mercredi 27 mai 2009 - par JM

HADOPI, Téléchargement, Crise du CD & Business

L’épisode du projet de Loi Création Internet, ou HADOPI, venant à peine de se terminer, avec l’adoption du parlement de cette loi le 12 mai 2009, qu’une autre loi, juste au passage, tout aussi liberticide se prépare (Loppsi 2). A force de se mouiller dans les pour et les contre de la loi HADOPI, il semblerait que le coeur du problème se soit évaporé : La chute de vente de CDs, que les maisons de disques transforment en problématique autour de la rémunération de l’artiste.

C’est là, d’ailleurs, deux problèmes totalement différents et indépendants comme nous allons le voir ci-après.

Citizen Kane, disait que la réponse à 90% des questions était l’argent. C’est une fois encore vrai en ce qui concerne la chute des ventes de CD.

Tout d’abord, il faut savoir que les Majors ont la fâcheuse tendance à diaboliser la situation. Ils pointent le nombre de téléchargements illégaux du doigt pour expliquer la chute des ventes de CD, et cela à renfort de médiatisation, de parrains tels que Pascal Nègre et Universal, et le concours du gouvernement, et tous pleurnichent dans les chaumières. La situation serait grave, il en serait même de leur existence (Nous verrons plus tard, que ce n’est pas du tout leur existence qui est menacée, mais celles d’autres). Puis ils lancent des chiffres, et ils vont vite, très vite en besogne, en multipliant le chiffre des téléchargements dits illégaux par le prix de vente au détail d’un CD càd 3,99 Euros (Prix indicatif d’un CD single à la FNAC), et toc, voilà la perte. Mais non. 

A titre d’exemple, prenant les derniers chiffres vraiment sûrs datant de 2005 (A defaut de trouver mieux) :

  • 842 Millions de fichiers audio téléchargés illégalement (D’ailleurs qui peut réellement prétendre connaître le nombre exact ?)
  • 3,5 milliards Euros prétendus perdus (En utilisant la logique des 3,99 Euros). 

Ce serait trop beau, et c’est pourtant ce qu’ils tentent de nous faire croire. 

D’une part, ils raisonnent en prix de vente au détail, alors qu’ils devraient raisonner en prix de vente de gros. Sinon, ce serait comme si les distributeurs offraient gracieusement l’ensemble de leurs gains aux Majors.

D’autre part, ces mêmes internautes, s’ils ne pouvaient plus télécharger, n’acheteraient jamais pour plus 3 milliards d’Euros de CD. Il faut arrêter le délire. C’est ce que j’appellerais le syndrome Rolex :

L’entreprise Rolex a connu les mêmes craintes et s’en est remis. En effet, pendant longtemps, Rolex investissait des sommes énormes pour traquer les faussaires de montres et les acheteurs. En pure perte. Ce n’est qu’après plusieurs années, que Rolex avoua, que l’on ne peut presque pas parler de perte commerciale, car presque aucune personne de celles qui ont acheté une fausse Rolex, n’en aurait jamais acheté une vraie au cours de sa vie. 

Retour au CD.

Les Majors veulent parler chiffres ? Eh bien parlons chiffres. Chiffres qui sont évidemment très difficiles à obtenir, car chasse-gardée des maisons de disques. Steve Albini (Ancien Producteur de Nirvana), lui, a brisé la loi du silence : Il faut savoir que sur le prix de gros des CD, 34% sont mangés par le coût de fabrication, de production, de distribution et de publicité (souvent exagérés et digne des dépenses les plus délirantes), 21% sont reversés aux artistes (A se partager entre les membres d’un groupe, les musiciens, l’auteur, le compositeur et l’interprête). Donc, il reste encore au Majors 45% de bénéfices nets.

Ces chiffres, je le précise, sont valables pour un prix de gros du CD à 6,50 $, vendu 12 $ dans les rayons. (Il y a 3-4 ans)

Je résume : Sur 6,50 $ de prix de gros :

  • 2,93 $ pour la maison de disque
  • 2,21 $ de coûts
  • 1,37 $ pour les artistes.

Car depuis, la situation a empiré pour les revendeurs et les artistes, car les Majors ont simplement décidé de tuer le marché du CD en augmentant les prix de gros, de l’ordre de 30% (Les autres coûts étant restés les mêmes. Il n’y a pas eu de crise de matières premières à ce que je sache dans l’industrie du disque, ni de coûts de main-d’oeuvre qui ont explosé, ni d’artistes ayant vu leur revenus s’envoler)

Ainsi, je me suis renseigné à la source, auprès d’un revendeur indépendant et chez un revendeur d’une grande enseigne nationale, la FNAC. Et là le constat est sans appel. Le prix de gros a explosé, atteignant, en France, 12 Euros HT voire 13 Euros en 2009 (contre 8 à 9 euros auparavant). Donc, si le revendeur revendait un CD sans marge commerciale, le CD serait affiché à 14,35 Euros TVA de 19,6% incluse. Et on rejoint ainsi également les prix verts de la FNAC de grosso mode 15 Euros, qui ne sont que des produits d’appels, n’amenant aucun gain.

Dans un commerce, personne ne me contredira, il faut au moins rentrer dans ses frais. Ainsi le revendeu indépendant doit vendre au minimum à 17 Euros TTC. Et on est au raz des pâquerettes.

Et nous voici donc le dilemme et le drame du CD :

A ce prix-là, nombreux jeunes et passionnés de musique laissent tomber et préfèrent se tourner vers le téléchargement légal ou illégale, alors que, et j’insiste, le revendeur ne fait qu’amortir ses frais, il ne gagne rien. 

Or, à titre comparatif, ce même revendeur (de Strasbourg) auto-produit également son groupe "Rebell 8". Et là surprise :

Pour produire un CD avec une jaquette à quatre couleurs, il faut compter avec un prix unitaire autour de 1 Euros HT par CD ! Et il n’a de loin pas les moyens et l’infrastructure d’une maison de disques.

Chiffres qui corroborent donc bien l’analyse de Steve Albini qui dans les 34% de 6,50 $, donc 2,21 $, inclus les frais de distribution et de publicité. Sans trop rentrer dans une polémique sur la conversion Euros-Dollars, nous conviendrons que le compte y est.

Ainsi, preuve est faite, que les Majors s’en mettent plein les poches.

Qu’est-ce qui peut justifier un prix de gros de 12 Euros occasionnant un prix au détail à 17 Euros TTC, tarif auquel le revendeur ne fait même pas le moindre profit, alors que les maisons disques empochent au moins 7 à 8 Euros tout frais payés ! C’est donc au final l’existence de chaque revendeur et par conséquence celles des artistes qui est menacée. et on celle des majors. Et j’affirme, que c’est exactement ce que cherche les maisons de disques. Cour-circuiter les revendeurs et tout se mettre en poche.

Voilà où en est l’industrie du disque.

Et c’est pourtant bien là où réside le problème de la chute des ventes de CD. Le prix.

Outre le prix, il y a aussi tout simplement le support média et le fait qu’il soit dépassé qui entre en question. Car le CD, en tant que support média a vécu. (Tout comme le vinyl dans le passé et la K7) Evolution finalement, assez normale. On peut appeler cela le progrès technologique pour le plus grand bonheur du mélomane. Sorti en 1982, le CD a donc plus de 25 ans, déjà technologiquement remplacé par le DVD-Audio et le SACD. 

Et là, subitement, quand on veut parler de ventes de DVD-Audio et SACD, silence radio, si je peux me permettre. Et pour cause. Les ventes des nouveaux supports de musiques, se porteraient bien. Preuve que le consommateur est tout simplement à la recherche d’un produit de meilleure qualité, avec plus de valeur ajouté (De la video, du bonus, et un livret digne de son nom), de quoi bouder un CD et le téléchargement, pour se reporter sur un DVD-Audio ou un SACD.

Et les musiciens dans tout ça ? A moins d’être une grosse machine comme AC/DC, Red Hot Chili Peppers et autres, impossible d’en vivre dignement, car les profits sont tout simplement kidnappés par les Majors, verrouillés par des contrats ne faisant qu’exploiter l’artiste. La pérennité, l’originalité et l’exception culturelle ne sont plus visés, mais plutôt l’exploitation des artistes, devenus de la vraie chair à canon. L’exemple le plus parlant sont ces artistes à la Star Academy, créés de toutes pièces, formés à la va-vite, produits à la volée et lancés rapidement sur le marché éphémère des "one-hit-wonder", ces tubes sans lendemain. Et avec une nouvelle saison, on efface et raye l’ancienne. J’oserai appeler cela des artistes "cleenex". Ils ne sont ni plus, ni moins, que des produits marketing de saison. Autant dire que côté rémunération équitable, ils nous en raconteraient un rayon.

Cette exploitation prend même une forme bien organisée, avec un connivence, les critiques et les magazines. Eh oui, les grands labels et les critiques font bien la paire, sachant que les labels participent aux financements de plusieurs magazines musicaux, par le biais de publicité, pour leurs artistes, évidemment. Si un artiste n’est pas signé par un grand label, alors aucune chance d’être écouté par un critique, d’apparaître dans une pub ou un article, d’exister en somme. Autant dire que les chances pour une petit groupe ou un artiste, sont quasiment nulles.

Non contents d’avoir sciement sappé le marché du CD, voila que les Majors s’attaquent au merchandising. Le filon du CD a été pressé jusqu’à la lie, passons aux produits dérivés, afin de compenser le manque de chiffre d’affaires lié aux CD. Tout comme les CD dans le passé, le prix des produits dérivés sont revus à la hausse. A ce rythme, inutile de dire, que c’est l’existence même d’un réseau de distribution qui est ménacé, et je dirais même plus, voulu et provoqué. Et c’est un double drame. Non seulement, les artistes ne verront à nouveau plus la vraie couleur de l’argent, mais une autre corporation, celle des revendeurs, les resellers, tous ces passionnés de la Musique, qui ont tout mis dans leur affaire, se voient retranchés dans leur coin, et s’apprêtent à supporter une longue asphyxie orchestrée par les Majors. C’est la musique d’un Requiem qui sonne dorénavant dans leurs oreilles, et tout ça, à cause de la poursuite continuelle du profit maximum des Majors.

A par le pognon, plus rien ne les intéresse. Les rééditions en vinyls, par exemple, véritables trésors pour les collectionneurs, sont vendus à des prix supérieurs aux CD déjà horriblement chers. Il y a là, de quoi écoeurer même le collectionneur le plus acharné. Le seul but des Majors, et de soutirer le plus d’argent du consommateur. Le dernier album de AC/DC est significatif à plus d’un titre : Un album CD principal, décliné en 3 versions de couleurs différentes, une version Digipack , et finalement une version Collector, mais jamais sans même une chanson bonus supplémentaire. Pour un fan de AC/DC de la première heure, cela s’apparente tout simplement à de l’exploitation.

Enfin, en tuant le CD, et en forcant donc le passage au numérique, on tue également une forme d’art : celle des pochettes, le Coverart. Fini les pochettes désignés par Storm Thorgerson, Andy Warhol, et Anton Corbijn etc. C’est finalement tout une culture que l’on tue au nom du pognon.

Pensée du Jour, par Holger, Revendeur et Rocker de Rebell 8 :

"Il faudrait que toutes le grosses machines du Rock arrêtent du jour au lendemain, afin de forcer la main au Majors, à rechercher des artistes inconnus. Peut-être que l’on pourrait alors tout recommencer".

Car la filière de la musique ne commence et ne s’arrête pas au Majors. Ils n’en sont que les parasites.

Sources : 

 


18 réactions


  • orage mécanique orage mécanique 27 mai 2009 11:05

    et encore il me semble que la part remis aux artistes et surévaluée et qu’elle doit aussi être fixée en fonction des contrats.
    Pour exemple Didier Wampas confirmait sur France Inter ne pas gagner d’argent avec ses disques... 1 euro par disque à diviser en 5 membres du groupe.


    • Emile Red Emile Red 27 mai 2009 11:30

      Les contrats basiques se situent entre 5 et 7 % pour les artistes, mais on oublie parfois que dans ce pourcentage est tirée la rémunération d’un arrangeur maison qui tire son épingle du jeu et travaille souvent à plein temps.

      Résultat, il ne reste aux créateurs que les yeux pour pleurer et avec un peu de chance les tournées organisées par des tourneurs privés de plus en plus rares. Les gros tourneurs appartenant, bien entendu, aux majors.
       
      Quant à pouvoir obtenir de grandes salles de concert, il ne faut pas réver, elle sont louées d’avance pratiquement à l’année et ne cherchons pas par qui, la réponse est dans le fil de la question.


    • Forest Ent Forest Ent 27 mai 2009 16:42

      +1

      Ca me semble beaucoup 21%. Ou alors c’est théorique. Cela inclut effectivement la part d’un grand nombre d’intermédiaires forcés. Et ça suppose aussi que les détenteurs de droits soient des personnes physiques. Or beaucoup ont pu abandonner certains de leurs droits pour une longue durée à leur industriel, et ceux-ci ne les restituent pas volontiers aux héritiers. Sur internet, c’est pire. La plupart des industriels ne redistribuent rien ou quasiment de leurs recettes. A part pour quelques « produits de grande diffusion », les créateurs et interprètes ne perçoivent quasiment rien.

      Il n’y a aucune pitié à avoir pour la RIAA et la MPAA. Ce sont des nuisibles qui correspondent au mieux à ce que l’on peut imaginer d’un « pirate ».

      Pourquoi les industriels sont-ils en train d’essorer le marché ? Parce qu’ils appartiennent en bonne partie à des hedge funds (Bain pour WMG et TF pour EMI), qui savent que c’est la fin et veulent traire la vache avant qu’elle ne crève, en laissant derrière eux ruines et désolation.

      En tout cas, c’est ce que je ferais à leur place. smiley


    • Lord_Mahuf Lord_Mahuf 31 mai 2009 23:26

      21% du prix de gros, tu n’es plus qu’à 7% du prix de détail dans le rayon de la FNAC... ça ne me parait pas absurde comme chiffre.


  • Mycroft 27 mai 2009 13:20

    Plus ça va, plus les majors me font penser aux organismes qui gèrent les conférence de recherche. Il faut savoir que ces organismes :

    - Ne payent pas les chercheurs pour les papier qu’ils publient,
    - Ne payent pas les chercheurs qui évaluent les papiers,
    - Font payer les chercheurs qui veulent participer aux conférence (y compris ceux qui publient), ce qui fait que l’organisation de conférence (seul travail qu’ils effectuent) ne leur coûte rien, au contraire.
    - Interdisent aux chercheurs de publier sur leur page leur propres papier,
    - Font payer les personnes qui veulent consulter les papiers qu’ils ont à leur disposition ( à des prix exorbitant qui plus est)

    Au final, comme les majors, ils sont des parasites qui ont réussi à se rendre incontournable, et, comme les majors, en s’en débarrassant, la société ferait de grande économie, parce que ces groupes gagnent énormément sans servir à rien.

    Il est indispensable que des organismes d’état fassent quelque chose pour nous débarrasser de ces parasites. Même les pro-HADOPI ne pourront pas le nier.


  • wawa wawa 27 mai 2009 13:31

    hadopi ou pas les major sont condanmés à une mort lente depuis l’invention du mp3 comme l’invention du moteur à signé la mort de la marine à voile

    çà ne m’émeut guère. il s’en sont suffisament mis plein les fouilles. les musiciens devront trouver d’autre sources de financement : en clair donner des concerts


  • goc goc 27 mai 2009 13:47

    et puisqu’on parle des majors, une petite info qui prouve bien que le discour sur la « mort de la creation » est bien un mensonge destiné a couvrir une veritable arnaque.

    Après s’être attaqué à Intel et Microsoft, les autorités antitrust européennes lancent désormais une offensive contre l’industrie musicale en demandant un changement des licences empêchant la distribution des mêmes morceaux musicaux sur différentes plates-formes e-commerce à travers l’Europe.

    En effet, le téléchargement en Europe serait bien moins développé qu’outre-Atlantique alors qu’il s’agit pourtant d’une stratégie commerciale pouvant pallier la chute des ventes de CD. Au sein de l’Union, les droits musicaux sont vendus séparément dans chaque pays pour cette raison Apple a dû mettre au point différentes version de son iTunes Store avec un catalogue propre à chaque pays.


    source : http://www.clubic.com/actualite-278266-marque-deposee-intel-justice.html


  • Serpico Serpico 27 mai 2009 15:00

    Le plus démoralisant est que les artistes se battent pour le croissant des majors.

    Quelle misère ! au lieu de se jeter sur leurs vrais exploiteurs, ils nous pompent l’air avec leur morale à deux sous tout en menaçant de partir en Suisse si les impôts sont trop élevés.

    Moralité zéro mais donneurs de leçons quand même.

    Celà dit, l’internet est vu par ces cerbères au service du capital comme un media réservé exclusivement à la diffusion de la musique ou des films. Embrouille.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 27 mai 2009 15:52

    « Pensée du Jour, par Holger, Revendeur et Rocker de Rebell 8  : » On peut s’appeler Rebell et user des armes complètement conformes au système mondialiste. Rebelle, c’est juste un organe de la longue chaine étasunienne pour s’écouter la même musique de brutes d’un bout à l’autre de la planète...C’est comme mon pseudo attirant les sionnistes...t’as pigé l’arnaque !

    Pour savoir où mène la politique des Majors, il suffit d’observer la situation du plus grand chanteur de tous les temps : Michaël Jackson. Après avoir raflé les droits d’auteurs des plus puissants et des plus riches musiciens des années 7O, les fameux Beatles , il est aujourd’hui ruiné par les sangsues et ventouzes opportuniste collés à ses basques, et initiateurs de la plus honteuse campagne de fausse rumeurs. Tous les autres chanteurs célèbres, à part Lalanne et Souchon, sont des porte-( manteaux )-drapeaux de pubs pour produits issus de l’esclavage chinois et soutiens aux mafias du jeu des casinos...

    Les droits d’auteuirs ont été poussé à 99 ans...4 générations. Ca vous rappelle rien ?

    Excellent article entièrement fait-main, Jérôme, c’est pas Rebell mais Recell qu’ils devraient s’appeler.


  • fauve 27 mai 2009 15:56

    Ce qui est sidérant, c’est que ce discours fait toujours abstraction des autres sources de revenus qui se sont développées dans le même temps : les DVDs, les jeux vidéos, les ordinateurs, souvent vendus par les mêmes firmes (Sony, par ex.). Face à une multiplication des produits, reflétée par la raréfaction des espaces dévolus au disque dans les grandes surfaces, le consommateur n’a pas vu son pouvoir d’achat augmenter dans les mêmes proportions, que je sache. Il faudrait comparer les ventes de films en DVD et les ventes de CD, pour voir, sans doute, une jolie courbe inversément proportionnelle se dessiner. Voilà où sont vos milliards, chères, trop chères majors...
    Quant à l’argument du live, il me débecte au plus haut point : certes, les artistes peuvent gagner un brin d’argent par le biais des concerts, mais enfin le geste artistique majeur ne tient pas à cette seule « performance » éphémère. Les Beatles ont sans doute fait des concerts géniaux, mais qui d’entre-nous y était ? L’oeuvre enregistrée reste la seule valeur artistique durable, et qui plus est, avec les technologies d’aujourd’hui, enregistrer un disque peut être un geste radicalement différent de celui qui consiste à jouer les mêmes titres en live. En tant qu’artiste, très heureux de faire des disques, je trouve très suspecte cette survalorisation du live à laquelle on assiste aujourd’hui.


  • Jiache 27 mai 2009 16:15

    @ l’auteur

    Bravo. J’avais l’intention d’écrire une suite à un article assez polémique sur les droits d’auteurs. Vous avez tout dit et vous l’avez bien dit. Rien à ajouter.


  • Zootime Zootime 27 mai 2009 16:33

    « A par le pognon, plus rien ne les intéresse. Les rééditions en vinyls, par exemple, véritables trésors pour les collectionneurs »

    MOUAIS !
    Le collectionneur s’il n’est pas un gros fake, cherche d’abord les premiers pressages et s’il est acharné, les différents pressages ou les plus rares... les rééditions la blague...
    Et puis sur le marché de l’occaz un pressage original sauf disques rarissimes est souvent moins cher que la réédition...

    et puis depuis le temps, on a surtout compris grâce à internet que c’était plus intéressant d’acheter les disques en angleterre (surtout avec la livre en ce moment) ou aux états unis... ne serait ce que parce qu’ils ont largement plus de choix que ces mauvais de fnac qui, à quelques exceptions près, n’ont plus beaucoup de vendeurs qualifiés et passionnés à la tête de leurs rayons... Alors il reste les disquaires indés... mais ils sont peu nombreux à être bons la aussi...


  • nounoue david samadhi 27 mai 2009 16:44
    U.M.P - Uniformiser le Medef pour le Profit !

  • anomail 27 mai 2009 18:48

    Mais mon pauvre ami vous en êtes encore à ces histoires de CD et d’artistes ?

    Ce thème est complètement dépassé.

    Ce qui est en jeu c’est le dernier moyen de s’informer librement, et au-delà le droit des peuples à disposer d’eux-même (ou ce qu’il en reste).

    Ceux qui ont pondu cette loi savent parfaitement ce qu’ils font. Ils connaissent ses incohérences techniques et s’en fichent bien, le but était juste de créer un système de sanctions arbitraires en contournant la justice pour ne pas avoir à apporter de preuves tangibles.

    Ainsi, dans un premier temps peut-être feront-ils semblant de s’intéresser aux téléchargeurs, mais a terme, ils pourront vous isoler simplement parce que votre blog ne leur plait pas.

    Réveillez-vous, et laissez tomber les majors, on s’en fout maintenant.
    Si ils ne vous plaisent pas ne leur achetez rien.

    Quand aux artises, ils vont se réveiller avec la gueule de bois, eux qui aiment la liberté (parait-il).


  • Marc Bruxman 27 mai 2009 19:01

    Le seul but des Majors, et de soutirer le plus d’argent du consommateur.

    Avec des ventes divisées par deux je dirai qu’ils sont assez mauvais pour cela. Franchement j’aimerai pas être actionnaire de ces entreprises sur le long terme. 

    Après que les majors en aient rien à braire des artistes ce n’est pas nouveau. Il y avait déja des tubes kleenex dans les années 60.

    Ce qui est nouveau c’est d’une part la disparition de la scéne commune qui fait que tout le monde ne communie plus en même temps sur les mêmes disques (qui ici connait Armin Van Buuren ? Pourtant il vend beaucoup avec une exposition médiatique quasi nulle). Quand aux maisons de disques, elles sont devenues des intermédiaires inutiles condamnée à avoir un cheptel de clients de plus en plus maigre et donc à devoir les traire de plus en plus pour survivre. Il n’y a quasiment que des vieux qui ne savent pas se servir d’un PC qui achétent encore des CD. 


  • fredleborgne fredleborgne 27 mai 2009 19:25

    Les majors sont des exploiteurs qui n’ont pas hésité à véroler les institutions. Elles ne sont pas prêtes de crever, elle vont juste investir le net en pouvant éliminer la concurrence avec des prétextes fallacieux. Jusqu’à maintenant, c’était des procès, avec Hadopi en France, ce sera automatique.
    Les sites de diffusion d’oeuvres libres sont eux aussi en danger. Il suffit qu’on accuse une oeuvre d’être un plagiat, et hop. La résistance va devoir s’organiser, multiforme. Déja, il faut boycotter tout ce qui est CD et téléchargement légal, ainsi que le cinéma et les spectacles des grandes vedettes (et oui, continuez de soutenir le théatre local mais Rien à faire par contre du comique à 75 euros qui arrive en retard dans vot’patelin). Pour vous aider, il y a les listes noires des vedettes et artistes qui ont soutenu hadopi.
    Il faut soutenir les vrais artistes du Net, en leur faisant comprendre que s’ils signent avec une major, ils seront lâchés. Marre de ces « contes de fée » où le super champion sur internet signe enfin avec une major, ce qui est présenté comme une consécration. La major n’a rien eu à faire que de cueillir un fruit mur.
    Bref, il faut accepter d’acheter à petit prix des oeuvres téléchargeables d’artistes libre sur des sites libres, ou de payer un abonnement à ces sites pour télécharger ce qu’on veut. Si les artistes signent ailleurs, ils sont virés. D’ailleurs, au vu des sommes minables versées par les majors, les artistes devraient un peu se remuer pour se produire eux-mêmes au lieu de jouer aux assistés


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