vendredi 17 décembre 2010 - par Raphael JORNET

La BCE, le Smic et le petit lapin

Donc, la Banque Centrale Européenne a décidé d'augmenter son capital social à partir du 29 décembre 2010. Cela ne s'était jamais fait depuis sa création.
 
L'augmentation du capital de la BCE sera de 86% pour 2011, à cause de «  la volatilité accrue des taux de change, les taux d'intérêt, du prix de l'or et des risques liés aux crédits. »
 
La Banque de France verra sa contribution augmenter de 819 millions pour 2011.
La Banque de France peut.
 
Il y a 3 millions de salariés payés au Smic en France. En 2010, le Smic brut était de 1343 euros.
 
Un groupe d'experts avait jugé qu'il ne fallait pas donner de coup de pouce au Smic de 2011 « au delà des mécanismes légaux ».
 
Xavier Bertrand a entendu ces experts et s'est opposé au coup de pouce. En conséquence, le montant du smic mensuel brut sera porté à 1 365 € brut au 1er janvier 2011.
 
L'augmentation mensuelle brute sera de 22 euros par Smicard en 2011.
 
Le coût de l'augmentation annuelle du Smic pour 3 millions de smicards sera donc de 792 millions d'euros pour 2011.
La France ne peut pas plus.
 
Xavier Bertrand, qui voulait en octobre 2010, que « les ministres publient leurs revenus  », doit bien percevoir 20 000 euros net par mois.


3 réactions


  • BA 17 décembre 2010 12:47

    Il suffit de lire les chiffres pour comprendre les besoins de la BCE. Ses comptes affichent un montant de capital souscrit de 5,8 milliards d’euros pour un total de bilan de 138 milliards d’euros, et encore, ces données remontent à fin 2009, avant que la BCE ne se lance dans des opérations de sauvetage.

    Le ratio de levier financier s’élève donc à 24, score que l’on jugerait dangereux pour une banque commerciale et qui est à peine inférieur… à celui qu’affichait Lehman Brothers avant d’imploser.

     

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html

    Ces données remontent à fin 2009.

    Et fin 2010 ?

    Où en est la BCE fin 2010 ?

    A combien s’élève son ratio de levier financier ?

    En tout cas, la situation de la BCE est à ce point désespérée que jeudi 16 décembre, les dirigeants de la BCE sont allés à Bruxelles mendier auprès des chefs d’Etat et de gouvernement.

    Les dirigeants de la BCE sont allés implorer les chefs d’Etat et de gouvernement :

    « Nous avons fait le sale boulot : nous avons racheté des obligations pourries, que plus personne ne veut ! Nous avons racheté des obligations pourries de l’Etat portugais, de l’Etat irlandais, de l’Etat italien, de l’Etat grec, de l’Etat espagnol ! Et maintenant, nous sommes en faillite ! Vous devez nous recapitaliser ! Vous comprenez, la Banque Centrale Européenne est TOO BIG TO FAIL ! »

    Comme d’habitude, les chefs d’Etat et de gouvernement vont renflouer une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Cette fois, les contribuables européens vont payer des milliards d’euros pour recapitaliser la Banque Centrale Européenne.

    Mais à part ça, c’est toujours la même chanson : recapitaliser une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Comme d’hab.


    • Peretz Peretz 17 décembre 2010 17:13

      Pas de « coup de pouce » Ce que je considére comme une véritable supercherie : son indexation sur le taux de l’inflation, dont le chiffre officiel fourni par l’INSEE est déjà discutable (hors tabac, et remboursements S.Sale). Ensuite, la baisse du pouvoir d’achat des revenus indexés sur le SMIC est patente sur le long terme est insidieuse car portant sur de nombreuses années. C’est le principe, vu dans un sens inverse à celui que l’on connaît, des intérêts composés. En effet, une simple remise à niveau du SMIC et autres revenus qui sont indexés n’empêche que pendant un an, pendant ce retard donc, ces revenus stagnent alors que l’inflation augmente en continu. Le rattrapage devrait se faire également en continu au moins mensuellement, aussitôt que l’indice est connu et non chaque année. Certes il peut y avoir un « coup de pouce » sur le long terme, mais c’est rare et on ne sait pas comment il est calculé. D’autre part cette indexation est basée en partie sur une augmentation moyenne des salaires ouvriers laquelle peut se situer en dessous de l’indice de l’inflation : les salaires moyens ouvriers ont de leur côté, tendance à n’augmenter qu’en relation avec le salaire minimum garanti, ce qui renforce cette anomalie en amplifiant le phénomène de stagnation, d’autant que là aussi la perte annuelle s’applique : le SMIC qui baisse en valeur absolue induit en retour une augmentation elle-même plus faible que la moyenne. On tourne en rond. Cette double indexation montre que cette méthode semble faite pour retarder et diminuer les revenus salariés réels conformément aux souhaits des entreprises. Même principe concernant les retraites indexées sur l’inflation. Mais où sont les syndicats ? www.voixcitoyennes.fr


  • BA 18 décembre 2010 00:11

    L’Eurosystème est une institution européenne, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) des États membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro. Il s’agit donc, en quelque sorte, de l’institution qui gère la zone euro.

    (Source : Wikipedia)

    Lisez cet article :

    Il suffit de lire les chiffres pour comprendre les besoins de la BCE. Ses comptes affichent un montant de capital souscrit de 5,8 milliards d’euros pour un total de bilan de 138 milliards d’euros, et encore, ces données remontent à fin 2009, avant que la BCE ne se lance dans des opérations de sauvetage.

    Le ratio de levier financier s’élève donc à 24, score que l’on jugerait dangereux pour une banque commerciale et qui est à peine inférieur... à celui qu’affichait Lehman Brothers avant d’imploser.

    Le tableau est le même à l’échelon de l’Eurosystème tout entier : fin octobre, le montant total des actifs valait 24 fois les capitaux propres.

    Mais le problème de fond n’est pas au niveau des chiffres. L’Eurosystème souscrit depuis un bon moment aux emprunts d’Etat émis par des pays de second rang comme l’Irlande, la Grèce, le Portugal ou l’Espagne, les fameux « PIGS ».

    Si un seul se déclarait en faillite, la banque centrale perdrait gros. L’Eurosystème a aussi accordé des prêts aux banques de ces pays pour 334 milliards d’euros.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html


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