lundi 18 juillet 2011 - par Michel Santi

Le capitalisme fait de nous des mercenaires

Il est temps d’élargir les débats. Les analystes et la presse ne cessent en effet de se torturer les méninges afin de savoir si la reprise économique – supposée avoir démarré en 2010 – est aujourd’hui sérieusement compromise. Les réponses manquent à l’évidence. Mais les questions posées sont également les mauvaises. Les statistiques macro économiques interpellent – et fascinent – certes les spécialistes mais il devient jour après jour impératif de réorienter ces questionnements. D’autant plus que la population – le citoyen moyen comme l’on dit avec condescendance – n’aura nullement profité de cette brève parenthèse de croissance ayant tout au plus duré une année…

Pour la première fois depuis le milieu des années 70, la population américaine (pour ne citer qu’elle) doit affronter un chômage élevé sans nulle perspective d’amélioration à court ou même à moyen terme puisque l’activité économique semble condamnée à y tourner à (très) bas régime dans un contexte politique qui, en outre, se révèle extrêmement tendu. Cela donne à réfléchir, cela force à toutes les remises en question. L’exubérance irrationnelle des années précédentes était aussi complètement … artificielle ! D’autant plus que cette prospérité – présentée comme résultante d’un capitalisme triomphant et de marchés devenus rois – était prétexte à tous sortes de comportements prédateurs de la part d’individus et d’entités ayant ruiné le système, non sans la bénédiction de nos autorités politiques.

Il nous avait ainsi été expliqué que le seul horizon devait être le profit, qu’il était légitime que cette seule finalité – digne de respect- sous tende et alimente notre énergie et notre soif de réussite. Nous constatons aujourd’hui que cette quête du profit détruit et nos vies et notre planète. Pire encore : elle menace les libertés individuelles ! La consécration du modèle de société anglo-saxon ayant stimulé le commerce à outrance et la consolidation de tous types d’entreprises en conglomérats gigantesques s’est avérée un échec pour la croissance à long terme tout en étant nocive pour la société. Cette philosophie a fait de nous des psychotiques (“sociopaths” pour reprendre l’expression de Taleb) qui rivalisent d’imagination pour détruire de la valeur et – plus grave encore – des valeurs.

Cet acharnement au « laisser faire » érigé au rang de dogme s’est aujourd’hui soldé en tyrannie alors qu’il est tellement plus sain de faire participer le plus grand nombre à la conduite des affaires et des entreprises. Les marchés ont accéléré l’avènement du macro management – c’est-à-dire de l’oligarchie – alors que seul le micro management aboutit à la stabilité et à la réalisation des individus. Le monde académique, celui des affaires come nos autorités économiques partent tous du principe qu’il convient de favoriser les organisations et les banques de taille importantes quand (et même si) celles-ci sont connues pour avoir perdu quasiment tout sens de l’innovation tout en contribuant activement à détruire de la valeur, en tout cas pour la collectivité… Ce faisant, ces cartels et concentrations de pouvoirs – qui installent un air vicié sur l’ensemble de l’activité économique – tuent à petit feu l’initiative privée tout en comprimant nos droits individuels.

C’est pourquoi il ne sert à rien de croire aujourd’hui aux illusions de celles et ceux qui font mine de « réinventer » le capitalisme car – et c’est Marx en personne qui le reconnaissait – le capitalisme se réinvente continuellement. En effet, en constante mutation, il est éternellement en quête de nouveaux artifices, de nouvelles techniques et de sophistication parfois extrême dans le seul but d’optimiser ses profits et de satisfaire à l’instinct d’accumulation. Ce faisant, chaque facette de sa métamorphose fut inévitablement jalonnée de corruption et d’exploitations outrancières se logeant au cœur même de ce système. A bien des égards, l’âme du capitalisme est elle-même foncièrement prédatrice.

Plutôt que de réinventer le capitalisme qui n’a pas besoin de nous pour tout le temps se renouveler, tentons de redéfinir le concept de « croissance » et d’en fixer clairement les priorités comme les limites. C’est peut-être ainsi que l’on pourra enfin couper l’herbe sous les pieds de comportements, ravageurs pour la société, mais qui sont indissociables du capitalisme.



47 réactions


  • Francis, agnotologue JL 18 juillet 2011 10:27

    Bonjour Michel Santi,

    j’approuve avec enthousiasme ce que vous écrivez là.

    Je crois opportun de rééditer ici un post fait sur un autre fil qui propose une définition simple, canonique :

    La gauche c’est la préservation et le développement des patrimoines collectifs prioritairement sur les patrimoines privés ; la droite c’est au contraire, le développement des patrimoines privés au détriment des patrimoines collectifs.

    Cette définition implique nécéssairement que la gauche a le souci de l’écologie et du bien commun alors que la droite s’en moque éperdument. Seule une économie de gauche est durable. Un économie de droite est rédhibitoirement auto-destructrice : guerres, crises, pollutions, épuisements ...


    Et le libéralisme, dans tout ça ? Le libéralisme est, au mieux, une utopie. Il n’y a que des principes. Mais des principes ne font pas une société.

    Je note que la nouvelle grande idée européenne pour « sauver » la Grèce, c’est la création d’euro-bons (Attali, Fitoussi , ...), et sans le dire, les impôts européens, prélude à un renforcement de la gouvernance européenne bâtie sur les principes libéraux qui sont déjà les fondements de l’UE : c’est-à-dire tout ce que vous dénoncez, en pire.


    • AntoineR 18 juillet 2011 11:28

      « La gauche c’est la préservation et le développement des patrimoines collectifs prioritairement sur les patrimoines privés ; la droite c’est au contraire, le développement des patrimoines privés au détriment des patrimoines collectifs. »


      Donc, il n’y a plus de gauche aujourd’hui.


    • Francis, agnotologue JL 18 juillet 2011 12:03

      En effet,

      il n’y a plus de gauche structurée aujourd’hui.

      La gauche c’était l’affaire des classes moyennes, et les classes moyennes aujourd’hui, avec la mondialisation libérale, sont en voie de perdition, en situation de chacun pour soi pour les plus aisées, et de sauve qui peut pour les plus démunies.

      « Un système économique qui exige une croissance constante tout en refusant presque toutes les tentatives de règlementation environnementale génère de lui-même un flot ininterrompu de désastres militaires, écologiques ou financiers. La soif de profits faciles et rapides que procurent les placements purement spéculatifs a transformé les marchés boursiers, financiers et immobiliers en machines à fabriquer des crises. Notre dépendance commune à l’égard des ressources d’énergies polluantes et non renouvelables engendre d’autres crises : les catastrophes naturelles (en hausse de 430% depuis 1975) et les guerres (Irak, Afghanistan, Nigéria, Colombie, Soudan), lesquelles entrainent à leur tour des ripostes terroristes (depuis la guerre en Irak, le nombre d’attentats terroristes a été multiplié par sept). Comme la planète se réchauffe, sur le double plan climatique et politique, il n’est plus nécessaire de provoquer les désastres au moyen de sombres complots. Tout indique au contraire qu’il suffit de maintenir le cap pour qu’ils continuent de se produire avec une intensité de plus en plus grande. On peut donc laisser la fabrication des cataclysmes à la main invisible du marché. C’est l’un des rares domaines où il tient ses promesses » (Naomi Klein)






    • Piotrek Piotrek 18 juillet 2011 13:41

      "La gauche c’est la préservation et le développement des patrimoines collectifs prioritairement sur les patrimoines privés ; la droite c’est au contraire, le développement des patrimoines privés au détriment des patrimoines collectifs.« 

      Franchement ca m’a fait bien rigoler votre citation tirée d’un bouquin poussiéreux. Attendez, crois qu’il faut simplifier un poil pour être plus proche de la vérité :

      "La gauche c’est la préservation et le développement de certains patrimoines prioritairement sur d’autres ; la droite c’est au contraire, le développement de certains patrimoines au détriment des autres."

      Ce que vous décrivez comme étant « la gauche », n’existe encore qu’au niveau des militants idéalistes d’en bas, mais dès que les choses deviennent sérieuses en politique, ces fichtrement défauts humains reprennent le dessus et plus rien ne va plus.

      Replongez vous dans l’histoire de votre gauche et comparez les idées avec les faits

      Regardez votre gauche d’aujourd’hui en face, Royal, Hollande et tous les autres découvrent ce qu’est la crise en même temps que nous ; ils ont l’air d’être compétemment surpris et à coté de la plaque ; pas de discours cohérent sur les causes, balbutiements sur les solutions. Les raisons de la crise sont connues depuis plus de 20 ans. Avec un discours adéquat, la gauche l’aurait systématiquement remporté les mains dans les poches, non au lieu de cela, ils ne faisaient que marteler que le monde est injuste, que la gauche c’est les gentils compassionnés et la droite les méchants profiteurs. Maintenant on voit le pot aux roses : ce n’était une bataille opportuniste d’egos dans laquelle comprendre ce qu’on combat était optionnel

      Et ca c’est sencé être le fleuron de tous vos idéaux ? C’est le moment de faire votre introspection et peut être vous dire que le Socialisme n’est aussi, peut être qu’une utopie


    • Francis, agnotologue JL 18 juillet 2011 19:02

      piotrek,

      il y a dex façons d’avancer : suivre son ombre, ou ne pas s’en préoccuper.

      Dites moi où il faudrait selon vous, appeler un parti politique qui préserve et développe les patrimoines collectifs prioritairement sur les patrimoines privés ; et comment appeler un parti qui , au contraire, oeuvre au développement des patrimoines privés au détriment des patrimoines collectifs

      Et j’abandonnerai ces mots de gauche et droite au profit de ceux, plus intelligents (j’espère) que vous m’aurez proposé !

       smiley

      En attendant, gardez vos sarcasmes pour vous-même !


    • Piotrek Piotrek 18 juillet 2011 21:33

      Je ne mets pas en cause vos idéaux, je souhaite souligner la difference entre ceux ci et ceux qui se disent les représenter.

      De meme je ne me prive pas pour les différences suivantes :
      Sarkozy - Capitalisme
      Marine Le Pen - Francais


    • snake 19 juillet 2011 13:34

      Sauf que jusqu’à preuve du contraire, « Français » n’est pas un programme politique.


      Sarkozy est un fléaux... On est d’accord là dessus. Il sert les intérêts de certains et cela depuis le début.

      Le Pen, comme son père, défend une politique libérale à l’échelle nationale. Autrement dit, ce sera « France d’abord, chacun pour soi ensuite ».

      Autrement dit, elle ne fait que recycler le langage de Sarkozy sur fond de nationalisme xénophobe. 

      Seul un programme de gauche (comme définit au dessus) proposera une alternative durables aux crises sans fin. 

  • Pyrathome Pyrathome 18 juillet 2011 11:57

    Bonjour Michel Santi,

    Le capitalisme court à toute vitesse à sa perte, le dos au mur il ne reste plus que ça pour finir en feu d’artifice......
     http://www.zerohedge.com/article/cvn-77-ghw-bush-enters-persian-gulf-cia-veteran-robert-baer-predicts-september-israel-iran-w
    Robert Baer prétend que c’est pour septembre.....


  • goc goc 18 juillet 2011 13:47

    @ l’auteur
    Plutôt que de réinventer le capitalisme qui n’a pas besoin de nous pour tout le temps se renouveler, tentons de redéfinir le concept de « croissance »

    je crois plutôt que la question essentielle est « A-t-on besoin de croissance »
    si la croissance, c’est gagner plus alors on remet en service la notion de bénéfice et cela devient automatiquement synonyme de « spéculation »
    si la croissance c’est acheter plus alors on ouvre la porte aux financiers (via le crédit)
    si la croissance c’est la promesse électorale alors on ouvre la porte aux « sponsors politiques » et a leurs retour sur investissement
    si la croissance, c’est avoir besoin de plus d’énergie, alors on va à la destruction de notre planète

    arrêtons la croissance, on n’en a pas besoin, commençons par re-équilibrer les ressources et les richesses


    • Néo-Résistant Néo-Résistant 18 juillet 2011 20:02
      En réalité la « croissance » a un autre rôle encore plus cynique, voici une citation qui
       le précise bien :
      « la croissance est un substitut à l’égalité des revenus. Tant qu’il y a de la croissance, il y a
       de l’espoir, et cela rend tolérables les grands écarts de revenus. »

      Henry Wallich gouverneur de la Réserve fédérale américaine de 1974 à 1986

      http://twitter.com/NeoResistant




    • lagabe 19 juillet 2011 08:46

      totalement d’accord
      Qui sont les fautifs qui dérangent l’ébriété énergétique de l’Occident

      La Chine vient de supplanter les Etats-Unis à la tête des plus gros consommateurs mondiaux d’énergie, révèle le rapport statistique annuel de BP. La consommation énergétique mondiale, tirée avant tout par les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.), a cru de 5,6 % l’an dernier. La Chine serait promise au premier rang de l’économie mondiale d’ici à 2030,compte tenu de la croissance présente de son Produit intérieur brut. Le New York Times a choisi cette semaine de mettre en avant une tribune soulignant l’impossibilité physique, économique, écologique, matérielle, substantielle (etc.) de voir s’étendre à la population de la Chine ou de l’Inde le ’rêve américain’ commercialisé tout autour du globe. Voilà qui est clair, les Chinois ne doivent pas prétendre à un mode de vie à l’américaine
      http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-aie-et-la-manipulation-du-marche-96956

      Le 19 décembre 1987, pour la première fois de son histoire, l’humanité vivait au-dessus de ce que la terre pouvait lui offrir en un an. Selon l’ONG Global Footprint Network, le jour du dépassement (Earth Overshoot Day) aura lieu cette année le 21 août.

      L’humanité aura consommé le 21 août 2010 les ressources que la nature peut produire en un an. Incroyable non ?

      http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/21-aout-2010-le-jour-du-79989

      ce n’est pas une histoire de gauche ou droite

      C’est donc sur le terrain du juste besoin et, par-delà, de la morale que devront se situer les progrès.  » Aaaargh ! si même nos meil­leurs ingénieurs se mettent à douter que la Sainte Technique et de la Sanctissime Croissance verte puissent nous tirer d’affaire.


  • kemilein 18 juillet 2011 14:37

    capitalisme = cupidité
    libéralisme = avidité
    cupidité des uns + avidité des autres = corruption généralisée.

    le système est bâti pour être ce qu’il est, ce n’est pas une erreur, un problème technique momentané, ni une crise dite systémique, comme si du reste la machinerie fonctionnait impeccablement.

    le système est un système de corruption totale, endoctrinant, éduquant a la seule fin d’avoir une armée d’agents - inconscients de leur propre rôle - alimenter le système qui les a fait naitre, a perpétuer le cadre de leur vie sur la foi de deux comportement égotiste et égoïste : la cupidité (je garde tout pour moi) et l’avidité (j’en veux plus et ce que tu as).

    il parait évident que nul collectif humain ne peut survivre a tant de prédation et de conflit... la loi du plus fort, la loi du plus rusé, la loi du plus nombreux (les entreprises sont aujourd’hui le seul collectif valorisé... étrange non ?)


  • barbapapa barbapapa 18 juillet 2011 14:53

    « La gauche c’est la préservation et le développement des patrimoines collectifs prioritairement sur les patrimoines privés : 

    Et cette phrase se traduit par :

    En clair :
    Et c’est devenu la défense de monopoles publics, en différenciant bien leurs avantages de ceux du privé, provoquant des inégalités structurelles dans la société.
    Résumé :
    un lobby de la fonction publique

    la droite c’est au contraire, le développement des patrimoines privés au détriment des patrimoines collectifs. »
    En clair :
    Et c’est devenu la défense de monopoles privés, en différenciant bien leurs avantages, provoquant des inégalités structurelles dans la société.
    Résumé :
    un lobby de multinationales.

  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 18 juillet 2011 15:09

    Le profit, la dérégulation, la fin de l’Etat providence, le néolibéralisme, la marchandisation, les réformes « modernes » devaient apporter l’abondance et la félicité. Friedman, Reagan, Thatcher, Sarkozy l’avaient juré ! Des imbéciles leur ont fait confiance et, désormais, la pauvreté et la précarisation deviennent universelles. Les richesses ne sont plus raisonnablement réparties, elles sont captées par une petite clique oligarchique. Symbole suprême de cet immense succès, l’espérance de vie recule aux Etats-Unis.

    Et pendant ce temps-là les cerveaux disponibles regardent TF1...


    • lagabe 19 juillet 2011 09:06

      tu oublies Clinton, Mitterand , Schoder ,Jospin etc


    • de passage 19 juillet 2011 09:40

      monsieur peachy,

      vos insultes réitérées à tout propos ne dévalorisent que vous...
      apprenez deux choses :
      1 - les chiens aboient, la caravane passe.
      2 - quand vous dites « je m’excuse », vous vous excusez tout seul. vous avez raison car cela nous évite de le faire ; mais vous avez tort car cela revient à dire je me pardonne...je vous crois trop émetteur pour être récepteur...vous devriez lire un peu...les grands noms de la littérature française pour commencer :..vous verrez c’est instructif, cela ne vous fera aucun mal...

  • Robert GIL ROBERT GIL 18 juillet 2011 15:19

    L’idéologie de nos dirigeants véhicule deux pensées contradictoires, la première est
    que la famille et le travail constituent le socle de la société. La seconde est la
    croyance indéfectible dans le système capitaliste comme le ciment de cette société. Lire :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/04/08/travail-famille-patrieet-petits-mensonges/


  • Piotrek Piotrek 18 juillet 2011 15:39

    Capitalisme n’est qu’un mot qui couvre à la fois des idées et des réalités

    Je pense que la crise ne doit pas être considérée uniquement comme un échec, un échec des capitalistes (comme des socialistes), c’est aussi une opportunité... et j’entends déjà le bruit des pas de ceux qui accourent avec leur idéologies vieillottes sous le bras, et je me sens donc dans l’obligation de mettre les points sur les i

    Toutes les grandes idéologies ont échoué, on trouve toujours de bonnes raisons mais pour moi, c’est la faute à la nature humaine. L’homme est, malgré ses avancées technologiques, toujours et encore un animal

    Cette crise est une opportunité pour repenser à neuf, voir ce qui marche, pourquoi ca marche et construire de nouvelles hypothèses tout en prenant en compte les nouvelles données que l’on a pu amasser depuis la mise en presse du socialisme, du communisme et du reste

    Faut-il étudier en profondeur les causes de ces échecs ?

    Par exemple, le capitalisme use et abuse de certains aspects de cette nature pour se réinventer sans cesse (prenez par exemple la pub, elle nous hypnotise pour nous faire croire qu’on peut réaliser certains de nos rêves, voire, elle réussit à définir nos rêves quand on est trop fainéants pour les définir nous mêmes)
    Cette résilience, ne serait-elle pas un aspect intéressant du capitalisme ? Dans quelles conditions initiales, cela tourne en effets pervers ?

    A mon avis : essayer de répondre à ces questions, c’est utile mais ce n’est pas la première chose à faire, ce qui importe c’est connaitre l’Homme bien avant d’essayer de le placer dans un contexte et faire des hypothèses quant à son comportement.

    Certaines des sciences pouvant nous aidé à comprendre l’Homme sous un nouvel aspect existent déjà.
    Parmi les plus fascinantes je citerai l’économie comportementale, et plus particulièrement Dan Ariely qui tente d’expliquer comment et pourquoi l’Homme prend quotidiennement des décisions totalement irrationnelles. Ces comportements expliqués apparaissent comme des axes de la pensée humaine, qui une fois que je les ai compris, ont changé quelque chose en moi.
    Son blog
    http://danariely.com/
    Une vidéo, si comme moi vous ne savez pas lire
    D’autres vidéos si vous savez pas utiliser Google

    Et en parlant d’axes, je citerai bien sur
    l’axiologie, qui pour expliquer en quelques mots, est une mathématique des valeurs (telle qu’énoncée par Hartman) ; prenez 12 concepts exclusifs cachés dans des mots ou des expressions ; le classement en fonction de l’ordre d’importance de ces concepts, définit ce qui est important pour vous, et donc comment vous pensez et donc démystifie qui vous êtes.

    D’accord, c’est un peu primitif, mais il faut affiner dans ce sens et dans d’autres, quant à Facebook, Google... les outils ne les a-t-on pas déjà ? Une fois l’homme expliqué (et son égo au vestiaire) la solution d’organisation des hommes devrait couler de source.

    Je crois aux extra-terrestres, mais je pense qu’ils ne visitent pas la terre tout simplement car ils ont merdé quelque part dans leur évolution. Or nous sommes à un moment clé de notre évolution vu notre impact sur notre environnement. A mon humble avis, nous avons plus beaucoup de droits à l’échec.

    Donc : faut du simple, du précis, du concis, du scientifique pour sortir de ce guêpier (tout l’inverse de la politique de nos jours en somme)


  • Le péripate Le péripate 18 juillet 2011 15:44

    Oui, élargissons le débat, c’est une bonne idée. Puisque le profit c’est le mal, supprimons le profit. C’est assez simple : nous savons que ce qui compte, c’est l’usage que l’on fait des divers biens matériels ou non. Autrement dit la valeur essentielle est la valeur d’usage. Ca se complique à peine du fait que nous avons des préférences et des compétences variées, et qu’un stradivarius n’a pas la même valeur pour un violoniste que pour un maçon. Il suffira donc de connaitre toutes les préférences de chacun (on peut penser à un énorme fichier peut-être). Pour ne pas trop compliquer le système il conviendra peut-être d’interdire de changer de préférences au cours de sa vie, et de ne pas en avoir trop non plus. Il faudra peut-être aussi forcer certains à se plier à des préférences raisonnables, enfin on verra.
    Parce que ce n’est pas tout. L’utilité ou l’usage d’un verre d’eau dans le désert n’est pas celui du même verre d’eau dans une piscine. Cela induit des distorsions fâcheuses dans un système sans marché mais je ne doute pas que quelques millions de pages d’écritures serrées pourront réguler les variations de la valeur d’usage. Bien sûr, il y aura toujours des cas où on n’aura rien prévu, mais on embauchera des fonctionnaires pour établir de nouvelles pages de règles au fur et à mesure des besoins.
    En somme, rien d’insurmontable.

    Bon courage.


    • Francis, agnotologue JL 18 juillet 2011 15:59

      péripate, vous a-t-on jamais dit que tout ce qui est excessif est non-signifiant ? Vou écrivez : « je ne doute pas que quelques millions de pages d’écritures serrées pourront réguler les variations de la valeur d’usage.

      Plus modestement, savez vous combien de pages il a fallu pour inscrire votre libéralisme dans le marbre de l’UE ?

      Vous dites : »nous savons que ce qui compte, c’est l’usage que l’on fait des divers biens matériels ou non" Vous n’avez pas tort ! Dites moi svp, ce que fait Liliane Bettencourt de ses milliards ? Et accessoirement, ce qu’en feraient les pauvres gens qui n’ont rien à donner à manger à leurs enfants.


    • Le péripate Le péripate 18 juillet 2011 20:21

      Je ne connais pas cette Lilianne.

      Vous n’avez pas besoin d’être excessif pour être insignifiant, rassurez-vous.


    • Francis, agnotologue JL 19 juillet 2011 07:24

      péripate,

      vous me rassurez en effet : ravi de savoir que je ne suis pas excessif. L’excès en tout est un défaut.

      Qui ne connait pas Liliane B. mamie zonzon ? Votre excès de mauvaise foi m’épatera toujours !


    • lagabe 19 juillet 2011 09:15

      en gros JL , si tu prends la fortune de Lilianne qu’on la reparti entre tous les français , ca donnera combien par personne , 400 euros pas plus et ça sera comme un fusil aà un coup , il ne servira qu’une fois
      Donc an donnant l’exemple de Liliane , tu donnes un mauvais exemple , par contre je peux t’en donner un bon , on est au 11 ème rang du point de vue de la santé et en plus par rapport au premier on dépense 3 % du PIB de plus , donc comment ils font , la chaque année tu récupérerais 3 % du PIB , dans le cas ou on fait les réformes correspondantes


    • Le péripate Le péripate 19 juillet 2011 09:24

      Au fait JL, pour votre culture politique, à propos de l’Europe : le dogme de la concurrence libre et non faussée est un concept de l’économie néo-classique, et non de l’école autrichienne (Mises, Hayek). Pour vous éviter de dire encore des bêtises sur le libéralisme ce qui devient un tantinet lassant.
      D’autre part, élargir le débat ne se fait certainement pas en regardant dans le sac à main d’une vieille dame.

      Service.


    • Francis, agnotologue JL 19 juillet 2011 09:35

      Lagabe,

      d’une part, je vous prie de ne pas me tutoyer, même si vous ne savez pas penser à la deuxième personne du pluriel ; ça c’est votre affaire.

      D’autre part, LB n’est pas seule à être riche. Elle n’est qu’un symbole. Il y en a des milliers comme elle, des dizaines de milliers un peu moins qu’elle ! Si bien que ce n’est pas 400 euros par personnes, mais des millers de fois 400 euros.


    • Francis, agnotologue JL 19 juillet 2011 09:44

      péripate,

      votre culture libérale est insondable, je sais. Pour vous, il est clair que le libéralisme c’est l’immaculée conception !

      Je me moque, moi, de savoir qui est l’inventeur de cette expression « concurrence libre et non faussée », monsieur qui se défausse comme il respire : je sais seulement que l’UE est bâtie sur des principes dits libéraux, en réalité des principes dont le potentiel inégalitariste et destructeur du vivre ensemble est hallucinant.

      ps. Le sac à main d’une vieille dame ! Excellent ! Puissent ses « amis » politiques vous entendre !


    • Le péripate Le péripate 19 juillet 2011 09:54

      Si vous vous moquez de savoir, c’est votre affaire. Mais ne prétendez pas dialoguer avec moi sur vos croyances. Elles ne m’intéressent pas.


    • lagabe 19 juillet 2011 10:11

      le problème VOUS êtes qu’au niveau des symboles et le jour ou il y aura un gouvernement de gauche , il se passera comme en 81 , 30 % du pib français évaporé


    • lagabe 19 juillet 2011 10:26

      de plus je ne vouvoie que les gens que je ne respecte pas


    • Francis, agnotologue JL 19 juillet 2011 12:41

      lagabe,

      je ne comprends le tutoiement que quand le ton est amical. Votre réponse, si elle n’était pas hostile relève à mes yeux d’une idéologie à laquelle je suis opposé.

      Pour ce qui est du respect : chacun voit midi à sa porte comme on dit : il y en a qui confondent respect et crainte et disent ne vouvoyer que ceux qu’ils respectent ; d’autres qui se défendent de respecter ceux qu’ils craignent ... j’en conclue que, au moins, vous ne me craignez pas.

      Je ne m’en plaindrai pas.


    • Proudhon Proudhon 24 juillet 2011 16:57

      @Le Péripate

      Et qu’est ce qui vous permet d’affirmer qu’un maçon ne puisse pas jouer du violon, être un grand violoniste et savoir de ce fait ce qu’est un Stradivarius. Vous croyez que l’art ou la culture appartiennent aux nantis, aux pseudo-élites.
      J’ai eu un exemple flagrant de manque de culture avec mon PDG, lors d’une discussion la semaine passée qui ne savait pas ce qu’était une SCOP et ne connaissait pas Proudhon.
      En plus il ne joue d’aucun instrument de musique. C’est ballot ça non ?


  • Pilule rouge Pilule rouge 18 juillet 2011 17:09

    Le brouillard du conflit droite, gauche :
     
     Ce que nous ont appris ces dernières décennies, c’est que la conception de ce qu’est « la gauche » à évolué. Soluble dans le mondialisme et perdant peu à peu de son substrat, comme un cachet effervescent dans l’eau, cette idéologie a du se redéfinir pour marquer sa différence avec la droite. Pour les parties de gauche, la mutation est d’autant plus perceptible, que la loi des marchés et du du libre échangisme est totalement antinomique avec un objectif de partage des richesses, et du développement du service public. Acteur et défenseur actif de la construction d’une Europe économique financiarisé, et dans le démantèlement de « l’exception social française », la gauche, le cul entre deux chaise, est en train d’achevé sa mutation. Cette gauche schizophrène, devrait s’appeler « GAUCHE LIBÉRALE », ou le mariage impossible de « la belle et la bête ». Le travail consistant a obéir, voir développer, le libre marché à Bruxelles, tout en s’offusquant de leurs effets sur les plateaux de télés français ( décentralisation, chômage de masse, privatisation...).
     
    Mondialisme VS souverainisme :
     
     La ligne de fracture traditionnelle droite/gauche de plus en plus flou et pervertie de leur sens premier, ne permet pas de comprendre la diversité de l’appareil politique français et des luttes de pouvoir en cours. Ainsi, une ligne de fracture de plus en plus nette émerge au fur et à mesure que la crise du système financier s’accentue les peurs. Une idéologie qui finalement s’oppose directement au mondialisme financier : le souverainisme. D’un côté, des mondialistes globalistes, avec la finance et la libre circulations des marchandise (femmes et hommes compris) ; et de l’autre le retour à l’État nation fort, des frontières et du protectionnisme. Il serait simpliste de croire que le souverainisme se résume au Front National, car il serait difficile de classer M.Chevènement ou M.Dupon Aignan à l’extrême droite, par exemple. Je ne dit pas non plus que le concept gauche droite est mort et remplacé. Simplement, je souligne un effet bien connu de l’histoire en période de doute, à savoir « le repli identitaire » pour les uns, ou « le retour au source pour les autres ».


  • Ruut Ruut 18 juillet 2011 17:27

    Elle est où notre autonomie nationale industrielle qui nous immunise de ce genre de crise capitaliste ?


  • ZEN ZEN 18 juillet 2011 17:39

    La crise ?
    Quelle crise ?
    Si vous avez le moral aujourd’hui, lisez ce récent billet et les commentaires qui suivent


    • Francis, agnotologue JL 18 juillet 2011 18:30

      dans ce billet de Jorion, on peut lire : « Le système mettant en cause les États, garants en dernier ressort de son bon fonctionnement, sciant la branche sur lequel il est assis. »

      C’est probablement pour ça que Attali, Fitoussi (d’autres ?) évoquent l’émission d’euro-bons.

      Et après les euro-bons, nous aurons droit aux euro-impôts ! Merci qui ?


  • bo bo 18 juillet 2011 17:45

    Il n’y aura plus de croissance...car il n’y a plus de progrès technique significatif....ce qui veut dire que le capitalisme actuel est condamné.
    Cela a été écrit dès les années 70, puis repris dans de nombreux cercles économiques dans les années 90.
    Christopher LASCH est l’un des humanistes qui a commis 2 livres largement utilisés : « La culture du narcissisme » et « Le seul et vrai paradis »....vous y trouverez de fines analyses de la liaison entre capitalisme et progrès technique.


  • Pilule rouge Pilule rouge 18 juillet 2011 18:00

    L’agence de notation Moody’s propose au US de ne plus plafonner leur dette. (1)
    Bonne idée, je vais exiger un découvert illimité à ma banque dés demain.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 19 juillet 2011 00:11

      Fais gaffe, ta banque pourrait titriser ta dette et te la revendre sous forme d’actions deux fois son prix.

       smiley


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 19 juillet 2011 00:13

      C’est d’ailleurs ce que les banques font avec la dette des Etats.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 19 juillet 2011 00:26

      Mieux, ou pire, ta banque pourrait te proposer de souscrire à une assurance sur tes actions (composées de ta propre dette) au cas où tu ne pourrais renflouer ton compte. Ce sont les fameux credit default swap (CDS). Et évidemment, cette assurance serait elle même titrisée et transformée en action que tu pourrais, accroche-toi, également acheter en... t’endettant encore plus.

      On appelle ça une escroquerie. Et ces gens-là, les escrocs, décident du sort de la planète.


  • Gargantua 18 juillet 2011 20:01

    Non des moutons de Panurge. Le but de tous cela est d’avalé les couleuvres de l’esclavage économique.


  • wocpi.R 23 juillet 2011 12:41

    En lisant cet article j’ai été étonné de voir à quel point les personnes s’accrochent encore désespérément au capitalisme, car même si il le descend en flèche, il n’évoque pas de nouveau système, et, comme le dit lui même l’auteur, « le capitalisme se réinvente continuellement » il agit en ce sens sans même le savoir...
    Que fait on de la passation de pouvoir qui est en train de se réaliser, de l’aube de notre nouvelle aire sous la lumière de l’informationalisme qui est en train d’apparaître ? 
    De toute manière les dinosaures n’ont pas disparu du jour au lendemain, il faut un peu de temps pour que tout mette en place, ms les faits sont la !
    P.S : j’ai volontairement voulu rester vague dans ce commentaire pour voir qui est ce qui suit :D si jamais vous voulez faire des recherches à ce sujet je vous conseille le livre les netocrates ainsi que de vous renseigner sur l’histoire l’idéologie et l’influence du hacker dans l’informatique... et donc sur le monde ;)


  • hacheii 24 juillet 2011 20:40

    La gauche est fasciste : « tout pour l’état, rien en dehors de l’état », c’est ce qu’ils tentent d’expliquer avec leur capital collectiviste.
    .
    Tout pour l’état ça veut dire tout pour les fonctionnaires, on a presque 7 millions de fonctionnaires aujourd’hui, soit 14 milliards d’euros de salaire à sortir chaque mois.
    Tous ceux qui s’exprime ici ont probablement un fonctionnaire dans leur famille et ne font que défendre leurs intérêts en essayant de justifier leur propre égoisme. C’est pratique un foncionnaire à la maison, pas de crise pour les fonctionnaires, ils peuvent se loger comme ils veulent, les propriètaires adiorent les fonctionnaires et ils peuvent aussi profiter plénement de la société capitaliste de consommation car ils ont accès à tous les crédits possibles grâce à leur emploi à vie.
    Les 14 milliards d’euro de salaire des fonctionnaires ne sont pas payés par les patrons, ni les commerçants, ce sont les ouvriers qui payent et tous ceux qui ne peuvent pas ajuster leurs salaires aux prix.


  • Prometheus Jeremy971 25 juillet 2011 00:05

    "Cette philosophie a fait de nous des psychotiques (“sociopaths” pour reprendre l’expression de Taleb) qui rivalisent d’imagination pour détruire de la valeur et – plus grave encore – des valeurs."

    Ce qui m’effraie dans notre société actuelle ce sont pas ces salauds de patrons, de journalistes ou de politiques, mais cette indifférence totale à la douleur des autres , et cette haine imbécile...

    Et ça je le constate chez tous nos citoyens qui sont prêts à tuer pour des broutilles, ou à voler leurs proches pour de l’argent.

    Je suis pressé que le sytsème s’écroule, il me fatigue J’en ai marre de jouer au loup pour ne pas être pris pour un agneau...


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