La crise (de panique) du coronavirus
Le coronavirus est arrivé en France et les médias ont fait leur œuvre en déclenchant un phénomène de panique à plusieurs niveaux. Les médias ont tous pour but d’être vendus ou de générer du clic sur internet pour gagner du fric via les pubs. Il faut donc toujours plus de sensationnel et la peur du coronavirus est excellente pour leurs affaires. Même si le coronavirus est dangereux et tue des personnes fragiles un peu partout dans le monde, déclencher une panique est complètement irresponsable et donne des conséquences extrêmement graves que ce soit d’un point de vue sanitaire, social ou même économique. Pour l’économie, on va voir que le coronavirus est un excellent moyen de comprendre la vraie stratégie de ce gouvernement.
Lien vers la vidéo : https://youtu.be/vigaZAuMwuI
Le risque sanitaire de la panique : la pénurie
Une des premières conséquences de la panique générée par les médias est la pénurie et la flambée des prix des solutions hydroalcooliques. On a même eu une réaction du ministre de l’économie qui a découvert à cette occasion ce qu’est une économie de marché. Comme quoi, on peut apprendre à tout âge, rien n’est perdu pour le gouvernement.
Pour ceux qui aiment l’histoire, c’est aussi ce qui est arrivé à Louis XVI. Au XVIIIe siècle, le roi décidait du prix du grain. Les physiocrates (qui étaient un peu les ancêtres des néolibéraux) ont convaincu Louis XVI de laisser libre le prix du grain parce que le marché allait le réguler tout seul. Louis XVI qui avait 20 ans s’est laissé convaincre et a validé l’Edit du Turgot qui a libéralisé le prix du grain. Évidemment, ce sont ces mêmes physiocrates, qui étaient des nobles et des bourgeois, qui ont tout de suite spéculé sur le grain, fait des réserves pour le vendre plus cher et déclenché la grande famine qui a mené à la révolution française. Finalement, c’est Louis XVI qui s’est fait couper la tête. Les physiocrates eux continuent de diriger toute la pensée économique depuis plus de 2 siècles en évoluant vers le libéralisme et le néo-libéralisme.
Au passage, pour mes lecteurs qui me demandent de faire un article pour dénoncer l’influence néolibérale de l’Europe sur la nation française. Prenez le fil de l’histoire économique et vous verrez que c’est bien l’école de pensée française qui a construit la pensée économique amenant au néolibéralisme. La France ne subit pas le libéralisme européen, mais l’Europe subit le libéralisme français.
L’autre pénurie dont nous entendons parler depuis quelques jours est celle des masques de protection. La panique générée par les médias fait aussi exploser la vente des masques de protection et la flambée des prix. Donc un certain nombre de petits malins qui ont compris ce que c’est qu’une économie de marché, pas comme le ministre de l’économie, ce sont dit que c’est le moment d’aller les piquer et de faire des stocks pour pouvoir les revendre à prix d’or. Ces masques n’empêchent même pas d’attraper le coronavirus, cependant il y a des gamins dans les hôpitaux qui sont malades, qui n’ont plus de défenses immunitaires et qui risquent de mourir à cause de ces vols et donc à cause de la panique générée par les médias.
Plus grave, si les gens se mettaient à faire des stocks de doliprane à force de paniquer, ils pourraient générer des pénuries et empêcher les malades du coronavirus, de la grippe ou d’autres maladies hivernales, de pouvoir acheter ce médicament et donc de faire baisser leur température ou celle de leur enfant, et ça c’est dangereux.
Le plus souvent ce sont les paniques générées par les médias qui créent les problèmes et les pénuries. Par exemple cet automne avec les gilets jaunes, on a eu un blocage de raffinerie pendant plusieurs jours, qui n’a pas été repris par les médias parce que le sujet ne faisait plus vendre. Résultat, aucun impact sur les stations essences, elles ont vécu pendant plusieurs jours sur leur stock.
À Noël, en revanche on a eu une menace de blocage qui a été reprise dans tous les médias régionaux, puisque c’était contre la réforme des retraites et que ce sujet était à la mode. Tout le monde s’est précipité pour faire le plein et en une demi-journée, toutes les stations étaient vides, alors que finalement personne n’a bloqué la raffinerie. Les médias ont été les seuls responsables de la pénurie.
Il faut avoir conscience que c’est la panique qui est dangereuse et qui empêche de s’organiser correctement. Les personnes qui écrivent des articles et des commentaires alarmistes sur le sujet du coronavirus feraient bien aussi de réfléchir à leur responsabilité.
D’ailleurs le 15 est surchargé d’appels. Plusieurs témoignages de personnes qui ont été en contact avec le coronavirus et qui ont présenté les symptômes de fièvre et de toux, m’ont dit avoir appelé le 15. La personne du 15 leur a répondu de prendre des médicaments pour faire baisser la fièvre parce qu’ils ne prennent en charge que les personnes en détresse respiratoire.
Cela veut dire que les médecins ont des consignes d’efficacité face à ce virus, qui peut être très dangereux puisqu’il tue des gens, mais est heureusement bénin dans une majorité de cas. Cela veut dire aussi que le nombre de contaminés comptabilisés que vous voyez tous les jours dans les médias est complètement bidon est que la réalité est bien plus élevée. La seule chose qu’on compte correctement ce sont les personnes en détresse respiratoire et malheureusement les personnes qui en décèdent. Donc encore une fois, puisqu’on ne compte que les personnes qui vont mal on surévalue la mortalité du virus.
Le risque économique de la panique : ils vont encore piquer dans la caisse
Les réponses du gouvernement à la crise du coronavirus vont nous permettre de mieux comprendre leur idéologie. On a tous pensé que c’était un gouvernement avec une vraie idéologie néolibérale. Néolibéral, ça veut casser toute règle collective, tout privatiser pour laisser faire le marché. Ils ont privatisé l’énergie, privatisé les trains, privatisé les aéroports, cassé le code du travail, baissé l’assurance chômage, sont en train de casser les retraites et le prochain chantier c’est la sécu. Là on a bien compris que pour les salariés, les retraités ou les chômeurs, on applique à la lettre le néolibéralisme.
Maintenant pour les entreprises le néolibéralisme ça veut dire, normalement, qu’on laisse aussi faire le marché. Si une entreprise n’est pas capable de résister à une crise, par exemple le coronavirus qui fait baisser le nombre de touristes, qui fait que les gens vont moins acheter de produit de luxe ou qui donne des difficultés d’approvisionnement de certaines pièces, alors tant pis. Si Bernard Arnault doit perdre sa fortune et ses usines, tant pis c’est la loi du marché, on aura juste prouvé que son entreprise n’était pas viable et on verra si une autre entreprise refait son activité plus tard parce que le marché sera revenu. D’ailleurs normalement en France, on a mis en place des mécanismes d’assurance, par exemple l’assurance chômage pour permettre aux salariés de continuer à vivre même si leur boîte se casse la figure. On peut laisser faire le marché.
Mais là on constate que non. L’État pour ses copains ne va pas laisser faire le marché. Avant même que les entreprises aient commencé à répertorier leurs pertes le gouvernement annonce d’énormes cadeaux à destination des grands patrons. Ces cadeaux vont notamment prendre la forme d’allègement de charges sociales, autrement dit les entreprises vont moins cotiser pour la sécurité sociale et la retraite, et d’allègements d’impôts.
La nouvelle réforme des retraites va faire que nous allons dorénavant gagner des points de retraites. Ces points seront transformés en euros, au moment de notre passage en retraite. Avant on ne peut pas savoir ce que ça vaut. Avec ces mesures, le gouvernement est déjà en train de raboter les sous de notre retraite. Donc quand on voudra la prendre, on verra qu’il ne reste quasiment plus rien du fait de tout ce qu’ils auront réussi à donner avant en cadeau.
Ces aides d’ailleurs, comme le Crédit d’Impôts Compétitivité-Emploi (CICE) rappelez-vous, ne comportent jamais la moindre contrepartie. Le CICE a permis à toutes les grosses entreprises françaises de ne pas payer leurs cotisations sociales, et a coûté plus de 100 milliards d’euros pour 0 emploi créé. Le pognon a juste fini dans la poche des actionnaires pour permettre à la France de battre tous les records européens de dividendes.
Ça a aussi permis de faire un gros trou dans les retraites et la sécu, et à Emmanuel Macron de dire qu’il y a un problème et qu’il faut les dézinguer.
Le coronavirus va être une nouvelle excuse pour encore piquer du pognon dans la caisse pour le donner aux mêmes personnes sans aucune contrepartie. Ils continueront d’ailleurs de mettre les gens en chômage partiel ou de les licencier, en revanche ils se serviront du fric pour garantir la rémunération des actionnaires.
Si on résume, le libéralisme et la concurrence c’est bon pour les ploucs, les salariés, les retraités et les chômeurs, en revanche les puissants et les actionnaires auront toujours droit à la solidarité nationale.