lundi 11 janvier 2010 - par
La Bourse est-elle la Vie ?
Pour Ben Bernanke, Président de la Réserve Fédérale US, comme pour ses prédécesseurs et pour les responsables de la Trésorerie Américaine, les interventions de l’Etat Fédéral sur les marchés boursiers sont une arme contre la déflation.
En effet, le Gouvernement Américain n’hésite pas depuis plusieurs mois à faire appel à une politique extrême, sans être illégale, consistant à se lancer sur les marchés - à l’instar de tout investisseur - afin d’acheter, et donc de soutenir, les indices boursiers Américains, notamment l’indice Standard & Poor’s 500. De fait, ces actions agressives et répétitives, ayant vu la Fed et le Département du Trésor aller jusqu’à se porter acquéreurs d’actions bien spécifiques de sociétés Américaines, serait supposées représenter une alternative à des injections massives de liquidités porteuses du germe inflationniste tout en autorisant une stabilisation des marchés...
Les termes d’un accord - il va de soi informel - entre le Gouvernement US et les Banques importantes du pays permettent ainsi aux deniers publics d’intervenir sur les marchés - réglementés ou pas, Américains ou même étrangers - afin d’acheter théoriquement toute valeur ou toute marchandise dans le but de pomper de la liquidité vers le système.
Cette priorité - réelle obsession en réalité - des responsables Américains successifs au plus haut niveau accordée à freiner la chute de leurs marchés boursiers ayant abouti à la création au sein de la Fed en 1989 d’un "Plunge Protection Team", véritable commando comprenant également des représentants de ces établissements financiers tentaculaires ainsi que des responsables des principales bourses du pays, ayant pour mission de stopper par tous les moyens, y compris les moins transparents, la plongée des actifs cotés. Les interventions de ce team ont ainsi été couronnées de succès dans la catastrophe évitée de justesse suite à la faillite du fonds Long Term Capital Management en 1998.
Elles expliquent par ailleurs la flambée boursière absolument sans précédent depuis Mars 2008 ayant vu l’indice S&P 500 s’apprécier de plus de 65% en moins de dix mois et alors même que les investisseurs traditionnels - institutionnels, fonds de pension, privés US et investisseurs étrangers - sont restés sur le banc de touche voire se sont avérés pour certains nets vendeurs d’actions. De surcroît, cette progression pharamineuse des indices boursiers en un temps record, une première dans l’historique des Bourses, s’est opérée le plus souvent - particulièrement dès Septembre 2009 - par des interventions discrètes sur l’indice des « futures » S&P 500 et donc après la clôture du marché officiel.
Ces sommes colossales déversées sur les marchés, dont l’origine est très difficile à identifier pour le moment du fait du refus opposé par Bernanke d’ouvrir les comptes de la Fed, ont néanmoins évité aux Banques de subir le processus cauchemardesque du "deleveraging" - consistant à se résigner à prendre les pertes sur leurs placements douteux - par l’entremise des multiples injections de liquidités ayant propulsé les capitalisations boursières.
Ces manipulations boursières étant appelées à se poursuivre jusqu’à ce que le "sentiment de richesse" induit par deux ou trois trimestres consécutifs de croissance économique positive soit rétabli au sein d’une population et d’entrepreneurs ayant la Bourse pour seul et unique baromètre ! Et pour cause du reste puisque la définition même de "bourse", qui englobe aujourd’hui l’intégralité du spectre de l’activité économique, des actions aux obligations en passant par les monnaies, les prêts hypothécaires, les assurances et autres débentures, s’est départie de toute éthique puisque le système ne profite quasiment plus qu’à ceux qui, jouant avec l’argent des autres, prennent des risques excessifs.
Les Banques Américaines ne sont-elles pas en effet toujours en plein processus de vente de leurs hypothèques douteuses à Fannie Mae et à Freddie Mac alors même que nombre de propriétés concernées par ces prêts immobiliers sont ... en voie de démolition ?
Les ventes à découvert, consistant à vendre des actions que l’on ne possède pas, des titres de Lehman, de Washington Mutual et d’autres entreprises ayant fait banqueroute, n’ont-elles pas enrichi d’heureux spéculateurs ?
Ces mêmes ventes à découvert qui, au dire des opérateurs et des organes de régulation, président à la flexibilité des marchés, ne créent-elles pas ce que l’on appelle des "titres fantômes", c’est-à-dire une apparence d’actions ayant abouti par exemple à l’occasion d’une assemblée générale des actionnaires de Bank of America tenue il y a plusieurs mois à compter deux fois plus de votants (présumés actionnaires) que ne laissait apparaître le registre officiel ?
Pourquoi la loi Américaine soustrait-elle à l’imposition sur la plus value les vendeurs à découvert d’actions de sociétés en faillite ayant néanmoins pris leurs profits à temps ? Cette loi n’est-elle pas un appel dément à la spéculation agressive contre les sociétés fragiles de l’économie réelle visant à les précipiter dans une faillite qui sera toutefois profitable à une frange d’investisseurs ?
En vertu de quelle morale le Gouvernement Américain se permet-il donc d’insuffler généreusement et incessamment des liquidités sur des marchés boursiers tout en permettant au passage aux spéculateurs d’en tirer des profits pour le moins illégitimes ?
Contrairement à la propagande officielle assenée par l’establishment financier et largement relayé par les médias traditionnels, la hausse des Bourses n’implique hélas nullement la reprise économique.
Les termes d’un accord - il va de soi informel - entre le Gouvernement US et les Banques importantes du pays permettent ainsi aux deniers publics d’intervenir sur les marchés - réglementés ou pas, Américains ou même étrangers - afin d’acheter théoriquement toute valeur ou toute marchandise dans le but de pomper de la liquidité vers le système.
Cette priorité - réelle obsession en réalité - des responsables Américains successifs au plus haut niveau accordée à freiner la chute de leurs marchés boursiers ayant abouti à la création au sein de la Fed en 1989 d’un "Plunge Protection Team", véritable commando comprenant également des représentants de ces établissements financiers tentaculaires ainsi que des responsables des principales bourses du pays, ayant pour mission de stopper par tous les moyens, y compris les moins transparents, la plongée des actifs cotés. Les interventions de ce team ont ainsi été couronnées de succès dans la catastrophe évitée de justesse suite à la faillite du fonds Long Term Capital Management en 1998.
Elles expliquent par ailleurs la flambée boursière absolument sans précédent depuis Mars 2008 ayant vu l’indice S&P 500 s’apprécier de plus de 65% en moins de dix mois et alors même que les investisseurs traditionnels - institutionnels, fonds de pension, privés US et investisseurs étrangers - sont restés sur le banc de touche voire se sont avérés pour certains nets vendeurs d’actions. De surcroît, cette progression pharamineuse des indices boursiers en un temps record, une première dans l’historique des Bourses, s’est opérée le plus souvent - particulièrement dès Septembre 2009 - par des interventions discrètes sur l’indice des « futures » S&P 500 et donc après la clôture du marché officiel.
Ces sommes colossales déversées sur les marchés, dont l’origine est très difficile à identifier pour le moment du fait du refus opposé par Bernanke d’ouvrir les comptes de la Fed, ont néanmoins évité aux Banques de subir le processus cauchemardesque du "deleveraging" - consistant à se résigner à prendre les pertes sur leurs placements douteux - par l’entremise des multiples injections de liquidités ayant propulsé les capitalisations boursières.
Ces manipulations boursières étant appelées à se poursuivre jusqu’à ce que le "sentiment de richesse" induit par deux ou trois trimestres consécutifs de croissance économique positive soit rétabli au sein d’une population et d’entrepreneurs ayant la Bourse pour seul et unique baromètre ! Et pour cause du reste puisque la définition même de "bourse", qui englobe aujourd’hui l’intégralité du spectre de l’activité économique, des actions aux obligations en passant par les monnaies, les prêts hypothécaires, les assurances et autres débentures, s’est départie de toute éthique puisque le système ne profite quasiment plus qu’à ceux qui, jouant avec l’argent des autres, prennent des risques excessifs.
Les Banques Américaines ne sont-elles pas en effet toujours en plein processus de vente de leurs hypothèques douteuses à Fannie Mae et à Freddie Mac alors même que nombre de propriétés concernées par ces prêts immobiliers sont ... en voie de démolition ?
Les ventes à découvert, consistant à vendre des actions que l’on ne possède pas, des titres de Lehman, de Washington Mutual et d’autres entreprises ayant fait banqueroute, n’ont-elles pas enrichi d’heureux spéculateurs ?
Ces mêmes ventes à découvert qui, au dire des opérateurs et des organes de régulation, président à la flexibilité des marchés, ne créent-elles pas ce que l’on appelle des "titres fantômes", c’est-à-dire une apparence d’actions ayant abouti par exemple à l’occasion d’une assemblée générale des actionnaires de Bank of America tenue il y a plusieurs mois à compter deux fois plus de votants (présumés actionnaires) que ne laissait apparaître le registre officiel ?
Pourquoi la loi Américaine soustrait-elle à l’imposition sur la plus value les vendeurs à découvert d’actions de sociétés en faillite ayant néanmoins pris leurs profits à temps ? Cette loi n’est-elle pas un appel dément à la spéculation agressive contre les sociétés fragiles de l’économie réelle visant à les précipiter dans une faillite qui sera toutefois profitable à une frange d’investisseurs ?
En vertu de quelle morale le Gouvernement Américain se permet-il donc d’insuffler généreusement et incessamment des liquidités sur des marchés boursiers tout en permettant au passage aux spéculateurs d’en tirer des profits pour le moins illégitimes ?
Contrairement à la propagande officielle assenée par l’establishment financier et largement relayé par les médias traditionnels, la hausse des Bourses n’implique hélas nullement la reprise économique.