lundi 21 novembre 2011 - par samuel_

Le relance par l’innovation seule : une illusion puérile

Depuis Say et Malthus, jusqu'à Solow et Kaldor, le débat académique sur la relance et la croissance d'une économie oppose souvent des néo-libéraux, qui veulent seulement agir sur l'offre des producteurs, à des keynésiens, qui veulent aussi agir sur la demande des consommateurs. Ce débat est toujours d'actualité aujourd'hui en France, où les méthodes de relance par la « rigueur », ou exclusivement par l'innovation (et la spécialisation dans les services), proposées par les candidats de l'UMP et du PS, chercheraient à agir seulement sur l'offre des producteurs. Tandis que du protectionnisme auquel ils refusent obstinément d'avoir recours, ou encore une coordination mondiale si elle était possible, seraient des manières d'agir sur la demande des consommateurs.

La relance par la « rigueur » est une illusion morbide, et celle par l'innovation seule est une illusion puérile. Ces deux manières de relancer l'économie omettent en effet de se demander quel serait le comportement des consommateurs si on les mettait en œuvre, et c'est par lui qu'elles seraient mises en échec. Pour relancer l'économie française aujourd'hui, on ne peut décidément pas se passer de tenir compte de la demande des consommateurs, et d'agir sur elle.

L'illusion morbide de la relance par la « rigueur ».

La « rigueur » consisterait à modérer voire réduire les revenus du travail et les dépenses de l'État, et à « flexibiliser » les salariés (rendre leurs contrats de travail plus précaires et intermittents), de manière à réduire ou modérer le coût de la production en France, et à la rendre ainsi plus compétitive.

La « rigueur » appauvrirait les travailleurs de France, et on peut se demander jusqu'à quel point, pour trouver des débouchés de cette manière, il faudrait faire converger leur revenu vers celui des travailleurs de Chine ou de Roumanie. Cette perspective peut paraître d'autant plus lugubre que, si les travailleurs de France avaient le même coût et donc le même revenu que celui de leurs homologues des pays émergents, ils auraient un plus bas niveau de vie, étant donné que le coût de la vie est plus élevé en France que dans les pays émergents.

De plus, la « rigueur » est sûrement une méthode qui n'est même pas efficace pour relancer la croissance et l'emploi. En effet, en appauvrissant les travailleurs, on réduit leur pouvoir d'achat. Puisque les travailleurs sont aussi des consommateurs, on réduit donc la demande des consommateurs, et par là les débouchés offerts à la production. Réduire les débouchés offerts à la production, dans le but de trouver des débouchés à la production, engagerait sûrement l'économie française dans un cercle vicieux d'appauvrissement : « rigueur » pour trouver des débouchés, puis réduction des débouchés due à la « rigueur », puis « rigueur » supplémentaire pour trouver quand même des débouchés, etc... C'est précisément ce qui est en train d'arriver à l'économie grecque, que le FMI et l'UE ont tenté de relancer par la « rigueur », ou « ri-lancer », comme l'a dit la directrice du FMI Christine Lagarde, au moment où elle était ministre de l'économie au sein du gouvernement UMP, et préconisait une telle méthode pour la France.

L'illusion puérile de la relance par l'innovation seule.

L'autre méthode de relance par l'action exclusive sur l'offre des producteurs, fondée sur l'innovation (et la spécialisation dans les services), consisterait à aider les entreprises françaises et l'État à investir dans la recherche et l'innovation, pour que les entreprises françaises deviennent plus compétitives grâce à la nouveauté ou à la qualité de leurs produits.

Souvent un tel projet est chargé du rêve d'une société française devenue « post-industrielle », ou imprégnée de nouvelles technologies « vertes », rêve que l'on peut pousser jusqu'au roman de science-fiction, avec un peu d'imagination. Plus prosaïquement, un tel projet est aussi souvent apprécié, parce que s'il était réalisable, il serait une solution « miracle », permettant de concilier un coût du travail élevé en France, avec une forte exposition des travailleurs français à la concurrence sur le coût du travail avec les pays émergents, qui découle des choix politiques du libre-échange et de la liberté de circulation des capitaux C'est ainsi par exemple que l'économiste Daniel Cohen, conseiller de longue date du PS, est à la fois l'auteur des 3 leçons sur la société post-industrielle, et d'un essai en faveur du libre-échange et de la liberté de circulation des capitaux, Richesse du monde, pauvreté des nations.

Mais supposons un instant que, grâce à une relance par l'innovation seule, les 4 millions de chômeurs plus ou moins officiels de France, retrouvent assez rapidement un emploi dans les services ou l'activité innovante. La production française augmenterait considérablement, puisqu'un chômeur ne produit pas, alors que quelqu'un qui a un travail produit. Et la consommation française augmenterait à peu près aussi considérablement, puisqu'une allocation chômage ou un revenu d'insertion est moins élevé qu'un salaire ou autre revenu d'un travail. Or qu'auront alors envie de s'acheter ces 4 millions de nouveaux travailleurs ? Vont-ils seulement s'acheter des choses qu'ils produisent, c'est à dire des services, et autres produits innovants, « verts », ou de qualité supérieure ? Ou vont-ils aussi aller en masse chez Darty, Ikéa, Joué-Club, Pier Impor, Castorama, Celio et Jennyfer, Carrefour et Auchan, Total et Elf, Renault et Peugeot, Club Med, etc..., pour s'acheter des produits exotiques, de l'essence, des voyages, et toutes sortes d'appareils électriques, accessoires de maison, vêtements, voitures, etc... ?

La nouvelle activité de services et d'innovation de ces nouveaux travailleurs, sera-t-elle donc suffisamment sollicitée par leur propre consommation supplémentaire ? Et la vente de ces activités au reste du monde suffira-t-elle à compenser un manque de débouchés auquel ils seraient confrontés s'ils ne cherchaient à vendre cette activité qu'en France ?

Le reste du monde n'est pas dans un état d'esprit de forte consommation supplémentaire : « rigueur » et/ou stagnation dans les pays riches, croissance fondée sur les exportations et non la consommation intérieure dans certains pays émergents comme la Chine. Le reste du monde n'a pas non plus une forte propension à consommer des biens et services produits en France : coût du travail élevé dans notre pays, compétence de plus en plus grande des travailleurs des pays émergents pour les activités innovantes ou intellectuelles, consommation pas spécialement tournée non plus vers le « vert » et « l'innovant ».

Et la consommation supplémentaire que susciterait en France un plan de relance réussi, qui conduise donc au plein emploi, serait fortement tournée vers des biens et services à la production desquels nous participons peu, soit parce que c'est impossible, soit à la suite de la délocalisation massive de notre activité industrielle : produits agricoles exotiques, produits des sous-sols comme le pétrole, services touristiques, et produits manufacturés de qualité basse ou moyenne, et peu innovants, ou alors innovants par imitation plus que par invention originale de l'entreprise qui met le produit en vente.

On peut donc s'attendre à ce qu'une telle relance ne fonctionne pas, faute de débouchés suffisants pour la production qu'elle voudrait susciter, et parce qu'elle susciterait aussi une forte hausse de la consommation qui se tournerait trop vers des biens importés. Déficit commercial et absence de débouchés suffisants pour la production en seraient les conséquences.

Ce problème pour la France ne date pas d'hier, puisqu'il y a déjà 20 ans, en 1991, l'économiste gaulliste et keynésien Alain Cotta en parlait dans son livre La France en panne : « Ainsi se pose la question de savoir quelles seraient les conséquences d'une reprise rapide, voire même lente, sur notre équilibre extérieur. Elles ne font hélas guère de doute. La faiblesse de l'industrie s'est substituée à la dépendance pétrolière pour nous installer dans un état assez voisin de celui de 1975 où, on le sait, la relance Chirac avait provoqué, avant même que cela ne soit le cas pour la relance Mauroy [de 1982], un déficit extérieur massif et immédiat ».

Précieuse vision, que celle donnée par Cotta dans ce livre, pour comprendre l'histoire économique de la France, de la fin des « trente glorieuses », en 1973, jusqu'au début des années 1990, en s'arrêtant notamment sur les plans de relance ratés des gouvernements Chirac puis Mauroy. Ces deux plans de relance ratés étant deux illustrations d'une relance qui rate parce qu'elle veut réduire le chômage, et donc faire croitre rapidement la production et la consommation locales, dans un contexte de faible augmentation des exportations, mais sans chercher à agir sur la demande locale pour qu'elle se tourne plus vers la production locale : déficit commercial et absence de débouchés suffisants pour la production s'ensuivirent comme on pouvait s'y attendre.

La situation actuelle est encore moins propice que celle de 1975 et 1982, à la réussite d'une relance sans action sur la demande des consommateurs : notre activité industrielle s'est considérablement réduite (sa valeur ajoutée représentait 18% de la valeur ajoutée totale faite en France en 1980 ; et 9,8% en 2008 (source base de données STAN de l'OCDE)) ; la part de nos importations (de biens et services) dans notre consommation a augmenté (24,4% en 1980, dont 10,4% de biens manufacturés importés ; et 28,5% en 2008, dont 17,6% de biens manufacturés importés (sources Banque de France et OMC)) ; et le reste du monde n'est sûrement pas plus aujourd'hui que dans ces années là, dans un état d'esprit de consommation supplémentaire de produits français.

En résumé, on pourrait dire que le premier oubli fondamental de la relance par l'innovation seule, est que ce ne sont pas nos entreprises qui peuvent choisir « sur quel terrain » elles peuvent affronter la concurrence des pays émergents, c'est à dire quelles catégories de produits elles peuvent chercher à vendre. Ce sont les consommateurs de France et du reste du monde qui choisissent quelles catégories de produits ils veulent acheter, et on peut s'attendre à ce qu'ils soient encore très fortement demandeurs de biens manufacturés produits aujourd'hui dans les pays émergents : notre consommation n'est pas aussi « post-industrielle » que l'activité que rêvent pour nous les tenants d'une relance par l'innovation seule.

Et le deuxième oubli fondamental de cette sorte de relance, serait que les entreprises des pays émergents sont tout à fait capables d'être redoutables, même « sur le terrain » de l'innovation et de la technologie de pointe, comme l'a très bien montré Jean-Michel Quatrepoint, dans une récente conférence portant notamment sur l'économie chinoise d'aujourd'hui, où il présentait son livre Mourir pour le yuan ?. A l'en croire, les moyens chinois mis dans l'innovation, leurs parts de marché dans les secteurs de pointe sont tout à fait impressionnants. Trains à grande vitesse, avions (le « C919 »), espace, « terres rares » (matière première se trouvant dans beaucoup d'objets technologiques), énergies renouvelables... De nos jours, beaucoup d'entreprises occidentales construisent même la première usine de production de telle ou telle de leurs innovations, directement dans les pays émergents : il résulte de cet apparent « détail » que les occidentaux n'acquièrent souvent plus les savoirs-faire associés à leurs innovations, qu'ils ne font souvent plus que concevoir dans des bureaux. L'économie chinoise est aussi selon Quatrepoint, l'une des rares qui soit encadrée par un État qui lui donne une perspective globale de long terme, alors que les entreprises occidentales, souvent livrées à elles mêmes depuis les grandes réformes de libéralisation faisant suite aux « trente glorieuses », et se focalisant chacune sur ses intérêts propres à court terme, sont alors incapables de dessiner de telles perspectives de long terme pour un pays entier.

Il y a finalement, un dernier rapprochement qu'on pourrait faire. Par son entêtement à vouloir se spécialiser dans des activités qui la séduisent, sans se demander s'il y aurait suffisamment de consommateurs pour acheter le produit de ces activités, la France ne ressemble-t-elle pas à nombre de ses jeunes désorientés qu'elle a souvent bercés d'illusions ? Ces jeunes qui se lancent dans des études pour faire un métier qui les séduit, archéologue, comédien, chercheur ou autre métier « d'inventeur », un métier bien payé et ludique, mais qui oublient de se demander s'ils trouveront à l'issue de leurs études, suffisamment de demande pour leur savoir-faire. Suffisamment de consommateurs trouvant le produit de ce savoir faire suffisamment utile pour eux, pour être prêts à acheter ce produit, avec l'argent qu'ils ont gagné par leur travail. Et ainsi suffisamment d'employeurs prêts à les embaucher pour ce savoir faire. Souvent ces jeunes se retrouvent sans métier stable ou qualifié à 25 ou 30 ans, et avec de très modestes revenus.

On peut trouver, dans un tel entêtement éventuel de la France, à vouloir relancer son économie en se basant seulement sur l'innovation et la spécialisation dans les services et autres activités « à forte valeur ajoutée », beaucoup de points communs avec l'un ou l'autre de ces jeunes désorientés, qu'on s'imaginera, pour l'occasion, particulièrement puéril, et donc suffisamment jeune ou chanceux pour ne pas avoir perdu ses illusions. Il y aurait dans cet entêtement, un refus de voir que le maintien d'un coût du travail élevé en France, n'est pas compatible avec une trop forte exposition des travailleurs français à une concurrence portant sur le critère du coût du travail avec les pays émergents. Il y aurait donc une fuite dans un monde imaginaire où ces choses seraient compatibles, grâce à la spécialisation dans les activités « à forte valeur ajoutée ». Et quelle tournure candide ou juvénile peut alors prendre cet imaginaire ! Gadgets technologiques, objets écologiques en symbiose avec la nature, futurisme des romans de science fiction. Refus encore de la dimension utile du travail, qui sert aussi à avoir un toit et à manger, et qui n'est donc pas un pur plaisir gratuit, mais doit comprendre sa part de douleur ou de contrainte. Manque de maturité dans l'incapacité d'avoir des conceptions complexes de certaines finalités, conciliant par exemple l'altruisme et la préservation de soi, l'ouverture au reste du monde et la solidarité nationale, la construction européenne et la démocratie, la liberté et les lois, ou comme on l'a vu, l'épanouissement et le travail. En entendant par « travail » celui du commun des mortels, douloureux et contraignant (même s'il peut aussi procurer un certain épanouissement), et non celui des comédiens et autres intellectuels qui parlent de leur « travail » dans les médias, et se font ainsi, surement à leur insu, les chantres de cette idéologie du « travail passion amoureuse » (au lieu d'un simple « travail ami »), qui imprègne aussi les discours des « managers » et comme on l'a vu, nombre d'illusions de jeunesse.

On a pu assister il y a quelques temps, à un long entretien entre Cohen et Cotta. Au cours de cet entretien, Cohen dit à Cotta qu'il était un homme du passé, excessivement attaché au mode de croissance keynésien qui fonctionna lors des « trente glorieuses ». Il déroula aussi de longs monologues technocratiques imprégnés de monétarisme, et termina l'entretien les yeux rivés sur son iPod. Lui aussi fut bien à ce moment, l'image de ces français égarés qui s'entêtent dans des illusions puériles.



11 réactions


  • Mycroft 21 novembre 2011 11:17

    En tant que pays extrêmement dépendant des autres nations (parce qu’on a un besoin fou de source d’énergie qu’on ne trouve pas sur notre territoire), vouloir relancer notre croissance par le protectionnisme est un suicide à moyen terme.

    ll nous faut pouvoir exporter massivement, pour nous payer du pétrole et de l’uranium. Indispensables pour, non pas conserver notre qualité de vie au quotidien (c’est impossible dans ce monde vérolé et corrompu par la toute puissance des possédants, à moins d’une révolution mondiale), mais simplement ne pas se retrouver dans la situation de l’Afrique sub saharienne, c’est à dire dans une situation pire que la mort (honnêtement, je préfère encore être exécute que d’avoir à survivre là bas, c’est plus rapide et le résultat est le même, en moins douloureux).

    La concurrence n’est pas un choix de la France, quoi que vous en pensiez. C’est un choix du reste du monde, dont nous sommes extrêmement dépendant. Même un pays aussi puissant que la Chine, riche en ressource (les terres rares) et très puissant militairement, ne peut se permettre de faire complètement abstraction de ces « règles du jeu ».

    La Chine triche certes, considérablement. Mais elle peut se le permettre, pas nous. Car elle fait rêver les possédant qui contrôlent l’économie mondiale, contrairement à la France.

    En conséquence, l’innovation n’est, au vu de notre situation, pas un choix, mais une simple obligation. Car c’est la seule chose qu’on peut exporter : des produit de haut niveau technologique.

    Le soucis, c’est que nos technologie de prédilection (Nucléaire, Ferroviaire) ne peuvent être produite en France et exporté en tant que produit fini de part leur nature. Elles emploient donc des élites Française (parce que l’expertise technique est une chose rare) mais une main d’oeuvre locale (parce qu’on peut à moindre coût faire venir une 20aines d’ingénieur français en chine, mais pas un millier de maçon).

    Je crains que la France ne puisse, dans l’avenir, plus, à moins d’une révolution sociale mondiale, plus permettre à ceux qui n’ont pas un haut niveau de compétence scientifique de conserver le niveau de vie moyen qu’on eu les Français pendant des années. Et donc qu’il soit nécessaire de pousser ces français peu qualifiés à émigrés. L’autre solution serait que les élites qui enrichissent le pays (les vrais élites, ie les scientifiques, pas les financier qui n’enrichissent qu’eux même) assument à eux seuls le poids des non qualifiés (ce qui se fait en fait à l’heure actuel, via les allocations chômages, mais qui est mal fait, vue la dette de l’état).


    • samuel_ 21 novembre 2011 11:59

       D’abord, il faut d’abord regarder certains chiffres (que je donne dans un autre billet, pour 2008) :

       - Nos importations de biens et services représentent 28,5% de notre consommation (et accumulation) ;
       - dont 17,5% de biens manufacturés : 60,9% de 28,5% ;
       - 4,2% de biens naturels des sous sols (petrole, charbon, uranium, metaux) : 14,8% de 28,5% ;
       - 2,1% de biens naturels de plein air (agricoles, alimentaires, eau, gaz, electricite) : 7,3% de 28,5% ;
       - 1,4% de services touristiques : 4,9% de 28,5% ;
       - et 3,4% de services divers (services aux entreprises et particuliers, transport de marchandises) : 12,1% de 28,5%.
       - Tandis que nos exportations de biens et services représentent 26,3% de notre consommation : ce qui fait un déficit de 2,2% (26,3 auxquels on retranche 28,5).

       Donc vous voyez que nos importations de petrole, uranium et autres biens naturels des sous sols, ne representent pas grand chose par rapport à nos exportations : en gros 15%.

       Plus generalement, nos importations de biens et services que nous ne pouvons produire nous memes (biens naturels des sous sols ou de plein air, et services touristiques), ne representent pas grand chose non plus par rapport à nos exportations : en gros 28%.

       Ensuite, il faut bien prendre note que, dans le cadre d’un plan de relance, le protectionnisme ne reduirait pas nos importations. En effet c’est la proportion d’importations dans notre consommation que le protectionnisme reduira, or un plan de relance ferait augmenter considerablement notre consommation (4 millions de chomeurs retrouvant un emploi et donc un meilleur revenu). Le protectionnisme ne sert qu’a maintenir nos importations au meme niveau que nos exportations, de maniere a eviter deficit commercial et absence de debouches suffisants pour notre production qui elle aussi augmentera considerablement avec une relance (4 millions de chomeurs retrouvant un emploi et donc recommançant a produire).

       Etant donné que nos importations de biens et services que nous ne pouvons produire nous memes ne representent que 28% en gros de nos exportations, il nous est tout a fait possible de maintenir nos importations au meme niveau que nos exportations sans nous priver de ces biens et services : il nous suffit pour cela de reduire la proportion de biens manufactures importés dans notre consommation, c’est a dire de nous re-industrialiser.

      Tout cela est evidemment parfaitement possible en utilisant cet instrument qu’est le protectionnisme et qui consiste simplemement a taxer les biens manufactures importes pour compenser la difference de cout du travail entre leur lieu de production et la France.

       De plus, nous pouvons, a plus long terme, reduire nos importations de petrole grace a une conversion « verte » de notre consommation : voitures electriques, substituts au plastiques n’utilisant pas de petrole, etc... Un peu comme De Gaulle qui avait lancé le nucleaire en France pour que nous soyons moins dependants du petrole.

       


    • Mycroft 21 novembre 2011 13:52

      Sortir du pétrole, ça ne sera possible que grâce à l’innovation. Et une telle invention pourrait être source d’un grand nombre d’emplois. Encore faut il qu’on trouve une solution technique viable et efficace. Nous en sommes loin.

      De plus, vous considérez que, en cas de mise en place du protectionnisme (donc de non respect des règles du jeu mondiale) le prix du pétrole et de l’uranium restera celui, très avantageux, que nous connaissons actuellement. Rien n’est moins sur.


    • bretagne 21 novembre 2011 15:44

      @ mycroft « sortir du pétrole... » exact « de plus » là pas d’accord . Sans entrer dans la question de ces « régles du jeu » mondiales ( quelle légitimité ? ) , qui nous entraineraizent loin , sans entrer dans cela , donc , le prix du pétrole et autres n’est ni un cadeau , ni une punition imposée à tel ou tel . C’est un cours mondial , et Cuba , par exemple ou autres états « pas trés bien vus » payent le même prix que les autres . Pas plus , pas moins.


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 21 novembre 2011 12:26

    Pouah ! Relancer la croissance, relancer la consommation, par l’innovation.. « nos » importations de « biens » et « services ».. « comportement » des « consommateurs ».. Pffft.


    Pas besoin d’être espert ès-épistémologie pour savoir que cette terminologie n’a plus cours (le cours est tombé au moins autant que les bourses, suspendu seulement aux dernières illusions des derniers apprentis économisses..), cette logomachie n’a plus de sens, pas plus que « la finance »..

    Et puis la relance, pour qui pour quoi, si buffet perd 99% de ses sous, il ne s’en apercevra pas. Lui qu’à la puissance le serpent.. La « relance ».. y s’en balance.

    On fait rigoler les ultra-riches avec nos discours.

    « Innovation piège à con », citation par Dany le Bouge mentionné supra.

  • babadjinew babadjinew 21 novembre 2011 12:43

    Tiens la nouvelle grande idée du MEDEF. Une ré industrialisation......


    Cessons d’être naïf, celle ci est effectivement programmé mais certainement pas pour le bien être des petits quidams. Elle prend sa source dans la conscience de l’imminence d’une envolé des prix du pétrole qui rendra le transport des marchandises d’un continent à un autre prohibitif. Basique calcul de ratios économiques......

    De plus, ne rêvons pas, l’innovation est déjà par la, et même en cas de ré industrialisation massive, cela ne générera que peu d’emploi. La robotisation, l’informatisation, et l’automatisation ayant fait des bons de géant ces 20 dernières années, il faut aujourd’hui à une entreprise quelconque 10 fois moins de salariés pour produire 100 fois qu’il y à 20ans.

    Cette idée n’est qu’une messe et le non emploi perdurera même en ce cas de figure. La seule économie qui ses marron tirerait du feux serait l’économie de nos amis Allemand qui eux produisent ces machines ultras performantes, peu coûteuses par rapport à une masse salariale, ne faisant jamais la gréve, pouvant fonctionner de manière quasi autonome 24/24 365j par an......

    Il n’est plus rien à espérer du vieux monde, a nous d’innover en trouvant d’autres paradigmes existentiels, ou de simplement disparaître. Au pied du mur nous nous sommes laissés entraîner alors plus la peine de rêver à une sortie économique passéiste....

    Wake up !   

  • BA 21 novembre 2011 19:57

    Lundi 21 novembre 2011 :

     

    Allemagne : la Bourse de Francfort finit en baisse de 3,35 %.

     

    L’indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a fini lundi en baisse de 3,35 %, après des déclarations venues d’Allemagne montrant que Berlin reste sur une ligne dure face à la crise de la dette.

     

    Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a ainsi balayé lundi les propositions sur un rôle accru de la BCE, ou sur l’émission d’euro-obligations, en estimant qu’il ne s’agissait pas d’un remède miracle.

     

    France : la Bourse de Paris s’enfonce de 3,41 %.

     

    La Bourse de Paris a terminé lundi sur un recul de 3,41 %, passant sous la barre des 2.900 points, dans un marché en totale perte de confiance, paniqué par les risques de contagion de la crise de la dette.

     

    Espagne : la Bourse de Madrid chute de 3,48 % à la clôture.

     

    La Bourse de Madrid a clôturé lundi en chute de 3,48 % à 8.021 points, au lendemain d’élections législatives qui ont porté la droite au pouvoir, dans un climat général de panique sur les places européennes face à la crise de la dette.

     

    Les valeurs bancaires ont notamment été pénalisées : Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 3,45 % à 5,38 euros, BBVA a baissé de 3,48 % à 5,716 euros, et CaixaBank a glissé de 4,47 % à 3,63 euros.

     

    Italie : la Bourse de Milan clôture sur une chute de 4,74 %.

     

    La Bourse de Milan a clôturé lundi sur une chute de 4,74 % à 14.510 points, paniquée comme les autres places financières par les problèmes de dette publique dans la zone euro.


  • jacques lemiere 21 novembre 2011 22:31

    ce sont des articles amusants, ce n’est pas simple, c’est m^me fort compliqué les économies sont des machines complexes pleines de réactions et contre réactions, capable de caler si le mélange est trop riche... ça fait des tas de curseurs sur les quels agir...en outre, il est illusoire de penser que les intérêts de tous les participants à une économie sont convergents...

    Il ne faut pas oublier que il faut parfois savoir attendre voire faire des sacrifices pour préparer l’avenir ( ne pas manger la semence..)..
    EN outre les économies des différentes nation sont en interaction ce qui fait que les mesures à prendre peuvent différer selon les contextes internationaux...

    Et pour commencer....pouvez vous donner un but, mesurable, à atteindre pour une économie ?
    Je dis bien mesurable....
    En réalité on navigue à vue, on est dans la barque du capitalisme pas les aléas de l’histoire et on rame...on peut essayer la pirogue....mais faut etre dedans pour savoir vraiment si ça ne coule pas...



  • saviez_vous_que 22 novembre 2011 09:25
    Bravo Samuel, super article. 

    Le protectionnisme est évidemment le seul moyen, non seulement de protéger nos emplois mais également l’innovation, donc les emplois de demain. 
    Les Allemands sont très forts à ce niveau là car ils ont les machines chez eux, mais jusqu’à quand ? L’innovation par la théorie, c’est bien jolie, mais sans la chaîne productive sous les yeux, ce ne sont que des mots. Bref pour que tout plan de relance fonctionne, il faut évidemment :
    - investir ( avec des fonds de la Banque de France à 0% d’intérêts)
    - ré-industrialiser (avec un protectionnisme juste, protégeant nos investisseurs et entrepreneurs nationaux)

    Si j’étais patron d’une grosse boîte et obligé de délocaliser, patriote ou pas, je délocaliserais. C’est pourquoi il faut créer une inertie permettant aux entreprises de rester sur place et aux autres de revenir. 

    Toutes les lois annoncées par le gouvernement pour justement ré-industrialiser le pays ne sont que des cache-misères. S’il y avait une solution autre que le protectionnisme, ils l’auraient mise en place depuis bien longtemps.

    Le tout est de savoir si la baisse du chômage est réellement le but de nos élites ces dernières 40 années ; personnellement j’en doute. Les délocalisations permettants un « taux d’équilibre » de chômage, donc une pression des salaires à la baisse, c’est quand même très utile pour forcer les Français à aller goûter à la « concurrence libre et non faussée » et lutter contre l’inflation (des salaires), obscession de monsieur Cohen et de ses amis de la BCE. Mais c’est un autre sujet ;o)

    J’avais déjà vu la vidéo de Cotta et Cohen ; très technique mais passionnant. On comprend tout quand Cotta parle, il pose de vraies questions de fond alors que Cohen part se réfugier direct
    dans le jargon et les détails techniques. L’un voit le système dans son ensemble et dit : après 10 ans d’euro, il serait peut-être temps d’arrêter les frais alors que l’autre souhaite bricoler ce qui ne fonctionne pas.

    Et dire que l’euro était sensé nous apporter le plein emploi, la croissance, la stabilité financière...:o/

  • vieux grincheux 22 novembre 2011 10:12

    Ben fallait le faire, citoyen.


    Ignorer completement l’ EXPLOITATION DE L’ HOMME PAR L’ HOMME, le salariat, esclavage déguisé.
    Mais c’est normal quand on est un AUTORITAIRE, modèle chrono ouranien qui veut AVOIR DU POUVOIR SUR. CONTROLER l’ animé et l’ inanimé

    Jusqu’ au jour où un tsunami inattendu te montre à quel point tu es dans l’ erreur, apprenti-sorcier, hypnotisé par tes chiffres sur l’ écran de ta folie, de ton aliénation , voire psychose à vouloir TOUT QUANTIFIER, en VALEURS qui n’ existent que par la construction humaine de pseudo-scientifiques (Marx en premier avec sa DICTATURE DU PROLETARIAT, l’ aurait mieux fait de se taire, ce con-là) qui se perdent dans des équations inutiles et quand tu parles de SF, j’ espère que tu penses à Ron Hubbard, l’ inventeur de la Dianétique, ou Scientologie qui a déclaré : « si vous voulez faire fortune, créez une religion ». Et c’est ce qu’ est l’ Economie, une religion avec ses dogmes, ses tabous, bien loin de la Théorie des 4 mouvement de C Fourier dont Marx s’ est (largement) inspiré.

    Pendant ce temps, les comédiens, les improductifs, apprennent leurs textes, (au hasard, en attendant Godot de l’ ami Beckett), passent des heures sous la houlette d’ un metteur en scène, et OSENT entrer en scène (j’ espère que tu as vécu cet instant) pour te dire que tes injonctions, tes pulsions, tes croyances ne sont que du brouillard qui te masque la vraie réalité plurielle du monde. L’ humour de Beckett est là pour compenser l’ injonction shakespearienne : « Etre ou ne pas etre », c’est toujours la question.

    Tu comprendras, j’ espère qu’ à tant parler d’ AVOIRS et de VALEURS, et en ignorant l’ EXPLOITATION DE L’ HOMME PAR L’ HOMME, tu passes complètement à côté du sujet, mais il faut souvent plusieurs « vies » pour faire le tour de la question.

    V3

  • tanguy 22 novembre 2011 23:47

    En parlant de Cotta, je vous communique ce lien légèrement hors sujet. Il s’agit d’une interview ou il explique deux choses importantes que l’on peut constater aujourd’hui :

    • L’Euro n’est pas viable
    • La démocratie n’existe pas et nous vivons en oligarchie
    Visible ici

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