lundi 13 avril 2009 - par Jean Claude BENARD

« Kit de survie » pour patrons séquestrés par des salariés licenciés déterminés

Jusque là, tout allait bien. Les DRH (pour les plus grandes entreprises) et les employeurs (pour les autres) annonçaient des plans de départ ou des réductions d’effectifs sans pour cela encourir la moindre réaction.

Les seuls arguments de la mondialisation et de la sauvegarde de l’outil de travail permettaient de voir les salariés désignés quitter l’entreprise sans jamais renâcler. Belle époque des actionnaires "seuls maîtres à bord" et des salariés "variables d’ajustement" des rendements à deux chiffres.

Seulement le jeu a pris fin et le principe de l’addition présentée exclusivement aux salariés (qui devraient une fois de plus comprendre qu’ils doivent assumer seuls la profonde crise économique et sociale) ne fonctionne plus !!!

Bien loin des propos Sarko/guaino/soubiziens sur la répartition par 1/3 des résultats des entreprises, qui a immédiatement séduit le MEDEF : "Interrogée sur l’idée d’une répartition des profits entre les salariés, les actionnaires et les investissements, Laurence Parisot se dit « favorable à un débat sur le sujet. Mais penchons nous sérieusement sur la question » car « la répartition de la richesse dans l’entreprise relève d’une formule un peu plus compliquée qu’une recette de trois tiers et de quatre quarts ! » Face à l’urgence de la situation, l’Etat doit agir, certes. Mais il doit s’arrêter à la frontière au-delà de laquelle la créativité de l’entrepreneur meurt" - Source MEDEF 67 et d’ajouter au sujet des mutations indispensables de nos économies, avec l’humour que l’on connaît : "Regardez comme il est devenu difficile de rouler en 4x4 ! " ce qui est assez amusant pour quelqu’un qui roule en Porshe et Maseratti  !!!

Christine Lagarde n’est pas en reste en déclarant : "Il y a des centaines de milliers de chefs d’entreprise qui se lèvent tous les matins en pensant à leurs salariés, aux innovations qu’il faut trouver. C’est le cas de l’immense majorité des chefs d’entreprise, pour qui j’ai du respect et de l’admiration" Elle aurait pu ajouter que des millions de salariés de lèvent eux aussi tous les matins pour développer les innovations de leurs entreprises.

Contrairement à ce qu’on disait en 68, le slogan : " Le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui" est devenu : "Le patron n’a pas besoin de toi, tu as besoin de lui" . Et pour cause, l’emploi est partit sans que les responsables de la France n’essayent de mettre en place la moindre politique industrielle.

Les seniors qu’on essaye, contre vent et marrée de pousser jusqu’à 65 ans seront sans nul doute ravis d’apprendre que : "Crise et envolée du chômage obligent, la mesure phare du plan pour l’emploi des salariés âgés n’entrera sans doute pas en vigueur. Promulguée en décembre dernier, la loi de financement de la Sécurité sociale prévoyait des pénalistes substantielles – une cotisation de 1 % de la masse salariale – pour les sociétés qui ne trouveraient pas un accord sur l’emploi des salariés âgés d’ici au 1er janvier 2010. Le gouvernement aurait renoncé à publier les décrets nécessaires pour leur application. L’exécutif estime en effet difficile de contraindre les entreprises à embaucher des salariés âgés quand nombre d’entre elles sont en train de réduire leurs effectifs. "Le MEDEF, qui s’était opposé aux sanctions envisagées, a tout lieu d’être rassuré" Source MEDEF 67

Alors, lorsqu’on est salarié et qu’on sait que la perte de son emploi va remettre en cause les remboursements de l’habitation principale, que la formation ne servira à rien puisque les besoins de l’économie française en termes de salariés sont de moins en moins en moins importants, que les élus, nationaux comme locaux ne peuvent rien, qu’en peu de temps, les minima sociaux seront la seule réalité et que, quoi qu’il arrive ses enfants auront la précarité pour avenir, baisser les yeux et se taire n’est plus de mise !!! Et tant pis si le patron ou le cadre dirigeant découvre pour quelques heures le "bossnapping"
 
Joli mot que le "bossnapping". C’est une adaptation linguistique ou plus simplement un usage du politiquement correct pour expliquer la geste ultime de la colère de ceux qu’on congédie. Surfant sur cette tendance, Xavier Tedeschi, qui dirige Horémis, un cabinet de ressources humaines, propose aux victimes du "bossnapping", la version patronale du kidnapping, un kit de survie. Contenant un téléphone portable dont le patron aura au préalable enregistré les numéros indispensables (pompiers, Samu, famille, banquiers, psy) et, bien sûr, une chemise, un slip et une veste de rechange. Il n’y a rien qui froisse davantage un costume, même siglé Armani, qu’une station assise prolongée - Source Le JDD

Et le kit de survie devrait avoir de plus en plus de succès lorsqu’on apprend que : "Après avoir été séquestrés une journée dans leur bureau, quatre cadres de l’usine Scapa de Bellegarde-sur-Valserine (Ain), se sont résolus à doubler les primes de départ pour licenciement de cette entreprise. Peut-être auraient-elles quadruplé si les otages avaient passé deux fois plus de temps en détention - Source Le Monde

Nous serions tentés de dire que le MEDEF aurait pu ajouter à son code éthique des clauses de négociations favorables aux salariés licenciés, ce qui aurait peut être éviter ce genre d’aventures. Mais en France, comme partout dans le monde d’ailleurs, il n’existe aucun acquis qu’un n’ait été obtenu par la lutte des salariés et parfois aux marges de la légalité.

Dans ce contexte, on a pu noter très récemment les déclarations d’un patron français de PME, Pierre Gattaz, Président du Directoire du groupe Radiall.

En marge de la publication des résultats 2008 du groupe Radiall, Pierre Gattaz a condamné fermement, mardi dernier sur Europe 1, les prises d’otages des patrons d’entreprises et l’utilisation de la contrainte afin de les astreindre à infléchir leurs décisions. Certes, le patron de Radiall comprend la crainte du lendemain, mais condamne fermement ces agissements...

"Je pense qu’on a un problème.... On a peur du lendemain... On a peur d’être licencié et de ne pas trouver du travail facilement. Or on ne peut plus avoir un emploi à vie ! En France, par rapport à la mondialisation, les crises qui reviennent et qui repartent, on doit habituer les salariés, les former pour qu’ils soient employables le mieux possible (...) et éventuellement en faire partir quelques uns tout en sachant qu’ils ne vont pas rester 3 ans au chômage ! Cela permettrait d’éviter des situations de panique et de stress que l’on comprend... D’ici à aller séquestrer des cadres et les patrons, je ne suis pas du tout d’accord ! A mon avis, le patron a tout fait pour essayer de sauver sa boîte, son usine... même quand il appartient à un groupe international ! Les dirigeants d’entreprises et des filiales d’entreprises françaises se battent comme des fous pour garder l’emploi. Je pense que là on tombe dans une extrémité qu’il ne faut pas passer, sinon c’est la porte ouverte à n’importe quoi ! Etre anxieux, bien sûr ! Bien évidemment ! Aller jusqu’à séquestrer non !" a plaidé Pierre Gattaz. - Source Challenge

C’est tout oui ? Nous aimerions rappeler à Monsieur Gattaz fils que son père lorsqu’il dirigeait le CNPF (ancêtre du MEDEF) était un adepte de l’allègement des procédures de licenciements qui devaient selon lui permettre aux entreprises d’embaucher massivement !!! Le ton est plus ferme que le père et surtout plus cynique : " Or on ne peut plus avoir un emploi à vie ! En France, par rapport à la mondialisation, les crises qui reviennent et qui repartent, on doit habituer les salariés, les former pour qu’ils soient employables le mieux possible (...) et éventuellement en faire partir quelques uns tout en sachant qu’ils ne vont pas rester 3 ans au chômage !"

Mais Monsieur Gattaz, les salariés n’ont aucune illusion sur leur durée de vie dans les entreprises !!! Par contre, il trouvent un peu "fort de café" de vous entendre vous défausser sur les pouvoirs publics pour "recycler" les éclopés de votre système pour éventuellement les remette dans le circuit sans que vous n’ayez à assumer aucune responsabilité.

Car, aujourd’hui et de plus en plus, l’entrepreneur ne se définit plus comme une composante de la société française mais comme un acteur économique au dessus de toutes les solidarités. La vulgate libérale leur a donné un crédo : "c’est à l’état de se charger de ceux qu’on ne peut ni veut garder". Le raisonnement issu de l’expérience Danoise qui consiste à ne plus verser d’indemnités de licenciement à des salariés ayant moins de 8 ans de présence dans l’entreprise et le placer dans des programmes d’état qui sont censé le rendre à nouveau employable a beaucoup séduit y compris au Parti Socialiste. Elle a beaucoup séduit également dans les milieux patronaux mais à condition que le prix à payer pour le budget de la nation ne soit pas équivalent à celui du Danemark (environ 6% du budget national)

La seule idée actuellement en cours pour les chômeurs émane de la CFDT et porte le nom de FISO

Nicolas Sarkozy et les partenaires sociaux ont installé vendredi, dans un climat plutôt consensuel, le Fonds d’investissement social (Fiso) pour la formation et la reconversion professionnelles des salariés les plus touchés par la crise économique. Dans un premier temps, 2 milliards d’euros, pour la seule année 2009 selon l’Elysée, devraient être consacrés à ce Fonds, qui doit permettre, a déclaré le président de la République, de "mettre à profit cette période de crise et de baisse d’activité dans beaucoup d’entreprises pour former les salariés et préparer l’après-crise (...) plutôt que de les licencier".

... / ..."L’Etat a pris ses responsabilités, il attend maintenant que les partenaires sociaux prennent les leurs et mobilisent les fonds dont ils disposent dans des proportions équivalentes (...)", a fait savoir le chef de l’Etat. Le patronat et les syndicats devraient apporter "entre 400 et 500 millions d’euros", selon des sources concordantes. Il s’agira en fait de redéploiements de crédits, venant d’un fonds de la formation professionnelle et de l’assurance chômage. Les chefs des cinq centrales syndicales ont critiqué le montant de la dotation de l’Etat. François Chérèque (CFDT) militait pour un financement total "de 5 à 7 milliards d’euros". Bernard Thibault a jugé l’effort de l’Etat "très largement insuffisant".

Toutefois, selon M. Chérèque, Nicolas Sarkozy "s’engage à rajouter des moyens si le système fonctionne et qu’il est nécessaire d’en faire plus", ce qu’a confirmé l’Elysée. Parmi les projets susceptibles d’être financés par le Fiso, le président a cité la "formation professionnelle pour les salariés exposés par la crise" et une meilleure indemnisation de ce qu’il appelle "l’activité partielle" plutôt que le chômage partiel - Source AFP Google

Tout ceci est dérisoire lorsqu’on sait que :


Continental met de son côté les bouchées doubles pour développer son site roumain de Timisoara (12 millions de pneus produits sur l’année 2008) en lieu et place de Clairoix (Oise) et d’Hanovre en Allemagne.


Le Pôle emploi a annoncé vendredi que les intentions d’embauches des entreprises allaient chuter de près de 24 % en 2009. 16,9 % des employeurs envisagent de recruter cette année contre 23,4 % en 2008. Les postes d’ouvriers dans l’industrie manufacturière, l’automobile et le bâtiment sont les plus touchés, les intentions d’embauche y ont baissé de moitié. Les offres pour les métiers de la vente ou du tourisme chutent de 13 % - Source France Soir


Premier à bénéficier du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), l’équipementier automobile français Trèves supprimerait au moins 700 emplois et fermerait trois usines en France


Le tribunal de commerce de Niort se penchera sur la situation financière de l’équipementier automobile Heuliez (1.000 salariés), menacé de liquidation judiciaire.


L’usine Sony de Pontonx-sur-l’Adour (Landes), qui compte 311 salariés, fermera définitivement ses portes le 17 avril.


Chez Caterpillar, à Grenoble, les salariés ont obtenu une diminution du nombre de postes supprimés (de 733 à 600, dont 400 licenciements secs) et une augmentation - de 48,5 à 50 millions d’euros - de l’enveloppe globale du plan social. En échange, la direction a exigé l’aménagement du temps de travail et une convention de chômage partiel garanti sur quatre ans.


Arcelor Mittal a annoncé, mercredi, l’arrêt de la production sur son site de Florange, en Moselle. Les hauts fourneaux resteront éteints jusqu’en septembre, d’après la CGT. La faute à la crise, au ralentissement de l’industrie automobile et aux difficultés du BTP... Pour les 1000 employés de l’aciérie, c’est le chômage technique en perspective. Alors que l’usine de Gandrange fermait définitivement ses portes mardi dernier -malgré les promesses du chef de l’Etat qui assurait, en février 2008, qu’il ne "laisserait pas tomber" les salariés- les métallos de Florange, dont certains viennent d’ailleurs de Gandrange, s’inquiètent sérieusement. Que vont-ils devenir pendant l’arrêt de l’aciérie ? Certes, la direction leur a assuré que cet arrêt serait "temporaire"

Alors, à quoi va t-il servir ce Fonds d’investissement social puisqu’aucun secteur n’est épargné ? Où va t-on trouver des entreprises en recherche de salariés même formés ?

C’est pourquoi, quitte à plonger dans l’illégalité de la prise d’otage, les salariés se disent qu’il vaut mieux prendre un peu plus d’argent et improviser, si c’est possible, dans le futur. Le malaise qui en ressort est clairement montré par deux sondages récents :

les Français semblent, eux, comprendre, voire approuver ces actions. Deux sondages ont démontré cette bienveillance. Une étude CSA pour Aujourd’hui-Le Parisien (réalisée les 1er et 2 avril sur un échantillon de 1 012 personnes) montre que 45 % des Français trouvent cette méthode de contestation "acceptable".

Un autre sondage, effectué par l’IFOP pour Paris Match (les 2 et 3 avril auprès de 1 010 personnes), révèle que 30 % des Français approuvent les séquestrations de dirigeants et que 63 % disent les comprendre. "

La sympathie à l’égard des grèves et des manifestations semble désormais s’étendre aux actions plus radicales. Les révélations sur les rémunérations de certains dirigeants, les annonces successives des plans de licenciement dans des entreprises qui dégagent des bénéfices, les dividendes versés aux actionnaires dans un contexte de récession générale, ont provoqué un sentiment d’indignation largement partagé.

C’est dans des sites menacés de fermeture ou par un plan de licenciement sévère, et dans lesquels le dialogue social est dans l’impasse, que les salariés décident de retenir leur patron ou leurs cadres. "Ces salariés veulent exprimer une colère, une indignation, d’autant plus grande qu’ils ont l’impression d’être dans une situation économique qui dure et des négociations bloquées, remarque Isabelle Sommier, directrice du Centre de recherches politiques de la Sorbonne. Retenir son patron apparaît alors comme un sursaut de dignité pour attirer l’attention sur leur sort injuste." "Ce ne sont pas des actions préparées, mais un moyen de pression supplémentaire, l’arme ultime de la négociation", souligne de son côté Guy Groux, chercheur au Centre d’étude de la vie politique française. - Source Le Monde

En attendant, jeudi à Paris, les valeurs financières profitaient de l’effet Wells Fargo. Axa a grimpé de 7,11 %, Crédit agricole de 3,81 % et BNP Paribas de 2,78 %. À noter également la belle performance d’ArcelorMittal. Le titre a pris la tête du CAC 40 avec un gain de 8,91 %. Les investisseurs semblent apprécier la réactivité du groupe face à la baisse de la demande d’acier.

La refondation d’un capitalisme vertueux qui placerait l’individu au centre du système attendra encore un peu semble t-il. Nous ne sommes pas persuadés que ceux qui le subissent écoutent encore longtemps les contes et légendes qu’on entend leur faire prendre pour argent comptant.

A moins que la fabrication de Kits se survie ne relance ... l’emploi ?


16 réactions


  • foufouille foufouille 13 avril 2009 23:04

    on devrait leur fournir un kit de suicide
    corde, cachet, fusil de chasse avec viseur anti patron , etc .....


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 14 avril 2009 00:23

    Une excellente mais émouvante enquète mise en ligne par Kalki qui témoigne de la pression qui pèse sur les plus courageux et disponibles travailleurs

    J’écoutais quelqu’un déclarer au jt, que c’est l’absence de dialogue, je dis bien, qui a entrainé cette situation. Les couples, comme les entreprises qui ne pratiquent plus le dialogue à deux, entités semblables, entrent dans une guerre qui se fond dans le flux tendu propre à l’époque « à court terme » que l’on vit depuis peu.

    Comme la journaliste qui accompagnait Elise Lucet, dans une émission de la semaine dernière sur le rapport entre les constructeurs automobiles et leurs équipementiers. Elle a dû harceler pendant un mois, le service « COMMUNICATION » des grands groupes... En vain... ! Paradoxal, non ?
    La « communication », branche florissante de la filière professionnelle étudiante, n’est plus qu’à un seul sens : Le consommateur doit être à l’écoute du commercial et la réciproque est impossible. le service après vente est un robot automatique qui suce encore un peu plus le client mécontent.

    Ma modeste contribution sur un pan non négligeable et révélateur quant à ce sujet brulant, et datant du 1/O4/O8 : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/moyens-modernes-au-service-du-38148

    Attention, qui ne dit mot consent...

    • chourave 14 avril 2009 10:35

      La semaine dernière, je déhambulais en ville à la recherche d’une paire de chaussure. Je me fais aborder pour ne pas dire agresser par un boutiquier cherchant à fourguer sa marchandise. Las, je lui ai dit, Monsieur c’est moi qui achète, pas vous qui vendez. De plus en plus, il est devenu impossible d’obtenir ce que l’on souhaite, les commerciaux n’ont qu’une idée : placer ce qu’ils ont dans leur attache-case coute que coute.


  • LE CHAT LE CHAT 14 avril 2009 09:13

    il faut leur donner le numéro de téléphone de john Rambo pour qu’il les fasse évader dans le paradis fiscal de leur choix ! smiley


  • Sébastien Sébastien 14 avril 2009 09:28

    Prendre en otage des patrons n’est pas la solution. Pour un esprit etroit, alors oui, cela aura certainement permis de doubler les primes de depart. Super. Pour moi ca s’apparente a une extorsion de fonds mais bon... 

    Et quel est le message que l’on donne ? Que la violence peut etre legitime voire recommandee ? Que la fin justifie les moyens ? Quelle est la legitimite d’une societe qui tolererait la violence sociale et condamnerait la violence urbaine ? Aucune.


    • Anto 14 avril 2009 09:56

      « Quelle est la legitimite d’une societe qui tolererait la violence sociale et condamnerait la violence urbaine ? Aucune. »

      tout à fait... sauf que la violence sociale n’est pas le fait de quelque preneur d’otage. On est d’accord sur un point. Prendre en otage un directeur d’une usine appartenant à une multinationale n’est pas une solution. Les preneurs d’otage n’en pensent certainement pas moins... Mais ils ont épuisés tous leurs recours. Aujourd’hui, ils devraient accepter sans broncher de perdre leur emplois alors qu’ils ont participé aux resultats positifs du groupe...

      La violence sociale vient du fait qu’un groupe d’actionnaire ou un fond de pension à la con basé aux caiman decide de licencier des milliers de personnes sur l’autel du « toujours plus de profit »... La violence sociale vient du fait que parallèelement à cela, la classe politique parle d’ethique, de croissance durable etc... un sommet de double language quand on est réalise que les classes dirigeante politiques et économiques sont loin d’etre duales mais qu’elles s’interpénètre au point d’etre une identité

      Les prises d’otages ne sont pas de la violence sociale... elles en sont la manifestation, un symptome terminal...


    • Sébastien Sébastien 14 avril 2009 11:22

      Parkway, je ne suis pas pro-patron. Je ne suis pas anti-gaucho non plus si tant est que cela veuille dire quelque chose. Votre discours pro/anti ne veut rien dire parce que les patrons ne sont pas un groupe homogene et les gauchos non plus.

      Evidemment, quand une entreprise fait des benefices et licencie c’est scandaleux. Evidemment, je suis d’accord avec l’auteur quand il parle des conditions de certains employes. Mais non, je ne suis pas d’accord avec la violence.

      Montrer que l’on obtient des choses avec la violence et qu’en plus on est a l’abris de toute poursuite est assez hallucinant. Comment rehabiliter des delinquants dans une societe violente ?

      Et dernier point : si vous pensez qu’il n’y a pas de communication possible avec des gens comme moi, qu’est-ce que vous foutez sur un forum public dans le concept de base est l’echange d’idees principalement contradictoires ?


    • titi titi 14 avril 2009 13:46

      « Pour moi ca s’apparente a une extorsion de fonds mais bon. »
      Pas que pour vous.
      Légalement, séquestrer quelqu’un pour obtenir quelque chose, c’est de l’extorsion. Les entreprises en question peuvent donc casser les accords passés dans ce contexte.
      De plus s’en prendre physiquement à son patron constitue une faute lourde : chaque salarié identifié comme ayant participé à la prise d’otage peut se voir privé totalement d’indemnité.


  • Fergus fergus 14 avril 2009 10:03

    Qui proposera un kit de survie pour les travailleurs jetés après des années loyaux services par des patrons sans scrupules ? Une chose est sûre : pas les pouvoirs publics qui continuent de pratiquer une politique de classe en faveur du grand capital !


  • Marc Bruxman 14 avril 2009 12:45

    Et ca va mener à quoi ? A l’installation d’un bouton d’alarme dans le bureau du chef relié à une société de sécurité privée voir à un bon tazer dans le tiroir ?

    A part mener à une escalade violente et stupide, je ne vois pas trop à quoi sert ce genre d’actions.

    Il y a d’autres moyens de militer et de lutter que d’avoir recours à des actions violentes et illégitimes qui vont toujours dans l’autre sens rencontrer une violence pas forcément légitime mais supérieure.

    Et si vous voulez être débarassé de la relation spécifique au salariat, créez votre propre emploi !


  • Michael Jordan Manson (MJM) Michael Jordan Manson (MJM) 14 avril 2009 13:23

    Il y en a d’autres sardines, qui au lieu de travailler persiste à suivre les traces laissées par quelques limaces de métal (MetalSlug, in english).


    MJM the crow (searching for the picture)

  • donino30 donino30 14 avril 2009 18:21

    « 30 % des Français approuvent les séquestrations de dirigeants et que 63 % disent les comprendre. » La sympathie à l’égard des grèves et des manifestations semble désormais s’étendre aux actions plus radicales« 

    On mélange tout, comme toujours. Je fais partie des 63% de français qui comprennent parfaitement que l’on en vienne à des situations extrêmes quand on estime que l’on a plus grand chose à perdre. Mais en même temps je fais partie de ceux qui pensent qu’ils mériteraient la prison pour la séquestration d’une personne.

    Par ailleurs, déjà que plus personne ne vient investir en France depuis des lustres (pourtant championne européenne des investissements étrangers selon »l’analyse" de la pensée unique), je crois que cette fois ci on a décroché définitivement le pompon. Il n’est en effet guère appétissant d’ouvrir boutique dans un pays qui applaudit des deux mains la détention d’un patron par ses employés.

    ce doit être terrible de se sentir ainsi impuissant, de penser que sa vie dépend entièrement du bon vouloir d’un patron ou de l’état. Pourquoi la mentalité de notre pays est elle ainsi ? Pourquoi chacun à son niveau n’essaie t-il pas de s’affranchir de cette dépendance, que fait donc notre éducation nationale pour nous inculquer un tel degré de passivité et d’immobilisme ? On peut se prendre à rêver d’une France où la perte d’un emploi ne soit pas vécue comme une mort avant l’heure mais plutôt comme un virage vers une autre vie.

     


  • chmoll chmoll 14 avril 2009 18:35

    tention y en a qui peuvent pas faire autrement que licencier malheureusemet

     les cadres qui déjà subissent une pression d’leur patrons et manque de bol se font aussi sequestrer,eux j’pense pas qu’ils y peuvent quelques chose dans ces drames humains


  • Proudhon Proudhon 14 avril 2009 19:12

    Il existe un ticket de survie que je préconise aux travailleurs licenciés, c’est le ticket de l’extrême-gauche, la vraie gauche quoi !!!


    • Marianne Marianne 14 avril 2009 19:46

      Christine Lagarde n’est pas en reste en déclarant : « Il y a des centaines de milliers de chefs d’entreprise qui se lèvent tous les matins en pensant à leurs salariés, aux innovations qu’il faut trouver. C’est le cas de l’immense majorité des chefs d’entreprise, pour qui j’ai du respect et de l’admiration »

      Elle aurait pu ajouter que des millions de salariés de lèvent eux aussi tous les matins pour développer les innovations de leurs entreprises.

      Contrairement à ce qu’on disait en 68, le slogan : « Le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui » est devenu : « Le patron n’a pas besoin de toi, tu as besoin de lui » .

      Et pour cause, l’emploi est parti sans que les responsables de la France n’essayent de mettre en place la moindre politique industrielle.

      Heureusement qu’il y a l’auteur de l’article pour nous ouvrir les yeux sur la véritable origine de la violence sociale.

      Et empêcher les gens de travailler, les licencier, refuser de négocier avec eux, leur distribuer des miettes en guise d’indemnité de départ après les avoir exploiter et fait de substantiels bénéfices sur leur dos, ce n’est pas violent peut-être ?

      Allons-donc ! A croire que ceux qui expriment ici leur haine vis à vis de tous ces gens qui travaillent et qui refusent de se laisser manger à la sauce libérale de la flexibilité et de la rentabilité ne savent pas ce qu’est une vie de labeur et encore moins une vie de chômeur !

      Quant à la vraie gauche, la voici :

      http://www.frontdegauche.eu/


  • bj33 14 avril 2009 20:11

    Il y a trois ans, ma boite a été rachetée, il y a deux ans, on a vu arriver un nouveau DRH qui s’était déja illustré dans une boite qui avait délocalisé et pour l’instant ce DRH n’a pas l’air d’être surchargé de travail, vu que l’ancienne DRH assure son poste..... Des rumeurs de plus en plus fortes circulent sur une vente par appartements avec une des activités qui n’aurait pas de repreneur. Ce DRH à 10000euros/mois va sans doute justifier son salaire.... pour nous expliquer que le versement de la retraite de notre ex grand patron (20 Millions d’euros) justifie des licenciements. Je suppose que <<Le patron a tout fait pour essayer de sauver sa boîte, son usine... même quand il appartient à un groupe international>>


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