mercredi 14 juillet 2010 - par Lucilio

International Property Rights Index 2010

L’indice calculé par la Property Rights Alliance montre bien la relation intrinsèque entre les droits de propriété et la prospérité économique d’un pays. L’analyse des résultats de l’indice des droits de propriété et les données économiques indique que les pays situés dans le quintile supérieur du classement jouissent d’un revenu par habitant de huit fois supérieur, en moyenne, à celui des pays situés dans le dernier quintile.

On connaissait déjà la relation positive qui existe entre la liberté économique, la prospérité et le bien-être. L’indice de liberté économique calculé par l’Heritage Foundation montre clairement que le produit intérieur brut par habitant ainsi que le développement humain sont beaucoup plus élevés dans les pays les plus libres économiquement. Il apparaît également que l’autre droit fondamental de toute société, la propriété, conduit assurément à la croissance économique et au bien-être des gens, dès lors qu’il est convenablement protégé.
 
La propriété privée est l’élément civilisateur de la société et que toute civilisation se bâtit sur le socle moral et juridique de la propriété privée, et en aucun cas contre elle. Comme l’a montré Hayek, une civilisation qui ne respecte plus les droits de propriété est une civilisation qui se meurt ou qui ne se développe pas. Par opposition aux valeurs tribales qui règnent dans une société close où les échanges sont limités aux membres de la tribu, les règles d’une société ouverte permettent d’établir des relations avec des gens lointains que l’on n’a pas besoin de connaître, relations qui sont entretenues par le simple fait d’agir selon certaines règles, à commencer par la propriété privée, pour satisfaire nos besoins mieux que dans le cadre tribal.
 
Il est important de rappeler ce fait car la propriété privée est attaquée de toute part. Elle est attaquée par les experts en inversion des valeurs que sont les socialistes, et plus généralement par tous ceux qui prétendent dénoncer l’« égoïsme », le « profit » ou plus généralement l’argent dans une société fondée sur l’économie libre et la propriété privée pour prôner à la place le sacrifice de soi sur l’autel d’une soi-disant « justice sociale ».
 
Dans cette optique, la Property Rights Alliance (PRA) vient de faire paraître sa publication phare, à savoir l’indice international des droits de propriété (IPRI). Basée à Washington, la PRA a pour vocation de promouvoir les droits de propriété à travers le monde. Dans son travail d’élaboration de cet indice, elle a obtenu le soutien de 62 think tanks et d’organisations politiques de 51 pays, tous impliqués dans la recherche, l’élaboration de politiques, d’éducation et de promotion des droits de propriété dans leur pays. L’indice international des droits de propriété est une étude comparative annuelle qui vise à quantifier la force des droits de propriété – à la fois physique et intellectuelle – et de classer les pays en conséquence. L’IPRI donne un score et classe chaque pays en fonction de 11 facteurs reflétant l’état de son environnement juridique et politique (LP ), les droits de propriété physique (PPR) et de droits de propriété intellectuelle (DPI). L’édition 2010 présente le classement de 125 économies, qui représentent ensemble 97% du PIB mondial.
 
Comme les années précédentes, les pays scandinaves continuent de dominer le haut du classement. La Finlande est classée première pour la quatrième année consécutive avec un score de 8,6 sur 10. Le Bangladesh, quant à lui, se retrouve au bas du classement avec un score de 2,9 sur 10, même s’il s’est amélioré depuis l’année dernière (2,6). Les dix premiers du classement : Finlande (1), Danemark (2), Suède (2), Pays-Bas (4), Norvège (5), Suisse (5), Nouvelle-Zélande (5), Singapour (8), Australie (8), Autriche (8). Les dix derniers : Bosnie-Herzégovine (116), Nicaragua (116), Paraguay (118), Bolivie (119), Burundi (120), Tchad (121), Zimbabwe (121), Venezuela (121), Côte d’Ivoire (124), Bangladesh (125). Pays qui ont le plus amélioré leur score IPRI depuis 2009 : Monténégro, Azerbaïdjan, Zambie, Roumanie, Bangladesh, Chine, Égypte, Bosnie-Herzégovine, Albanie et Macédoine. Par contre, ont vu baisser la protection de la propriété : Chili, Corée du Sud, Italie, Allemagne, Israël, Thaïlande, Islande, Malaisie, Algérie et Mauritanie.
 
 
L’indice calculé par la Property Rights Alliance montre bien la relation intrinsèque entre les droits de propriété et la prospérité économique d’un pays. L’analyse des résultats de l’indice des droits de propriété et les données économiques indique que les pays situés dans le quintile supérieur du classement jouissent d’un revenu par habitant de huit fois supérieur, en moyenne, à celui des pays situés dans le dernier quintile. Par ailleurs, les pays où les droits de propriété sont les mieux protégés attirent généralement plus d’investissement étranger direct (IED), par opposition aux pays où les droits de propriété sont moins respectés. Enfin, les pays en voie de développement protégeant bien les droits de propriété connaissent des taux de croissance également supérieur en moyenne, éclairant parfaitement le rôle des droits de propriété dans la lutte contre la pauvreté.
 
 
La gauche dépeint le libéralisme comme l’idéologie qui représenterait les intérêts des riches parce qu’il défend les droits de propriété. Mais défendre la propriété privée ne signifie nullement vouloir maintenir un quelconque statu quo ni la répartition actuelle de la propriété. L’expérience montre que ce ne sont pas les riches qui sont les premiers bénéficiaires de la protection des droits de propriété. En effet, ce sont les citoyens les plus vulnérables qui ont, au contraire, le plus à perdre dans une société sans droits de propriété clairement établis ni protégés, face à ceux qui ont le plus de pouvoir politique et de relations pour s’emparer des ressources.
 
Quand la propriété privée est respectée et protégée, les ressources et les revenus sont affectés d’abord à ceux qui sont productifs et qui offrent des biens, des services ou leur main-d’œuvre. Permettant aux groupes défavorisés d’avoir une bien meilleure chance que dans un système dominé par le pouvoir et la corruption. Ce sont d’ailleurs les plus faibles qui gagnent le plus lorsque – dans un contexte compétitif fondé sur les droits de propriété – les biens de consommation deviennent progressivement meilleur marché par rapport à leurs revenus. Mais par-dessus tout, les droits de propriété installent un environnement où la prévoyance et l’initiative personnelle peuvent se déployer pleinement, suscitant une forte croissance dont les fruits seront distribués entre riches et pauvres. C’est donc ainsi que la protection de la propriété favorise la « redistribution » envers les pauvres.
 


18 réactions


  • Alpo47 Alpo47 14 juillet 2010 10:18

    La propriété privée est D’ABORD le moyen de constituer et renforcer les patrimoines, et surtout de MAINTENIR L’ORDRE ETABLI .
    Ainsi la bourgoisie, détentrice de la plus grande partie du patrimoine peut se perpétuer.

    Encore un clin d’oeil de Lucillo à nos prédateurs ?


  • foufouille foufouille 14 juillet 2010 11:01

    bien sur, le nourgeois ne peut etre corompu !
    y a une belle fuite de petrole liberale.......
    entre autre !


  • sleeping-zombie 14 juillet 2010 11:33

    Long article pour noyer le poisson et faire oublier l’horreur intellectuelle pondue dès le premier paragraphe : d’une simple corrélation, tu établies un lien de cause à effet.

    Exercice : remplacez « droit de propriété » par « fièvre » et « prospérité économique » par « grippe » et vous aurez :
    -un joli graphique qui montre un lien entre la grippe et la fièvre. inattaquable non ?
    -un auteur qui conclue que pour favoriser la grippe, il suffit d’avoir la fièvre. (ou le contraire, vu qu’en général on combat les maladies...)

    ++


  • le naif le naif 14 juillet 2010 11:39

    Moi qui croyais à la lecture de son précédent article, que Lucillo déprimé par l’anti-libéralisme primaire qui règne sur AVOX avait décidé de se retirer dans la montagne. Me voici rassuré, nous le retrouvons égal à lui même.

    C’est toujours une franche marrade de lire vos élucubrations, merci pour la barre de rire, continuez

    Slts


  • zelectron zelectron 14 juillet 2010 12:20

    Et la France dans tout ça ? la peste soit de l’avarice et des avaricieux !
    Personnellement je suis pour la propriété en alternance, et surtout pas ad vitam æternam ...
    Quant à la propriété collective, désormais on sait !


  • sonearlia sonearlia 14 juillet 2010 13:03

    Ça devient fatiguant cette propagande. :/


  • Francis, agnotologue JL 14 juillet 2010 13:11

    « L’indice calculé par la Property Rights Alliance montre bien la relation intrinsèque entre les droits de propriété et la prospérité économique d’un pays. » (lucilio)

    « Propriété La propriété, c’est le vol :
    Si j’avais à répondre à la question suivante  : qu’est-ce que l’esclavage ? et que d’un seul mot je répondisse : c’est l’assassinat, ma pensée serait aussitôt comprise [...] Pourquoi donc à cette autre demande : qu’est-ce que la propriété ? ne puis-je répondre de même : c’est le vol ! sans avoir la certitude de n’être pas entendu, bien que cette seconde proposition ne soit que la première transformée. (Proudhon Pierre Joseph) »


    • Francis, agnotologue JL 14 juillet 2010 13:12

      La fabrique de l’Etat néolibéral  : « Le néolibéralisme est un projet politique transnational visant à réorganiser « par le haut »les rapports entre marché, État et citoyenneté. Ce projet est poursuivi par une nouvelle classe dominante planétaire en formation, composée des dirigeants et administrateurs des grandes entreprises multinationales, des politiciens de haut rang, des hauts fonctionnaires et managers d’organisations internationales (OCDE, OMC, IMF, la Banque mondiale et l’Union européenne), et d’experts dotés de compétences culturelles et techniques (au premier rang desquels les économistes, les juristes et les professionnels de la communication passés par des formations parentes et dotées de catégories mentales similaires dans les différents pays dominants). »

      A cette liste à la Prévert, il convient d’ajouter : tous les intrigants, les ambitieux et autres maffieux, ce qui fait tout de même beaucoup de monde !


  • Francis, agnotologue JL 14 juillet 2010 13:15

    lucilio ne nous a toujours pas dit comment il concilie absence d’Etat et propriété privée !

    Est-ce qu’il n’a pas de réponse ? Ou bien sa réponse est embarrassante ?

    lucilio prétend vendre des roses sans épines !

     smiley


  • Francis, agnotologue JL 14 juillet 2010 13:17

    « Les petits Américains, les plus pauvres du monde développé »

    C’est dans le Figaro, un journal gauchiste selon lucilio, à lire là :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/11/03/01016-20091103ARTFIG00368-les-petits-americains-les-plus-pauvres-du-monde-developpe-.php


  • jaja jaja 14 juillet 2010 13:29

    Propriété privée, si elle concerne tout ce qui est privé je suis d’accord. C’est-à-dire, par exemple, propriété privée garantie de son logement pour chaque citoyen et inviolabilité de sa tanière... Chaque locataire doit pouvoir se dégager de l’emprise de son propriétaire.

    Par contre nationalisation (ou mieux dit socialisation) de tout ce qui devrait être public : les moyens de production, c’est-à-dire les lieux de non droit que sont les entreprises où le travailleur n’est autorisé qu’à se taire et à subir. Ajoutez à cela la socialisation de toutes les banques et leur regroupement en un pôle bancaire unique et public après éviction, sans indemnisation, des gros actionnaires...

    La répartition égalitaires des revenus tirés du travail de tous étant la conséquence logique de la nécessaire abolition de la propriété privée des moyens de production et des banques...


  • SysATI 14 juillet 2010 15:02

    « Idéologie qui nous ruinerait si on vous laissait faire. Si on se laissait faire ... :)....mais on vous laissera pas ! »


    Tout à fait d’accord !

    Et ne pas être d’accord avec cet article, ça c’est de l’idéologie pure et dure :)

    Le lien de cause à effet entre propriété privée et bien être (matériel) est pourtant évident...

    Pas de propriété privée, pas d’accumulation du capital, pas d’investissements, pas de développement et on reste tous bien au chaud dans sa caverne....

    Si le chasseur/cueilleur/bosseur n’avait pas fait plus que sa part de travail journalier pour se permetre de passer une journée entière à ne pas chasser (accumulation) et à fabriquer un arc et une flèche (investissement) il ne pourrait pas être plus efficace le lendemain (développement).

    Et il ne peut envisager de consacrer une journée à fabriquer un arc que si la société lui garanti que celui-ci ne lui sera pas volé le lendemain par un plus grand/plus fort.

    La propriété privée est absolument nécessaire pour permettre l’émergence d’une société capitaliste (au sens économique du terme) et la société capitaliste est la seule qui permette d’enclencher le processus du développement, donc du bien être.

    Ensuite seulement se pose la question du profit et de sa répartition entre le capital et le travail. Mais la, ce n’est plus de l’économie mais de la politique....

    « La propriété privée est l’élément civilisateur de la société et que toute civilisation se bâtit sur le socle moral et juridique de la propriété privée, et en aucun cas contre elle. »

    Même si vous n’êtes pas d’accord avec les sous-entendus de l’auteur (de l’article et du rapport) qui estiment qu’une société 100% libérale est la panacée à tout, il reste que pour le coup ils ont 100% raison....


    • Eusèbe 14 juillet 2010 15:38

      Vous confondez capitalisme et commerce. Le capitalisme est une invention récente.


    • SysATI 15 juillet 2010 19:39

      Le « capitalisme » est une « invention » qui date de 1842 donc pas spécialement récente....

      Et pour votre information, il n’a rien à voir avec le « commerce » qui est un acte d’échange de biens entre deux personnes.

      Le capitalisme est une théorie économique exliquant le fonctionnement de la société.

      Et permettez-moi d’insister, mais le capitalisme n’est PAS une théorie économique « de droite » avec de méchants riches qui volent les pauvres travailleurs. C’est une bête explication apolitique du monde tel qu’il est point à la ligne...

      Critiquer le capitalisme par ce que c’est un système inégalitaire est aussi sensé que de dire qu’un moteur à explosion est de droite alors qu’un moteur à piston est de gauche...

       Relisez mon commentaire précédent SVP, il est pourtant clair...

      Et ne confondez pas capitalisme et ultra-libéralisme, ce sont deux choses radicalement différentes.


  • Eusèbe 14 juillet 2010 15:43

    http://en.wikipedia.org/wiki/International_Intellectual_Property_Alliance

    A quand un article se basant sur une analyse de Lefebvre, Morano ou Bertrand pour nous expliquer que la politique de la Sarkozy assure le bien être du peuple français ?
     


  • nhjsenior 14 juillet 2010 20:31

    Monsieur l’auteur
    Brillante démonstration, d’une cohérence imparable qui me laisse sur ma faim. En effet j’appartiens de plein droit à un monde libéral (si monsieur le libéralisme tient le haut du pavé de l’idéologie dominante) et que je sache je ne profite pas mais alors pas du tout de la redistribution des richesses que voue énoncez entre les riches et les pauvres. Je serai le seul dans le cas je vous pardonnerais volontiers cet oubli. Helas, mille fois hélas sur cette planète les gens dans ma situation sont la majorité, voir la plus grande partie de la population mondiale, et j’ajouterai encore que ceux qui profitent de cette redistribution (donc les gens riches) de cette fameuse richesse sont très mais alors très peux nombreux.

    En conséquence de quoi, votre démonstration bien que très élégante ne concerne que les gens riches.

    Je vous serai extrêmement reconnaissant de cesser vos propos dithyrambiques ou mieux de consulter. Moi ce qui m’intéresse c’est un dogme où la majorité de l’humanité à des chances de vivre épanouis et heureux. Quand aux conditions que la société doit remplir pour le bonheur des riches je crois résumé le fond de la pensée du lecteur moyen d’Agora en affirmant qu’on s’en fou, mais alors à un niveau que vous ne pouvez pas imaginer.


  • William7 15 juillet 2010 06:47

    Est-ce que l’auteur accepte, comme Ludwig Von Mises, ce que Marx disait au sujet de l’accumulation primitive ?

    Le tour de passe-passe des libéraux a toujours été de négliger cet aspect jugé « normal ».


  • COVADONGA722 COVADONGA722 15 juillet 2010 07:10

    comme toujours je ne cesse de souhaiter que l auteur ardent dérégulateur economique
    rencontre tot ou tard un « régulateur » au sens westernien du terme


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