jeudi 25 février 2016 - par TDK1

L’OPEP ne sert plus à rien

Les USA deviennent un des plus gros producteurs mondial de pétrole et refusent de dialoguer avec l'OPEP

L’extraction des huiles et gaz de schiste ont fait des USA un acteur majeur

Lorsqu'il y a quelques années, nous vous annoncions qu'avec l'extraction des huiles et du gaz de schiste les USA allaient non seulement atteindre l'autosuffisance mais influer aussi à la fois sur les cours et sur l'industrie du transport et de la transformation, vous étiez nombreux à vous exclamer qu'il s'agissait d'une vue de l'esprit. Aujourd'hui, l'Arabie et les autres pays qui se sont lancés dans une course à la baisse des cours en espérant arriver en dessous du coût d'extraction américain en sont pour leurs frais et agitent le drapeau blanc... que les USA font mine de ne pas voir.

L'OPEP cherche à négocier

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) appelle les Etats-Unis au dialogue sur le gel du niveau de la production de pétrole, a annoncé le secrétaire général Abdallah Salem el-Badri lors de la conférence annuelle énergétique CERAWeek.

« Je suis en contact avec l’Union européenne. J’entretiens des relations avec les Russes, les Chinois ; je parle presque à tout le monde sauf aux Etats-Unis. Tout ce que je veux, c’est du dialogue », a expliqué Abdallah Salem el-Badri en précisant que ces négociations ne devaient pas contrevenir à la législation de la concurrence de Washington.

Au contraire, les USA en remettent une couche...

Selon les prévisions d’Energy Intelligent Group, les Etats-Unis devraient intensifier plus que les autres pays leur extraction pétrolière. La part des pays non membres de l'OPEP dans la croissance du volume de production est de l'ordre de 60%, soit 500 000 tonnes au quotidien. Ainsi, des accords avec Washington pourraient stabiliser le marché où sévit une sérieuse surproduction de pétrole.

Mais il est à noter que, sur un plan purement légal, le dialogue avec l’OPEP est impossible puisque le ministère de l’Energie du pays n’est pas habilité à influencer le niveau de la production des producteurs privés.

Les Saoudiens ne savent plus où donner de la tête

La semaine dernière, la rencontre à Doha entre le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, et les représentants de l’Arabie saoudite, du Venezuela et du Qatar a abouti à un accord de fixation de la limite de la production au niveau moyen de janvier 2016 si les autres pays se joignaient à cette initiative.

A peine signés, l’Arabie saoudite a renoncé jeudi à ces accords. Le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel Ben Ahmed Al-Jubeir a annoncé que le pays n’était pas prêt à réduire la production. Mais, bien évidemment, rappelle que si les autres pays le faisaient, le marché pourrait se stabiliser.

Article paru sur MaVieMonArgent



9 réactions


  • Clark Kent M de Sourcessure 25 février 2016 17:56

    Les Etats-Unis n’ont plus besoin de l’avis des états producteurs pour fixer le prix du pétrole en dollars pour l’ensemble de la planète.


    Ça ne veut pas dire qu’ils sont « auto-suffisants ». Le pétrole et le gaz de schiste sont des atouts pour le bluff, mais la plus grosse partie des compagnies sont américaines et les états ne touchent que des royalties.

    Les compagnies jouent avec les cours du pétrole comme avec le dollar. C’est un outil de guerre.
    Pour mettre à genoux la Russie qui veut retrouver sa grandeur alors que les étasuniens rêvaient d’en faire un protectorat, pour essayer de faire redémarrer les économies des pays de l’OTAN en leur permettant de développer leur consommation via le pétrole. Les enfants gâtés des émirats sont des cocus dans cette histoire.

    Pour l’instant, pourtant, la stratégie ne semble pas atteindre son but. Les économies ne redémarrent pas. Les créanciers qui ont prêté de l’argent sont trop gourmands et, eux, n’ont pas envie de renoncer à une rente juteuse, sans même comprendre que les débiteurs insolvables, bientôt, ne pourront plus payer.

    • robiocop21 26 février 2016 14:34

      @M de Sourcessure
      Je ne connais pas grand chose en géopolitique et je ne sais pas quelles sont les raisons exactes et possiblement multiples des saoudiens pour ouvrir à fond les robinets, mais il me semble que c’est bien la raison qui fait que le pétrole a autant baissé. Globalement, aujourd’hui les investissements sur des développements pétroliers nouveaux sont au point mort, pour des raisons de rentabilité et de disponibilités financières. Les gaz de schistes sont dans la même situation. Le rôle des « compagnies pétrolières » est aujourd’hui de subir plutôt que de contrôler le marché. Il ne faut pas oublier que ce que l’on appelle les majors, c’est à dire les compagnies de statut privé ne produisant pas sur des zones « captives » et qui sont dans l’ordre Exxon, Shell, BP, Chevron, Total, Agip, ne représentent en cumulé que 11% de la production mondiale (Total<1%). De plus, la politique des états qui leur confient l’exploration et la production de leurs gisements nationaux est maintenant, le plus souvent, de ne les utiliser que comme société de service sans leur accorder la propriété des gisements ni même souvent des installations. Comment dans ces conditions pourraient elles avoir une influence sensible sur le marché ?


    • Tzecoatl Gandalf 26 février 2016 16:29

      @M de Sourcessure


      Les économies ne redémarrent pas pour différentes raisons :
      - dégoût d’une mise en concurrence forcenée qui ne permet plus de prendre de risques, car c’est s’exposer pour une grosse frange au mondialisme et à tout ses dumpings ;
      - facture écologique (maladies, pollution, raréfaction de certaines ressources naturelles) ;
      - idéologies et modes de fonctionnement économiques dépassés dont les activités de prédation, les plus lucratives, sapent les autres volontés ;


  • Donbar 25 février 2016 18:05

    L’OPEP a-t-elle jamais « servi » à quelque chose sinon à introduire d’inutiles à-coups dans les cours ? Après un choc, un contre-choc et ainsi de suite. Un mythe à oublier ?


  • njama njama 26 février 2016 07:43

    Les États-Unis s’autorisent à nouveau à exporter du pétrole… à perte et dans un marché saturé
    Par Philippe Béchade18 déc 2015

    Moody’s exclut un rebond des matières premières en 2016 et abaisse la notation, pêle-mêle, des grands consortiums miniers et des sociétés productrices de pétrole partout dans le monde, en particulier aux États-Unis.

    En cause : le fait que le Congrès US vient de mettre fin mardi à l’interdiction d’exporter du pétrole extrait sur le sol américain qui avait été instaurée en 1973 suite à la première grande crise pétrolière de l’Histoire.

    Mais quel pétrole les USA vont-ils bien pouvoir exporter : du shale oil à 35$, quand son coût d’extraction moyen est de 70$ (et de 50$ pour les plus chanceux) ?

    En réalité, le but de l’opération serait de pouvoir procéder à des swaps (échange baril pour baril) de qualité, notamment avec le Mexique, en lui livrant du « brut léger » que son voisin à les moyens de raffiner en l’échange d’une « huile » plus visqueuse que les raffineries du Texas et de Louisiane peuvent traiter (il s’agit souvent de pétrole « lourd » importé du Proche Orient »).

    Aussi, ce n’est pas demain que les États-Unis vont inonder la planète de leur pétrole (l’Iran aura fait son grand retour avant)… en revanche, les producteurs de gaz de schistes US (les mêmes qui sortent par la même occasion un pétrole non-rentable) rêvent d’exporter du gaz liquéfié (c’est légal) à destination de l’Europe et surtout de l’Ukraine (ah si seulement Kiev pouvait dénoncer ses accords de livraison avec la Russie et se tourner vers l’Amérique !).
    http://labourseauquotidien.fr/shale-oil-petrole-swaps-exportation-usa-congres-1973/


    • njama njama 26 février 2016 07:49

      autre article
      en 1973, crise pétrolière, ou crise politique ?

      Les Etats-Unis vont de nouveau pouvoir exporter du pétrole

      LE MONDE ECONOMIE | 19.12.2015

      Pour la première fois depuis quarante ans, les Etats-Unis vont pouvoir exporter du pétrole brut. La Chambre des représentants américains a en effet voté, vendredi 18 décembre, un texte qui ouvre la voie à la levée de cette interdiction.

      Celle-ci avait été imposée dans la foulée de la guerre du Kippour, en 1973, et du premier choc pétrolier qui s’en est suivi. C’était une réponse à l’embargo imposé par les pays arabes aux alliés d’Israël. Le prix du pétrole avait alors quadruplé, passant de 3 dollars à 12 dollars, provoquant des pénuries, qui incitèrent Washington à se doter de réserves stratégiques et à interdire l’exportation dès 1975.
      [.......]

      http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/12/19/les-etats-unis-vont-de-nouveau-pouvoir-exporter-du-petrole_4835032_1656941.html


  • njama njama 26 février 2016 08:10

    Et si les États-Unis bluffaient, une fois de plus ?
    « l’OPEP n’a jamais été en mesure d’arracher une seule hausse des prix du pétrole, même de quelques centimes. »

    L’imposture du choc pétrolier de 1973
    par Eric Laurent , mardi 2 mai 2006

    Le choc pétrolier de 1973 et ses conséquences relèvent pour une bonne part d’une imposture gigantesque, efficacement orchestrée. La vérité est bien éloignée de la légende : en 1973, il n’y a jamais eu de véritable pénurie de pétrole. Il suffit d’examiner les faits un à un.
    ...
     Il suffit d’examiner les faits un à un.

    Le 19 octobre, au moment même où le royaume saoudien et ses homologues arabes décident de l’entrée en vigueur de l’embargo, le président Richard Nixon annonce publiquement l’octroi d’une aide militaire d’un montant de 2,2 milliards de dollars à destination d’Israël [1]. Dès le 8 octobre, deux jours après le déclenchement du conflit, le chef de l’Etat américain avait autorisé des avions d’El Al dépourvus d’immatriculation à se poser aux Etats-Unis pour approvisionner l’Etat hébreu en fournitures militaires.
    [.......]
     Plusieurs opérateurs pétroliers m’ont en effet confié que les Saoudiens n’ont jamais appliqué à la lettre l’embargo, utilisant les services d’opérateurs indépendants et de spéculateurs pour le contourner et vendre aux pays théoriquement « boycottés ».

    La vérité est bien éloignée de la légende : en 1973, il n’y a jamais eu de véritable pénurie de pétrole.
    ...
    Une vérité soigneusement cachée

    La crise de 1973 vient de sonner le glas du pétrole bradé et de la toute-puissance des compagnies pétrolières, qui contrôlaient 80 % des exportations mondiales. Au plus fort de l’embargo, les « sept soeurs » - Exxon, Shell, Texaco, Mobil, BP, Chevron et Gulf - publient des bénéfices records. Ceux d’Exxon, par exemple, sont en hausse de 80 % par rapport à l’année précédente. Ces gains proviennent de la plus-value considérable réalisée sur les stocks détenus par ces compagnies.

    Les consommateurs soupçonnent ces firmes d’avoir partie liée avec les pays producteurs. Après des décennies de règne sans partage, les grandes sociétés pétrolières voient une grande partie du pouvoir leur échapper, au profit de pays producteurs qu’elles ont pendant longtemps méprisés. Mais le soupçon des consommateurs n’est pas dénué de fondement. En coulisse, dans le plus grand secret, producteurs et majors du pétrole ont noué la plus improbable des alliances ; une vérité soigneusement cachée encore aujourd’hui. Sans cet accord, le « choc » pétrolier n’aurait jamais eu lieu.
    ...
    L’OPEP, un coupable tout trouvé

    Lorsque Richard Nixon apparaît à la télévision, le 27 novembre 1973, épuisé, butant sur les mots, son allocution marque les esprits : « Les Etats-Unis, lit-il, vont avoir à affronter les restrictions d’énergie les plus sévères qu’ils aient jamais connues, même pendant la Seconde Guerre mondiale. » Ces propos impressionnent, et très vite l’ensemble des responsables désignent le coupable tout trouvé : l’OPEP, et notamment ses membres arabes. Prenant la parole au Sénat, le sénateur Fullbright, président de la commission des Affaires étrangères, un des esprits les plus indépendants du Congrès, déclare : « Les producteurs arabes de pétrole n’ont que des forces militaires insignifiantes dans le monde d’aujourd’hui. Ils sont comme de faibles gazelles dans une jungle de grands fauves. Nous devons, comme amis, le leur rappeler. Ils prendraient pour eux-mêmes des risques terribles, s’ils en venaient à menacer vraiment l’équilibre économique et social des grandes puissances industrielles, la nôtre en particulier [6].  »

    L’avertissement est clair, mais les pays producteurs n’ont jamais songé à s’engager dans une épreuve de force avec l’Occident. Ils n’en ont ni la volonté ni les moyens. Pourtant, une campagne extrêmement efficace va souligner les dangers que ces pays en développement font peser sur notre indépendance et notre prospérité. Dans la presse, l’OPEP devient brusquement un « cartel » dictant sa loi, et aucun connaisseur du dossier ne prend la peine de rappeler qu’entre 1960, date de sa création, et 1971, date de la signature des accords de Téhéran, l’OPEP n’a jamais été en mesure d’arracher une seule hausse des prix du pétrole, même de quelques centimes. Pis, durant cette crise, le prix du pétrole, en valeur absolue, n’a cessé de baisser.
    ...
    Les vraies raisons de l’imposture

    Pourtant, en analysant froidement les faits, on peut se demander si ces cris d’effroi et ces lamentations ne servent pas à masquer une gigantesque manipulation. Depuis deux ans, les responsables de l’industrie pétrolière ne cachent pas que les investissements futurs exigeront des sommes énormes, qui ne pourront être obtenues que par une augmentation notable des prix. Prenant la parole à Rome en 1973, David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank et chef de file de la célèbre dynastie, chiffre à « 3 trilliards de dollars (3000 milliards de dollars) les besoins de l’industrie pétrolière pour les années à venir en matière d’investissements », et il ajoute : « Pour ces firmes, l’investissement commande la production. » (...)

    Un fait essentiel a été soigneusement caché, qui explique l’intervention de David Rockefeller à Rome en 1973, sur les immenses besoins en capitaux de l’industrie pétrolière. A la veille du choc de 1973, les grandes compagnies affrontent d’énormes difficultés financières, qu’elles dissimulent soigneusement. Certaines d’entre elles sont même au bord du dépôt de bilan. Elles ont investi dans des projets dont le coût final se révèle dans certains cas cinq à dix fois supérieur aux estimations de départ...

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/l-imposture-du-choc-petrolier-de-9304


  • zygzornifle zygzornifle 26 février 2016 08:28

    on s’en fiche, dans 10 ans nous serons l’Europe Saoudite province du Qatar et de l’Arabie Saoudite et on se baignera dans leur pétrole .....


    • Tzecoatl Gandalf 26 février 2016 17:20

      @zygzornifle

      Avec des groupuscules type Al-Vosra pour faire passer des merdoducs de la petite Bretagne à la Grande.

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