mardi 29 avril 2008 - par Florent C.

Le libéralisme est de gauche !

La mesure LME, sous couvert de « libéralisme », démontre une nouvelle fois les penchants conservateurs du gouvernement.

Une mesure de pouvoir d’achat (loi de modernisation de l’économie "LME") provoquant l’acclamation des Edouard Leclerc et autres propriétaires de chaînes d’hyper et la grogne des producteurs et de l’association de consommateurs "Que choisir", voici un événement qui mérite quelque interrogation, une semaine après le second volet du cours d’économie du Pr Jambon pointant du doigt les méchants distributeurs français.

Une fois encore, cette loi démontre la lecture hémiplégique du rapport Attali par le gouvernement qui préconisait dans la décision 13 de l’Ambition "Supprimer les rentes, réduire les privilèges et favoriser la mobilité" d’"aider les fournisseurs et commerçants indépendants à entrer dans le jeu de la concurrence tout en restaurant complètement la liberté des prix et d’installation".

La loi LME préconise, en effet, un retour à une liberté totale de négociation qui serait salutaire dans un contexte de saine concurrence, mais qui s’avérera dévastateur dans une situation où, contrairement à l’Allemagne, les hypermarchés sont en situation de quasi-monopole sur leur territoire respectif, protégés par une restriction d’installation (à peine touchée par la mesure LME, alors que le rapport Attali en préconisait une suppression totale).

C’est un peu comme si on permettait aux médecins, protégés par numérus clausus, de décider complètement de leurs tarifs, comme si on privatisait les autoroutes ou bien comme si on permettait de transmettre des patrimoines de génération en génération sans restriction de succession... bref tout le contraire de la fameuse Ambition 5 d’Attali !

Et "Que choisir" fait la même erreur que l’ensemble des partis de gauche en stigmatisant une mesure libérale, car c’est bien du contraire dont souffre le gouvernement : l’absence de libéralisme et l’excès de conservatisme qui mène à conforter des situations acquises.

Une critique efficace de son action consisterait, au contraire, à démontrer que les mesures prises tendent à fausser le marché, limiter la concurrence (comme le veto présidentiel à la 4e licence de téléphonie) et ainsi réduire les opportunités de mobilité sociale !

Une analyse éclairée de la situation montrerait comment la droite, au cours du XIXe siècle s’est emparée de la notion de libéralisme, résumant celle-ci à une "loi transcendantale du marché" en faveur d’un patronat capitaliste triomphant. Elle montrerait également comment les banques centrales en maintenant sous perfusion un système financier (dit libéral) à la dérive participe au non-renouvellement de ses acteurs.

Une posture vraiment innovante, et tellement en accord avec l’histoire des Lumières, consisterait à revendiquer que le libéralisme est bien de gauche, en ce sens qu’une véritable méritocratie bénéficie nécessairement à ceux qui subissent les injustices des situations établies (Alberto Alesina, Harvard University, Le Libéralisme est-il de gauche ?).

Mais comment partager cette opinion dans un système politique qui, lui-même, organise la protection des fiefs électoraux et la conservation des positions acquises, au profit d’un débat stérile entre privilégiés craintifs et privilégiés envieux ?



46 réactions


  • tvargentine.com lerma 29 avril 2008 10:07

    Tout ce qui permet de faire avancer la société dans des lois permettant la transparence et une meilleure concurrence.

    De plus toutes ces lois en regardant,modernisent l’activité économique de notre pays qui en a bien besoinIl et le package comporte une quarantaine d’articles et s’articule autour de quatre volets :

    l’entrepreneur, la concurrence, l’attractivité du territoire et le financement de l’économie.

    Mais la plus grande partie du projet est consacrée au statut de l’entrepreneur, dont les démarches administratives vont être simplifiées.

    L’entrepreneur aura un prélèvement forfaitaire "charges sociales plus impôts" égal à 13% du chiffre d’affaires pour les activités d’achat-revente et à 23% pour les activités de service.
     

    L’Objectifs affichés du gouvernement et de favoriser la création d’entreprises pour stimuler l’emploi, et faire grossir les PME pour leur permettre d’exporter, à l’image de leurs voisines allemandes.
     

    Bref,que des bonnes nouvelles pour ceux qui veulent développer une activité en France !

     

     


    • Bigre Bigre 4 mai 2008 19:45

      les charges sociales sont une partie du salaire. Les amalgamer avec l’impot et en plafonner le montant me semble être une escroquerie de tout premier ordre !

      Pigeons de salariés !

       


  • Francis, agnotologue JL 29 avril 2008 10:33

     

    Oui, la Droite française mène une politique de patachon qui n’est ni du libéralisme, ni de l’interventionnisme éclairé, ni de l’interventionnisme social : ce qu’elle fait c’est "ni fait ni à faire". L’on avait la Droite la plus bête du monde, l’on a aujourd’hui le président le plus mauvais qui soit.

    Le seul talent de Sarkozy a été de s’emparer du pouvoir. Cela ne suffit pas à faire de lui un bon président. Cela fait de lui un très mauvais président puisqu’il prétend malgré son ignorance, décider de tout : il prend une décision toutes les dix minutes a-t-il dit lors de son show télévisé.


    • Francis, agnotologue JL 29 avril 2008 11:41

       

      ps : Le libéralisme n’est ni de gauche ni de droite, puisque le libéralisme c’est précisément l’absence d’intervention politique : seule l’intervention politique est de droite ou de gauche.


  • jondegre jondegre 29 avril 2008 10:48

    100% d’accord avec l’auteur.

    La droite qui promet le liberalisme et la liberation des energies entreprenariales depuis vingt ans en France (en stigmatisant l’immobilisme), finalement en place ne favorise que les gros interets.

    Elle n’est pas liberale mais neo-conservatrice.

     

     


  • ronchonaire 29 avril 2008 11:26

    Je ne sais pas si le libéralisme est de gauche ou de droite mais il y a effectivement de quoi rire (jaune) à voir une "loi de modernisation de l’économie" être qualifiée d’initiative "libérale". D’ailleurs, même sans ce qualificatif, vouloir "moderniser l’économie" par une loi est, en soi, risible. Franchement, ils auraient plus de chances de réussir s’ils cherchaient à imposer le temps qu’il fait par décret. Cela me rappelle notre Président qui, il y a quelques mois, voulait "aller chercher la croissance" comme on va chercher ses enfants à la sortie de l’école. C’est pitoyable et pathétique.

    Ce gouvernement ne comprend rien à l’économie, pas plus que les précédents d’ailleurs. Nous avons les dirigeants et les conseillers les plus incompétents qui soient en la matière. N’y a-t-il donc pas de cours de politique économique à l’ENA ?

    Ceci dit, la responsabilité est collective ; dans un pays où on traite les économistes comme des pestiférés, il ne faut pas s’étonner que les politiques menées soient exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Si j’osais, je dirais "bien fait pour vous !", vous n’avez qu’à écouter ce que les économistes ont à dire.


  • Emile Red Emile Red 29 avril 2008 11:36

    Le marronier mensuel.

    Une fois le mois on a droit à la grandiloquente défense du libéralisme, ce n’est ni nouveau et jamais convainquant, parceque le libéralisme se pare de gauche en véhiculant les idées économiques les plus à droite qui soient.

    Les quelques milliers d’années de civilisation n’ont pas encore appris à nos libéraux que l’économie comme coeur d’une société est systématiquement le nid de tous les excés.

    Alors néo-libéralisme, conservatisme, néo-conservatisme toutes ces plaies sont les rejetons logiques d’une idéologie véreuse qui ne comprend le social seulement comme pis aller de l’égalité et de la solidarité et qui positionne l’humain au rang secondaire de force économique.


    • Emile Red Emile Red 29 avril 2008 17:02

      C’est aberrant de voir les libéraux pour plus d’aisance séparer le philosophique de l’économique, parcequ’il ne peuvent trouver un noeud adequat, l’équilibre entre les deux n’étant qu’imparfait pour ne pas dire casse gueule.

      Tout pour éviter d’avouer que leur doctrine est une bète qui ne génère que désastre, et si l’on devait vraiment séparer les deux parties de ce corps malade on s’apercevrait que la partie philosophique hors tout sens économique n’est qu’un ersatz des philosophies libertaires moins la partie sociale qui est éminemment économique, justement. Quant à la partie économique elle ne peut en aucun cas se libérer de l’état ou état-nation mal nécessaire pour administrer le social que le système libéral omet ou rejette de manière systémique. 

      Il découle que le libéralisme pur et dur est une hérésie sociétale, son illisibilité expliquant les interprétations à peu près aussi nombreuses que les adeptes, de plus il n’existe aucune approche tangible de ce libéralisme fantomatique comme le seraient pour les philosophies libertaires, les structures mutualistes, associatives ou coopératives fonctionnant hors d’un cadre libertaire généralisé, on attend donc de voir une seule structure libérale se départir de l’environnement sociopolitique et qui fonctionnerait.

      Le libéralisme est une vision intellectuelle d’une société idéale, le pays des bisounours où tout le monde est gentil, mais dans les faits quand on voudrait l’appliquer il mute en virus innommable pour l’ensemble des sociétés et pour la planète entière.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 mai 2008 11:04

      Le marronier mensuel. ? lol mais TOUS LES JOURS sur ce site on lit des billets a tendance socialo-conservatrice !


  • Le péripate Le péripate 29 avril 2008 11:54

    99% des gens de gauche qui conspuent le libéralisme n’ont jamais fait l’effort d’ouvrir un bouquin, ils n’en comprennent que ce que les bolchevo-bonapartistes en disent : l’horreur économique.Ces fausses idées sont renforcées par l’alliance de circonstance entre les conservateurs en panne d’idées et les libéraux bourgeois. Les quelques efforts au centre et à gauche pour le réhabiliter sont systématiquement ruinés par l’ajout compassionnel ou de conscience sociale.Comme si le libéralisme était étranger à l’idée d’égalité. C’est pourtant d’abord une théorie du gouvernement (la limitation du pouvoir, quel qu’il soit), et une idée de la propriété de soi.

    Pour s’informer sur le libéralisme de gauche, on pourra lire Karl Popper, Berlin, et Thierry Leterre pour un Français. Pour ne pas mourir idiot.


    • JPC45 29 avril 2008 13:15

      Le libéralisme, c’est facile c’est tout ce qui est mal. c’est bien pratique pour trouver la cause de ce qui va mal, pas besoin de charcher bien loin pour déverser son discour.

      PS : pour l’auteur, les médecins de secteur 2 peuvent pratiquer des tarifs libres...


    • Florent C. Florent C. 29 avril 2008 21:39

      Evidemment, mon laius sur les autoroutes, les medecins et les successions etait ironique !

       


  • 1liberal 1liberal 29 avril 2008 12:20

    Je partage pleinement les critiques exprimées par l’auteur à propos des réformes, je trouve par contre tout à fait regrettable de vouloir en conséquence positionner les libéraux à gauche.

    La gauche comme la droite, dans un système majoritaire tel que le notre, c’est le PS et l’UMP, deux partis populistes qui sont prets a toutes les contradictions pour conserver le pouvoir. Ni l’un, ni l’autre, ne sont libéraux, ni même réellement socialiste ou conservateur, mais simplement démagogiques, soumis aux intérêts particuliers des politiques.

    En se laissant cloisonner de la sorte dans les ornières des institutions, les libéraux n’ont aucune chance d’exister politiquement, ce qui dans un monde complexe et nécessairement mal compris, laisse la porte grande ouverte aux marchands de malheur qui profitent de notre absence politique pour stigmatiser nos idées.

    Si nous voulons nous réunir, expliquer nos idées, proposer des réformes, évitons de sombrer dans des clivages simplistes.


  • Tzecoatl Tzecoatl 29 avril 2008 13:41

    Oui, le libéralisme est historiquement de gauche.

    Cependant, aujourd’hui, le libéralisme philosophique est plutôt de gauche et son parangon le libéralisme économique plutôt de droite.

    "Mais comment partager cette opinion dans un système politique qui, lui-même, organise la protection des fiefs électoraux et la conservation des positions acquises, au profit d’un débat stérile entre privilégiés craintifs et privilégiés envieux ?"

    Et oui, la concurrence ne fait pas qu’hypothétiquement baisser les prix, elle fait également baisser la sécurité.

    Exemple :

    Imaginez que l’on laisse l’agriculture aux seuls lois du marché. La crise alimentaire aujourd’hui serait nettement plus grave, notamment en Europe. Bref, la PAC (même si celle-ci est loin d’être parfaite), tant décriée par les libéraux, a permis tout de même d’assoir la sécurité alimentaire européenne.

     


    • Jimd Jimd 29 avril 2008 13:50

      Je ne comprends pas ce que vous ecrivez sur la PAC....

      Il me semble que la PAC a des effets devastateurs sur les pays en voie de developement. Nous versons une subvention derisoire a des pays africain pour aller pecher dans leurs eaux territoriales alors qu’ils erait plus juste de les aider a developer une flotte de peche et ensuite peut etre leur acheter sle poisson.

      Nous subventionannt notre viande a un tel niveau qu’elle est moins chere dans certaines villes d’Afrique que les productions locales....

      je veux bien que l’on annonce que la loi du marche dans l’agriculture menerait a tout les vices... pourquopi pas mais pourquoi.... ? la PAC n’est pas franchement un succes si l’on a une sensibilite de gauche et donc un peu d’interet pour les pays pauvres.


    • Jimd Jimd 29 avril 2008 14:08

      Merci pour cet article.

      les idees de gauches sont liberales. La droite est conservatrice.

      bon ok c’est un peu court mais sur un plan social je pense assez vrai.

      il y a un point d’achopement sur l’economique.... probablement pour des raison ideologique. je pense que la gauche doit accepter la concurrence et le marche tout en reconnaissant les points ou il faut une intervention, comme par exemple pour assurer un service public.


    • sisyphe sisyphe 29 avril 2008 14:26

      par Tzecoatl (IP:xxx.x20.134.96) le 29 avril 2008 à 13H41

       
      Oui, le libéralisme est historiquement de gauche.

      Cependant, aujourd’hui, le libéralisme philosophique est plutôt de gauche et son parangon le libéralisme économique plutôt de droite.

       

      Eh oui, mais les crypto-néo-libero-réacs continuent d’entretenir la confusion entre l’aspect philosophique du libéralisme, et la dimension économique qu’il a pris, dans une économie de marché globalisée.

      Quand tous les analystes compétents de la doctrine libérale (depuis Keynes et tous les post-Keynesiens, jusqu’à Bourdieu, Stiglitz, Ziegler, etc..) en pointent les effets pervers, et pronent une nécessaire régulation du libéralisme économique et social, les crypto-réacs continuent leur oeuvre de brouillage des cartes, souvent par réflexes pavloviens anticommuniste, ou encore par une espèce de valorisation démesurée de l’individualisme, dont on voit aujourd’hui les tristes effets dans la transformation de l’économie de marché en véritable loi de la jungle, évidemment fatale aux plus pauvres.

      La vieille opposition entre la doctrine libérale et celle de la suprématie étatique n’est plus d’actualité, tant la globalisation a entraîné la domination transétatique de l’économie sur le politique, réduit à aménager les effets dévastateurs d’une dérégulation au niveau mondial.

      Toutes les idéologies ont été balayées au profit de celle de l’ultralibéralisme, et de la fameuse "main invisible" du marché, censée réguler les échanges au profit de tous, quand on peut constater chaque jour le malheur que cette absence de règles produit, aux quatre coins de la planète...

      Mais les crypto-réacs s’accrochent.... faut dire que sous eux, c’est le vide ; on essaiera de faire ce qu’il faut pour les y faire tomber, pour le bien de tous...


    • Le péripate Le péripate 29 avril 2008 15:10

      Tiens, la Police de la Pensée Stalinienne qui menace... Mais tu n’as plus de dents. Va jouer avec tes cousins les fachistes...


    • ronchonaire 29 avril 2008 15:12

      Tzecoatl,

      La PAC a peut-être permis d’assurer la suffisance alimentaire en Europe, mais à quel prix ?! La PAC empêche les importations de produits alimentaires en provenance de pays plus compétitifs en même temps qu’elle inonde ces pays de nos produits largement subventionnés. Les seules tolérances concernent les produits qui ne peuvent être cultivés chez nous (votre petit café du matin avec son petit carré de chocolat). Conséquence de la PAC : les terres agricoles de ces pays sont dédiées aux cultures d’exportation et en contrepartie, nous leur vendons nos céréales (plus cher que s’ils les produisaient eux-mêmes).

      Ceux qui hurlent au sous-développement de l’Afrique et pleurent sur les pauvres petits nenfants qui crèvent de faim sont les mêmes qui soutiennent la PAC, ce qui est d’une hypocrisie et d’un cynisme sans borne. Et ils osent nous parler de solidarité ! Libéralisez les échanges commerciaux et dans 10 ans, l’Afrique aura refait une bonne partie de son retard.

      PS : la crise alimentaire n’aurait pas été plus grave avec une plus grande libéralisation de l’agriculture ; bien au contraire, cela aurait permis à des pays naturellement plus compétitifs de développer leur production, à un coût moindre et en plus grande quantité que ce que peut faire l’Europe actuellement.


    • sisyphe sisyphe 29 avril 2008 15:51

      Hola le bricedenice !

      Tu t’es senti visé, mon chou ?

      Calme, le réac, calme....


    • Le péripate Le péripate 29 avril 2008 16:31

      Ce n’était pas bien difficile de deviner.... Dis donc, nous devenons intime : tu as commencé par m’appeler mon brave, puis mec, et maintenant, c’est mon chou... Chic, j’ai un nouvel ami, un peu stal sur les bords... dis, tu n’est pas raciste, en plus, parce que ça, ça ne marchera jamais entre nous....


    • Tzecoatl Tzecoatl 29 avril 2008 18:38

      @Jimd :

      "Je ne comprends pas ce que vous ecrivez sur la PAC....

      Il me semble que la PAC a des effets devastateurs sur les pays en voie de developement."

      La PAC, qui subventionne essentiellement les agriculteurs européens de lait et de céréales, a permis de maintenir en place une agriculture prête à répondre à la demande suite à cette période de crise alimentaire.

      Alors que s’ils (les agriculteurs) avaient été soumis à la stricte loi du marché, ils auraient beaucoup plus de difficulté, le conjoncturel ayant eu raison du structurel.

      Le fait est que l’agriculture ne peut avoir des prix corrects que lorsque l’offre est inférieure à la demande, ce qui humainement n’est pas acceptable.

      Evidemment, les restitutions à l’export sont le volet le plus pernicieux de la PAC. Entre stocker, transformer en agro-carburants, détruire ou vendre à vil prix les excédents de sécurité alimentaire, le choix est vite vu, hélas.

      "Nous versons une subvention derisoire a des pays africain pour aller pecher dans leurs eaux territoriales alors qu’ils erait plus juste de les aider a developer une flotte de peche et ensuite peut etre leur acheter sle poisson."

      La pêche n’est pas du ressort de la PAC à ma connaissance.

      @Ronchonaire :

      "La PAC a peut-être permis d’assurer la suffisance alimentaire en Europe, mais à quel prix ?"

      Primo, au prix de notre sécurité alimentaire. Pour le reste, c’est moins reluisant.

      "La PAC empêche les importations de produits alimentaires en provenance de pays plus compétitifs en même temps qu’elle inonde ces pays de nos produits largement subventionnés."

      Ceux-là même qui ferment leurs frontières aux exportations alimentaires aujourd’hui ? Vous ne raisonnez quand termes de prix, or vous pouvez constatez que le Vietnam par exemple considère que son riz n’a plus de prix. Que peuvent vos belles théories économiques dans de tels cas ? Absolument rien, c’est du ressort du politique.

      "Les seules tolérances concernent les produits qui ne peuvent être cultivés chez nous (votre petit café du matin avec son petit carré de chocolat). Conséquence de la PAC : les terres agricoles de ces pays sont dédiées aux cultures d’exportation et en contrepartie, nous leur vendons nos céréales (plus cher que s’ils les produisaient eux-mêmes).

      PS : la crise alimentaire n’aurait pas été plus grave avec une plus grande libéralisation de l’agriculture ; bien au contraire, cela aurait permis à des pays naturellement plus compétitifs de développer leur production, à un coût moindre et en plus grande quantité que ce que peut faire l’Europe actuellement."

      Je n’en suis pas sûr. Les prix ont été extrêmement bas pendant de longues années sur les marchés internationaux. Et ces prix bas ont détruit la capacité de production des pays ouverts ou a été orienté vers l’agricole non-alimentaire. Au moins, l’Europe a maintenu une agriculture conséquente capable dans l’année suivante d’augmenter sa production.

      Qui fait les frais aujourd’hui ? Ceux qui n’avaient pas de politique agricole, ou alors ceux qui écoutaient les "libéraux" du FMI et de la BM ?

      En apparté, rares sont les libéraux réellement désinteréssés, la plupart sont des lobbyistes dont on a autant à craindre que les étatistes.

      Pour résumer, la PAC est une tentative de régulation du marché, nous mettant à l’abri de ce que l’on appelle l’arme alimentaire. Marché imparfait, régulation imparfaite ? Certes.

      Mais la conservation d’une capacité de sur-production et de stockage en dehors du marché est indispensable, notamment parce que ceux sont des matières premières soumises aux aléas climatiques.

       

       

       


    • Jimd Jimd 29 avril 2008 19:08

       Merci tzecoalt.

      je ne suis pas contre la regulation, car je pense le laisser aller total imparfait et donc croit a la necessite d’intervention sur crtains point.

      je ne suis pas convaincu pour la Pacs.

      Vous ecrivez : <Le fait est que l’agriculture ne peut avoir des prix corrects que lorsque l’offre est inférieure à la demande, ce qui humainement n’est pas acceptable.>

      je ne pense pas. tout d’abord, sauf penurie, l’offre ne peut pas etre inferieure a la demande. Elles sont touours egales, le prix etant une variable d’ajustement.

      Alors ce prix serait t il trop haut sans la pacs pour permettre de satisfare tout le monde... je ne sais pas.

      mais je pense toujours que la pacs a des effets desastreux sur les pays pauvres.


    • Tzecoatl Tzecoatl 29 avril 2008 19:58

      @Jimd :

      "Je ne pense pas. tout d’abord, sauf penurie, l’offre ne peut pas etre inferieure a la demande. Elles sont touours egales, le prix etant une variable d’ajustement."

      Oui, sauf que dans le cas précis, c’est au final l’estomac des déshérités qui fait figure de variable d’ajustement.

       

      "mais je pense toujours que la pacs a des effets desastreux sur les pays pauvres."

      Il me semble que votre argument appartient maintenant au passé.

      Je suis en partie d’accord. Autant la PAC a permis de maintenir une agriculture européenne à l’abri de la violence du marché, autant les excédents étaient mal traités, asphyxiant les capacités de production du Sud.

      Cependant, recycler ces excédents en agro-carburants n’était pas à l’époque (il y a 2-3 ans) une mauvaise chose. Les temps ayant rapidement changés, ils se trouvent aujourd’hui incriminés.

      Globalement, il me semble que l’Afrique est victime de sa faiblesse politique en général, notamment du fait de dirigeants par trop individualistes (et corrompus), face à l’Europe, aux US ou à la Chine. On peut faire le voeu pieux que les décisions bruxelloises prennent également en compte les intérêts africains, c’est une fois de plus pratiquer la charité en place et lieu d’apprendre à gagner sa vie.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 2 mai 2008 11:08

      la PAC est un bienfait pour les gros agriculteurs europeens mais pas pour : 1. les NON agriculteurs europeens qui subissent les paysages pollués et uniforme de cette agriculture de masse 2. les taxpayers qui consacrent 50% (! !!!!!) des ressources de l’UE a l’agriculture 3. les agriculteurs d’Afrique qui evidemment ne peuvent pas exporter leurs biens : comment produire moins cher que gratos ?


  • Emile Red Emile Red 29 avril 2008 17:03
    C’est aberrant de voir les libéraux pour plus d’aisance séparer le philosophique de l’économique, parcequ’il ne peuvent trouver un noeud adequat, l’équilibre entre les deux n’étant qu’imparfait pour ne pas dire casse gueule.

    Tout pour éviter d’avouer que leur doctrine est une bète qui ne génère que désastre, et si l’on devait vraiment séparer les deux parties de ce corps malade on s’apercevrait que la partie philosophique hors tout sens économique n’est qu’un ersatz des philosophies libertaires moins la partie sociale qui est éminemment économique, justement. Quant à la partie économique elle ne peut en aucun cas se libérer de l’état ou état-nation mal nécessaire pour administrer le social que le système libéral omet ou rejette de manière systémique.

    Il découle que le libéralisme pur et dur est une hérésie sociétale, son illisibilité expliquant les interprétations à peu près aussi nombreuses que les adeptes, de plus il n’existe aucune approche tangible de ce libéralisme fantomatique comme le seraient pour les philosophies libertaires, les structures mutualistes, associatives ou coopératives fonctionnant hors d’un cadre libertaire généralisé, on attend donc de voir une seule structure libérale se départir de l’environnement sociopolitique et qui fonctionnerait.

    Le libéralisme est une vision intellectuelle d’une société idéale, le pays des bisounours où tout le monde est gentil, mais dans les faits quand on voudrait l’appliquer il mute en virus innommable pour l’ensemble des sociétés et pour la planète entière.


    • Jimd Jimd 29 avril 2008 19:13

       je pense le contraire, par rappor au pays des bisounours.

      je pense que malheureusement nous ne sommes pas dans ce pays ideal, et que donc le moyens d’organiser les choses, bien qu’imparfait est une partie de laisser faire (ce qui est le cas aujourd’hui, je ne suis pas un extremiste).

      Corruption et abus apparaissent si l’on veut tenter de mettre en place un systeme etatique avec un ideal disons ’communiste’ (par defaut de trouver un meilleur mot) 

      je preferais un monde ou tout le monde est honnete ou chacun paye ses impots et contribue a la solidarite sans esayer de tricher. mais ce n’est possible que chez les bisounours 


    • Emile Red Emile Red 29 avril 2008 18:35

      Dommage, j’ai loupé cet article fort interessant.

      Merci du lien.


    • Le péripate Le péripate 29 avril 2008 22:37

      Merci Leon. Certaines de ces critiques sont intéressantes. C’est juste dommage de confondre Smith et Mandeville, de parler de la main invisible (une seule occurence dans l’oeuvre de Smith) comme d’une hypostase, de mélanger libéraux et néo-classiques, les conservateurs avec les libéraux, etc.. Et surtout de prétendre que le libéralisme préfère le moindre mal au Bien (avec un B majuscule ?) en passant sous silence que c’est le juste qui prime sur le bien (Rawls). Peut-être un peu difficile comme concept pour un économiste, mais très clair pour un humaniste.

      Des apories dans le libéralisme, il y en a. Mais le Bien qui gouverne... vous connaissez le nom de cette chose ? Le Totalitarisme. Une objection ?


    • Tzecoatl Tzecoatl 29 avril 2008 23:17

      Effectivement, merci pour le lien Léon.


    • Florent C. Florent C. 29 avril 2008 23:19

      Merci pour le lien. Je n’ai evidemment pas l’intention, etant donnés nos profils repectifs, d’aller aussi loin dans l’analyse.

      Je reste honoré que vous ayez lu mon article, mais decu qu’il ne provoque chez vous qu’un meprisant "encore un qui n’a rien compris" peu argumenté au regard de la qualité des articles que vous avez l’habitude de publier et que j’ai eu grand plaisir à lire ce soir.


  • 1liberal 1liberal 29 avril 2008 19:10

    Les derniers commentaires apportent je pense une parfaite illustration des conséquences désastreuses d’une perception bicéphale du libéralisme.

    Ca ne fait aucun doute que la ’droite’ préfère les aspects économiques, tandis que la ’gauche’ préfère les aspects politiques. Mais cette distinction opportuniste n’existe que pour les non libéraux. Que les uns et les autres piochent ce qui les intéressent ne doit aucunement mener les libéraux à devoir choisir un camp, restons libre.


  • Tzecoatl Tzecoatl 29 avril 2008 22:57

    Il me semble que l’on disait autrefois que le libéralisme était de gauche car les députés libéraux siégaient à gauche à l’assemblée nationale. De là à généraliser


  • Le péripate Le péripate 29 avril 2008 23:32

    Au fait l’auteur, j’ai oublié de vous féliciter. Il faut une sacré dose de stoïcisme pour écrire le mot libéral sans cracher ni croiser les doigts tant tous vous tombent dessus. C’est tellement plus populaire de dénoncer les faineants de pauvres, les riches prévaricateurs ou encore l’arabe fourbe, les grandes spécialités jumelles des conservateurs, socialistes et fascistes, tous réunis dans la désignation commode du bouc émissaire...

     


  • Francis, agnotologue JL 30 avril 2008 11:06

    La Droite, la Gauche c’est des notions qui concernent historiquement l’interventionnisme d’Etat, le libéralisme économique étant par définition non interventionniste.

    Mais quoi qu’en disent les "libéraux", ils sont toujours prêts, quels qu’il soient, à accepter ou réclamer ou revendiquer une subvention, une protection, une loi, etc : ils appellent ça le lobbying.

    S’il y a des nuances, je dirais qu’il existe un libéralisme de droite en faveur des PME nationales et un libéralisme de gauche en faveur des grandes multinationales, l’un et l’autre refusant tout interventionnisme en faveur des individus : non à l’Etat providence, oui à l’Etat ’Génie’ dans la guerre économique.

    A droite un libéralisme républicain ou conservateur (Reagan, Bush, Raffarin, etc).

    A gauche un libéralisme démocrate ou travailliste (Clinton, Blair, DSK, ...)

    Ps. Pour ceux qui ne le savent pas, le Génie à l’armée c’est tout ce qui concerne la logistique, les infrastructures, le soutien matériel aux unités combattantes.


  • karg se 30 avril 2008 11:13

    JL : je crois pas que la droite soit plus libéral que la gauche, la droite a souvent fait intervenir l’état pour protéger ce que Smith appelé "le cout des profits". Le libéralisme est aveugle, dans la situation présente plus de libéralisme avec les GMS permettrait de réduire les prix, mais c’est qu’un cas particulier, dans d’autre cas ça réduirai les salaires. Sachont être libéral quand ça nous arrange.


  • 1liberal 1liberal 30 avril 2008 13:14

    Pour éclaircir un peu les esprits, je pense qu’il faut clairement discerner deux formes distinctes que peut prendre l’action politique.

    Il y a d’une part l’action ’correctrice’ qui vise a corriger les défaillances et qui s’inscrit dans la tradition libérale (impôt négatif, égalité des chances, droit de la concurrence, etc...).

    Il y a d’autre part l’action ’positive’ qui vise à améliorer la société et qui s’inscrit dans une tradition dirigiste commune aux socialistes et aux conservateurs (impôt progressif, égalité des résultats, protectionnisme, subventions, planisme, etc...).

    Le tort des libéraux est, à trop vouloir montrer en quoi l’interventionnisme (positif) est source de problèmes, d’oublier de dire en quoi l’intervention (correctrice) de l’Etat est souhaitable. Il s’agit sans doute d’une réaction épidermique au culte francais de l’Etat-providence mais celle-ci est très dommageable.


    • Emile Red Emile Red 30 avril 2008 13:46

      A vous comprendre l’action "positive" n’est pas libérale puisque dirigiste et commune aux socialistes et conservateurs.

      Seul problème que met le libéralisme en lieu et place de l’impôt progressif ou le planisme ?

      Je ne suis pas mathématicien mais il est évident que l’impôt constant est non seulement inégalitaire mais agrave les inégalités.

      D’autre part, on en a les preuves aujourd’hui le planisme pourait servir à gérer les graves perturbations économiques, météorologiques ou naturelles. Un manque de prévision mène droit aux famines, et seul un planisme peut palier à ces catastrophes alors quand il s’agit de vie humaine un planisme "dirigiste" ne semble pas néfaste, la taxe Tobin par exemple est ce qu’il y a de plus anti-libéral et pourtant de plus sérieux pour limiter la misère.

      Le libéralisme n’apporte jamais de solution concrète à long terme, seul les lois d’exception ou le saupoudrage ponctuel semble vous convenir, n’est-ce pas bien mal connaître la nature et l’humanité ?


    • 1liberal 1liberal 30 avril 2008 14:53

      Ce qui nous différencie je pense, c’est que vous considérez les inégalités comme étant fondamentalement néfastes, tandis que je pense qu’elles résultent de l’exercice des libertés. Ma priorité en tant que libéral n’est pas de réduire les inégalités (des résultats) mais de lutter contre la pauvreté que je concois, au delà de la détresse humaine, comme une privation de liberté.

      De mon point de vue, l’action "positive" qui vise à améliorer une situation donnée s’avère sur le long terme inefficace car elle fausse l’équilibre entre les acteurs. La PAC, dont des intervenants discutent plus haut, ainsi que les barrières à l’entrée pratiquées contre les pays émergents par l’occident, sont davantage à l’origine de l’inflation actuelle et des crises multiples à travers le monde que la spéculation boursière qui n’est qu’un facteur aggravant.

      Effectivement, les libéraux ne peuvent apporter un remède miracle car pour nous la meilleure solution est de laisser les gens décider eux-mêmes. Ca ne veut pas dire que l’Etat n’a pas de raison d’être, mais qu’au contraire sa raison d’être consiste à fournir les conditions juridiques et sociales de cette liberté.
       


    • Emile Red Emile Red 1er mai 2008 13:48

      "tandis que je pense qu’elles résultent de l’exercice des libertés"

      Où nous ne serons jamais d’accord, les exemples de la santé ou de l’éducation à plusieurs vitesses sont symboliques de l’inégalité qui de plus s’assoie sur la liberté de son gros cul monétaire.

      La liberté ne se théorise pas à l’ombre du vieillissement de l’homme mais dès sa naissance, le libéralisme ne fait aucun cas et plutôt cache le vieil argouti du "bien né", on ne peut rester innocent devant cet état de fait ou l’éluder quand on parle en terme d’égalité ou de liberté.

      Personne ne remet en cause vraiment la réussite, tant qu’elle reste mesurée, mais la réussite ne peut être résultante d’une situation sociale, locale ou monétaire, et on ne voit nulle part un libéral disserter sur l’héritage la pire des inégalités.

      Parlant de la PAC il est évident que la liberté du paysan africain serait de pouvoir cultiver des terres fertiles et de pouvoir les prendre là où elles se trouvent, croyez vous que ce soit possible ? L’alternative existe mais aucun libéral au nom de sa "liberté" ne serait prêt à partager ses ressources pour permettre au concurent d’exister, ce qui conforte bien évidemment le genre de favoritisme telle la PAC, qui en soit n’a rien d’anti-libérale puisque semble être une liberté de se défendre contre la concurence jugée inégale.

      Comme je disais plus haut, les idées libérales sur un fond légitime, légitimise une parfaite inégalité et souscrit à une liberté inégalitaire non universelle, la balance équilibrée sous condition n’est toujours qu’une utopie génératrice de disfonctions.


  • SciFi SciFi 30 avril 2008 14:17

    Les discussions autour du libéralisme ressemblent à des querelles de clocher :

    - D’un côté les tenants d’une liberté totale d’action au motif qu’il est de l’intérêt des acteurs de trouver les conditions de régulation du marché, d’une part et de la non pertinence des interventions étatiques d’autre part.

    - D’un autre côté, les antilibéraux qui prôneront une économie dirigée par le politique pour prendre en compte les aspects non pris en compte par les acteurs économiques.

    A cela, se rajoutent toutes les déclinaisons des deux systèmes, les interrogations sur le libéralisme de droite ou de gauche, etc.

    Au final, une impasse totale, chacun restant sur ses positions.

    Tout cela est passionnant intellectuellement, certains intervenant de ce forum sont très pertinents sur je sujet, mais soyons pragmatiques.

    Le libéralisme au départ, c’est une liberté d’action et un rejet du pouvoir qui serait susceptible de limiter l’exercice de cette liberté.

    Que cette liberté d’action offre des possibilités à tout le monde ayant une envie d’entreprendre, fait partie des avantages de la thèse.

    Mais, le constat, c’est que :

    1/ Toute organisation humaine qui acquiert un avantage continuera à le pousser au maximum, pour son bénéfice. Les secteurs se concentrent et des oligopoles apparaissent.

    2/ Manifestement, les différentes crises le prouvent, les acteurs sont incapables de réguler le marché dans son ensemble. Lorsque cela devient trop grave, les états interviennent, mais des dégâts irréparables ont été commis entre temps, sur le plan social notamment, mais également pour les acteurs économiques les moins armés.

    Le rôle de l’état ou d’organismes mandatés par des états est nécessaire pour fixer des règles du jeu de façon à limiter ces dérives et forcer les acteurs à ne pas négliger certains aspects jugés essentiels comme le volet social. Il est clair aujourd’hui que ces règles du jeu n’existent pas, ni au niveau des états, ni au niveau des organismes mandatés pour réguler les marchés. Il est clair également que les actions correctrices interviennent trop tard.

    Sur un plan pratique, on constate que la liberté individuelle est encadrée par des lois, parce que les « acteurs » de cette liberté individuelle sont incapables de se réguler eux-mêmes.

    De même, les entreprises, aussi libérales que soient leur direction sur le plan économique, ne décrèteront jamais l’auto-organisation de leur société au motif que les employés sauront réguler leur activité pour le bien de tous, parce qu’il en va de leur intérêt.

    Ces deux derniers exemples montrent bien l’absurdité du concept d’auto-régulation, et qu’un encadrement de la liberté est nécessaire au bien de tous.

    En conclusion, le libéralisme oui, mais pas dans sa définition théorique qui rejette le pouvoir politique au profit des seuls acteurs du système. Oui, dans un cadre régulé, sans prétention de diriger l’économie, mais en prenant en compte des objectifs définis par l’état et encadrant les dérives potentielles. C’est peut-être sur ce type de cadrage que l’on pourrait distinguer la gauche et la droite…

     

     


    • Emile Red Emile Red 1er mai 2008 13:54

      Il est évident que :

      "Toute liberté exercée sans limite devient un asservissement pour les tiers, seul l’état ou le peuple peuvent réguler, en exerçant un pouvoir supérieur, cette liberté."


    • Le péripate Le péripate 2 mai 2008 10:10

      La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

      Article 4 de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789

      Ainsi, le libéralisme n’est pas la liberté comme un absolu, mais une réflexion sur les conditions de la liberté.

      De même, on entends souvent l’antienne suivante :

      « Le libéralisme, c’est le renard libre dans le poulailler. »

      Je ne résite pas au plaisir de citer le texte suivant :

      Métaphore n’est pas raison, mais une petite remarque aux poules socialistes :

      Le seul qui a intérêt à garder les poules dans le poulailler, c’est le fermier. 
      C’est celui qui pique les oeufs des poules, qui les garde captives et qui les égorge selon son bon vouloir.
      Il a effectivement tout intérêt à faire peur aux poules pour qu’elles restent dans son grillage.

      Ce que le fermier craint ce n’est pas le renard libre, c’est les poules libres…

      Quant on sait en plus que le libéralisme protège également les droits de chaque poule libre, et leur permet de s’associer librement pour défendre leur intérêts, on comprend la crainte du fermier constructiviste..

      Faudrait pas que ses victimes réalisent qu’elles peuvent se passer de lui.

      De toute manière, les libéraux préfèrent les canards. Ils ont un bec rond, et ils flottent.

      Le libéralisme, c’est des canards libres qui font coin-coin dans l’étang de leur choix, loin des poulaillers collectivistes.


    • Emile Red Emile Red 2 mai 2008 15:11

      Des canards qui nagent quand la caractéristique première de l’oiseau est de voler.

      Vos canards ont subi le sécateur comme le libéralisme joue du sécateur au nom de la liberté dans la solidarité et l’égalité.

      Le concept de liberté du libéralisme vaut pour ce simple mot qui évacue les fondamentaux d’une société pacifique que les révolutionnaires, prévoyants, ont su tempérer en y adjoignant les obligations que Liberté ne comprend pas.

      Comment conceptualiser les limites de la liberté autrement que de dire qu’elle s’arrête où commence celle de l’autre, comment conceptualiser une balance des libertés qui donnerait plus à ceux qui nécessitent plus et moins à ceux qui n’en demandent pas tant, y-a t-il un moyen de donner autant à tous et différemment à chacun ?

      Voilà le bouchon que le libéralisme tente d’enfoncer dans un goulot trop petit.


    • 1liberal 1liberal 2 mai 2008 15:55

      Amusante cette métaphore. Remarquez que la poule a pour elle la sécurité de l’emploi et une carrière toute tracée, de quoi susciter des vocations.


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