samedi 6 mars 2010 - par Lucilio

Le « commerce équitable », inutile au mieux, contreproductif au pire

Le vrai commerce équitable est le commerce libre, celui qui se développe grâce à l’accord volontaire des parties, alors que le commerce injuste est exactement celui qui est conclu sous la coaction d’une des parties ou d’un tiers.

Le mouvement du « commerce équitable », qui se décline dans ces magasins offrant des produits provenant de différents pays du Tiers-monde, est devenu un phénomène bien implanté dans nos sociétés. On en connait le principe de base : pour qu’un produit soit certifié « commerce équitable » et vendu comme tel, l’empaqueteur ou l’importateur doit payer un prix minimum aux producteurs locaux. Cependant, et bien qu’ils prétendent se fonder sur une logique altruiste et désintéressée d’aide aux plus défavorisés des pays pauvres, les défenseurs et propagateurs de ce type de commerce semblent bien, par méconnaissance des principes économiques de base, avoir créé un monstre qui menace la prospérité des plus pauvres.

Si l’on analyse le cas emblématique de ce genre de commerce, celui du café, on constate qu’un quart du café libellé « commerce équitable » provient du Mexique, un pays pourtant relativement riche à l’intérieur du groupe des pays en voie de développement, et où seulement 15% de la force de travail est consacré à l’agriculture. À cause des incitants du « commerce équitable », de nombreux producteurs de ce pays ont décidé de continuer à produire du café, et même ont augmenté leur production. Or ceci est un véritable désastre pour les producteurs de café plus pauvres, comme ceux d’Éthiopie. De plus, le « commerce équitable » punit également les producteurs qui ne se distinguent pas par la qualité, généralement les plus pauvres. Car en établissant un prix minimum, le « commerce équitable » incite à acheter aux producteurs les plus prospères, qui offrent une meilleure qualité, puisque les importateurs ne peuvent obtenir un rabais pour une qualité inférieure – une boisson au café glacé, par exemple, ne requiert pas de grains de même qualité qu’un espresso – et maintenir l’étiquette « commerce équitable ». Par ailleurs, une organisation spécialisée dans le « commerce équitable » et membre du Fairtrade Labelling Organizations comme la Fairtrade Foundation reconnaît qu’elle n’a pas de politique pour inciter ou aider les producteurs à être plus efficaces. Par contre, Starbucks, une entreprise commerciale classique fondée en vue de générer des bénéfices, dirige des projets pour améliorer la production de ses fournisseurs. Alors que le commerce libre envoie des signaux aux producteurs sur ce qu’ils doivent faire, le « commerce équitable » génère une vision romantique qui finalement éloigne le producteur du monde réel. Et c’est ainsi que Starbucks, sans certification « commerce équitable », paie en moyenne le café à 1,20 dollars au producteur, presque le « prix équitable » offert par les officines « fairtrade ». Malgré les attaques qu’elle subit, cette entreprise privée classique fait plus que quiconque pour étendre les marchés et augmenter les revenus des producteurs de café.

Tout ceci nous amène à nous interroger sur le sens profond du « commerce équitable ».

L’idée que soutient ce mouvement est que le commerce capitaliste, c’est-à-dire le commerce libre, est injuste. En abandonnant les agents du marché à leurs propres forces, nous assure-t-on, on arriverait à des situations absolument injustes et insoutenables : comme, par exemple, lorsque qu’un producteur de pommes de terre d’un champ près de Lima reçoit dix centimes d’euro pour un kilo de sa production, alors qu’en Europe ce même produit se paierait un euro. Ainsi, le « producteur » ne recevrait « que » 10%, tandis que le reste des 90% serait réparti entre intermédiaires et spéculateurs, s’enrichissant au dépens du malheureux agriculteur qui, de ses propres mains, sortirait de la terre ce que nous, consommateurs occidentaux, mangerions sans nous poser plus de question.

Or cette façon de voir les choses ne peut être plus erronée, et il suffit de rappeler quelques évidences pour le démontrer. Le chargement de pommes de terre à Lima ne nous est d’aucune utilité à nous, « insolidaires » consommateurs européens. Pour nous, ces tubercules ne sont pas un bien de consommation tant que nous ne pouvons pas y accéder ; car produire signifie transformer et rapprocher les biens à la consommation, ce qui est l’objectif dernier de toute production. Ainsi, du point de vue économique, les pommes de terre enfouies dans un champ péruvien et celles qui sont vendues dans votre supermarché préféré ne sont pas le même bien, pour la simple raison que ces dernières sont plus proches de notre consommation. Appeler seulement producteurs les agriculteurs et les industriels et non pas les commerçants, les transporteurs et les autres services qui collaborent à ce que, finalement, les biens soient amenés à notre disposition est une absurdité, qui a été mis en évidence depuis le 19e siècle, pour ne pas remonter plus avant. Le récent mouvement du « commerce équitable » régresse de plus d’un siècle dans l’étude de la plus simple des théories économiques.

Se basant sur cette conception pré-scientifique de l’économie, la solution que proposent nos antimondialistes est la substitution des intermédiaires du marché par d’autres, qui réaliseraient le même service, mais gratuitement ou à un moindre coût. Si la théorie était absurde, la solution ne l’est pas moins, parce que ce sont ceux qui collaboreront à ce tour de passe-passe qui paient, avec la valeur de leur travail, ceux qui participent aux premières étapes du processus productif qui achemine les pommes de terre dans nos supermarchés. Pensez ce que vous voulez de ceux qui sont convaincus par la « théorie » du « commerce équitable » et de ses capacités, mais ce qui est certain, c’est que la valeur de leur travail serait bien mieux employée à n’importe quel autre usage, puisque les véritables professionnels, par le biais de la concurrence du marché libre, offrent les mêmes services, de meilleure qualité et à moindre coût. Car celui qui n’arrive pas à réaliser le transport, la distribution, le contrôle de qualité, le financement, etc. suffisamment bien, et bon marché est expulsé par le marché. De fait, ceux qui pratiquent l’incongrûment nommé « commerce équitable » le font d’une manière inefficace. Toute chose qui se paye à la fin.

Une revue sommaire de l’histoire économique nous apprend que c’est le processus de rivalité, de concurrence, de recherche d’opportunité de faire du profit, toutes caractéristiques du marché libre, qui a réussi à réduire, au fil des siècles, les coûts de transport et de distribution des biens. Chaque participant dans le marché sait que s’il fait son travail d’une façon plus efficace ou à un moindre coût, il peut obtenir un bénéfice supérieur et évincer les autres concurrents, qui, dès lors, feront tout pour ne pas rester en arrière. Jeter par-dessus bord le principe qui a permis la réduction des coûts dans le transport et la distribution des biens au nom, précisément, de ces coûts est un non-sens complet.

Puisque le « commerce équitable » est insoutenable et inefficace, le résultat est que les « commerçants équitables » sont obligés d’augmenter les prix bien au-dessus de celui que l’on pourrait trouver partout ailleurs sur le marché, comme on peut facilement l’observer. Oui, bien sûr... on promet aux acheteurs que le sur-prix se paie sur les autels d’une bonne cause : le producteur verra son revenu augmenter. Mais en réalité, nous n’en savon rien. Nous ne savons pas si ce que nous payons en plus ira dans la poche du laborieux agriculteur péruvien ou si le vendeur interprètera la justice du commerce d’un mode plus particulier.

Le vrai commerce équitable est le commerce libre, celui qui se développe grâce à l’accord volontaire des parties, alors que le commerce injuste est exactement celui qui est conclu sous la coaction d’une des parties ou d’un tiers. Si nous éliminions le commerce international, ce qui semble être l’objectif non déclaré de ceux qui partagent cette idée absurde, le cultivateur péruvien de notre histoire, au lieu de recevoir dix centimes d’euro par kilo de pommes de terre comme compensation pour destiner sa production au réseau mondial du commerce, devrait se contenter des trois ou quatre centimes d’euros que peut lui offrir le marché local, si tant est qu’il arrive à y écouler sa marchandise. C’est ce cultivateur péruvien le premier intéressé à participer aux bénéfices du libre marché, ce marché que veulent détruire ceux qui utilisent abusivement du terme équitable, pour l’appliquer à une chimère mal conçue et encore plus mal appliquée. 
 
 


30 réactions


  • ZEN ZEN 6 mars 2010 08:41

    Jacques Marseille revient ! smiley


  • le naif le naif 6 mars 2010 09:33

    @ « l’auteur »

    Je vous trouve bien timoré pour un libéral. Le vrai marché libre, c’est le pillage, la razzia, l’esclavage. Pourquoi payer le producteur ??? Allez au bout de votre logique...

    Pour le reste cet article est tellement inepte qu’il n’appelle pas de commentaires

    @ Zen

    +1

    Lucilio arrive à nous faire regretter Jacques Marseille, belle performance !!!!


    • pissefroid pissefroid 6 mars 2010 12:50

      Le vrai marché libre se passe actuellement.
      Il suffit de voir le comportement de la distribution par rapport à la production.
      Le pillage, la razzia existent déjà.
      Je n’ai pas lu l’article.


    • Lemiamat 8 mars 2010 16:32

      « Le vrai marché libre, c’est le pillage, la razzia, l’esclavage ? Pourquoi payer le producteur ??? Allez au bout de votre logique... »

      Je vous renvoie la question allez au bout de votre logique :
      Payez au producteur tout ce que vous pouvez !

      J’adore les gens qui critiquent le libéralisme (le vrai, pas le soi disant liberalisme anglo saxon) sans en connaître les principes. TOUT HOMME SUR CETTE TERRE EST A LA FOIS PRODUCTEUR ET CONSOMMATEUR, quel côté favorisez vous ? consommateur ou producteur ?
      Si producteur alors les prix doivent être élevés donc les quantités consommées faibles
      Si consommateur alors les prix doivent être très bas donc les quantités consommées énormes.
      Théorie de la disette, théorie de l’abondance... Frédéric BASTIAT

      Enfin, le libéralisme n’est pas l’anarchie, il est nécessaire d’avoir un ETAT DE DROIT. Je propose que l’Etat fasse peu de choses et les fasse bien (JUSTICE, SECURITE). Sans justice et sécurité, un peuple n’évolue pas.... 


    • le naif le naif 8 mars 2010 17:40

      @ Lemiamat 

      Payez au producteur tout ce que vous pouvez !

      Vivant à la campagne, c’est ce que je fais dès que c’est possible, j’achète directement aux producteurs et pour le reste je privilégie autant que possible la qualité au prix car je n’ai pas les moyens d’acheter de la merde. Ceci étant le prix n’est même plus un gage de qualité

      J’adore les gens qui critiquent le libéralisme (le vrai, pas le soi disant liberalisme anglo saxon) sans en connaître les principes. 

      Dans le cas précis, je me référais à l’article qui selon vos critères n’est pas le pur Libéralisme que vous appelez de vos vœux.... Ceci dit vous êtes libre de croire en ce système, autant que moi de ne pas y croire. Le crédo actuel consistant à essayer de nous expliquer que si le libéralisme n’a pas fonctionné et nous a mené au désastre actuel, c’est que nous ne sommes pas allé assez loin dans la dérèglementation, me laisse pantoîs.....

      TOUT HOMME SUR CETTE TERRE EST A LA FOIS PRODUCTEUR ET CONSOMMATEUR, quel côté favorisez vous ? consommateur ou producteur ?
      Si producteur alors les prix doivent être élevés donc les quantités consommées faibles
      Si consommateur alors les prix doivent être très bas donc les quantités consommées énormes.

      C’est l’impasse des théories libérales qui n’envisagent les rapports que sous l’angle de la concurrence. On peut également les envisager sous l’angle de la complémentarité et dans ce cas les échanges deviennent fructueux pour les deux parties. La relation entre le producteur et le consommateur doit être équitable, une juste rémunération et un juste prix.

      Enfin, le libéralisme n’est pas l’anarchie, il est nécessaire d’avoir un ETAT DE DROIT. Je propose que l’Etat fasse peu de choses et les fasse bien (JUSTICE, SECURITE).

      Vous avez raison ce n’est pas l’anarchie, d’un coté quelques vainqueurs et de l’autre une masse de perdants et entre les deux une justice et une police pour défendre les biens et les intérêts des premiers. Le fait que la santé et l’éducation n’entrent pas dans les prérogatives de votre ÉTAT DE DROIT IDÉAL est assez révélateur.....

      Sans justice et sécurité, un peuple n’évolue pas....

      Sans justice sociale un peuple n’évolue pas....

      Slts


  • Francis, agnotologue JL 6 mars 2010 10:05

    Lucilio a encore frappé ? A son sujet je ne dirai qu’une chose :

    « En ces temps difficiles, il convient d’accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux. » (Chateaubriand)


  • foufouille foufouille 6 mars 2010 10:16

    la patate a 10cts !
    a lima !
    plutot 1ct
    en france 10ct


  • frédéric lyon 6 mars 2010 10:29

    Très bon article qui rappelle des principes économiques simples, qui sont malheureusement déjà hors de la portée de beaucoup.


    Le « Commerce équitable » est une vaste fumisterie, pour ne pas dire une vaste escroquerie.

    L’auteur a de plus oublié de mentionner la dime que les soi-disant « organismes de certification » prélèvent sur les producteurs pour seulement apposer leurs « logos » sur les emballages.

    Par exemple : « Max Havelaar ».

    Une escroquerie du même genre s’est mise en place pour les produits dits « Bio » avec d’autres « organismes de certification » bidons.

    Par exemple : « AB »

    Que ceux qui se croit assez riche pour payer le surcoût que ces pratiques commerciales anticoncurrentielles entrainent pour le consommateur ne se privent surtout pas !

    Les autres se contenteront des produits standards et continueront de faire attention aux prix !

    Les consommateurs avisés doivent savoir que plus on fait de buzz autour d’un produit et plus on fait appel à des notions subjectives ou morales, telle que « l’équité » ou le « naturel », plus on souhaite que le consommateur oublie de regarder ce qui est, ou devrait, pourtant être le critère principal d’achat : 

    le rapport qualité/prix. 

    • rastapopulo rastapopulo 6 mars 2010 11:59

      Comme si les labels n’étaient soutenues par aucune logique. Belle caricature.

      Tiens et une marque ne serait pas un label inutile ? 


    • no_move no_move 6 mars 2010 15:55

      « [....] pourtant être le critère principal d’achat : le rapport qualité/prix. »

      Avez-vous un porte monnaie à la place du cerveau ?

      Le premier critère d’achat devrait être la composition d’un produit. Je vous informe que sur chaque produit il y a des étiquettes sur lesquelles sont indiqués une partie de ce qu’ils contiennent. Ne les avez-vous jamais regardées ?

      Il est vital de ce nourrir, et de savoir avec quoi on se nourrit !


    • foufouille foufouille 6 mars 2010 16:13

      @ no
      ca depend de ton budget, a moins de vouloir etre sdf
      en plus y a 10c pour le producteur et c’est hors de prix


    • no_move no_move 7 mars 2010 15:59

      la nourriture low cost est remplie de produits chimiques néfastes pour la santé, dont certains réduisent l’effet de satiété. Manger du bio c’est plus cher comparativement mais finalement tu manges moins parceque c’est plus nourrissant. Donc ça revient au même pour le porte monnaie au final. Pensez que manger bio est réservé au riche c’est une légende urbaine.


    • foufouille foufouille 8 mars 2010 09:27

      @no_
      garde ta propagande
      les gens qui font les poubelles peuvent pas manger bio
      pour manger bio, il faut tout depenser dans la bouffe et vivre sous un carton vu les prix
      x plus cher


    • foufouille foufouille 8 mars 2010 09:29

      le logo AB est bidon
      des oeufs de poule eleve en cage peuvent pas etre bio


    • no_move no_move 9 mars 2010 12:01

      je fais pas de la propagande je donne mon avis. Le Bio est contrôlé par des escrocs qui en veulent à nos euros, le reste par des escrocs qui en veulent à notre santé.

      Le meilleur truc pour manger sain c’est de planter.


  • gilcal 6 mars 2010 12:00

    Une boite de cafe Malongo commerce equitable chez auchan france environs 3 euros
    la meme chez auchan pologne env 6 euros et voire plus dans d autres supermarches polonais.


  • rastapopulo rastapopulo 6 mars 2010 12:07

    En quoi les produits équitables ont des autres modes de transports que le reste des produits ?

    Ça me semble être très improbable vu que ce n’est pas dans le cahier des charges d’utiliser un transport spécifique. 

    Le sérieux dans tout ça ?


    • gilcal 6 mars 2010 12:42

      C est pas le transport qui occasionne une telle difference de prix on peut le voire avec d autres produits importes,en Pologne c est seulement
      utiliser un label pour faire plus de profit.


    • rastapopulo rastapopulo 6 mars 2010 12:49


      Car celui qui n’arrive pas à réaliser le transport, la distribution, le contrôle de qualité, le financement, etc. suffisamment bien, et bon marché est expulsé par le marché.

      Ca me semble un parti prit de dire que le transport sera nécessairrement plus cher.


  • hunter hunter 6 mars 2010 13:04

    @ Trolléon :pas trop de fautes, ne vous inquiétez pas !

     smiley

    Bonne comparaison cependant, et j’irai même plus loin en reprenant la fin de votre quatrième phrase : ce système, « prône la liberté d’un renard libre, dans un poulailler libre.....de tout moyen de fuir ou de lui échapper »

    Cordialement

    H /


  • sisyphe sisyphe 6 mars 2010 15:25

    Ah, d’accord ; en plus, ça censure.

    Je disais donc ; Lucilio ; boycott définitif.


  • rastapopulo rastapopulo 6 mars 2010 15:27

    Tout le discours est à revoir pas de chance gamin :

    http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/article/567136/cafe-equitable.html

    La vie est parfois cocasse


    • rastapopulo rastapopulo 6 mars 2010 15:28

      ps : c’est Starbuck Europe qui passe à l’équitable, la tuile !


    • frédéric lyon 6 mars 2010 16:05

      Puisque la pratique du commerce soi-disant « équitable » tire les prix, donc les marges, vers le haut, Starbuck aurait grand tort de ne pas en profiter !!


      Pourquoi laisserait-elle tout le marché du café « équitable » (rien que l’association de ces deux mots devrait faire éclater de rire !) à Max Havelaar ?

      Encore une fois, les consommateurs avisés ne se laisseront pas détourner d’une analyse rationnelle du rapport qualité/prix des produits qu’on leur propose.

      Mais la publicité, qui sait jouer sur les cordes sensibles, le sexe, l’équité, la préservation des petits oiseaux du ciel et l’élevage des canards sauvages, est là pour les pousser à oublier de réfléchir un peu et pour transformer l’acte d’achat en acte compulsif non rationnel.

      Par ailleurs le B-A-BA du marketing consiste à segmenter au maximum les marchés de façon à introduire des niches dans lesquelles ont peut prospérer en faisant des marges supérieures à celle du marché standard.

      Alors bravo à Max Havelaar, (une société privée hollandaise !), et aux autres « organismes de certification » d’avoir su créer un nouveau segment et une nouvelle niche, qui va leur permettre d’exploiter la jobardise de certains consommateurs avec leur consentement enthousiaste !

  • Bernard Conte Bernard Conte 6 mars 2010 16:04

    bonjour,
    j’ai fait, en son temps, un diaporama sur le commerce équitable qui s’intitulait : « dix bonnes raisons de douter du CE ».

    Je vous livre simplement ceci :
    - la promotion du commerce équitable repose sur le couple : culpabilité - flatterie
     + culpabiliser les acheteurs : vous ne consommez pas de l’équitable donc vous êtes coupable d’égoïsme, d’indifférence à la pauvreté...
     + flatter la vanité de l’acheteur : vous achetez de l’équitable, donc vous êtes un consommateur intelligent, responsable... (le produit est plus cher, mais il bénéficie d’une plus value morale, il donne bonne conscience...)

    ceci dit, je ne suis pas un néolibéral !!!


  • Bernard Conte Bernard Conte 6 mars 2010 16:10

    autre chose @ l’auteur :

    dans le CE, il existe 2 filières : la filière labellisée (Max havelaar) et la filière intégrée (artisans du monde...)

     on pourra lire les critiques du CE : Christian Jacquiau : les coulisses du commerce équitable
    Jean-Pierre Boris : Commerce inéquitable....


  • tylhdar tylhdar 7 mars 2010 02:05

    Le commerce équitable doit être rendu obligatoire par les gouvernements.


  • jeremi 7 mars 2010 09:18

    les règles de l’économie de marché s’appliquent mal aux produits alimentaires et notamment aux pommes de terres comme l’a montré les évolutions de marchés du blé, café etc ces dernières années.
     Plusieurs facteurs rendent ce marché peu parfait :
    - la distance entre la décision de produire et la production finale
    - une forte incertitude sur la quantité produite.
    Prenons l’exemple du blé produit dans des conditions assez connu en France. le producteur décidera de produire au plus tard à l’automne une production qui n’arrivera qu’en juillet evec un rendement variant de 7 T/ha à 8.5 T/ha (selon la météo, les engrais apportés, les maladies du blé) La décision de produire dépendra de données agronomiques et de marché à l’automne 2007, le blé valait 250 €/T, le producteur l’a vendu 150 €/T à l’été 2008.
    Encore des productions comme le blé ou la pomme de terre peuvent se stocker ce qui n’est pas le cas de denrée plus périssable comme le lait.
    Cela entraine l’application de la loi de King, une variation de production de 2 à 3 % entraine une variation des prix de 10 à 20 %.
    L’exemple de lucilio du café est caractéristique en comparant le cours du café acheté en ce moment par Stabuc et le commerce équitable. Je ne saie si c’est par malhonnêteté ou incompétence qu’il oubli de préciser que le cours du café sur le marché libre est en ce moment haut donc proche du cours du commerce équitable.
    Le but du commerce équitable n’est pas seulement d’assurer un cours nécessaire à la vie du producteur mais surtout de le prémunir contre les fluctuations du marché beaucoup plus problématiques que des cours assez faibles.
    Pour la nourriture il faut toujours avoir conscience que la production varie fortement en fonction des années (gel, sécheresse) et que l’acte de production est relativement long, a cela s’ajoute le fait que c’est une activité assez capitaliste, il est nécessaire d’avoir beaucoup de capitaux et de technicité pour produire des denrées alimentaires.

     


  • Mycroft 8 mars 2010 15:46

    Un article qui est partial, et assez proche de la propagande.

    Pour information, bien plus que la recherche du profit, c’est la science qui a réduit les distance et réduit les coup de transport (et accessoirement de production). Votre postulat est faux.

    Les problèmes ne se résolvent pas grâce à l’ambition personnelle.

    Vous ignorez une réalité, celle qui dit que la violence n’est pas nécessairement physique. Elle peut être économique. La violence, c’est l’abus de pouvoir. On encadre, limite et contrôle la violence physique, mais c’est insuffisant, il faut encadrer la violence économique, c’est même une priorité à l’heure actuelle. Néanmoins, ce sont des organismes non démocratique qui s’y essaient dans le cas du commerce équitable. C’est donc là un des problème de ce système.

    Il serait peut être temps

    Le système économique libéral est une forme malsaine de la démocratie, car elle nie l’égalité des individus en droit morale, et pondère l’influence de chacun sur l’évolution de la société en fonction de son parcours. Et ce, non seulement sur des domaines techniques et spécialisé (où il est logique que les spécialistes soient plus influent que le commun des mortelle) mais aussi sur des domaines généraux et non décidables (c’est à dire des domaines pour lesquelles la vérité ne peut être déterminé par le raisonnement humain et l’expérimentation), comme la morale, la gestion humaine, la religion, (domaines dans lesquels il n’ y a pas, par nature, de véritable spécialistes (mais parfois des charlatans qui prétendent l’être) et dans laquelle personne ne devrait avoir plus de poids qu’un autre).

    C’est de fait une conséquence de cette absurdité qu’est le droit à la propriété non bridé (ce droit devrait devenir un droit à la vie privée, qui inclus une partie des droit à la propriété, celui de posséder le nécessaire pour vivre, mais plus celui de posséder de quoi influencer la vie du voisin).

    Vous affirmez qu’un accord libre et forcément juste. Vous oubliez un principe fondamentale de la justice : la réciprocité. Ne fait jamais à quelqu’un ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. Une transaction financière libérale ne répond pas nécessairement à ce principe, simplement parce que la loi de l’offre et de la demande établie un rapport de force qui fait qu’au final, il y a un gagnant et un perdant. Si on prend un exemple cas d’école, on considère un assoiffé dans le désert qui tombe sur un marchand d’eau, qui ne lui vend son eau que contre tout ce que l’assoiffé possède. Cette transaction est acceptable dans le système libérale. Pourtant, il est claire que personne ne voudrait être à la place de l’assoiffé.


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