samedi 9 mars 2013 - par ProfesseurForex.com

La BCE va-t-elle abaisser son taux directeur à 0,50 % ?

La BCE et la BoE entrent en piste cet après-midi et l’incertitude demeure, notamment en Angleterre avec des anticipations grandissantes concernant une baisse du taux directeur de la part de la BCE.

(ProfesseurForex.com) – Le consensus n’envisage pas une baisse du taux directeur ce mois-ci mais rappelons qu’au mois de décembre, la question avait été activement discutée au sein du conseil des gouverneurs. La majorité avait apparemment été atteinte mais les oppositions Allemande, Française ainsi que celle de Mario Draghi avaient triomphé.

Il n’est pas impossible que les gouverneurs se soient mis d’accord sur une date ultérieure en 2013 car d’après Mario Draghi, personne n’a voté en faveur d’une baisse du taux directeur aux mois de janvier et février.

En effet, la faiblesse persistante de l’économie de la Zone Euro, un chômage record, les craintes liées à la crise politique italienne et le retour de l’inflation au taux de 2 % annuel laissent la porte ouverte à un assouplissement des conditions de refinancement via une baisse du taux directeur à 0,50 % (actuellement à 0,75 %).

Cette incertitude politique Italienne, principal facteur à l’heure actuelle qui pèse sur la confiance économique, pourrait retarder le retour des investissements ainsi que la fin de la récession. Sans compter le risque de hausse des taux d’emprunt qui pourrait raviver de plus belle la crise de la dette si aucun gouvernement ne peut être trouvé de l’autre côté des Alpes d’ici de 15 mars.

Mario Draghi devrait être interrogé à propos du marasme politique de son pays. Cette impasse politique pourrait bien sérieusement atténuer l’effet dissuasif et apaisant de la volonté affichée de la BCE de racheter de la dette de manière illimitée si cela devenait nécessaire (via le programme de rachat d’obligation OMT, toujours non activé à ce jour).

Néanmoins, la BCE ne peut pas et ne voudra pas faire quelque chose pour aider l’Italie, et cela même si ses taux s’envolent car le pays n’est pas prêt à faire appel à l’aide de ses partenaires et à se soumettre en contrepartie au plan de réformes structurelles et budgétaires qu’ils lui dicteront.
Est-ce la raison pour laquelle nous avons entendu cette semaine des rumeurs laissant entendre que la BCE souhaite se retirer de la Troïka afin de ne protéger son indépendance et pouvoir agir sur le marché obligataire Italien en toute indépendance ?

Mais la situation n’est pour l’instant pas urgente comme l’atteste la nette détente des taux d’emprunt Espagnol (qui évoluent en phase avec les taux d’emprunt Italiens depuis le début de la crise) ce matin lors d’une émission obligataire à 5 et 10 ans.

Sur le plan économique, rappelons qu’en décembre, la BCE avait déclaré s’attendre à un recul du PIB de 0,3% en 2013 (la commission Européenne table sur le même chiffre dans son rapport de perspectives économiques hivernal) et une hausse des prix de 1,6%. Les perspectives de croissance devraient avoir été revues à la baisse, ce qui serait un facteur baissier pour l’Euro.

D’autres options sont également envisageables pour donner un peu d’oxygène à l’économie européenne sans pour autant toucher au fameux refi (taux directeur). L’extension des opérations de financement à trois mois à quantité illimitée et à taux fixe par exemple. Ou encore, faire passer les taux d’intérêt des dépôts bancaires à la BCE en territoire négatif afin de forcer les banques à stimuler leur activité de crédit.

Un retournement à la baisse lors de la conférence de presse de Mario Draghi n’est donc pas à écarter en cas de propos allant dans le sens d’une baisse du taux directeur ou d’annonce d’assouplissements monétaires comme cités dans e précédent paragraphe. Et cela en dépit d’un probable statu quo monétaire déjà largement « pricé » dans les cours.

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