GUERRE contre le plus gros empire financier de l’histoire de l’humanité (le groupe bancaire INTER-ALPHA de François Garelli), à condition de ne pas jouer leur jeu et de faire des attaques de flanc.

      C’est tout le combat de Jacques CHEMINADE depuis la présidentielle de 1995 :
      http://www.cheminade-le-sursaut.org/chemi_docref.php3

      Le talon d’achille de l’oligarchie : le GLASS-STEAGALL GLOBAL :
      http://www.solidariteetprogres.org/article7217.html

      La question à se poser est : ai-je le courage de monter sur la scène de l’Histoire ?


  • millesime 28 décembre 2010 18:28

    je préfère de beaucoup la philosophie du président Roosevelt

    mais vous le savez tout de même, Sbigniew Brzezinski et depuis belle lurette le mentor de Barak Obama...et quelle est la philosophie de Brzezinski ?
    réponse compte tenu des nombreux livres qu’il a écrit, il est le grand inspirateur de la Commission Trilatérale ainsi que le Groupe Bilderberg, et ces gens et leur « cartel bancaire » sont en train de vouloir mettre les Etats-Unis à genoux ,( tout comme le reste des Etats-nations des pays occidentaux)
    espérons que le GLASS-STEAGALL puisse être rétabli avant qu’il ne soit trop tard.. !
    bonne année... !

    http://millesime.over-blog.com


  • millesime 28 décembre 2010 18:38

    votre titre : vous auriez dû écrire : les Etats-Unis le bon choix ?
    (point d’interrogation... !).


  • jef88 jef88 28 décembre 2010 19:42

    le retour à la croissance ne peut se réaliser qu’à la faveur d’un accroissement substantiel des dépenses publiques....

    Et qui paye ? ah oui le con sommateur !
    Article écrit pour redonner un peu de punch aux USA


  • Agoravix 28 décembre 2010 22:34

    Monsieur l’auteur, qui est obligé d’encaisser l’inflation de toute les matieres premieres et le petrole a la pompe ? c’est nous !

    Le malheur est que le dollar est encore utilisé pour les echanges mondiaux et la planche a billet de Ben Shalom Bernanke est un pied nez a tout les pays et notamment les pauvres.

    Quand le dollar vaudra du PQ, merci de nous ecrire ce que vous en pensez.


  • MAIKEULKEUL 29 décembre 2010 00:18

    J’ai, il y a près de 2 ans, dénoncé cette baudruche malfaisante, en le taxant de néocon.

    Depuis, je ne lis plus ses torchons.

    Je viens, tout-à-fait par hasard, de zapper sur le sujet : les commentaires « élogieux » m’ont évité la lecture d’une fesse distraite.


  • stephanemot stephanemot 29 décembre 2010 02:48

    Ca fait des annees que les media US nous livrent cette analyse.

    Je ne parlerais pas de bon choix mais de choix par defaut. Le futur nous dira si c’etait le bon.

    La dette reste le 800 pound gorilla, mais a l’inverse du Japon, les US disposent d’une dynamique plus porteuse sur le plan demographique et entrepreneuriat personnel. Il y a moins d’inerties, plus de mobilite, plus de flexibilite, mais a force de plier...


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