François Loos, le spéculateur et les prix du pétrole
François Loos, un de nos quatre ministres des Finances, a trouvé le responsable de la hausse des prix du pétrole. Vous avez deviné, il s’agit du fameux spéculateur, qu’on devrait pourtant bien connaître depuis le temps qu’on parle de lui.
Pour contrer son action néfaste, il a trouvé la solution. Publier, comme le font les Etats-Unis, les stocks de pétrole européen, de manière consolidée et en même temps. Car un des indicateurs qui influent sur le prix du baril lors de cette publication est le montant des stocks de pétrole brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis. Effectivement, si ces stocks sont faibles pour la saison, cela veut dire des achats à venir, et donc un élément de hausse des prix. S’ils sont élevés au contraire, un élément de baisse de prix.
Je ne vois personnellement pas de spéculation dans ce phénomène. Car quand vous êtes dans la position d’un acheteur de brut ou de produits pétroliers sur le marché spot, pour quelque société que ce soit, vous devez faire sans cesse des paris à la hausse ou à la baisse au moment où vous achetez. Prendre une position d’attente et restreindre vos achats si vous pensez que les prix vont baisser, ou au contraire accroître vos achats si vous pensez que la tension sur les prix risque de s’aggraver. La qualité d’un bon acheteur réside justement dans son habileté à sentir l’évolution du marché, ses retournements éventuels, et à acheter au bon moment.
La logique de François Loos semble être que la publication des stocks pétroliers européens pourrait faire pièce à celle des stocks pétroliers américains. Pour moi, il y a deux situations possibles. Soit les stocks pétroliers européens confirment la manière de "voir le marché" des acheteurs américains, et dans ce cas, cette annonce amplifiera l’effet sur le marché de l’annonce des stocks américains. Soit elle l’infirme, et dans ce cas, on peut se poser la question : "Qui a raison ?". La crédibilité des acheteurs américains risque fort de l’emporter sur celle du conglomérat d’acheteurs européens issus de pays aux économies de types historiquement très variés.
Ceci dit, dans ce dernier cas, on pourrait, pays par pays, se poser la question de la bonne gestion de ces stocks, et y trouver quelques gisements d’économies.
Moralité : quand il s’agit de "parler dans le poste", tout sujet est bon. L’ignorance économique des médias fera gober le propos.
Je rêve quand même du jour où un journaliste posera la bonne question. Dans ce cas, par exemple.