mercredi 10 décembre 2008 - par Aimé FAY

L’Etat aime l’économie... mais pas au lycée !

A quoi servirait-il d’enseigner au lycée une matière jugée inutile pour le peuple ? L’Etat l’a bien compris et a donc décidé de rendre facultatif l’enseignement de l’économie au lycée. Toujours aussi pertinent dans ses choix structurels depuis dix-huit mois, l’Etat se dit peut-être que cette matière ne mène à rien, comme le grec, le latin ou tout autre patois régional. Qu’il est donc inutile d’y allouer des moyens, surtout en temps de crise ! Pourquoi l’Etat a-t-il une telle aversion envers l’enseignement de la matière économique ?
Est-ce pour tenir le citoyen dans l’ignorance des tenants et des aboutissants qui sont censés, dans les pays modernes, développer une conscience politique et économique chez tout individu en devenir ?
 
Est-ce pour faire en sorte que la matière que manipule, au sens propre et figuré, tous les jours la classe politique, reste la plus obscure possible pour les millions de Françaises et de Français qui n’ont pas eu la chance d’accéder à l’enseignement supérieur pour l’apprendre ?
 
Est-ce pour maintenir l’électeur dans l’ignorance des éléments qui lui permettraient de choisir, en conscience, ses élus lors des très nombreux scrutins auxquels il est convié ?
 
En fait ... l’économie est-elle jugée inutile pour le peuple car trop utile à l’Etat et à la classe politique ?
 
Ces questions sont peut-être outrancières, mais revêtent aujourd’hui une grande légitimité.
 
L’Etat sait très bien que le monde dans lequel nous vivons n’est plus compréhensible si l’on ne dispose pas de quelques bases économiques, qui permettent de révéler le sens de termes devenus courants aujourd’hui, tels que : relance, investissement, consommation, travail, emploi, pouvoir d’achat, croissance, inflation, dette, déflation, commerce extérieur, PIB, temps partiel, chômage technique, partage de la valeur ajoutée, capitalisme, libéralisme, socialisme, actionnaire, entrepreneur, création / destruction d’emploi, bien, service, …
 
Pourquoi ne plus vouloir permettre aux lycéens d’avoir connaissance des définitions de ces mots ? L’Etat doit absolument apporter une répondre à cette question !
 
Bien sûr, l’Etat pourra avancer que tout ne peut pas être enseigné et qu’il faut faire des choix. Que ces choix lui appartiennent et qu’il a été élu pour cela. Que gouverner c’est agir.

C’est vrai, mais gouverner c’est aussi prévoir, anticiper, préparer l’avenir du pays à moyen et long terme afin de ne pas obérer sa compétitivité dans un monde de plus en plus concurrentiel.
 
L’Etat sait-il que dans le commerce international tous les acteurs parlent couramment économie et que c’est le bagage de base minimum à partir duquel la vraie compétition commence ?
 
Pourquoi scolariser un enfant si c’est pour ne pas lui permettre d’être demain un citoyen à part entière, apte à saisir les enjeux économiques et sociaux du monde qui l’entoure et dans lequel il devra se battre pour être compétitif et le rester.
 
Chacun sait que le milieu socio-économique dans lequel est élevé un enfant est le déterminant essentiel de son avenir.
 
Faudra-t-il, dès 2009, dire que cet enfant a eu aussi la malchance être scolarisé en France plutôt qu’en Finlande, en Norvège, en Allemagne ... ?
 
Alors, maintenir la suppression de l’enseignement de l’économie est une catastrophe annoncée. L’Etat en portera l’entière responsabilité et le nom du ministre de l’éducation nationale entrera effectivement à jamais dans l’histoire de notre pays.


Photo : AFP


43 réactions


  • Mathias G. ledernierdeservice 10 décembre 2008 10:38

    Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec vous. L’enseignement de l’économie est indispensable dans l’élaboration d’une pensée critique personnelle. J’ai moi-même suivi un cursus d’économie au lycée. Cet enseignement m’a beaucoup apporté, alors que je sortais d’un milieu modeste. Plus tard, je suis moi-même devenu prof de français et d’histoire-géo en lycée pro. Les élèves de LP n’ont pas "économie" comme matière mais de nombreuses notions économiques (PIB, croissance...) sont enseignées.
    Tout le service public, en particulier l’éducation, fait l’objet d’une attaque massive du gouvernement, qui n’a uniquement en tête que des visées budgétaires. Ont-il aussi des intentions machiavéliques de lavage de cerveaux des futurs éxécutants ? Je n’irai pas jusque-là, mais néanmoins, c’est ce qui va se produire si l’on continue de réduire les enseignements et de stigmatiser notre profession.
    Il faut s’unir...


  • ZEN ZEN 10 décembre 2008 11:05

    A l’heure où se manifeste avec éclat la faillite des économistes aux lunettes ultralibérales...qui n’ont rien vu venir , aveuglés par leurs équations et leur court-termisme...il est plus que jamais nécessaire de repenser et de renforcer une autre approche de l’économie, systémique, comme celle que défend René Passet, par exemple , et de commencer au lycée une approche globale des grands phénomènes économiques
    Rendre optionnelle cette matière, c’est la faire mourir à petit feu...

    "...Ce débat sur les conséquences intellectuelles de la crise est en train d’en réactiver un autre, plus ancien mais tout aussi virulent. L’affaire avait éclaté en juin 2000 avec une « lettre ouverte » d’étudiants en économie insatisfaits de l’enseignement qu’ils recevaient à l’université : « usage incontrôlé des mathématiques », pas assez de « pluralisme des approches » théoriques...Huit ans plus tard, les faits semblent leur donner raison. « On n’a jamais autant parlé de la crise de 29 qu’aujourd’hui, et pourtant, un étudiant diplômé peut très bien ne jamais avoir entendu parler de la crise de 29 à la fac, l’enseignement de l’histoire économique n’étant plus obligatoire », s’inquiète Gilles Raveaud.Alors que le rapport de Roger Guesnerie, rendu public le 3 juillet dernier, sur le contenu des manuels d’économie, continue de faire des vagues, Pascal Combemale, professeur d’économie en classes préparatoires au lycée Henri-IV, à Paris, confirme : « L’enjeu à court terme, porte aussi sur les sciences économiques et sociales [SES] au lycée, actuellement menacées de mort par la réforme en préparation de Xavier Darcos, et durement critiquées dans le rapport Guesnerie, justement parce qu’elles laisseraient trop de place au débat et à la diversité des analyses. » (Ludovic Lamant-Mediapart)


    • Le péripate Le péripate 10 décembre 2008 16:05

       Quelques déclarations d’ultra-libéraux qui "n’ont rien vu venir". Discours de Ron Paul au congrès américain à propos de Fanny et Freddy 2003. Ici, quelques lunettes ultra-machins.... Et encore ici. Liste non exhaustive.

      Mais puisque les lunettes collectivistes sont de meilleures qualités, n’allez surtout pas voir....


  • LE CHAT LE CHAT 10 décembre 2008 11:29

    l’économie n’était malheureusement enseignée que dans certaines sections , alors que un minimum de notions élementaires en macro economie ne serait pas de trop pour tous !
    idem pour la compta , si les français en avaient une vague idée , il y aurait moins de monde à avoir de problèmes avec sa compta perso , savoir tenir son budget etc etc
    Il a fallu attendre l’IUT pour y avoir accès , et ces IUT sont maintenant menacés par les budgets en baisses et la concurence voulue entre universités ....


  • Gilles Gilles 10 décembre 2008 11:53

    Tient je croyais surtout que c’était le terme "social" dans sciences économiques et sociales qui faisait enrager le gouvernement et le Medef ? Ils n’arrêtent pas d’annoner que c’est la vision marxiste qui prime dans les SES, puis que les sciences sociales ne mènent à rien dans la vie professionnelle

    On entend aussi en boucle qu’il faut mettre l’entreprise au coeur de ces enseignements.

    Le but ne serait-il alors pas de recomposer les SES en les mutant en sciences de l’entreprise qui enseigneraient surtout un certain conformisme aux lycéens - seule l’économie de marché est viable, l’histoire l’a prouvé, seul le libéralisme assure la prospérité et la liberté et seules les entreprises sont les garantes du bon fonctionnement de la démocratie libérale...ou un truc dans le style ?


  • Thierry JACOB 10 décembre 2008 12:47

    La réforme de l’EDUC NAT doit permettre à l’élève l’apprentissage de l’autogestion.
    Les nouvelles technologies d’information et de communication, accessibles à tous, ouvrent de réelles perspectives.
    Certaines connaissances peuvent, en contact avec un instructeur s’acquérir selon les besoins, dans un rythme propre à chacun pour un objectif commun.
    Dans ce cadre, "l’économie" de 80 000 professeurs sur 5 ans permet le transfert de moyens financiers aptes à cette modernisation.
    Investissons, dés aujourd’hui, dans la ressource essentielle de demain : la matiére grise !


    • Ceri Ceri 10 décembre 2008 13:10

      accessoirement, les NTIC seront peut etre la panacée dans 10 ans, mais pour l’instant la commission finance la recherche (donc IBM, Microsoft etc) pour qu’ils crééent les logiciels si géniaux qu’on nous vante depuis des années !


  • Ceri Ceri 10 décembre 2008 13:09

    ca fait un moment que le medef veut avoir son mot à dire dans les programmes de sciences éco.

    Mais plus en amont, il faut regarder les rapports de la Commission européenne en matière d’enseignement, rapports directement inspirés par certains lobbies, comme l’European Round Table (50 plus grosses multinationales européennes), par exemple.
    Dedans, on considère que les profs ne connaissent pas les réalités de l’entreprise, et on estime également qu’ils donnent une mauvaise image de l’entreprise et du capitalisme. C’est écrit noir sur blanc, j’avais mm fait un papier ou deux là-dessus.

    Au passage, dans les mêmes rapports, on préconise carrément de remplacer les profs par des logiciels, c’est tellement plus didactique !


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 10 décembre 2008 13:28

    Quellle réforme de l’Etat ! On supprime les épreuves de culture générale aux concours administratifs (la fameuse Princesse de Clèves), puis l’économie dans les lycées et collèges, on réduit les sciences à l’école, on économise sur les horaires d’histoire-géographie, où cela va-t-il s’arrêter ? On le sait, que Sarkozy est inculte, il s’en vanterait presque. Mais qu’il veuille crétiniser le pays à sa mesure, là, je trouve qu’il y va un peu fort. 


  • thomthom 10 décembre 2008 13:35

    Les francais sont des ignares en matiere d’économie... et ils élisent des gouvernants à leur image (pour le plus grand malheure de notre pays, qui un jour le paiera très cher). Il ne faut donc pas s’étonner que lesdits dirrigeants ne comprennent pas l’intéret de l’éducation à l’économie. La boucle est bouclée.


    • Zalka Zalka 10 décembre 2008 14:11

      Alors que les USA ou le Royaume Uni s’en sorte tellement mieux avec des experts en économies...


  • Gilles Gilles 10 décembre 2008 14:18

    Et ce qui se profile est carrément pire :

    3. L’histoire et les mathématiques disparaissent du tronc commun dès la 1ere. La réforme de la classe de première entrera en vigueur en septembre 2010. Mais déjà, les premières informations ont filtré : les mathématiques et l’histoire-géographie disparaîtront du tronc commun dès la classe de première. Ces deux matières fondamentales deviendraient donc optionnelles, ce qui constituerait une révolution du système scolaire. Jusqu’à présent, les mathématiques et l’histoire-géographie faisaient partie du bagage culturel indispensable pour un bachelier.

    Pas encore acté je crois, mais dans le vent....... il me parait impensable que ça soit le cas ; Sinon, on va récupérer encore plus de jeunes adultes incultes ne sachant rien de leur histoire


    • ZEN ZEN 10 décembre 2008 15:22

      "Sinon, on va récupérer encore plus de jeunes adultes incultes ne sachant rien de leur histoire"

      Pas grave ! Certains pouvoirs ont besoin d’amnésiques...


    • Gilles Gilles 10 décembre 2008 15:43

      Tient ça me fait penser à un bouquin de Kundera quelque peu autobiographique

      Il explicait qu’en Tchécolovaquie communiste on s’évertuait à oublier le passé, à oublier les outils de la connaissance, car pour ces cocos là, l’homme nouveau devait se reconstruire à partir de rien sur le communisme post 1948...ignorant et maléable

      Plus le temps passe, plus je trouve de parrallèle entre notre monde occidental post 1989 - son organisation, ses sociétés - et ces régimes communistes tant décriés de l’Est


    • heliogabale boug14 10 décembre 2008 16:58

      Si les mathématiques disparaissent du tronc commun en première, ce sera un grand bond en arrière pour l’éducation dans ce pays et à terme pour le rayonnement international de la France. De nos jours, acquérir une culture scientifique (même minimale) est plus que nécessaire et le risque est que les lycéens ayant le choix délaissent par paresse ou par crainte des difficultés les mathématiques...
      L’ enseignement de l’histoire-géographie a de nombreux défauts(notamment celui d’être potentiellement histoire "officielle"), mais c’est nécessaire à la formation du citoyen, et de son esprit critique (même si le gros défaut de l’histoire-géo dans le secondaire est de manquer de subtilité dans son approche des faits et de tendre vers une connaissance de nature encyclopédique).
      Plus généralement, je crois que cette réforme engendrera davantage d’inégalités entre classes sociales : les classes aisées savent que faire des mathématiques, c’est bon pour la future position sociale de leur enfant tandis que les classes populaires et moyennes le savent beaucoup moins...


  • Lapa Lapa 10 décembre 2008 14:19

    avant pour garder le peuple dans l’ignorance, l’état supprimait la philosophie. de nos jours on supprime les sciences économiques.
    A quoi ça sert de donner aux lycéens les clés pour comprendre le monde dans lequel ils vivent hein ? restons des ignorants en économie pour mieux avaler les couleuvres des experts autoproclamés et des gouvernements...

    Au pire ces jeunes essayront de crée une boîte (quoi ! quelle horreur ! pourquoi pas créer de l’emploi ! ) et couleront dans l’année, au mieux ils rèveront à un emploi moyen dans une multinationale apatride et pointeront chez adeco.


  • Warhouha Warhouha 10 décembre 2008 15:17

    "Il ne manquerait plus que l’on continue à enseigner aux pro... au peuple comment fonctionne le système qui nous permet de nous engraisser grâce à sa productivité.... Vont bientôt réclamer le droit d’avoir un avis sur l’orientation économique de notre nation, j’te jure.... Décidément, salauds de pauvres !"


  • hihoha 10 décembre 2008 15:33

    Pas besoin de cours d’économies pour comprendre les pourcentages !


    • Gilles Gilles 10 décembre 2008 15:46

      Bien vu : il suffit juste de comprendre qu’avec 53%, on a plus que la moyenne, et donc que le Chef élu est légitime dans tous ses actes

      Le reste....circulez, pas la peine d’essayer de omprendre ça vous donnerait des migraines. d’ailleurs il n’y a rien à comprendre


  • heliogabale boug14 10 décembre 2008 16:47

    Je me rappelle avoir fait des sciences économiques et sociales en seconde et cette expérience ne m’a pas beaucoup apporté : pendant toute l’année, on a principalement calculé des taux de variation. Je trouvais cela intellectuellement peu enrichissant (j’étais très bon en maths et je considérais cela comme des exercices de 6ème) et j’avais l’impression à un moment de faire des calculs seulement pour faire des calculs et non pas pour interpréter des faits. Il me semble que cette matière doit être réformée pour mettre en avant les aspects historiques et idéologiques dès la seconde.
    Par conséquent, j’ai préféré opté pour une filière scientifique...


  • foufouille foufouille 10 décembre 2008 17:21

    ca fait longtemps que ca les demanges de rendre les gens ignare
    apres le "BAC" pour tous, le redoublement interdit, les redactions en SMS...........
    bientot le niveau bep sera atteint au bac +2.......


  • max14z max14z 10 décembre 2008 17:46

    SARKO : " hop hop hop !!!! non mais sa va pas !!! les poste clés lies a l’économie sont deja reservé a ceux qui ont fait leurs preuves auprés de moi ....  smiley


  • Philou017 Philou017 10 décembre 2008 17:52

    Article qui pose de bonnes questions.

    Mais plus qu’apprendre l’économie, il serait utile de connaitre la vérité sur le fonctionnement des rouages et les motivations du systeme, qui restent profondément dans l’ombre sur les soi-disant "grands médias".


  • generalmachin 10 décembre 2008 18:13

    Bonsoir. Et moi qui me demandait quand l’ECONOMIE SOCIALE allait devenir une matière à part entière !


  • generalmachin 10 décembre 2008 18:18

    Fort heureusement cette économie là peut s’apprendre sur le terrain. Ce n’est certes pas trés aisé à assimiler mais les nombreuses coopératives, associations, mutuelles, amap, sel etc peuvent nous y aider au quotidien.


  • Thierry JACOB 10 décembre 2008 18:45

    Arrêtons de fabriquer des robots...apprenons aux élèves citoyens l’autonomie...pour qu’ils s’affranchissent le plus tôt par un esprit critique et responsable de tous les dogmes politiques, économiques..martelés y compris par des profs dés le plus jeune âge

    Libérons la matiére grise...


  • Bof 10 décembre 2008 19:13

    22% ne savent ni lire, ni écrire, ni compter...alors, pour parler économie...il y aura besoin de moyens comme les allocs pour éviter l’absentéisme.


  • Marc Bruxman 10 décembre 2008 19:19

    D’accord avec vous sur le fait que l’enseignemet de l’économie est indispensable !

    Aujourd’hui celui qui ne sait pas comment marche la bourse, ce qu’est un produit dérivé, une option ou tous les produits financiers est assez handicapé. 

    Par contre il y a un gros problème avec l’enseignement de l’éco tel qu’il est fait actuellement au lycée, c’est qu’il est très politisé. 

    L’enseignement de l’économie devrait plus se borner à un ensemble de technique (expliquer à quoi servent les produits et comment ils marchent) plutot qu’à donner une interprétation qu’elle soit communiste, keynésienne ou libérale. La partie technique doit ainsi être décorélée de l’aspect moral (qui peut être débattu en dehors du cours) et présenter les produits pour ce qu’ils sont avec éventuellement les différents type d’utilisations. (Par exemple une option peut servir à couvrir un risque ou éventuellement à faire de la spéculation à risque). 

    A la rigueure, quelques cours pourraient être consacrés en fin d’année (une fois les élèves familiers avec ces mécanismes) à expliquer les différentes visions politiques autour de l’économie. Ce qui est valable tant que les différents points de vue sont présentés de façon neutre. Libre aux élèves de débattre ensuite entre eux (par exemple lors du dernier cours de l’année) et de se faire un avis. 

    Notez que l’on a déja cela pour les religions en cours d’histoire ou toutes les religions nous ont été présentées sans a-priori positif ou négatif. (En tout cas mon prof ne l’a pas fait). 

    Enfin, je pense contrairement à vous que l’état aurait tout à gagner à ce que les gens comprennent l’économie. Beaucoup de réformes sont bloquées parce que les gens ne comprennent pas les fondamentaux économiques !


  • Thierry JACOB 10 décembre 2008 19:25

    Aujourd’hui celui qui ne sait pas comment marche la bourse, ce qu’est un produit dérivé, une option ou tous les produits financiers est assez handicapé. ..

    et ceux qui "SAVENT" ont perdu beaucoup d’argent...


    • Marc Bruxman 11 décembre 2008 00:31


      				

       
      					Aujourd’hui celui qui ne sait pas comment marche la bourse, ce qu’est un produit dérivé, une option ou tous les produits financiers est assez handicapé. ..

      et ceux qui "SAVENT" ont perdu beaucoup d’argent...


      Pas forcément tous... Il ne faut pas oublier aussi que beaucoup de fonds d’investissements sont très régulés. Tellement régulés qu’ils ne peuvent pas par exemple jouer à la baisse (vente à découvert). Impossible donc pour eux de s’adapter à ce genre d’environnements. 

      N’oubliez pas que le jeu économique est à somme nulle. Pour chaque personne qui a perdu se trouve une personne qui a gagnée. 

      Votre baraque a perdu 30% de sa valeur ? Quelqu’un vous l’a vendu ! Il a gagné, vous avez perdu !


      				

  • Marc Bruxman 10 décembre 2008 19:28

    Par ailleurs des cours d’économie éviteraient certaines bétises comme les particuliers qui jouent sur le Forex sans comprendre qu’ils vont se faire enculer à sec. (C’est la dernière mode)... 


  • kemilein 10 décembre 2008 19:44

    je n’ai meme pas lu le texte, j’en ai compris la teneur d’emblé et j’y adere.

    Je refute un argument, selon lequel on voudrait faire croire qu’il s’agit d’une main mise sur les futurs peu nombreux cerveaux.
    L’econnomie s’enseigne pour le gros en fac, certes pas au lycée.

    On ne pourrait, de toutes facons, faire qu’une breve introduction, historique et pratique d’un telle matiere, or, donc au lycée on en pratique bien d’autre.

    Voila pourtant une chose essentiel (!), l’enseignement a certaine matiere élitiste, des le plus jeune age. J’entend par là, l’instruction du droit (dans les grandes lignes tres tres général), de l’économie des le collège ! et non pas en option, mais en lieu et place d’une instruction civique a la ramasse.
    Je comprend que l’idée puisque choquer un professionnel de l’ensignement que d’avoir a inculquer des matiere aussi ample et complexe, pourtant des introduction au raisonnement, ferait de nos "chers tetes blondes" des penseurs autonomes.

    Le droit est certes une matiere élitiste, et pourtant son raisonnement est d’une aide précieuse dans la vie cotidienne.
    L’éconnomie est elle aussi une matiere de pouvoir, qui nous laissent entrevoir la complexité du monde.
    Ces deux matieres sont a un niveau supérieur du francais-(droit) et des mathématiques-(éconnomie), qui ne semble pas incompatible avec un enseignement secondaire.

    depuis bientot 8 ans le programme scolaire (tous niveau confondu) a fondu comme neige au soleil. Je pense pour ma part qu’en reduire plus encore la porté est une faute MAJEUR et un attentat contre les futures générations.


     :: note ::

    dans le droit il ne faut qu’y voir l’aprentissage betissime d’un code "par coeur", mais bien le fait de raisoner en terme de globalité, mais aussi on y apprend a faire des "plans" de construction rédactionnelle, bien plus utile et plus puissant que ceux enseigné au lycée (c’est dire), ce sont deux points facilement enseignable.

    dans l’éconnomie, il est possible d’aprenhender le monde hypermarchand dans lequel nous vivons tous, ca permet notament d’avoir un tres bon raisonnement logique-mathématique, qu’on ne concois pas meme au lycée.

    Bref pour moi c’est dotter le monde d’Homme et non de moutons.


  • mara 10 décembre 2008 20:16

    L’Etat veut revenir l’époque de l’école du "Lire, écrire, compter" l’accent étant mis sur l’automatisme, le répétitif, pour former les jeunes, certes, à travailler toujours plus... mais surout, pour que la majorité d’entre ces derniers puissent enfin faire à nouveau leur entrée dans la vie active à 16 ans : c’est ma-thé-ma-tique !


  • vasionensis 10 décembre 2008 21:41

     Je ne prétends pas me prononcer sur l’utilité de l’enseignement de l’économie au lycée, mais :

     1° Il me semble de toute façon insuffisant pour permettre aux élèves de déjouer les ’vérités’ officielles. Il peut même entretenir l’illusion de cette capacité,et faciliter donc la pénétration des susdites ’vérités’.

     2° La filière SES au lycée a trop souvent servi de fourre-tout où se retrouvaient les élèves médiocres en tout, et dont on espérait que les relatives réussites en certaines matères (souvent les langues) compenseraient les échecs en d’autres, les mathématiques en tête (coeff. 5), voire les sciences économiques et sociales elles-mêmes (coeff. 7). Dans l’esprit du public flottait encore il y a peu un parfum de : ’Tu n’es pas un poète, tu n’es pas un savant, mais en forçant un peu sur l’anglais - le bon, celui de Wall Street - tu seras un golden boy mon fils’.
     La position du gouvernement vise peut-être (je n’en sais rien) à dégonfler, aussi, cette bulle-là.

     3° Il n’en reste pas moins que les professeurs d’économie ne peuvent pas ne pas y voir une estimation moindre de leur compétence et de leur rôle.


    • maclag 11 décembre 2008 06:09

      Je ne suis pas d’accord avec votre premier argument :

      Un enseignement bien fait doit permettre à l’élève non simplement d’avoir des bases, mais aussi d’avoir une idée de la complexité de la matière.
      On ne peut tout enseigner au lycée, mais on peut pointer les portes vers la connaissance.
      Idéalement, l’étudiant ayant suivi les cours devrait avoir les bases nécessaires pour savoir où chercher l’information et aller gratter la surface pour comprendre ce que tel politique compte (est en train de ?) faire en terme de politique économique.
      Et avoir des bases aide à rendre curieux !

      Ca fait longtemps que je pense que tout le monde, TOUT le monde devrait avoir une base minimale en économie. L’orientation au lycée, c’est indispensable, mais ça ne doit pas être binaire : ce n’est pas parce qu’on choisit de s’orienter vers les sciences dures qu’on n’aura jamais besoin de ces notions !


  • Nethan 10 décembre 2008 23:15

    On pourrait y voir une pointe d’ultra-libéralisme.

    Une dislocation progressive de l’intêret du lycée pour qu’à terme, les gens se disent qu’il vaut mieux aller au privé...

    Ou comment privatiser l’éducation.

    Il faudra des années pour réparer les dégats.


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 10 décembre 2008 23:32

    l’Etat pourra avancer que tout ne peut pas être enseigné et qu’il faut faire des choix. Que ces choix lui appartiennent et qu’il a été élu pour cela. Je voudrais apporter une nuance : l’Etat n’est pas élu.

    Je pense que, dans cette histoire, il y a surtout une rupture avec le rêve de la promotion sociale par l’école. Je ne crois pas du tout à la neutralité de l’histoire, de l’économie ou de quoi que ce soit. Surtout pas à la vertu de la neutralité dans mon métier de service public. L’important, c’est l’esprit critique, la capacité à comprendre les choses, les sociétés, les émotions et la volonté de s’engager et de résister s’il le faut.

    L’Etat omniscient n’existe pas, et en plus la politique est en train de déserter l’Etat...


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 11 décembre 2008 10:19

      Céline
      Que la politique "déserte l’Etat" (apparemment), c’est une politique. La dernière mode, lancée par ce filou de Blair, c’est de faire croire que la politique (c’est-à-dire uniquement les politiciens) ne peut rien au monde, et donc qu’il n’y a qu’à s’adapter. On a vu le résultat de cette "a-politique"...


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 11 décembre 2008 22:30

      Je ne crois pas, mon beau petit canard. Il y a certes un discours libéral qui renie le rôle de l’intervention publique en général, cela peut être un aspect du problème mais ce n’est vraiment qu’un aspect. Il y a surtout un éclatement du cadre national et la politique n’est plus seulement dans l’Etat. C’est plutôt cette diversification du cadre territorial voir non-territorial des puissances politiques qui est l’essentiel.


  • Julien Fischer Julien Fischer 15 décembre 2008 22:51

     Ce que je déplore dans notre "démocratie", c’est que les "citoyens" n’en sont pas ! Pour pouvoir agir en citoyen, il faut agir en connaissance de cause, en ayant reçu des informations objectives (que les médias et l’Etat ne donnent malheureusement pas assez) ; informations qu’il faut savoir décoder. Et pour cela l’éducation est primordiale : histoire, géographie, économie sont des matières indispensables, auxquelles il faudrait ajouter l’écologie.


Réagir