samedi 22 octobre 2011 - par Daniel Roux

Le piège de Sarkozy

La DETTE a brutalement surgi dans l’histoire économique récente de notre pays et se présente aujourd’hui comme un obstacle infranchissable. Son montant s’approche de 2000 milliards d’euros et les intérêts que nous versons cette année représentent avec près de 50 milliards, le premier poste budgétaire avant l’éducation nationale et la Défense.

Depuis la mise en place de la monnaie unique, l’Euro, aucun des Présidents, Premier Ministre, Ministre des Finances et même commissions parlementaires, n’a semblé voir que 3% par an pendant 12 ans faisaient… une très grosse somme.

Chaque année, le budget était présenté en déficit et chaque année, il était voté, pratiquement sans retouche, par ce qu’il est convenu d’appeler “ nos représentants ”.

Les élus ont creusé les déficits avec constance, vendant toutes les entreprises nationales rentables, réduisant les impôts des plus riches, sous-taxant les multinationales, distribuant des milliards de subventions sans discernement, diminuant les charges sociales des entreprises, achetant des matériels militaires aussi coûteux qu’inutiles, engageant des guerres ruineuses, etc...

La palme de la gabegie revient à Nicolas Sarkozy, ministre du budget dans le gouvernement Balladur de 1993 à 1995 et maintenant, à la fois Président de la République, Premier Ministre et ministre des Finances.

Sarkozy a tendu un piège au peuple français. Son but est d’obliger la nation à renoncer à l’état “ providence ”, c’est-à-dire à la redistribution des richesses des plus riches vers les plus pauvres. En ruinant l’état, il espère empêcher ses successeurs, quels qu’ils soient, de rétablir la justice sociale.

Le moins que l’on puisse écrire est qu’il a bien réussi son coup. Maintenant que le tapis est soulevé, c’est par tombereaux que de nouvelles dettes apparaissent. A tel point que personne ne semble en mesure de chiffrer le montant des engagements pris par l’état français pour garantir les fonds de secours. Combien de milliards pour les pays de la zone euro, pour les banques et les assurances, pour notre propre dette ? 2000, 3000, plus ?

Ces montants sont impossibles à rembourser dans le contexte actuel de maîtrise de l’inflation.

Imaginons que nous nous décidions d’équilibrer le budget sur plusieurs années. Cela signifierait à la fois des réductions de dépenses et des augmentations de recettes pour un montant global de 100 milliards. Cela ne diminuerait pas d’un centime notre dette actuelle sur laquelle nous payons 50 milliards d’intérêts annuels mais serait le premier pas indispensable à l’assainissement de nos finances.

Si l’effort est équilibré entre les dépenses et les recettes, cela se traduirait par un plan de diminution des dépenses publiques et par une hausse conséquente des impôts. La France rentrerait en récession par le double effet d’une baisse des commandes d’état et d’une baisse de la consommation des ménages, réduisant du même coup les recettes de TVA qu’il faudrait également compenser. Cette voie est particulièrement douloureuse et difficile à faire accepter par ceux qui en seront les principales victimes. Cela pourrait entraîner des émeutes incontrôlables.

La solution est certainement dans une inflation à 2 chiffres. La baisse de valeur de la monnaie rendrait moins douloureux les efforts financiers imposés pour l’équilibrage du budget. La dette perdrait de sa valeur et serait plus facile à rembourser. Les inconvénients de l’inflation concernent les créanciers qui voient leur capital fondre, mais aussi les salariés et les retraités dont le pouvoir d’achat baisserait étant donné le retard entre l’inflation et son rattrapage plus ou moins partiel.

La façon le plus simple pour créer de l’inflation est de faire fonctionner la planche à billets, de fabriquer des euros sans contrepartie de création de richesse, donc sans valeur réelle mais que rien ne distinguerait des euros en circulation. Cette monnaie de singe pourrait avantageusement servir à renflouer les banques, à rembourser les créanciers les plus pressants et à acheter des actifs de valeur.

Ils en faudra beaucoup pour compenser la tendance déflationniste produit par la baisse de la consommation et des investissements induits par les incertitudes économiques actuelles. Les Américains ont fabriqués plus de 1600 milliards de dollars en monnaie de singe sans provoquer d’inflation mais le dollar est une monnaie particulière.

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-hold-up-du-siecle-pour-financer-83574

Le problème est que nous ne maîtrisons pas la création monétaire en euro et que les Allemands sont totalement allergiques à l’inflation depuis la République de Weimar. Ils n’accepteront jamais de prendre seulement le risque de la laisser filer.

Le piège dans lequel Sarkozy, disons plutôt l’oligarchie financière pour être précis, nous a enfermés paraît bien solide.

L’Histoire étant pleine de surprise et d’ironie, il n’est pas impossible que les Allemands nous rendent notre liberté en quittant eux même l’euro et reviennent à leur très regretté mark. Contrairement à la notre, leur économie est adaptée à une monnaie forte, notamment pour l’acquisition des matières premières à bas prix et pour l’exportation de matériels à forte valeur ajoutée dont ils ont su devenir les champions. Leur réunification est achevée, ils ont reconquis leur indépendance et leurs yeux se tournent de plus en plus vers l’Est, là où se trouve l’énergie en abondance. 

Mais cela est une autre histoire.
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/vers-une-autre-europe-75283
 



106 réactions


  • kiouty 24 octobre 2011 08:51

    Sarkozy a tendu un piège au peuple français. Son but est d’obliger la nation à renoncer à l’état “ providence ”, c’est-à-dire à la redistribution des richesses des plus riches vers les plus pauvres. En ruinant l’état, il espère empêcher ses successeurs, quels qu’ils soient, de rétablir la justice sociale.

    La dette de 2 trilliards ne vient pas de Sarkozy, c’est extrêmement malhonnête. Je n’aime pas sarko, mais faut pas déconner.
    L’origine de cette dette se trouve en 1973 (je vous laisse chercher pourquoi), donc ça date.

    Sarkozy ne fait que donner les derniers grands coups de marteaux pour refermer le cercueil de la dette sur les français.


    • Daniel Roux Daniel Roux 24 octobre 2011 10:18

      @ kiouty

      Votre commentaire me désole.

      Il suffit de regarder les chiffres et notamment le doublement du déficit budgétaire depuis que Sarko est au pouvoir, de 50 à 130 milliards. Il avait déjà sévi sous Balladur, vérifiez.

      Il y a une grande différence entre l’endettement ordinaire et remboursable, et le surendettement.


  • devphil30 devphil30 24 octobre 2011 09:45
    Très bon article 

    « Sarkozy a tendu un piège au peuple français. Son but est d’obliger la nation à renoncer à l’état “ providence ”, c’est-à-dire à la redistribution des richesses des plus riches vers les plus pauvres. En ruinant l’état, il espère empêcher ses successeurs, quels qu’ils soient, de rétablir la justice sociale.  »
    Propos très juste car n’oubliions pas que la dette de 1200 milliards en 2007 est passé à 1600 milliards soit 400 milliards de plus en 4 ans quasiment 100 milliards par an. 

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 24 octobre 2011 10:49

    Ce ne serait pas si grave si la dette française était une dette d’argent !

    L’UMP a éclairé le monde sur ce qu’est vraimant la France, sur ce que la France avait vraiment fait aux peuples du monde et sur ce que la France a l’intention de faire de « l »Europe« ...

    La France est endettée par son histoire et par ses intentions HYPER-NAZIES, les Français ont bien compris mais la solution n’est pas la virée prochaine vers les Gauchistes qui sont historiquement plus coupables que les autres !

    La France doit avoir le courage de devenir elle-même et de parler en son nom et non pas au nom des »droits de l’« homme » qu’elle a enterrés lors de sa contre-révolution terroriste de 1789 !

    LA FRANCE EST LE FONT NATIONAL !

    En ce moment, François le Mou qui se croit déjà investi est en train d’amadouer et d’envoûter les indigènes d’Afrique et d’ailleurs en leur assurant que la France « est assez forte pour reconnaitre ses forfaits » ...


    Quelle reconnaissance pour quel forfaits ?

    le jour où la France reconnaitra avoir institué et instauré le TERRORISME EN AFRIQUE DU NORD dans le but d’anéantir l’avenir Nord Africain, ce jour-là nous dirons que le début d’une autre histoire peut-être envisagé !

    La dette française ne se paie pas en Euro, ni en bla bla politique, elle exige que la France demande humblement pardon pour avoir crée la TERREUR ET LE TERRORISME AU SEIN DES PEUPLES QU’ELLE COMPTE ETERNELLEMENT EXLPLOITER !

    Ni les experts français fatigués, ni les historiens français hypocrites, ni les scientifiques français à l’esprit pollué, ni le peuple français gourmand égoïste et assoupi par la grande consommation sans retenue ...n’y peuvent rien !

    UNE DETTE SE PAIE !

    Mohammed MADJOUR.


  • karina 24 octobre 2011 14:22

    C’est François Hollande qui continuera le travail de réformes bruxelloises.

    alliance prévue avec le MODEM et la droite « raisonnable »

Réagir