vendredi 17 août 2007 - par Thomas Guénolé

La crise financière pour les nuls

Que diriez-vous d’une explication simple de la crise financière ?

Comme souvent dans les crises financières, ce qui se passe est simple, mais c’est expliqué avec des termes complexes et en bâclant l’analyse. Or le fait que cette crise soit mal comprise alimente les phénomènes de panique. Essayons donc d’expliquer les choses clairement.

Tout se résume à un effet domino. Imaginez un alignement avec deux dominos posés l’un à côté de l’autre, et une file de dominos derrière eux : les deux premiers tombent, et une réaction en chaîne fait tomber tous les autres après eux.

Aux Etats-Unis, des établissements de crédit prêtent de l’argent à des ménages franchement pauvres. Ces ménages doivent rembourser pendant deux ans les intérêts du prêt, puis à la fois le prêt et les intérêts la troisième année. Or il y a actuellement beaucoup de ménages qui n’arrivent pas à rembourser. Donc la valeur de ces prêts diminue. C’est l’un des deux premiers dominos.

Aux Etats-Unis, toujours, des établissements de crédit prêtent de l’argent à des ménages américains qui sont propriétaires d’un bien immobilier. C’est ce bien immobilier qui sert de « caution. » Mais ça fait six mois que la demande de biens immobiliers stagne, et du coup, ça fait deux mois que les prix des biens immobiliers baissent. Comme la valeur des biens immobiliers baisse, les établissements de crédit se retournent vers ces ménages pour leur demander de l’argent qu’ils n’ont pas forcément. Ce qui fait que les établissements de crédit ont du mal à maintenir la valeur de ces prêts. Ce qui fait que ces prêts perdent de la valeur. C’est l’autre premier domino.

Ces établissements de crédit ont « titrisé » leurs prêts : en clair, ils en ont fait des produits qu’on peut acheter et vendre en bourse. C’est comme si vous deviez de l’argent à quelqu’un, et que ce quelqu’un revend votre dette à quelqu’un d’autre. Comme la rentabilité promise était élevée, des fonds d’investissement ont acheté ces titres boursiers. Mais comme ces titres perdent de la valeur, ces fonds d’investissement veulent les vendre. Or il n’y a pas d’acheteur, sauf à des prix cassés. C’est le troisième domino.

Pour ne pas avoir des problèmes de trésorerie, ces fonds d’investissement vendent d’autres titres boursiers qu’ils détiennent, des titres qui n’ont rien à voir avec ces prêts. Du coup, non seulement la valeur de ces titres boursiers baisse, mais en plus, les banques auprès desquelles ces fonds avaient acheté ces titres ont beaucoup moins d’argent d’un seul coup. C’est le quatrième domino.

Les banques concernées ayant beaucoup moins d’argent d’un seul coup, elles cherchent à se faire prêter de l’argent par d’autres banques : c’est quelque chose qui se fait tous les jours, et on appelle ça le marché interbancaire. Mais comme chaque banque ignore à quel point les autres banques ont des problèmes, toutes les banques se méfient les unes des autres, et refusent de se prêter de l’argent. Donc des banques de plus en plus nombreuses ont des problèmes de trésorerie. C’est le cinquième domino.

Si de nombreuses banques gardent des problèmes de trésorerie, c’est toute l’activité financière qui peut être endommagée. Donc les banques centrales (américaine et européenne, principalement) prêtent de l’argent aux banques concernées. Le but est de rétablir, à moyen terme, une situation stable. C’est le sixième domino.

Les acteurs boursiers dans leur ensemble ont besoin d’avoir toujours de l’argent frais de côté, pour ne pas être obligés de vendre des titres boursiers à chaque fois qu’un de leurs investisseurs veut reprendre l’argent qu’il a chez eux. Comme beaucoup de titres boursiers baissent, ils vendent : soit pour être sûrs de garder assez d’argent frais de côté, soit par panique. Et du coup, les titres boursiers continuent à baisser. C’est le septième domino.

Voilà pourquoi, au fil de cette crise financière, beaucoup de titres boursiers sont en baisse, beaucoup de banques ont des problèmes de trésorerie, et beaucoup d’acteurs boursiers vendent à tort et à travers. La bonne nouvelle, c’est que sauf catastrophe la situation devrait redevenir stable dans les prochaines semaines. La mauvaise, c’est qu’entre-temps tous ceux qui auront vendu des titres sans rapport avec le marché du crédit auront commis une erreur. La très mauvaise, c’est que de nombreux petits épargnants à qui des banques avaient vendu des « placements sûrs » vont être les dindons de la farce, comme toujours.

Thomas Guénolé



165 réactions


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 août 2007 09:58

    Lumineux ! J’ai tout compris. J’apprécie cet effort de clarté, à une époque où on se donne beaucoup de mal pour nous expliquer « qu’il ne s’agit pas d’un krach », et qu’il s’agit d’une « baisse momentanée », témoin d’une « grande réactivité des marchés ». Expliqué comme vous le faites, on panique beaucoup moins....


    • Avatar 17 août 2007 18:19

      Merci à l’auteur.

      C’est clair et concis.


    • Aujourd’hui 18 août 2007 15:52

      Cet article ressemble aux « vulgarisations » dans le plus pur fil de l’idéologie de Sciences Po. Mais tout le monde ne voit pas les choses de la même façon.

      Par exemple, dans cet article que je viens de voir passer et qui annonce une suite :

      http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=228

      On lit, d’emblée :

      " Sarkozy, Bush, médias, lobbying... et ce qu’on nous prépare (1)

      On parle partout d’une prétendue « crise économique ». Les médias, même « citoyens », s’emploient déjà à nous expliquer en quoi, d’après eux, cela consiste. Apparemment, nous n’étions pas au courant, mais il faudra semble-t-il que « Sarkozy intervienne » à la rentrée, voire même tout de suite. L’intéressé a déjà « interpellé le G7 ». En même temps, les manœuvres militaires de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’annonce par Vladimir Poutine, le 17 août, de la reprise effective des vols de bombardiers stratégiques russes, semblent être exploitées pour créer une ambiance permettant aux « experts » occidentaux de « justifier » une militarisation rapide de l’Europe et un renforcement de son alliance avec les Etats-Unis. Cependant, cette propagande ne saurait résister à une analyse tant soit peu sérieuse. D’abord, parce que le pouvoir des lobbies financiers dans ce début de siècle est tel, qu’aucune crise économique ne saurait avoir lieu sans leur « consentement » et sans présenter un avantage pour eux. Ensuite, parce que les manœuvres militaires de l’OCS ressemblent étrangement à des essais de répression d’émeutes et de soulèvements populaires.

      Enfin, depuis le début des années 1990 on a vu se mettre en place un partage des rôles à l’échelle planétaire où la Russie et la Chine ont des fonctions bien définies. Notamment, sur le plan du dumping social et de l’organisation de la gendarmerie mondiale que la « transversalisation » générale de la politique contribue à accélérer... "


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 18 août 2007 17:36

      Je suis d’accord avec le dernier commentaire, et j’ajouterai que le rôle d’un média citoyen ne doit pas être de chercher à nous rendre plus c... que nous ne le sommes.

      La théorie des crises du capitalisme date d’il y a un siècle et demi, du temps de Marx, lorsque le capitalisme avait une façade libérale. Mais, avec les expansions coloniales de la fin du XIX siècle, le système capitaliste a complètement changé et ses « crises » ne sont pas ce qu’elles apparentent. En général, elles font partie :

      - soit, de raquets organisés,

      - soit d’opérations de mainmise des oligarchies sur des patrimoines moins influents,

      - soit, encore, de bras de fer pour le contrôle d’une zone géographique, d’un continent, de la planète...

      et la liste n’est pas complète, loin de là. Il existe bien d’autres mobiles du même tonneau.

      La première guerre mondiale ne s’explique pas par une « crise cyclique » du capitalisme, mais bien par les rivalités entre les grands holdings financiers. Et, depuis, ça n’a pas cessé. Quant à Wall Street, combien de « petits investisseurs », d’épargants... plumés par cette crise ?


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 18 août 2007 17:38

      Quelle crise ???

      Les super-riches ne s’en étaient jamais autant mis plein les poches...


    • Dégueuloir Dégueuloir 18 août 2007 20:55

      ce n’est simplement qu’une lézarde de plus dans la tour de Babel,j’ai bien peur que celle-ci ne s’écroule avant peu,tout comme le WTC..(tout un symbole)ce système capitaliste néo-libéral sera réduit en une montagne de gravas fumant....


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 18 août 2007 23:08

      « ce système capitaliste néo-libéral sera réduit en une montagne de gravas fumant.... »

      N’allez pas si vite ! Malheureusement, on annonçait ça déjà avant la guerre de 1914 et vous voyez où on en est. Le système a beaucoup de ressources, y compris pour se travestir auprès des citoyens et des travailleurs.

      Regardez comment fonctionne la « modération » ici. Je viens d’apprendre qu’un article, déjà cité dans les commentaires :

      http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=217

      a été refusé jeudi par Agoravox. Pourquoi ? Des modérateurs auraient-ils piqué une crise ? Personnellement, je trouve que les bons articles sont précisément ceux qui rendent les modérateurs un peu malades. Lorsque ce n’est pas le cas, il y a en général de quoi s’inquiéter.

      Pas grave, une version plus complète et encore plus « corsée » de l’article refusé par Agoravox est parue très rapidement ailleurs :

      http://quebec.indymedia.org/fr/node/27934

      Voir en outre, sur le blog de cet auteur :

      http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=228

      Mais je trouve que c’est dommage pour la crédibilité d’Agoravox. La modération ne devrait pas prendre la qualité, les opinions politiques et l’originalité en otages.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 août 2007 12:08

      Dans un premier temps j’ai préféré ne pas systématiquement répondre aux commentaires qui s’éloignent carrément du sujet de cet article. Mais il y a un moment où il faut quand même recentrer la discussion.

      Je n’ai rien contre les intervenants qui prophétisent l’écroulement du capitalisme financier : dès lors qu’elles sont argumentées, leurs opinions sont par définition respectables.

      Cela étant, un certain nombre d’intervenants multiplient les commentaires pour faire un lien entre la crise financière actuelle, qui est passagère, et des catastrophes de l’envergure du krach de 1929, ou encore pour mélanger cette crise avec la guerre en Irak ou les attentats du 11-septembre, ou encore pour assimiler le fait de ne pas partager leur opinion à de l’intoxication par un grand complot médiatique.

      Je voudrais donc simplement leur signaler trois choses :

      - il y a une différence fondamentale entre souhaiter l’écroulement du capitalisme financier parce qu’on en désapprouve les fondements, et démontrer qu’effectivement la crise actuelle est le début d’un écroulement ; or à ce jour, aucun des éléments de la crise financière actuelle ne permet de pronostiquer objectivement un « krach » de grande ampleur ;
      - intellectuellement, on ne peut mélanger deux choses qui n’ont rien à voir (par exemple la crise financière actuelle et la guerre en Irak) que si l’on démontre logiquement qu’il y a un lien entre ces deux choses ;
      - il est parfaitement possible d’être en profond désaccord avec les intervenants qui pronostiquent l’écroulement du capitalisme financier, sans être pour autant un intoxiqué par telle ou telle propagande ou un suppôt de Satan. smiley


    • Ingrid du Midi 19 août 2007 12:41

      Pardon, cher « Diplômé de Sciences Po Paris, promotion 2005. Militant de l’ex-UDF et futur Parti Démocrate, etc... » mais vous semblez être de ceux qui croient que ce qu’on apprend à Sciences Po est quelque chose de très profond parce que des « sommités » de la pensée unique y enseignent et parce que son directeur est invité au cercle de Bliderberg.

      Saviez-vous que, pendant que le pays se remplit de gens issus de HEC, Sciences PO, l’ENA et analogues, les ingénieurs, scientifiques, professionnels divers... quittent la France pour les Etats-Unis, alors qu’ils sont conscients des difficultés qu’ils recontreront là-bas parce que la situation n’y est pas bonne ? Dire qu’en France c’est encore pire, à cause entre autres de l’hégémonie des clans de « gestionnaires de la République ».

      Lorsque vous écrivez :

      « intellectuellement, on ne peut mélanger deux choses qui n’ont rien à voir (par exemple la crise financière actuelle et la guerre en Irak) que si l’on démontre logiquement qu’il y a un lien entre ces deux choses ; »

      c’est une énormité.

      Qui est derrière la guerre en Irak ? Toute le monde sait que ce sont des intérêts de financiers et de grandes multinationales. On parle souvent du petrole, mais il y a sans doute bien d’autres considérations. Par exemple, la situation géographique stratégique de l’Irak, y compris par rapport au commerce terrestre avec des pays comme la Chine.

      Qui est derrière cette prétendue « crise financière » ? Les mêmes oiseaux, qui veulent se faire nos poches. Pendant deux décennies on a poussé au surendettement, et maintenant on fait la rafle.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 août 2007 14:44

      Chère Ingrid,

      Lorsque vous écrivez ceci :

      << Pardon, cher « Diplômé de Sciences Po Paris, promotion 2005. Militant de l’ex-UDF et futur Parti Démocrate, etc... » mais vous semblez être de ceux qui croient que ce qu’on apprend à Sciences Po est quelque chose de très profond parce que des « sommités » de la pensée unique y enseignent et parce que son directeur est invité au cercle de Bliderberg. >>

      vous êtes dans la méchanceté gratuite, le préjugé et le mépris, alors que je n’ai pas souvenir de m’être montré impoli, condescendant ou même simplement désagréable au fil de cette discussion.

      Je trouve donc dommage que dans une discussion caractérisée par la diversité des opinions et la courtoisie des échanges, vous basculiez inutilement dans l’invective.


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 19 août 2007 16:13

      Cher auteur,

      Je ne pense pas qu’Ingrid ait cherché à vous « invectiver ». Elle s’est bornée à exprimer la pensée de beaucoup de Français, même si apparemment la modération d’Agoravox fait de plus en plus dans le lobbying et la « pensée unique » et empêche l’expression de ce genre de points de vue.

      Est-ce vous offenser, que de trouver que vous nous vendez de la pensée unique préfabriquée ? Et en plus, ils l’ont mis à la une, comme la propagande de l’autre jour sur le nucléaire, et bien d’autres récemment.

      Agoravox ferait peut-être dans la sarkotransversalité ?

      En tout cas, la mainmise de L’ENA + Sciences Po + HEC... sur l’administration, la politique et l’économie françaises date de bien avant. Elle s’est surtout développé depuis l’élection de Mitterrand. Mais vous pouvez comprendre que les professionnels partis aux Etats-Unis dont parle Ingrid soient en colère quand ils voient des gens issus de ces écoles diriger nos entreprises.

      En France, il ne reste plus de savoir faire mais ont est devenus des maîtres du « savoir savoir » et du « faire faire »...


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 août 2007 17:53

      Je trouve inutilement blessant, et de l’ordre du délit de sale gueule, de dénigrer mon article en me jetant à la figure que je suis diplômé de Sciences Po, comme si c’était quelque chose qui me rend d’office suspect ou quelque chose qui ôte d’emblée de la qualité à cet article.

      J’expose dans cet article une explication de la crise financière actuelle. On peut être d’accord avec cette analyse, comme on peut avoir des points de désaccords avec cette analyse, voire être en total désaccord. Dans ces deux derniers cas, on poste un commentaire pour exprimer sa critique et son propre point de vue, en exposant des contre-arguments. C’est la base d’un débat constructif entre personnes qui n’ont pas le même point de vue, et je suis totalement ouvert à ce type d’échange.

      En revanche, exprimer un désaccord en me jetant à la figure que je suis suspect et adepte de la pensée unique parce que je suis diplômé de Sciences Po est un procédé de type délit de sale gueule, inutilement agressif en plus d’être un préjugé regrettable.

      Même chose sur l’idée que publier quelque chose avec quoi vous êtes en désaccord serait par définition un complot de la pensée unique.


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 19 août 2007 20:44

      A l’auteur :

      Ne vous fâchez pas si des Français pensent : que l’ENA et Sciences Po devraient être supprimées ; que la notion d’ « école d’administration » n’a aucun sens, pas plus que celle d’ « études commerciales » d’ailleurs ; que par définition les « sciences politiques » objectives n’existent pas, alors qu’on veut nous le faire croire... et que l’ordonnance de 1945 a été l’une des pires mesures de l’histoire de la législation française. C’était d’ailleurs la période coloniale.

      Mais s’il a été question de Sciences Po, c’est sans doute parce que vous le mettez vous-même en avant dans votre présentation en tant qu’auteur, mais aussi parce que votre article répercute bien la même idéologie des « élites » françaises. Sans vouloir vous offenser.

      Si vous pensez que votre article ne fait pas « pensée unique », je vous propose pour comparaison des extraits d’un autre article que je viens de répérer par les Actualités de Google et qui, comme par hasard, est du même auteur censuré jeudi dernier :

      http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=5368

      Bruits de « crise économique », financement de l’Europe militaire et grande rafle financière mondiale

      La « masse salariale » des pays dits « riches » constitue un immense magot, sans précédent dans l’histoire, dont depuis deux décennies les oligarchies financières et industrielles ont entrepris de s’emparer. Mais il y a encore plus gros : l’ensemble du patrimoine des « petits citoyens ». Epargne, biens immobiliers... Telle est la cible de l’actuelle opération présentée sous couvert de « crise financière » et qui avait été préparée par deux décennies de promotion du surendettement. De quoi financer, entre autres, l’Europe militaire et l’axe des superpuissances jumelles Europe - USA en perspective.

      (...)

      Les « experts » du patronat menacent déjà : « pas de croissance, pas d’emploi ». Autrement dit, « il faut que Sarkozy fasse quelque chose » mais, en prime, que les responsables de la « gauche » et des syndicats l’y aident. C’est exactement ce qu’on a déjà vu depuis le mois de mai, voir par exemple :

      http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=5365

      Mais cette fois-ci, la mystification est encore plus grossière. D’abord, « on » se plaint d’une « faible croissance » alors que depuis les années 1980 les délocalisations ne cessent de s’accélérer. Ensuite, il est question notamment d’une « crise » prévisible et prévue liée, nos dit-on, à des situations de surendettement général. Or, ce sont les mêmes qui s’apprêtent à tirer d’énormes bénéfices de la « crise » qui s’annonce, qui ont mis en place, planifié et « suivi » ce surendettement. La domination des milieux financiers, c’est bien cela. Enfin, curieusement, la « crise » tombe à pic alors que l’oligarchie prépare une opération extrêmement coûteuse : la mise en place de la bi-superpuissance impérialiste euro-US, dont l’Europe militaire sera une composante essentielle. Voir, par exemple :

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=118

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=148

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=182

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=228

      Avec les délocalisations, les milieux financiers ont fait sauter, les uns après les autres, des pans entiers de la « masse salariale » et des avantages sociaux des populations ayant conquis des standards sociaux jugés « élevés ». Et ce qu’on a vu n’est qu’un début. Mais, depuis quelques années, cette mainmise progressive « ne suffit pas » et s’accompagne d’attaques de plus en plus directes contre le patrimoine des « petits citoyens ». Ceux qui croyaient à la viabilité d’un « capitalisme à visage humain » déchantent les uns après les autres. Le temps est bien révolu, où la propagande giscardienne des années 1970 nous annonçait un bien-être incessamment croissant, sans aucun besoin d’un changement social. A présent, c’est le discours : « les temps sont durs »...

      (...)


    • jlouis jlouis 21 août 2007 13:04

      A chaque fois qu’il y a une crise financière, certains accusent de suite les idées libérales.

      Dans le cas présent, cette crise est due, comme l’indique l’auteur, a des établissements de crédits immobiliers qui ont prêté de l’argent à des gens dont la solvabilité n’était pas suffisante.

      En fait, il faut savoir que c’est l’Etat américain qui a imposé à ces établissements financiers d’avoir un certain quotat de prêt réservé à des gens difficilement solvable(ces prets étant appelés « subprime credit »).

      Source : Washington Times

      http://washingtontimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/20070810/COMMENTARY07/108100027&template=nextpage

      Ou encore ici sur Wikipedia(la loi en question)

      http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act

      L’Etat a forcé la main aux investisseurs à faire des prêts non consenti à des personnes non solvables pour des raisons soi-disante sociales. N’importe qui, et encore moins les banques n’est pas assez stupide pour prêter de l’argent à quelqu’un qui risque de ne pas rembourser.

      Ces contrats (subprime) ne sont pas des contrats consenti librement par les prêteurs.

      Hors les idées libérales, c’est justement le contraire : ne pas obliger quiconque à contracter s’il ne le souhaite pas.

      Cette crise est donc du à une intervention de l’Etat sur les marchés, ce qui est à l’opposé des idées libérales.

      L’Etat intervenant a grande echelle, bien sur que le resultat, en l’occurence la crise actuelle est a grande echelle aussi.


    • Forest Ent Forest Ent 21 août 2007 23:55

      @jlouis

      Le CRA date d’il y a 30 ans. Il a vu passer 6 ou 7 krachs. Or les subprimes n’ont commencé à être toxiques qu’en 2005.

      Par ailleurs, il n’est pas contraignant :

      http://www.federalreserve.gov/dcca/cra/

      « Nor does the law require institutions to make high-risk loans that jeopardize their safety. To the contrary, the law makes it clear that an institution’s CRA activities should be undertaken in a safe and sound manner. »

      Et il a été affaibli en 2005 :

      http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act

      « Despite continuing racial inequities in mortgage acceptance rates, as reported by Inner City Press, the National Community Reinvestment Coalition, ACORN and other groups, banks regularly seek to weaken the Community Reinvestment Act. They succeeded in August of 2004, when the Federal Deposit Insurance Corporation proposed rules to WEAKEN enforcement of the Act. »


    • Forest Ent Forest Ent 22 août 2007 02:03

      Et puis tant que l’on y est sur la crédibilité de la presse, allez toujours voir le conseil d’administration du Washington Post :

      http://phx.corporate-ir.net/phoenix.zhtml?c=62487&p=irol-govBoard

      Ca ne vous interpelle pas d’y trouver Warren Buffet, propriétaire de Berkshire, premier fonds d’invest de la planète, et ... Mme Bill Gates ?

      Ah les vertus du libéralisme ...


    • Forest Ent Forest Ent 22 août 2007 02:23

      Pour être précis, Warren Buffet semble posséder aujourd’hui 18% de WPO. JP Morgan en possède 6%. Barclays 2%. WPO appartient à 81% à des établissements financiers.

      Confiance, confiance ... smiley


  • tvargentine.com lerma 17 août 2007 10:23

    Permettez un esprit de contradiction dans votre article.

    Il ne s’agit pas d’une petite bulle spéculative ici mais d’une très grave crise financière dont la croissance américaine repose en partie sur le crédit et l’immobilier.

    Cette crise engendre déjà de pars le monde et l’extérnalisation des créances une fuite en avant qui s’apparente à une panique généralisée et attendons nous à voir le système s’écroulé prochainement.

    L’intêret pour la France ?

    Un arrêt au chemin que la France suivait depuis des années (spéculation de l’immobilier et inertie de l’Etat et endettement excessif des ménages pour se loger,voir cautionnement du bien immobilier pour obtenir d’autres crédits.)

    Ensuite une baisse des prix de l’immobilier qui ne trouveront plus preneur et retrouverons un « prix » raisonnable.

    Une baisse du prix du pétrole,car cette crise va ralentir l’activité économique en général.

    Une forte hausse de l’euro et une forte baisse du dollars

    Quand,au prix des actions,ils ont été surévalué ces 2 dernières années car il suffit de relire les « articles » de presse ,exemple sur ALCATEL-LUCENT et regarder aujourd’hui les résultats financiers du groupe et du cours de bourse pour comprendre que la délocalisation à l’exces sans stratégie industrielle claire ne mene à rien

    Bien souvent les fusions acquisitions ne sont faites à crédit et dans ce cas,attendons nous à voir un groupe en difficulté prochainement et à un éffondrement de son cour à la bourse


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 14:28

      A titre personnel, je ne crois pas au scénario-catastrophe d’une sorte de « krach » contaminant l’entièreté de l’économie. Il s’agit plus simplement d’une bulle spéculative localiséé qui a crevé, et qui, en crevant, provoque temporairement l’effet-domino décrit dans mon article.

      Le scénario de sortie de crise est assez prévisible : retour à une certaine stabilité des banques grâce aux injections d’argent par les banques centrales, puis retour à leur cours normal des titres boursiers sous-évalués à cause de la crise.

      Ceux qui perdront de l’argent entretemps seront ceux dont l’argent était placé directement dans le marché du crédit, et ceux qui auront vendu leurs titres temporairement contaminés (soit par obligation, soit par panique, cf mon article).

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • ZEN ZEN 17 août 2007 18:00

      Je ne suis pas loin de partager l’hypothèse de Ierma...pour une fois


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 18 août 2007 05:30

      @ l’auteur. Tres bon article. Vous ne parlez pas, cependant, du « Huitième Domino » : ceux qui perdront leur maison. Cramer, le no 1 des commentateurs de l’immobilier aux USA, parle de 7 000 000... Il vont être tres mécontents.

      http://www.nouvellesociete.org/106.html

      Pierre JC Allard


    • Dégueuloir Dégueuloir 18 août 2007 21:01

      une bulle financière qui provoque l’injection de (une bagatelle !) 250 milliard £ par la BCE (entre autres ) la planche à billet fume ! mais qui va payer ? et bien tout le monde !! inflation,spéculation,....que du bonheur à venir......


    • Dégueuloir Dégueuloir 19 août 2007 15:51

      lorsque l’on parle de croissance,il faudrait que celle-ci soit saine,hors,ce n’est pas le cas, ! à savoir que tous les pays sont tributaire soit du pétrole,soit du nucléaire,soit ausi de l’eau,pour alimenter une croissance forte ,on déverse dans l’atmosphère quelques 70 millions de barils par jour,on prévoit 100 millions dans 20ans,de la folie pure et simple,quant aux déchets de l’uranium,j’ose à peine en parler, alors les ménages pauvres de USA qui se sont endettés comme des moutons,ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de désolation qui nous menace...l’or noir n’amène que guerres et dissentions,idem pour l’uranium,le défit futur sera l’énergie ,l’environnement et l’eau,l’économie actuelle est incapable de répondre au probléme,mercantilisme débile.....


  • Darkfox 17 août 2007 10:40

    @l’auteur Un très bon article qui fait bien comprendre les bases. Néanmoins , vous tracez le chemin le plus optimiste... Car d’autres chemins peuvent nous faire très très mal ... Ainsi le taux de crédit grimpe, des banques qui ferment , des investisseurs qui paniquent , les marchés qui dévissent ... A l’heure actuelle, nous ne savons toujours pas si cette crise va juste passer rapidement ou si elle va être grave , tout va dépendre des prochaines semaines car les acteurs (fonds de pension, gros actionnaires ,...)sont en ce moment sur les nerfs. Donc nous verrons bien ...mais cela peut faire très très mal .


  • Ornithorynque Ornithorynque 17 août 2007 10:43

    Il est fascinant de constater combien l’actualité de l’argent est arrivé cette seamine à effecer tout le reste de l’actualité mondiale : exit le darfour, exit la Birmanie, exit l’afrique...

    merci pour cet article passionnant et clair, je vous renvoie vers un autre, plus passionné, mais fort éclairant sur notre obsession.

    celà finit par « les pauvres sauveront le monde », et je trouve celà assez juste et prophétique... http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1973-L%92argent.html


  • LE CHAT LE CHAT 17 août 2007 10:53

    bravo pour ce cours d’économie pour les nuls , c’est brillant ! faut pas s’inquiéter pour les banquiers , ils épongeront leurs pertes en augmentant comme toujours l’ardoise des comptes courants des particuliers......


  • LT 17 août 2007 11:44

    simple clair didactique, pas sectaire ni simpliste. bravo .

    sur le fond, je rajouterais un petit bemol. on est en fin de cycle economique ( comme en 1987 , ou 2001) et ce qui ne devrait etre qu une fin de bulle (du credit) pourrait nous faire entrer dans une petite crise eco ( recessions de 2-3 ans), comme tous les dix ans, lorsque le marché se recale sur la realité...( ici du au rencherissement du credit pour les entreprises qui feront moins d investissment, et les financiers qui absorberont leur pertes, alors que la croissance globale restera a a la hausse ( tiré par le bloc asie))


    • Tzecoatl Tzecoatl 17 août 2007 13:16

      On est surtout en période de vacances, et comme presque tout les mois d’Août, les marchés financiers rappellent aux bons travailleurs que l’argent ne vaut rien sans travail.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 14:39

      Il est effectivement possible que cette crise serve aussi à ramener les titres boursiers surévalués à des niveaux qui correspondent davantage à l’économie réelle. Cela étant, il n’y aurait pas là matière suffisante à provoquer un « krach », parce que pour avoir un krach il faut au moins une catastrophe économique réelle majeure ou une grosse bulle spéculative généralisée qui crève d’un coup (du type de la bulle Internet il y a quelques années).

      Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer la capacité des marchés et des autorités de régulation (les banques centrales notamment) à limiter la casse dans ce genre de crise. D’où le fait que, par exemple, le krach de 1987 fit en volume bien plus de dégâts financiers que celui de 1929, mais affecta beaucoup moins l’économie réelle. Il est donc irréaliste de croire à des scénarios-catastrophe de type soupe populaire ou hausse énorme du chômage, qui relèvent du fantasme.

      Sinon, sur la remarque au sujet des vacances du mois d’août, ces congés estivaux n’affectent pas la bourse, qui « ne dort jamais » (les places boursières se relaient les unes après les autres). Le seul impact des vacances d’août, coupure d’activité très spécifiquement française, c’est que de nombreux cadres sup’ de banques et de fonds d’investissement français ont tardé à réagir et à communiquer, parce qu’ils étaient en vacances. smiley

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • Garp Garp 21 août 2007 14:29

      Article clair, simple et assez précis mis en valeur par une bonne rédaction de l’auteur. Je pense comme vous que cette crise ne sera pas à proprement parlé un « krach » comme celui de 1929 très souvent mis en avant (et très certainement un peu trop galvaudé) tout simplement parce que les acteurs économiques feront tout pour éviter une répercussion sur l’économie globale. Les produits boursiers complexes et les systèmes de régulations ne peuvent empêcher un « effet domino » mais permettent d’en limiter les effets. Bien sur on peut regretter certains effets de bord (possible inflation, pertes substantiels des petits épargnants,...) mais ce sont les règles du jeu actuelles.

      Par contre une de vos réflexions m’a mise la puce à l’oreille. Il est vrai qu’on a coutume de dire que les bourses ne dorment jamais mais c’est faux en réalité sinon un gars comme moi qui travaille sur un applicatif international de prêt/emprunt de titres ne pourrait jamais dormir !! smiley. Vous avez oubliez qu’elles se relaient uniquement pendant les jours ouvrés et ferment donc samedi et dimanche !!


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 21 août 2007 14:39

      Enfer et putréfaction, je suis démasqué !

      Effectivement, ce n’est que durant les jours ouvrables que la bourse « ne dort jamais » : il faut enlever systématiquement le samedi et le dimanche, plus quelques cas particuliers (par exemple quand c’est un jour férié au Japon, la bourse de Tokyo est fermée.

      On imagine mal, d’ailleurs, comment il serait humainement possible de travailler sur les marchés boursiers s’ils fonctionnaient réellement 24h/24 et 7j/7. Déjà à 5 jours par semaine de ce rythme un peu dingue, je me demande comment vous tenez. smiley


  • goc goc 17 août 2007 12:07

    bravo pour l’explication juste un point de désaccord : je pense que la crise est durable et va aller encore plus loin (pour une fois que je serais d’accord avec Lerma smiley )

    d’abord le fait que cette crise couve deja depuis presque 1 an, donc il ne s’agit pas d’un simple re-ajustement

    ensuite, cette crise pourrait faire émerger une autre crise latente, celle de l’immense stock de dollars dont la valeur est largement sur-evaluée non seulement par les americains, mais surtout par les détenteurs étranger du billet vert( les chinois en premier) or ces détenteurs pourraient bien etre pris également de panique et se décider a vendre leur magot


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 14:54

      Ce problème est effectivement très sérieux. Expliquons-le pour que les lecteurs de cette discussion saisissent bien le souci.

      La Chine fixe elle-même le cours de sa monnaie, ce qui fait que le yuan vaut moins que ce qu’il devrait valoir. Résultat, la Chine est artificiellement avantagée dans le commerce mondial (en plus de ses avantages compétitifs réels). Elle se retrouve donc avec des excédents commerciaux, en clair de l’argent, dont elle ne sait pas vraiment quoi faire.

      La banque centrale chinoise place cet argent, mais elle le fait en achetant ce qui est le plus sûr en Bourse (une banque centrale ne peut pas prendre de risques importants). Ce qui est le plus sûr en Bourse, ce sont les obligations d’Etat américaines. En simplifié, vous achetez une de ces obligations à l’Etat américain, et il vous la remboursera avec un taux d’intérêt faible, mais la garantie qu’il va vraiment la rembourser parce que c’est un emprunteur très crédible : les Etats-Unis d’Amérique, tout de même^^.

      Or il se trouve que, dans le même temps, la consommation américaine est le premier client, et de loin, du commerce extérieur de la Chine. En d’autres termes, la Chine finance la dette des Etats-Unis, qui en retour financent la croissance chinoise par leur consommation.

      J’insiste sur un élément : contrairement à une théorie du complot répandue, ce jeu étrange n’est pas une situation voulue. Les autorités américaines sont très emmerdées, parce que cette situation est explosive aussi bien pour les Etats-Unis que pour la Chine. Et les autorités chinoises sont très emmerdées, parce que si elles placent leur argent ailleurs, leur croissance ralentira par ralentissement de la consommation américaine de produits chinois.

      Tôt ou tard, cette situation leur pètera à la figure, soit par dévaluation de la monnaie chinoise, soit par vente par la Chine d’une partie de ses obligations d’Etat américaines. Ce jour-là, nous aurons une vraie crise financière et économique majeure.

      Mais la crise financière actuelle n’a pas de lien avec ce problème, et ne risque donc pas de déclencher cette catastrophe. Il faudrait vraiment que les cours en Bourse et les prix de l’immobilier continuent à descendre très bas pour qu’on en arrive là. Or comme je le mentionnais plus haut dans cete discussion, je ne crois pas que la crise actuelle soit grave ou durable au point d’atteindre ces extrémités.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


  • omino 17 août 2007 12:30

    Faudrait m’éclairer. On dit que l’économie américaine va très mal, on dit que les américain sont de + en + pauvre, etc... Si il y a des gens qui ne peuvent pas rembourser leur bien immobilier, y’en a sûrement qui ont des difficulté comme par exemple un prêt pour une voiture ou de moindre importance. Ben voila, je me demande si c’est pas plus grave, plus généralisé


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 15:00

      Il faut faire gaffe à ne pas tout mélanger. C’est une crise financière, pas une crise économique.

      L’économie réelle n’est affectée qu’indirectement, par exemple quand un père de famille lambda perd une grosse partie de son épargne parce que sa banque lui avait fait placer cet argent sur des fonds « monétaires dynamiques » qui ces temps-ci se cassent la gueule.

      En d’autres termes, non, il n’y a pas à l’heure actuelle une crise économique généralisée, qui se caractériserait par des soupes populaires, une très forte hausse soudaine du chômage, etc. Il y a une bulle spéculative qui crève, cette crevaison fait de la casse sur le marché boursier du crédit, et cette casse contamine aussi d’autres titres boursiers par effet-domino.

      A priori, l’impact durable de cette crise sur l’économie réelle sera donc des pertes d’argent pour pas mal d’épargnants et d’investisseurs boursiers, la fermeture ou le rachat par des concurrents d’un certain nombre de fonds et de banques, et une croissance économique plus faible que prévu avant cette crise.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • Dégueuloir Dégueuloir 18 août 2007 21:11

      L’argent Yves Meaudre*

      L’argent... sur lequel Péguy et Bernanos ont écrit les plus belles pages. L’argent, dont Jésus condamne de façon implacable le service : « Si vous le servez, vous ne pouvez pas servir Dieu ! » Le mot est aussi tranchant que le fil de l’épée. Il n’y a aucune concession. Le choix est clair, le service de l’argent damne plus sûrement que la concupiscence, le pouvoir, les vanités du monde. Le Christ met en garde contre ces fautes mais il ne les met pas au même niveau d’exposition à l’enfer qu’il le fait avec l’argent.

      Un chapiteau de la magnifique église d’Anzy-le-Duc, en Bourgogne, représente avec dérision l’avare. Tombant du ciel, nu, ses fesses en l’air, ridicule, le cupide est précipité tête en avant, les bras tirés vers le bas, entraîné par le poids d’une bourse d’or qu’il ne veut pas lâcher à tout prix. Pourtant il voit bien clairement que celle-ci l’entraîne vers les deux mains ouvertes d’un diable ricanant, qui l’attend aussi sûr que le renard de la fable sait que le fromage de Maître Corbeau lui tombera dans le bec.

      L’avarice est toujours teintée d’indignité, de ridicule ; elle est toujours l’objet d’un profond mépris. Les métiers d’argent dans les familles aristocratiques, dévouées jusqu’à leur dégénérescence au service des armes ou de la prêtrise, étaient infâmants. Maintenant, la nécessité a obligé de prendre en compte sa réalité, et la présence de l’élite dans sa gestion, devrait dompter celui qui peut être un esclave supportable ou un redoutable maître.

      Lors d’une retraite dans les années soixante-dix, à Châteauneuf-de-Galaure, je me souviens du père Finet nous racontant cette anecdote. Le Père interroge Marthe Robin :

      - Marthe, quel est le plus grand danger pour le monde : le communisme (on était à l’époque de Brejnev) ? la franc-maçonnerie (la loi sur l’avortement se préparait) ? - Non, non, Père Finet. - Alors c’est quoi ? - Non c’est l’argent.

      Bon ! m’étais-je dit, cela n’a rien de nouveau ni d’extraordinaire. Pour moi qui appartiens à une génération qui a consacré sa vie à se battre contre l’idéologie marxiste, cela ne m’avait pas marqué. Aujourd’hui, à l’âge mûr, je comprends extraordinairement cette prophétie.

      L’effacement des nations

      L’argent interdit toute souveraineté aux États liés par trop d’intérêts réciproques ; un coup de Bourse peut mettre à genoux le pays le plus fort et le plus prospère. Les massacres au Soudan, des Hmongs du Laos, aujourd’hui, ces génocides se passent sous nos yeux sans que nous émettions le moindre toussotement. Et que dire de la Libye criminelle, de la Birmanie où Aung San Su Ky est enfermée à vie... Les intérêts des pétroliers sont trop importants.

      On le voit avec les méthodes d’enrichissement des mafias communistes chinoises ou russes, qui font travailler des centaines de milliers de gens dans des conditions où les descriptions de Zola sont reléguées à la Bibliothèque rose.

      Et tout le monde y participe, l’achat des chemises fabriquées pour des grandes marques dans des conditions de servilité terrifiante fait le bonheur du consommateur européen. Les usines de fabrication se ferment les unes après les autres pour utiliser une main d’œuvre esclave ! Les semelles de chaussures arrivent quarante fois moins chères en France que ce que peuvent fournir les dernières entreprises du Bourbonnais, acculées au dépôt de bilan.

      Il suffit de lire le remarquable livre de Philippe Cohen et Luc Richard, La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? (1001 Nuits), pour découvrir que le Parti communiste actionnaire dans toutes les entreprises des compradores marxistes, maîtrise toute l’économie ultra capitaliste. C’est lui qui décide de faire emballer les produits de la nourriture d’une province limitrophe d’une région qu’on veut développer industriellement pour avoir immédiatement à sa disposition une main d’œuvre affamée qui se précipite désespérée et prête à tous les compromis. À Shangai, il existe une « aristocratie ouvrière » payée normalement, visible qui rassure l’investisseur européen. Mais dans l’arrière-cour, trois millions de soutiers illégaux prêts à tous les compromis pourvu qu’ils soient nourris, fabriquent une part du bénéfice gigantesque. L’enrichissement phénoménal des compradores et du parti, c’est eux. L’Angleterre d’Oliver Twist est une référence dorée pour ces populations qu’on rejette, les tâches faites. Souvent on ne les paie pas, les menaçant de prison, en cas de réclamation, pour présence illégale sur un territoire non autorisé.

      C’est ainsi que se construisent aujourd’hui les infrastructures des Jeux Olympiques !

      L’effondrement des nations pour le profit d’une mondialisation financière est une véritable catastrophe. Hier le politique commandait à l’économie qui commandait à la finance. Aujourd’hui, c’est la finance qui commande au politique. Quoiqu’en dise Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter), l’économie mondialisée n’enrichit pas les peuples mais quelques minorités. Celles-ci sont de plus en plus réduites et de plus en plus riches. Il faut lire la thèse de l’abbé de Varax sur les transnationales [1]. Le monde va-t-il appartenir à 300 familles ? La paix par l’économie mondiale ou, aujourd’hui, les financements promis par l’Américain béat, ne sont pas promesses de paix, mais de déstabilisation et de conflits sans fin. On livre des Rafales à des pays voyous. Aujourd’hui la Libye, demain la Chine ; on équipe nos ennemis de notre technologie la plus avancée. Est-ce bien raisonnable ?

      L’enrichissement effréné de quelques-uns (quelques poussières de millions en Chine, des centaines d’oligarques en ex-Union soviétique) se fait sur l’appauvrissement et l’asservissement dramatique de milliards d’hommes. Alors que l’Afrique est en liquidation et que ses habitants la fuient par toutes ses frontières, le nombre de gisements pétroliers y est en progression constante. Les concessions sont achetées aux mafias gouvernementales au prix d’une corruption tenace dans laquelle la Chine - toujours elle - mène la danse. Alors que la manne pétrolière devrait enrichir des populations aujourd’hui désespérées, elle amène la guerre et la désintégration des États.

      Jean Vanier insiste pour qu’on fasse couler des « trickle » [2] d’eau de paix dans ces déserts en feu. Rencontré récemment, j’ai trouvé le fondateur de l’Arche dans l’espérance, bien sûr, mais inquiet. Le nombre des conflits se multiplie, les menaces de déflagrations politiques et militaires ne cessent de croître. Il m’a renvoyé à la lecture du livre d’Andrea Riccardi, un constat sévère sur l’état du monde : Vivre ensemble (DDB, 2007).

      En France, patrimoines menacés, familles déchirées

      Plus insidieusement, en France, on voit l’immobilier des campagnes partir en flèche en raison de la mondialisation des acheteurs. Autrefois on croyait ce genre de spéculation réservée aux grandes villes ou à la Provence encanaillée par les bobos. Dans certaines régions on assiste à des augmentations de 400 % en six ans ! Des familles aux revenus très modestes se retrouvent assujetties à l’ISF. Des mafias russes achètent en Périgord ou en Bourgogne de grandes maisons familiales jusque là péniblement entretenues, pour des sommes gigantesques. Ils s’installent, paient (cash) aux maires les infrastructures de la commune et exigent que ceux-ci ne soient pas trop regardant sur ce qui se passe dans leurs nouveaux châteaux, hier sanctuaire de familles nombreuses vivant en osmose avec les villageois.

      Ces dynasties partageaient les joies et les drames de leur commune et de la nation tout entière. Leurs noms figuraient sur les stèles des « morts pour la France », la Résistance en avait fait ses chefs naturels. On donnait aux aînés - hors part, en raison des charges lourdes que représentaient de telles bâtisses - pour servir l’unité familiale et abriter les vieux célibataires. Aujourd’hui, leurs vielles maisons sont devenues l’objet de spéculation folle, les prix s’emballant, le goût du lucre chavirant les consciences, les familles les plus unies se divisent, exaspérées par l’or.

      L’avenir est aux pauvres

      L’Évangile de Matthieu 12 (46,50), « qui est mon frère, qui est ma sœur ? », prend lourdement tout son sens : « C’est celui qui fera la volonté de mon Père. » Des familles s’entretuent pour des héritages, des enfants attaquent leur mère, spolient leurs frères, des héritiers d’histoire familiale héroïque jusqu’aux dernières guerres se dégénèrent. Je trouve aujourd’hui une âpreté et une violence consécutives de la déchristianisation des mœurs et de la perte du sens de l’honneur et de la dignité de beaucoup de familles. Ce que j’écris se vit à grande échelle aujourd’hui sous mes yeux, partout en France. Ce que j’écris est malheureusement bien réel.

      Avoir tellement prêché la miséricorde fait que la peur de l’enfer s’est évanouie. Pourtant depuis neuf cent ans, le bonhomme ridicule d’Anzy-le-Duc est toujours là. Il écrit en lettres de pierre l’actualité du drame de la domination de l’argent. L’avarice mène inéluctablement à l’enfer. C’est une certitude. Le mépris et la honte de la richesse exaltés par le pharisianisme socialiste, avaient malgré tout des racines légitimes, catholiques. Il obligeait à considérer qu’une vie consacrée à s’enrichir corrompait et détruisait l’image de l’homme et de la société. Les Français qui avaient heureusement entretenu une mauvaise conscience vis-à-vis de la possession des biens sont en train d’évacuer cette culpabilisation comme les femmes leur pudeur en mai 68. Ils veulent pouvoir impunément consacrer leur énergie à la course aux richesses. Le monde qu’ils construiront sera alors glacial.

      Jean Vanier, constatait, il y a quelques semaines que les jeunes sont beaucoup plus généreux mais que souvent, leurs parents les étouffent vite pour les obliger à la sécurité matérielle. Alors que le monde n’a jamais été aussi insécurisé et instable. Qu’il est absurde de faire un business plan de carrière. Le monde a vraiment besoin de l’esprit “chevalier”. Il faut abandonner ses fiefs, ses sécurités matérielles et psychologiques pour sauver notre Jérusalem céleste. Il nous faut découvrir un vrai saint Bernard montant sur un Vézelay médiatique pour nous en persuader. L’argent est la pire des dictatures, seuls les pauvres sauveront le monde et apporteront la paix, c’est le message de l’Évangile. Mais comme je suis dans l’Espérance, je sais qu’après avoir vaincu le nazisme, puis le marxisme, l’argent sera vaincu... par les pauvres. C’est pourquoi il faut les servir.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 août 2007 01:42

      @ degueuloir : Ce commentaire mériterait certainement d’être un article. smiley

      PJCA


    • JPL 30 août 2007 02:25

      à l’auteur qui écrit « En d’autres termes, non, il n’y a pas à l’heure actuelle une crise économique généralisée, qui se caractériserait par des soupes populaires, une très forte hausse soudaine du chômage, etc. »

      Il faut être prudent avec ce genre d’assertion :

      - le ralentissement du secteur de l’immobilier (dont construction et réparation) a déjà conduit la croissance US à se tasser (cela était considéré comme représentant 0,5% dans le taux de croissance)

      - en début d’année on parlait de 1 millions de foyers qui allaient perdre leur logement (= se retrouver à la rue quand même), à la mi année c’était devenu 2 millions, si des millions de personnes se retrouvent ainsi à devoir radicalement se serrer la ceinture ça va se sentir sur l’activité quand même. On parle là, suivant l’évolution, de 2 à 3 % des foyers, ce n’est pas négligeable (NB : je glisse là sur les considérations sociales pourtant... ça aussi cela devrait focaliser ceux qui nous dirigent)

      - en parallèle d’autres secteurs ne vont pas si bien (en gros tout ce qui est manufacture, dans les 700 000 emplois perdus depuis 6 ans)
      Bref suivant comment les choses se combinent et s’enclenchent...


  • Tzecoatl Tzecoatl 17 août 2007 12:37

    Il n’empêche que tout les prêteurs véreux américains ont permis d’accroitre le parc immobilier américain, le reste n’est que concupiscence dont le soufflé vient de tomber.


  • TALL2 17 août 2007 13:55

    Hmmm... la logique des dominos semble correcte, mais il y a un domino de départ qui s’avère bizarre. Comment les fonds d’investissement ont-ils pu, au tout début, accorder un réel crédit à cette nouvelle forme de prêts aux « peu solvables » et y investir en masse ? Une telle imprudence me surprend un peu.

    Alors, vu qu’en Bourse, ce qui se perd d’un côté se gagne de l’autre, puisque pour réaliser une transaction, il faut toujours un acheteur pour un vendeur, la question devient : qui profite actuellement de cette chute ?

    L’auteur peut-il nous éclairer là-dessus ?


    • Ornithorynque Ornithorynque 17 août 2007 14:04

      la raison est simple : Il y ont investi en masse parce que la rentabilité de ces Crédits était 4 fois supérieure à celle des crédits normaux !


    • TALL2 17 août 2007 14:23

      Justement ... pourquoi l’était-ce ?


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 15:07

      La demande de crédit aux Etats-Unis (pour acheter un logement ou juste pour consommer) était très forte. C’était donc un marché « porteur », pouvant intéresser des fonds d’investissement à la fois à cause du grand nombre de prêts et du niveau des taux d’intérêt qui devraient être payés par les emprunteurs.

      Normalement, qu’un certain nombre d’emprunteurs pauvres n’arrivent finalement pas à rembourser leur emprunt ne devait pas poser problème, parce que les prêts à des ménages utilisant leurs biens immobiliers comme « cautions » devaient suffire à largement couvrir ces pertes.

      C’est le fait que les prix sur le marché immobilier commencent sérieusement à baisser qui a foutu en l’air ce scénario.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • TALL2 17 août 2007 15:16

      Ok, ça se tient.

      Mais à qui profite la baisse ? Qui rachète ?


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 15:30

      Dans l’absolu, ceux qui rachètent, ce sont tous les acteurs boursiers qui ont de l’argent en stock, parce que leurs propres placements en bourse n’ont pas perdu au point de rendre leur réserve d’argent liquide insuffisante pour se permettre des rachats.

      A l’inverse, les acteurs boursiers dont les placements en bourse ont été trop violemment touchés auront des réserves d’argent liquide trop entamées. Ils ne pourront donc pas, eux, racheter des titres pour profiter du moment où les cours boursiers remonteront.

      Précision pour éviter les malentendus : j’écris « rachat » au sens normal « acheter des actions », hein. Vu qu’en français boursier pour les OPCVM, « rachat » veut dire « vente », et « achat » se dit « souscription. » smiley

      Seconde précision : à l’heure actuelle, la question très difficile que se posent les acteurs boursiers qui peuvent se permettre de racheter des titres boursiers, c’est « quand est-ce que je rachète ? ». Vu que plus le cours est bas à l’achat, plus le gain sera important à la remontée.

      Troisième précision : mathématiquement, on observe que quand les cours en bourse baissent, il y a des « paliers », des seuils qui résistent plus longtemps avant que la baisse continue. Actuellement, nous sommes sur un palier autour de 5200 points, et s’il reste sans remonter pendant encore 2-3 jours, il est statistiquement probable que la chute continue jusqu’au palier suivant, autour de 4200 pts. Ce qui implique que certains titres pourraient reperdre encore jusqu’à 20% pendant la crise, avant de remonter par la suite à des cours plus normaux.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • faxtronic faxtronic 17 août 2007 15:35

      En gros, savoir a qui cela rapporte. A mon avis a deux type de personne :

      - Ce qui rachete les creances pourries, les nettoyeurs, qui vont racheter les hypotheques des maisons des pauvres, virer les habitants ou les pousser a rembourser, et avoir un parc immobilier.

      - Et surtout, ces maisons, pour etre achetées, il a fallut d’abord qu’elles soient vendues. Donc l’argent est dej parti dans la poche es entrepreneurs, des acons, et des vendeurs de maisons (professionnel et particulier). Voila le second beneficaire, le marche immobilier de hier.


    • TALL2 17 août 2007 16:07

      A Thomas

      Merci pour ces intéressantes précisions et votre respect des forumeurs. Manifestement, vous savez de quoi vous parlez smiley

      En fait, j’ai raisonné par analogie avec une bourse de paris sportifs que je fréquente ( betfair ) où l’on peut acheter/vendre des paris sur le vainqueur d’un match de tennis, par exemple. L’analogie devient forte quand on sait qu’on peut parier pendant le match en live, avec les fluctuation de cotes en conséquence. Car finalement, la clé du gain est la même qu’en bourse, c’est l’efficacité du pronostic. C’est tout.

      J’ai l’impression à lire votre info sur les paliers que vous êtes un passionné du « jeu » boursier, non ?


    • TALL2 17 août 2007 16:09

      faxtronic

      Effectivement, entre autres ...


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 16:10

      Pas particulièrement, non. Mais il se trouve que l’étape actuelle de mon parcours professionnel me fait voir ce qui s’y passe de très près. Et comme j’aime bien comprendre dans quoi je mets les pieds, ben voilà quoi. smiley

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • jlouis jlouis 21 août 2007 13:20

      @Tall2

      La reponse a cette question est la cle du probleme.

      Voir mon commentaire plus haut :

      C’est l’etat americain qui a oblige les etablissements de credit immobiliers a faire des prets a haut risque (les subprimes) en croyant faire du social a la Keynes.

      Que l’on accuse pas encore les idees liberales a l’origine de ce desastre.

      Source :

      http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act


  • nos 17 août 2007 14:05

    bravo pour cet article alliant précision et concision !


  • Yann Riché Yann Riché 17 août 2007 14:10

    Contrairement à vous je pense qu’il y a plus de facteurs. La crise financière actuelle n’est que la face apparente d’une cirse plus importante liée à l’immobilier.

    Le fait de pouvoir s’endetter grâce au crédit hypothécaire est intéressant. Seulement voilà, plus l’immobilier monte plus vous avez la possibilité d’emprunter et plus le risque de non remboursement augmente.

    En conséquence quand les prix et les taux sont rop élevés le marché s’écroule. Certes les banques ne savent pas qui est sur et qui n’est pas sûr et se méfient.

    Mais la crise la plus grave tient dans l’immobilier, une chute de l’immobilier combinée à une chute des bourses réduit le sentiment de richesse des consommateurs et aux US leur capacité d’endettement puisque l’endettement est le principal moteur de l’économie mondiale.

    Donc la probabilité d’avoir un krach (qui au demeurant est en cours ave -18% depuis le 01/06/07 à Paris) et une crise immobilière conduisant à un ralentissement de l’économie sont très fortes.

    Mon conseil est vendez (c’est lundi qu’il fallait le faire) ! Pas de panique certes mais vendre pour attendre plutot que perdre (sauf si déjà la bérézina) !


    • Francis, agnotologue JL 17 août 2007 14:25

      YannRiché écrit : « mon conseil est : vendez »".

      J’ai lu et apprécié cet article. Je crois avoir compris, ainsi que d’autres choses dans ce domaine. Mais il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre, c’est celle-ci :

      Pourquoi donc, des gens suivent-ils des conseils donnés par d’autres qu’ils ne connaissent pas ? Il me semble que si j’avais un bon tuyau, je le garderais pour moi. Par conséquent, il me semble que personne ne puisse me fournir un conseil pertinent, sinon à me prouver que nos intérêts sont communs. Difficile dans un jeu à somme nulle, sauf si l’on s’entend pour dépouiller ensemble un tiers. Et encore ...


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 août 2007 14:25

      A l’auteur,

      Félicitations pour l’article qui explique avec clarté et humour.

      Bien sûr, on pourra se dire que le krach a déjà commencé, que les choses vont bien au-delà ce l’immobilier américain qui s’écroule chaque jour un peu plus, et que les bourses asiatiques sont en plein effondrement, ce qui retentit sur celle de New York. Bref, que le futur financier de la planète est plus que sombre...

      Mais, l’idée d’expliquer les processus économiques mondiaux complexes ainsi est féconde et heureuse.

      Il va falloir un second article pour expliquer maintenant pourquoi Tokyo et Séoul partent en vrille et que les interventions des banques centrales ne suffisent plus à enrayer la spirale infernale.

      Continuez ainsi..

      Bien cordialement vôtre,


    • L'enfoiré L’enfoiré 17 août 2007 14:46

      JL,

      Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

      Ma réponse « idiote », vendez quand vous avez fait un bénéfice en fonction de votre plan prédéfini et achetez quand les signes de reprise commencent à arriver. On achète la rumeur et on vend à la publication des chiffres dans les journeaux. C’est aussi bête que cela. Mais une boule de cristal est peut-être nécessaire.

      Les gourous de la bourse ne sont pas tous riches. Ils auraient arrêté de conseiller depuis longtemps. smiley


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 15:10

      Je vous rassure tout de suite, je n’ai rigoureusement aucun conseil à vous donner. smiley

      A l’origine, j’ai rédigé cet article parce que j’en avais marre de lire et d’entendre n’importe quoi sur cette crise financière dans les médias. Et aussi, j’avoue, parce que je me suis rendu compte autour de moi qu’un grand nombre de personnes étaient demandeuses d’une explication enfin compréhensible de ce qui se passe.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • Francis, agnotologue JL 17 août 2007 17:42

      @ L’enfoiré, «  »Les gourous de la bourse ne sont pas tous riches. «  »

      C’est bien ce que je voulais dire smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 18 août 2007 09:18

      Cher Thomas,

      Et tu as très bien fait. Ton article était clair et précis. J’en ai fait aussi sur la bourse et que j’avais appelé « Spéculons en paix » (URL). Je ne m’arretais pas à une crise bien particulière. Et il y avait de la matière que je n’ai fait qu’effleurer. smiley


    • Yann Riché Yann Riché 18 août 2007 10:54

      @JL

      C’est vrai je n’ai pas de réputation et mon conseil de vendre a pour objectif principal de réagir à l’ambiance actuelle qui est de dire ne vendez pas ça va passer !

      Or tous les analystes disent que ce n’est pas le moment d’acheter... tout en étant rassurant !

      Je n’ai voulu exprimé que mon analyse de la situation et il se peut que je me plante.

      Enfin les entrées sur mon blog dans la semaine concernaient principalement les mots clés « faut-il vendre »... D’où ma réponse (la même depuis début aout) en fait à cette question.

      @l’enfoiré : vous avez raison...


  • Taupine 17 août 2007 14:18

    Le premier domino américain est extremement oscillant. Les ménages américains sont extremement endetées ( 130 % de leur revenu) et ont un taux d’épargne négatif (-2% d’épargne ).

    Ce qui fait que le marché du crédit américain est extremement saturé. Pour gagner de nouveaux marchés, les établissement ont prété a n’importe qui. Or la plupart de ses crédits sont des hypothèques et donc au moindre retournement conjoncturel, il risque d’avoir un nombre grandissant de saisies mettant sur le marché immobillier beaucoup de bien. Une forte chute des baisses de l’immobillier pourrait contracter le marché du crédit ( Si votre maison vaut moins on vous prêtre moins ) et donc créer une récession.

    C’est ce scénario catastrophe qui rend les marchés extremement frileux, et donc l’annonce de la BNP a fait craindre que le scenario partait et comme eprsonne n’aime être dans le wagon des perdants le marché a paniqué et c’est réplié sur des valeurs défensives et des liquidités.

    L’injection massive de liquidités dans le système par les banques centrales a permi d’enrayer le mouvement provisoirement mais dans les prochaines semaines une nouvelle mauvaise annonce dessubprimes pourraient de nouveaux déclencher un vent de panique


  • Adinho 17 août 2007 14:41

    Merci pour cet article qui en éclairera plus d’un j’en suis certain. Une fois de plus nous mettons en lumière cette dépendance absolue du système économique mondial envers l’économie Américaine. De plus nous retrouvons dans cette crise (puisque c’en est une une nous sommes d’accord, n’est ce pas Mme Christine Lagarde ?) les limites du libéralisme économique absolu mis en exergue outre Atlantique. On prête des millions aux pauvres (je n’emploie pas ce mot à titre péjoratif) et on se retourne contre eux quand on se rend compte que ça n’est plus assez rentable. Quelle honte smiley! !! Les banques Américaines n’auraient elles jamais entendu parler des concepts de « risque » ou encore de « taux d’endettement maximal » ? (@ TALL2 si vous avez un avis tranché sur la question n’hésitez pas !)

    Pour conclure, je m’indigne comme vous des conséquences sur les petits porteurs et sur les investisseurs à court terme. Les effets vont être désastreux pour ces gens là qui depuis un an spéculent à outrance.(cf. chute du CAC !!!)

    Autre conséquence directe et pour un grand nombre de nos compatriotes, la probable hausse des taux d’intérêts à long terme ; il va falloir se préparer à devoir emprunter sur 30 voire 35 ans d’ici peu de temps.


    • TALL 18 août 2007 16:01

      Puisque vous me le demandez, ADINHO, je pense comme vous que nous vivons effectivement dans un monde brutal, égoïste, lâche, cupide, menteur et hypocrite. Et je pense donc que les notions de liberté, justice, fraternité et humanisme sont des attrapes-gogos.

      Mais à part ça, pour moi, tout va bien... et vous ? smiley


  • HELIOS HELIOS 17 août 2007 15:22

    Voici une analyse qui a l’avantage d’avoir épuré les détails, donc semble correcte. Nous pourrions parler évidement d’autres mecanismes, mais pour moi, celui qui m’inqiète le plus c’est celui de l’injection de fond (tirés sur la planche à billet)par la bce entre autres. Car, voyez vous, cet argent là, il va falloir le « financer » si je peux m’exprimer ainsi. Et qui va le financer, c’est a dire comment va-t-on faire diminuer la masse monaitaire qui s’est subitement enflée ? hein ? dites-moi ? A part la croissance, dont les pourcentages sont déjà utilisé 10 fois au moins, il ne reste que l’impôts (enfin, les prélèvements fiscaux).

    Vous me suivez ? pour que les banques qui ont déjà des rentabilités supérieures aux autres acteurs économiques ne rentrent pas dans le rang, les états leur payent leur manque a gagner en le prélevant sur le pauvre type comme vous et moi. Banques qui, elles même, se servent en laissant le marcher immobilier s’écrouler et vont racheter des parcs entiers dans l’objectif de se refaire ensuite par la vente à d’autres... gens comme vous z’et moi !

    mmmh on va donc payer deux fois ! Il faut bien payer tous les traders et toutes les plus-value à droite à gauche non ? y compris leurs services informatiques dispendieux taillés sur mesure pour maximiser le profit aux détriments d’une vraie politique de valeur ajoutée : je sais, j’y suis !!!


    • Adinho 17 août 2007 16:15

      Je ne suis pas sur mais quand on lit que la BCE pour ne citer qu’elle a « injecté » des fonds elle a en réalité prêté aux banques (à court terme bien sûr ça rapporte gros !). Elle n’a pas photocopié les billets pour en remettre sur le marché ça serait un peu facile !


  • caramico 17 août 2007 15:43

    Quand je vois qu’un éternuement côté US enrhume le monde entier,

    Quand je vois que les bourses de Paris, Londres, Francfort... dépendent exclusivement de la bourse de New-York,

    Quand je vois que le CAC 40 faisait dans les 6000 points en 1999 où en 2000, qu’il a donc perdu 1500 points en 8 années, pour un placement sur du long terme, quelqu’un peut-il me donner une bonne raison pour que j’investisse en bourse ?

    Dans le même temps, mon capital immobilier a été multiplié par 3.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 16:03

      Le problème avec l’immobilier, c’est qu’il gagne effectivement en valeur aussi longtemps que la demande est nettement plus élevée que l’offre, mais qu’il connaît régulièrement des plongeons assez brutaux.

      En fait, il n’existe pas de placement à la fois très sûr et très rentable. Un placement très sûr est en règle générale peu rentable, comme par exemple les obligations d’Etat. Et un placement très rentable est en règle générale dangereux, comme par exemple les crédits « titrisés » qu’ont acheté les fonds d’investissement (cf mon article). C’est assez logique, vu que s’il existait des placements à la fois très sûrs et très rentables, il y a longtemps que tous les acteurs boursiers se seraient rués dessus. smiley

      C’est ce qui explique que certains acteurs boursiers pratiquent la diversification : manière alambiquée de dire qu’ils évitent de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Ainsi quand les pertes sont lourdes pour un des oeufs, c’est compensé par le fait que les autres oeufs se portent bien.

      C’est simple en théorie, beaucoup plus dur à réussir en pratique. Sinon, je n’écrirais pas cette réponse, occupé à bronzer sur la plage de mon île privée aux Caraïbes. smiley

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • faxtronic faxtronic 17 août 2007 18:42

      bah, la consequence directe et certaine de cette echafourée bancaire est une deflation immobiliere. Donc ton patrimoine....


    • caramico 19 août 2007 14:56

      Mon patrimoine, est un toit qui m’abrite,moi et ma petite famille, ce dont j’ai besoin de façon incontournable, et qui peut importe le prix qu’il vaut, 100.000 où 800.000€, me permettra de retrouver un logement équivalent si je décide de vendre. Si le prix de l’immobilier baisse, il en va de même pour tous les logements.

      Qu’est-ce que je ferais de l’équivalent en bourse ?


  • Phil279 17 août 2007 15:56

    Ce site d’expertise semble moins optimiste que l’article ci dessus :

    « En résumé, le secteur financier américain et l’ensemble des opérateurs impliqués sont en train de s’enfoncer dans une crise généralisée et très profonde [13] puisque ce sont les ressorts de la croissance des opérateurs financiers US qui sont désormais atteints. Et ce ne sont ni les « hélicoptères » déversant des liquidités (chers à Ben Bernanke) [14] sur une économie déjà engluée dans l’argent facile, ni les actions désormais quasi-quotidiennes de la « Plunge Protection Team » (cf. GEAB N°8) qui pourront durablement renverser la tendance. En ce domaine, les autorités financières américaines en sont au stade des dirigeants politiques et militaires US en Irak : les seules options restantes sont toutes de mauvaises solutions. »

    http://www.europe2020.org/spip.php?article486&lang=fr

    La crise semble profonde


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 16:05

      Comme les problèmes réels sont objectivement surmontables, le seul cas où cette crise peut provoquer un « krach », c’est si suffisamment d’acteurs boursiers sont persuadés que tout va s’effondrer, et agissent en conséquence.

      Cas classique de prophétie autoréalisatrice.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


  • Reinette Reinette 17 août 2007 15:59

    « On achète au son du canon, on vend au son du clairon. » Jean-Pierre Gaillard France-Info, (mars 2003)


  • Franz Franz 17 août 2007 16:24

    Merci à l’auteur. Très clair, structuré et argumenté. Mais optimiste. Espérons que vous soyez dans le vrai.

    Avec d’autres et sous l’égide de l’excellent Forest Ent, je suis attentivement l’évolution de l’immo US depuis plusieurs mois, et notamment le nombre de saisies immobilière, stade ultime du défaut de paiement. De même que Phil279, je consulte leap2020 : http://www.europe2020.org/spip.php?article486&lang=fr

    Et je suis plus pessimiste : l’impact sur la capacitré de consomation des ménages US sera conséquent. Or c’est le moteur de l’économie US, voire chinoise dans une certaine mesure. D’où le lien pertinent fait par un autre commentateur avce l’attitude à terme de la banque centrale chinoise vis à vis des bons du trésor US. Et cela, c’est une crise économique, et non plus strictement financière.

    Deux indices : 1) de l’ampleur de la crise financière : le montant considérable des sommes injectée par la BCE : 300 Md, soit 5 fois plus qu’après le choc consécutif au 911 ; 2) de la crise de confiance : le fait que des sociétés de gestion réputée prudente telle que Sentinel Management Group bloque tout remboursement à ses clients (voir Les Echos du 16/08).


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 16:49

      Merci de la remarque. Je me permets effectivement et un peu honteusement d’inviter à relire ceci :

      http://agoravox.fr/article.php3?id_article=22217

      car ça me semble une explication plus simple et plus directe de la crise actuelle. Je ne suis pas économiste de formation ni profession. J’ai été par curiosité chercher des infos, et je les ai trouvées sur le net, pas dans la presse éco. Ca pose problème.

      Mon dada, c’est « démocratie et contrôle des médias », et ce n’est pas mon métier non plus. Mais je rigole quand vois la presse nous expliquer qu’il faut acheter de la pierre, que l’i-phone est un produit révolutionnaire, etc ...

      Pendant la campagne, l’UMP nous a expliqué que les français n’étaient pas assez endettés et qu’il fallait que l’on soit tous propriétaires. Voit-on mieux ce que cela veut dire maintenant ?

      Il y a un indicateur anticipé de krach : la durée des prêts immobiliers. Avant de sombrer dans sa longue stagnation, le Japon s’était illustré par l’invention des prêts immobiliers sur deux générations. Les subprime étaient à 50 ans. C’est ce qu’on voulait nous refourguer il y a 6 mois.


    • Mjolnir Mjolnir 17 août 2007 17:08

      Très intéressant, ForrestEnt, ainsi que ton ancien article et un commentaire de Zen qui date du 12 avril et qui parlait du « subprime ».

      je n’ai pas de grande connaissance en macro économie et c’est un peu HS mais y a t il des échappatoires à la grande crise prévue causée par l’interdépendance entre la Chine et les USA ?


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 17:16

      A ma connaissance, non, il n’y a pas d’échappatoire.

      Et ça, pour le coup, c’est un véritable danger de crise économique, contrairement à la crise financière actuelle.


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 17:24

      Moi non plus, je n’en vois pas.

      Je me suis toujours demandé pourquoi les US avaient adopté cette attitude. Avec l’URSS, c’était le containment : pas de commerce. Avec la Chine, c’est le contraire.

      Trois possibilités :

      - la vision angélique : ils espérent qu’en commerçant avec la Chine, elle va se démocratiser toute seule,

      - la vision machiavélique : ils espérent que ça va faire tomber le régime, et créer le chaos pour 50 ans,

      - la vision business : ça arrange WalMart, et le reste est du baratin idéologique.

      En tout cas, c’est comme toutes les bulles : ça enfle jusqu’à péter. Plus ça dure, plus ça fait mal.


    • Mjolnir Mjolnir 17 août 2007 17:29

      merci pour vos réponses

      heu... bon, on fait quoi ? on se prépare à aller à la soupe populaire ? Je plaisante mais la crise sera t elle comparable à celle de 29 ? De plus, il me semble étrange qu’on ne puisse rien faire face à une catastrophe annoncé et qu’on a créé.


    • TALL 18 août 2007 16:14

      Forest Ent

      Ni angélique, ni machiavélique, simplement cynique. Les vrais décideurs s’en foutent de la démocratie, des droits de l’homme, etc... en Chine comme ailleurs. Et ils s’en foutent aussi du climat pour les générations futures.

      Money, money, that’s all.


  • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 16:27

    Cet article est simple, clair, et faux, tout au moins par omission. Ce qu’il présente est la vision rassurante, propagée par les institutions financières : il y a un petit problème de subprime, de 100 à 150 GUS$. A cause des CDO, on se sait pas très bien qui ça touche, et il y a donc de la méfiance. Mais une fois qu’on le saura, les affaires reprendront.

    Non, ça ne se passera pas comme ça, parce que le mal est beaucoup plus profond.

    La moitié des prêts immobiliers US de 2005-2006 sont douteux, il n’y a pas que les subprime, il y au moins aussi les alt-A. De plus, 80% des M&A de ces deux dernières années ont été faits à taux très bas, sans prime de risque, avec des leverages importants. La titrisation des LBO a aujourd’hui les mêmes problèmes que l’immobilier. Il y a aussi une bulle d’actions. Ensuite, c’est bien une crise économique, et pas une simple crise financière, car c’est bien par la création monétaire qu’ont été financées la croissance et la consommation US de ces dernières années. Enfin, il y a une troisième bulle asiatique, en petite partie sur le carry trade du yen, mais surtout sur les bourses des pays émergents où la prime de risque était quasi-nulle. Le mirage de Shangai va crever.

    Les BC ont commencé par prêter aux banques, et la fed a baissé aujourd’hui son taux directeur. Elles sont dans la seringue : faire crever les bulles, ou bien les faire durer encore ?

    Il y a plein d’articles ces derniers jours pour nous expliquer la crise, mais il y en a eu très peu avant pour détailler le colossal surendettement US. C’est pareil dans toutes la presse. La dépendance des médias au pouvoir financier est un facteur qui amplifie les bulles. A mettre en regard de l’achat de DowJones par Murdoch, des Echos par Arnault, etc ...

    Cette crise et la suite étaient très prévisibles en constatant simplement les chiffres de l’économie US. Où ont-ils été publiés ? Pourquoi la fed ne publie-t-elle plus M3 depuis 2 ans ?

    Ouvrez grands les yeux, vous allez voir en direct « the perfect storm ».


    • bozz bozz 17 août 2007 16:43

      ça doit être très interessant ce que vous dites Forest mais pour moi c’est totalement abscons, désolé mais je n’ai pas le vocabulaire ésotérique que vous employez ce qui induit inévitablement un problème de compéhension de ma part.

      @ l’auteur, même si vous ne dites pas toute la vérité selon Forest votre article est très clair et compréhensible (si une âme charitable pouvait me décoder ce que dit Forest, j’avoue que cela m’arrangerai merci d’avance)


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 16:55

      Comme je le disais plus haut dans cettte discussion, le risque d’un « krach » relève du fantasme, parce qu’il ne correspond pas à la réalité.

      J’ignore sur quels chiffres s’appuie votre affirmation que la moitié des prêts immobiliers américains des deux dernières années seraient des prêts douteux. Concrètement, le total des prêts immobiliers américains est de 10 000 milliards de dollars. Sur cette somme, 10% sont des subprimes. Et sur ces 10%, moins de 15% ont effectivement des problèmes de défaut de paiement. Cela représente donc, en sortant la calculette^^, un risque total de perte de 150 milliards de dollars : c’est à peine 1/40e des pertes du krach boursier de 2000, un vrai krach celui-là. Bref, même en rajoutant les prêts alt-A que vous citez, on n’arrive en aucun cas à des risques de pertes comparables à ceux d’un vrai krach.

      Ensuite, vous parlez de bulle des actions : pour qu’il y ait une bulle des actions, il faut que les actions en général soient hautement surévaluées, ce qui n’est pas le cas.

      Vous évoquez également l’idée que c’est par la création monétaire qu’ont été financées la croissance et la consommation américaines de ces dernières années. Mais concrètement, il n’y pas eu de création monétaire ! Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a rebaissé ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de « création monétaire. »

      Sinon, sur votre idée d’une bulle asiatique, heu... non.^^ Il n’y en a pas. Il y a juste que le yen a augmenté, parce que des fonds d’investissement ont du vendre des placements sur le yen pour récupérer de l’argent liquide. Or un yen qui monte, ça pénalise les entreprises asiatiques exportatrices, ce qui fait momentanément paniquer les investisseurs sur les bourses asiatiques. C’est tout.

      En outre, vous écrivez que la Fed a baissé son taux directeur : c’est faux, il est toujours à 5.25. Ce qu’elle a baissé, c’est son taux d’escompte, qui est passé de 6.25 à 5.75. Evitons les confusions, vu qu’ils n’ont rien à voir. smiley

      Enfin, concernant votre théorie du complot comme quoi nous sommes manipulés par les grands médias pour nous faire croire que tout va bien alors qu’en fait tout irait mal : en toute amitié, le thème du complot médiatique est carrément hors-sujet.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 16:58

      Erratum en me relisant ! Dans le 4e paragraphe, à la place de :

      « Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a rebaissé ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de »création monétaire.«  »

      Il fallait lire :

      « Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a REMONTE ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de »création monétaire.«  »

      Désolé pour la coquille. smiley


    • Franz Franz 17 août 2007 17:11

      Cher Thomas, indépendemment du débat sur le crise et son ampleur, vous devriez jeter un oeil sur les données complilées par forest ent. Certes le visuel du site laisse à désirer (et gagnerait en crédibilité avec une autre mise en page), mais la mise en lumière des liens capitalistiques dans les media est très instructif, sans qu’il soit besoin de parler de théorie du complot. C’est juste un fait économique qui induit une certaine complaisance entre lesdits media et leurs actionnaires, leurs partenaires, donneurs d’ordre, dont l’Etat. Collusion que François Bayrou a dénoncé à juste titre. Et quand on voit le traitement media du MoDem en ce moment, il est aisé de comprendre que ce système perdure, voire s’amplifie.


    • Mjolnir Mjolnir 17 août 2007 17:11

      @Thomas

      Pas si fantasmagorique que ça puisque vous même avez écrit :

      « c’est si suffisamment d’acteurs boursiers sont persuadés que tout va s’effondrer, et agissent en conséquence. »

      C’est un peu le cas non ?

      (Merci en tout cas pour votre article. Même s’il est discutable, il y a un effort de clarté et vous semblez essayer d’être objectif)


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 17:15

      « il faut que les actions en général soient hautement surévaluées, ce qui n’est pas le cas. »

      DJI est au même niveau qu’en 2001. Il est vrai qu’il n’y a pas de nasdaq exotique, et qu’il y a eu un peu d’inflation. Elles sont légèrement surévaluées.

      « il n’y pas eu de création monétaire ! Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale a d’abord baissé ses taux »

      Ca ne veut pas dire la même chose ? Comment a évolué la masse monétaire dollar ?

      « Sinon, sur votre idée d’une bulle asiatique, heu... non.^^ Il n’y en a pas. »

      Ah bon.

      « Ce qu’elle a baissé, c’est son taux d’escompte »

      Dont acte.

      « comme quoi nous sommes manipulés par les grands médias pour nous faire croire que tout va bien alors qu’en fait tout irait mal : le thème du complot médiatique est carrément hors-sujet. »

      Ben alors exhibez un article de presse éco qui a attiré l’attention à temps sur cette crise ultra-prévisible.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 17:22

      Sur le fait qu’il n’y a pas de bulle des actions, nous tombons d’accord : elles sont juste légèrement surévaluées. Logiquement, cette légère surévaluation sera corrigée par la crise actuelle.

      Sur la création monétaire, non, il n’y en a pas eue. Simplement, la Fed a d’abord baissé ses taux d’un coup pour stimuler l’économie après le krach de 2000, puis elle les a remontés progressivement. On pourrait à la rigueur parler de création monétaire si la Fed n’avait pas remonté ses taux dans un second temps : mais même pas, vu que l’inflation aurait de toute façon fini par bouffer tout ça.^^

      Sur l’absence d’article attirant l’attention sur cette crise : ça prouve au mieux qu’énormément d’analystes financiers sont incompétents, pas qu’il y a un complot médiatique !


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 17:29

      Je jetterai un oeil à ces données avec plaisir, vu qu’à la base je suis totalement d’accord sur le fait que l’identité des propriétaires des grands médias pose un problème de déni de démocratie dans un certain nombre de pays, dont la France. Je suis d’ailleurs membre du parti de François Bayrou, que vous citez. smiley

      En revanche, je crois sincèrement, à l’appui des arguments développés dans mon article et au fil de cette discussion, que cette crise est financière, pas économique, et qu’elle n’accouchera pas d’un krach. Sauf dans le cas d’une prophétie autoréalisatrice : un nombre suffisant d’acteurs boursiers croient à un krach, agissent en conséquence, et du coup le krach a effectivement lieu.

      Dans la mesure où c’est une observation sans parti pris des données disponibles qui me fait arriver à ces conclusions, je ne crois donc pas à l’hypothèse d’une espèce de conspiration médiatique imposant une certaine analyse de la crise, hypothèse qui relève pour moi de la théorie du complot.

      De plus, je crains qu’aborder la question de l’indépendance des médias nous fasse largement déraper hors du sujet initial : c’est la principale raison pour laquelle je n’enchaîne pas de façon approfondie sur ce sujet.

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort ;com


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 17:34

      « cette légère surévaluation sera corrigée par la crise actuelle. »

      Voire plus, la bourse fonctionnant plus par à coups que de manière continue.

      « Sur la création monétaire, non, il n’y en a pas eue. Simplement, la Fed a d’abord baissé ses taux »

      Vous ne répondez pas. Comment baisse-t-on les taux sans créer de monnaie ? Le but des prêts des bc me semble justement être de créer de la monnaie par effet de levier bancaire. Sinon, pourquoi monter les taux pour éviter l’inflation ? Comment a évolué la mm dollar dans cette période ?

      « énormément d’analystes financiers sont incompétents »

      Pas à ce point. On trouve toutes les infos nécessaires sur le net.

      C’était pareil en 2001. N’importe qui pouvait constater que les opérateurs téléphoniques étaient vendus 60 fois leur CA annuel. Je n’ai pas lu d’article à l’époque pour constater que ça n’avait aucun sens économique. L’enquête Spitzer a montré que la plupart des analystes avaient plusieurs casquettes.


    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 17 août 2007 17:49

      Sur la légère surévaluation, effectivement les cours boursiers de lendemain de crise ont tendance à « faire du yoyo » le temps de se stabiliser à un cours correctement évalué. Cela ne change pas fondamentalement le résultat, qui sera que la légère surévaluation sera effectivement corrigée par la crise actuelle.

      Sur la création monétaire, non, on ne peut pas parler de création monétaire quand la Fed (banque centrale américaine) baisse ses taux. Plus largement, la Fed ne crée jamais de monnaie. Ce qu’elle fait, c’est augmenter ou diminuer indirectement la valeur de la monnaie qui existe, selon le sens dans lequel elle fait bouger ses taux. De plus, ce genre d’action de la Fed est rapidement rattrappé par l’économie réelle, ce qui fait que la variation de la valeur de la monnaie (et non pas la création de monnaie) est de toute façon provisoire.

      Sur les analystes financiers, il y a d’abord le fait qu’ils sont nombreux à être incompétents, et ensuite le fait qu’ils se copient les uns les autres. C’est un comportement de mouton de Panurge qu’on appelle « le consensus des analystes. » Concrètement, quand un analyste financier pense différemment de ses confrères et le dit, il prend un risque pour sa carrière d’analyste s’il se plante : donc, il opte de préférence pour le fait de rejoindre ce consensus. C’est la fameuse phrase « Mieux vaut avoir tort avec le marché que raison contre lui, » très connue dans le microcosme des analystes. Ce phénomène sociologique suffit à expliquer que les analystes passent si souvent à côté de ce qui se passe vraiment sur les marchés : or pour tout problème, une explication à la fois nécessaire et suffisante est satisfaisante, sans avoir à chercher un complot fantasmé. smiley

      Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 18:31

      Je ne pense pas à un « complot », qui est le terme qu’on m’oppose habituellement quand je parle des médias, mais à un effet de système, guère différent de votre « consensus des analystes » : « dans le doute, autant dire ce qui arrange l’actionnaire ». Les médias sont des outils publicitaires, bien avant d’être des moyens d’information. Ils servent à faire vendre. Inciter à la prudence n’arrange personne. Si j’écris « le i-phone est un produit zarbi », je n’aurais plus de pub apple, c’est tout ce que j’aurai gagné. La presse écrite US vit à 90% de pub.

      En matière éco, les journaux sont toujours enthousiastes, surtout juste avant les krachs. Pendant quelques mois, ils écrivent « c’est facile, je vais vous expliquer, tout le monde savait », et puis ils recommencent jusqu’à la suivante.

      Bon à part ça, quelle a été la variation de la mm dollar sur ces quatre dernières années ?


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 19:25

      Tout à fait. Le M3 zone euro était à 10% en rythme annuel en début d’année. Le M3 US n’est plus publié.

      La Banque de France publie plein de trucs intéressants sur ces sujets. Voir par exemple :

      http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/rsf/2006/chroni2_1206.pdf


    • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 20:01

      Selon cette doc de la banque de France :

      http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/zoneeuro/zoneeuro.htm

      les masses monétaires publiées ont évolué de la manière suivante de juillet 2006 à juillet 2007. (nb. il s’agit dans les deux cas des augmentations sur les 12 derniers mois) :

      zone euro

      M1 : de 7,5% à 6,1% M2 : de 8,2% à 9,4% M3 : de 7,8% à 10,9%

      dollar

      M1 : de 0,3% à -0,7% M2 : de 4,7% à 6,1%

      Ce site continue à estimer le M3 US :

      http://www.nowandfutures.com/key_stats.html

      Sur la période, il serait passé de 8% à 12%.


    • Internaute Internaute 18 août 2007 14:29

      @Forest

      Je ne vous suis pas sur l’attitude complaisante de la presse financière. Ce que vous dites est vrai pour le JT, la grand-messe quotidienne du comment on doit penser. Par contre, si vous lisez « Le Revenu » vous trouverez plus d’une fois une mise en garde sérieuse sur la valeur des actions de telle ou telle société qui ne justifie pas un tel engouement. C’est vrai que pour ce que j’en sais, le Revenu a l’air d’une revue indépendante et n’est pas la proriété des grands groupes que vous citez.


    • Forest Ent Forest Ent 18 août 2007 15:15

      Quand ce journal vous a-t-il alerté pour la première fois sur le surendettement des ménages US et la crise latente de l’immobilier ?

      Le premier article sérieux que j’ai vu là-dessus était sur agoravox. Personnellement, je n’ai vu des infos dans la presse éco que très floues, générales et lénifiantes en 2006 et début 2007, et un peu plus précises qu’après la secousse de mars 2007. Pire que ça, j’ai lu encore des articles en février 2007 sur le dynamisme et la productivité de l’économie US.


    • blaireau 18 août 2007 16:27

      Je voudrais temperer ce catastrophisme ,en rappelant que dans toutes ces histoires de bulles ,il ne faut pas melanger la part liee a la speculation et celle liee a l’investissement et prendre conscience de la nature des soit disant bulles. toute action boursiere est une bulle puisqu’elle est valorisee sur un potentiel non sur une valeur comptable du jour il faut vivre avec. les usa considerent l’individu comme une entreprise qui a son potentiel et parient sur lui en fonction de criteres statistiques qui fonctionnent depuis assez longtemps pour etre credibles. Evidemment ca fait courir les gens plus vite mais pendant qu’ils courent ils consomment et ils creent des richesses. cette folie de l’immobilier a cree des batiments qui sont de reels actifs qui ont une valeur patrimoniale et une valeur d’usage ,c’est ce qui restera apres la tempete . D’autres courent dans la technologie et font augmenter la productivite qui est le meilleur allie de l’homme. Je prefere voir des soi disant bulles qui ne sont rien d’autres que les inevitables goulots d’etranglement de systemes vivants qui s’autoregulent et necessitent un peu d’huile de temps a autres,que des patriarches assis devant leur gateau en attendant de le voir grossir sans risque et sans rien faire


    • blaireau 18 août 2007 16:28

      Je voudrais temperer ce catastrophisme ,en rappelant que dans toutes ces histoires de bulles ,il ne faut pas melanger la part liee a la speculation et celle liee a l’investissement et prendre conscience de la nature des soit disant bulles. toute action boursiere est une bulle puisqu’elle est valorisee sur un potentiel non sur une valeur comptable du jour il faut vivre avec. les usa considerent l’individu comme une entreprise qui a son potentiel et parient sur lui en fonction de criteres statistiques qui fonctionnent depuis assez longtemps pour etre credibles. Evidemment ca fait courir les gens plus vite mais pendant qu’ils courent ils consomment et ils creent des richesses. cette folie de l’immobilier a cree des batiments qui sont de reels actifs qui ont une valeur patrimoniale et une valeur d’usage ,c’est ce qui restera apres la tempete . D’autres courent dans la technologie et font augmenter la productivite qui est le meilleur allie de l’homme. Je prefere voir des soi disant bulles qui ne sont rien d’autres que les inevitables goulots d’etranglement de systemes vivants qui s’autoregulent et necessitent un peu d’huile de temps a autres,que des patriarches assis devant leur gateau en attendant de le voir grossir sans risque et sans rien faire


    • Forest Ent Forest Ent 18 août 2007 21:31

      Je ne vois pas le rapport. On peut penser ce que l’on souhaite des cycles économiques, ils existent. La seule question est de savoir quelle sera l’ampleur de la correction, y aura-t-il récession, où, etc ... ?

      Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une simple correction immobilière. Il me semble qu’il y a une bulle immobilière, un haut de cycle pour les actions, une masse monétaire trop importante sous forme de crédits, une baisse de la consommation, le tout un an après une inversion de la courbe des taux. Toutes les conditions sont réunies pour une récession.

      Ca ne veut pas dire que tout le monde va être ruiné. Seulement certains. Après, ça devrait redémarrer dans un an, jusqu’à la prochaine.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 août 2007 17:44

      Il y a une autre calculette. la capitalisation de la Bourse de New York avec Euromex est de USD$ 24 T . Quand le marché baisse de 1%, ce sont 250 milliards de dollars qui s’évanouissent. Il est intéressant de « spéculer » smiley... sur les conséquences.

      http://www.nouvellesociete.org/121.html

      Pierre JC Allard


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