samedi 20 mars 2010 - par Mercure

Le yuan est sous-évalué ! Sans blague ! Ça alors…

Si on veut pouvoir croire en cette affirmation, il faut avoir la possibilité de la démontrer. L’auteur teste alors plusieurs hypothèses qui se révèlent peu crédibles, et parvient finalement à une conclusion inattendue.

Le yuan est sous-évalué ! Tout le monde le dit, donc tout le monde doit le croire, c’est sûr. C’est comme la pub, on finit par la connaitre par cœur à force de l’entendre, n’est-ce pas ?
 
Tous les journaux l’écrivent, toutes les radios le disent, toutes les chaines de télé le répètent, à tel point que l’on peut supposer qu’une grosse agence de pub a dû passer par là. Gros budget sans doute ! Alors, ça doit être faux ! Comme la pub.
 
Malheureusement, cette agence de pub n’a pas pensé à faire suivre cette annonce terrifiante d’une démonstration crédible, qui aurait pu lui donner du sens. Mais dans le fond, si c’est de la pub, ce n’est pas utile. Il suffit de répéter la phrase sacramentelle plus souvent. Et puis, la pub, moins elle dit de mots, plus ceux-ci pénètrent dans le cerveau. Il n’y a que le résultat qui compte. Tout le monde sait ça.
 
Je dois être un peu dur de la feuille, parce que j’ai poussé l’impertinence jusqu’à chercher à savoir comment on avait bien pu faire pour trouver cette vérité qui a l’air de ne surprendre personne. Avant de croire, je préfère personnellement comprendre, par prudence. Je suis en quelque sorte une émule de Saint Thomas. En toute modestie, croyez-le bien.
 
Alors, une devise sous-évaluée, c’est quoi ? C’est forcément le rapport de cette monnaie à quelque chose, et en l’espèce on peut penser que ça doit être par rapport à une autre monnaie, non ?
 
Mais laquelle ? Évidemment, tout le monde pense au dollar, tiens ! Mais par rapport aux autres monnaies, comment le yuan se place-t-il ? Si l’écart est de 25% avec le dollar, est-il le même par rapport aux autres devises ? Bien sûr que non ! Ce n’est pas possible. Alors est-ce 20 avec l’euro, 15 avec le rouble, 5 avec la roupie ? Et pourquoi pas -7 ou -12 avec d’autres.
 
J’ai donc voulu découvrir qui répétait cette pub sans la soutenir de la moindre explication, et je me suis rendu compte qu’il n’y avait que les pays occidentaux, notamment européens, qui entonnaient cette rengaine en compagnie des É-U. C’est simple, tous ceux qui font partie du club de l’OTAN. Ils ont dû toucher de sacrés dessous de table !
 
Par contre, j’ai assez peu entendu les pays émergents siffloter ces cinq mots : le yuan est sous-évalué. Peut-être ne s’en sont-t-ils pas encore aperçus ! Ou que ça ne les gêne pas.
***
Bien évidemment, curieux comme je le suis, vous vous doutez bien que cette variété d’attitudes ne me satisfaisait pas. Ça ne faisait pas très scientifique. Alors, j’ai continué à réfléchir. Je me suis demandé :
 
Voyons donc ! D’abord, une devise sous-évaluée, à quoi ça sert vraiment ?
Pour faire simple, on peut penser que c’est une devise qui permet de faire du dumping, ici du dumping monétaire, consistant à vendre des produits à des prix suffisamment bas pour battre tous les concurrents existants, et les éliminer ainsi du marché. Mais alors, cela veut dire aussi vendre en dessous de son prix de revient, si du moins on a le même que celui de ses concurrents. Or le yuan a la valeur qu’il a depuis trente ans, au moins, et ce n’est pas possible de vendre en dessous de son prix de revient pendant trente ans. On serait mort avant.
 
Donc, il n’y a pas de dumping de la part de la Chine. C’est déjà un bon point d’acquis. On sait maintenant que les prix de vente chinois ne peuvent être inférieurs à leur prix de revient.
 
Dans ce cas, la Chine a donc vendu jusqu’ici avec un certain profit. Qu’en a-t-elle fait ? En grattant des informations par-ci par-là, on parvient à apprendre qu’elle possèdera à la fin du mois de mars 2010, environ 2600 milliards de dollars, dont une bonne partie est reprêtée aux É-U sous forme de bons du Trésor. De quoi se plaignent donc les É-U ? Peut-être désirent-ils que les Chinois leur vendent leurs produits plus chers de manière à ce qu’ils puissent leur prêter davantage. Mais à la réflexion, j’ai pensé que cette solution ne tenait pas la route.
 
Peut-être pensaient-ils naïvement alors, qu’en poussant les Chinois à leur vendre plus cher, les Étasuniens achèteraient davantage de produits étasuniens, s’ils se révélaient moins onéreux. Mais finalement, ça ne collait pas non plus, puisque les produits que leur vend la Chine ne sont en général plus fabriqués aux É-U, étant donné que les usines étasuniennes qui les fabriquaient auparavant ont été précisément délocalisées depuis un bon bout de temps, et assez souvent d’ailleurs, en Chine. Les citoyens des É-U seront donc bien obligés de les acheter dans les pays qui les fabriquent aujourd’hui, et notamment à la Chine. On retourne alors au cas précédent, c’est-à-dire en rond. Arrêtons ça !
 
J’en perdais le peu de latin qui me restait.
 
Mais ne voulant pas lâcher le morceau, je poussais mes investigations un peu plus loin. J’appris ainsi qu’avec d’autres pays, comme ceux qui font partie de l’ASEAN, le Brésil et même l’Australie, la Chine contribue beaucoup à rechercher une solution pour créer une monnaie mondiale indépendante de tout pays particulier, de manière à remplacer le dollar étasunien, dont la crise actuelle a révélé la faiblesse et l’insuffisance. J’en déduisis que la Chine est tout à fait disposée à abandonner elle-même sa propre monnaie pour réussir ce projet si nécessaire. Dans ces conditions, comment s’imaginer que ce pays puisse manier quelqu’hypocrisie que ce soit dans le sens qu’on lui reproche maintenant, précisément en matière monétaire ? De quel côté se trouve donc l’hypocrisie ?
 
Restait tout de même à trouver par rapport à quoi une monnaie peut être considérée comme sous-évaluée ou non. Finalement, je me suis contenté d’une solution qui m’est apparue évidente. Si le yuan chinois doit être considéré comme étant dans un bon ou un mauvais rapport avec une autre valeur, cette valeur ne peut être que celle de la propre économie du pays, et non une monnaie étrangère. On est donc amené à se demander si le yuan, outil d’échange comme toutes les autres monnaies, constitue un bon outil pour servir l’économie chinoise ou non ? À bien considérer l’essor de la Chine depuis Deng Xiao Ping, il semble bien que oui ! Alors, pourquoi aller chercher ailleurs cette source d’inquiétude des Étasuniens et de leurs comparses, sinon chez eux.
 
C’est pourquoi, si les Étasuniens et ceux qui se disent du même avis trouvent que leur économie est mal à l’aise avec le cours du yuan en dollars, c’est chez eux qu’ils doivent en trouver la source, et non chez les Chinois.
 
Personnellement, je pense donc qu’il faudrait que le président Obama recherche la vraie racine de ce problème du côté d’une certaine surévaluation du dollar ( l’inverse d’une sous-évaluation en somme ), qui proviendrait vraisemblablement d’une émission de dollars beaucoup trop importante pour les besoins réels de son pays, ce qui dessert leur économie, contrairement à ce qu’apporte le yuan à l’économie chinoise.
 
La façon différente que le président des É-U a de considérer le problème porte par conséquent à penser qu’il aimerait bien reporter sur la Chine la responsabilité de la crise encore en cours, alors que ce pays a plutôt contribué jusqu’ici à l’amenuiser en maintenant un certain niveau de croissance dans le monde. Si s’était ça la vérité, poursuivre une telle manipulation de l’opinion à propos du yuan correspondrait alors au désir de faire oublier le fait que c’est bien son pays, et aucun autre, qui a déclenché le tsunami économique que nous sommes encore en train de subir, et d’en payer les conséquences.
 
Peut-être serait-il bon de le lui rappeler de temps en temps, car les Étasuniens ont souvent la mémoire courte quand ça les arrange.
 
Cet article répond aux règles de la nouvelle orthographe
 


31 réactions


    • plancherDesVaches 20 mars 2010 19:11

      Ha... ?
      L’Euro devait « gagner » une bataille... ??

      Sacré philosophie... et qui montre à quel point l’argent est devenu plus important que la vie.

      Excellent article, Mercure. Mais d’ici que les anesthésiés par la propagande captent quelque chose...

      Dans pas longtemps, on pourra leur fournir un fusil et les envoyer contre n’importe qui, notes.
      Ca aura au moins ce coté utile.


    • plancherDesVaches 20 mars 2010 19:53

      Mon père : je ne disais pas anesthésié spécialement pour toi. Et, en parlant de ça, je ne suis plus le seul à le penser :

      http://www.marianne2.fr/Andre-Orlean-la-finance-est-devenue-une-pensee-de-la-vie_a189849.html
      « André Orléan : la finance est devenue une pensée de la vie »

      "l’économiste André Orléan revient la logique financière qui domine toutes les dimensions de la vie et propose des pistes de changement, et avant tout le décloisonnement."


    • Mercure Mercure 14 avril 2010 16:54

       Bonjour « Par ton père »,

       Simple mot de remerciement, et aussi pour ajouter ma bonne opinion sur André Orléan, dont j’apprécie également les analyses. On dit qu’il serait peut-être nobélisable !

       Soyez tranquille, les Chinois ne brulerons pas leurs dollars. Pour le moment ils les emploient surtout à racheter des actifs intéressants pour eux sur toute la planète, et à construire des structures en Afrique (ponts, routes, écoles ...), ce que n’ont pas su, ou voulu, faire les occidentaux en 60 ans !

       Bien à vous.


    • Mercure Mercure 14 avril 2010 16:58

       Bonjour Chanteclerc,

       Rien à ajouter à votre commentaire. Je vous rejoins tout à fait.

      NB : attention toutefois à ne pas confondre le YAN (ou renminbi, chinois), et le YEN (japonais)

       Bien à vous !


    • Mercure Mercure 15 avril 2010 21:57

       Chanteclerc,

       Désolé ! J’ai fait une erreur à mon tour, dans mon message du 14 avril :

       Lire YUAN et non YAN - je me suis laissé influencer par le Yen !

      Mercure


  • anty 20 mars 2010 09:48

    Oui le Yuan est sous évalué ça parait être une évidence pour des nombreux spécialistes qui suivent l’affaire de près.

    La chine communiste capitaliste utilise la même technique que le Japon il ya quelques années.

    Le Japon à du réévaluer sa monnaie sous la pression internationale et son économie vacilla quelque peu
    ce que les chinois veulent éviter à tout prix.

    J’ajoute à cela que d’autres pays émergents pratiquent une sous évaluation systématique de leur monnaie pour mieux exporter.

    Les régimes communistes faisaient en plus un bradage des leurs produits que d’héroïques ouvriers avaient tellement mal à produire

    on peut dire que ces derniers bossaient quasiment gratis pour que l’économie du régime tourne


    • plancherDesVaches 20 mars 2010 18:58

      C’est sûr : s’il y a une crise financière, c’est de la faute des communistes. Et donc des Chinois.

      C’est même étonnant que que les communistes des US fabriquent de la fausse monnaie par valises complètes. smiley


  • DEEVIN 20 mars 2010 10:42

    Dire que la sur-émission du dollar entraîne sa sur-évaluation est une affirmation bien étrange de la part d’un économiste. C’est en principe le phénonème inverse qui se produit. Le dollar reste fort pour des raisons politiques, pas économiques.
    Quant au Yuan chinois, s’il n’est pas sous-évalué comme vous l’affirmez, qu’attendent les chinois pour le laisser flotter . Il n’est pas normal que les échanges de produits soient libres si le niveau des monnaies qui détermine leur valeur réciproque n’est pas libre lui-même, car c’est ainsi que s’opèrent le rééquilibrage des échanges. Les produits chinois seraient certes plus chers pour nous, tant mieux, mais les nôtres le seraient moins pour les consommateurs. Je n’ai rien contre la Chine et les chinois, leur effort est colossal, mais tout ceci se fait au détriment de l’emploi et de l’activité chez nous. Nos dirigeants doivent d’abord défendre les intérêts de leur peuple, c’est pour ça qu’il sont normalement élus.
    Deevin


    • DEEVIN 20 mars 2010 10:44

      que s’opère..(excuses)


    • anty 20 mars 2010 10:56

      Il ya encore deux ou trois ans le dollar valait 30%en plus par rapport au taux actuel.

      En 2006 un dollar valait 6.8 yuan
      en 2010 un dollar vaut toujours 6,8 yuan et ceci malgré le bond spectaculaire de l’économie chinoise (plus de 50% d’augmentation de ses liquidités en dollars )

      A l’évidence le gouvernement chinois triche .....


    • Alpaco 20 mars 2010 12:03

      On comparant les courbes on voit que depuis mi 2008 le cours du yuan est quasi fixe par rapport au dollar et que ces deux monnaies varient logiquement de manière identique face à l’euro.
      Qui pourra nous l’expliquer, l’auteur de l’article ?
      http://bourse.capital.fr/devises/cours-devise-usd-cny-8362638
      http://bourse.capital.fr/devises/cours-devise-eur-cny-8362463
      http://bourse.capital.fr/devises/cours-devise-eur-usd-8381868


    • rastapopulo rastapopulo 20 mars 2010 12:12

      sur-émission du dollar entraîne sa sur-évaluation est une affirmation bien étrange de la part d’un économiste

      C’est simplement la chronologie exacte.

      Une surévaluation ne veut pas dire une hausse du cours mais une baisse de valeur.

      Une sur-évaluation précède une baisse du cours du $ (dû à l’inflation de ma masse monétaire, nous sommes bien d’accord).


    • Jimmy 20 mars 2010 13:24

      moi je suis d’accord avec l’auteur de l’article quand il dit que si l’évaluation actuelle du yuan convient aux chinois ils n’ont aucune raison d’en changer, pourquoi devraient-ils se soucier d’autre chose ? si cela ne nous convient pas cessons de faire du commerce avec eux mais cessons de nous plaindre, c’est ridicule


    • michel 20 mars 2010 17:47

      « The Chinese Yuan was pegged to the value of the U.S. dollar at a rate of 8.2768 Yuan to one U.S. dollar from 1994 to 2005. Once the value of the currency was freed, the price of the Yuan has risen steadily. In June of 2006, the exchange rate was 8.02 Yuan for every U.S. dollar. In May of 2007, just under a year later, the exchange rate is 7.71 Yuan for every U.S. dollar. » 


    • Mercure Mercure 14 avril 2010 22:49

       Bonjour Deevin,
       Je comprends votre étonnement devant l’apparente contradiction voulant que « la sur-émission du dollar entraîne sa sur-évaluation ». S’il s’était agi d’un pays de taille moyenne, j’aurais assurément écrit le contraire.
       Mais ici, il s’agit du plus gros de la planète, et il bénéficie du fameux dicton : too bigg to fail.
       
      Le $ ayant le statut, bien immérité, de monnaie de réserve internationale, aucune banque centrale ne peut souhaiter une chute de la monnaie étasunienne, car elles aussi détiennent d’importantes réserves en $, et ne sont donc pas prêtes à les perdre. Ce serait une politique suicidaire de leur part. Elles se trouvent donc placées entre le marteau et l’enclume.
       Ajoutez à cela la spéculation à la hausse du dollar à partir d’un intérêt laminé par la Fed, et à travers l’astuce du carry trade, sachant que les sommes que les spéculateurs ramasseront lorsque les taux remonteront, nécessairement, seront juteuses.
       À l’évidence, il s’agit d’ailleurs d’une opération téléguidée par la Fed elle-même, car elle permet de contrarier à terme les effets négatifs de sa politique du taux d’intérêt gratuit.
       Ce type d’opération, menée sur une grande échelle, a pour résultat de maintenir le cours du $ à un niveau technique qui n’a aucun rapport avec la conjoncture économique du pays. En revanche, ce résultat possède un fort impact sur la psychologie du peuple, car dans l’esprit de celui-ci la hausse de la monnaie est corrélative de la richesse du pays, ce qui n’a aucun rapport direct avec le cours de la devise.
       D’ailleurs, il en est de même avec la hausse actuelle de la bourse aux É-U. Mais pour d’autres raisons techniques qu’il serait trop long d’exposer ici.
       Une autre « pirouette » de la Fed : Le fait que celle-ci achète elle-même les bons du trésor de l’état, permet d’approvisionner le gouvernement en $ qui ne sortent de nulle part, et ne s’ajoute par conséquent pas au montant de sa dette internationale. C’est simplement une dette à l’égard de la Fed, et le tour est joué ! Tout reste ainsi au pays. On peut donc penser que la dette réelle des É-U est considérablement plus importante que son montant officiel.
       À propos du yuan, vous pouvez lire la réponse que j’ai faite à « Par epapel » le 14 avril, à son commentaire du 21 mars.
       En économie, l’erreur à ne pas faire, c’est de trop prendre les raisonnements théoriques au sérieux, car les agents économiques ne sont pas nécessairement rationnels dans leurs décisions. Il faut donc toujours mixer les prévisions théoriques avec les données géopolitiques associées.
       
       Bien cordialement.

      Mercure
       


    • Mercure Mercure 15 avril 2010 22:29

       À Alpaco du 20 mars,

      La fixité du cours du yuan depuis presque deux ans résulte tout simplement du fait que cette monnaie ne se trouve pas sur la bourse des changes, et que son cours est fixé unilatéralement chaque jour par la Banque centrale de Chine. Celle-ci dit que ce cours est fixé en fonction d’un panier de monnaies selon des paramètres qu’elle ne dévoile pas.
       Depuis deux ans, elle a choisi de suivre étroitement le dollar. Sa valeur par rapport aux autres devises descend donc ou monte comme lui. Actuellement et à ma connaissance, seul Singapour suit aussi une méthode de change fixe.
       Il y a de nombreuses années, toutes les devises fonctionnaient sur la base de cours fixes établis par les gouvernements, et variaient par dévaluations ou réévaluations pour s’adapter aux variations de leurs économies. Les cours ne variaient donc que très peu souvent, c’est pourquoi on l’appelait méthode à taux fixes. Elle avait notamment l’avantage de fournir une indication stable aux entreprises pour la gestion de leur trésorerie.
       Mais la décision de mondialiser l’économie a entrainé la marchandisation des monnaies, qui sont donc actuellement ouvertes à la spéculation. Pour cette raison au moins ce n’était pas une bonne décision ! Cette méthode n’est intéressante que pour l’économie des É-U, et l’on devrait revenir à l’ancienne méthode qui fonctionnait très bien.
       Dans les jours qui viennent je posterai un autre article sur la controverse actuelle relativement à une prétendue sous-évaluation du yuan.

       Bien à vous.

      Mercure


  • picpic 20 mars 2010 14:47

    Beuh...montrer la paille dans l’œil du voisin...

    A propos de l’Euro tiens.
    Tout le monde fait toujours la même opération mental pour évaluer un produit depuis que l’euro est dans nos poches.
    Mais que vaut réellement 1 € en franc français aujourd’hui ?
    Quel calcul il faudrait faire pour avoir la valeur d’un produit en corrélation avec les valeurs du passé ?
    J’ai cru lire que depuis l’euro certains produits de bases n’avaient pas tellement augmentés.
    Sauf qu’en pratique, mon train de vie a largement déraillé depuis l’euro.
    à l’épicerie du coin...
    -Depuis l’Euro, tout est devenu chère mon bon monsieur !
    -Ma bonne dame,et si c’était l’euro qui en fait, vaut « de plus en plus rien » ?
    Avec un Euro et un dollars qui valent à peine le papier et l’encre qu’il y a dessus. Comment peut-on oser demander aux « yuanophiles » de dévaluer leurs objets de collection ?
    Comment on peut demander à quelque chose qui ne vaut rien, de valoir encore moins ?


  • fifilafiloche fifilafiloche 20 mars 2010 16:33

    En économie ouverte, la Chine a un avantage comparatif imbattable, sa réserve inépuisable de main d’oeuvre gratuite et docile. La valeur du Yuan est un faux débat, le débat de fond est le coût du travail. Si nous voulons conserver des industries en économie mondialisée, il nous faut soit baisser le coût du travail au niveau de nos concurrents, ce qui est impensable, soit augmenter les taxes d’importation de façon substancielle pour rendre nos produits compétitifs dans les marchés locaux. Il y aura cependant un coût en matière de pouvoir d’achat. Sommes nous prêts à ce sacrifice ?


    En Argentine, au Maroc, les taxes d’importation sont très importantes (première recette fiscale). Les produits importés y sont 5 fois plus cher en parité de pouvoir d’achat, mais les artisans locaux continuent de produire. Sommes nous prêts à ce sacrifice pour conserver nos artisans ? Voulons nous rouler avec un parc automobile de 30 ans d’âge ? Il s’agit d’un choix de société, donc d’un choix politique.

    • olivierchen 29 novembre 2012 10:04

      @fiifilafiloche 


      « La valeur du Yuan est un faux débat, le débat de fond est le coût du travail.  »

      Vous avez 100% raison 

      Savez vous que les PME chinois ne survivent pas sur 10 PME , 6 ou 7 PME font faillite car le gouvernement chinois ne donnent pas d`avantages fiscaux , et surtout la chine s`est enferme avec la maoisme , les chinois ont tous recu une education formatee acheter les marques joint ventures sois disant meilleure qualite meme si c`est prdouit en chine a cote de Guangdong on va ouvrir la societe a Hong Kong pour dire societe Hong Kong .meme une joint -venture fait tout fabrique en chine , et technologie chinoise , les chinois preferent acheter marques occidentales, pas de confinance ds la jungle communiste, car les elites leur trahissent, donc le peuple ne veut pas acheter mauvaises qualite pour se faire avoir , drole de climat ! meme pour une chinois francais expatrie en chine

      la Chine a un avantage comparatif imbattable .
      oui pour les familles du gouvernement chinois qui profitent de toutes les entreprises chinoises appartenant a l`etat qui ont le monopole , meme ds le secteur de sante, quand on vends les health products dont les chinois consomment bcp plus que le reste du monde, car les entreprises d`etats peuvent investir ds la recherche avec les joint venture occidentales , les societes occidentales ont droit aux terrains gratuit pleins d`autres avantages dont on sait pas file par les elites communistes corrompus.le gouvernement chinois peut decreter telle loi sur telle maladie il va soutenir pour faire recherches ds les health products, les jeune chinois commericaux qui viennent voir ma mere pour vendre peuvent me temoigner, aucune PME chinoise peut survivre, cette politique interne on ne parle ni ads les medias occidentaux et encore moins en chine, tout est manipule.

      Tous les states owned enterprise detenu par l`etat chnois avec le monopole .les recettes des profits des ces societes sont verses a hauteur de 60% au parti Communiste , le Compte de l`Etat chinois, personne peut verifier, ces castes communiste prennet le fric apres quand ils vont construire les autoroutes les infrastructures ds les villes pauvres, pour des gros contrats, ils raflent tout , en plus les constructeurs doivent donner pot de vins pour bosser avec les gens du gouvernements..


      Il fo se mefier de ce que disent les elites us et chinois ils ont tous les chemises mouilles jusqu`au cou , des iphone fabrique pour 2 euros et quand les actionnaires peuvent empocher 200 usd ca arrange tout le monde, « Marx en as reve le patronat l``as fait »

      En chine il fo suivre le gouvernement chinois pour gagner de l`argent malheursement je l`ai pas compris quand je suis venu en chine, mnt expatrie depuis 6 ans , tous les jours on me racontes des temoignages et la societe chnoise tordue, contradictoire, illogique ds tous les sens .

      La chine est encore a son niveau « d`education d`escalvagisme » me disent mes amis chinois intellectuels .

      D`apres vous pourquoi toutes les familles riches envoient leurs enfants etudier a l`etranger, en chine on gagne de l`argent en etant superficiel, hypocrite pour suivre cette dictature du parti communiste , il fo vivre en chine parlant le chinois pour vivre toutes ces experiences ...Il n`ya aucuns PME , ou autres entreprises ayant un business model visionnaire . creatif solide qui font fortunes en chine , non pas que les chinois n`arrivent pas apprendre les business modeles occidentaux copier et les ameliorer, le parti communiste as tout noyaute le systeme , comme les entites occultes financiers ont tout vampirise le peuple europeen et americain .


      Dans 20 ans quand on verras l`evolution de la societe chinoise et ses inegalites, un jour le peuple chinois renverseras le parti communiste, et la politique interne que veut lancer que le gouvernement chiniois c`est une grand pipeau pour montree au monde que ca va marcher !

  • egogo 20 mars 2010 17:17

    Un pays ( les USA ) qui fait racheter par sa banque centrale ses propres émissions de bons du trésor,fabrique de la fausse monnaie donc sa valeur n’est pas « monétaire » ,théoriquement,elle ne vaut rien ou ce qu’on veut et ,ici, elle est couverte par la puissance militaire des USA.Problème : cette puissance décline dpv militaire ,industriel,scientifique donc jusqu’ou arrivera t-elle pour défendre ses propres intêrets ,les seuls qui compt ent de son point de vue .Nous assistons donc à une lutte entre des états en déclin et d’autres qui veulent monter,d’autres,enfin,( l’Europe ) qui ne savent que faire étant bien trop divisés sur les solutions a adopter.A quand ,une stabilité monétaire due a un pack de monnaies réprésentatives de l’avis de tous ? Jamais ?


  • W.Best fonzibrain 20 mars 2010 18:34

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/83bb2224-320d-11df-bc8f-b7b4c5ee1684/Et_si_la_Chine_avait_raison


    lol

    Et si la Chine avait raison ?

    Selon la CNUCED, les pays émergents ne doivent pas soumettre leur régime de change à la loi des marchés et s’exposer à la spéculation

    La Chine, bientôt deuxième puissance économique mondiale, ne se laisse pas impressionnée par les menaces américaines. Le premier ministre Wen Jiabao n’a-t-il pas dit qu’il ne comprenait pas les Etats-Unis qui laissent filer le dollar pour stimuler leurs exportations et, paradoxalement, réclamaient une appréciation du yuan pour rendre celles de la Chine moins compétitives ?



    trop bon, tu métonnes qu’ils ont raison les chinois


  • Bigre Bigre 20 mars 2010 20:16

    S’il est si dévalué ..... qu’ils (laFED, la BCE, les Fonds souverains, ...) en achètent des tonnes, ça fera remonter les cours !

    Faire jouer le marché ....

     ;)


    • DEEVIN 21 mars 2010 07:28

      Non justement le marché ne fonctionne pas puisque le yuan n’est pas flottant. Par contre il y en a qui accumulent en attendant. C’est comme d’acheter un terrain agricole en espérant qu’un jour il sera déclaré constructible.
      Deevin


  • moebius 20 mars 2010 23:03

    oui ! yaca... et puis, évidemment que le yuan est sous évalué et ceci dans la stricte mesure ou son cours nous pénalise, nous , et que le cours de notre monaie ne pénalise pas les chinois, loin de là. La fixation de ce cour fonctionne non pas dans une mécanique ou à l’intérieur d’une physique élémentaire mais a l’intérieur d’un rapport de force qui comme tout rapport de force est politique c’est a dire complexe et irationnelle et que surtout nous, nous qui sommes là ici avec une monaie qui n’est pas le yuan mais l’euro et que nous ne sommes pas chinois et....a vrai dire...je ne vois pas pourquoi on devrait systématiquement prendre parti au nom d’une raison objective qui n’est absolument pas prise en compte par l’autre qui est là en face de nous avec son yuan, son parti unique et la fabrication de mes baskets... et qui joue encore quand ça l’arrange politiquement a etre un pauvre pays pauvre mais qui est trés content de faire parti depuis peu de l’OMC...et bon je déteste ce genre d’article ou on me roule, moi dans la merde. J’aime pas ça


  • moebius 20 mars 2010 23:12

    Vraiment ça me gonfle ce genre de truc ou on se roule avec délice dans ses propre excréments. On ne doit pas etre pire que les autres, pas meilleurs non plus... et...cet article manque de rigueur la rigueur économique a laquelle il prétend et nous convaincre que nous sommes des mauvais a coup d’arguments dévaluatifs pseudo rationnels me semble pervers


  • delamothe delamothe 21 mars 2010 02:48

    EN fait les Chinois ont tout compris à l’hypocisie et l’imposture libérale americaine, et ils leur font payer leur caricature économique. Malheureusement nos guignols suivent la doxa ameraicaine à la lettre. C’est comme ces statistiques qui nous ont dit pendant des années que les delocalisation n’etait pas responsable des pertes d’emplois en France. Et puis quand les bassins d’emplois disparaissent on revois sa copie et on enlève trop tard nos oeillères ou on persiste et on demande le retour du travail des enfants..


    • ChatquiChouine ChatquiChouine 21 mars 2010 12:57

       Tout à fait delamothe, nos chers capitaines d’industries occidentaux ne ce sont pas plaints de cette parité Yuan-Dollar tant que cela leur permettait de faire des marges considérables sur la revente des produits manufacturés en Chine...sur leurs territoires.

       Ces marges ont permis d’enrichir à outrance quelques actionnaires mais aussi des agences de pub et de marketing afin de mettre en application les techniques de manipulation propres à Bernays.

       Ces techniques ont permis de construire comme doxa, dans l’esprit de l’occidental, que son épanouissement passerait par la satisfaction de tous ses désirs, bien aidé en cela par la complicité tacite de la finance l’encourageant à s’endetter sans limite.
       
       Complice de cet endettement mais aussi principal moteur de part ses outils spéculatifs délirants, associé à son sentiment d’impunité lié à son emprise sur les cercles de pouvoir, cette même finance essaye maintenant d’ asservir les populations dans son exigence de rigueur alors qu’elle a été le vecteur principal de la destruction de l’outil de production, rendant la situation inextricable.

       Tout cela ressemble beaucoup à ce qui s’est passé en 29...en plus grave car les occidentaux n’ont plus les armes industrielles pour rebondir rapidement.

      Certains pensent que le fait fait que le Yuan n’ait pas un taux de change flottant constitue une triche...mais de quel jeu parle t’on ici ?
      Lorsque De Gaulle demanda, à partir de 1961, de changer les dollars de la banque de France par son équivalent en or auprès des Etats Unis, trichait-il ?..ou défendait-il les intérêts du Franc

       Cette stratégie Chinoise prouve simplement que c’est un pays souverain maître de sa monnaie et de ses intérêts.

      Alors aujourd’hui, pretexer une soi-disant sous-évaluation du Yuan comme responsable de tout nos maux est effectivement d’une hypocrisie rare.

      « Qui voit le ciel dans l’eau, voit les poissons dans les arbres » (proverbe Chinois)


    • DEEVIN 21 mars 2010 18:51

      à ChatquiChouine,
      votre analyse est correcte et on ne reproche pas aux chinois de faire ce qui est de leur intérêt. C’est plutôt que nous, Français, Européens, ne devons pas rester là, ébahis, à applaudir benoîtement. On a déjà assez fait de bêtises comme ça. Il est grand temps de réagir et de faire preuve de fermeté si nous ne voulons pas finir au fond de la mare aux reflets si jolis.
      Deevin


    • Mercure Mercure 14 avril 2010 16:43

       Merci Vilistia,
       Bien d’accord avec vous en ce qui concerne la Russie. C’est encore en ce moment un cas bien difficile à décoder. On y arrivera peut-être dans quelques années. Attendons !
       Par contre, je ne crois pas que les deux compères aient réellement « l’intention de mettre à bas l’Empire américain ». Je pense qu’ils veulent, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, faire cesser cette espèce de religion qui tient les É-U pour une sorte de Dieu sur la planète, qui sait tout et ne fait que des choses parfaites !
       Les É-U ont leurs qualités, mais aussi leurs défauts. Par exemple la situation de leur pseudo-mondialisation se révèle un échec devant une crise mondiale qu’ils ont provoquée, en se basant sur des théories économiques totalement fausses, comme par exemple : « le marché s’autorégule ». On a vu ça.
       Il me parait donc sain que l’on cherche à diminuer le pouvoir des É-U sur le monde, sans pour autant vouloir les faire disparaitre. Mais il ne semble pas qu’ils comprennent le message. Dans son message sur l’État de l’Union du début de 2010, Obama a clairement affirmé qu’il n’accepterait pas que les É-U perdent leur première place sur la planète.
       Ce n’était vraiment pas là un discours pacifique. Or le monde n’a pas besoin d’un dictateur pour lui dire quoi faire. Ce pays a fait beaucoup trop d’erreurs de toutes les sortes dans le passé pour qu’on lui fasse une confiance aveugle dans l’avenir.
       Bien cordialement.


  • epapel epapel 21 mars 2010 18:25

    Pour savoir si le Yuan n’est pas sous-évalué, encore faudrait-il que le gouvernement chinois accepte de laisser le marché déterminer sa valeur ce qu’il refuse de faire en contradiction avec les promesses faites par la Chine lors de son entrée à l’OMC.


    • Mercure Mercure 14 avril 2010 16:15

       Je comprends bien votre argument, mais il suppose, sans preuve suffisante, que le marché des changes est le meilleur moyen d’évaluer une monnaie, ce qui n’est guère avéré.
       Ce pourrait être vrai si les intervenants n’y pratiquaient vraiment qu’un commerce de change, mais vous savez bien qu’une partie importante de sa clientèle est composée de spéculateurs dont le seul but est de « faire de l’argent ». Je vous rappelle sur ce point la célèbre action de Soros. Voici ce que nous dit Wikipedia sur ce point :
        Le 16 septembre 1992 (mercredi noir), Soros vendit à découvert 10 milliards de livres, pariant donc à la baisse sur cette monnaie. Il provoqua, par cette opération, une pression telle sur la livre que la Banque d’Angleterre sortit sa devise du Système Monétaire Européen.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Soros#.C2.AB_L.27homme_qui_fit_sauter_la_banque_d.27Angleterre_.C2.BB
       D’autre part, il faut s’entendre sur une définition rationnelle de la monnaie. Personnellement je la définis comme l’outil de transaction dont la valeur doit être établie de manière à ce qu’elle permette de conserver l’équilibre économique INTERNE du pays concerné. L’OMC est un fort mauvais système et n’atteint pas ses buts.
       Je suis donc partisan d’un régime de taux de change fixes, fixés par les gouvernements, et modulés par des dévaluations et des réévaluations cycliques réalisées au sein d’une concertation internationale.
       C’est un système qui fonctionnait très bien dans le passé, et je suis persuadé qu’on y reviendra un jour, par réalisme. C’est à peu près ce systéme que pratique la Chine, mais toute seule.
       Si nous nous trouvions dans un tel système, Les É-U pourraient dévaluer leur monnaie, ce qui ramènerait l’équilibre dans leur économie, compte tenu de leur immense endettement.
       Mais évidemment ils ne le désirent pas car cela aurait pour effet de réduire leur niveau de vie.
       Leur taux de change résulte donc uniquement de la confiance, pour ne pas dire le mysticisme, que la plus grande partie de la planète manifeste à l’égard du $, mais qui n’est plus guère justifiée.

       Bien cordialement.


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