lundi 9 mars 2015 - par Laurent Herblay

Inégalités, bénéfices, spéculation : alerte à la bulle !

Les bourses qui battent des records, les bénéfices du CAC 40 au plus haut, des riches toujours plus riches, la spéculation sur le marché de l’art : jour après jour, de plus en plus de symptômes classiques d’une bulle spéculative apparaissent. Combien de temps faudra-t-il pour qu’elle explose ?

Ces voyants qui passent au rouge
 
L’analyse de la crise de 1929 par John Galbraith est un exercice assez sidérant par l’immense proximité avec la séquence qui nous a mené au krach de 2008. Presque tous les mêmes symptômes s’y retrouvent : de la spéculation aux innovations financières, de l’explosion des inégalités à celle de l’endettement, le tout sur le fond d’un discours sur un nouveau monde, naturellement plus globalisé. Problème : depuis quelques mois, il semble que nombre de voyants qui avaient caractérisé l’avant krach de 1929 et 2008 passent à nouveau au rouge, dans une séquence qui semble rappeler étrangement à la période qui a précédé ces deux krachs majeurs de l’économie mondiale moderne.
 
 
A quand le krach : demain ou après ?
 
De ces faits, on pourrait tirer la conclusion que le krach devrait vite venir. Mais plus probablement, on peut se dire que ces indicateurs ne sont que les prémices de signes qui vont s’amplifier. Après tout, nous sommes entrés en déflation en Europe, pas vraiment une situation commune habituelle avant un krach. On peut également penser que, si les marchés financiers se sont repris, nous ne sommes pas encore à un niveau totalement aberrant. En janvier 2009, dans un exercice de fiction, j’avais projeté un nouveau krach fin 2016, alors que le Dow Jones était à 25 000 points et le CAC 40 à 10 000, portés par une croissance devenue inflationniste, après une période de stagnation.
 
En fait, le calendrier que je projetais il y a plus de 6 ans semble aujourd’hui possible. Portés par une légère reprise en Europe, permise par la baisse du prix des matières premières et de l’euro, les marchés pourraient bien poursuivre leur hausse dans les prochaines années, les profits des entreprises continuer de progresser. Après des années difficiles, même une reprise très limitée et inégale pourrait alors créer un climat plus optimiste, un peu comme avant le krach de 2008. Dans une répétition du début des années 2000, une légère reprise pourrait alors provoquer une augmentation des prix des matières premières, et provoquer une hausse des taux annonciatrice d’un nouveau krach….
 
Tous ces signes annonciateurs d’une nouvelle bulle et d’un krach à venir ne sont probablement que des preuves de déséquilibres qui ne sont pas encore suffisants pour déclencher le prochain krach. Mais nul doute que tous ces déséquiilibres, non traités, en provoqueront un tôt ou tard.


9 réactions


  • bourrico6 9 mars 2015 10:16

    Des voyants au rouge ?

    Vite Spartacul & Raclure, les bolchéviques sont dans le place !! smiley

    De toute façon, tous les ennuis économiques sont de la faute des gauchistes qui complotent le couteau entre les dents, et qui quand ils ne mangent pas d’enfant, ne songent qu’à entraver la marche vers le bonheur universel vers laquelle les saints patrons nous entrainent malgré nous et pour notre bien.


  • zygzornifle zygzornifle 9 mars 2015 13:07

    les politiques UMPS sortent le champagne pour la droite et le caviar pour la gauche.....


  • Ariane54 Ariane54 9 mars 2015 14:10

    Je ne partage pas tout à fait votre analyse quant au temps qu’il faudra pour voir la nouvelle bulle exploser. En effet, si les voyants passant au rouge ne sont que les premières alertes et qu’il faut du temps pour arriver à la catastrophe, on constate aujourd’hui qu’il faut moins de temps entre une phase et la suivante. Cela est dû sans doute à la quantité d’argent « virtuel » que les banques ont créé artificiellement.
    Je serais pour part encline à mettre mes fesses au chaud d’ici l’automne.


  • Pascal L 9 mars 2015 14:49

    Mais pas du tout, ce sera bien pire qu’en 1929 !


    Le rôle de la dette dans le déclenchement de la crise est sensiblement le même qu’en 1929 mais il y a des différences. L’endettement relatif au PIB est à peu près double de celui des années 20. A l’époque, les entreprises supportaient l’essentiel de la dette et ont réagi en diminuant les dépenses ou en fermant. Aujourd’hui la dette est portée en premier par les institutions financières et ensuite par les ménages. Cette fois-ci, pas question de fermer les états et les ménages comme on a fermé les entreprises endettées en 1929. La déflation sera sans doute plus lente mais plus durable. Les banques, dont les profits sont proportionnels à l’endettement, créent une pyramide de Ponzi avec la dette. Nous n’en sortirons que lorsque le niveau de la dette sera revenu à un faible niveau. Toute variation négative de la dette crée du chômage et il serait sans doute plus efficace d’arrêter tout de suite de rembourser les dettes qui de toutes façon ne pouront pas être remboursées. Cela causera la fermeture de beaucoup d’institutions financières mais devrait les inciter à financer l’économie réelle. Le fonctionnement de l’Euro et des principales monnaies est une incitation au crime pour les banques. Il faudra aussi faire des réformes de ce côté là.

  • Roosevelt_vs_Keynes 9 mars 2015 14:49

    Ca serait dommage de rester les bras croisés... d’ici mercredi :)


  • Spartacus Lequidam Spartacus 9 mars 2015 16:50

    Se plaindre d’un futur crac et de l’autre approuver la politique Keynésienne de création monétaire qui fournit le carburant qui gonfle les bulles....


    Les conséquences se confondent avec les causes chez les souverainistes....

  • Mao-Tsé-Toung Mao-Tsé-Toung 10 mars 2015 03:08

    Pour faire simple, allons de suite à l’essentiel !

    Le futur krach sera un
    KRACH MAJEUR, un krach dont on ne se relève pas !

    2 donneés fondamentales :

    1 ) les QE

    Mao-Tsé-Toung (---.---.---.239) 7 mars 23:18 

    Au Japon on a dépassé les 20 QE !

    On la joue trop expert desera un ceci ou de cela . alors que c’est très simple :
    les QE sont là pour empêcher, ou plutôt, en réalité, retarder les KRACHS BOURSIERS !

    Surtout que le KRACH MAJEUR nous pend au nez !

    Tout le reste ne sert qu’à amuser la galerie !

    Lire mes articles sur AV TV, notamment :

    Philippe Dessertine : nous sommes en bulle sur les marchés : il faut s’attendre à un nouveau krach, le krach majeur !

    http://www.agoravox.tv/actualites/e...

    CQFD

    2 ) le PER des actions

    ...on nous dit qu’il est historiquement raisonnable !

    Pourquoi c’est faux :

    les QE « mondiaux » nous ont fait entrer dans une période de grande

    incertitude que l’on ne peut chiffrer !

    On dit que la bourse a horreur du risque !

    Donc en restant gentil, on peut estimer devant l’ensemble des incertitudes

    pour les marchés de demain, qu’une estimation de 100 % NE SERAIT EN RIEN EXAGERE, ça nous ramenerait le CAC 40 de 5000 à 2500 aujourd’hui !

    Vous me direz, spéculations que tout ça !

    La bourse est toujours spéculation ; ce qu’il faut, c’est de prendre les bons critères le jour donné !

    CQFD


  • gidmoz gidmoz 13 mars 2015 22:13

    Un spéculateur ne vole personne. Il ne force pas celui qui lui vend. Il ne force pas non plus celui qui lui achète. Le spéculateur ne gagne de l’argent que s’il a prévu correctement l’état futur du marché. Sinon il perd de l’argent. C’est grâce aux spéculateurs qu’on peut connaitre à l’avance certains prix. Cette connaissance des prix futurs est une précieuse information qui incitera les producteurs d’une chose à en produire davantage sur le prix futur est plus grand. Mais si le prix futurs est faible, les producteurs en produiront moins de cette chose et produiront autre chose. 


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