jeudi 17 novembre 2011 - par Christophe Certain

Les économistes ne sont pas la solution, ils sont le problème

Il y eut une époque où, pour nous faire avaler des réformes économiques qui allaient contre le bon sens le plus élémentaire (comme par exemple d'importer massivement des produits chinois pour mettre au chômage les ouvriers français) on nous faisait miroiter le miracle économique américain. Si nous faisions bien ce qu'on nous disait de faire, et si on consentait à quelques sacrifices, nous arriverions à atteindre le rêve américain. Alain Minc nous vantait le monde merveilleux de la « mondialisation heureuse ». Tout le monde allait y gagner !

On ne savait pas à l'époque (parce qu' Alain Minc se gardait bien de nous le dire), que pour maintenir leur train de vie insensé, les Américains, dont le niveau de vie réel était en chute libre, s'endettaient massivement.

Bizarrement, depuis le crash de 2008, alors que 48 millions d'Américains en sont réduits à se nourrir grâce aux bons de rationnement du gouvernement fédéral, on ne nous parle plus du modèle américain. Terminé, oublié. Le modèle à suivre maintenant c'est l'europe. Avec la même idéologie économique, la même arrogance, le même acharnement qui a conduit la majorité des Américains à la ruine et au dénuement.

Sachant que c'est l'application méthodique de la doxa libérale qui les a conduit là, et nous avec, on en vient à se demander si toute cette belle « science économique » dont on nous rebat les oreilles depuis les années 70 ne serait pas qu'un attrape-nigaud, un simple tour de camelot de foire pour nous faire les poches pendant que nous regardons ailleurs. La très grande majorité des Américains a beaucoup perdu mais une infime minorité a ramassé un immense pactole. L'argent n'a pas été perdu pour tout le monde. Et c'est bien la même chose chez nous.

L'économie est-elle même une science ? On peut se le demander. Puisque les économistes ont eu les mains libres pour faire ce qu'ils voulaient depuis 40 ans, comment se fait-il qu'il nous aient conduit directement à la faillite ?

De deux choses l'une : soit les gens qui nous dirigent depuis toutes ces années sont d'une rare incompétence, puisqu'ils auraient - avec une constance remarquable dans le temps - réussi à nous amener jusqu'au pôle sud en visant le nord, soit, et ce serait encore plus inquiétant, ils nous ont mené en bateau depuis tout ce temps et le résultat auquel nous arrivons aujourd'hui n'est que la suite logique de toutes les décisions qui ont été prises depuis. A voir la courbe de la dette qui n'a pas cessé de monter depuis 1974 (et ce n'est pas par hasard on y reviendra) on pourrait pencher pour la seconde solution.


Alors l'économie est-elle vraiment une science ? Comment le savoir ? C'est compliqué l'économie n'est-ce pas ? C'est technique... Mais au bout du compte, ce qu'il faut bien comprendre c'est que la technique ce n'est pas notre problème, c'est le résultat qui nous intéresse. Personnellement, je n'ai pas besoin de savoir comment fonctionne précisément mon four à micro-ondes - même si j'en ai une vague idée - pour faire chauffer de l'eau. Ce qui m'intéresse c'est que ça chauffe.

Les économistes (ils sont sensés savoir de quoi ils parlent) nous ont vendu la mondialisation, puis l'europe, pour tout un tas de bonnes raisons : l'europe devait faire baisser le chômage, nous mettre à l'abri de la spéculation financière, nous rendre plus compétitifs, etc. Et on s'aperçoit aujourd'hui que c'était du pipeau intégral ! Pas besoin d'avoir fait l'ENA. Aucun des avantages visés n'a été obtenu, bien pire, le chômage et la dette - devenue premier poste de dépenses de l'état - augmentent sans discontinuer depuis 35 ans, et nous serions maintenant au bord de la ruine, si l'on en croit notre propre premier ministre.

Alors comment ont-ils pu se planter à ce point ? L'économie n'est-elle qu'une pseudo-science ? Une sorte d'astrologie avec des oripeaux modernes qui nous aurait conduit dans le mur ?

Les sciences « exactes » permettent de définir des lois, et ce qui permet de vérifier qu'il s'agit bien de lois et de science, c'est que ces lois sont prédictives. Ainsi on peut prédire précisément quel sera le coefficient de la marée à Saint-Nazaire le jour de Noël 2014, quand aura lieu la prochaine éclipse de lune, et à quelle température l'eau bout au niveau de la mer, et ça marche à tous les coups. C'est pratique.

Alors l'économie est-elle prédictive ? Non évidemment. Personne ne peut savoir (à part ceux qu'on appelle justement les « initiés ») comment évoluera la bourse mettons demain. Montée ? Descente ? Crash ? Personne n'en sait rien. Par contre, la journée passée, les analystes seront nombreux à vous expliquer pourquoi « les marchés » sont montés, ont stagné, ou se sont pété la gueule.

C'est un peu comme si le météorologue de la télé vous expliquait quel temps il a fait hier. Même moi je peux le faire. Donc l'économie n'est pas prédictive à court terme.

L'est-elle à long terme, en se basant sur des quantités de chiffres qui neutraliseraient les hasards imprévisibles de telle ou telle réaction ? Non, évidemment, si l'économie était prédictive à long terme il n'y aurait pas eu le crash de 2008. Eh oui... Parce qu'on l'aurait vu arriver longtemps avant. Pourtant la crise de 2008 n'était pas un astéroïde qui s'est écrasé par surprise sur la planète financière. Et enfin si l'économie était prédictive on ne serait pas dans la situation économique catastrophique dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.

Je me rappelle Jean-Pierre Gaillard annonçant quelques jours avant le crash de 2008 que le CAC40 atteindrait les 5000 points avant Noël ! Il est à 3000 aujourd'hui. Le magazine Investir titrait encore cette année avant les vacances sur la flambée du même CAC40 : Il fallait investir de toute urgence ! Juste avant que les cours s'effondrent cet été. Pas mieux qu'Elisabeth Teissier prédisant à DSK une année exceptionnellement chanceuse en 2011 !

Ecoutez les journalistes au QI de bulot de BFM, on se croirait dans Gargantua : pris dans le yoyo absurde des valeurs boursières ils se partagent entre pleurer comme des vaches parce que le CAC40 baisse et rire comme des veaux parce qu'il remonte. Tout cela n'a plus aucun rapport avec la réalité, à quoi ça rime ?

Alors on va me dire oui, mais ce sont des journalistes, ça n'a rien à voir, les économistes sérieux savent ce qu'ils font et bla bla bla bla. Mais où sont-ils ces gens sérieux ? Où donc étaient cachés tous les économistes compétents depuis 35 ans que la dette augmente et qu'elle nous conduit inéluctablement vers la faillite ? OU ETAIENT-ILS ?

Alors est-ce que l'économie est un tissu d'inepties ? Ou au mieux une science humaine, dont les impressionnantes équations serviraient de paravent à une psychologie du doigt mouillé et de la rumeur ?

Je crois que c'est pire que ça. Car même en se fiant au hasard, aux oracles ou à la cartomancie pour diriger le pays, il y a peu de chances que nous aurions subi une pareille déroute, puisque pour la première fois dans l'histoire, notre pays est ruiné alors que nous n'avons connu aucune guerre, aucune invasion, aucune catastrophe naturelle, aucune épidémie ! Comment a-t-on pu en arriver là ?

Il y a pourtant en économie des préceptes simples et de bon sens, que des dirigeants ont adoptés à certaines époques à la suite des catastrophes passées : comme par exemple aux Etats-Unis la loi anti-trust, puis après la crise de 29 la loi Glass Steagall qui interdit aux banques de dépôt d'aller jouer au casino financier avec votre salaire (loi qui a été abrogée ces dernières années). En France, après la guerre, le conseil de la résistance décida de nationaliser les banques, les moyens de production d'énergie, et tout ce qui était nécessaire à l'indépendance de l'état, puis de mutualiser la santé et les retraites. Ce fut la plus grande période de richesse pour notre pays.

Puis quelqu'un a trahi notre pays, il s'appelait Pompidou. Il nous a trahis en faisant voter le 3 janvier 1973 (pendant la trève des confiseurs) une loi interdisant à notre pays de se financer tout seul en empruntant auprès de la banque de France. Ce qui signifie que depuis ce temps-là nous avons commencé à emprunter sur « les marchés », et que la dette a augmenté chaque année depuis, ce qu'on commence à lire un peu partout ces jours-ci, mais qui avait été longtemps dissimulé. Sarkozy lui-même a déclaré qu'il n'y a pas eu un budget en équilibre voté depuis 1974 (soit un an après) , tout en se gardant bien de dire pourquoi évidemment, lui qui a initié il n'y a pas si longtemps une cérémonie à Montboudif, en hommage à Pompidou.

Mais qui sait que Georges Pompidou était, avant de devenir ministre de De Gaulle puis président de la république, fondé de pouvoir de la banque Rotschild en France ? Le renard est entré dans le poulailler par la grande porte, c'était en 1973.

Alors voilà à quoi a réellement servi l'économie depuis Pompidou : elle a été un rideau de fumée, une fable qui a permis de masquer le hold-up qui se passait sous nos yeux et de justifier à grand renfort de théories fumeuses l'escroquerie pure et simple dont nous avons été collectivement victimes. En 35 ans une infime minorité de banquiers, financiers, industriels, ont siphonné tout l'argent, se sont emparés des richesses de l'état par le biais des privatisations, ont détruit les structures et les lois qui nous protégeaient collectivement, organisé la ruine des classes moyennes et la spéculation sur l'immobilier, corrompu nos dirigeants et fait voter des lois qui leur donnent aujourd'hui les pleins pouvoirs.

Ils nous ont entraînés dans ce piège qu'est l'europe, dont le but est de démembrer nos états pour en extraire ce qui reste de démocratie, et retourner à un moyen-âge féodal des régions, tout en nous maintenant définitivement en esclavage par la dette, sous le haut-patronage de l'OTAN et du FMI. Il y a eu la Yougoslavie qui a éclaté, puis la Belgique, demain l'Espagne, l'Italie. L'europe finance les régions contre les états, avec notre argent.

Au bord du chaos le voile se dissipe, et nous commençons à entrevoir la triste réalité : nous sommes dirigés par des homems politiques qui ont laissé faire ça depuis 35 ans parce qu'ils y trouvaient leur intérêt personnel. Il y a des mots pour qualifier ça, et il est temps de les sortir du grenier, parce que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas servi, ça s'appelle de la « haute trahison ». Une des premières choses qu'a fait le satrape Sarkozy en arrivant au pouvoir a été de doubler son salaire. Tout est dit.

En une semaine Papandréou s'enfuit, il est remplacé par l'ex patron de la banque centrale grecque, qui a aussi été prof d'économie à Harvard aux Etats-Unis ! Berlusconi est viré, il est remplacé par un ex banquier de la Goldman Sachs, la banque qui a truqué les comptes de la Grèce. Trichet - le patron de la BCE - s'en va, il est remplacé par un autre ex banquier de la Goldman Sachs.

Voilà nos nouveaux maîtres, ils sont tellement sûrs de leur pouvoir maintenant qu'ils n'estiment même plus nécessaire de se cacher.

Il n'est plus temps de s'indigner, il est temps de se révolter !

Image source Wikipedia



140 réactions


  • Roland Franz Roland Franz Jehl 17 novembre 2011 10:29

    Bravo pour votre article !

    Il faut les citer et les dénoncer, ces « experts » en économie qui nous enfument à longueur de journée , dans une émission comme « C dans l’air » de Calvi (( 3 diffusions quotidiennes) : les Elie Cohen, Jean-Marc Daniel, Philippe Dessertine, Philippe Frémeaux, Michel Godet, Marc Touati, qui passent à tour de rôle dans son talk-show qui tient plus de la propagande que de l’information.

    D’accord avec vous pour passer de l’indignation à la révolte. Mais comment ?


    • El Nasl El Nasl 17 novembre 2011 11:31

      «  D’accord avec vous pour passer de l’indignation à la révolte. Mais comment ? »

       Leur monde est en train de s’écrouler , ne tirez pas sur l’ambulance smiley 

       la meilleure manière de se révolter est , penser , agir ,consommer local  , boycotter , ignorer leur système 
       
       


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 17 novembre 2011 12:07

      Certes, l’économie n’est pas une science exacte. De là à tirer à boulets rouges sur les économistes, comme le fait l’auteur de l’article ou comme vous le faites sur ceux qui passent à « C dans l’air », cela paraît exagéré et injuste.

      Prenons l’exemple d’Élie Cohen.


      Bien qu’il soit membre du Conseil d’analyse économique auprès du premier ministre, je l’ai entendu, souventes fois, tenir des positions économiques en totale opposition avec le credo du gouvernement.
      Par exemple :
      QUOTE
      Démagogie politique
      De : « Jean-Pierre Llabrés » <[email protected]>
      Date : 14/03/2007 12:50
        
      Cher Monsieur Cohen,

      Le 7 mars, vous avez participé à un numéro de « C dans l’air » consacré à Airbus. D’autres « experts » y participaient et nous proposaient une compréhension technico-économique du problème de manière aussi objective que possible.

      Le 12 mars, vous avez participé au dernier numéro de « Mots croisés », seul économiste face à des « politiques ».

      J’ai apprécié la présentation que vous y avez faite de votre analyse du problème Airbus. J’ai été effaré de constater qu’aucun des « politiques » présent(e)s, d’une part, n’était capable d’assimiler une analyse technico-économique et, d’autre part, d’éviter de sombrer dans l’idéologie et la démagogie.

      Comment peut-on espérer une bonne gouvernance si les « politiques » ne sont pas 
      capables d’aborder sereinement les complexités et la réalité d’un dossier ? 
      Cette incapacité ne vous désespère-t-elle pas ?

      Bien cordialement,
      Jean-Pierre Llabrés
      UNQUOTE

      QUOTE

      Re : Démagogie politique
      De : Elie COHEN <[email protected]>
      À : « Jean-Pierre Llabrés » <[email protected]>
      Date : 16/03/2007 11:28
       
      Cher Monsieur,

      Oui ils est assez désolant de voir combien nos hommes politiques appréhendent un dossier comme Airbus.
      L’urgence me semble t il est aujourd’hui d’éviter les poisons du nationalisme.
      Cordialement
      Élie Cohen
      UNQUOTE

    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 13:54

      « D’accord avec vous pour passer de l’indignation à la révolte. Mais comment ? »
      Eh bien je ne sais pas encore très bien mais j’ai déjà quelques idées, cela fera l’objet d’un prochain post !


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 novembre 2011 14:05

      Le milieu des économistes est l’une des parcelles les moins indépendantes de tout un monde à façade « scientifique » qui n’est pas ce qu’il apparente, loin de là. Les scientifiques qui tentent d’être vraiment indépendants se heurtent à de nombreux problèmes. Sans oublier que les pratiques discriminatoires font largement partie de l’histoire des institutions scientifiques et assimilées, universités US comprises.

      Voir, par exemple, nos articles :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/14/grece-italie-trilaterale-bilderberg-et-impasse.html

      Grèce, Italie, Trilatérale, Bilderberg... et impasse

      Le 14 novembre, Radio Chine Internationale (RCI) écrit entre autres : « La plupart des Grecs soutiennent le nouveau gouvernement de coalition », se référant aux sondages diffusés par la presse grecque à propos du gouvernement que vient de former Lucas Papademos. S’agissant de l’Italie, Les Echos commente « Mario Monti, un technocrate sobre et intransigeant ». Précisons que Monti et Papademos sont les deux des membres de la Commission Trilatérale, dont le premier préside la branche européenne. Très lié à l’Union Européenne et président honoraire du think tank Bruegel, Mario Monti est également membre du comité de pilotage des rencontres de Bilderberg. Dans une présentation d’il y a deux ans, il apparaît comme conseiller de Goldman Sachs et de Coca Cola. Lucas Papademos fut de son côté vice-président de la Banque Centrale Européenne (BCE). La semaine passée, du 11 au 13 novembre, la réunion européenne de la Commission Trilatérale a eu lieu à la Haye. Une dépêche Romandie News / AWP du 14 novembre commente d’emblée « Grèce : Papademos définit lundi sa feuille de route dictée par l’UE et le FMI ». Atlantico interroge : « Le nouveau gouvernement grec va-t-il achever l’Europe ? ». Mais la crise actuelle est-elle autre chose que le résultat de la politique imposée depuis les années 1980 par des institutions comme l’Union Européenne et les structures qui l’ont précédée ? Sur l’Italie, Le Figaro annonce « un gouvernement resserré et « technique » ». Mais en quoi consiste la « technique » de ces prétendus « experts » ? Est-ce autre chose que la collection de lieux communs récurrents, présentés comme « consensuels », qui ont ruiné les pays européens ? Car c’est sans doute l’aspect le plus inquiétant de cette situation : l’incapacité, de la part de ceux qui nous gouvernent, d’appliquer dans la pratique autre chose que la « bonne vieille » politique des trois dernières décennies qui a conduit à la débâcle des années récentes. C’est précisément de ce point de vue, que le recours à des « spécialistes » influents liés à la Commission Trilatérale et au groupe de Bilderberg apparaît particulièrement parlante.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/14/grece-italie-trilaterale-bilderberg-et-impasse.html ]


      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/13/univers ites-recherche-et-discriminations-i.html

      Universités, recherche et discriminations (I)


      Le 13 novembre, avec le titre « Les suppliciés et les indignés  », Sud Ouest évoque notamment les déclarations récentes du «  révolutionnaire Montebourg », estimant qu’il « tétanise les personnes âgées de son parti en suggérant de les plonger dans le formol après 67 ans ». Arnaud Montebourg, qui d’après Le Parisien ne veut plus de «  retraités » à l’Assemblée, a demandé il y a une semaine à Martine Aubry de «  fixer l’âge limite pour l’investiture à 67 ans révolus ». Dans notre société, l’espérance de vie est censée s’allonger. A quoi servirait, autrement, le prétendu « progrès » ? Mais Montebourg propose une mesure visant à restreindre de fait, par le biais des partis politiques, les droits civils et politiques des personnes ayant dépassé un certain âge. Car la loi permet à tout citoyen d’être candidat à des élections, et c’est aux citoyens de juger de la valeur du candidat. Pire, s’il s’agit de veiller à une certaine rotation des mandats politiques, ne conviendrait-il pas de rappeler qu’Arnaud Montebourg est député depuis plus de quatorze ans et cumule cette fonction avec la présidence du Conseil Général de Saône-et-Loire ? Alors qu’un retraité peut n’avoir jamais été député et se trouver parfaitement en mesure d’exercer un tel mandat. Sur cette affaire, l’expression « discrimination par l’âge » a été employée (Le Monde). Mais la politique est loin d’être le seul domaine où des discriminations liées à l’âge peuvent apparaître. Dans un article intitulé « L’ENA, le classement et l’âge du capitaine », Médiapart emploie cette même expression pour évoquer ce qu’un groupe d’élèves qualifie de «  parti-pris jeuniste » de la part de la direction de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), s’inquiétant notamment d’un « risque de formatage ». Précisément, comment contrôler au quotidien l’absence de discriminations liées à l’âge ou à d’autres critères (sexe, origines, appartenances diverses, opinions...) dans les institutions universitaires et scientifiques dont les instances fonctionnent à base de délibérations réputées souveraines sans obligation de motivation des avis et décisions qui en résultent ? Malheureusement, force est de constater que l’histoire réelle de ces institutions n’est pas exempte de comportements discriminatoires. Un exemple particulièrement troublant est celui des « quotas de juifs » longtemps pratiqués par des universités de plusieurs pays. Le «  modèle américain » se trouvant très directement en cause, et les candidats d’origine juive n’étant pas le seul groupe visé par ce type de pratiques.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/13/univers ites-recherche-et-discriminations-i.html ]


      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • kot begemot kot begemot 17 novembre 2011 14:38

      pour commencer, il faut jetter la zombé-box-TV à la poubelle


    • kot begemot kot begemot 17 novembre 2011 14:53



      « Quoi faire ? » (Lenine, 1917, 10 page) : "
      - prendre la poste , la gare et le telegraphe - (par 10hommes armés pour chaque)
      - et puis arreter l’Assemblée (il falait seulement 25 matlots armés )
      et c’était tout.


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 novembre 2011 15:50

      La première chose à faire serait une vaste campagne d’explication citoyenne. Nous l’avons proposé maintes fois au sein des coordinations universitaires et de laboratoires qui s’étaient formées contre la « réforme Pécresse », mais les « collègues influents » côté hiérarchies et côté syndicats ne veulent pas en entendre parler. Ils préfèrent les négociations à huis clos entre le gouvernement, les directions des établissements et les « membres d’instances ».

      Malheureusement, il existe une vaste « cogestion de fait » qui étouffe des informations que les citoyens devraient connaître. Par exemple, lorsque Sarkozy et le gouvernement ont fait l’apologie d’un prétendu « modèle américain », on aurait pu leur répondre par une large diffusion d’information sur le fonctionnement réel des universités des Etats-Unis, le rôle des « mécènes » privés, etc... Ce qui, de toute évidence, s’applique en particulier à l’Economie.

      En février 2010, dans notre article « Universités françaises et OPA patronale (I) », nous avions évoqué la crise des universités US dans ces termes :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/02/01/univers ites-francaises-et-opa-patronale-i.html

      (...)

      Tout d’abord, quelques rappels sur la prétendue « gestion moderne » que représenteraient les fonds propres capitalisés.

      D’après le tableau diffusé par la NACUBO :

      http://www.nacubo.org/Documents/research/2009_NCSE_Public...

      les universités des Etats-Unis qui ont essuyé, en pourcentage, les plus lourdes pertes de patrimoine ont été précisément les plus riches, prestigieuses et théoriquement les mieux gérées.

      Les chiffres paraissent très parlants. Harvard passe de 36,6 milliards de dollars US de fonds propres capitalisés en 2008 à 25.7 milliards en 2009. Yale, de 22.9 milliards à 16.3 milliards. Stanford, de 17.2 milliards à 12.6 milliards. Princeton, de 16.3 milliards 12.6 milliards, et ainsi de suite.

      (...)

      Et quelles peuvent être les garanties d’indépendance d’un enseignement supérieur dépendant des dons des riches ?

      Par exemple, un centre de l’Université de Harvard porte le nom du fondateur et président honoraire de la Commission Trilatérale, l’ancien président de la Chase Manhattan Bank David Rockefeller.

      Sur le site du David Rockefeller Center for Latin and American Studies (DRCLAS) de l’Université de Harvard, on peut lire par exemple cette note d’avril 2008 :

      http://www.drclas.harvard.edu/regional_office/innews/giants

      A Giant’s Gift : David Rockefeller gives $100 million for undergraduate education

      DAVID ROCKEFELLER ’36, G ’37, LL.D. ’69, has made a $100-million gift to Harvard, the largest by an alumnus in University history. Reflecting the convergence of his own lifelong interests and current Harvard priorities, the gift will support two broad initiatives.(...)

      (fin de citation)

      Les axes de recherche sont donc déterminés, d’après cette note, par une «  convergence  » entre les souhaits du donant et la politique scientifique et pédagogique de l’université.

      Pour rappel, le site de la Commission Trilatérale :

      http://www.trilateral.org

      Et si les « mécènes » sont en mesure d’influencer le programme scientifique d’une université comme Harvard, quelle université privée osera d’embaucher des enseignants ou des chercheurs susceptibles de «  déplaire aux donateurs » ?

      (...)

      (fin de l’extrait de notre article du 1er février 2010)

      Ce n’est qu’un exemple.

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/

      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Citoyen 17 novembre 2011 17:31

      Intéressante, cette affaire des « sponsors ». Mais il faudrait souligner aussi que « nos politiques de gauche » ont également des « bienfaiteurs », et même Wikipédia. Comme quoi on se fait avoir beaucoup plus facilement qu’on ne le pense.

      Voici, par exemple, les « mécènes » du « think tank progressiste indépendant » et « de gauche » Terra Nova :

      http://www.tnova.fr/les-partenaires

      et voici le Conseil d’Orientation de Terra Nova :

      http://www.tnova.fr/a-propos/conseil-dorientation

      Voici aussi la liste publique des « bienfaiteurs » de la Wikimedia Foundation (Soros et Microsoft compris) :

      http://wikimediafoundation.org/wiki/Benefactors


    • DSKprésident 17 novembre 2011 18:00

      L’économie, c’est simple quand c’est simplifié : pour les Etats, c’est comme pour les ménages (hors aspects monétaire).

      Dans un ménage, tu travailles, tu as des rentrées d’argent, tu dépenses, et tu t’endettes pour la bagnole et l’appartement, et tu rembourses.

      Aux USA, ou en Angleterre, jusque l’application des théories du fameux Milton Friedman (prix nobel d’économie en 76 - meme arnaque que le Nobel de la paix pour le guerrier Obama) par Reagan et Thatcher, cela travaillait dans le pays, etc... comme dans un ménage.

      Puis dans la décennie 80-90 délocalisation du travail en Chine (plus d’industrie aux UK ni aux US) = plus de rentrées d’argent pour le pays (ou le ménage), et augmentation de l’endettement pour maintenir le niveau de vie.

       

      Aujourd’hui : dette énorme, plus de revenu (balance commerciale déficitaire), donc le banquier envoie ses huissiers pour prendre le controle de la maison, du frigo, de la bagnole. Comme en Grèce, ou nos économistes décrivant le plan de « sauvetage de la grece », omettent de préciser que la grece doit vendre ses Telecom, ses iles, ses aeroports, ses ports, ses compagnies des eaux, sa banque nationale, et tous les bijoux de famille...

      Meme scénario en 2012 en France...on va nous « sauver »...

      Voilà pour l’économie : c’est simple à comprendre...

       

      On peux ajouter la loi de 1913 de Wilson aux US ou celle de 73 « Pompidou Giscard Rotschild » pour expliauer comment les banquiers privés ont pris le controle des Etats et donc des peuples...

      Les économistes qui nous embrouillent à la télé (Marc Touati, Lévy...) sont payés par les banquiers Rotschild, Blankfein (Goldman Sachs)... (tout cela c’est la meme famille) pour nous dire que la prise de controle de nos pays par leurs amis banquiers aux doigts crochus est NORMALE, inéluctable...

      C’est pas que ces économistes ou ces politiques soient incompétants, c’’est qu’ils bossent pour ces banquiers qui veulent asservir le peuple depuis des années. Ils n’en ont rien à foutre de la France et du peuple...

      Aux USA, ils ont assassinés plusieurs présidents pour préserver leur pouvoir de faire de l’argent sur le dos des peuples ;

      Assassinat de JFK en nov 63, qui avait en juin 63 tenté de mettre fin aux dessins tyranniques des banquiers en promulgant une loi étalonnant le dollars sur l’argent : « ils vont te tuer » avait prédit son père Joe Kennedy...

      Ne pas s’endetter auprés des banquiers privés, mais auprès de sa banque nationale, comme dans tous les pays du monde (sauf UE et US), en France : (à milliards d’euros d’économisé : on peut en créer des emplois et des investissments avec cela, au liue de le donner aux banquiers comme le font tous les vendus et ripous de présidents depuis Pompidou...


    • Jason Jason 17 novembre 2011 18:16

      @ Indépendance des Chercheurs

      Oui, excelente mise au point. A votre propos, il faut ajouter les forces armées parmi les donateurs.


    • Michel DROUET Michel DROUET 17 novembre 2011 18:51

      Ces « économistes » passent leur temps à commenter des crises qu’ils n’ont pas vu venir, toute honte bue...


    • Où va la Science ? 17 novembre 2011 19:34

      A Jason,

      Je ne sais pas où vous voulez en venir à propos d’Indépendance des Chercheurs. Mais, pour avoir vu passer leurs professions de foi aux élections du CNRS, je peux vous assurer que ce n’est pas le genre de collectif à qui le pouvoir en place ferait des dons.

      Quant aux forces armées, elles financent effectivement des recherches aux Etats-Unis comme en France. Ces financements passent par des contrats et ont lieu quelle que soit l’étiquette politique du gouvernement. Mais les militaires ne sont pas responsables de la politique de délocalisations et de privatisations qui s’est mise en place depuis les années 1980 dans les pays occidentaux. Cette stratégie a été lancée par des « élites » économiques et politiques.

      Malheureusement, cette politique de casse sociale a été appliquée et soutenue de commun accord par « droites » et « gauches ». Indépendance des Chercheurs a raison de le rappeler. C’est vrai que les élections de 2012 ne nous sortiront pas de l’impasse, que ce soit Hollande ou Sarkozy qui l’emporte. La politique réelle sera la même dans les deux cas. Et ceux qui avancent des considérations telles que « laissons-les, ça s’effondrera tout seul, faisons de l’écologie... » ont tort. C’est nous qui allons nous effondrer. Les riches, eux, ont déjà leur argent ailleurs, et ça produit...

      Dans les années 1980, « nos » oligarchies ont décidé de créer un grand « marché mondial de la main d’oeuvre » à la recherche des plus bas salaires et de la proximité des matières premières. Depuis, ils n’ont cessé d’envoyer leurs capitaux ailleurs. Cette stratégie impliquait la disparition de tous nos acquis sociaux : c’est ce à quoi « droites » et « gauches » ont travaillé. Pour rappel, le « rapport Lalumière » élaboré alors que Dominique Strauss-Kahn était ministre :

      http://www.minefe.gouv.fr/fonds_documentaire/pole_ecofin/international/rap_ multilateral.htm
       


    • Citoyen 17 novembre 2011 20:12

      Entièrement d’accord avec Où va la Science ? Les capitaux sont partis et continuent à partir, la technologie est constamment délocalisée depuis une vingtaine d’années, et ainsi de suite... Le pire, c’est qu’on a laissé faire.

      Une soixantaine d’années d’inertie collective inexcusable, au cours desquelles on a évité les « vagues » autant que possible et on a laissé « notre député » aller faire des grimaces au Parlement. Et depuis les années 1980, une totale passivité devant le massacre économique et social.

      On a même voté à deux reprises pour un ancien de Vichy comme Mitterrand (lire La main droite de Dieu, dont un extrait est ici : http://michel.delord.free.fr/maindroite.pdf). On a laissé faire des gouvernements de « droite » comme de « gauche » qui détruisaient nos acquis, on a laissé les capitaux et les technologies partir, etc...

      Le résultat est là, que cela nous plaise ou pas. Un tel comportement collectif a été d’autant plus inexcusable, que des « gauches » nous avaient déjà précipités dans la guerre de 1914-18. On oublie vite les leçons de l’histoire.


    • Lorelei Lorelei 17 novembre 2011 23:05

      on peut se révolter de plusieurs façons, sans tomber dans la violence qui l’arme des oligarchies, je pense que l’on peut faire un tas de choses comme acheter directement chez le paysan, ne pas voter tout simplement, si personne ne va aux urnes le message sera clair


    • lebreton 17 novembre 2011 23:30

      Bonsoir,
       
      Je vient d’entendre cope sur fr2 a gerber ,les petits nazis tenaient les memes propos ,la crise ,la crise ,mais quelle crise ? accules par golmands sach gaves de fric comme les canards du cac 40 ,et dire que ceux qui touche le rsa fraudent ,les malades doivent travailler , je pense que toute cette bande d’en.... ler il faut les illiminer,comme leur copains en libye et ailleurs c’est la peste de le planete .


    • Old Dan 18 novembre 2011 01:22

      Comment ??
      Mais continuer de voter libéral, Sarko & Co
      jusqu’à ce que le système s’écroule !

      Bien sûr, y’aura de la casse.
      Mais de toute façons,
      ne va-t-on pas au "Meilleurs des Mondes ?


    • Dominique TONIN Dominique TONIN 18 novembre 2011 04:27

      Pour passer de l’indignation à la révolte, passer par les urnes www.lepf.fr


    • Yaltanne 18 novembre 2011 10:57

      « ’[…] passer de l’indignation à la révolte. Mais comment ? »
      […] déjà quelques idées, cela fera l’objet d’un prochain post !

      OK, rendez vous pris. Je m’inscris smiley
      Je le disais aux indignés croisés récemment : je ne suis pas indignée, je suis fâchée et je veux faire (s’asseoir en rond et faire des compte-rendus d’AG, mes 50 balais en sont revenus…)

      Ah, ça ira !


    • miha 18 novembre 2011 11:12

      Définition du mot « indignation » : sentiment de colère, de révolte.

      Indignation et révolte sont synonymes.

      Rejoignez les indignés !

      Plus nous serons nombreux, plus nous ferons entendre notre voix.

      sur l’air de « gare au gorille » :

      « L’oligarchie, c’est pas nouveau

      nous ment et nous joue du pipeau

      s’en prend à nos acquis sociaux

      sont insatiables, ces zozos

      Mais le capitain’ du bateau

      c’est le peuple, faut l’ dire bien haut

      ne vous faites plus traiter de veaux

      rejoignez les indignados.

       

      Démocrati i i i e ! »


    • Christophe Certain Christophe Certain 18 novembre 2011 11:26

      @los indignados

      Entre l’indignation et la révolte il y a l’action ! Le mouvement des indignés n’a donné pour l’instant aucun résultat tangible. Quels sont les objectifs ? Comment sortir de là ? C’est ça qui m’intéresse, pas des chansons !


    • Christophe Certain Christophe Certain 18 novembre 2011 11:27

      pardon c’est à Miha qui parle pour les indignés que je m’adressais


    • Dolores 18 novembre 2011 19:10


      Je partage votre réflexion.
      Ces « experts » que vous citez, radotent à un point qui devient écœurant.
      Il n’ont pas vu venir la crise, mais ils se sont posés en oracle quand elle a été manifeste.

      D’après eux, il faut que nous soyons compétitifs pour faire redémarrer la croissance.
      Ils ânonnent qu’il faut remettre les Français au travail, ces feignants qui se la coulent douce.
      Ils semblent ignorer qu’il faudrait d’abord qu’il y ait du travail pour les 5 ou 6 millions de français qui n’en ont pas et sont au chômage contre leur gré, ils ont oublié qu’ils trouvaient merveilleux ces délocalisations qui devaient nous rendre plus riches, ils suivent si peu l’activité des humains du peuple qu’ils ne sont pas choqués qu« en pleine crise, et alors qu’ils font des bénéfices et qu’on a soutenu leur activité pendant la crise, des industriels comme Peugeot vont partir au Brésil ou ailleurs en licenciant plusieurs milliers de personnes dans leur pays..

      Ils demandent que l »âge de la retraite soit reculé, alors qu’on licencie les « vieux » après 55 ans et qu’on embauche pas les jeunes.
      Ils prétendent que la France vieillit alors qu’il y a des générations qui n’arrivent pas à trouver un emploi.

      Ils ergotent sur le coût du travail,on paie trop ces salauds d’ouvriers et on exonère pas assez ces gentils patrons.

      Ils annoncent que les Français vont devoir se serrer la ceinture sérieusement avec la sérénité de ceux qui ne la serreront pas.

      Ils sont à peu près aussi crédibles que les météorologues qui peuvent se tromper une fois sur deux. Chacun sait d’expérience qu’on peut nous annoncer la pluie alors qu’il fait soleil ou inversement que le soleil brille alors qu’il pleut !

      Bref, c’est une engence dont nous pourrions nous passer sans que cela aille mieux ou plus mal !


    • FKdz-25 20 novembre 2011 08:31

      Quel que soit le domaine, les lobbies scientifiques influents sont au service du système, financés et noyautés par lui. C’est le système qui fait usage de leurs résultats comme il l’entend, et pas forcément dans l’intérêt de la grande majorité de la population.

      Particulièrement triste est l’histoire de l’allemand Fritz Haber, Prix Nobel de Chimie en 1918, considéré comme le père des armes chimiques (gaz toxiques de la première guerre mondiale, Zyklon B...). Contraint à l’exil par la montée de l’antisémitisme et la victoire électorale des nazis en 1933, il mourut sur le chemin de Bâle en janvier 1934.


    • Citoyen 20 novembre 2011 10:07

      A FKdz-25

      Fritz Haber s’était converti au protestantisme à l’âge de 25 ans et vivait dans un milieu où le mythe de la « culture supérieure » allemande se trouvait solidement implanté. C’est cette « culture supérieure » qu’il entendait faire triompher par les armes avec son engagement dans la recherche militaire et les opérations militaires directes.

      Ce qui en dit long sur la vulnérabilité d’une large partie des scientifiques par rapport aux idéologies dominantes, et sur la manière dont le pouvoir en place peut parvenir à les instrumentaliser.

      Réprouvant le comportement de Fritz Haber, son épouse Clara, chimiste comme lui, s’est suicidée au printemps 1915 pendant que Haber était directement impliqué dans une attaque utilisant des gaz empoisonnés.


    • isabellelurette 28 novembre 2011 12:44

      > la meilleure manière de se révolter est , penser , agir ,consommer local  , boycotter , ignorer leur système

      Oui .... aller retirer son liquide à la banque est aussi une bonne idée. Et bien sûr, tricher un maximum avec toute l’énergie du désespoir, pour payer le moins possible de taxes, d’impots. Vu ce qu’ils font du fric, autant leur en donner le moins possible. Tricher, tricher tant qu’on peut, ne pas payer la TVA, faire travailler au « noir », acheter au « noir », ....

       


  • El Nasl El Nasl 17 novembre 2011 11:18


      La science économique n’est qu’une branche de la science sociale . Quand vous avez compris ça , vous comprenez qu’un saupoudrage mathématique permet à une minorité de cautionner l’application à la société des idées les plus nauséabondes ... il y a quand même une morale , leur cupidité ces 30 /40 dernières années a fini par scier la branche sur laquelle ils étaient assis.

     i) bienvenue en décroissance

     ii) Pourquoi je claque la porte du medef : je cite
     " Je me souviens d’une réunion, au mois de novembre 2008, sur la protection sociale, où les patrons présents se sont livrés à un exercice de comparaison de leurs retraites chapeau. Ce jour-là, on avait sorti un listing avec les 500 plus grosses retraites chapeau de France, et la seule question qui se posait, c’était  : qui est dans le top 100  ? La réalité de la France, aujourd’hui, la voilà  : d’un côté, des salariés qui ont envie que ça marche, et de l’autre, un certain nombre de patrons dont la première préoccupation en temps de crise est de vérifier qu’ils sont mieux payés que les autres. "

     



      

  • PhilVite PhilVite 17 novembre 2011 11:56

    « Les économistes ne sont pas la solution, ils sont le problème »

    Ouais, tuons-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! smiley


    • Micromégas 17 novembre 2011 14:17

      il y a des économistes qui vont à contre-courant de la pensée dominante actuelle ; je pense à Paul Jorion (le capitalisme à l’agonie) ou Larrouturou et les économistes d’EELV. J’en parle sur mon site.


    • PhilVite PhilVite 17 novembre 2011 15:16

      Et moi je me sens très en phase avec Lordon par exemple.
      D’où le smiley dont j’espère que vous aviez noté la présence.


    • Où va la Science ? 17 novembre 2011 19:45

      Les « économistes de gauche », c’est lorsque la « gauche » gouverne qu’il faut les juger. Autrement, c’est trop facile. Or Jospin a battu un record de privatisations, de délocalisations, d’accords européens antisociaux, de casse de toutes sortes... Quant à Rocard, Fabius et les autres, où étaient les « économistes de gauche » ?


    • Lorelei Lorelei 17 novembre 2011 23:07

      ils sont pour certains le probleme, il y a des economistes probes qui disent clairement que le systeme lui même est basée sur l’iniquité et que l’on peut mettre au point un autre systeme, à ce que je sache le systeme actuel n’est pas une sainte vérité bien au contraire c’est un super mensonge que l’on fait passer pour la vérité


    • Christophe Certain Christophe Certain 18 novembre 2011 11:38

      je réponds aussi à Micromegas par la même occasion. Je suis d’accord avec vous, mais le problème c’est que ce n’est pas Lordon qui dirige l’économie, et il ne sera jamais en position de le faire car pour ça il faudrait qu’il s’inscrive dans un projet politique.
      Or, second problème, pour juger de la pertinence de ses analyses il faudrait les mettre à l’épreuve du réel, et pas simplement écrire des bouquins. Ma remarque n’est pas si triviale, car les socialistes en 81 étaient persuadés eux aussi de la pertinence de leurs analyses, mais ils ont été obligés de prendre un virage à 180° en 83 parce qu’il se sont plantés.
      Donc moi je parle de ce qu’on connait, de ce qu’on a sous les yeux et qui est appliqué, et aujourd’hui l’économie c’est l’ultra-libéralisme, de la même façon que le communisme a été au bout du compte stalinien, même si il y avait sans doute des alternatives à ça !


    • PhilVite PhilVite 18 novembre 2011 14:52

      Mais, je souscris quasiment intégralement à votre article. Mon premier commentaire n’exprime guère que du dépit face à l’incroyable apathie du peuple français qui se laisse mener à l’abattoir sans la moindre réaction.
      Au stade où nous en sommes, il me semble qu’il ne reste que trois possibilités qu’on peut résumer ainsi : 1) Monétisation de la dette -> hyperinflation -> chaos ou 2) Défauts sur les dettes souveraines -> fin de l’euro dans le désordre -> chaos ou 3) On continue à charger la mule (MES) -> explosion sociale -> chaos.
      Pour moi, la ruine du système est acquise, seule la forme et le temps que cela prendra reste inconnue. D’où l’importance des gens capables de penser un nouveau paradigme...pour après.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 18 novembre 2011 16:44

      @ PhilVite

      Excellent commentaire que celui-là sur les trois voies fatales du chaos.
      Je pense qu’il y en a d’autres mais là n’est pas la question.
      La question c’est le dernier point que vous soulevez, bien trop rare.

      Oui, il nous faut penser un avenir post chaos.
      Que voulons-nous ?
      Nous ne l’aurons jamais si nous ne le savons pas.
      Car ça va pas venir tout seul !


  • jef88 jef88 17 novembre 2011 12:19

    la doxa libérale !
    C’est bien la le problème...
    Tout n’est pas obligatoirement entièrement bon ou mauvais...
    Mais la pensée « libérale » permet de tourner les obstacles, dans tous les sens, sans jamais perdre la face .... et pour le bénéfice de qui ?....des plus fortunés !


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 13:56

      Oui c’est bien à cela qu’il faut réfléchir ! Le chaos qui devrait suivre la chute de l’euro nous donnera peut-être une fenêtre inespérée !


  • Scual 17 novembre 2011 13:03

    Le problème d’est pas l’économie en tant que science ni même les économistes. Le problème c’est la politique et les médias.

    Des économistes qui savent, ont tout prévu et savent quoi faire maintenant il y en a plein.

    La question qu’il faut se poser c’est pourquoi c’est les incompétents notoires qui conseillent les politiques et qui sont invités à la télé et embauché par les journaux.

    Pourquoi la réponse est évidente puisque comme c’est dit dans l’article, l’argent n’est pas perdu par tout le monde... et parmi les grands gagnants on trouve justement les grands patrons de presse qui les engagent et qui font élire les homme politique.

    Bref il suffit de réorganiser les médias et tout d’un coup on verra qu’en fait les économistes sont compétents et que ce n’est plus systématiquement les mêmes tronches qui viennent expliquer pourquoi elles se sont trompées mais ceux qui eux savaient que c’était une erreur.

    C’est jamais bien bon de mettre tout le monde dans le même sac, ça vaut aussi pour les économistes.


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 13:52

      « Le problème d’est pas l’économie en tant que science ni même les économistes. »
      Si précisément le problème est bien là. Toutes les conneries qui ont été faites depuis 35 ans l’ont été au nom de l’économie, alors même qu’il s’agissait d’une contre-révolution masquée. Si on veut sortir de là il faut commencer par interroger ce qu’est exactement l’économie et la remettre à sa place, qui est celle d’un outil qu’on utilise dans un but précis. C’est quand on cache les buts recherchés que ça devient une escroquerie.

      « Des économistes qui savent, ont tout prévu et savent quoi faire maintenant il y en a plein. »
      Comment le savoir puisqu’ils n’ont pas encore mis leurs théories en applications ? Des gens qui ont prévu ce qui arrive c’est vrai il y en a, et on peut écouter attentivement ce qu’ils ont à dire. Mais les socialistes aussi pensaient que ce serait simple de changer le système en 81 et ils se sont plantés, puis ils ont été phagocytés par le système, comme dans Matrix : chaque socialiste est devenu un nouveau « Smith » néo-libéral.

      « Bref il suffit de réorganiser les médias et tout d’un coup on verra »
      Qui va le faire ? Vous voyez bien que ce n’est pas aussi simple que ça.

      « C’est jamais bien bon de mettre tout le monde dans le même sac, ça vaut aussi pour les économistes. »
      C’est vrai j’ai fait un peu de provoc, mais ceux que je vise sont bien les économistes qu’on nous donne en exemple dans les médias. Les autres de toute façon personne ne les connait !


  • herve33 17 novembre 2011 13:20

    Personnellement , je connais une personne qui a travaillé dans le milieu bancaire dans les années 1970 à 1990 . Il a donc bien pu observer la dérive de la finance déjà à l’époque . Dans les années 1990 , il a démissionné écoeuré à cause des jeunes loups ( formés dans les grandes écoles américaines ou anglaises ) . Ces jeunes loups dont les dents rayés le parquet arrivaient en ridiculisant complètement les anciens , ceux ci ne prenaient pas de suffisamment de risques sur les marchés financiers , et avait des méthodes dépassées . Depuis cette banque a coulé, c’était une banque anglaise .

    En mettant , des économistes ou des banquiers soyez certain que nous allons à déroute complète , ces gens se fichent de l’intérêt de leur semblable . Leur Dieu s’est le pognon et le pouvoir . Ils n’ont complètement déconnecté de la réalité et évolue dans leur monde . Le sort des peuples , c’est bien leur dernier souci .

    Il est plus que temps que le peuple réagit et mettent ces parasites de la finance , hors de nuire .


  • taktak 17 novembre 2011 13:24

    L’UE capitaliste est en train d’abolir la démocratie et de rétablir l’esclave pour dette des peuples :

    voir par exemple l’obligation pour les chomeurs de travailler pour un salaire dérisoire...

    Des intellectuels ont lancés un appel à ce propos voir ici :

    http://www.initiative-communiste.fr/wordpress/ ?cat=20

    ou encore ici

    http://www.m-pep.org/spip.php?article2439


  • taktak 17 novembre 2011 13:33

    J’ajoute que le problème ce n’est pas tant « les économistes », ou de savoir si l’économie est une science, mais plutot de remarquer que le discours dominant tenu en lieu et place de science économique n’est qu’un argumentaire au service de l’idéologie capitaliste.

    il s’agit ici de servir la classe dominante. En dehors de cela, les autres théories économiques, utilisant par exemple des analyses marxistes, ne sont pas du tout relayées. Ce n’est pas pour cela que ces économistes n’existe pas et ne produisent pas.

    Vous noterez, que cela est également le cas pour l’ensemble des sciences humaines (histoire, sociologie...). Dans nos société, les idées dominantes, qui sont les idées audibles, sont les idées au service de la classe dominante. Cela ne veut pas dire qu’elles sont les seules, encore moins qu’elles soient partagées par le peuple, et a fortiori qu’elles soient en adéquation avec la réalité. Quelques exemples : la campagne du TCE, la libéralisation qui améliore la compétitivité, le droit d’ingérence au nom des « droits de l’homme », « les droits de l’homme », la nécessité de décentralisé et d’encourager le régionalisme, le rejet de la Nation, l’utilisation massive de l’anglais...


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 14:11

      « J’ajoute que le problème ce n’est pas tant »les économistes", ou de savoir si l’économie est une science, "
      Si, précisément, comme je l’ai répondu à quelqu’un qui me faisait la même remarque. SI on veut lutter contre l’idéologie qui est derrière (ce en quoi vous avez tout à fait raison) il faut commencer par remettre l’économie à sa place, qui est celle d’un outil au service d’une idéologie, et dont on peut se servir pour raconter n’importe quoi. Autant il est difficile de nier que l’eau bout à 100° parce qu’on peut le prouver tous les jours, autant ce qu’on nous raconte sur l’économie (par exemple sur l’obligation d’augmenter les impôts ou que sais-je) n’a rien à voir avec de la science mais avec un système de valeurs qu’on essaie de masquer.
      Les marxistes ont été les premiers à essayer de faire ça et à ce que je sais ils se sont plantés ! Gageons qu’il en sera de même cette fois-ci car les économistes finissent par croire eux-mêmes à leurs boniments et à prendre leurs théories pour de la science.


    • Le printemps arrive Le printemps arrive 17 novembre 2011 15:14

      @ Christophe Certain :

      êtes-vous sûr que l’eau bout à 100°C :

      réponses


    • xbrossard 17 novembre 2011 16:24

      @l’auteur


      le problème n’est pas de savoir si l’économie est une science, mais plutôt pourquoi le scientisme, qui nous fait accepter quleque chose que si elle a été « démontré » (entre guillemets) scientifiquement, est devenue notre religion ; la politique n’étant pas une science, on la fera toujours passé derrière la « pseudo »-science économique.

      Arrêtons d’abord de croire que la science va tout résoudre, car sinon, je suis sûr qu’un jour un scientifique va vous démontrer que pour que le monde aille mieux, il faut exterminer l’humanité...



    • jean-jacques rousseau 18 novembre 2011 08:51
      En 2008 Guy Sorman publiait un bouquin : L’économie ne ment pas
      Voila ce que j’en disais à l’époque :

      « Il est intéressant de noter le syllogisme déjà contenu dans le titre :
      1. l’economie est une science 
      2. les nations qui appliquent les enseignements de la science économique connaissent la croissance la plus forte 
      3. la France n’applique pas les enseignements de la science économique 
      On ne peut qu’être d’accord au fond avec ce raisonnement qui n’est pas faux en lui-même. A dire vrai ce syllogisme peut même être utilisé contre le modèle libéral de dérégulation et la doctrine déflationniste - dans la mesure qu’il ne permet pas/plus d’appliquer une politique économique cohérente et rationnelle mais qu’il place le pays dans une position passive et sujette aux influences prédominantes de contrainte extérieures (plans du FMI, politique monétaire de la BCE, fluctuations boursières et commerciale du système inopérant de »régulation spéculative« , etc.) : ce »laisser-faire, laisser-passer« si cher aux néo-mercantilistes. 

      Il suffit alors de dire que : si le pays ne connait pas la croissance [En mettant entre parenthèse le terme de »croissance« . Croissance de quoi au fait ? De l’indice d’évaluation de l’égalité sociale ? De l’indice des prix ? Du pourcentage des surface bétonnées et goudronnées ? Rien que ce terme de »croissance« est un faux-semblant » qui n’a rien de « scientifique » mais tout d’une « opinion partiale et fausse »... Ah idéologie quand tu nous tiens ! ] , c’est que depuis la periode 1975-80 les solutions libérales appliquées sont « non-scientifiques ». 

      Ce qu’il y a d’inquiétant chez Soreman c’est qu’il voudrait en fait : 
      que la société soit « parfaite » et « scientifiquement correcte » c’est à dire que les réactions sociales devraient être déterminées à-priori - ce qui est une négation de la liberté humaine et du behaviorisme de bas étage - ; et que les thèses « économistes » soient indiscutables 
      (puisque « scientifique ») également « à-priori » sans que l’on ait à tenir compte de la critique, de l’expérience, ni de l’opinion publique. 

      Ce titre « L’économie ne ment pas » ressemble furieusement à cet autre slogan tant vanté « La Terre, elle ne ment pas »... 
      Tres inquiétant en somme. « 

      Pour élargir le débat : l’économie est-elle une science ?

      Oui l’économie est une science et plus précisément une science humaine. 
      La science économique n’est pas »scientifique« au sens propre du terme dans la mesure ou elle s’applique dans le cadre d’une société humaine, sur des êtres vivants complexes et libres (déterminisme imparfait) et dans la mesure où les thèses et protocoles économiques sont des opinions discutables et subjectives dont il s’agit de démontrer la pertinence par l’observation pragmatique. 
      On a déjà dit mille fois que la différence entre l’étude de l’homme comme sujet et l’étude de la matière comme objet diverge sur le point du déterminisme relatif à l’objet qui ne se retrouve pas, malgré les tentatives du behaviorisme et les psedo classifications telle que celle d »homo economicus« dans l’originalité irréductible du libre arbitre, de la motivation individuelle ou collective et la résistance au conditionnement de l’humain.
      Hélas dans un monde aussi parfait qu’aurions nous encore à y faire ?

      Si l’économie n’est pas une »science dure« (comme la physique ou astronomie, etc.) elle reste une »science humaine« donc un lieu d’observation, de découverte, de reflexion et d’expérimentation empirique des diverses thèses dans le champ politique et social. 
      Dire, sous le pretexte de vouloir »pousser le raisonnement jusqu’au bout« qu’il ne sert a rien d’observer, de systématiser, et de prévoir (gouverner c’est prévoir) c’est aussi renoncer à comprendre et de se donner les moyens d’agir avec quelque soucis d’efficacité et de 
      resultat. 
      C’est une position extrémiste qui relève de l’agnosticisme à la différence que l’agnostique se réfère à la doctrine selon laquelle »l’absolu est inaccessible à l’esprit humain« alors qu’ici ce ne serait plus l’absolue qui serait »inaccessible« mais la vie quotidienne et les moyens de l’améliorer... Serait-ce un nouvel obscurantisme ? La défense d’une anarchie économique ? 

      Si il y a bien un contrôle du savoir et de »l’académisme« (la reconnaissance officielle et médiatique, prix nobel d’économie, économistes en chef patentés par les banques et autres 
      cercles autorisés par les institutions financières BM, FMI, etc.) des théories telles que le monétarisme... Cela ne se fait pas automatiquement via les fonds publics, au contraire l’université reste encore (jusqu’à la privatisation imminente des chaires et des laboratoires par des multinationales) un lieu d’exception qui continue de supporter des electrons libres de la pensée économique. 

      On entrevoit qu’un systeme économique peut être comparé à un moteur thermique. 
      Un mécanisme que l’on peut améliorer et régler pour répondre à certains critères de fonctionnalité. 
      Maintenant toute la question est de savoir si on installe ce moteur dans une voiture de sport pour quelques privilégiés ou si on l’installe dans un autobus pour ne laisser personne sur place. 
      C’est là que ça devient un peu plus compliqué dirait-on et que l’on sort de l’économie technique pour entrer dans l’economie politique... ou le baratin néo-libéral. 

      Si vous »observez le mouvement des marées« sans essayer de prendre en compte »une hypothèse théorique« pour en determiner la cause, vous serez incapable de comprendre le phénomène lui-même, ni de le prévoir. 
      Cet obscurantisme transporté dans le domaine de l’étude des faits économiques vous interdit d’en comprendre la causalité (directe ou systémique) et de prévoir des évènements afin d’être en mesure de les anticiper ou de les orienter »en connaissance de cause« par l’action pertinente sur les facteurs déterminants en vu d’atteindre des objectifs prévus. 

      Il n’y a rien de déplacé de dire qu’il ne suffit pas d’observer mais qu’il faut aussi mettre en relation des phénomènes héterogènes qui interagissent entre eux selon certaines règles intelligibles et rationelles dont la prise en compte permet d’intervenir efficacement 
      dans tel environnement. Ce qui serait déplacé ce serait de mettre par ex. a un poste de pilotage quelqu’un qui n’aurait aucune notion théorique d’aérodynamique ou de météorologie par exemple mais qui voudrait se contenter d’observer les évènements une fois en vol sans les comprendre ni les expliquer... 

      Dans les choix politiques l’économiste en tant que technicien n’a pas un role parfaitement neutre sur le sujet. 
      Un économiste qui se soucierait d’améliorer les performance du système bancaire ou d’un réseau de grandes entreprises sans étudier les conséquences sur l’environnement, l’emploi, le pouvoir d’achat, la gestion de la ressource, l’équilibre des comptes publics, etc. ce serait comme un mécanicien qui s’emploierait à augmenter le volume du carburateur et la capacité d’admission sans prendre en compte la résistance de la chambre de combustion, la qualité des pistons et bielles et l’état de la boite à vitesse. 

      Le jour ou l’on arrêtera de cloisonner les compétences et que l’on cherchera à atteindre un niveau de fonctionnement optimum du système par une évaluation de responsabilité partagée peut-être que l’on commencera à avancer quelque part ? 

      Dans ce cas il y aurait beaucoup d’économistes à virer vu le décalage entre prévisions et résultats. 
      L’économiste n’est pas un être parfait, ses prévisions peuvent être établies dans le but d’imposer son modèle et d’écarter ceux de ses collègues. Au besoin en magouillant sur les calculs, en faisant appel aux théories qui légitimeront au mieux ses conclusions, en écartant des propositions qui contredisent ses raisonnements. 
      De toute façon la plupart des gens n’y comprennent rien et il suffit de leur soumettre quelques formules et de faire un petit charabia pour qu’ils soient impressionnés. Les autres auront toujours un intérêt dans ce que vous proposez pour ne pas venir vous contredire. Il y aura bien un ou deux énergumènes qui auront compris votre mystification mais il est facile de les discréditer en les faisant passer pour des  »has been« ou des excentriques illuminés... 
      Encore une fois vous qui réclamez le bon sens, c’est au résultat que l’on juge le travail et non sur les mirifiques prévisions et autres promesses. 
      Lorsqu’on ose justifier la mise en oeuvre d’un programme par un 3% de croissance du PIB et que vous arrivez à un tx de croissance négatif, il faut être assez sérieux pour reconnaitre la mystification et l’incompétence et tirer les conclusions qui s’imposent. 

      Lorsqu’un économiste vous a dit : »telle décision aura telle conscéquence« et que c’est le contraire qui se produit.. ou est le partage de la responsabilité entre l’expert et le décideur ? 

      En fait l’un ou l’autre trouveront toujours le moyen de se dédouaner sur l’autre ou un tiers et ce sera aux braves gens qui auront fait confiance à des clowns de payer les pots cassés. 
      Un accident ou une crise est toujours la conséquence d’une cascade d’erreurs et de négligences et il est assez rare qui n’y ait qu’un seul responsable... 
      Pourtant comme c’est pratique un bouc émissaire... ou ne pas en avoir du tout c’est encore mieux pour crier »la faute à pas-de-chance !«  

      Loin de moi l’idée de nier la responsabilité des politiciens cependant il me semble que cette responsabilité est partagée ou du moins les décisions de ceux-ci s’appuient sur les rapports d’experts et d’économistes. Ces rapports sont-ils exacts et cohérents ? 
      C’est la question qu’il faut se poser. 

      Les rapports de la Banque Mondiale (TM) sur lesquels s’appuient les programmes de Sarkosy sont loins d’être exemplaires de ce qu’il faudrait faire par exemple. 
      Dans cette question de la responsabilité politique encore faut-il faire la part entre l’ignorance de bonne foi et la duplicité puisque les critiques qui ont été formulées étaient largement accessibles et suffisamment pertinentes pour susciter le doute et mériter un examen approfondi. Ce n’est pas ce qui a été fait. 
      Il est certain qu’un politicien intègre et exigeant ne se laisserait pas influencer aussi facilement par des études fantaisistes et exigerait un travail de contre-expertise avant de se risquer à prendre au mot les conclusions proposées. 
      Pour ma part je crois que l’époque des politiciens-aventuriers est révolue depuis longtemps et qu’il serait temps de laisser la place a des personnes compétentes et instruites, des universitaires et scientifiques pragmatiques dans ces domaines ou la fausse naïveté et l’approximation n’ont plus rien à faire, de même que la mauvaise foi ou la confusion d’intérêts. 

      Lancer des projets démagogiques et ensuite demander à des économistes ce que cela va couter c’est le contraire de ce qu’il faudrait faire. Prendre des rapports d’économistes officiels comme une vérité d’évangile et en appliquer les mesures au mot à mot démontre également un amateurisme certain et un faible souci des conséquences à court, moyen et long terme. 

      Enfin un programme économique qui une fois appliqué montrerait son inadaptation à la réalité et des effets contraires a ceux attendus serait la démonstration directe de l’incompétence de son/ses concepteur/s et ferait peser sur eux la responsabilité pratique d’un échec évident. 

      Quand vous prenez le rapport Attali pour »relancer la croissance« vous cumulez tout ce qui peut exister dans la pensée économique de plus vicieux. 
      On propose une série de mesures arbitraires sans proposer une quelconque démonstration logique à l’appui de sa thèse (y-en a t-il une ?), ni fixer de priorité d’objectifs ou d’étape intermédiaire d’observation et de correction, etc. 
      Mais d’ors et déja le singe savant s’est dédouané de toute responsabilité d’un échec certain en subordonnant l’efficacité de son plan à l’application systématique de centaines de mesures toutes plus farfelues les unes que les autres. Quel cuistre ! »

  • lolo 17 novembre 2011 13:37

    Article tout bonnement excellent...rien à redire.
    On pourrait éventuellement rajouter au tableau la baisse de ressources naturelles qui va venir elle aussi embêter nos dirigeants dans très peu de temps...mais bon.

    Juste un petit exemple de la hautre trahison de nos élites, à voir dans une vidéo parue sur le site blog de Paul Jorion :
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=31095
    L’Etat belge qui a vendu l’édifice abritant les locaux du fisque belge à une société privée pour 9 millions d’euros, et qui lui paye désormais un loyer annuel de 1 million d’euro. Le comble est que par dessus le marché cette société est basée dans un paradis fiscal (Delaware) et qu’elle ne paye aucun impot en belgique sur ces loyers...Du n’importe quoi et une trahison sans nom envers les belges...Mais à mon avis ce n’est qu’un exemple parmi des milliers.

    Merci pour votre article en tout cas.


  • Peter 17 novembre 2011 14:36

    Salut Christophe, salut tous,
    Bon article. En effet, c’est Pompidou qui nous a mis dans cette merde, sous le prétexte fallacieux que le financement des états par les banques centrales faisait de l’inflation... Quelle connerie, à la place nous avons des dettes que nous ne pourrons plus résorber.
    Mais à l’époque, on ne va pas me dire que les économistes ne pouvaient pas prévoir cette issue. Si nous empruntons avec intérêt, il est évident que ça va nous couter plus cher. Il n’y a pas besoin d’être économiste pour comprendre celà, même mon chien pourrait comprendre... Bon je ne lui ai pas demandé, parce qu’il est en train de dormir... smiley
    Et pour terminer, je rejoins Christophe qui dit que la solution passera par les médias. Pourquoi notre cher Président a t’il juguler tous les médias nationaux dès qu’il est arrivé au pouvoir et grace à ses amis qui ont acheté ce qui restait de média libre... C’est la seule voix qui pourra porter la bonne parole et faire bouger les consciences avant qu’il ne soit trop tard. Car sinon, les personnes se réveilleront, mais trop tard pour faire une révolution pacifiste.
    Comme déjà précisé dans un autre post, quand les personnes se rendront compte qu’il n’ont plus rien, alors là ils prendront les armes.

    Prenez soin de vous

    Peter


  • Hétérodoxe 17 novembre 2011 14:40

    L’Economie est une religion, point !

    On peut y croire ou pas, mais parler de science à son propos est la plus belle escroquerie des 30 dernières années.

    En même temps, ça fait des millénaires que l’Humanité se laisse bercer par des histoires toutes plus saugrenues les unes que les autres ... alors croire que l’Economie pourrait être une science, pourquoi pas ?!

    Les économistes ne sont que les prédicateurs des temps modernes. Et ceux qui souscrivent à leurs balivernes sont les mêmes qu’on retrouve à la messe le dimanche, à rien foutre le samedi ou à s’agenouiller le vendredi ...

    A croire que les moutons ont un irrépressible besoin de bergers.


    • xbrossard 17 novembre 2011 16:28

      l’économie ne peut pas être une science car, comme la physique se base sur les atomes (éléments dont le comportement peut être complètement défini et prédictible), elle se base sur les individus, dont le comportement est indéfinissable et pas du tout prédictible...il n’y a rien d’autre à dire...


  • Le printemps arrive Le printemps arrive 17 novembre 2011 15:09

    Bonjour,

    votre article est très intéressant de part la reflexion qui mène au diagnostique suivant :
    nos économistes sont nuls et nous mènent à la ruine.

    Mais l’impression que votre article me laisse est qu’il n’y a pas de solutions hormis la révolte (connotation violente).

    Je pense que nous ne devons pas nous révolter, mais évoluer.

    L’évolution doit se faire dans nos esprits, en chacun de nous.

    Contrairement aux croyances, nous avons plus envie de vivre en harmonie avec nos environnements (voisins, animaux, airs, nature etc...) que de nous battre contre.

    Pourquoi pensons-nous que la loi du plus fort est la meilleure ? PARCE QU’ON NOUS LE DIT TOUS LES JOURS !!!
    Ainsi nous le croyons inéluctable, cela s’appelle le conditionnement !

    Si nous changeont nos pensées, nous changeront nos actes et l’évolution continuera sa progression.

    Remarque 1 : remplacez économistes par experts (ouverture sur d’autres domaines : médecine, arts, politique...) et vous pouvez faire le même article.

    Remarque 2 :   "Alors on va me dire oui, mais ce sont des journalistes, ça n’a rien à voir, les économistes sérieux savent ce qu’ils font et bla bla bla bla. Mais où sont-ils ces gens sérieux ? Où donc étaient cachés tous les économistes compétents depuis 35 ans que la dette augmente et qu’elle nous conduit inéluctablement vers la faillite ? OU ETAIENT-ILS ?"

    réponse : toute personne y faisant allusion etait traité de : gourou, conspirationniste, etc ... Quand ils se montraient, ils étaient villipendés et leurs bureaux ressemblaient à des placards, ils fallaient donc chercher dans les placards ! Il y a quelques temps nous n’avions pas la clé pour ouvrir les placards, cette clé s’appelle internet.

    Soyons patients, maintenant que les placards sont ouverts tout va aller très vite et l’évolution s’opèrera.


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 15:29

      Les solutions on va certainement en trouver, d’ailleurs d’autres pays l’ont déjà fait, comme l’Islande ou l’Argentine, qui s’en sortent très bien depuis qu’elles ont quitté la voie de l’ultra-libéralisme.


    • Dominique TONIN Dominique TONIN 18 novembre 2011 04:44

      JEAN,

      le parti sans étiquette il est là www.lepf.fr

    • Le printemps arrive Le printemps arrive 18 novembre 2011 18:08

      @Parkway
      « Donc vous êtes d’accord pour évoluer en étant conditionné ???? »

      je me suis mal fait comprendre, c’est une interprétation des évènements, mais pas un avis.

      Mon avis est dans la phrase suivante « Si nous changeont nos pensées, nous changeront nos actes et l’évolution continuera sa progression. »
      Je pense justement que c’est en levant nos conditionnements que l’on pourra évoluer.


    • xbrossard 17 novembre 2011 16:37

      « La loi Pompidou n’était pas idiote puisqu’à l’origine elle était sensée empécher les gouvernement de s’endetter en monnaie de singe »


      après la guerre, la plupart des pays européen avait besoin de se reconstruire et de créer un marché ; il n’y avait aucun intérêt à avoir des rentiers qui gardaient leur sous pour eux au lieu de créer une société de consommation. Donc, on pouvait faire partir l’inflation pour « euthanasier les rentiers » et le système ne marchait pas si mal. 

      Malheureusement au bout d’un moment, les rentiers avec leurs sous-fifres les politiques aux ordres, ont décidés que la fête était fini et qu’ils voulaient continuer à se faire du fric ; Ils ont donc décidé de continuer comme avant la guerre, accumuler du pognon et endetter tout les autres...
      Les mêmes causes menant aux mêmes effets, nous auront probablement la guerre : d’abord contre son propre peuple pour le faire payer, et s’il se rebelle trop, contre d’autres pays boucs emissaires...

    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 16:49

      "Les bons économistes ont toujours étaient là, la plupart d’entre eux savent pertinemment et depuis une vingtaine d’années (je suis bien placé pour le confirmer) que le système de retraite français va s’effondrer par exemple, qu’il n’est pas viable."

      OK ceux qui le savaient et qui n’ont rien dit (s’il y en a) et bien qu’ils continuent à la fermer maintenant, on se débrouillera sans eux ! Votre tour de parole est passé.


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 19:03

      @Actias

      « L’économie n’a JAMAIS prétendue être une sciences exacte, elle serait plutot une sous catégorie de la sociologie. »

      Ca c’est vous qui le dites, s’il y a des facs d’économie c’est bien pour y apprendre quelque chose, et parlez-en aux sociologues vous verrez ce qu’ils vont vous répondre.

      « Franchement, de tout ce merdier, il faut reconnaitre que les banksters sont arrivés au pouvoir avec la complicité des peuples »
      Celle-là il fallait la trouver ! C’est certainement le peuple qui a eu l’idée par exemple d’obliger les employeurs à verser les salaires sur un compte bancaire !

      « c’est surtout la financiarisation à outrance commencé dans les années 80 qui est techniquement responsable de notre situation »
      la financiarisation n’est pas arrivée toute seule.


    • lagabe 18 novembre 2011 09:29

      y a bien des facs de médecine , de sociologie etc


  • lagabe 17 novembre 2011 15:17

    Une question , vous allez chez le médecin ?
    Il y a combien de cancers , de maladies etc , est ce que c’est la faute des médecins , je pense que non (claude bernard la médecine est une science expérimentale)
    L’économie , c’est pareil , une science expérimentale
    Si vous prenez le sens du mot économe http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conome
    Le problème est actuellement que l’on dépense trop
    http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/02/15/la-societe-obese/
    Nous vivons dans une société qu’on a gavée et dont le foie éclate. On a dit que la pauvreté cesse lorsqu’on a un pantalon et que la richesse commence quand on en a deux, puisque l’on n’en porte qu’un. Il faudrait ajouter que la pauvreté revient quand on en veut un troisième, car on est toujours pauvre quand on a un désir qui n’est pas satisfait et le système de production actuel, en ce sens, s’est donné pour but principal de nous appauvrir. De nous appauvrir et de nous engraisser. Comme ces roitelets des îles mélanésiennes qui voient l’obésité comme un signe de succès, dans une culture dont la faim n’a jamais été éradiquée.

    donc on est pas économe

    c’est vrai qu’il est plus facile de s’en prendre aux banquiers et aux économistes , qu’à nous mêmes


  • Tzecoatl Claude Simon 17 novembre 2011 15:17

    L’économie n’est pas une science, mais une science sociale. Pour être plus explicite, c’est une science d’opinion. 

    C’est à dire que lorsque vous laissez quelqu’un vous expliquer ce qu’est l’économie, il faut comprendre qu’il vous expliquera ses intérêts ou ceux de son club.

    Les crises sont prédictibles. Celui qui connaissait la détérioriation de la morale dans les pratiques bancaires pouvait le prédire.

    Celui qui comprend le fonctionnement du système monétaire européen et la façon unique dont les états européens ne peuvent s’endetter qu’auprès des marchés (il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’exiger des intérêts sur des investissements publics voués à la non-rentabilité finit par voler en éclas) pouvait également le prédire. Pour ma part, je le voyais à l’horizon 2015 pour la France, mais ne m’intéressant pas aux dettes des autres pays européens, je ne pouvais anticiper la contagion propagée par les milieux financiers.

    Et puis, mondialiser, automatiser, précariser ou smicardiser ne permettent pas de tenir les promesses faites quand aux rentrés des régime de retraites.

    Il existe d’autres systèmes monétaires qui ne connaissent pas la crise (http://www.chomage-et-monnaie.org/), mais le politico-financier n’a pas fait ce choix. 



    • Jason Jason 17 novembre 2011 18:29

      à Claude Simon,

      « des investissements publics voués à la non-rentabilité ». Vous parlez d’investissements ou de dépenses ? Car la plupart des dépenses de l’Etat ne donnent aucune rentabilité marchande, ou mesurables en unités de compte (qui n’existent d’ailleurs pas).

      Faites votre choix : armées, éducation, santé, justice, administration du territoire, etc. Sauf peut-être les infra-structures (aéroports, ports, routes, ...).

      De quoi voulez-vous parler exactement ? Une précision serait la bienvenue.

      Merci et cordialement.


    • Tzecoatl Claude Simon 17 novembre 2011 19:05

      Oui, comprenez investissements et dépenses.


      Je ne rentrerai pas dans le débat de ce que doit être exactement le périmètre de service public car il se délimite en fonction de multiples critères à mon humble avis(situations où on ne peut échapper à un monopole, égalité d’accès à un service, secteurs où le profit met en péril la finalité principale, etc). Mais il faut bien constater qu’un service public qui devient rentable finit par devenir privé.

      Par ailleurs, si l’on accepte d’un point de vue monétaire qu’une entreprise fasse 10 milliards d’euros de bénéfices nets, l’hypothèse de jeu à somme nulle dans la théorie des jeux impose qu’un autre agent économique accuse une perte d’autant, soit le plus souvent l’état.


  • magneticpole magneticpole 17 novembre 2011 16:01

    Se révolter comme vous dites je suis 100% d’accord mais alors il faut que les MILITAIRES s’y mettent et mettent au tapis cette racaille financière qui nous emmerde puis toujours, quand on voit que les militaires sont obligés de se soumettre aux diktat des banques , je me dis mais elle sont ou leurs c.... (auto censuré)

    En amérique du Sud on a vu ce que le colonel Chavez a su faire de son pays, il l’a remis dans de bonnes bases, parce que quand je demande aux militaires français de renverser notre république corrompue c’est pas pour une dictature car je vois déjà certains crier au loup, mais ils préfèrent peut-être les hyènes.... On renverse , on montre au banquiers et aux familles fortunées qui commande et on fait une constituante pour repartir sur de bonnes bases... c’est simple non ? Messieurs rompez.... smiley

  • Richard Schneider Richard Schneider 17 novembre 2011 16:03

    D’accord avec l’auteur. Nos « économistes distingués » prévoient tout, expliquent tout, savent tout. Mêmes leurs erreurs !

    La « mondialisation heureuse » n’est plus, aujourd’hui, celle des États-Unis des années 90 au de l’Euroland des années 2000, mais celle de la Chine - une correction : l’Allemagne d’Angel Merkel a encore bonne presse, pour le moment.
    En réalité peu importe qu’ils se trompent ou non ; le rôle des économistes consiste en réalité à « vulgariser » la propagande de la mondialisation ultra-libérale. Ils sont partie prenante dans la vaste manipulation des masses qui s’est accélérée avec la « fin de l’Histoire » en 89.
    Quand les Européens ont dit oui à Maastricht, ils ont cru ce que les politiques et les économistes leur ont seriné depuis des années :« Il faut une Europe forte, elle vous garantira la paix, la prospérité et le bonheur ». 
    Dix ans après, ils expliquent doctement à ces mêmes peuples qu’ils ont vécu « au-dessus de leurs moyens à cause de ... l’Euro ». Comment s’étonner que les Grecs, mais aussi les Espagnols etc ... et peut-être demain nous, les Français, on se retrouve dans « un état de choc » (N.Klein) devant l’accumulation des déficits et des malheurs à venir.
    Car que peuvent faire les peuples grec, espagnol, portugais etc ... aujourd’hui ? Rien. Aucune perspective d’amélioration. Sinon, faire un bond de cinquante ans en arrière. Ou « se vendre » à la Chine qui n’a que mépris pour ces « européens paresseux » qui ont refusé de souffrir au travail.
    Certes, votre article excellent. Mais, il met trop l’accent sur les économistes. Ces derniers sont au mieux les idiots-utiles du système, au pire des propagandistes de la mondialisation qu’on veut imposer aux peuples en brisant toute velléité de révolte.

  • Tiberius Tiberius 17 novembre 2011 16:05

    Les cycles de notre activité économique sont aussi complexes et difficiles à appréhender que ceux du climat.

    Or ce n’est pas parce que les météorologues ne sont pas capables de nous prédire avec certitude le temps qu’il fera la semaine prochaine et encore moins celui de l’année prochaine que leur travail n’est pas une science !

    Les économistes ne sont pas des dieux qui pourraient vous donner une méthode parfaite qui vous garantisse aujourd’hui et pour toujours de ne plus avoir à souffrir d’aucune crise. Il faut redescendre sur Terre et vous faire à l’idée que la perfection n’est pas de ce monde ! 

    Il n’est pas une seule science au monde, même dite exacte qui ne se trompe jamais. Mêmes les plus parfaites théories, trouvent forcément un jour leur limite. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une expérience ne vienne remettre en question l’édifice intellectuel que l’on aurait cru à la longue inébranlable. 

    Or pour ce qui est du climat comme de l’économie, c’est constamment que nos modèles descriptifs doivent être mis à jour, ceci parce que les phénomènes que l’on s’attache à étudier sont régis par les lois du chaos. Mais quand les économistes vous disent que l’état doit se garder de trop intervenir dans le jeu économique, ils ont sans doute autant raison que les climatologues qui vous disent qu’il faut se garder de trop perturber les équilibres climatiques. 


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 16:17

      Votre propos illustre parfaitement cet article, c’est presque trop beau pour être vrai.
      Sous l’apparence de la raison - comment ne pas être d’accord avec vous quand vous dites que « la perfection n’est pas de ce monde » - vous cautionnez une énormité absolue d’un point de vue démocratique : «  l’état doit se garder de trop intervenir dans le jeu économique » qui présuppose l’adhésion à une idéologie qui stipule la neutralité des marchés et l’existence d’une « main invisible » qui agirait pour le bien de tous.
      Le problème, comme je le décris dans l’article, n’est pas qu’il y ait des crises, mais qu’au bout du compte ce sont toujours les mêmes qui en pâtissent, et qu’au bout de 35 ans il y a eu un transfert d’argent d’une classe sociale à une autre, et cela est dû à tout sauf au hasard et à la neutralité des marchés. La loi du chaos a bon dos ! Ce n’est qu’un rideau de fumée.


    • Tiberius Tiberius 17 novembre 2011 18:05

      Certes, ce n’est pas un hasard si ce sont toujours les plus faibles qui pâtissent le plus des crises économiques comme des catastrophes naturelles. Mais soyons sérieux, ce n’est pas non plus la faute des scientifiques si ces choses-là arrivent. Les économistes tentent de comprendre les lois qui régissent l’activité économique afin de définir les meilleurs choix possibles pour éviter de sombrer trop souvent dans la crise. Mais il faut se faire une raison, leur science, comme toutes les sciences, a forcément ses limites et tôt ou tard la crise survient ! 

      Quant au concept de la main invisible, c’est exactement le même processus que pour l’évolution des espèces. Jadis, quand Darwin a dit que nous étions nés de cette évolution, certains n’ont pas voulu le croire parce qu’ils estimaient impossible que l’évolution se réalise sans qu’aucune conscience extérieure ne se manifeste pour la diriger. Eh pour l’économie c’est exactement pareil, il y a des gens qui ont du mal a admettre que le marché puisse se réguler par lui-même sans que nul n’ait besoin de le diriger. Pourtant, il est probable que les mêmes processus qui ont permis à la vie d’établir de si parfaits équilibres sur Terre sans recours à une conscience extérieure, se retrouvent à l’œuvre dans le marché pour garantir sa stabilité. Et ce n’est pas parce qu’il y a parfois des tempêtes ou des sécheresses qu’il faut en déduire que la vie n’est pas capable par elle-même et sur le long terme d’assurer sa propre stabilité sur cette planète. 


    • lauraneb 17 novembre 2011 18:23

      c’est sans compter que le plus petit denominateur peut faire basculer la balance dans le sens qu’il souhaite afin d’en tirer profit... d’ou le court terme des placements...


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 18:53

      Ce que vous dites est intéressant et je comprends tout à fait le sens de votre argumentation, mais la grosse différence entre l’évolution des espèces et le marché, c’est que le marché est entièrement artificiel, et créé de toutes pièces par l’homme.
      Il est donc très facile de le manipuler à sa guise quand on a accès aux bonnes manettes. De plein de façons différentes d’ailleurs, de la manipulation des cours à l’aide d’algorithmes comme on le voit tous les jours en ce moment ou en répandant de fausses rumeurs, comme la fausse annonce de la chute de la note de la France qui déclenche immédiatement une hausse des taux d’intérêts sur notre pays. Même quand la nouvelle se révèle être fausse et est démentie quelques heures après, le mal est fait. Et ceux qui ont lancé la rumeur ont empoché les bénéfices.
      De toute façon comme je l’explique dans l’article, il suffit de prendre le principe de la boîte noire, peu importe ce qui s’y passe, il suffit de regarder ce qui entre et ce qui sort. Si ce qui sort de la boîte profite toujours aux mêmes quelles que soient les modifications qu’on opère sur le flux d’entrée c’est que le marché n’est pas neutre. CQFD.


    • Tzecoatl Claude Simon 17 novembre 2011 19:24

      C’est très pratique d’utiliser l’écran de fumée science pour sceller des intérêts bien compris.


      Quelle loi économique et intangible Tibérius nous citerait en exemple ?

      Les lois de l’économie sont certainement plus proches des lois politiques que des lois de l’univers.


    • Tiberius Tiberius 17 novembre 2011 19:57

      Justement non personne n’a le pouvoir de contrôler le marché ! Si seulement c’était le cas, ce serait magnifique, nous pourrions prendre notre destin en main et faire de notre futur ce que nous voulons qu’il soit. Hélas, nul ne peut prévoir l’avenir économique. Qui pouvait prévoir il y a 30 ans que nous serions vous et moi assis derrière des ordinateurs à surfer sur le Web ? Impossible dans ce cas de voir venir Apple, Amazon, Nokia, Samsung, HP ou Microsoft. Le marché est un système composé de milliards d’hommes, de femmes et d’entreprises qui ne réagissent pas comme une entité à part entière, mais bel et bien comme une multitude d’entités autonomes. Ce qui fait du marché un système régit par les lois du chaos, c’est-à-dire que plus le temps passe, moins il devient possible de prévoir les conséquences de nos actes. Alors pour le contrôler sur le long terme c’est peine perdue !

      Réussir un petit coup en bourse pour s’en mettre plein les poches ce n’est pas contrôler le marché. C’est un peu comme les Russes qui disent pouvoir contrôler la pluie en ensemençant les nuages. Non seulement ce procédé ne fonctionne pas toujours, mais c’est une chose de faire tomber l’eau d’un nuage et une autre de contrôler le climat de la Terre.

      Nos économistes sont des scientifiques qui essayent de comprendre les lois qui régissent l’activité économique humaine afin d’en tirer des outils qui nous permettent de nous prémunir des crises ou de les vaincre rapidement quand elles surviennent. Ils font des théories qu’ils mettent ensuite à l’épreuve des faits. Si les théories keynésiennes ont eu un si grand succès, c’est parce que très longtemps les faits ont semblé attester de leur bien-fondé. Malheureusement un jour, les faits ont mis les théories keynésiennes en défaut et il a bien fallu aux économistes revoir leur copie et chercher à comprendre pourquoi ça ne marchait plus. Et ils ont émis de nouvelles hypothèses qui ont inspiré de nouveaux préceptes lesquels ont un temps eux aussi porté leurs fruits ! Mais, comme vous le disiez, on a cédé à l’enthousiasme, on a cru bêtement une fois encore avoir trouvé avec ces nouveaux préceptes une Vérité absolue ! Seulement il n’y a pas de vérité absolue, juste des connaissances dont la limite est celle de notre expérience. Et un jour, se produit forcément l’expérience qui nous oblige à revoir ou compléter nos théories. Et là, présentement, on y est...


    • Tiberius Tiberius 17 novembre 2011 19:58

      @ Claude Simon

      La loi de l’offre et de la demande smiley


    • Tzecoatl Claude Simon 17 novembre 2011 21:55

      La loi de l’offre et de la demande dites-vous, sauf que la plupart des agents économiques tentent d’en réchapper, entre celui qui propage des rumeurs sur les marchés, la corporation ou l’industriel qui soudoye 1/4 du parlement européen, l’entente entre acheteurs ou fournisseurs, le fonctionnaire qui ne voit comme planche de salut pour ses rejetons que d’être fonctionnaire, et, cerise sur le gateau, Warren Buffet qui ne jure plus que par le power pricing.


      Bref, à y regarder de plus près, autant réduire l’étude du climat aux courants d’air chaud et froid dans une éprouvette.




    • Tiberius Tiberius 17 novembre 2011 23:58

      Personne, pas même les monopoles n’y dérogent.

      La seule façon d’y échapper, c’est que l’état fixe les prix sans aucune considération économique. 


    • Christophe Certain Christophe Certain 18 novembre 2011 07:51

      @ Tiberius

      Personne ne peut prévoir ce qui va se passer, vous avez raison, mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas le contrôler. En fait ça n’a rien à voir. Quand vous avez un poulailler, vous ne savez pas combien vous allez avoir de poussins, ni de quelle couleur ils vont être, mais ça n’empêche pas que vous ayez tout pouvoir sur eux, car vous avez un atout c’est le poulailler lui-même, dont les poules ne peuvent pas sortir.
      Dans l’économie c’est la même chose, les entreprises ne peuvent rien faire sans argent, et ce sont les banques qui leur fournissent. Et quelques mega-banques comme Rotschild Reockfeller ou JP Morgan étaient déjà là en 29, et se sont rempli les poches à chaque occasion depuis.
      Il y a d’autres modèles qu’on peut appliquer, comme ceux de la pêche. Même si on ne maitrise pas la mer ni le banc de poisson, il suffit de taper sur l’eau avec des planches pour effrayer les poissons, et les amener dans l’anse où vous avez tendu le filet dans lequel ils vont se jeter. On peut aussi les attirer avec des appâts, ou lancer des grenades dans l’eau. Quand les poissons entendent le bruit des planches qui tapent sur l’eau, ça les met dans le même état de panique que quand on nous annonce que notre pays est en ruine. Et ça marche à tous les coups.
      Ce ne sont pas de « petits coups en bourse » que font les super-prédateurs de la finance, mais plutôt la pêche à la grenade, qui leur permet de ramassez autant de poisson qu’ils veulent mais en causant d’immenses dégâts à l’éco-système. Vous avez raison en un sens, on ne peut pas contrôler l’ensemble du système, mais ça ne sert à rien ! Que d’efforts inutiles... Il suffit de pouvoir le déstabiliser pour en faire ce qu’on veut. C’est le judo de la finance.

      Si les théories de Keynes, comme celles de Marx, ont fait long feu, c’est parce que l’économie ne prend pas en compte l’ensemble des activités humaines. Elle se base sur des approximations, sur une vision simplifiée de la réalité. Tout va bien tant qu’on contrôle à vue et qu’on contrebalance la théorie par des réajustements en tenant compte de la réalité. Sinon la théorie laissée à elle-même ne peut mener qu’à la ruine. Nous avons eu le spectacle de l’URSS avec le communisme, qui se voulait scientifique lui aussi, et voilà maintenant la chute inéluctable de l’empire américain. Quoi qu’on en dise nous sommes à mon avis (pour l’instant) dans une situation bien moins grave que celle des Américains, mais il ne faudrait pas continuer trop longtemps sur leur voie.

      Si la relance ne marche plus aux US, c’est parce qu’ils ne produisent plus de richesses. Les Américains ne produisent plus rien à part de la dette. Il n’y a plus d’usines, il n’y a plus de travail, et les citoyens américains, dans un dernier éclair de lucidité, gardent le peu qu’il leur reste pour manger. Ce que disait Keynes est toujours valable, mais dans son contexte de l’époque. Si on reste dans le strict champ de l’économie, sans prendre en compte les motivations des acteurs qui font que les usines sont délocalisées en Chine, on ne peut aboutir à rien, à part à la faillite. S’ensuivra une révolution et on partira sans doute sur d’autres bases. Mais quel gâchis.


    • Tiberius Tiberius 18 novembre 2011 12:12

      On ne peut pas contrôler sur le long ni même le moyen terme un système régit par les lois du chaos. Il est bien certain que chaque acteur économique, qu’il soit un simple individu ou une multinationale, a une influence sur le marché. Et cette influence est d’autant plus considérable que cet acteur est puissant. Mais vous savez comme moi que même les banques font parfois faillite, preuve que si influentes soient-elles, elles ne sont pas pour autant maîtresses de leur destin économique. Plus une multinationale ou une banque est grande, plus elle a d’influence, mais aucune d’elle ne contrôle l’économie, aucune d’elle n’est à l’abri d’une tempête qui provoquera sa faillite.

      Si l’on pouvait prendre le contrôle de notre destin en prenant le contrôle des banques, on le ferait. Lorsque les pays se retrouvent en crise, on ne peut pas faire comme en psychiatrie et interner le malade ad vitam æternam en prétendant lui prodiguer les meilleurs soins. On a poursuivi les stratégies keynésiennes jusque dans les années 70 et on ne les a abandonnées que lorsque qu’elles ont définitivement cessé de faire effet. Certains pays ont alors agrémenté les méthodes keynésiennes d’un peu de libéralisme et ça a marché, leur économie est repartie. Tous les autres pays ont suivi. Aujourd’hui, la sauce keyniésienne-libérale ne marche plus et l’on nous dit qu’il faut abandonner complètement le keynésianisme car seule une politique libérale de rigueur salariale (comme en Allemagne) peut relancer l’économie. Il est probable que c’est ce que l’on fera ! Mais imaginez que ça ne fonctionne pas et que nous restions englués dans la crise ? Eh bien je vous fais le pari que la stratégie suivante sera celle que prônent les opposants au libéralisme. 

      Ceci pour vous dire que ce qui fait le succès d’une théorie économique, c’est avant tout ses résultats ! Le Keynésianisme n’est pas le Marxisme. Il ne nous a pas été imposé par l’idéologie d’une dictature. Nous l’avons mis en application pendant 30 glorieuses années parce qu’il marchait bien ! Et c’est là toute la différence !!!


    • Tiberius Tiberius 18 novembre 2011 12:50

      Selon les économistes libéraux, le keynésianisme marchait parce que l’inflation suscité avant les années 70 par les plans de relance financés par la croissance monétaire provoquaient une baisse du coup du travail qui nécessitait de longues années de luttes aux salariés pour obliger leurs employeurs à prendre en compte cette perte de pouvoir d’achat. Mais, plus les luttes syndicales ont porté leurs fruits et plus vite les employeurs ont pris ont compte l’inflation, moins les politiques keynésiennes ont fonctionné. Aujourd’hui, les socialistes Allemands sont les seuls à avoir réussi à sortir leur pays de la stagnation économique par une politique de rigueur salariale. Et madame Merkel a suivi leur pas. 


    • Tzecoatl Claude Simon 18 novembre 2011 21:51

      La solution à la crise de l’endettement est de reconnaitre que le système monétaire européen est trop rigoureux, le plus rigoureux même puisqu’il est le seul à s’interdire de monétiser la dette.

      Si tout se justifie en Allemagne par le traumatisme monétaire de Weimar, tout va bientôt se justifier par le traumatisme de la crise de l’euro actuelle.

      L’incohérence de verser des intérêts sur une dette publique, finançant un ensemble de services dont la vocation n’est pas la rentabilité trouve sa pleine expression dans la crise.

      Un peu de bon sens suffirait à juguler cette crise (monétisation de cette dette sans intérêts principalement). Et ceux qui prétendent que cela serait inflationniste, il suffit de constater que le credit-crunch depuis 2008 par les émetteurs privés de monnaie (banques), passant de 7-8% à 0-2% d’acroissement de la masse monétaire pour affirmer que ce n’est pas un argument recevable. Si le système bancaire reprend confiance dans l’émission de crédits, on peut imaginer alors de limiter l’émission à destination publique, toujours dans un souci de contrôle de l’inflation.

    • Tiberius Tiberius 19 novembre 2011 00:56

      @ Claude Simon

      Si la monétisation de la dette est tellement courante ailleurs qu’en Europe expliquez-moi pourquoi la dette des USA ou du Japon crève le plafond ?


    • Tiberius Tiberius 19 novembre 2011 01:12

      En plus, financer les services publics par création monétaire, ce n’est rien d’autre que la bonne vieille méthode keynésienne qui depuis 40 ans n’est pas seulement devenue inutile mais s’est avérée incroyablement pernicieuse. Ce n’est pas un hasard si tout le monde l’a abandonnée et préfère payer des intérêts. C’est ce que j’expliquais ci-dessus, ça ne fonctionnait jadis que du fait de la baisse du coût du travail engendrée par l’inflation. Chercher à sortir du marasme économique en se finançant de cette façon, ce serait aujourd’hui ajouter le chaos à la crise. Les 30 glorieuses sont terminées et ça ne sert à rien de se lamenter sur les bonnes vieilles méthodes d’autrefois : ELLES NE MARCHENT PLUS !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 19 novembre 2011 04:42

      @ Tiberius

      D’abord, j’adhère complètement à la réponse de l’auteur à votre premier commentaire.

      Pour le second, je dois dire que je ne me satisfais pas de la fausse humilité ainsi affichée. Accepter les limites de la science économique ? Oui, si celle-ci voulait bien reconnaître le fait que ces limites sont d’abord idéologiques et ensuite morales eu égard à la radicale iniquité du système ! (je me fous des limites inhérentes au fait que l’économie est un « système dynamique »)

      Et la plus frauduleuse des idéologies est bien celle selon laquelle la loi de la jungle c’est bon pour les humains : les petits se font manger par les gros, c’est ainsi, c’est normal, c’est la nature, faut vous y faire !

      Le darwinisme social est une fraude intellectuelle qui prétend que les riches sont riches parce qu’ils sont plus aptes. Oui, c’est vrai qu’ils ont de plus grandes dents et aucune empathie, ça aide pour saigner les autres. Mais voyez-vous les tigres à dents de sabre, aussi puissants qu’ils étaient, ont disparu. Les humains les ont éliminés.

      Alors disons que la chasse est ouverte.
      Oh pas pour coller les banksters et leurs sbires économistes et journalistiques « à la lanterne », simplement pour sanctionner tout ceux qui, en conscience, ont versé dans la « haute trahison » des intérêts du peuple (qui étaient de les conserverser ces intérêts, plutôt que de se les voir extorqués en toute illégitimité par des gangs banques).

      La loi de la jungle est une loi. Nous pouvons donc la changer. Il suffit de se rappeler que c’est encore et toujours le peuple qui est le fondement des lois car celles-ci ne sont que la formulation de ce sur quoi tous se sont mis d’accord.

      L’équilibre économique pourrait naître tout naturellement dans une société redistributive où la logique du plus on est riche plus on est taxé serait respectée (je conchie le bouclier fiscal).

      Tous les biologistes savent que les systèmes à rétroaction positive (plus on est riche, moins on paye de taxe et plus on s’enrichit) sont destinés à exploser. Nous y sommes.


    • Christophe Certain Christophe Certain 19 novembre 2011 08:31

      Je vous ai déjà répondu sur le chaos. Et tous ceux qui savent que les plus grandes banques actuelles étaient déjà pour la plupart les mêmes au début du XXe siècle savent ce qu’il en est de la main invisible du marché et de ses aléeas chaotiques. Ce sont également elles qui financent en sous-main les journaux et les hommes politiques.
      Quant aux résultats de la politique économique keynésienne, vous ne pouvez pas les expliquer sans tenir compte du contexte, comme je l’ai déjà dit précédemment. Vous partez du principe que l’économie est un univers à part entière alors qu’elle n’est qu’une segmentation arbitraire des activités humaines. Les chiffres que vous mesurez ne sont que le résultat de faits sociaux et historiques. Vouloir leur donner un sens en les décontextualisant des évènements qui les ont causés est simplement absurde. C’est pour cela que votre « science » est vouée à l’échec, et que vous ne pouvez expliquez le succès ou l’échec de vos théories qu’a posteriori, ce qui permet de raconter n’importe quoi.
       Ce que vous faites sous couvert de rationalité scientifique n’est que du bricolage qui permet de justifier la défense des intérêts des classes les plus riches.
      J’arrêterai là car je crois qu’il est inutile d’essayer de vous convaincre !


    • Tiberius Tiberius 19 novembre 2011 16:07

      @ Christophe Certain

      Non vous ne m’avez pas répondu sur le chaos. Vous m’avez dit que j’avais raison de prétendre que l’on ne pouvait prévoir ce qui va se passer, mais que l’on pouvait quand même le contrôler. Or autant que je sache, si l’on peut contrôler un processus, alors on peut le prévoir. Et si l’on ne peut pas le prévoir, c’est qu’on ne peut pas le contrôler ! Il y a donc dans votre réponse une contradiction insurmontable qui nous indique de façon certaine qu’elle est erronée. 

      C’est pourquoi je me suis alors attaché à vous montrer qu’il ne fallait pas confondre l’influence que tout acteur économique, y compris les banques, pouvait avoir sur son environnement avec un contrôle du marché. Les bras qui brassent les boules dans la sphère du loto exercent une influence sur la trajectoire de celles-ci, mais ils ne la contrôlent pas.

      Ensuite, vous reprochez aux économistes de ne pouvoir expliquer les failles de leurs théories qu’à la lumière de leur expérience passée. Citez-moi un seul domaine du savoir où les scientifiques agiraient autrement ?!!!

      @ Luc-Laurent Salvador

      Vous savez sûrement ce que disait Darwin à ce sujet : Les espèces qui survivent ne sont ni les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. Et le fait est que notre histoire économique regorge d’exemple d’entreprises leaders qui un jour déclinent et disparaissent parce qu’elles n’ont pas su s’adapter aux changements du marché. Prenez par exemple la Cunard Line. Elle fut autrefois la plus grande et prestigieuse compagnie de transport maritime du monde. Mais dans les années 70, à l’heure où les super-jumbos menaient la vie dure aux transatlantiques de la Cunard, un Israélien fondait avec un unique paquebot acheté d’occasion, la société Carnival, laquelle était basée sur l’idée novatrice de la croisière festive ! Bien des années plus tard, la puissante Cunard n’est plus qu’une minuscule filiale de Carnival group et le modèle de la croisière festive s’est imposé à tous. Eh oui, pour survivre sur le marché comme dans la nature, il ne suffit pas d’être fort, il faut savoir s’adapter aux changements et la Cunard, à l’instar des tigres à dent de sabre, n’a manifestement pas su s’adpater.  smiley


    • victor latent 20 novembre 2011 00:46

      @ Tiberius , 19 novembre 01:12

      En plus, financer les services publics par création monétaire, ce n’est rien d’autre que la bonne vieille méthode keynésienne qui depuis 40 ans n’est pas seulement devenue inutile mais s’est avérée incroyablement pernicieuse. Ce n’est pas un hasard si tout le monde l’a abandonnée et préfère payer des intérêts.

      Quelle soit privée ou Etatique, la création monétaire revient au même. Dans les deux cas il y’a création. La seule différence, et de taille, sont les intérêts.

      Rassurez-moi, lorsque vous voulez emprunter j’espère que vous retenez la banque qui vous fait le taux le plus bas. Le taux zéro, c’est le mieux, non ?


    • Tiberius Tiberius 20 novembre 2011 01:31

      @ victor latent

      Le contrôle de la masse monétaire est entre les mains de la BCE laquelle fixe les taux d’intérêts et fournit des liquidités aux banques. Alors oui, ça changerait radicalement les choses si la BCE se mettait à racheter la dette des états de l’Union.


  • millesime 17 novembre 2011 16:16

    Etats-Unis dette = 14.991.308.000.000 $
    Europe dette = 13.720.000.000.000 $
    United Kingdom dette = 8.981.000.000.000 $
    Germany dette = 4.713.000 000 000 $
    France dette = 4.698 000 000 000 $
    Japon dette = 2 441 000 000 000 $
    Italy dette = 2.223 000 000 000 $
    Spain dette =  2166 000 000 000 $
    Lux
    Belg
    tient la Grèce n’apparait pas !
    mais si l’on fait un peu attention on voit que l’endettement du Royaume-Uni est presque équivalent à celui de l’Allemagne et France réunis
    Il serait souhaitable qu’à un moment les médias commencent à parler des vrais problèmes
    alors qu’ils ne font trop souvent que reproduire (copie/coller) ce qu’écrit la presse anglo-saxonne.
    L’euro et la Grèce ne sont pas le problème mais plutôt le « facteur déclenchant » de la situation
    (quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt)

    http://millesime.over-blog.com


  • JP 17 novembre 2011 16:21

    Merci pour cet excellent article.


  • chacaldu06 chacaldu06 17 novembre 2011 16:29

    Bonjour,

    EXCELLENT article !


  • millesime 17 novembre 2011 16:41

    la propagande des anglo-saxons est forte et bien orchestrée, puisque selon les enquêtes réalisées la zone « euro » va disparaître (63% d’opinion)
    aux européens de l’euroland de montrer que NON !

    http://millesime.over-blog.com


  • kssard kssard 17 novembre 2011 16:58

    Et que dire des ces agences de notation (experts parmi les experts) qui en 2008 notaient les produits subprimes et leurs émetteurs avec le triple A. 


    Ils n’ont rien vu venir et aujourd’hui ils (Fitch, Moody’s, Standard and Poors) ont l’indécence de continuer participer à la spéculation contre les Etats. 

    Nous avons à faire à des naufrageurs à commencer par nos dirigeants qui tous pratiquent à peu près la politique Reagan (diminution d’impôt pour les riches entraînant le déficit des comptes publics et comme solutions pour rééquilibrer les comptes de la nation des diminutions de salaires et d’acquis sociaux pour les classes populaires. Cette politique vise systématiquement à enrichir les plus riches : les actionnaires et les banquiers (le 1% de la population).

    La solution, j’attends du Parti de Gauche qu’il propose dans son programme de supprimer la Dette. La dette a de toute façon déjà été payée par les intérêt. 90 % des capitaux dans le monde constitue de l’argent virtuel. Pourquoi croyez vous que les banques n’ont que 7 % de fonds propres ? L’Argentine, le Brésil ont été déclarés en faillite et s’en sortent plutôt bien maintenant avec une monnaie qui a été dévaluée et qui a participé à relancer l’économie. 

    Sarko et Merkel, nous enfument en disant qu’ils n’y a pas d’autre politique possible mais c’est faux. 

    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 17:11

      On est bien d’accord, le problème c’est que ce n’est pas Mélenchon - qui au bout du compte rabat le chaland pour le PS - qui va changer la donne... Quant au PS, sachant que Hollande a fait partie des « Young leaders » de la French-American foundation, millésime 1996 la même année qu’Anne Lauvergeon, Pierre Moscovici ou Denis Olivennes, on peut s’attendre à tout sauf à un changement politique.
      Alors je ne dis pas qu’il faut voter MLP, je ne cautionnerai jamais un parti qui a accueilli des anciens, nazis, mais je dirais plutôt François Asselineau, qui est le seul qui me paraisse crédible.


    • millesime 17 novembre 2011 17:20

      il y a Jacques Cheminade aussi comme candidat !


    • Roland Franz Roland Franz Jehl 18 novembre 2011 14:22

      des nazis au MLP ?


    • Christophe Certain Christophe Certain 18 novembre 2011 14:24

      Quand je parle de MLP il s’agit de Marine le Pen ! Oui il y a bien eu des anciens nazis au front national.


  • jacques lemiere 17 novembre 2011 17:16

    Non trop facile...la méthode des boucs émissaires est trop facile et dangereuse par dessus le marché....

    Une question...quelle mesure politique a jamais pris un économiste ????? aucune évidemment...


    Je dois dire qu’un article demontrant que l’economie n’est pas une science mais exprime une idéologie m’aurait semblé plus à propos...

    Pourquoi ne pas voir la réalité en face ? D’un coté, nous sommes en competition economique avec un pays structuré aux couts de main d’oeuvre beaucoup plus bas que les notres...qui en outre refuse de réévaluer la monnaie... 

    De l’autre nous affrontons une crise reposant d’une part sur notre cupidité individuelle et d’autre part notre acceptation interessée du clientélisme des hommes politiques...




    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 18:32

      La bonne blague, laissons donc le pays partir à vau l’eau et ne faisons rien...

      « Une question...quelle mesure politique a jamais pris un économiste ????? aucune évidemment... »

      Les hommes politiques se servent du baratin des économistes pour voter des lois anti-sociales, il faut donc commencer par rétablir la réalité . Ce n’est pas moi qui ai conçu les programmes économiques des 35 dernières années mais des gens qui prétendaient être des économistes.

      « Pourquoi ne pas voir la réalité en face ? »
      C’est vrai, mais ce qui suit est votre propre analyse, que je ne partage pas.
      Quand on délocalise une usine de pneus en Pologne pour gagner un euro par pneu sur un pneu qui est vendu 100€ au client final, ce n’est pas pour économiser sur les salaires. C’est une absurdité économique.


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 18:22

      C’est vrai il y a toujours des perspectives de PIB, mais elles sont toujours fausses ! En plus ça ce n’est pas de l’économie c’est de la propagande qui ne trompe personne, comme le reste de votre message d’ailleurs.


    • Feste Feste 17 novembre 2011 20:26

      Alchimie, c’est le respect de tout ce qui vient d’en haut. Toujours, partout.
      Not’ bon mait’ a dit, sur tous les sujets.

      5000 ans de politique de pouvoir pour arriver à la perfection du majordome par passion smiley


    • Christophe Certain Christophe Certain 17 novembre 2011 21:15

      Les prévisions sont à peu près fiables quand il ne se passe rien de particulier, puisqu’on reprend les chiffres de l’année passée et on leur rajoute un chouïa. Sinon on les revoit en cours de route à la louche et le tour est joué, comme pour la Grèce !
      Ca ne s’appelle de la science ça c’est de l’empirisme. Ca marche pas mal sauf que quand on ne voit pas le mur arriver assez vite on se le prend en pleine poire, comme MFGlobal la semaine dernière, tous malins qu’ils étaient.


  • lauraneb 17 novembre 2011 18:17

    ce n’est pas seulement les economistes, c’est la caste des cadres sup +, qui ment allegrement, afin de tirer un max du systeme avant qu’ils s’écroulent...
    ainsi on vire ceux qui travaillent en faisant croire que c’est eux qui font perdre de l’argent et on embauche à la place ses amis qui en reconnaissance protegent leurs postes...
    et comme cette caste economique est la meme que les politiques, ils sont aussi conseillers des politiques... ça a un nom : la collusion....
    par exemple c’est ce qui vient d’arriver chez PSA, c’est ce qui se fait aussi chez Renault....et dans toutes les grosses boites du CAC40... Il vident les caisses....


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