lundi 25 juillet 2011 - par Raphael JORNET

Le « plan d’aide à la Grèce », abus de mots et marché de dupes

La finance s'amuse. Elle vient de constater un fois de plus qu'elle peut continuer sa prédation spéculative sur le pont du bateau européen.

Faisons simple : elle sait qu'elle pourra continuer de spéculer sans précautions, puisque qu'en cas de dérapage dans un des pays de l'euro, ce sont les citoyens des pays concernés qui payeront l'addition, par plans d'austérité successifs, privatisations, budgets sociaux rognés.

Les spéculateurs, les banques, savent qu'ils jouent avec une crise à venir qui n'aura pas de précédent, mais ils n'en ont cure : il faut que ça jute au jour le jour, les agences de notation en embuscade, qui pointeront du doigt la victime à venir.

Ces derniers jours, nous avions le choix entre les cols alpestres du Tour de France et le sommet européen. Les deux occupèrent les caméras. Dans les deux cas, l'image fut forte, destinée à emporter l'adhésion du péquin du bord de route.

Mais quel cinéma, le «  plan d'aide à la Grèce  » ! Il faudra qu'un jour, ici, les puissants se demandent si les effets de mise en scène et les manipulations ordinaires sont tous bien utiles, si les recettes destinées aux gogos sont assez épicées. Leurs mots n'ayant plus de sens, ils en arrivent au langage des mains. Ils s'applaudissent pour emporter notre attention.

Ainsi, le « plan d'aide à la Grèce », coup de menton du dernier des gadgets médiatiques, ne trompe personne : Sarkozy et ses amis allemands n'ont pas agi pour la Grèce, mais seulement pour aider les banques européennes, créancières de la dette grecque, à ne pas trop perdre d'argent. Pour retarder l'échéance d'un grand big-bang financier et planétaire que le libéralisme débridé aura engendré. La jouissance de l'immédiat, avec le poignet et la souffrance des autres, par la « mise sous tutelle des peuples et des nations  ». C'est ce genre de "fédéralisme" qu'ils ont choisi.

Aujourd'hui, les banques sont rassurées : elles ne paieront rien. Au contraire, tranquilles, elles se verront capitalisées aux frais de la collectivité, au prix de plans d'austérité successifs sur le dos des citoyens. Merci Angela et Nicolas, qui viennent d'installer les requins de la finance à table, pour un festin sans fin !

« L'euro sauvé , Sarkozy espère en profiter pour rebondir  », disent-ils. Dans le caniveau ?



9 réactions


  • Alpo47 Alpo47 25 juillet 2011 10:48

    Ce qui commence à devenir très inquiétant , c’est l’absence de toute réaction à ces mesures.

    Où sont les syndicats ?
    Passons sur le PS, dont on sait maintenant la trahison du peuple, mais les autres partis dits de « vraie gauche », où sont ils ?
    Cette passivité générale, dont de nombreux commentateurs s’étonnent, peut inquiéter, notamment en France. En Grece et en Espagne, ce sont des individus, les « indignés » qui s’expriment, seuls ...
    Ces trahisons sont maintenant patentes, aveuglantes ... rien à attendre de cette pseudo opposition.

    Ne reste plus que les individus, seuls face à leur Destin.


    • lechoux 25 juillet 2011 11:05

      Ne soyez pas surpris du silence de ces boiteux verreux. Ils sont trop obsédés par leur carrière et leurs jeux d’influence pour s’intéresser à ce qui vient de se passer : les salariés paieront et si ce n’est pas suffisant, les générations futures.
      Croyez-vous seulement qu’il comprennent quelque chose ??


  • lechoux 25 juillet 2011 11:07

    « Sarkozy et ses amis allemands n’ont pas agi pour la Grèce, mais seulement pour aider les banques européennes, créancières de la dette grecque, à ne pas trop perdre d’argent. »

    Et éviter aux assureurs d’honorer les risques sur le défaut de paiement de la Grèce, couverts au prix fort par les spécu-éjaculateurs qui ont prêté à des taux d’usure à la Grèce.

    Je croyais que l’usure était interdite sous nos cieux !!!


  • PhilVite PhilVite 25 juillet 2011 11:11

    Dans toutes ces belles réunions « de la dernière chance », le seul qui ne soit pas représenté est celui à qui on refile l’addition : le peuple !

    Quoi de plus normal ?

    A la base de tout ceci, une seule et unique cause : la faillite totale de notre démocratie.


  • Pilule rouge Pilule rouge 25 juillet 2011 15:14

    Ils n’ont rien sauvé du tout, mais seulement gagner un peu de temps, transféré un peu plus de dettes sur les citoyens Européens (français et allemands en tête) et créé l’équivalent du TARP Européen. La population n’a pas bien compris, que la facture va être salé, très salé.
    Je m’attends à un nouveau choque asystémique très prochainement (les PIIGS n’étant pas plus solvable, mais beaucoup plus endettés). Je m’attends aussi à une crise politique grave en Allemagne.
     
    D’autre part, certaines banques françaises envoient des signaux inquiétants. La Banque Postale par exemple, qui depuis des mois, ne cesse de réduire les plafonds de retraits liquides au guichet et maintenant aux distributeurs. Plus récemment, des pannes nationales à répétition, sur cette même banque, empêchent les gens de retirer du liquide. Les grandes banques américaines et les grandes entreprises recommencent à licencier en masse...
     
    Tout cela ne sens pas bon du tout. En fait, il y a tellement de signaux dans le rouge, que le silence du petit monde politico-médiatique parisien, perd encore plus en crédibilité.
     
    Attention à l’autonome 2011.


  • Ganesha Ganesha 25 juillet 2011 16:55

    La « participation » de cinquante milliards que l’on a demandé aux banques privées d’abandonner, c’est un tout petit premier pas dans le bon sens...

    Il y en a-t-il encore beaucoup parmi vous qui n’ont pas encore compris que depuis des décennies, les Socialistes européens « collaborent » avec le Capitalisme ?

    Ce qui me réjouit, c’est ma conviction que le « Grand Soir » ne pas pouvoir se faire attendre encore beaucoup plus longtemps !


  • Ptetmai 25 juillet 2011 18:48


    Bof l’important c’est que les spéculateurs qui sotn à l’origine de cette crise et des autres qui s’amènent continuent

    - de s’enrichir
    - de nous faire croire qu’ils ne manipulent pas les marionnettes qui paraissent nous gouverner en spéculant eux sur un bon salaire, des gros avantages divers et une bonne retraite

    Une abstention massive réfléchie et volontaire en 2012 comme coup de semonce ?

    Hollande est peut-être le moins pire mais lui aussi ne sera qu’une marionnette.



  • BA 25 juillet 2011 21:19

    Jeudi 21 juillet 2011  : réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens.

     

    Vendredi 22 juillet 2011 : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne repartent à la hausse.

     

    Lundi 25 juillet 2011  : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne sont en forte hausse.

     

    Dans la zone euro, qui sera le prochain domino à tomber ?

     

    L’Italie ?

     

    Ou l’Espagne ?

     

    Italie : taux des obligations à 2 ans : 3,990 %.

     

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR2:IND

     

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,661 %.

     

    Espagne : taux des obligations à 2 ans : 4,155 %.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,028 %.


    • Antoine Diederick 1er août 2011 00:13

      ça c’est une bonne question :« Faut-il fermer les marchés financiers momentanément ou permettre encore le trading pour au moins permettre le fonctionnement financier utile à l’économie ? »


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