samedi 9 février 2019 - par AOP Sunlait

Hausse généralisée des produits : pas d’amalgame !

En raison de l’entrée en vigueur de la loi « EGalim », les prix de certains produits alimentaires de grande marque ont augmenté dans les rayons de nos supermarchés depuis le 1er février. Depuis quelques jours on entend le « cri » de certains distributeurs qui instrumentalisent les consommateurs pour dénoncer une loi, qui, en réalité, ne changera pas le prix global du panier de courses. L’AOP Sunlait propose un décryptage de cette mesure.

Hausse du SRP de 10% ne veut pas dire hausse du panier de 10%

Si le prix d’un certain nombre de « produits d’appel » va augmenter, d’autres produits vont voir leur prix diminuer. En effet, la loi EGAlim prévoit le relèvement de 10% du seuil de revente à perte (SRP). Cela concerne notamment les produits de grandes marques : Nutella, Coca Cola ou Danone. Cela implique que si le distributeur achète un produit à 2 euros, il ne pourra désormais plus le vendre au consommateur à moins de 2,20 euros. Seuls les produits vendus jusqu'à présent à faible marge (moins de 10%) seront donc touchés.

Les marques de distributeurs (MDD), comme la marque Carrefour ou la Marque Repère chez Leclerc devraient en revanche voir leur prix diminuer. Jusque là, les « produits MDD » avaient beau être les plus abordables, c'est avec elles que les distributeurs réalisaient leurs marges les plus importantes (de l'ordre de 30%).

L’objectif du relèvement du seuil de revente à perte est avant tout de permettre un rééquilibrage des marges afin que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur, sans pour autant impacter le prix global du panier du consommateur.

La loi fait confiance aux distributeurs et aux industriels

L’Etat a choisi de responsabiliser le distributeur pour que les marges réduites sur les produits agricoles favorisent une meilleure rémunération des producteurs. Mais si la loi oblige le relèvement du seuil de revente à perte, elle n’est toutefois pas contraignante sur la revalorisation de la rémunération des producteurs.

Rien ne dit que les distributeurs, en plein dans les négociations commerciales, achèteront aux industriels ces produits à un meilleur prix que l'an passé. Un produit acheté 2 euros l’année dernière pourrait être négocié auprès de l’industriel à 1,90 euros, ce qui implique que le distributeur pourrait le revendre à 2,09 euros au lieu de 2,20 euros.

Cela pourraient impacter négativement les négociations commerciales entre producteurs et industriels. Au risque que la mesure de relèvement du SRP ne provoque pas l’effet escomptée. 

Distributeurs et industriels doivent prendre leurs responsabilités pour préserver les capacités de production des agriculteurs et faire cesser la guerre de prix, au risque sinon de tuer la filière agricole française et d’en faire pâtir la qualité de notre alimentation.

On l’aura compris, si le relèvement du SRP ne garantit en rien la revalorisation des prix agricoles, il est pour le moins censé « détendre » les négociations entre transformateurs et distributeurs. Par effet ricochet, l’objectif est de relâcher la pression sur l’amont de la filière. A ce niveau en effet, les contrats entre producteurs et transformateurs doivent désormais prendre en compte les coûts de production agricoles. Une bouffée d’oxygène est la bienvenue pour faciliter la mise en œuvre de cette disposition de la loi EGAlim.

Certains dénoncent pourtant d’ores et déjà des pressions tout aussi importantes dans les négociations de l’aval, voire pire que les années précédentes et des contournements des objectifs de l’ordonnance sur le SRP. Rappelons que ce dispositif, mis en place à titre expérimental pour 2 ans, fera l’objet d’un rapport portant sur ses effets réels et les dérives potentielles. Chacune des parties prenantes devra alors prendre la parole pour en juger l’efficacité.



7 réactions


  • Francis, agnotologue JL 9 février 2019 10:06

    ’’Les marques de distributeurs (MDD), comme la marque Carrefour ou la Marque Repère chez Leclerc devraient en revanche voir leur prix diminuer. ’’

     

     Ah bon ? Et en vertu de quelle magie ?


  • Dan22 9 février 2019 11:21

    Faites-vous souvent les courses ?

    En ce qui me concerne , j’ai constaté une hausse de 5 à 10 % sur pratiquement tous les articles alimentaires !!!!!!!


  • troletbuse troletbuse 9 février 2019 12:05

    La loi fait confiance aux distributeurs et aux industriels

    Ben oui, on fait confiance aux copains de Micron ou plutôt, on leur permet de piquer encore plus de fric au Français.

    Pour les paysans, il devront encore faire un trou de plus à leur ceinture.  smiley


  • ticotico ticotico 9 février 2019 16:32

    @l’auteur de ce copié/collé du syndicat des distributeurs

    C’est beau, la foi...


  • waymel bernard waymel bernard 9 février 2019 18:33

    La mesure la plus utile pour notre agriculture serait la fin des stupides sanctions envers la Russie, imposées par les états-uniens.


  • waceri 9 février 2019 19:07

    Bonjour,

    J’aurais pu préciser mes accusations, mais un simple « A LA LANTERNE », devrais convenir a la majorité des enragés avinés pour qui la grande distribution est un des élément du « système », et que les effort de communications jaunes ne sauvent certainement pas (essence a prix coûtant chez leclerc, vente sans bénéfice du produit « entrée de gamme » chez carfour, déclaration a vomir de tel ou tel noble) ...

    Leur gestes, c’est la preuve que la grande distribution est faible face aux consommateurs de base. Les pourrir, a remonte directement sur le bureau du grand patron, oui, au dessus du clown de l’Élisée. Rien qu’a voir le zéle de la police a évacuer les grande surface, comparée aux rond point ou lieux publics ou plusieurs heures de présence sont toléré avant que les esclaves rebelles ne sois tabassés.

    L’auteur a la lanterne. Toute la chaine qui me vend des OGM sans l’indiqué dois étre purgée. Je n’ai pas de pitiée, de tolérance pour les petits colaborateurs de l’ennemi. Vous m’avez forcé a manger de la nouriture impropre a la consommation. Vous le payerai. Exile, perpétuité, ou mort. Rien de moins ne me calmera, vous m’avez forcé a manger des OGM, et vous m’avez volé le beurre dans le lait.

    ++


  • Eric F Eric F 9 février 2019 22:21

    L’intérêt de la hausse du prix du Coca et du Nutella pour la rémunération des agriculteurs m’échappe complètement, rien ou pas grand chose ne doit venir de nos fermes dans ces produits. Il y a aussi le Pastis si j’ai bien compris, or la part du prix de l’anis dans ce produit doit être infime. De ce fait, cette loi force les distributeurs à s’enrichir. Il faudrait plutôt réduire la marge des intermédiaires et des distributeurs pour verser davantage au producteur initial, mais ça, on ne semble pas savoir le faire, malgré la prétendue « traçabilité » sur toute la chaine.

    PS : les exemples sont du reste des produits nocifs, mais d’autres plus sains sont concernés.


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