mardi 21 juillet 2009 - par Illiouchine

La Guadeloupe 6 mois après

Le 20 janvier 2009, il y a donc maintenant 6 mois, commençait en Guadeloupe un mouvement social exceptionnel, qui allait pendant 44 jours (et plus en réalité) paralyser quasi totalement la vie de l’île et mettre en difficulté le gouvernement par le risque de contagion que certains politique à l’époque pouvaient craindre ou espérer…

Si la contagion en question s’est en réalité limitée à la Martinique, avec des conséquences faibles au niveau de la Métropole, il est intéressant aujourd’hui de faire un petit point sur ce qu’est devenue la Guadeloupe 6 mois après.
Je renvoie à mes chroniques parues en février sur Agoravox pour rappeler ce qu’était l’ambiance quotidienne en Basse Terre à cette époque là. Aujourd’hui, l’évocation de la vie quotidienne n’aurait pas grand intérêt. En surface, tout est redevenu comme avant, hormis les traces de goudron fondu aux emplacements des anciens barrages, et il me semble plus intéressant d’essayer d’évaluer les conséquences réelles du mouvement sur l’économie de l’île.
La Guadeloupe est un petit pays, (450 000 habitants et 1700 km²) dont les capacités économiques sont très limitées. Trois secteurs seulement sont réellement producteurs de richesses, (et on va voir que même cela est relatif) Il s’agit de la canne à sucre, de la banane et du tourisme. Le reste de la vie économique est lié aux relations avec la Métropole (import-export, transferts d’argent liés aux nombreux fonctionnaires, ce que le LKP appelle "économie coloniale") ou à une production consommée localement (petite pêche, cultures vivrières, petit élevage).
Si le mouvement de février ne paraît pas avoir eu beaucoup d’impact sur la culture de la banane (fortement subventionnée pour pouvoir concurrencer la banane africaine sur les marchés européens), il n’en est pas de même pour la canne à sucre et surtout le tourisme.
La canne à sucre est encore une fois un produit largement subventionné et dont la filière possède plusieurs particularités : le nombre de planteurs est très important, chacun ne possédant qu’une petite parcelle (hormis quelques grandes exploitations qui ne représentent pas la majorité des terres), par contre il n’y a en Guadeloupe "continentale" qu’une seule usine de transformation du sucre, l’usine Gardel au Moule. Cette usine est couplée à une centrale de production électrique qui utilise le résidu du broyage des cannes pour faire tourner des turbines. L’ensemble de la filière est donc tributaire du goulet d’étranglement que représentent les quelques dizaines d’employés de l’usine et de la centrale électrique. Si le protocole final sur les 200 euros a été signé le 5 mars, il faut savoir que les ouvriers de Gardel ont fait de la surenchère jusqu’à fin avril, entraînant un retard de deux mois dans la campagne de coupe de la canne (qui habituellement commence mi février). Ce retard a décalé vers le début de la saison des pluies (précoce cette année) la récolte de la canne, d’où un effondrement du taux de sucre dans le jus de canne, et de la rémunération des planteurs, calculée sur la richesse en sucre de la canne récoltée. La filière, sauvée à deux ou trois reprises de la faillite totale par d’énormes efforts de subventionnement, notamment au niveau européen, va se trouver à nouveau menacée.
En ce qui concerne le tourisme, les conséquences sont bien évidemment importantes. Des chiffres précis sont difficiles à obtenir. Un seul pour l’instant est parlant : entre janvier et juin 2009, il y a eu sur la plate-forme aéroportuaire Pôle Caraïbes à Pointe à Pitre 165 000 passagers de moins que l’année précédente (chiffres fournis par la CCI de PAP, publiés par France Antilles). Difficile de savoir s’il s’agit seulement d’une conséquence du conflit social ou si le ralentissement du transport aérien lié à la crise a aussi contribué à cette baisse. Sans être un spécialiste du secteur, on peut écouter les discours des gens concernés, qui varient fortement suivant l’emplacement de leur affaire. L’hôtellerie, la restauration et les locations de voiture en Grande Terre ont fortement chuté, ce qui parait correspondre à la diminution de fréquentation des plages que l’on constate "de visu" dans cette région. Dans les îles, par contre (Marie Galante, Les Saintes, Désirade), les professionnels du secteur se frottent les mains. Les touristes, effrayés par les images lamentables de la Riviera Pointoise montrées par les médias au printemps se sont rabattus sur les îles, beaucoup moins touchées par le mouvement LKP. Là encore, les bateaux bondés et la difficulté pour trouver un hébergement semblent bien confirmer les discours des professionnels.
Sur le plan de l’augmentation du chômage, un seul chiffre, parlant lui aussi : 5000 chômeurs de plus entre janvier et juin 2009 (chiffres donnés par Victorien Lurel, président du Conseil Régional). Même si le raccourci est sans doute rapide, on peut faire le rapprochement avec la fameuse augmentation de 200 euros : supprimer 5000 emplois permet de libérer les fonds pour financer 30 ou 40 000 augmentations de 200 euros… Ce serait finalement l’UNEDIC qui financerait les acquis du LKP… En réalité, la situation est plus complexe. La crise économique a sans doute rejoint la Guadeloupe et si le chiffre des chômeurs est réel (ce qui est sans doute le cas car personne même au LKP ne l’a contesté) il recouvre des situations diverses. Sur un plan plus "micro économique", Les quelques situations identifiées auxquelles on a accès ont souvent un point commun : il s’agissait d’entreprises en difficulté avant le mouvement, auxquelles une inactivité forcée d’un mois et demi a donné le coup de grâce. C’est le cas par exemple de "Marché conseil", petit centre commercial des Abymes, qui a fermé le mois dernier, mettant 53 personnes au chômage. C’était le cas également du "D’Arbaud", seul cinéma de Basse Terre, qui vivotait depuis plusieurs années. Il est définitivement fermé, et le seul moyen pour voir un film si on habite la région de Basse terre c’est de prendre sa voiture et d’aller à Pointe à Pitre (140 km aller-retour…) Pour l’"Orangerie", seul restaurant gastronomique de la région, la fermeture a été plus brutale, le bâtiment a été détruit par un incendie la semaine où le LKP a lâché ses casseurs. "But" de Gourbeyre licencie 10% de son personnel. Là encore, nécessité économique ou opportunisme pour rationnaliser une entreprise en difficultés ?
Le D’Arbaud, dernier cinéma de Basse Terre qui a fini par déclarer forfait après 6 semaines de fermeture
Les ruines encore fumantes de l’Orangerie, seul restaurant gastronomique de la Basse Terre, incendié pendant la semaine de violences
Que reste-t-il des acquis en question ? Difficile de juger. On ne sait pas trop quelles entreprises ont réellement appliqué l’accord Binot. Pendant plusieurs semaines après l’accord du 5 février, l’agitation sociale a continué, entreprise par entreprise. En gros, il semble bien que l’accord ait été appliqué dans les grosses structures (supermarchés, grands hôtels etc…) tenues par les holdings des békés martiniquais ou les entreprises capitalistes européennes ou nord américaines. En ce qui concerne les petites entreprises aux patrons guadeloupéens, il est beaucoup plus difficile d’évaluer la réalité de cette application…
La baisse des prix : là, on rentre dans la franche rigolade… Jamais les prix n’ont autant augmenté que pendant les deux mois de grève. L’accord a été négocié pendant des semaines, chacun pinaillant sur la nature des produits ou l’importance des diminutions. Le résultat après toute cette énergie dépensée, c’est une opération de communication type "tête de gondole" dans les supermarchés qui mettent en avant les produits "LKP" comme des produits d’appel pour vendre les autres denrées dont les prix ont pour la plupart nettement augmenté… Le prix de l’essence, lui, n’a pas bougé (à 5 centimes près, c’est le même que celui qu’avaient obtenu les socio-professionnels en décembre 2008 après seulement 3 jours de mouvement). Par contre le conseil régional, qui a mis la main à la poche pour financer les 200 euros, a nettement augmenté le prix du tabac (un paquet de cigarettes blondes est passé de 4 euros à 6 euros en moyenne entre janvier et mars…) Il semble malheureusement aussi que le financement de certains grands travaux indispensables ait été "étalé", voire reporté aux Kalendes grecques (quid du tramway de Pointe à Pitre, de l’usine de retraitement des déchets ménagers, des indispensables contournements routiers sur un réseau à bout de souffle et asphyxié ?)
Parmi les revendications du LKP, tout un pan concernait une meilleure prise en charge du handicap et de la maladie. Non seulement rien n’a été obtenu, mais là encore ce sont les tranches les plus fragiles de la société qui ont le plus souffert de ces 2 mois de blocage et de grève. Travaillant dans le médico-social, j’ai été effaré par les situations dramatiques dans laquelle se sont trouvées de nombreuses personnes handicapées ou fragiles à partir de mars dernier. Les causes sont multiples : tuteurs en grève et injoignables qui ne donnaient plus l’argent nécessaire aux handicapés pour se nourrir. Sécurité sociale en grève pendant des mois, empêchant le renouvellement des cartes Vitale et des CMU. Les gens ne pouvaient plus payer leurs médicaments et rechutaient, non pas faute de soins (les structures de santé ont toujours fonctionné) mais simplement de ne pas pouvoir prendre leurs médicaments habituels. Caisse d’Allocation Familiale en grève pendant des mois, empêchant l’ouverture des droits ou le renouvellement des Allocations Adulte Handicapé, des Allocations parents isolés, seules ressources d’une partie importante de la population. ASSEDIC en grève, empêchant l’ouverture des droits ou le renouvellement des RMI, des allocations de fin de droit, etc… Les gens qui avaient un travail stable, surtout les fonctionnaires, ont passé sans trop de difficultés la tourmente sociale. Les autres, les plus démunis, ont payé le prix fort.
Sur le plan politique, la situation est étrange. Domota reste pour toute une partie de la population une icône, "Elie le Messie", "celui qui aide les guadeloupéens". Pourtant il ne semble pas exploiter ce capital. Depuis fin mai, alors qu’il avait montré un sens politique aigu, (digne de l’université Patrice Lumumba…) pendant toute la période de grève, il n’a plus depuis des mois réussi un seul coup politique. Son intervention sur le "congrès" des assemblées en mai a bien empêché celui-ci d’avoir lieu, mais ça n’était pas un grand mouvement populaire, simplement le coup de force d’une poignée de militants entraînés. Depuis, les élections européennes ont donné des résultats sans surprise, proche des standards métropolitains, et la tentative de perturber la visite de Nicolas Sarkozy a été un flop tellement retentissant qu’après celle-ci tout le monde paraissait avoir oublié même son existence.
Deux images prises la même semaine, montrant bien la complexité de la situation guadeloupéenne
Que retenir finalement de ces 6 mois ? Un bilan mitigé et plein de contradictions. Après des semaines de lutte sociale dure, violente et sans concession, toute une partie de la population a pu bénéficier d’une réelle amélioration de sa condition matérielle avec l’augmentation de 200 euros de salaire. Cette amélioration malheureusement a un prix, en terme d’augmentation du chômage, en terme de souffrance pour les 40 % de la population active qui, n’ayant pas du tout de salaire , ne peut espérer une augmentation de celui-ci, en terme de fragilisation du tissu économique, et particulièrement de l’économie du tourisme. Cette fragilisation économique a aussi des effets positifs. Tout comme la canicule de 2003 a permis de libérer en métropole des centaines de places de maison de retraite jusque là occupées par des gens sous perfusions, la grève de 2009 a assaini l’économie guadeloupéenne en donnant le coup de grâce à toutes ces entreprises au bout du rouleau qu’une interruption d’activité de 6 semaines a fini par achever. Une chose est sûre au moins : ceux qui ont survécu à ce conflit ont les reins solides !
Jacques Binot, lui n’a pas survécu


11 réactions


  • Proto Proto 21 juillet 2009 10:29

    Mon programme :

    1) Indépendance totale et fin du (néo)colonialisme
    2) Auto-suffisance économique pour les produits de base
    3) Création d’une monnaie locale basé sur un étalon honoraire (=1h de travail)
    4) Création d’un service civil volontaire qui rétribue les besoins partagés par tous
    5) Partenariat économique préférenciel avec les pays voisins
    6) Partenariat culturel avec les pays francophones


    • Reinette Reinette 21 juillet 2009 11:30

      Si le mouvement de février ne paraît pas avoir eu beaucoup d’impact sur la culture de la banane (fortement subventionnée pour pouvoir concurrencer la banane africaine sur les marchés européens)... l’Auteur


      un peu court pour résumer ce secteur où la main-d’oeuvre est surexploitée !


      Les bananes sont le principal fruit à faire l’objet d’échanges internationaux et également le plus populaire à travers le monde. Elles sont le premier fruit exporté en terme de volume - environ 98% de la production mondiale de la production de la banane sont cultivées dans les pays en développement

      la banane est aujourd’hui le fruit le plus produit, le plus exporté et le plus consommé au monde : 16 millions de tonnes produites par an, un marché qui rapporte plus de 16 milliards de dollars ! Un enjeu de taille, source d’affrontements séculaires des pays producteurs.

      Aujourd’hui, au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, la guerre économique continue :
      - d’un côté les pays latino-américains, soutenus par les multinationales américaines, producteurs de la banane-dollar qui se battent pour la libéralisation du marché ;
      - de l’autre, les pays européens, comme la France, producteurs de la banane-euro, et les pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) qui défendent quotas à l’importation et droits de douane. Est-ce l’ultime conflit autour de cette banane, source de gros bénéfices, qui était pourtant le fruit de la sagesse dans la mythologie indienne ?! Pourra-t-on trouver une voie entre protectionnisme et libéralisme assurant une juste répartition de la valeur entre les différents acteurs de ce marché ?

      Bananes à régime forcé (Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants) http://videos.france5.fr/video/iLyROoafJGE-.html


      Traditionnellement, le marché international de la banane était influencé par les producteurs. Les entreprises multinationales de commercialisation jouaient un rôle prédominant dans l’établissement des règles du jeu, toutefois, au cours des dernières décennies cette situation a changé. Les entreprises font face à de nouveaux défis engendrés par le rôle accru joué par les supermarchés et les chaînes de détaillants dans la distribution des bananes dans les pays développés, principalement en Europe et aux Etats-Unis.

      Alors que l’Amérique représentait la moitié de la production mondiale dans les années 1970, contre 34% pour l’Asie, le rôle du continent asiatique a commencé à se renforcer au cours de la décennie 1990 et encore davantage au cours de la décennie suivante, pour atteindre finalement 58% de la production mondiale en 2007, contre 31% pour l’Amérique. La part de l’Afrique est, quant à elle, demeurée relativement inchangée passant ainsi de 13% à 11% entre les décennies 1970 et 2000.

      Les principales entreprises multinationales à l’heure actuelle sont : Dole Food Co (anciennement Standard Fruit), Chiquita Brands International (anciennement United Fruit Company, puis United Brands) et Fresh Del Monte Produce. Deux autres compagnies importantes sont Fyffes, le premier distributeur européen de produits frais et Exportadora Bananera Noboa (marque Bonita), le premier exportateur équatorien (avec environ 25% des exportations nationales).

      http://www.unctad.org/infocomm/francais/banane/societes.htm

      http://www.unctad.org/infocomm/francais/banane/marche.htm#pattern


    • Reinette Reinette 21 juillet 2009 11:33

      Indépendance totale !?

      c’est aux guadeloupéens d’en décider, il me semble !




    • italiasempre 21 juillet 2009 21:05

      Bonjour Reinette,


      un peu court pour résumer ce secteur où la main-d’oeuvre est surexploitée !

      Etes-vous sûre de ne pas confondre banane-dollar et banane-Guadeloupe ?

  • Reinette Reinette 21 juillet 2009 11:46


    La filière sucre

    La consommation locale de sucre représente 8000 tonnes, or la majorité de la production est réservée à l’exportation. Le sucre roux, brut, fabriqué en Guadeloupe, arrive soit à Marseille, dans une grosse multinationale appelée Saint-Louis Sucre, raffinerie de la Générale Sucrière, soit en Alsace dans une raffinerie du groupe Bernstein.

    Ce sucre est raffiné, blanchi, puis expédié sur les marché européens, profite au raffineur et au distributeur, mais pas au planteur guadeloupéen ni à l’industriel sucrier guadeloupéen . On ne retrouve donc pas la valeur ajoutée dans l’économie guadeloupéenne. Le planteur est payé sur la base de quantité de sucre qu’on a pu tirer de sa canne mais pas sur la valeur ajoutée qu’elle génère.

    L’impact de l’industrie cannière sur l’économie guadeloupéenne pèse en réalité, en termes macroéconomique, plus que ce qu’elle représente, au sein de l’agroalimentaire , en pourcentage de PIB(rappelons que sur les 3,5% du PIB que représente l’agroalimentaire, la part de l’industrie sucrière n’est que de 1,1%)




  • Walden Walden 22 juillet 2009 11:24

    « Depuis, les élections européennes ont donné des résultats sans surprise, proche des standards métropolitains (...) »

    Jusqu’à cette phrase, je trouvais l’article plutôt intéressant, mais il s’agit là d’un mensonge : en effet, en Guadeloupe, la liste d’alliance des écologistes a remporté la majorité absolue des suffrages exprimés, soit 51,38 %, donc très loin devant les listes UMP (23,20 %) et PS (16,80 %), ce qui n’a rien à voir avec les résultats de métropole, et met en évidence une défiance populaire vis-à-vis des partis traditionnels, avec la volonté de les écarter du champ politique en favorisant une nouvelle alternative.

    Cf. les chiffres officiels :
    http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/ER2009/08/001/971/971.html


    Désolé, mais une telle désinformation nuit considérablement à la crédibilité du propos très partisan que développe l’auteur...


    • Illiouchine 22 juillet 2009 13:19

      Désolé, mais regardez les chiffres jusqu’au bout et vous verrez qu’il n’y a aucune « désinformation »... Si vous vous intéressiez vraiment aux résultats de l’OUtre mer, vous aurez pu constater qu’en 2004, le même Harri Durimel, leader _guadeloupéen_ de la liste écologique avait déjà obtenu 47 % des voix

      En 2004

      Inscrits : 289 573
      Exprimés : 41 022
      Blancs/Nuls : 3 835
      Abstention : 84,51%

      Les Verts, Harry Durimel : 47,36%
      PCR, Paul Vergès : 18,48%
      UMP, Margie Sudre : 15,05%
      PS, Jean-Claude Fruteau : 6,47%

      Son bon résultat n’a rien à voir avec les événements de cette année et sont tout à fait comparables à ceux de 2004, sauf qu’en Guadeloupe comme en Métropole,l’UMP fait un bien meilleur score, passant de 15 à 23 %...


  • Walden Walden 22 juillet 2009 15:57

    Bien, donc vous soulignez seulement, et a posteriori, qu’en 2004, les résultats des élections européennes en Guadeloupe n’avait déjà rien à voir avec les standards de métropole... le fait que l’UMP comme le PS, même s’ils ont tous 2 « progressé » respectivement de 8 et 10 %, n’y change rien. Leurs scores sont anodins, avec 85 % environ d’abstention lors de ces 2 scrutins : abstention encore bien plus massive qu’en métropole.

    Certes on peut comprendre que les antillais se sentent peu concernés par le devenir d’un continent auquel ils ne sont rattachés qu’administrativement. Quoiqu’il en soit, la défiance locale envers l’establishment politique UMPS est néanmoins patente !


    • Illiouchine 22 juillet 2009 19:25

      Pas du tout... Si ma phrase était sans doute mal tournée, ce que je voulais exprimer est par contre très clair.. il n’y a pas eu de changement de réflexes électoraux après le LKP, l’évolution des résultats est à peu près la même qu’en Métropole : augmentation de l’UMP et des verts, baisse de la gauche institutionnelle (PS + PCR en 2004 font plus que le PS et le MODEM en 2009)
      Ce que vous appelez « vote de défiance vis à vis de l’establishment » n’est rien d’autre qu’un réflexe clientéliste vis à vis d’une tête de liste originaire de la Guadeloupe... Il a d’ailleurs encore raté son coup car malgré ses bons scores en Guadeloupe, il a raté l’élection de député européen...
      en ce qui concerne le taux d’abstention (énorme) il était là aussi sensiblement le même en 2004 (84% au lieu de 86%)


    • Walden Walden 23 juillet 2009 13:13

      Puisque vous revenez dessus à 2 reprises, il faut quand même souligner qu’à aucun moment je n’ai (pour ma part) établi de lien entre le score écologiste et le mouvement social de l’hiver dernier... en outre, tout comme l’abstention massive, la défiance de l’establishment politique ne date en effet pas d’hier, je ne dis pas autre chose.

      Enfin, je ne perçois que la volonté durable et bien légitime d’être dignement représenté là où vous ne voyez que du clientélisme... quant à « l’échec », il semblerait qu’il soit du, avant tout, au regroupement électoral complètement aberrant des DOM. Tant que l’on charcutera les cirsconsriptions (y compris en métropole), au lieu de favoriser une réelle représentativité démocratique, les mêmes causes produiront hélas les mêmes effets.


    • Walden Walden 23 juillet 2009 13:19

      Bon, et puis désolé si le ton de ma première intervention vous a heurté, alors que l’indéniablement fausse information n’était peut-être pas tant intentionnelle (sourire) ?...


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