lundi 26 décembre 2005 - par ÇaDérange

GDF : le privatisé aux mains liées.

Le prix du gaz aux particuliers en France reste fixé par l’État, en principe suivant une formule de révision et une fréquence de révision qui ont été définies et entérinées par un contrat de service public qui date du printemps 2005.

Or, il se trouve que nous sommes dans une phase haussière du pétrole et du gaz, ce qui embarrasse toujours beaucoup les gouvernements. En septembre, où aurait dû avoir lieu la première révision du prix du gaz, nous avons eu droit à un psychodrame interminable pour "laisser passer" la hausse sans qu’elle puisse être mise au débit du gouvernement. Résultat, le prix du gaz a bien été augmenté de 13,7 pct, mais GDF a dû consentir, en compensation, à un geste commercial temporaire sur ses tarifs d’abonnement.

Deuxième acte du même psychodrame : en ligne avec le contrat de service public, qui stipule une révision de prix tous les trimestres, le prix du gaz doit à nouveau être revu au 1er janvier 2006. Entre temps, les cours internationaux du gaz ont continué à monter, au point que le prix du gaz sur le marché- et donc le coût d’approvisionnement de GDF- a doublé en six mois. Le contrat stipule également qu’en cas de refus de l’État d’une révision de prix, compensation doit être accordée dans un délai de 12 mois.

Eh bien, notre ministre des Finances, Thierry Breton, s’assoit sur les engagements de l’État, et a décidé qu’il n’y aurait pas de hausse du prix du gaz pendant la saison de chauffe.

Comment l’État va-t-il se sortir de cette spirale descendante, je ne sais. Espérons pour lui que le cours du gaz se mette à redescendre rapidement. Par contre, les pauvres actionnaires qui ont participé, dans l’enthousiasme des promesses de l’État, à la privatisation de GDF l’an dernier, se sont subitement rendu compe qu’être actionnaire minoritaire dans une société d’État sensible, était une position très inconfortable, car l’État sacrifiera toujours leurs intérêts au profit de ceux de ses électeurs.

L’action a donc dévissé de 4 pct en une seule séance, et les professionnels, en tous cas, ne sont pas prêts à revenir. Dans un domaine collatéral, celui de l’électricité, ne vous demandez pas pourquoi le cours de l’action EDF fait du surplace depuis son introduction. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne sera pas facile à EDF de faire progresser sa rentabilité, entre un prix de l’électricité également sensible et les problèmes sociaux potentiels dont nos gouvernements de tous bords ont une peur panique.

Il n’est pas facile de jouer en même temps le jeu capitaliste et celui de l’État régalien...

NB : L’État restant propriétaire de 85pct (?) de GDF, la hausse des cours du gaz non répercutée dans les tarifs sera donc à la charge des contribuables. Il en coûtera 250 millions, en 2006, d’absence de recettes, qui seront autant de non redistribués à son principal actionnaire, l’État.

 



3 réactions


  • (---.---.102.65) 26 décembre 2005 18:47

    Une seule solution :

    La re-nationalisation.

    Ou alors, il faut entériner le fait que les pauvres doivent avoir froids, et continuer la privatisation.

    (Vu les sans-logis qui sont rammassés bleus en ce moment sans qu’on ne s’en émmeuve trop, je pense que ca sera la deuxième solution qui sera privilégiée. Modernité oblige.)


  • BARRE Claude (---.---.99.252) 27 décembre 2005 12:29

    Il existe un autre moyen de rémunérer les actionnaires sans pénaliser les contribuables : Améliorer la rentabilité de l’entreprise en mettant en oeuvre un véritable plan de qualité totale qui , l’expérience le prouve, permet de réaliser une productivité indolore qui peut générer jusqu’à 30 % d’économie sur les coût de fonctionnement.

    Claude BARRE


    • (---.---.102.65) 27 décembre 2005 20:12

      Oui ! Très bien !

      Envoyez leur un courrier et tenez nous au courant.


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